Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLYSSE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 651-652).
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CLYSSE, s. m. se dit aussi-bien que Clyssus, & puisque l’on a donné une forme françoise à ce nom, il ne faut plus se servir du mot latin. Le commun des Auteurs entend par Clysse une espèce de Sapa, mais quelques-uns prennent le mot Clysse pour une quintessence, comme le Mort ; & d’autres, comme Jean Maurice Hoffman, pour les esprits qui sortent dans le temps de la détonation. Ce mot signifioit chez les anciens Chimistes un extrait préparé de différentes substances mêlées ensemble, & il signifie encore aujourd’hui un mêlange qui contient les divers produits d’une substance, unis entre eux, comme par exemple, quand on mêle de telle sorte l’eau distillée, que le mêlange possède toutes les propriétés du simple, qui a fourni toutes ces différentes préparation. Dict. de James.

Il y a un clysse d’antimoine, qui est un esprit acide & agréable, qu’on tire par distillation de l’antimoine, du nitre, & du soufre mêlés ensemble. Il y a aussi un clysse de vitriol, qui est de même un esprit tiré par distillation du vitriol dissout dans le vinaigre. On s’en sert en Médecine dans diverses maladies, & pour en tirer les teintures de plusieurs végétaux.