Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CROQUANT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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CROQUANT. Nom de faction de paysans révoltés en quelques Provinces au-delà de la Loire pendant la ligue sous Henri IV. Il se fit en 1593 un soulevement de paysans dans le Périgord, le Limousin & le Poitou, ils s’attrouperent, se firent des Chefs, & des Officiers, refuserent de payer les impôts, coururent la campagne, & ne faisoient aucun quartier aux Gentilshommes qui tomboient entre leurs mains, pour se venger, disoient-ils, des violences qu’on leur avoit fait souffrir, & des extorsions des Gouverneurs des villes & des châteaux. On leur donna le nom de Croquants, parce qu’ils croquoient, c’est le terme populaire, c’est-à-dire, qu’ils mangeoient & buvoient tout ce qu’ils trouvoient à manger & à boire dans les maisons des Gentilshommes, & que tout leur butin étoit employé à faire bonne chère. P. Daniel, dans Henri IV. T. III. p. 1648.

Croquant, se dit par extension d’un homme de néant, d’un gueux, d’un misérable. C’est un Croquant, un pauvre croquant. Ce terme est populaire.

Croquant, ante. Se dit neutralement des fruits & des mets durs, secs, fermes qui croquent ou font du bruit, en se brisant sous la dent.