Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMUS

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 197).
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CAMUS, USE. adj. Quelques-uns disent Camard, arde. Qui a le nez court & plat. Simus. Les Tartares aiment les beautés camuses, & les trouvent d’autant plus belles, qu’elles ont moins de nez. La femme du Grand Ginghis Kan n’avoit presque que deux trous au lieu de nez, comme témoigne Rubruquis. On le dit aussi de quelques animaux, comme des chiens, dont la beauté est d’être camus. On le dit encore de quelques poissons, sur-tout des dauphins. Un cheval camus est celui qui a le chamfrain enfoncé. Quelques-uns ont dérivé ce mot de simus Latin, ou de camurus, qui est interprété de curvus, ou courbé, par Servius. Ménage dit qu’il vient du Grec.

On dit proverbialement qu’un homme est bien camus, qu’on l’a rendu bien camus ; pour dire, qu’il a été bien trompé, qu’il est déchu de ses prétentions, qu’il est bien honteux. On dit aussi par un proverbe contraire, qu’il a eu un pied de nez.