Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAPRIER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 243).

CAPRIER. s. m. Capparis. Arbrisseau dont les racines tracent & s’étendent beaucoup, d’où partent plusieurs jets ligneux, inclinés contre terre, armés d’épines crochues, & garnis de feuilles alternes, arrondies, d’un pouce de diamètre, vertes, charnues, d’un goût amer, & soutenues par des queues longues de demi-pouce. De leurs aisselles naissent des fleurs composées de quatre pétales, d’un pouce de diamètre environ, purpurines ou blanchâtres, soutenues par un calice à quatre feuilles vertes. Le milieu de ces fleurs est garni d’un nombre considérable d’étamines. Le pistil qui occupe leur centre, est terminé par un embryon qui dévient un fruit long d’un pouce & demi, un peu ovale, rougeâtre, charnu, & qui renferme plusieurs petites semences taillées en forme de rein, brunes & dures. Chaque fleur est portée par un pédicule long d’un pouce. Le bouton de cette fleur est ce qu’on nomme câpre. On confit les câpres en Provence, où les câpriers sont fort communs. On laisse ordinairement flétrir les câpres auparavant que de les jeter dans du vinaigre, & même on les change deux fois de vinaigre, afin qu’elles en soient plus pénétrées ; à la troisième fois qu’on les met dans de nouveau vinaigre, on ajoute du sel pour les mieux conserver, & amortir l’âpreté du vinaigre. On assaisonne le poisson, les légumes avec les câpres, pour en relever le goût. L’écorce des racines du câprier est très-apéritive ; on s’en sert pour cet usage en Médecine, & elle entre dans plusieurs compositions de Pharmacie. L’on provigne le câprier comme la vigne. Il y a quelques autres espèces de câpriers qui différent de celui-ci, ou par leurs feuilles, ou par leurs fruits.