Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CENTUMVIR

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 365).

CENTUMVIR. s. m. Magistrat & Officier de l’ancienne Rome, établi pour juger de certaines affaires civiles, comme des testamens, des tutelles, des prescriptions. Centumvir. Comme le peuple étoit divisé en trente-cinq Tribus, on élisoit trois personnes de chaque Tribu pour remplir cette charge : cela composoit un nombre de 105 Juges ; & quoique dans la suite on en augmentât le nombre jusqu’à cent quatre-vingt, on ne laissa pas de les appeler toujours Centumvir, & leurs jugemens centum viralia judicia. Voyez Festus. Les Centumvirs furent créés à l’exemple de la première institution du Sénat établi par Romulus, ainsi que le rapporte Denys d’Halicarnasse en son second livre. Pomponius le Jurisconsulte, en son Enchiridion du Droit, dit que les Centumvirs furent établis quand les Préteurs ne purent plus suffire à vider tous les procès du peuple, d’autant plus qu’ils étoient ordinairement distraits & occupés hors de Rome, tant aux guerres, qu’à l’administration des Provinces. Vigenère sur Tite-Live, T. I, p. 766.

Les Centumvirs connoissoient des usucapions, des tutelles, des testamens, & généralement de toutes les affaires qui se portent parmi nous devant le Juge ordinaire, dont la plupârt étoient auparavant du ressort des Préteurs, sur la juridiction desquels ils avoient beaucoup empiété : car ils étoient alors (sous Vespasien) compétens pour les matières criminelles, comme pour les civiles. Morabin, p. 182. Voyez Festus & Quintilien, L. IV, c. 1.