Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSOUDE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 838).
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CONSOUDE. s. f. On disoit autrefois Consyre. Consoude est un nom qui se tire de la propriété qu’on attribuoit à plusieurs espèces de ce genre pour consolider les plaies, tant internes qu’externes. On distinguoit autrefois ces plantes en grande, moyenne & petite Consoude, & Consoude Royale. La grande Consoude, symphytum ou Consolida major, croît dans des endroits humides. Ses racines sont grosses comme le doigt, cassantes, noirâtres en dehors, blanchâtres en dedans, visqueuses, & fades au goût. Elles poussent des tiges hautes de deux à trois piés, quelquefois plus velues, aîlées & garnies de feuilles alternes, longues, étroites, velues, & de la figure de celles d’Aunée, mais verdâtres des deux côtés, & beaucoup plus étroites. Celles qui sortent immédiatement de la racine sont à peu près de même : ses fleurs, qui viennent par bouquets aux extrémités des tiges & des branches, sont des tuyaux cylindriques, ouverts par leurs deux bouts, longues de plus de demi-pouce, légèrement échancrées à leur ouverture supérieure, & de couleur ou blanche, ou pâle, ou jaunâtre, ou purpurin clair ou purpurin plus foncé. Ces fleurs sont soûtenues par des calices verdâtres, à cinq pointes, & du milieu desquels s’élève un pistil qui enfile la fleur, & qui est garni à sa base de quatre embryons, qui deviennent autant de semences semblables à des têtes de vipère. On emploie en Médecine les racines de la grande Consoude pour les crachemens de sang, & pour les dyssenteries ; elles entrent dans les tisannes vulnéraires & adoucissantes. On appelle Consoude moyenne, la Bugle. Voyez Bugle. On donne le nom de petite Consoude à la pâquerette, à la brunelle. Voyez Paquerette. Et celui de Consoude royale, Consolida regalis, à cette espèce de pié d’alouette qui vient communément dans les champs, & qu’on nomme à présent Delphinium segetum. Voyez Pié d’Alouette.

Consoude Saraine, est une espèce de verge dorée, qui a ses tiges cannelées, hautes de deux ou trois coudées. Ses feuilles sont longues, semblables à celles du Saule, un peu dentelées & lisses. Ses fleurs sont radiées, de couleur jaune, disposées en épi le long des tiges. En latin virga aurea angustifolla serrata ou solidago Saracenica. On se sert en Médecine des feuilles, qui sont astringentes, amères, dessiccatives & vulnéraires. Elles sont bonnes pour mondifier, & pour guérir les ulcères malins.