Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEVAUCHER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 522).

CHEVAUCHER. v. n. Vieux mot, qui signifioit autrefois, aller à cheval. Equitare. Personne n’a blâmé Agésilaüs de ce que, pour s’accommoder à l’humeur de ses petits enfans, il chevauchoit sur un bâton avec eux. Mascur.

On a dit aussi chevalcher. On dit encore chevaucher parmi les Ecuyers, pour marquer la manière de se mettre sur les étriers. Chevaucher long. Chevaucher à l’angloise, à la turque, &c. Hors ces occasions, on ne se sert point de ce mot, à cause du sens obscène qu’on y a attaché. Ménage dérive de mot de caballicare, dont les Espagnols ont fait cavalgar, & les Italiens cavalcare. Il se trouve dans la basse latinité, auss-bien que caballicata, d’où il dérive cavalcate & chevauchée.

Chevaucher se dit aussi, parmi les Artisans, des pièces qui se mettent l’une sur l’autre. Supergredi. Cette solive ne chevauche pas assez avant dans le mur. Les tuiles doivent chevaucher les unes sur les autres.

☞ C’est encore un terme d’Imprimerie, en parlant des lettres qui montent ou qui descendent hors de la ligne à laquelle elles appartiennent.

☞ On le dit aussi en fauconnerie de l’oiseau qui s’élève par secousses au dessus du vent qui souffle dans la direction opposée à son vol.