Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CALUS ou CAL

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 183).
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CALUS ou CAL. s. m. Le premier est le plus usité. Dureté qui se forme en quelque partie du corps humain, par un travail continuel qui durcit & épaissit la peau. Callus, callum. Les artisans ont des calus au fond des mains. Les Tailleurs ont du cal aux doigts où ils mettent les ciseaux.

Calus se dit aussi d’une dureté qui se forme sur l’endroit où il y a eu fraction d’un os ; La nature y envoie assez de matière pour le consolider, & empêcher qu’il ne se rompe de rechef.

Calus se dit figurément, en parlant de la dureté que l’ame a contractée contre toute sorte de tendresse,

☞ C’est un endurcissement d’esprit & de cœur qui se forme par la longue habitude. Il se prend en bonne & en mauvaise part. Ce Juge est incorruptible, il s’est fait un calus contre les sollicitations. L’impie se fait un calus contre les remors de sa conscience.

Calus, en Jardinage, est une reprise de la matière de la sève qui se fait en forme de nœud à la jointure d’une branche ou d’une racine.

Calus ou Acalus. s. m. Nom d’homme dans la Mythologie. Calus. Acalus. Calus étoit neveu & apprenti de Dédale, qui se précipita du haut d’une maison en bas par jalousie, & parce qu’il étoit devenu trop habile sous lui, & qu’il avoit inventé la scie, à l’imitation d’une mâchoire de serpent, la règle & la roue à potier. Minerve touchée de son malheur, le métamorphosa en perdrix, ce qui lui fit donner le nom de cet oiseau. Perdix.

Calus est Grec, il vient de καλὸς, qui signifie beau, bon.