Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPARER
COMPARER, v. a. examiner le rapport qu’il y a entre une chose ou une personne & une autre, & examiner en quoi elles se ressemblent, ou en quoi elles diffèrent. Comparare, conferre. Plutarque a comparé les hommes illustres de la Grèce à ceux d’Italie.
☞ Quand vous aurez comparé ces Auteurs, vous y trouverez une différence infinie. On ne peut comparer la ligne & la surface.
☞ Comparer signifie aussi marquer les rapports de ressemblance, qui sont de nature ou d’espèce différente. Homère compare Diomède au milieu des Troyens, à un lion au milieu d’une bergerie. On ne compare plus de beaux yeux aux astres & au soleil, c’est une comparaison trop usée.
☞ Comparer se dit aussi quelquefois pour égaler. Il n’y a point d’Eglise que l’on puisse comparer à celle de Notre-Dame. Se comparer, s’égaler, se vouloir rendre semblable. Æquare se cum aliquo, æqualem se facere. Le Diable, par le moyen de l’idolâtrie, s’est voulu comparer à Dieu, se faire adorer. Ce Favori est si insolent dans sa fortune, qu’il se compare, qu’il se veut égaler aux Princes.
On dit, en termes de Pratique, comparer des écritures ; pour dire, les confronter & examiner si elles sont de même main. Voyez Comparaison d’écriture.
☞ Comparer des équations. Expression dont on se sert dans l’analyse pour réduire plusieurs équations en une seule.
Comparer, v. a. vieux mot. Acheter ; du latin, comparare, acquérir. Ainsi on a dit autrefois, je te ferai bien comparer, ou bien, chèrement comparer ; pour dire, je t’en ferai repentir.
Comparé, ée, part.