Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COGNÉE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 670-671).
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COGNÉE. M. Félibien écrit toujours coignée. s. f. Grande hache, instrument de fer plat, acéré & tranchant, ayant un long manche de bois. Securis. Il sert aux Bucherons à abattre du bois dans les forêts, aux Charpentiers à le tailler dans le chantier. Esope a fait une belle fable de Mercure, & du Paysan qui avoit perdu sa cognée. Il y a de grandes cognées à deux biseaux pour équarrir le bois. Les Charpentiers appellent leurs grandes cognées, épaules de mouton, & les petite hachereaux.

Cognée se dit proverbialement en ces phrases. Il est allé au bois sans cognée ; pour dire, il est allé faire une affaire, & il n’a pas porté les choses nécessaires pour la faire réussir. On dit aussi, jeter le manche après la cognée, abandonner tout dans un malheur au lieu d’y chercher du remède. On dit aussi proverbialement, mettre la cognée à l’arbre ; pour dire, commencer une entreprise.

Cognée, outil de Rubanier fait en forme de couteau, sans tranchant, avec un dos épais, dont il se sert pour frapper les usages forts, chaque fois qu’il a passé la trame.