Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORYBANTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 939).
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CORYBANTE. s. m. Corybas. Nom des Prêtres de Cybèle, qui sautoient & dansoient au son des flûtes & des tambours. Catulle dans un poème, intitulé Atys, en fait une belle description, les représentant comme des furieux. Maximus Tyrius, Oraison 22e, dit que ceux qui sont poussés de la fureur des Corybantes, aussitôt qu’ils entendent le son d’une flûte, sont saisis d’enthousiasme, & perdent l’usage de la raison. Les Grecs se servent du mot κορυβαντιᾶ corybantyser ; pour dire, être transporté, être possédé du Démon. Quelques Auteurs disent que les Corybantes étoient tous Eunuques ; & c’est pour cela que Catulle, dans son poème d’Atys, parlant d’eux, use toujours de relatifs & d’épithetes féminines : Corybante est la même chose que Curète. Voyez Curète.

Diodore de Sicile, L. V, dit que Corybas, fils de Jasion & de Cybèle, passant en Phrygie avec son oncle Dardanus, y institua le culte de la mere des Dieux, & donna son nom aux Corybantes, qui sont les Prêtres de la même Déesse. Strabon rapporte, L. X, que quelques-uns disent que les Corybantes sont enfans de Jupiter & de Calliope, & les mêmes que les Cabires. Le mot Corybantes vient, disent d’autres, de ce que ces Prêtres marchoient en dansant, quod κορύπτυντες βαινοιειν Voss. De Idolol. L. II, C. 53.