Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONGÉLATION

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(2p. 800-805).
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CONGÉLATION, s. f. terme de Médecine. C’est un nom qu’on a donné à la Catalepsie, à cause que ceux qui en sont attaqués, ont les membres roides & sans mouvement, comme s’ils étoient gelés. Voyez Catalepsie. Col de Villars.

Congélation. M. Félibien écrit ce mot avec deux ll. Action par laquelle une chose est congelée ; & état où sont les liqueurs congelées, fixation d’un fluide par le froid. Voyez Glace. Congelatio. La congélation se fait toujours par le froid, & en cela diffère de la coagulation, qui se fait par d’autres causes.

☞ Quelques-uns confondent mal-à-propos la coagulation avec la congélation. Les blessures des aspics sont mortelles par la prompte congélation qui se fait du sang, qui en empêche la circulation. Il faut dire coagulation, épaississement.

Congélation se dit aussi des choses congelées, de certains corps fluides qui viennent à se durcir, par quelque cause que ce soit. On trouve dans les Alpes mille sortes de congélations de toutes sortes de sucs qui sont d’une variété admirable. On s’en sert à orner des grottes.

☞ Les congélations sont des sucs de la terre congelés, dans les montagnes, dans les grottes & dans les cavernes souterainnes. On en apporte du Levant, de Norvège, des Alpes, qui sont d’une variété admirable dans leurs figures. Elles représentent des glaçons, des grappes de raisin, des tuyaux, des colonnes, &c.

☞ Parmi les congélations appelées concrétions cristallines, celles qui sont opaques & qui forment différentes figures rondes & relevées en relief, se nomment Stalagmites.

☞ Les congélations qui croissent en longueur, formant des Cylindres, s’appellent Stalacites. Elles sont transparentes comme l’eau qui les forme, & de diverses figures, souvent unies & pyramidales, différentes en cela des Stalagmites qui sont opaques & toujours rondes. Ce n’est que du spat qui s’attache à la pierre, & se forme au moyen de l’eau qui passe à travers les crevasses des grottes & des carrières. Cette eau s’arrête au haut de la voûte ; elle y paroît suspendue en goutes de figure cylindrique ; & par sa pesanteur, tombe & se coagule en plusieurs couches, dont l’élévation, petit-à-petit, en forme d’arbustes, gagne souvent le haut de la voûte. L’eau qui tombe continuellement augmente le volume de ces congélations, & en varie infiniment les formes.

☞ Dans les caves de l’observatoire, dans l’endroit le plus spacieux, occupé par un gros rocher, on voit des congélations formées par des goutes d’eau qui tombent de la voûte. Cette eau en se filtrant au travers de la roche, se charge dans son chemin d’une matière terrestre & d’un suc pierreux qui se coagule & revêt la pierre par où elle passe. Toute la voûte en est tapissée. Ces goutes en se coagulant se sont alongées d’un pouce avant de tomber. L’eau qui gagne le bas va se perdre sans causer aucun changement.

☞ Tournefort dit que ce n’est point l’eau qui forme ces congélations ; mais que ce sont des pierres & des marbres qui ont un germe, & qui végètent comme les plantes.

L’Académie de Florence a fait plusieurs expériences sur les congélations artificielles. Elle les explique fort nettement dans ses Saggi di naturali ezperienze, & voici les remarques qu’elle fait : on met le liquide que l’on veut congeler dans une phiole de verre. Lorsque l’on plonge la première fois cette phiole, au moment qu’on la touche, on remarque dans le cou de la phiole un petit soulévement du liquide, mais qui se fait très-vîte. Ensuite le liquide se retire dans la phiole, par un mouvement très-réglé, & d’une médiocre vîtesse jusqu’à un certain point, où il reste en repos, autant que les yeux en peuvent juger. Ensuite on le voit peu-à-peu recommencer à s’élever, mais par un mouvement très-lent, & qui paroît toujours égal. Après quoi, sans aucune accélération proportionnelle, il fait subitement un saut si rapide, qu’il est impossible de le suivre des yeux, & comme cette impétuosité furieuse commence en un instant, elle finit de même en un instant, & après cette rapidité si grande, le liquide prend un mouvement à la vérité fort vîte, mais incomparablement moins que le précédent, & continue ainsi à s’élever, & quelquefois même jusqu’au haut du cou de la phiole, & jusqu’à en sortir. Pendant tout le temps que ces choses se passent, on voit par fois venir sur l’eau de petits corpuscules d’air, ou d’une substance encore plus subtile, tantôt en plus grande quantité, & tantôt en moindre ; mais cette séparation ne commence que lorsque l’eau a pris un grand froid, comme si ce degré de froid avoit la faculté de séparer ces parties, & de les faire sortir de l’eau. Or, tous ces accidens sont toujours arrivés de la même manière, & toutes les fois qu’on a répété l’expérience. Du reste ayant examiné avec soin quel étoit le temps précis de la congélation, & pour cela ayant souvent un peu retiré la phiole de la glace, ou quelque soigneusement qu’on ait fait l’observation, on n’a jamais pu remarquer la moindre veine de glace, mais la ligueur a toujours paru ou toute fluide ou toute glacée. D’où l’Académie conclut que la congélation se fait en un instant.

L’Académie de Florence a plus fait ; elle a donné des tables de tous ces accidens dans lesquelles elle marque comment ils arrivent sur différens liquides, & elle y met premièrement l’État naturel du liquide, c’est-à-dire, le degré où il est dans le cou de la phiole avant qu’on la plonge dans la glace.

2o. Le Saut de l’immersion, c’est-à-dire, le mouvement du liquide au moment qu’on le plonge dans la glace.

3o. L’abaissement, c’est-à-dire, le degré auquel la liqueur se remet après le saut de l’immersion.

4o. Le Repos, ou le degré d’élévation auquel elle reste après s’être abaissée.

5o. Le Soulèvement. C’est le degré où elle se lève ensuite par un mouvement très-lent & toujours égal.

6o. Le Saut de la Congélation. C’est le degré où le liquide monte par ce mouvement rapide & impétueux qu’il prend dans le moment de la congelation.

L’Académie fit plus. Elle se servit d’un thermomètre & d’une pendule, pour observer par le thermomètre à quel degré de froid, & par la pendule en quel temps précisément arrivoit chacune des variations dont on a parlé. Mais comme il étoit impossible d’appliquer toujours également en même-temps la glace à la phiole & au thermomètre, que la dose de sel n’est pas toujours précisément la même sur la neige ou sur la glace dont on se sert pour faire ces congélations, qu’on ne peut pas le distribuer également de tous côtés, parce que la neige ou la glace se durcissent aussi-tôt qu’on y jette le sel, & qu’ainsi on ne peut s’assurer qu’il agisse avec une égale force de toutes parts, on ne peut sûrement compter sur les degrés de froid marqués par le thermomètre. Néanmoins on n’a pas laissé de marquer dans les tables les degrés de froid du thermomètre, & le nombre des vibrations dans lequel chaque changement arrivoit.

Voici ces tables traduites en François.

PREMIÈRE CONGÉLATION
De l’eau de Fontaine.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 142. 139. 0.
1½. 6. 23.
Saut de l’Immersion. 143½. 133. 23.
23½. 64. 232.
Abaissement. 120. 69. 255.
0. 20. 75.
Repos. 120. 49. 330.
10. 16. 132.
Soulèvement. 130. 33. 462.
36. 0. 0.
Saut de la Congélation. 166. 33. 0.
Il est à remarquer que dans cette congélation & les quatre suivantes, les vibrations étoient de 65 à la minute.
SECONDE CONGÉLATION DE LA MÊME EAU.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 144. 141½. 0.
2½. 23½. 25.
Saut de l’Immersion. 146½. 118. 25.
27. 80. 252.
Abaissement. 119½. 38. 280.
0. 10. 135.
Repos. 119½. 28. 415.
11½. 11. 467.
Soulèvement. 131. 17. 882.
39. 0. 0.
Saut de la Congélation. 170. 17. 0.
TROISIÈME CONGÉLATION DE LA MÊME EAU.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 143. 141½. 0.
2. 16½. 23.
Saut de l’Immersion. 145. 125. 23.
25½. 74. 349.
Abaissement. 119½. 51. 369.
0. 7. 196.
Repos. 119½. 44. 565.
10. 6. 368.
Soulèvement. 129½. 39. 933.
39½. 0. 0.
Saut de la Congélation. 169. 39. 0.

Dans ces congélations l’eau dans son état naturel n’étoit point au même degré à cause des différentes causes extrinsèques, du froid & du chaud différent, qui en altéroient la température. De-là vient que tous les accidens conséquens n’arrivoient pas non plus au même degré précisément. Néanmoins en réduisant dans la seconde & la troisième congélation l’état naturel de l’eau à 42 degrés, & tous les cinq autres changemens à proportion ; on verra qu’il y a très-peu de différence entre ces congélations & la première, & qu’elle est presque imperceptible.

PREMIÈRE CONGÉLATION
De l’eau de fleurs de Myrthe distillées.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 145½. 141½. 0.
1½. 11. 18.
Saut de l’Immersion. 147. 133. 31.
38. 83. 316.
Abaissement. 109. 49½. 347.
0. 4½. 40.
Repos. 109. 45. 387.
16. 19½. 538.
Soulèvement. 125. 25½. 925.
105. 0. 0.
Saut de la Congélation. 230. 25½.
SECONDE CONGÉLATION DE LA MÊME EAU.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 146. 142. 0.
3½. 11. 51.
Saut de l’Immersion. 149½. 131. 18.
41. 96. 442.
Abaissement. 108. 35. 460.
0. 2½. 58.
Repos. 108. 32½. 518.
18½. 13½. 809.
Soulèvement. 126½. 19½. 1327.
106. 0.
Saut de la Congélation. 232. 19½.
Dans les congélations suivantes, on changea d’horloge, & les vibrations n’étoient plus que de 60 à la minute.
PREMIÈRE CONGÉLATION
De l’eau Rose Distillée dans du plomb.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 140½. 142. 0.
2½. 4. 20.
Saut de l’Immersion. 143. 138. 20.
27. 88. 331.
Abaissement. 116. 50. 351.
0. 4. 38.
Repos. 116. 46. 389.
11½. 20. 356.
Soulèvement. 127. 26. 745.
67. 0. 0.
Saut de la Congélation. 194. 26.
SECONDE CONGÉLATION DE LA MÊME EAU.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 140½. 141. 0.
1. 16. 21.
Saut de l’Immersion. 142½. 125. 21.
27. 86. 533.
Abaissement. 115½. 39. 354.
0. 9½. 168.
Repos. 115½. 29½. 522.
11½. 11. 735.
Soulèvement. 127. 18½. 1257.
67. 0. 0.
Saut de la Congélation. 194. 18½. 0.
PREMIÈRE CONGÉLATION
De fleur d’Orange distillée dans du plomb.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 137. 142. 0.
2. 12. 14.
Saut de l’Immersion. 139. 130. 14.
28. 83½. 297.
Abaissement. 111. 46½. 311.
0. 2. 64.
Repos. 111. 44½. 375.
16. 24. 505.
Soulèvement. 127. 20½. 880.
123. 0. 0.
Saut de la Congélation. 250. 20½.

Comme on remarquoit toujours de la différence dans les secondes congélations, on voulut chercher quelle en étoit la cause. Et pour cela, on vida la cuvette, & l’on y remit de la glace avec du sel, & l’expérience se fit comme il suit :


SECONDE CONGÉLATION
De l’eau de fleur d’Orange.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 137½. 142. 0.
2½. 22. 29.
Saut de l’Immersion. 140. 120. 29.
28½. 74. 337.
Abaissement. 111½. 46. 366.
0. 2. 18.
Repos. 111½. 44. 384.
15. 12½. 523.
Soulèvement. 127. 31½. 907.
121. 0. 0.
Saut de la Congélation. 248. 31½. 0

De sorte qu’il paroît que la différence des secondes expériences aux premières, ne vient point des liqueurs, mais se doit attribuer à la glace, qu’apparemment la pointe du froid que le sel lui communique, diminue, & qu’elle a besoin d’un temps plus long pour agir. Et qu’ainsi ne soit, lorsque l’on a changé la glace, la différence de la première à la seconde congélation de l’eau de fleur d’orange n’a été que 1′, 46″, au lieu qu’en ne la changeant point, elle est allée jusqu’à 7′, 29″ & 13′, 20″, comme on le voit dans la première & la seconde congélation de l’eau rose, & dans la première & la troisième de l’eau de fontaine. On verra même par la seconde congélation, de l’eau de fraises que la petite différence 1′, 46″ qui se trouve dans la seconde congélation de l’eau de fleur d’orange est purement accidentelle, & qu’elle ne vient point d’aucune résistance à une nouvelle congélation qu’elle ait acquise dans la première, puisque la glace ayant été aussi renouvellée dans la seconde congélation de l’eau de fraises, elle se fit en 3′, 15″ moins que la première.


PREMIÈRE CONGÉLATION
De l’eau de Fraises distillées au bain marie.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 137. 143. 0.
2. 23. 30.
Saut de l’Immersion. 139. 120. 30.
28. 83. 405.
Abaissement. 111. 37. 435.
0. 1. 15.
Repos. 111. 36. 450.
15. 17½. 538.
Soulèvement. 126. 18½. 988.
89. 0. 0.
Saut de la Congélation. 215. 18½. 0.
SECONDE CONGÉLATION DE LA MÊME EAU.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 139. 143½. 0.
2. 9. 18.
Saut de l’Immersion. 141. 134½. 18.
27. 92½. 402.
Abaissement. 114. 42. 420.
0. 1. 7.
Repos. 114. 41. 427.
15. 20. 446.
Soulèvement. 129. 21. 873.
86. 0.
Saut de la Congélation. 215. 21.

On peut remarquer que le saut de l’eau au moment de la congélation, est plus ou moins haut, comme aussi plus ou moins rapide en différens fluides, & il paroît qu’il est plus haut & plus rapide en ceux qui se gèlent plus fortement.


CONGÉLATION DE L’EAU DE CANNELLE DISTILLÉE.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations.
État naturel. 139½. 141. 0.
1½. 7.
Saut de l’Immersion. 141. 133½. 13.
29½. 88½.
Abaissement. 111½. 45. 347.
0. 6.
Repos. 111½. 39. 60.
9. 12.
Soulèvement. 120½. 27. 300.

Lorsque par le mouvement très-lent, avec lequel cette eau s’étoit élevée après son repos, elle fut arrivée à 120½, au lieu de s’élancer par un saut rapide, elle ne fit autre chose que de prendre en un moment un mouvement un peu plus vîte. Ce qu’ayant remarqué, on retira subitement la phiole de la glace, & on trouva l’eau réduite en une gelée si fine, qu’elle n’eût pas vu l’air qu’elle fut détruite.

Il est à remarquer que dans les congélations artificielles, il y en a où la glace est plus tendre, comme est celle de l’eau de Cannelle, & celle de l’eau Rose, & d’autres où elle est plus dure, telle qu’est celle de l’eau de fleurs d’Orange, & celle de l’eau de fleurs de Myrte, laquelle, à ce qu’il paroît jusqu’ici, est celle, qui dans le premier instant de la congélation, s’endurcit le plus. On passe dans cette congélation & dans les suivantes les répétitions des expériences, parce qu’on peut suffisamment voir dans les exemples précédens, la conformité des expériences dans les mêmes liqueurs.


CONGÉLATION DE L’EAU DE NEIGE.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 136½. 141. 0.
2½. 9. 27.
Saut de l’Immersion. 139. 132. 27.
28. 80. 318.
Abaissement. 111. 52. 345.
0. 4. 32.
Repos. 111. 48. 377.
5½. 8.
Soulèvement. 116½. 40.

Ici cette liqueur accéléra son mouvement, mais l’accélération fut très-lente, en comparaison de celle des autres liqueurs au moment qu’elles se geloient. Elle commença à se geler le long du verre, & successivement dans les parties extérieures l’une après l’autre jusqu’au centre, avec la même lenteur de raréfaction & de mouvement. La glace qui se fit, n’étoit point unie comme les autres, mais interrompue & rayée de veines inégales & entrelacées de tous les sens. L’expérience ayant été faite une seconde fois, tout arriva à point nommé, comme la première.

On la recommença avec la même eau, après l’avoir fait bouillir, & l’on n’y remarqua pas grande différence.


CONGÉLATION DE L’EAU DELLA FICONCELLA.
Deg. du Vas. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 98. 0.
2. 19.
Saut de l’Immersion. 100. 19.
29. 269
Abaissement. 71. 288.
0. 75.
Repos. 71. 363.
12. 453.
Soulèvement. 83. 816.
117.
Saut de la Congélation. 200. 0.


CONGÉLATION DU VIN ROUGE DE CHIANTI.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 141. 141. 0.
2. 4. 15.
Saut de l’Immersion. 143. 137. 15.
65½. 109½. 585.
Abaissement. 77½. 27½. 600.
0. 4. 95.
Repos. 77½. 23½. 695.
4. 7½. 340
Soulèvement. 81½. 15. 1035.


CONGÉLATION DU VIN MUSCAT BLANC.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 140. 139. 0.
2½. 7. 16.
Saut de l’Immersion. 142½. 132. 16.
65½. 108. 644.
Abaissement. 77. 24. 660.

Etant arrivé-là sans s’arrêter un moment, il commença à s’élever de nouveau avec un mouvement un peu plus vîte que celui avec lequel on a déjà dit plusieurs fois que s’élevoient les liqueurs, qui en se congelant, s’élançoient dans l’instant fort haut. La phiole étant tirée de la glace, on trouva que le vin avoit commencé à se geler dans les parties extérieures.


CONGÉLATION DU VINAIGRE BLANC.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 141. 140. 0.
2. 14. 11.
Saut de l’Immersion. 143. 134. 21.
88. 110. 724.
Abaissement. 75. 24. 735.
4. 5. 440.
Soulèvement. 79. 19. 1175.
194. 0.
Saut de la Congélation. 273.

La vélocité est moins grande que celle de l’eau, & beaucoup plus grande que celle du vin Muscat, de l’eau de cannelle & du vinaigre non distillé.


CONGÉLATION DU JUS DE LIMON.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence.
État naturel. 142. 143.
9. 9.
Saut de l’Immersion. 144. 134.
160. 102.
Abaissement. 84. 32.

Quand il fut arrivé à 84 degrés, il commença à remonter d’un mouvement très-lent, en se gelant peu à peu.


CONGÉLATION DE L’ESPRIT DE VITRIOL.
Deg. du Vas. Différence. Deg. du Th. Différence. Vibrations. Différence.
État naturel. 140½. 140½. 0.
1½. 7½. 15.
Saut de l’Immersion. 142. 133. 15.
52. 95½. 405.
Abaissement. 90. 37½. 420.

Il ne s’arrêta point ; mais étant arrivé à 90 degrés, il commença à remonter avec un mouvement très-lent & uniforme, en se gelant en même temps en différens endroits & en différens plans, comme on le voit faire à l’eau naturelle, mise dans un vaisseau de verre, & exposée à l’air pour geler.


CONGÉLATION DE L’HUILE.
Deg. du Vas. Différence.
État naturel. 140.
18.
Saut de l’Immersion. 122.
 
Abaissement. 0.

L’huile se réduit toute dans le corps de la phiole, où elle se gela sans la moindre raréfaction. C’est peut-être de-là que l’huile gelée va au fond de l’huile fondue & fluide, au lieu que toutes les autres glaces faites par raréfaction, surnagent dans leurs fluides.

L’eau-de-vie se condense merveilleusement par le froid, mais ensuite elle se raréfie & ne se gèle point. Quand on jette de l’eau-de-vie sur la glace, elle en augmente le froid.

La même Académie de Florence a fait beaucoup d’expériences sur la gelée & la glace naturelle.