Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COROSOL

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 926).
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COROSOL. s. m. fruit de la grosseur d’un melon, qui se trouve dans les Antilles, & qui est un peu pointu & recourbé par le bout d’enbas. Il a l’écorce verte, lissée & assez épaisse ; & il semble qu’on ait pris plaisir à tracer de petites écailles dessus avec une plume & de l’encre. Au milieu de chacune de ses écailles, il y a une petite pointe de même matière que l’écorce. Ce fruit est attaché au tronc aussi bien qu’aux branches. Toute la chair est d’une blancheur de neige, quoiqu’elle soit un peu filasseuse. Elle se fond dans la bouche, & se résoud en une eau qui a le goût de la pêche. Il est relevé par une petite aigreur fort agréable, & qui rafraîchit extrêmement. C’est un des plus excellens fruits de toutes ces Îles. On y trouve plusieurs graines noires, lissées & marquées de petites veines d’or. L’arbrisseau qui le porte est semblable au laurier, tant pour sa grandeur que pour ses feuilles. Les François l’ont appelé corosol ou corossolier, à cause qu’il a été apporté d’une Île que les Hollandois, par qui elle est habitée, appellent curaçao ou curassaro.