Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉRIVATION

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 250).
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☞ DÉRIVATION, Terme de Grammaire. L’origine qu’un mot tire d’un autre. Descendance d’un mot. Derivatio. On est souvent embarrassé sur la dérivation des mots. Voyez Dériver.

Dérivation, Terme de Marine. Declinatio, deflexio. voyez Dérive.

Dérivation, en Hydraulique, c’est le détour qu’on fait prendre aux eaux. Voyez Dériver.

On appelle aussi canal de dérivation, un canal par où l’on conduit, & l’on amasse des eaux pour les porter, & les conduire dans un réservoir. Le canal de dérivation qui porte les eaux dans le bassin de Nourouse en Languedoc pour la communication des deux Mers.

Dérivation, se dit, en Médecine, du détour qu’on fait prendre aux humeurs qui coulent sur une partie, en les attirant vers d’autres parties. Derivatio. Ainsi, dans la fluxion qui se fait sur les yeux & sur les dents, on applique un vésicatoire derrière les oreilles pour la détourner : dans l’esquinancie, on ordonne la saignée des ranules, c’est-à-dire, des veines de dessous la langue, pour détourner l’humeur qui se jette sur la gorge. La dérivation est l’action de quelque remède par laquelle le sang est attiré, déterminé à courir, à couler, à se précipiter vers quelques parties. La saignée du pied cause une dérivation, & quelquefois une dérivation dangereuse, faute d’une saignée du bras qui ait précédé & qui ait produit une révulsion. La dérivation est opposée à la révulsion.