Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPARER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 740).
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COMPARER, v. a. examiner le rapport qu’il y a entre une chose ou une personne & une autre, & examiner en quoi elles se ressemblent, ou en quoi elles diffèrent. Comparare, conferre. Plutarque a comparé les hommes illustres de la Grèce à ceux d’Italie.

☞ Quand vous aurez comparé ces Auteurs, vous y trouverez une différence infinie. On ne peut comparer la ligne & la surface.

Comparer signifie aussi marquer les rapports de ressemblance, qui sont de nature ou d’espèce différente. Homère compare Diomède au milieu des Troyens, à un lion au milieu d’une bergerie. On ne compare plus de beaux yeux aux astres & au soleil, c’est une comparaison trop usée.

Comparer se dit aussi quelquefois pour égaler. Il n’y a point d’Eglise que l’on puisse comparer à celle de Notre-Dame. Se comparer, s’égaler, se vouloir rendre semblable. Æquare se cum aliquo, æqualem se facere. Le Diable, par le moyen de l’idolâtrie, s’est voulu comparer à Dieu, se faire adorer. Ce Favori est si insolent dans sa fortune, qu’il se compare, qu’il se veut égaler aux Princes.

On dit, en termes de Pratique, comparer des écritures ; pour dire, les confronter & examiner si elles sont de même main. Voyez Comparaison d’écriture.

Comparer des équations. Expression dont on se sert dans l’analyse pour réduire plusieurs équations en une seule.

Comparer, v. a. vieux mot. Acheter ; du latin, comparare, acquérir. Ainsi on a dit autrefois, je te ferai bien comparer, ou bien, chèrement comparer ; pour dire, je t’en ferai repentir.

Comparé, ée, part.