Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLLATIONNER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 683).
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☞ COLLATIONNER, v. a. ne se dit point dans le sens de conférer un bénéfice, si ce n’est dans cette phrase, où par une mauvaise allusion, on dit que l’ordre de Citeaux dîne bien, mais collationne mal, pour faire entendre que les Abbayes de cet ordre ont de gros revenus, mais n’ont pas la collation des bénéfices qui en dépendent.

☞ COLLATIONNER, signifie conférer un écrit avec l’original, comparer deux écrits ensemble, pour vérifier s’ils sont semblables, s’il n’y a rien de plus ou de moins dans l’un que dans l’autre. Collationner à l’original, sur l’original, sur les registres. Exscripta exempla ex archetypo recognoscere, scripti fidem as rationem archetypi expendere. Plusieurs anciens titres ne sont que des vidimus, & des copies collationnées. Maintenant on n’ajoute point de foi aux copies qu’on n’a pas collationnées, parties présentes ou appelées.

Collationner, en fait de Librairie, est, vérifier s’il ne manque point de feuilles à un livre, soit par les signatures ou la reclame à l’égard des cahiers, soit par les chiffres à l’égard des feuillets. Explorare foliorum fidem.

☞ En termes d’Imprimerie, c’est vérifier sur une seconde épreuve si toutes les fautes marquées sur la précédente épreuve ont été corrigées.

Collationner signifie aussi faire ce petit repas qu’on appelle collation. Cænulam, merendam sumere. Il est difficile de souper, quand on a bien collationné.

☞ Alors ce verbe est neutre, & s’emploie absolument sans faire sentir les deux ll.

☞ COLLATIONNÉ, ÉE. part. Il a les significations du verbe actif. Copie collationnée à, sur l’original. Écrit collationné. Collatus.