Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFITURE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 794).
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CONFITURE. s. m. Préparation faite avec du sucre ou du miel, qu’on donne aux fruits, aux herbes, aux fleurs, aux racines, ou à certains sucs, pour les rendre plus agréables au goût, ou pour les conserver. Il se dit presque toujours au pluriel. Condimentum, fructus saccharo conditi.

☞ On fait des confitures liquides & des confitures sèches. Les liquides sont des fruits entiers ou divisés, confis dans un sirop liquide, de la même couleur que les fruits qui y ont bouilli. Les sèches sont des fruits qui, après avoir bouilli dans un sirop, ont été égoutés & séchés au four.

☞ On fait aussi des confitures musquées, ambrées, glacées.

Les confitures à mi-sucre, sont celles où l’on met peu de sucre, afin qu’elles conservent davantage le goût du fruit. Il y a une instruction pour les confitures, les liqueurs & les fruits, ou l’on apprend à confire toutes sortes de fruits, &c. Paris 1715, & plusieurs autres depuis.

Confiture, au figuré, vieux mot synonyme à assaisonnement. Condimentum. La confiture d’amitié git en mœurs douces. Amicitiæ condimentum, suavitas morum ; condimenta omnium sermonum facetiæ.

Ce mot vient du latin confectura. Ménage. On trouve dans la basse latinité, confecta dans ce sens. De-là s’est fait confectura, & de celui-ci le nom françois. Confecta vient de conficere, faire préparer, accommoder. Les confitures sont des fruit préparés. C’est dans le même sens qu’on les a aussi appelés dans la basse latinité compositalia. Voyez les notes du P. Papebroch sur les actes des SS. Berthold & Meurie. Jan. T. IV, p. 62.