Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORNICULAIRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 924).
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CORNICULAIRE. s. m. Cornicularius. Nom d’un Officier de guerre chez les Romains. C’étoit comme le Lieutenant du Tribun militaire, qu’il soulageoit dans l’exercice de sa charge. Les Corniculaires faisoient les rondes à la place des Tribuns, visitoient les corps-de-garde, & ils étoient à peu-près ce que sont aujourd’hui les Aide-Majors dans nos troupes. Le nom de Corniculaires fut donné à ces Officiers, parce qu’ils avoient un petit cor, corniculum, dont ils se servoient pour donner les ordres aux soldats. Suétone, dans le Livre des Grammairiens illustres, Valere Maxime, L. VI, c. 1, & plusieurs autres Auteurs, parlent des Corniculaires : il en est aussi parlé dans le Droit.

On trouve aussi dans les Notices de l’Empire un Huissier, ou Greffier, nommé Corniculaire. Son office étoit d’accompagner par tout le Juge, & de le servir ; d’écrire les sentences qu’il prononçoit. Exceptor, Commentariensis, Cornicularius. Voyez Godefroy sur la L. 10, Theodos. de Cohort. & Juret sur Symmaque, L. X, Epitre 56.

☞ Les Corniculaires, cornicularii, étoient une sorte d’Huissiers qui se tenoient à l’un des coins du parquet, où le magistrat rendoit la Justice, pour empêcher que personne n’y entrât. Cornicularii, quia cornibus secretarii prætoriani præerant. Ant. Grec. & Rom.

Ce nom, pris au premier sens, vient, selon Saumaise, de corniculum, qui signifie le cimier d’un calque ; & en effet Pline nous apprend qu’on mettoit sur les calques des cornes de fer, ou d’airain, & que cela s’appeloit cornicula. D’autres le tirent du petit cor qu’avoit cet Officier. Cela est plus vraisemblable. Dans le second sens, on prétend qu’il est dérivé de corniculum, un cornet à mettre de l’encre.