Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CALVAIRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 182).
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CALVAIRE. s. m. Petite montagne de la Terre-Sainte. Calvariæ mons ou locus. Le Calvaire étoit une petite montagne près des murs de Jerusalem, au nord, ou selon d’autres, au nord-est de cette ville. C’étoit le lieu où l’on exécutait les criminels, & où Jesus-Christ voulut souffrir la mort pour nous sur une croix. Constantin le Grand fit enfermer ce lieu, & le sépulcre de J. C. de murailles, & y fit bâtir une église magnifique, appelée le Saint Sépulcre, qui subsiste encore. Et ils arrivèrent ainsi au lieu qu’on appelle Golgotha ; c’est-à-dire, Calvaire. Bouh. Il y en a qui croient certaine tradition qui porte qu’Adam fut enterré sur le Calvaire, & qu’Abraham y conduisit son fils pour l’immoler.

Ce mot calvaire s’est formé du latin calvaria, qui signifie un crâne. Elle s’appeloit en hébreu nouveau, ou en Chaldéen & en Syriaque גלגלתא, Gulgulta, d’où se fit Golgotha, qui signifie la même chose que Calvaire. Ce nom lui fut donné, selon quelques Auteurs, parce qu’elle avoit la forme de la tête ou du crâne de l’homme ; & selon d’autres, parce qu’on y voioit les crânes de ceux qui avoient été mis à mort pour leurs crimes.

☞ Quelques-uns dérivent ce nom de calvus, chauve, parce que, dit-on, cette éminence à Jerusalem étoit nue & sans verdure : & c’est en effet ce que signifie le mot hébreu Golgotha, que les Interprètes Latins ont rendu par calvariæ locus.

En termes de spiritualité, on dit, aller au calvaire, monter au calvaire, pour dire, embrasser des pénitences, des mortifications, des afflictions, les chercher ; demeurer au calvaire, les supporter patiemment, les continuer ; être dans l’état d’affliction, de mortification, de souffrance.

L’Ordre de Notre-Dame du calvaire. Voyez Calvairienne.

Calvaire. s. m. En termes d’architecture, c’est une chapelle élevée sur un tertre, en mémoire du lieu où Jésus-Christ fut crucifié proche de Jérusalem. Calvaria.