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Dictionnaire de théologie catholique/CHARTREUX

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CHARTREUX. — I. Fondateur. II. Règle. III. Histoire de l’ordre. IV. Études et travaux théologiques des chartreux.

I. Fondateur.

1o I "te. — « Maitre » Bruno, comme le nomment les anciens documents, naquit à Col. vers 1032, de la noble famille d’Ilartenfaust. Il grandit dans une atmosphère de foi vive et de piété, où tout se réunissait pour le préserver des atteintes du mal et lui conserver le trésor de l’innocence. De la famille, ii, a l’école cléricale tenue par les chanoines de Saint-l.u nibert Ses progrès dans l’étude et dans la piété forent tellement remarquables, que l’archevêque de Col engagea ses parents à l’envoyer à l’école célèbre de Reims. Ainsi Bruno, vers l’âge de quinxe ans. vint en Fiance et s’attacha à l’Église de Reims, ce qui lui valut plus tard les surnoms de Bruno Galticus et Brun mentis. H se lit remarquer par son application a l’étude, ses aptitudes pour l’acquisition des diverses branches du savoir humain, et surtout par sa vie édifiante 1050, il alla a Paris approfondir la philosophie, étudier l’hébreu, l’Écriture sainte et la théologie. Il prit les grades académiques de maitre et de docteur en philosophie et en théologie, revint dans sa patrie verliu> it v recul le titre avec le bénéfice de chanoine de Saint-Cunibert. L’illustre archevêque de Cologne, saint Annon,

le promut aux ordres sacrés. Une fois prêtre, Bruno se livra à l’apostolat de la prédication et acquit du renom par l’étendue de son zèle et par les succès de son éloquence. Cependant l’Eglise de Reims avait besoin d’un écolàtre, et l’archevêque Gervais demanda Bruno, dont le savoir et la vertu lui étaient connus. Bruno accepta la charge qui lui était offerte, et fut agrégé au chapitre de la métropole. Les succès du nouvel écolàtre furent retentissants. L’école de Reims acquit une plus grande célébrité, et des pays les plus éloignés la jeunesse accourait aux leçons d’un maître justement estimé. Le B. Urbain II, saint Hugues, évêque de Grenoble, le cardinal Rangier, archevêque de Reggio, en Calabre, et beaucoup d’à litres prélats et abbés y furent les élèves de Bruno.

Gervais mourut le 4 juillet 1067, et eut pour successeur Manassès de Gournay, prélat simoniaque. Au début de son administration, le nouvel archevêque montra de bonnes dispositions pour le maintien de la discipline ecclésiastique et la correction des mœurs dans son diocèse. En 1075, il nomma Bruno son chancelier. Vers la lin de 1076, Bruno, avec les principaux membres du clergé rémois, dénonça au saint-siège le vice de l’élévation de l’archevêque. Après bien des péripéties, Manassès fut condamné au concile de Lyon et déposé le 27 décembre 1082. Ses diocésains le chassèrent de Reims, et il alla se joindre aux partisans de Henri IV et de l’antipape Guibert. Le clergé et le peuple désiraient beaucoup Bruno pour archevêque, mais lui aspirait déjà à la vie monastique. La déposition du prélat simoniaque lui permit de rentrer dans ses biens et de reprendre ses fonctions d’écolàtre ; il y renonça bientôt et ne s’occupa plus que de prières et d’austérités. Une mission que le légat du pape lui confia auprès du roi Philippe I er, l’obligea d’aller à Paris, où son ami Geolfroy, évêque du diocèse, le pria de donner des leçons de théologie à son clergé. C’est pendant qu’il enseignait dans la capitale de la France, en 1082, que les historiens chartreux placent l’épouvantable déclaration du docteur damné, qui fit prendre à Bruno et à six de ses amis la définitive résolution de s’éloigner complètement du monde et servit-Dieu dans un ermitage.

Bruno rentra à Reims, se démit de ses bénéfices et de ses charges, distribua aux pauvres ses biens. Il se mit à Molesme sous la conduite de saint Robert, le futur fondateur de l’ordre de Cîteaux. II y revêtit l’habit bénédictin, et y mena la vie conventuelle. Mais son attrait le portait invinciblement vers la vie solitaire. Un essai de ce genre d’observance était inauguré vers cette époque à Sèche-Fontaine par deux disciples de saint Robert. Bruno se joignit à eux, mais leur solitude n’était pas assez profonde pour lui. Il chercha ailleurs un désert plus inaccessible. Il partit de Molesme avec ses six compagnons de Paris, qui y étaient venus le rejoindre, et se dirigea vers Grenoble, dont saint Hugues, son ancien disciple, était évêque. Ce saint prélat avait vu en songe sept étoiles tomber à ses pieds, se relever, le conduire à travers les montagnes et les déserts dans un lieu sauvage appelé Chartreuse, où le Seigneur se construisait un temple pour les recevoir. Hugues comprit la signification de ce songe, lorsqu’on lui annonça que sepl voyageurs demandaient à l’entretenir. Vers la fête de saint Jean-Baptiste de l’année 1084, il conduisit Bruno et ses compagnons dans le désert de Chartreuse et leur fit construire provisoirement des cabanes de planches. Il défendit aux femmes d’entrer dans leur désert, et aux hommes d’y pénétrer avec des armes et roupeaux, ou d’y aller pour la chasse et la pèche. Il céda aux nouveaux religieux la propriété du désert, isiiait souvent et ne cessa jamais de les assister dans leurs besoins.

< i pendant Bruno ne devait pas demeurer longtemps dan l ermitage de Chartreuse. Le 12 mars 1088, Urbain 11, son disciple, était élu pape. Vers le commence ment de 1090, le nouveau pontife appela son ancien maître auprès de lui. Bruno laissa à Landuin, le plus âgé de ses compagnons, la charge de le remplacer pendant son absence. Plusieurs solitaires le suivirent à Borne et les autres se dispersèrent momentanément, probablement dans d’autres monastères.

Urbain II assigna à Bruno un appartement dans son palais et l’entoura d’honneurs. Il concéda à ses compagnons l’église de Saint-Cyriaque, bâtie sur l’emplacement des anciens Thermes de Dioclétien. Mais bientôt Bruno leur persuada de rentrer en France et retourner dans les montagnes du Dauphiné. Urbain II leur donna deux brefs ; l’un adressé à Seguin, abbé’de la Chaise-Dieu, en Auvergne, lui ordonnait de rendre aux compagnons de maître Bruno le désert de Chartreuse, et l’autre enjoignait à l’archevêque de Lyon et à l’évêque de Grenoble de faire exécuter cet ordre. Le 17 septembre 1090, Séguin remit les solitaires en possession du désert de Chartreuse.

Vers la même époque, Bruno refusa l’archevêché de Beggio, en Calabre, auquel il avait été nommé. Son attrait pour la vie solitaire ne diminuait pas. Il finit par obtenir d’Urbain II l’autorisation de fonder en Italie un ermitage. Il existe un bref du pape qui, de Bénévent, ordonna à Bruno de venir sans délai assister au concile qu’il devait tenir dans cette ville. Bruno s’y trouva à la fin de mars 1091. Mais d’où venait-il ? Nous croyons qu’il venait de la Pouille, où il cherchait un lieu solitaire, ou peut-être de la Calabre. Quoi qu’il en soit, le pape lui concéda de nouveau l’église de Saint-Cyriaque. Néanmoins Bruno continua à rechercher un lieu plus solitaire. Il le trouva à l’extrémité de la Calabre, au diocèse de Squillace, en un lieu boisé appelé La Tour. Le comte Roger, averti par une lettre de son oncle Roger, duc de la Pouille et suzerain de la Calabre, accueillit favorablement Bruno et ses six nouveaux compagnons. L’évêque de Squillace céda à Bruno et à sa communauté, à perpétuité, ses droits juridictionnels sur le territoire de La Tour. Urbain II y ajouta son approbation et le privilège de l’exemption du monastère (1092). C’est peut-être dans cette occasion que, à la prière du comte Roger, il donna à Bruno et à son ermitage le doigt de saint Etienne, premier martyr, que les chartreux de la Calabre possèdent encore. En 1093, le comte Roger fut affilié à la communauté ; il le déclare dans une charte, où il appelle les ermites « ses seigneurs, ses pères et ses confrères ». L’église du monastère fut solennellement consacrée le 15 août 1094. Peu après le comte Roger invita Bruno à venir à Milelo baptiser son fils, qui reçut le nom de son père et devint plus tard le premier roi des Deux-Siciles.

Bruno assista au concile de Troja en 1093, et à celui de Plaisance en 1095. C’est vers cette époque qu’il écrivit sa belle et touchante lettre à son ami Raoul Le Verd. Il reçut la visite de saint Hugues, évêque « le Grenoble, et celle de Landuin, prieur de la communauté de Chartreuse. Ce dernier venait le consuller sur les observances érémitiques et sur les moyens de consolider l’œuvre commencée. Bruno lui remif pour les frères de Chartreuse une lettre pleine de tendres expressions, d’encouragements et d’avis salutaires. Landuin, s’en retournant, fut arrêté par lis séides de l’antipape Guibert. Il refusa de le reconnaître comme chef de l’Eglise. Enfermé en prison, il y demeura jusqu’au jour où Guibert, sentant sa fin approcher, remil en liberté les nombreux clercs qu’il tenait prisonniers (1100).

Dans une charte du 2 août 1099, le comte Roger raconte que Bruno lui apparut en songe le 29 juillet 1098, pendant qu’il faisait le sie^e de Capoue. Aux mois de juin et de septembre 1098, Urbain II expédia deux bulles en faveur de llruno et de son ermitage de Calabre. lieux

ans après, le comte Roger étant tombé gravement malade à Mileto fut assisté par liruno et le B. Lanuin (21 juin

l loi. Pascal il. h trouvant à Mil. t., le 21 juillet de l.i nu m. année, remil < Bruno, qui était venu l"’rendre hommage, une bulle confirmant t i i uiona. t tout le » privili, lés aui ermites

de La fnur, c’est-à dire à la chartreuae de Calabre, par le i omt i i i Irbain II Ri ntré dana

son monastère, Bruno eut le pressentiment de aa On prochaine. Son œuvre était approuvée par deux papes, le nombre de ses disciples s’était accru. Bientôt ses Daiblirent.-t il dut s’aliter. Avant il" recevoir les di rniers sacrements, il convoqua ses frères, leur ni.i sa vie et lit publiquement profession de foi. H mourut le dimanche 6 octobre 1101.

Ses funérailles furent solennelles, son corps fut enterré dans le cimetière de la communauté, dans untombeau de pierre. Une source miraculeuse ne tarda pas à jaillir auprès et un grand nombre de malades recouvrèrent la santé. En IP.i’2, après la mort du li. Lanuin, maître Lambert, deuxième successeur de Iiruno en Calabre, exhuma ses restes, les plaça avec le corps du U. Lanuin, dans une urne et les enterra dans l’église de Sainte-Marie du Désert, derrière le maître-autel. Ils j furent découverts en 1ÔU2 et authentiquernent reconnus en lui i.

Suivant l’usage de l’époque, les chartreux de Calabre chargèrent un de leurs frères convers d’aller notilier aux Eglises et aux monastères, avec lesquels ils avaient association de prières, le décès de Bruno, et de demander leurs suffrages pour son âme. Le frère emportait un rouleau de parchemin sur lequel le li. Lanuin, au nom de sa communauté, avait écrit le récit des derniers moments de leur père et fondateur, et priait toutes les congrégations et personnes religieuses, qui feraient des suffrages pour lui, d’inscrire leurs noms sur le rouleau. Quant à celles qui accorderaient au défunt une inscription dans leur ohituaire et un anniversaire, la communauté de Calabre les priait d’en faire mention sur le rouleau, alin qu’elle pût leur payer sa dette de reconnaissance. Le voyage du frère convers calabrais dura un an et demi ou deux ans. Peut-être même ne fut-il pas l’unique rolliger envoyé par le B. Lanuin, puisque parmi les cent soixante-dix-huit titres funèbres de saint Bruno, que nous connaissons aujourd’hui, il manque les inscriptions de l’Église romaine et de la plus grande partie des Eglises et des monastères d’Italie. Quoi qu’il en soit, le frère rapporta les adhésions, exprimées en prose et en vers, de beaucoup de cathédrales, collégiales, abbayes et monastères d’Italie, de France, de Belgique et d’Angleterre. Les chanoines de l’église de Troja (aujourd’hui ïropea), en Calabre, admirèrent l’ample moisson qu’avait faite le rolliger. « Le rouleau, disent-ils dans leur titre, était rempli sur ses deux faces des éloges inspirés par la mémoire de Iiruno. Il pesait si lourdement que le messager portait à son cou les traces de la fatigue impo par ce fardeau devenu excessif. Ce rouleau fut pieusement conservé à la chartreuse de La Tour. Le recueil de ces titres funèbres fut imprimé a Bâle, vers 1515 ; à Cologne, vers la même époque ; Tromhv et les bollandistes, en les reproduisant, y ont ajouté des notes historiques fort intéressantes ; du Creux. M. l’abbé Lefebvre et le chartreux, auteur anonyme de la Vie de saint Bruno publiée en 1898, ont inséré dans buis ouvrages le recueil entier ; d’autres historiens n’en donnent que des extraits.

Le passage de la chartreuse de Calabre à l’ordre des Cisterciens, vers 1198, contribua beaucoup a faire perdre

le souvenir de saint Iiruno et des grâces accordées par

Dieu à son intercession. Mais la découverte de Bes reliques (1502), les miracles qui s’opérèrent de nouveau a son tombeau et la restitution à l’ordre des chartreux de

la maison de Calibre (1513) tirent naître le désir de

faire autoriser par l’Église le culte du grand Berviteur

de Die iUne Commission de qualie [.rieurs chartreux, délégués par le chapitre général de 1514 fui

on X, le 19 juillet de la même annéi irdi n..I protecteur de l tu nom du général

tous b-s membres de la famille cartosienne supplia le pape d’accorder à Bruno les honneurs du culte public. Séance tenante et par un oracle de vive voix i. mit aux chartreux de faire mémoire tous les l’office, du I’.. Bruno, a a tte date, 1 ordre comptait plus de deux cents maisons. Cependant le cub saint Bruno était particulier i son institut m. tique et ms’étendait pas à I Eglise universelle. En a la prière du procureur généra] des chartri C. des Rites décréta que l’office et la messe de Iiruno prendraient place dans la liturgie romaine sous le rite semi-double, et que lea fidèle fête le b octobre. Ce décret fut solennellement con 1 puGrégoire XV. le 17 février de l’année suivante. Sous Clément X, et à l’instance de la reine d’Espagne, la

même S. C. des Rites déclara que, s’il plaisait i Sainteté, on pouvait élever la fête de saint Iiruno au rite double et la rendre obligatoire dans toute l’Eglise. Le donna son consentement le 14 mars 1874

En 17R), une statue de saint Iiruno fut placée dan* la basilique vaticane avec celles des autres fondateurs d’ordres. Kn 1882, le chapitre général décida que l’ordre ferait construire, à ses frais, une chapelle dédiée à son fondateur dans la basilique de Montmartre à Paris.

2° Œuvres. — Saint Bruno tient un rang distingué parmi les écrivains ecclésiastiques du xie siècle. ouvres certaines sont : Expositio in Psalteriusn, in-fol., Paris, 1509, P. L., t. ci.n ; in-4°, Montreuil-sur-Mer, 1891 ; lu mimes S. Pauli apostoli F/io’I. Pa ris, 1509, P. L., t. cliii ; in-V. Montreuil-sur-Mer. : Sermonet, brûlés dans un des divers incendies de la Grande-Chartreuse, mais qui sont notés, dit dom Le Couteulx, dans un répertoire des manuscrits de ce monastère, rédigé au xve siècle. Migne, J’. L., t. ci. ni, a publié- le Serrno de contemptu divitiarum comme étant de saint Iiruno. Il aurait pu y ajouter les autres sermons que les bollandistes attribuent à saint Bruno chartreux, puisque Pierre Diacre ne les énumère pas parmi les ouvres de saint Iiruno bénédictin. Deux lettres de saint Bruno adressées, l’une à Raoul Le Verd et l’autre aux frères de Chartreuse, sont dans les Arta sanctorum, au 6 octobre, et dans la plupart des vies de saint Bruno. De la lettre à Raoul Le Verd il ressort que le saint entretenait avec lui un commerce épistolaire, et il est possible qu’un jour on vienne à découvrir quelques-unes des lettres échangi es entre eux. Notons, pour les chercheurs de documents inédits, le litre suivant relaté par Migne, Dictionnaire des manuscrits, t. ii, col. 850, d’après Montfaucon, catalogue de la bibliothèque Ambrosienne de Milan : S. Brunonis Carthusianorum instituions Vita et Epistolst ad Radulphuni. On possède encore une élégie de saint Iiruno. De OOntemptU mttnrfi, en sept distiques, et la profession de foi qu’il lit avant de recevoir les derniers sacrements. En l"’-Paris. en Itill et en 1640, à Cologne, on pubh Opéra onnna de saint Iiruno, en lui attribuant limons de son homonyme, saint Bruno d’Asti. Le P. Possevin. Apparatus taxer, dit que le fondateur chartreux avait laisse aussi un livre De laudiOUS vittS solitariw qui se trouvait, ajoute-t-il. chez un chartreux de Venise. Il n’a pas été’retrouvé. Nous pensons, avec les bollandistes, qu’il s’agit de la lettre à Kaoul Le Verd. Il n’est pas exact de dire que saint Iiruno soit l’auteur de la Préface de la très sainte i

l..i plus ancienne vie.te saint Iiruno est une petite noti.

avant 1183 et publiée par le P. Labbe et) ar beaucoup d’autres auteurs depuis le xv ir si. do. t’ne autre vie, OOm| Beli " ie* boUandlstës, entre 1250 et 1914, est reproduite dana les Acta sanctorum au octobre, s^.us le cum de Vita antùptior.

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En 1508, l’imprimeur parisien Bertholde Rembold fit paraître les commentaires de saint Bruno sur les Épîtres de saint Paul, avec une vie de l’auteur écrite par un chartreux anonyme. En la même année 1508, un novice de la chartreuse de Venise composa une vie de saint Bruno en vers héroïques, et la dédia à dom François Dupuy, général de l’ordre. Le novice était le célèbre dom Zacharie-Benoit Ferreri, abbé bénédictin, sorti de l’ordre par décret du chapitre général de 1509, qui le restitua à son abbaye, et mort évêque de Guardia et gouverneur de Fænza, en 1524. Son poème fut publié avec le titre : Sacri ordinis cartusiensis origo, Mantoue, 1509. Josse Badius le réimprima à la suite des Œuvres de saint Bruno, in-fol., Paris, 1524. Quinze ans après, en 1539, on l’ajouta aux Sermons capitulaires de dom Guillaume Bibauce (Biebuyck), petit in-4°, Erfurt, mais en l’attribuant, par erreur, à dom.losse Hess, prieur de la chartreuse d’Erfurt, qui venait de mourir. Anagraphe de origine cartusiani ordinis, in-4°, Paris, 1551 ; texte latin seulement, in-4°, Paris, 1578 ; texte latin avec trad. en vers français, par dom François Jary, in-4°, Paris, 1578 ; trad. franc, de dom Jary, in-4°, Gap, 1838. Le Mire note une édition de 1574 sans autre indication. Une autre édition aurait paru, in-fol., Paris, 1717. Le texte de ce poème, ajouté par dom Théodore Petrejus à son édition des Œuvres de saint Bruno, Cologne, 1611, 1640, et dans P. L., t. cliii, n’est pas intégral. Dom Théodore a eu tort de le mutiler, de le corriger et d’y insérer des vers d’un autre poète. Morozzo, Tromby et plusieurs autres auteurs, n’ayant pas fait attention à ces modifications, ont prétendu que le poème de dom Zacharie-Benoit Ferreri était différent de celui de dom Josse Hess. C’est une erreur que manifeste la comparaison des deux textes imprimés. La poésie de Sébastien Brant : Divi Brunonis vitse institutio et de lande et exornatione ordinis cartusiensis. Carmen sapphicum, se trouve dans ses Opéra, in-8°, Bàle, 1498 ; Paris, vers 1500 ; Cologne, 1510, etc. De origine cartusianx religionis Henrici Glarcani Helvetii, poetse laureati centimetrum, ainsi que le Pro funebribus de transitu divi Brunonis. .. Henrici Lupuli canonici Bernensis carn.en phaleucium endecasyllabum, se trouvent à la suite de la vie de saint Bruno composée par dom François Dupuy, Bàle, 1515. Il y a des réimpressions de ces poésies. Vie de saint Bruno composée, en forme de dialogue, par dom Pierre Dorland († 1507). C’est le 1. I de sa Corona cartusiana, publiée, Cologne, 1608, sous le titre de Chronicon cartusiense avec des notes de l’éditeur, dom Théodore Petrejus. En plusieurs détails, cette vie diffère de la Vita antiquior éditée par les bollandistes. Nous croyons que dom Laurent Surius y ajouta les particularités sur les miracles opérés auprès du tombeau de saint Bruno, en Calabre, de même qu’il y a ajouté certainement le miracle de 1544. La Vita beati Brunonis primi institutoris ordinis carthusiensium, par dom François Dupuy, fut imprimée à Bàle avec neuf gravures xylographiques, avant 1501, selon Hain, Bepertorium, n. 4010 ; Panzer, Annales, t. I, p. 201, n. 318 ; Ch. Fôrster, Cataogue de la Bibl. de la Ch" de Buxheim, p. 162-163, n. 2995 a. Mais l’auteur, parlant de la concession du culte de saint Bruno faite en 1514 par Léon X, son ouvrage a dû paraître en 1515 ou un peu après. Cf. Acla sanctorum, 6 octobre, Acta S. Brun., commenta) : præv., n. 20. La même Vita se trouve à la suite des Opéra de saint Bruno, in-fol., Paris, 1524. Les bollandistes l’ont réimprimée avec des notes explicatives, Acta sanctorum au 6 octobre ; les Acla S. Brunonis des bollandistes sont P. L., t. ci. n. Divi Brunonis, carthusiensis ordinis fundatorius (sic) Vita, in-8°, s. 1. n. d., imprimée à la chartreuse de Cologne, peut-être par Jean Landen, en 1515 ou un peu après ; l’auteur est dom Pierre Bloemenvenna, prieur de cette chartreuse ; il s’est servi beaucoup de la Vita publiée par dom François Dupuy. La Vita ter lia, annotée par 1rs bollandistes, est de dom Laurent Surius, qui la compila d’après les vies de dom François Dupuy et de dom Pierre Blcemenvenna. Ce travail a été utilisé par beaul’abréviateurs, éditeurs ou auteurs de vies de saint Bruno. On la trouve dans toutes les collections de vies des saints, en toutes les langues. Dom Théodore Petrejus l’a mise en tête de ses deux éditions des Œuvres de saint Bruno, Cologne, 1611, 1640. Dom Gérard Êloy, vicaire do la chartreuse de Bruxelles, qui avait habité à la chartreuse de Calabre, recueillit beaucoup de documents inédits, réimprima la Vita compilée par Surius et y ajouta ses notes, ses documents et d’autres notices intéressantes : Vita S. Brunonis carttuiensium institutoris primi commentai i.. illustrata, ln-8*, Bruxelles, 1639. Les bollandistes, Tromby et bien d’autres biographes de saint Bruno, et les historiens de l’ordre, ont profité largement des documents publiés par dom Gérard Éloy. Ce dernier s’étant caché sous le pseudonyme de C, 8urianus, cette signature a induit en erreur plusieurs bibliographes qui ont distingué Surianus et dom ( !. Eloy. Une traduction française de la vin de saint Bruno de dom Laurent Surius, (aile par un religieux de la Grande-Chartreuse, a été publiée en

1888, à Lyon. Selon la Biographie universelle de Michaud, 2’édit., t. vii, p. 150, dom Jean de Castagniza, bénédictin, mort en 1578, fit imprimer une vie de saint Bruno en espagnol, dont il n’était pas l’auteur. Dom Jean de Madariaga, charlreux espagnol († 1620). Vida del serafteo P. S. Bruno, patriarca de la Carluxa, con et origen y costumbres desta sagrada religion, in-4o, Valence, 1596. Dom Joseph Meleagro Pentimalli, chartreux ( ?) calabrais (f vers 1622), fit graver sur acier une vie de saint Bruno, en vingt images in-4°, Rome, 1621, 1622. C’est pour expliquer ses gravures qu’il composa aussi l’abrégé suivant : Vita del gran patriarca S. Bruno cartusiano dal Surio, et allri autori lalini con diligenza descritti, in-12, Rome, 1621 ; 2e édit. revue et augmentée, Rome, 1622. La vie, mort et yniracles du très illustre saint Bruno… poème héroïque, ax Jacques Corbin, avocat, in-4°, Paris, 1642 ; in-fol., Poitiers, 1647. L’histoire sacrée de l’ordre des chartreux et du très illustre sainct Bruno… et la mesme histoire en un poème héroïque, in-4o, Paris, 1653, 1655 ou 1656. L’histoire sacrée… avec une préface qui contient la preuve des trois résurrections du damné, qui ont causé la naissance de l’ordre sacré des chartreux, in-4o, Paris, 1659. Trinitas patriarcharum. S. Bruno Stylita mysticus… Dictio triplex, du P. Théophile Baynaud, S. J., in-8°, Lyon, 1647, et Opéra du P. Raynaud, in-fol., Lyon, 1665, t. IX. Dom Jacques Desiderio Salvano, chartreux romain (-j-1660), Vita di S. Bruno, in-4° Bologne, 1657. Vita… corretta ed annotata da un padre pure certosino, 2 in-16, Monza, 1888. Dom Pierre Mallants, chartreux belge († 1676), HetLcven, Deughden, Mirakelen, ende Gratien van den heylighen Patriarch Bruno, in-8 Anvers, 1673. Ch.-Ant. Manzini, Incentivi alla nia solitariae beata promossi dalla notitia de’gloriosi gesti del grande mæstro degli eremi cartusiani, Brunone. in-4-, Bologne, 1674. Dom Marien Tonini, chartreux de Florence († 1746), a laissé manuscrite une vie latine de saint Bruno. Diffère-t-elle de cet autre ouvrage du même auteur : Elogium historicum de vita S. Brunonis, in-fol., Florence, 1725 ? Vita di S. Brunone, par un P. de la G" de Jésus, in-12, Venise, 1728. Hercule-Marie Zanotti, de Bologne, Storia di S. Brunone, patriarca. in-8°, Bologne, 1741, dédiée à Benoit XIV par le prieur et la communauté de la chartreuse de Bologne. Le P. de Tracy, Vie de sapit Bruno., avec diverses remarques sur le même ordre, in-12, Paris, 1785. Dom Emmanuel du Creux, chartreux († 1821), Vie de saint Bruno, in-12, Rouen, 1812. Berseaux, L’ordre des chartreux et la ciiartreuse de Bosserville, in-8°, Nancy, 1868 : cet ouvrage comprend une Vie de saint Bruno, dont il existe deux tirages à part, in-16, Nancy, 1868, 1869. Dom Denys-Marie Tappert, chartreux allemand Of 1886), Der heiliye Bruno, Sti/tèr des Karthauser-Ordens, in-8o, Luxembourg, 1872 ; abbé F. -A. Lefebvre, Saint Bruno et l’ordre des chartreux, 2 in-8o, Paris, 1883 ; Paul Capello, Vita di San Brunone, in-8°, Turin, 1886 ; un religieux de la Grande Chartreuse, Vie de saint Bruno, in-8°, Montreuil-sur-Mer, 1898 ; Joseph-Ignace Valenti, San Bru iii, y In orden de lus cartujos… Bosquejo historico, in-8°, Valence, 1899 ; Hermann Lobbel, Der Stifler des Carthàuser-Ordens. Der heilige Bruno ans Kbln. Eine Monographie, in-8°, Munster, 1899 ; M. Ourse, S. Bruno, fondateur de l’ordre des chartreux. Son action et son œuvre, in-8°, Paris, 1902.

Les futurs biographes de saint Bruno consulteront encore avec profit : 1° les deux premiers vol. de la Stoi’ia critico-cronologtca diplomatica de ! patriarca sait Brunonee del Sun ordine eartusiano, Naples, 1773-1775, ainsi que les t. ix et x de la même histoire dans lesquels le chartreux calabrais dom Benoit Tromby (-J-1788) raconte la découverte des reliques de saint Bruno, la restitution de la maison de Calabre à l’ordre des chartreux, l’autorisation du culle public à saint Bruno, etc. ; 2° l’ouvrage du mémo religieux : Bisposla d’un anonimo certosino… alla scrittura per lo Regio Fisco data fuori dalSig. Cavalière D. FranceSCO Varans Macisucca, in-4°, Naples, 1766 ; 3° les commentaires des bollandistes qui précèdent les trois vies de saint Bruno, Acta sanctorum, au 6 octobre. On y trouve souvent cité comme ouvrage d’un anonyme chartreux les Annales de dom Charles Le Couteulx ([ 1709), non selon le texte imprimé à Munliruil-sur-Mer, en 1887-1891, mais selon une rédaction plus ancienne, dont une partie seulement avait été publiée par dom innocent Le Masson, in-fol., LaCorrerie, 1687. Ce volume ne fol pas livré au public, ni même à l’ordre ; aujourd’hui, il en reste deux exemplaires à la bibliothèque de Grenoble. Il contient la vie de saint Bruno et les annales do l’ordre jusqu’en 1117. Les chartreux do Paris communiquèrent aux bollandistes les 48 premières pages imprimées de la vie de saint Bruno et la copie manuscrite de la suite ; 4* Annales ordinis cartusiensis de dom Le Couteulx, X jn-4", Montreuil-sur-Mer, 1KK7-1891.

Sur la controverse de la résurrection du docteur damné à Paris, on peut consulter, en outre de la plupart des ouvrages pic

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Ai a, 1. ni : // roules l’""f’-"’'" , . Hercule » Commodianus… pro bre, , , , stigmatibus S. i trantla nm, m-8’, Alx, 1066, du P

iud ; son li< rcule » se trouve dans le L xviudi Bel Euvres. Le R. P. de Backer ajoute la diatribe niivanti Epi ola in Jesu super en

ckiani », sire Hercule » Cm’unes Ijjlui

lantiens, repuleu » a /(. P. Thecphilo Raynaudo, ejusd. Soc. redivivu » in P. Danit le Papebrockio, item jetuita : comme, , tu proprio titulo Aclorum sanctorum i évaluante per J. !.. M /L, in-x. Liège, 1687 ; le P. Janning indique une a édition de Liège, 1688 ; Causa conversioni » sancti Brut carthusiani patriarchse. Epistola André » Du Saussay, -H-,

Cologne (Paris), 1645 ; De causa couv rsionis… CUtn responsione Nihusii Bertholdi, 1644-1645, juxta exemplar Colonix editum, in-8% sans autre indication ; Paris, 1646 ; Traité des causes île la conversion de saint Bruno… extrait d’une Épitre dT Antiré, !, , Saussay, évoque de Tout, et de la Réponse de Berth. Nihusiu » imprimée à Cologne, in-4o, Paris, 1650. Ce Traité se trouve aussi parmi les opuscules de Henri Audigier ; II. P. lu. Célumbi dissertatio de cartusianorum initiis, seu quod Bruno adactus fuerit in en ctbus hominis reà

PoTrisiis, qui se accusation, judicatum, damnation, eœclamabat, imprimée parmi les opuscules de l’auteur, in-fol., Lyon, 1664, 1674, et séparément, Lyon ( ?), 1668 ; Jo. Columbi… dissertatio… ad editionem Lugdunensem a. 161b récusa, in-12, Francfort-sur-le-Main, 1748, avec une dédicace du chartreux Michel Môrckens ; c’est plutôt une apologie de la dissertation du P. Columbi avec la relation historique de la controverse ; dom Benoit Tromby a réimprimé la dissertation du P. Columbi dans sa storia, t. i. Un autre jésuite, le 1’. Joseph Cassani, a publié une dissertation en faveur de la réalité de ce fait. Voir sa vie de Denys Rickel, in-8° Madrid, 1738. Le chanoine de Bologne, Hercule-Marie Zanotti, a aussi composé une dissertation dans le même sens. Voir sa vie de saint Bruno, et dom Benoit Tromby, Storia, t. i. Nous signalons deux études manuscrites, qui probablement n’ont pas été connues par les auteurs précédents : 1* Dissertation sur la retraite de saint Bruno, ms. du xviir siècle de la bibliothèque de l’Arsenal, à Paris, n. 334, B. F. ; 2o Discurso criticohistorico de los verdaderos motivas que pudo tener son Bru, , , , para retirarse al decierto y fundar la religion carlusiense. que fundo (par Paul Ignace de Dalmases y Ros), ms. du xvifxvin e siècle, in-4o, de la bibliothèque publique de Païenne, 2 Aq. f D. 38.

La controverse des Sermons attribués à saint Bruno est aussi ancienne que la 1e édit.on de ses Œuvres complètes, faite à Paris, en lô’Ji, par Josse Badius. Nous croyons que ce ne fut pas sans raison que dom Pierre Cousturier (Sutor), savant chartreux de Paris, auteur des deux livres, De vita cartusiana, Paris. 1522, après avoir énuméré les commentaires de saint Bruno sur les Psaumes et sur les Épitres de saint Paul et ses Lettres ad diversos, ajoute : Alla autem ipta needum ad notifia

stram pervenerunt. Il ne connaissait donc pas les manu d’après lesquels, deux ans après, on attribua au fondateur des chartreux les sermons qui étaient presqui d homonyme

saint Bruno, bénédictin, évêque de Segnl. Tromby, dom Le Couteulx et les bollandiates professent à ce sujet des opinions différentes. Nous suivons le sentiment des bollandistes. Treuil >. Storia, t. ii, p. 243, note, re] i un chartreux

iitain. dom Janvier De Simone (+ 1689), pour attribui sermons a saint Bruno chartreux. Trombj et d’autres auteurs ont partagé le même avis. Dom Martin Ciancl, prieur de la chartreuse de Naplee (j 1804), il Imprimer dans cette ville, en 1788, une lettre In-12 en faveur du même sentiment Dom Maur Mar … bénédictin du MontrCassin, publia, en 1648, à H..me. une dissertation sur la vie et les œuvres de saint Bruno d’Asti, dans laquelle il re endlque pour cet illustre pr< lai lesermons publiés

le nom du fondateur de la Chartreuse, Cette disse) fut réimprimée en tête des Œuvre de saint I

d’Asti, publl es i Venise, en 18M, par le R. P. abbé dom 1 Bquadronl de 1 Histoil s litti rai t de la I’,

tiom Celllier ont adopté l’opinion de leurs confrères H

1 llruni, des iiteur des Œuvre » de

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de 6aint Bruno, le

légitimité de ses fiefs. Parmi les nombreuses disw. ! ’i - à cette occasion, le r<

de tain) Bruno : liaccotta di alcutn de qualt si l

iso in viirj tempi di giuditioe fuori a favore de i Padri délia Certosa di S. Stefano del Bosco, in-8 s. 1. i mais Imprimi

Voir encre (i. Vallier, Sigillographie de Tordre des chartreux et numismatique des. Bruno, in-S Montreuii-sur-Mer. 1881.

II. RÈGLE.

1o Textes et documents.

Saint Bruno n’écrivit pas de règle, parce qu il n’avait pas l’intention de fonder un nouvel ordre monastique. Mais les « observances régulières que nous suivons aujourd’hui », connue s’exprime le chapitre général de 1407, ont établies par lui, au moins quant à leur substance et certainement selon son esprit. Le caractère spécial de l’ordre des charlreux est qu’il a tiré parti des régi constitutions des instituts monastiques fondés avant le xie siècle, sans s’assujettir à aucun d’entre eux. Les chartreux ne sont, ni des basiliens, ni des augustins, ni des bénédictins ; mais leurs statuts contiennent des ol vances usitées dans ces grands ordres ainsi que dans toutes les anciennes congrégations du moyen âge. Le vénérable dom Guigues. quatrième successeur de saint Jîruno dans le priorat de Chartreuse, et rédacteur des (.notâmes de ce monastère, l’avoue : Consuetudines dotnus uostrx scriptas mémorise mandare curavimus. A quo negotio rationabitibus, ut putamus, de causis diu dissimulavimut, videlicel quia vel in episiolis B. Hieronymi, vel in régula B. Betiedicti seu in cxleris scripturis autlienticis, omnia pêne quæ Aie religiose agere consuevimus contineri credebamus. Les observances des ermites de Chartreuse, établies et réglées par saint Bruno, furent confirmées par lui dans ii s, ntretiens qu’il eut en Calabre avec son ami et successeur, le vénérable Landuin, qui était allé le consulter afin d’assurer l’avenir de leur famille religieuse. « D’après l’expérience déjà faite, les Coutumes des charlreux furent alors sanctionnées, sans être encore rédigées sous forme de règle. » Vie de saint Bruno, Montreuil-sur-Mer. 1898, p. 436. C’est en 1127. à la prière de saint Hugues, évêque de Grenoble, et de plusieurs supérieurs des ermitages déjà établis sur le modèle de celui de Chartreuse, que le vénérable dom C.uignes mit par écrit les o - de son monastère ;

il les appela Coutumes, pour montrer qu’il relatait simplement Il pratiqués des le commencement, et

qu’il n’avait pas l’intention de les imposer aux « riu nautés des autres ermitages. D’après dom Le Couteulx, le travail de dom Guigues fut contrôlé, en 1136. par les prieurs de Portes, de Durbon et de Meyriat Ces trois personnages assistèrent aussi, en 1152. au premier chapitre général tenu en Chartreuse, sous saint Anthelme. et, avec les autres prieurs présents, nt la pre mière ordonnance, dont oici la teneur : l’rimum itaque capitulorwn hanc habet contineniiam, ut diV i i mm Ecclesim offieium prortw per am.net domos uno rit » celebretur, et omîtes consuetudines atr Vt u tienn t domut, qux ail ij’sam rcliijionem pertinent, unimode fiabeantur. Cette acceptation solennelle et unanim observances de Chartreuse eut pour conséquence naturelle que, depuis cette époque, il y eut autant de chartreuses que d’ermitages I.."i 1 1 s selon la forme du m 1ère dauphinois, soumis au chapitre général et gardant la mémo observance. Li pour qu’il n’j eût pas d<

fusion dans la désignation des monastères, le couvent de Chartreuse fut appelé la GrandeChartreuse. C’est donc à juste titre que l’institut fondé par saint Bruno porte le nom d’ordre des chartreux, et que ses membres sont appelés chartreux.

Les Coutumes du vénérable dom Guigues sont réunies sous soixante-dix-neuf titres ou chapitres, et se terminent par un magnifique éloge de la vie solitaire. Elles peuvent se diviser en trois parties : la liturgie, le gouvernement des moines ou religieux de chœur, et celui des frères convers. La liturgie ou Yœuvre de Dieu, selon la remarque de dom Guéranger, Institutions liturgiques, 2e édit., t. I, p. 101, faisant la principale occupation des moines, leur manière de célébrer l’oflice divin doit être l’objet de règlements liturgiques spéciaux, qui, tout en demeurant en rapport avec les usages généraux de l’Église, représentent d’une manière particulière les mœurs du cloître. Le bréviaire cartusien, tout en conservant sa physionomie propre, s’accorde en beaucoup de points avec la liturgie bénédictine. Il fut approuvé par un bref de Sixte V, le 17 mars 1587. Quant au missel, il est à peu près conforme à l’ancien missel de Grenoble, pour les prières et les cérémonies du saint sacrifice. L’Église de Lyon a fourni aussi aux chartreux un certain nombre d’observances liturgiques d’une haute antiquité. Lorsque dom Innocent Le Masson sollicita du saint-siège une approbation, in forma specifica, des statuts, la S. C. des cardinaux spécialement délégués par Innocent XI à cet effet, renvoya à la S. C. des Rites l’examen des bibles, du missel et du bréviaire. Le cardinal Colloredo fut chargé de cet examen. Le 9 novembre 1687, il donna par écrit son avis sur les livres liturgiques des chartreux, et avant d’indiquer les corrections qu’il proposait, il disait : Adhibita diuturna diligentia declaro, quod mens (mca) est ut retentis cœtcris, quæ vencrandse innituntur antiquilati ac conformia etiam prisco Ecclesisr romanse usui perspexi, cum nova fiet edilio breviarii anno 1643 et missalis anno 1679 impressorum corrigantur. Le 22 du même mois, la S. C. des Rites approuva le vœu du cardinal Colloredo et permit de l’imprimer. Un autre décret de la même S. C., en date du 14 mars 186’t, certifie que les corrections proposées en 1687 ont été exactement faites dans les éditions du’bréviaire en 1757 et du missel en 1771. Des Coutumes du vénérable dom Guigues, il ne ressort pas d’une manière évidente que saint Bruno ait introduit le chant noté dans les offices. La Méthode de plain-chant selon le rite et les usages cartusiens, publiée par ordre du chapitre général, Avignon, 1868, p. 55, note a, dit à ce sujet : « Bans un voyage que fit, en 1850, à la Grande-Chartreuse, le R. P. Larnbillolte, ce savant auteur avoua que nulle part le chant grégorien ne lui avait paru aussi bien conservé que dans les livres des chartreux ; opinion qu’il a aussi émise dans ses ouvrages. L’on peut donc dire qu’il en est de notre chant comme de nos cérémonies, lesquelles ne diffèrent de celles généralement suivies aujourd’hui, que parce qu’elles n’ont point changé’, ce dont on peut se convaincre, en particulier, pour nos cérémonies de la sainte messe, par la lecture de l’ouvrage du 1’. Lebrun sur cette matière. » Dans la môme Méthode, p. 257, on a reproduit le texte de la révélation de sainte Brigitte. « Léchant de vos religieuses, dit Notre-Seigneur à la sainte, ne doit èlre ni traînant, ni saccadé, ni manquer d’ensemble ; qu’il soit digne, grave, uniforme et plein d’humilité. Vos Bœurs doivent er le chant des chartreux, qui respire beaucoup plus la Buavité de l’un !, l’humilité et la dévotion qu’une certaine ostentation. »

Dom Guigues vil établir dans les ermitages fondés à l’instar de celui de Chartreuse ses Coutumes et le

approuver le genre de vie des enfants de saint

Bruno. I >i effet, en 1133, Innocent II lui écrivait dans

UICT. DE TI1ÉOL. CJITHOL.

une bulle : Ea propter… ad exemplar prædecessorum nostrorum felicis mémorial Vrbani, Paschalis, Calixti et Honorii, romanorwn pontificum, laudantes et approbantes sanctas constitutiones vestras et consuetudincs pro his omnibus, qui sequi debent cas et observare, exiiunc et usque ad finem mundi pressenti decreto statuimus, etc. Cependant l’uniformité des observances dans les différents ermitages ne constituait pas, par elle-même, l’ordre des chartreux. Selon la jurisprudence ecclésiastique du XIIe siècle, chaque ermitage cartusien dépendait de l’évêque diocésain. Dans l’intérêt des nouveaux monastères vivant sous une même règle, il convenait de former une seule congrégation gouvernée par un supérieur général, et ayant, à des époques fixes, un chapitre général, dans lequel les représentants du corps entier pussent délibérer sur les affaires les plus importantes. Ce besoin fut senti à cette époque. Mais la difficulté d’obtenir le consentement des évêques respectifs, et l’avalanche de neige et de terre qui, le 30 janvier 1132, détruisit le cloître de Chartreuse, mirent obstacle à la réalisation de ce vœu du vivant de dom Guigues et de dom Hugues, son successeur immédiat. Saint Anthelme, prieur de Chartreuse de 1139 à 1151, consentit à une première réunion de prieurs, pourvu que chacun portât l’acte d’abandon que son évêque ferait du pouvoir de juridiction sur le monastère inhérent à sa charge et le consentement de sa communauté. Ce premier chapitre général se tint en Chartreuse, le 18 octobre 1142. La maison de Calabre garda son autonomie, et on ne sait même pas si elle fut invitée à s’unir avec les ermitages d’outre-monts. Sur onze monastères fondés jusqu’en 1140 selon le modèle de Chartreuse, cinq prieurs seulement assistèrent à cette assemblée. L’année suivante, un second chapitre fut réuni, mais nous ignorons si les prieurs absents l’année précédente y intervinrent. Quoiqu’il en soit, c’est sous le généralat du successeur de saint Anthelme. dom Basile, que tous les prieurs purent remplir les conditions imposées pour se soumettre à l’autorité du chapitre général et s’incorporer à l’ordre. En 1163, eut lieu, à l’ermitage de Chartreuse, la troisième assemblée, et l’on décida que le chapitre se réunirait chaque année, et que toutes les maisons de l’ordre se soumettraient à ses décisions. Par une bulle du 17 avril 1 164, Alexandre III, sur le témoignage des évêques intéressés et à la prière de dom Basile, confirma les décrets du chapitre général. Le pape renouvela cette approbation, en 1177, et conféra audit chapitre la faculté d’instituer et de destituer les prieurs. A cette époque, l’ordre était gouverné par le successeur de dom Basile, dom Guigues, appelé l’Ange.

L’établissement du chapitre général a maintenu l’identité des observances dans toutes les maisons de l’ordre et leur union avec la Grande-Chartreuse, berceau et centre de la famille cartusienne. En 1259, le chapitre général décréta que l’on réunirait en un seul corps les Coutumes de dom Guigues I er et les ordonnances faites par les chapitres généraux. Dom Riflier, prieur de Chartreuse depuis deux ans, se chargea de cette rédaction et compila les Anciens statuts en les divisant en trois parties : office divin, gouvernement des moines, gouvernement des convers, des rendus et des moniales.

Dans le premier chapitre général présidé par dom Guillaume Raynaud, élu, en 1367, prieur de Chartreuse, le délinitoire décréta de faire un nouveau recueil des ordonnances publiées depuis l’an 1259 suivant le plan et l’esprit des Anciens statuts de dom Riflier. (’était un grand service à rendre aux religieux, qui pouvaient ainsi comparer facilement les deux textes et voir d’un coup d’oeil ce qu’il fallait retenir et ce qu’il fallait modifier ou retrancher. Dom Guillaume lit lui-même ce travail et l’intitula : Statuts nouveaux, pour les distinguer des Ancien » sialuts.

Dom François Dupuy, général de 1503 à 1521, sepro II. - 72 228..

CHARTREUX

jj-j

i de faciliter aui membn i dt l’ordre la connaissance de leui "’compi lation de » ttatut » approuvée par lea chapitres généraux de 1507, 1508 et 1509. Ainsi lea Coutume » du vén dom G ii base <l" la législation

cartusienne, el aéi iux, réunis

en trois ri rrespondant entre eui par le plan el la <l î i ^ i. >i i di - matièn s, complétaient Le code cartusien.

1 n 1510, dom François Dupuy lit imprimer a’in-folio, les Coutume » susdites et lea trois recueils des Btatul

La célébration du concile de Trente terminé en 1563, et la Imlle de Paul IV prescrivant à tous les Qdèles l’observance de ses décrets, à partir des calendes de mai 1564, obligèrent le chapitre général des chartreux a conformer les statuts de l’ordre avec la nouvelle discipline ecclésiastique. L’affaire était de la plus haute importance, et les difficultés de l’entreprise s’augmentaient par les terribles épreuves auxquelles furent soumises à cette époque la Grande-Chartreuse et beaucoup de maisons d’AlLemagne, de France, de Belgique et des Pas-Bas par les guerres de religion. Néanmoins, dom Bernard Carasse, général de l’ordre, conlia à deux religieux éininents par leur vertu et leur doctrine "le soin de revoir tous les statuts, de les fondre en un seul corps et de les mettre d’accord avec les décrets du concile. Dom Jean-Michel de Vesty, qui mourut général de l’ordre en 1600, fut chargé de rédiger la première partie du nouveau code cartusien, et dom Millesius Le Jars, autrefois recteur de L’Académie de Paris († 1590), s’occupa de la ; deuxième partie, qui concerne spécialement les moines, et de la troisième, qui regarde les frères lais et les mo- | niales. Au chapitre général de 1571, on présenta au définitoire une copie de la nouvelle rédaction. On trouvera dans l’ouvrage intitulé’: La Grande-Chartreuse par un chartreux, 5e édit., Lyon, 1891, p. 113-116, le résumé’des circonstances qui retardèrent, pendant près de onLe années, l’approbation définitive de cette œuvre importante. Finalement, avec l’assentiment de Grégoire XIII, l’ordre lit imprimer la Nouvelle collection de ses statuts,

2 in-8 13, portant ces titres respectifs : Ordinarium cartusiense, continens novae collectionis statutorum ejusdem ordinis’partent primant, in qua de liis tractantur quæ. ad uniformem modum ac ordinem divina celebrandi of/icia cum eisdem cseremoniis in tolo ordine cartusiensi faciunt, Paris, 1582 ; in-16, Lyon, 1641 ; in-18, Grenoble, 1869 ; Nova collectio statutorum ordinis cartusiensis, ea quæ in antiquis et novis slalutis ac tertio compilations dispersa et confusa liabebantur corn clens, Paris, 1582. L’introduction et la conclusion de ce dernier volume sont de dom Bernard Carasse.

En 1681. dom Innocent Le Masson, général de l’ordre, avec l’approbation de Rome et du chapitre général, lit imprimer à la Correrie de la Grande-Chartreuse la 2e édition de la Nouvelle collection des statuts, en deux formats, petit in-i° et in-8 Cette édition reproduisait celle de 1582 avec ces trois différences : 1° en m de certains passades plus obscurs, le général avait ajoute des notes pour les éclaircirj 2° les ordonnances du chapitre général concernant tout l’ordre publiées depuis 1582 se trouvaient intercalées dans le texte, ou à la fin de chaque chapitre ; > on avait adouci quelques expressions du chapitre De reprehensione, mais ce changement ne regardait pas l’observance. Cette édition répondait à plusieurs vieux exprimés par le saint-siège, et elle fut reçue avec applaudissement dans toutes les provinces de l’ordre. Cependant, quelques religieux il Espagne firent des réclamations contre les notes marginales et contre une ordonnance du chapitre général de itiT’.t. L’affaire aurait pu être réglée par les supérieurs de l’ordre ; mais la cour d’Espagne a Madrid et Bon ambassadeur a Home, en r.ii-on de la rivalité qui animait alors les Espagnols contre les Français, s emparèrent

du h’terrible*

pi i n. es iju il ait ti /mit

I affaire au pape et triompha de la politiq noie.

Innocent M accueillit -on n couret nomma une’j.. i Laie de cardinaux pour l’ei

tuts, en i ne de les approu uen

dura six ani deux parties en litige furent adn

a présenter leurs mémoires contradictoires. I inalen bJT mars 1688, Innocent XI. pai ta bulle Injunetum Nobis, approuva l’édition publiée en 1681 à la Con et corrigée en quelques endroits de moindre importance par la Congrégation spéciale qu’il avait consti ;

eflet. Dana Cette bulle, le pape loua le Zèle de dolll llllio cent Le Masson i t répéta solennellement l’éloge de Tordre : Cartutia nunquani reformata, quia nunquam de formata, en ces termes : Jnnocentius prior cartusiae… oc definitore » capituh général**… attimo entes ineffabilem divin » bonitatis altitudinem, (/"’i lardon est, ut idem ordo…singulari jvane prxrogativa ad hoc utque teptimum a fundattone sua tsecuhim in suo primsevo instituto absque ulla reforma-necessilate persévéraient. Un chartreux italien, dom Pierre Bandini († 1 797 -. rapporte que le même pape dit que si on lui présentait les preuves qu’un chartreux fût mort avec la réputation d’avoir toujours t règle, il n’hésiterait pas à le canoniser. Cf. Din : Vita del beato Pietra Petroni, Senese, in-4°, Venise, 1762, p. llô.

Dés que dom Innocent Le Masson eut communication de la bulle Injunetum Nobis, et de la liste des corrections à faire dans l’édition de 1681, il fit imprimer des cartons pour les coller sur le texte primitif, et en même temps, il voulut qu’une édition exacte parut à Rome à la typographie de la chambre apostolique, sous le titre suivant : Nova collectio statutorum… a S.Sede aj lica examinata, atque in forma specifica confirmait », 3e édit.. in-8°, Rome, 1688. Les éditions suivantes sont conformes à cette édition romaine, in-8. La Correrie, 1736 ; Montreuil-sur-Mer, 1879. La bulle Injunetum Nobis, avec le texte des statuts, se trouve aussi dans le bullaire d’Innocent XI, Rome, 1731. t. vin. p. 418-518. Dom Innocent Le Masson fit traduire en langue vulgaire la III* partie des statuts, qui concerne les frères convers et les donnés. Il y eut des éditions française, italienne, espagnole, etc. Il publia aussi les Statuts des moniales chartreuses tiret des statuts de l’ordre et de quelqio donnances des chapitres généraux, in-8°, La Correrie. 1690. Pendant que la Congrégation spéciale nomm. Innocent XI examinait les statuts, le célèbre abbé de Rancé, dont la ferveur, selon le cardinal Bona, refit blait à de la fureur, publia un livre dans lequel il prétendait que l’ordre des chartreux était déchu de sa ferveur primitive. L’ouvrage parut en 1683, et. grâce aux nistes amis de l’auteur, il eut une grande VOgUl raisons particulières obligèrent dom Le Masson à prémunir ses religieux français contre les assertions du critique. En 1689. il raconta en un volume, qui n’était pas destiné’au public, toute la lutte qu’il dut soutenir pour la défense de Tordre : Explications de quelques endroits des anciens statuts de l’ordre des chartreux, air, éclaireissemens donnez sur le sujet d’un libelle qui, composé contre l’ordre, et qui s’est divulgué secrettement, in-K La Correrie, s. d. Le volume, qui n’avait d’abord que 129 pages, fut complété pour répondre à plusieurs points de doctrine exposés par l’abbé de Rance. Celui-ci en eut connaissance et il essaya de juslitii : assertions. Dana un autre travail, publié d’abord en’sous le titre de t. r r des Annale » de l’ordre, et ensuite. en 1703, sous celui de Disciplina ordinis cartusiensis, dom Le Masson lit une réfutation indirecte, mais plus ample et plus calme des mêmes assertions du critique, sans que son nom fût jamais exprime. Cette polémique a excité le xèle des biographes de l’abbé célèbre, nuis

le gênerai des chartreux a eu aussi ses apologistes, par exemple un rédacteur des Mémoires de Trévoux, de janvier 1704, et dom Piolin, bénédictin de Solesmes, 1888.

2o Organisation de l’ordre.

L’ordre des chartreux, depuis l’institution stable du chapitre général et l’approbation in forma speci/icade ses statuts par Innocent XI, est ainsi organisé : Le chapitre général est l’autorité suprême de la religion cartusienne. Il s’assemble, chaque année, à la Grande-Chartreuse, sous la présidence du prieur de ce monastère, qui, de droit et toujours, est général de l’ordre, chef du définitoire et des électeurs du définitoire. Avec le prieur de Chartreuse, il y a huit définiteurs élus, chaque année, par six électeurs. Un définiteur ne peut remplir cette charge deux années de suite. La tenue du chapitre général dure quelques jours à peine, mais son autorité est universelle. Le définitoire peut reprendre, condamner et même déposer le supérieur général. Tous les prieurs peuvent assister au chapitre général, et tous, à l’exemple du prieur de Chartreuse, demandent, prosternés, la miséricorde, c’est-à-dire l’absolution de leur charge. Les prieurs absents remplissent ce devoir par une lettre.

Pendant l’année, le prieur de Chartreuse a l’autorité et les pouvoirs du chapitre général. Il peut faire des ordonnances, instituer et destituer les prieurs et les autres officiers, déléguer des commissaires pour la visite des maisons et changer un religieux d’une chartreuse à une autre. Le général est assisté par dom scribe, qui est son secrétaire, son aide et son conseil, dans le gouvernement de l’ordre. A Rome, il y a un procureur général, qui représente l’ordre et traite avec les Congrégations romaines. Chaque année, le définitoire désigne les visiteurs et les convisileurs de chaque province. La visite des maisons soumises à leur inspection a lieu tous les deux ans. Leurs propres maisons reçoivent la visite tous les quatre ans. La Grande-Chartreuse, maisonmère, est visitée tous les six ans par des commissaires nommés spécialement par le définitoire. Un visiteur ne fait pas la visite de la maison de son convisiteur, ni de celle où il a fait sa profession.

Une maison est régulière lorsqu’elle a un prieur, douze moines ou religieux de chœur au moins, et un nombre relatif de frères convers et de frères donnés. Dans chaque maison, il y a trois officiers principaux, le I’. vicaire, le P. procureur et le P. sacristain. Si la maison a le noviciat du cloître, un religieux en est chargé aec le titre de P. maître. Le noviciat des frères est souvent confié au P. procureur. Dans les maisons plus fréquentées par les élrangers, il y a un P. coadjuteur, dont les attributions sont réglées par le prieur. Les obédiences, c’est-à-dire les emplois des frères, sont l’objet principal de la sollicitude du P. procureur, qui est aussi l’économe du monastère.

Chez les chartreux on devient prieur d’une maison : I par élection faite par les profès du couvent, qui y rendent au moment de la vacance ; 2o par institution du chapitre général ; 3o par institution du général de l’ordre faite pendant l’année. La communauté d’une maison ne peu) élire son prieur que dans un de ces trois cas : I après la mort de son prieur ; 2o après l’absolution ou déposition du prieur faite dans la visite, ou par les commissaires délégués à cet eifcl ; 3o après l’abdication spontanée du prieur. Autrefois, le chapitre général après avoir fait miséricorde à un prieur, concédai) nt à la communauté’le pouvoir d’élire son successeur. La Grande-Chartreuse a le droit d’élire prieur, tout prieur de n’importe quelle maison de l’ordre. Un prieur d’une chartreuse est inéligible dans toutes les autres m. h ons, i iccepté dans relie où il a fait profesion. L’élection se fait au scrutin i près trois

jours de jeûnes et de prières, à l’issue d’une messe Solennelle du Saint-Esprit, chantée en présence de

toute la communauté. Deux confirmateurs président à 1’éleclion au nom de l’ordre. Pour être électeur, il faut être profès et résident de la maison, avoir fait les vœux solennels, et avoir reçu au moins le sous-diaconat. Une communauté ne peut procéder à l’élection de son prieur, que lorsqu’elle possède au moins quatre profès ayant fait leurs premiers vœux dans la maison.

Les moniales chartreuses, admises dans l’ordre vers 1145, reçoivent du chapitre général un supérieur spirituel avec le titre de vicaire, qui a toujours avec lui un autre religieux de chœur, appelé coadjuteur, et un ou deux frères pour le service. Les communautés des moniales ont pour dignitaires la prieure, la sous-prieure, la cellérière et la maîtresse des novices. La prieure peut être élue par la communauté ou instituée par le chapitre généralet le Père général. Tousles ans, la prieure envoie au chapitre général la demande de sa miséricorde. Dans le gouvernement de la maison, la prieure est souvent obligée de consulter le P. vicaire. Les moniales chartreuses de chœur reçoivent la consécration des vierges par l’évêque diocésain, suivant l’ancienne coutume et le rite de l’Église. Elles admettent des sœurs converses, des sœurs données et des sœurs touricres.

Dès son origine, l’ordre des chartreux n’usait jamais d’aliments gras par coutume qui, au chapitre général de 1254, devint une loi stricte, même pour les malades. L’ordre des chartreux est un ordre contemplatif, et partant nécessairement solitaire. Les statuts cartusiens imposent aux religieux la solitude qui les éloigne du monde, et le silence qui les sépare, en quelque sorte, de leurs confrères. Les pratiques de piété et de pénitence, prescrites par la règle, la méditation, la lecture spirituelle, l’office canonial chanté de jour et denuit, la messe solennelle, sont les principaux moyens de sanctification communs aux chartreux et à tous les religieux qui mènent la vie contemplative. Il n’exagéra donc pas le pape Innocent II, lorsqu’il dit que la religion des chartreux est une religion angélique : angelica religio ! Ce qui distingue les chartreux des autres ordres contemplatifs, c’est le juste partage entre les exercices de la vie érémitique et ceux de la vie cénobitique. Ce mélange des deux genres de vie des anciens Pères du désert caractérise le dessein principal de saint Bruno et donne la preuve de sa sagesse pratique. « Dans notre ordre, dit le pieux Lansperge, vous avez les deux vies érémitique et cénobitique, et l’une et l’autre tellement tempérée par le Saint-Esprit que tout ce qui, dans l’une ou dans l’autre, aurait pu vous être un danger, n’existe plus, et que l’on a seulement conservé et augmenté tout ce qui sert à votre avancement spirituel et votre perfection. » Enchiriilinn, c. XLix. Le chartreux est cénobite au chœur, au chapitre, au réfectoire, en récréation. En dehors de ces réunions, il est ermite, et, selon la remarque de dom Guigues, dans les Coutumes de Chartreuse, c. lxxx, sa vie est modelée sur celle de Jésus-Christ au désert. La vie en cellule est le devoir capital du chartreux. « Il doit veiller, dit le statut, avec toute diligence et sollicitude à ne point se créer des nécessités, en dehors des observances réglées et communes, de sortir de cellule, mais plutôt de la considérer comme liant aussi nécessaire à son salut et à sa vie (intérieure), que l’eau est nécessaire aux poissons et la bergerie aux brebis. Plus il demeure en cellule, plus il l’aimera, pourvu qu’il s’y occupe avec ordre et utilité à la lecture, à l’écriture, à la psalmodie, à la prière, à la méditation, à la contemplation, au travail ; tandis que s’il en sort souvent, et par légèreté, elle lui deviendra bientôt insupportable ! a Part. 11. c. xiv, n. 1. La diversité de ces exercices délasse l’esprit, entretient la santé du corps, fait aimer la solitude et facilite ilièrement la reprise des occupations spirituelles, Objel principal de la vie d’un religieux. Nous parlerons spécialement plus loin de l’étude des chartreux. Quant au travail manuel, nous dirons avec M. l’abbé Lcfebvrc :

i enfanl de saint Bruno est, selon tel goûte el Bptitudee, tourneur, menuuier, sculpteur ; ou bien en

core il cultive ta Deur. de ton parterre, enchaîne des de chapelet, fend ou scie du bo « , et amsisewnd

utile, toul en se récriant. Aui jours de fête, ce travail

di.it i tre plus raodéi.

, , „„, .,, . jeûnes ecclésiastiques communs à tons les

fidèli rtreux. les J""’""’s paP ticuhe ™’'.’" " s

appellenl, e » d’ordre ou fixés par ta règle. Les jours

de ieûne, ils ne fonl qu’un seul repas ; cependant, e ils peuvent prendre, avec du vin. un morceau de pain de trois à quatre onces. Les jeûnes dordre commencent le H septembre et se poursuivent sans interruption jusqu’au carême. En dehors de ce temps, .1 y a jeûne d’ordre aussi une fois par semaine le jour (le Winence, qui le plus souvent est le vendredi, et dans quelques autres jours de l’année. Cette abstinence consiste a manger du pain et de l’eau avec un peu de sel. Il faut une dispense spéciale du prieur pour en être exempté. Tous les vendredis de l’année, sans exception, il v a abstinence d’œufs et de laitage.

I es chartreux prennent leur repas ensemble, au réfectoire commun, le dimanche, les jours de fêtes avec chapitre, durant les octaves de Noël, de Pâques et de la Pentecôte, les jours d’enterrement et le jour d installation d’un nouveau prieur. Au réfectoire, le silence est de rigueur, et pendant tout le repas, un religieux fait une lecture fixée par le P. vicaire, dans l’Écriture sainte, le » homélies des Pures de l’Église, ou les sermons des anciens chartreux.

Le dimanche et les jours de fêtes de chapitre, en dehors du carême, il v a. entre none et vêpres, un colloque ou récréation commune, et, chaque semaine, les religieux sortent en « spaciment », c’est-à-dire en promenade sous la conduite du 1°. vicaire, et restent ensemble environ trois heures et demie.

L’habit des chartreux se compose dune tunique ou robe longue en laine blanche, retenueà la taille par une ceinture de cuir blanc a laquelle, du côté gauche, pend un chapelet de six dizaines. Sur la robe, ils portent une cuculle ou scapulaire de même couleur, aussi en lame. et cousu sous un capuchon, qui couvre leur tête pendant la psalmodie et leurs tournées dans le cloître. Leurs tunicelles ou chemises, leurs bas, chaussons et petites calottes sont également en laine, ainsi que les draps de lit. Des chaussures en cuir complètent leur costume. En voyage, les moines ou religieux de chœur portent une chape et un chapeau noir, les frères couvera ont une chape et un chapeau châtain, et les frères donnés n’ajoutent rien à leur habit ordinaire.

Guillaume de Saint-Thierry, au xiie siècle, écrivant aux Pères de la chartreuse du Mont-Dieu, fit cet éloge de leur genre de vie : Altissima est professu) oestra, cœlos transit, par angelis est, angelicm « nuits purttali Aliorum est Deo servire, vestrum, adhxrcre. Atwrum est Deum credere, scire, amare, révérer, ; vestrum est sapere, intelligere, cognoscere, frui.

III HISTOIRE de l’ordiie. - Nous avons vu précédemment l’origine de l’ordre des chartreux en résumant la vie de son fondateur ; nous avons exposé aussi la formation successive de sa règle et son organisation. 11 nous reste à le considérer dans son ensemble, a travers les huit sieebs et plus de son existence. Nous nous bornerons à signaler sa propagation en Europe, les approbations qu’il a reçues de l’Église, les hommes illustres sortis de ses rangs, les faveurs que es rois, les princes et les grands lui ont accordées, et les épreuves auxquelles il a été soumis dans les persécutions, raies des ordres religieux.

L « Propagation dé’ordre. - En Catabre, saint Bruno consentit à l’érection d’un monastère régulier, dédié a saint Etienne et dirigé par le B. Lanuin axée le titre de prieur. Celle maison fut construite a 1 entrée du de ., ., , (1,.’s, ;. le li Tour, résidence habituelle de

M inl Bruno, maître de l’ermi

enrs. Après la mort de

Saint-Étienne devint une communau nobites. Ils lut disparaître’ou

la, , [Je de Saint i icquea de Montauro mité de la mer Ionienne, établi aussi du vivant de saint Bruno par le B. Lanuin, avec l’approbation de Pascal II. C’était pour ainsi dire, un lieu d’épi minait si les postulants devaient rejoindi <" « 

de Sainte-Marie, ou les cénobite* de Saint-Etienne. (moi qu’il en soit, la chartreuse de Calabre, à l’exception dune colonie de religieux envoyés a Casottes Piémont), en 1171 pour fonder une nouvelle maison indé| dante, ne se propagea pas, et finit par se soumettre a Tordre de Citeaux vers 1193. L’expansion de I cartusienne dérive donc tout entière de l’en Chartreuse. Depuis l’an 1115, ou fut fond - de

Portes, dans le Bugcy, à l’instar de celui de Chartreuse, selon la liste chronologique publiée par M. allier. dans la Sigillographie de tordre descharlreu 1200 il v eut trente-sept fondations, dont deux et dé moniales, Prébayon en 11 15 et Iiertaud en 1188. Dans le siècle suivant, 1201-1300, surgirent trente-quatre maisons, dont douze et dent pour les moniales. Au 1 xiv siècle cent dix fondations vinrent agrandir la lamille religieuse des chartreux ; trois d’entre elles étaient des couvents de moniales. Quarante-cinq noms de chartreuses nouvelles, fondées au xve siècle, allongent la liste des maisons de Tordre. En 1503 et Lai., il y eut quatre fondations, mais deux dune existence éphémère, et une autre fut transférée, en 151 1. à Grenade (Espagne). I Le total des chartreuses fondées depuis Il la jusqu a I 1507 monte à 230, dont 17 étaient des maisons de mo ! niales. Cependant le catalogue officiel publie en lolO ne I donne que 191 chartreuses divisées en dix-sept provinces. La suppression de 40 chartreuses environ doit être attribuée à une de ces trois causes : 1° plusieurs des maisons supprimées étaient transférées dans des endroits plus solitaires, plus salubres et plus convenables au genre de vie des chartreux ; 2° quelquefois la dotation était insuffisante pour entretenir une communauté de treize moines, de plusieurs corners et des domestiques nécessaires : 3 « dans d’autres cas. 1 esprit d’indiscipline et d’opiniâtre rébellion au chap rai déterminait Tordre a retrancher du corps les n bres récalcitrants. Cette dure nécessité est avérée pour quelques maisons de moniales. Ainsi, en lolO, 1 ordre possédai ! sept monastères de religieuses ; ma. s celui de Iiertaud, incendie en 1448, n’existait plus que non lement, puisque la communauté s’était réfugiée dan propriétés de la chartreuse de Durbon (unifa d Durbonis), où elle demeura jusqu’au commencement du xvii » siècle, époque à laquelle le chapitre gênerai : incorporer à la chartreuse de Prémol. En 1’.'. « … le m. me chapitre dut se montrer sévère envers les monial Poleteins, et en 1605, l’ordre supprima le couvent et transféra ses professes a la maison de Salette. I> cette époque, le chapitre général refusa toute non fondation de chartreuses de moniales, même Celle que lui proposa Anne d’Autriche, reine de Irance, el nu’à la grande Révolution l’ordre conserva seulement cinq de L monastères : Prémol, Salette et Gosnay en France. Mélan, dans la Savoie, et T.ruges. en Belgique. En 1513 Léon X publia la bulle de restitution de la maison de Calabre aux chartreux. 1 sion eut lieu le 27 février 1514. Le prot s.an.is, schisme d’Angleterre e. les guerres de religion, ii, a ren, pas seulement IVlan des généreux fonda.e. bienfaiteurs des monastères, ils firent encore disparaître, par l’usurpation légale et violente des biens, par le pillage l’incendie e. la destruction des bâtiments, un grand nombre de maisons. L’opuscule du chanoine Aubert 1*

Mire, publié à Cologne, en 1609, sous le titre : Origines cartusianorum monasleriorum per orbem universum, donne les noms de deux cents chartreuses, même de celles qui n’existaient plus. Trente ans plus tard, en 1639, dom Gérard Éloy publia un autre catalogue des chartreuses, qu’il annexa à ses commentaires de la vie de saint Bruno par Surius, mais il n’en compte que 223, tandis que la liste plus exacte de M. Vallier nous présente 257 maisons jusqu’à 1633 inclusivement. D’après cette liste, depuis 15Il jusqu’à 1667, il y eut trente-trois fondations nouvelles, et l’ordre était partagé en seize provinces. Sous le généralat de dom Innocent Le Masson, les maisons de la province de France, qui en 1510 étaient déjà dix-sept, étant trop nombreuses, furent divisées en deux provinces : France-sur-Seine et Francesur-Loire. La première comprenait dix chartreuses, ! a seconde neuf. Au moment de la Révolution, il y avait dans les sept provinces de France soixante-huit maisons. Selon M. Taine, à cette époque, l’ordre comptait 1 441 religieux français. En 1776, par ordre du gouvernement espagnol, on lit le recensement des chartreux d’Espagne, et l’on trouva, dans 15 maisons, 299 Pères et 122 frères, donc au total : 421 chartreux. La maison de Burgos ne figure pas dans ce recensement. Un siècle auparavant, dom Le Masson écrivait : « Actuellement, on compte environ 2 500 religieux, 1300 convers ou donnés et 170 religieuses, ce qui donnerait une moyenne de douze Pères au plus et de huit à neuf frères dans chaque couvent. A Paris, Villeneuve-près-d’Avignon, Naples, Pavie et dans cinq ou six autres de nos maisons, il y a une quarantaine de Pères ; dans la plupart une douzaine ordinairement, et un certain nombre n’en ont que huit, neuf ou dix. » Annales ord. cart., t. i, p. 93.

Le xviiie siècle, léger et incrédule, ne comprit ni la grandeur de la vie contemplative ni son utilité pour la société. Aussi fut-il le siècle de la destruction de presque tous les monastères. L’ordre, sauvé miraculeusement de la tourmente révolutionnaire, a repris au xixe siècle une nouvelle vie. En 1900, les chartreux étaient environ sept cents religieux, et dans les trois monastères de moniales on comptait une centaine de religieuses. La France possédaitonze chartreuses, dont cinq avec noviciat ; l’Italie avait deux maisons rachetées par l’ordre, dont une avec noviciat, et trois autres chartreuses appartenant au fisc, mais confiées à la garde des religieux ; la catholique Espagne tolérait l’existence de deux maisons ; l’Angleterre, la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche avaient chacune une colonie de chartreux.

ty Approbations de l’ordre par les souverains pontifes. — Nous avons déjà rapporté que le B. Urbain II s’intéressa au rétablissement de l’ermitage de Chartreuse, à l’érection d’un petit monastère à Rome, et donna plusieurs bulles en faveur de la maison de Calabre. Tous ses successeurs ont favorisé les enfants de saint Bruno. Le recueil de bulles imprimé à Bàle, en 1510, sous le titre : Privilégia ordinis carlusicnsis et multiplex confirmatio ejusdem, n’est pas le bullaire complet de l’ordre. Il ne renferme que 133 bulles d’un caractère rai, et les archives du Vatican en conservent un très grand nombre d’autres concernant tant l’ordre entier que les maisons particulières. Presque toutes débutent par un éloge de la vie cartusienne. Nicolas V, qui connaissait de bien près les enfants de saint Hruno, le 25 juin 1454, en tèle d’une bulle promulguée en faveur de la chartreuse de Mayence, loua solennellement l’ordre entier. Pie II, dans une bulle du mois d’août 1460, manifesta son affection particulière pour les chartreux.

Dans les temps modernes, Léon X restitua à l’ordre la chartreuse de Calabre et autorisa le culte de saint Bruno ; Pie IV donna aux chartreux de Borne la permission de quitter le monastère de Sainte-Croix-de-JérusaJeni ;)our se fixer aux Thermes de Dioclétien, où il venait

de faire construire l’église de Sainfe-Marie-des-Anges ; saint Pie V étendit à l’ordre les privilèges accordés aux ordres mendiants ; Sixte V approuva le bréviaire ; Grégoire XIV, en 1591, confirma les privilèges des chartreux ; il étendit le culte de saint Bruno à toute l’Église (1623) et renouvela le droit de jouir de tous les privilèges des religieux mendiants (1623) ; Clément X éleva le rang de l’office de saint Bruno et le rendit obligatoire dans toute l’Eglise ; Innocent XI accorda la faculté d’absoudre des cas réservés de la bulle In cœna Domini et les autres cas réservés au pape, approuva les statuts in forma specifica et ratifia l’approbation de la liturgie cartusienne donnée par la S. C. des Bites ; Innocent XII renouvela, en 1698, la bulle de Jules II promulguée pour sauvegarder l’unité de l’ordre ; Clément XI, ancien cardinal protecteur des chartreux, leur donna pour protecteur le cardinal Albani, son neveu, et fulmina une excommunication lalæ sententise contre quiconque oserait manger de la viande dans l’enclos de leurs monastères (1712) ; Benoît XIII, en 1727, confirma tous les privilèges accordés à l’ordre ; Clément XII, en 1737, exempta les chartreux de la visite de l’évêque respectif, lorsque dans les granges dépendantes des monastères on érigerait des oratoires ; Benoît XIV autorisa le culte du B. Nicolas Albergati et, à cette occasion, déclara solennellement sa grande estime pour l’ordre des chartreux ; en 1741, il avait agréé la dédicace de la vie de saint Bruno composée par le chanoine Zanotti ; Pie VI gémit de la suppression arbitraire des chartreuses ordonnée par Joseph II et n’accorda qu’à contre-cœur celle des maisons de Fribourg, de Mayence et de la Valsainte ; Pie VII fit rétablir les chartreuses de Rome et de Trisulti, dans les Etats pontificaux, et applaudit au retour des religieux de la Grande-Chartreuse ; Léon XII, après avoir lu le //irectoire des novices, s’écria : « Donnez-moi un chartreux qui a l’esprit de ce petit livre ; et je le canoniserai sans demander d’autres preuves de sa sainteté ; » Grégoire XVI, Pie IX et Léon XIII ont favorisé l’ordre et applaudi à son extension durant le xix B siècle.

3o Hommes illustres sortis de l’ordre des chartreux. — L’Église a autorisé le culte du B. Lanuin († 1121), de saint Ayrald, évêque († 1146), du B. Jean d’Kspagne († 1160), de saint Anlhelme, évêque († 1178), du B. Guillaume Fenoglio, frère convers (f vers 1200), du B. Odon († 1200), de saint Hugues, évêque († 1200), de saint Arthaud, évâque († 1206), de saint Etienne, évêque († 1208), de la B sc Béatrix († 1290) ('?), de sainte Roseline († 1329), du B. Nicolas Albergati, cardinal et évêque († 1443), des dix-huit religieux anglais morts pour la primauté du pape sous Henri VIII. Le nombre de chartreux morts en odeur de sainteté est très grand. Cependant l’ordre s’est toujours montré difficile pour demander au saintsiège l’autorisation de les honorer d’un culte public. Selon la juste remarque de dom Pierre Dorland, répétée par Benoit XIV, il aime plutôt faire des saints que manifester au monde la sainteté de ses membres.

Plusieurs chartreux reçurent la pourpre romaine : dom Bernard, profès de la Grande-Chartreuse (y vers 1137), dom Jourdain, profès du Mont-Dieu (fll54), dom Guillaume, évêque démissionnaire de Modène, profès de la Grande-Chartreuse († 1251), le B. Nicolas Albergati († 1443), dom Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu († 1653). Pendant le grand schisme, Benoit XIII donna le chapeau cardinalice à dom Dominique Bonafede, en 1415, qui, plus tard, s’étant soumis à Martin V, renonça à sa dignité. La pourpre fut refusée par les généraux dom Jean Hirelle (1361), dom Élizaire de Grimaurd de Grisac († 1367), dom Guillaume Baynaud († 1402) et dom François Maresme († 1463). Nicolas V voulait introduire dans le sacré-collège son directeur dom Nicolas de Cortone, prieur de la chartreuse de Florence († 1459), qui ne voulut jamais y consentir. Après la mort de saint l’ie V, on trouva dans ses papiers la liste des ecclésiaaL ! 29 : î

CIl.M ; ’l l ; l.i

tiqu 1 1 llgieu. qu’il m proposai) de crèV r eardl Dam ; dom Laurent Sarius, chartreux, et son ancien condisciple, le B. Pierre Canisius, ji Boite, v i laient Inscrits. Les gëm raux de l ordre, dont Guillaume l< lynand et dora Antoine de Montgeffond, n lua n ni le litre et la dignité d’abbé, que les papes i rbaiu V et Benoll Mil voulaient accorder au prieur de la Grande-Charta .1 perpétuité.

Deux chartreux ont dignement porté le titre di triarches : dom Antoine Surianoꝟ. 1506), patriarche de Venise, el dom Antoine de Saint-Joseph de Castro I 1814), patriarche de Lisbonne. A la f i du xvii « Biècle (1681), Morozzo compt.iit Boixante-six archevêques et .nés chartreux. <>n peut ajouter à ce nombre Alexandre de Montecatini, archevêque d’Avignon (-j- 1688), Raymond Rubi, évéquede Catane(† 1729), le patriarche de Lisbonne mentionné plus haut et Léon Niccolaï, évéque de Pistoie et Prato (+ 1857). Dom Jean Rode, chartreux de Trêves < ; 1439), fut élu abbé de Saint-Martin de la même ville par ordre de Martin V, et prit l’initiative de la réforme des bénédictins d’Allemagne, dite de Bursfeld, qui finit par réunir plus de 140 monastères. Dom Léonard Bonafede, chartreux de Florence, fut abbé’commendataire de l’abbaye bénédictine de Saint-Thiébaut, en Toscane, hospitalier du grand hôpital de Sainte-Marie-Nouvelle de Florence, commandeur de l’hôpital du Saint-Esprit de Saxe, à Rome, ensuite évêque de Vesta, dans le royaume de Naples, et puis de Cortone (1529). Il avait été parrain de Catherine de Médicis. reine de France. Grégoire XIII. en 1583, fit commandeur de l’hôpital du Saint-Esprit de Saxe, à Rome, le chartreux dom Jean-Baptiste Ruino († 1589). Depuis le xire siècle jusqu’en 1845, le saint-siège a confié à des chartreux des légations, des missions importantes et des visites apostoliques des autres ordres religieux.

4° faveurs des rois, des princes et des grands envers les chartreux. — Nous avons déjà signalé les faveurs accordées par les papes. Chaque province de l’ordre pourrait publier son bullaire aussi bien que le livre d’or de ses bienfaiteurs. Parmi les fondateurs de chartreuses nous pouvons mentionner Innocent III, Jean XXII, Innocent VI, Grégoire XI, Clément VII (Robert de Genève), Sixte IV et Pie IV. Plusieurs cardinaux, beaucoup d’évêques et autres dignitaires ecclésiastiques ont fondé ou favorisé, par des secours pécuniaires, la fondation de maisons carlusiennes. Deux empereurs d’Allemagne, les dauphins de Vienne, les comtes et ducs de Savoie, les ducs de Bourgogne, de Bavière, de Bretagne, et souvent leurs épouses et leurs parentes, les rois d’Aragon, de Castille, d’Angleterre, d’Ecosse, de Hongrie, et surtout de France sont inscrits sur la liste des fondateurs. Souvent des comtes, des ducs, des nobles, voire même des bourgeois, entreprenaient la coûteuse érection d’une chartreuse. Quelques maisons seulement là peine sept ou huit), jusqu’au milieu du XVIIe siècle, purent en fonder d’autres. Des personnes pieuses fondaient un chartreux, c’est-à-dire donnaient les fonds nécessaires pour bâtir une cellule au cloitre. et le religieux, qui l’habitait, devait prier pour ses fondateurs. Les noms ou les armoiries des bienfaiteurs étaient gravés sur une pierre à l’entrée de la cellule ou peints sur verre et placés dans une des fenêtres.

La tenue régulière du chapitre généra] et l’exacte

observance de ses dispositions exigeaient des revenus

relativement considérables ; des bienfaiteurs pourvurent. Alphonse, roi d’Aragon, en 1185, et saint I roi de France, en 1-2.17. sont les premiers de la longue liste de ceux qui donnèrent des fonds pour le chapitre général. En 1719. le régent accorda a tout chartreux, français et étranger, se rendant au chapitre, ou montant en chartreuse à d’autres époques pour affaire de l’ordre le privilège île passer, en tout lieu, sans avoir à paver aucune redevance, ainsi que le droit de soustraire à

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une relique insigne de la vraie croix et de n

tiques tentun s, u i lours rou^’e qui d|sp ; n nient en I 71*1

après avoir été arrachées aux flammes de huit

Lu 1370, Charles y fonda à la Grande-Chartri a pelle dite d’abord royale, el ensuite tir Saint : y célébrait tous les jouis un, . messe pour le roi. la reine, le dauphin et le peuple français. Louis Mil dépensa 30 000 livres pour la restauration de cette chapi et Louis XIV la fit refaire après l’incendie de 1676 en 1663, i pour obliger da dits religieux à conti nuer leurs prières pour notre prospérité et bien de notre Etat, » comme il s’exprimait dans ses lettrele g ran( i, . j ren0 uvela tous les privilèges et concesaccordés à l’ordre par ses prédécesseurs. Les prina de la maison de France, qui devenaient reines de pays étrangers, favorisaient les chartreux. Au xvil’s. Christine de Bourbon, fille de Henri IV et veuve de Victor-Amédée, fonda la chartreuse de Colb-no. pr Turin, et Marie-Louise d’Orléans, femme de Charles 11, roi dl.spagne, appelée dans l’ordre < notre mère prieure. fit vœu, avec le roi son époux, de promouvoir l’exacte observance des statuts dans les maisons d’Espagne afin d’attirer les bénédictions du ciel sur la famille royale.

5° Epreuves de V ordre des chartreux dans les ; » entions générales des ordres religieux. — Un ordre religieux, qui compte plus de huit siècles d’existence, a nécessairement subi bien des épreuves. Au i~< siècle de l’ordre, les chartreux eurent à souffrir à cause des schismes causés par les antipapes. Le premier martyr. I vénérable Landuin, périt victime de son attachement et de son obéissance au légitime pasteur de l’Église. Pendant le grand schisme d’Occident, deux chartreux italiens, délégués de Boniface IX auprès du roi de France, furent faits prisonniers par Clément Vil 1, de Genève), et ne furent remis en liberté que par I intervention de l’université de Paris et de Charles I.

Au xve siècle, les chartreux de Bohême furent massacrés par les nussites, mais le xvi » siècle est le siècle des martyrs chartreux. En Styrie et en Autriche, les hérétiques (1521) et les Turcs (1529) font les premi victimes. En Angleterre, Henri VIII lit mourir de divi manières dix-huit fils de saint Bruno. Lu Hollande, à Buremonde, el en France, les protestants, luthériens, huguenots ou gueux, détruisirent les moi sacrèrent les n lpieux. Au XVII’siècle, le sang carlusn n fut aussi versé dans la Dordogne, en France, par les huguenots, et dans la Styrie par les musulmans.

Le xviir siècle fut fécond en dissensioi -ons

et en ruines. D’abord, l’ordre dut sévir ava contre un certain nombre de religieux de la province de France-sur-Seine imbus.les doctrines janséniste rebelles aux bulles des papes et aux lois de l’État Plusieurs s’évadèrent de leurs monairent de France et se réfugièrent à Ulrecht, en Hollande, où ils prétendaient vivre en communauté régulière en attendant les décisions du futur concile, auquel ils avaient fait appel. Le général s ellorca de les faire rentrer l’obéissance de l’Église et de l’ordre ; quelques-uns. revinrent au devoir, mais la plupart, circonvenus par la , demeurèrent dans l’apostasie. Une autre épreuve vint affliger Tordre dans la seconde moitié du xviir siècle. Les parlements français, animés de l’esprit gallican et janséniste, voulurent réformer les ordres religieux, sans mandat du s t-siège, et tirent instituer une commission à cet effet Le chapitre général de 1772 prit une résolution qui, tout en préservant les charli. CHARTREUX

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France de la visite de la commission, ne put cependant pas préserver l’ordre de plusieurs dispositions, prises par le roi, mais contraires aux saints canons. Il adressa une supplique à Louis XV", le priant de confirmer de son autorité les statuts approuvés, en 1688, par Innocent XI. Le roi, « de l’avis de son conseil, » confirma et autorisa l’observance des statuts, mais avec ces restrictions : 1° Qu’il ne serait infligé aucune peine aux religieux qui auraient des causes légitimes de se pourvoir dans les tribunaux ordinaires ; 2° que les moniales ne pourraient faire profession qu’à dix-huit ans accomplis ; 3° que les statuts ne seraient envoyés dans les autres maisons qu’avec une copie des lettres patentes et l’arrêt du parlement ; 4° qu’on ne notifierait les statuts aux religieux qu’avec ledit arrêt.

Vers la même époque, un esprit schismatique se répandit parmi toutes les nations catholiques. Chacune voulait avoir son Église propre, ses ordres religieux particuliers, gouvernés par des supérieurs du même pays, absolument indépendants de toute autorité étrangère. Après bien des tracasseries et des débats, les deux provinces d’Espagne furent érigées en congrégation autonome par Pie VI (1784). La cour de Naples publia, le 1er septembre 1788, un décret qui réunissait en un seul corps les chartreuses napolitaines, leur défendant toute dépendance et toute communication avec le général et le chapitre de l’ordre. Ce décret n’avait aucune approbation du saint-siège, parce qu’à cette époque, les relations diplomatiques entre Rome et Naples étaient interrompues. Il n’y a aucune preuve que, dans la suite, le pape l’ait explicitement confirmé. La serénissime république de Venise et l’empereur Joseph II supprimèrent les chartreuses de leurs États. Ailleurs, on s’adressa au pape et, sous le prétexte d’avoir des fonds pour établir des collèges et propager l’instruction publique, on obtint la fermeture des maisons cartusiennes et l’aliénation de leurs biens. En Toscane, le grand-duc supprima, en 1783, la chartreuse de Maggiani, et en 1788, celle de Pontiniani. Les autres chartreuses de ce petit État furent soumises aux lois vexatoires dites léopoldines. Au début de la Révolution, le chapitre général n’avait plus d’autorité que sur les 68 maisons de France, qui comptaient 1144 religieux, sur les deux chartreuses du Portugal, sur celles de la Savoie et du Piémont, ainsi que celles des divers cantons de la Suisse et des États pontificaux. Les décrets de l’Assemblée nationale détruisirent les monastères de France, et les armées françaises parcourant l’Europe achevèrent la ruine presque totale de l’ordre. Au jour de la dispersion, on comptait à la Grande-Chartreuse (et dans ses succursales de Currière et Chalais) 31 Pères.

Pendant la tourmente révolutionnaire beaucoup de chartreux furent emprisonnés pour la foi, plusieurs montèrent à l’échafaud, ainsi que la Mère prieure des moniales de Gosnay, Françoise-Marie Briois, décapitée à Arras le 27 juin 1794 ; beaucoup d’autres périrent de souffrances et de misère dans les prisons ou sur les pontons ; quelques autres furent déportés. Dans la Grande vie es saints de Collin de Plancy et de L’abbé Daras, on a inséré, les noms de 29 chartreux au martyrologe de la Révolution française. Mais il y a erreur au sujet de dom Pierre Capelle, chartreux de Vauctaire, condamné a morl par le tribunal de Périgueux. Ce religieux " ne fut pas exécuté, et rentra à la Crandc-Chartreuse, où il était sacristain en 1822. M. l’abbé Lefebvre a reproduit cette erreur. Sa liste des chartreux martyrs et confesseurs de la foi à cette époque contient 90 noms parmi lesquels figurent deux frères et la vin. Mère Briois.

Durant les premières années du XIXe siècle, Napoléon et les rois créés par lui supprimèrent presque toutes les maisons de l’ordre. La Restauration favorisa les chartreux. Louis XVIII, sans restituer à l’ordre la propriété

du monastère de Chartreuse, permit néanmoins au R. P. vicaire général d’y demeurer avec sa communauté (27 avril 1816). La rentrée des solitaires eut lieu le 8 juillet aux acclamations des populations voisines. Dans la foule enthousiaste, il y avait un enfant de Saint-Pierre d’Entremont, nommé Châtel, qui, 87 ans après, le 29 avril 1903, assista à l’expulsion des religieux de la Grande-Chartreuse. A la fin de l’année 1816, la nouvelle communauté de Chartreuse comptait seize religieux de chœur, dont plusieurs avaient confessé leur foi devant les tribunaux, dans les prisons et sur les pontons. Bientôt, la Grande-Chartreuse, ayant trouvé des ressources inespérées, put admettre gratuitement des postulants et, après les avoir formés, les envoya successivement dans les chartreuses qu’elle rachetait à mesure que s’accroissait le nombre des sujets. Elle fournit aux maisons nouvelles les supérieurs, en même temps que l’argent nécessaire pour leur constitution régulière. Il en résulta l’unité d’esprit qui règne dans les maisons de diverses nations. Les concordats conclus entre le saint-siège et les princes italiens permirent le rétablissement de deux maisons dans le royaume des Dcux-Siciles avec la subordination au chapitre général de Chartreuse, ainsi que de deux autres en Toscane. Pie VII rétablit la chartreuse de Trisulti, et lui confia l’administration de celle de Rome. Sous Léon XII, Trisulti fut aussi chargé de l’ancienne abbaye de Fossanova, où mourut saint Thomas d’Aquin, et pendant quelques années il y eut une petite communauté. Après 1830, Charles-Albert rappela les chartreux à Collegno, toléra l’établissement de quelques religieux dans l’ancien couvent bénédictin de Saint-Julien d’Albaro, près de Gènes (1841-1842), et autorisa le rachat de la chartreuse du Reposoir, dans la Savoie (1844), par la Grande-Chartreuse. En 1843, l’empereur d’Autriche confia à l’ordre la célèbre chartreuse de Pavie. Tandis que l’ordre progressait en France et en Italie, la Révolution triomphante supprimait les maisons du Portugal (1835) qui avaient toujours été soumises au R. P. général. En la même année le gouvernement espagnol dispersait la congrégation cartusienne et s’emparait de ses biens. Les maisons qui existaient encore en Suisse furent aussi supprimées (1847). En 1854, le Piémont ferma la chartreuse de Collegno (Turin) et celle du Reposoir, en Savoie. Les succès de la maison de Savoie en Italie aboutirent à la loi de suppression de tous les couvents du nouveau royaume (1866), loi qui, en 1873, fut étendue aux maisons religieuses des États pontificaux. Le Kulturkampf allemand ferma, en 1873, la chartreuse de llaïn, près de Dùsseldorf, dans la Prusse rhénane. Cette maison n’avait que quatre années d’existence. Cependant, la Grande-Chartreuse se dilatait en France et envoyait des colonies à Mougères, ancien couvent de dominicains, près de Caux (Hérault), en 1825. Dix ans plus tard, elle rachetait les chartreuses de Rosserville, près de Nancy, et de Valbonne, dans le Gard. En 1843, on put entreprendre la restauration de la chartreuse de Monlrieux (Var) ; puis on acquit Portes (Ain), en 1855, et Vauctaire, en 1858. Les moniales chartreuses possédaient à cette époque les maisons de Beauregard (Isère) et de la Bastide Saint-Pierre (Tarn-et-Garonne). Sous le généralat de dom Charles-Marie Saisson (1863-1877), l’ordre racheta les anciennes maisons du Reposoir (Haute-Savoie), de Sélignac (Ain), de Notre-Dame-des-Prés (Pas-de-Calais el de Glandier (Corrèze). Les moniales eurent une autre maison à Notre-l)ame-du-(’iard, dans la Somme, et l’on commença à établir des monastères à l’étranger. Ainsi, aux frais de la Grande-Chartreuse, on racheta la’alsainte (Suisse) et Montealegre (Espagne) et on lit l’acquisition de Parkminster (Angleterre) et de Bain (Allemagne). Le généra] dom Anselme-Marie Bruniaux eut la joie de recevoir la chartreuse de Miraflorès, près de Burgos, offerte à l’ordre par l’archevêque de cette ville 2207

CHARTREUX

oogs

ci par les demi m do l’ancienne congrégation

noie 1880 i mai on d II ili< confisqui i - par le gouvernement, ne i ouvant plu’, , „, , , ni rai racheta la charlri use de Vedana, près de Belluno, el j Établit un noviciat selon l’observani Cbartreu H avril 1887, ;

labre (in ni m Irai d’éi a ec la commune de

Sen no, el rentrèrent ainsi en possession de

on des Sainte-Étienne-et-Brui reliques du fondateur et de son compai. b. Lanuin. En 1890, les chartreux allemands t autorisas à rentrer dans la chartreuse de Hain fermée pendant le Kulturkampf. En 1900, l’ordre était partagé en trois provinces et comptait environ 700 reliet une centaine de moniales. Maintenant la France, qui, pendant des siècles, a donné le plus grand nombre d’enfants à saint ISruno, a fermé pour la seconde fois les couvents, et a obligé les chartreux à vivre en exil. En vertu de loi du 1er juillet 1901, dix chartreuses, dont quatre avec noviciat, disparurent. Mais de nouvelles maisons surgirent à l’étranger. Sans parler des maisons dites de refuge, OÙ les communautés chassées durent se fixer jusqu’au jour OÙ elles pourront s’établir régulièrement dans de véritables chartreuse-, l’ordre possède aujourd’hui en Italie trois maisons régulières : La Farneta, prés de Lucques, avec noviciat, résidence provisoire du T. II. P. général, Vedana, pris de Belluno, aussi avec noviciat, Serra-San-Bruno, en Calabre. Il y a, en Italie, trois chartreuses déclarées « monuments nationaux », où le gouvernement permet à un certain nombre de religieux de demeurer à titre de gardiens ; ce sont les chartreuses de Florence, de Pise et de Trisulti (province de Rome). Deux anciens couvents du Piémont sont habités par des moniales sorties de France. Il y a trois chartreuses en Espagne, une en Angleterre, deux en Belgique, une en Allemagne, une autre en Autriche et une dernière dans le canton de Fribourg en Suisse, où l’ordre, en 1903 et 1904, avec le consentement du Saint-Siège, a tenu son chapitre général.

Statuta ordinis cartusiensis adomnoGuigonepriore Cartusix édita ; au feuillet 251 : Privilégia ordinis cartusiensis "t multiplex confirmatio ejusdem, in-fol., Baie, 1510. le recueil de tous les statuts de l’ordre des chartreux, depuis les Coutumes de dom Guigues I" jusqu’à la troisième compilation de dom François Dupuy. Les feuillets ls5a-250a contiennent le répertoire des statuts par ordre alphabétique. Les Privilégia sont le bullaire de l’ordre, niais tort incomplet. Cette partie manque dans plusieurs exemplaires. — Annales ordinis tusiensis tribus tomis distribua. Tomus pfimus compli ea quæadinstitutionem, disciplinant et observantias ordinis tant, in-fol., La Correrie, 1687. L’auteur est dom Innocent Le Masson, qui, en 17n3, lit imprimer plusieurs cartons, un appendice et un nouveau titre pour mettre au service du public cet Ol.lant, sous ce titre : Disciplina ordinis car tusiensisin très libros distributa, in-fol., Paris, 1703. Uni velle édition, enrichie d’une préface explicative, a été Impi en 1894, in-fol., à la chartreuse de Notre-Dame-des-Pn NeuvQle-sur-Montreuil. — D. Nicolas Molin, Historia cartu usque ad lempus auctoris anno 1368 defuncli. Tomus ia S. I’. N. Brunone usque ad 11. 1’Aymonem, in-4 Tournai, 191 paraîtra prochainement

_’Annales’, " s’'"’omnum

aueto ilo Le Couteulx, eartui c primum a

achis ejusdem ordinis m lue —, :

sur-Mer, 1887-1891. - Ephemerides ordinis carias, auctore D. Leone Le Vasseur, eartusiano, nunc primum a monachisi in lueem editæ, 5 in-’i. Montreuil sur.w i m. me Doreau, ; m ÊpMmé rides de V ordre des chartreux, t In-8. Montreuil-eur-Mer, 1897-1900. - Le 1’. Ragey, marlste, Les chartreux peints par

s, Lyon, 1901 ; trad. itallexii

m de la chartreuse de VeoVna (Belluno), ln-46,

i, 1 002, ii. Benoit Tromby, profite d « la chartreuse de

posta d’au anonimo certoeino… alla

scrittura per lo regio fisco data fuori dal si<j. cavalière

, quoh t

iii-’e, N , i.i pat


1778 1779. h /


t’un ab oui tore eonst rtptum

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, ie>, sis alu r » e.

1608 ; trad. franc, j ar * MaictN Adrien Dame en Tournay », in-8o, 1

h Bostii, carmelitsf Gandei meipuis al’atribus…e tenebris erutum studi F. Theot in-8*. Cologne, 1609. — Bibliotheca cartusiana sive iUustnum

catalogus, auctore P. Théodore Petrejo… Accesserunt m i* r

orbem cartusiarum quas eruendo publicavit Rêver. D. Aubertus Mirxus, in-8o, Cologne, 1609. — Appendix liibliotbecx cartus stas Marie Auiore. BibUOtheea ca, I vriana seu brèves

iptorum sacri ordinis cartusiensis, qui de beati>-Deipara Virgine Maria trætatus et libellas, hymne* oui mones conscripm - Mr.iitreuil-sur-Mer, WJÛ, i

100 exemplaires n » n mis dans le commerce. — bibliotheca carlhusiana. lOM-lsxi, in-8-. Munich, 18*4, HO pag. méros, frontispice gravé : c’est le 40* catalogue de la librairie de M. I. oi> Hosenthal. de Munich, fort inl graphie des chartreux. — Dom Jean Hagen de Indagine, treux d’Erfurt if 1475), L><- perfectione et exercitiis cartusiensis ordinis libri duo, in-12, Cologne. 10 l.yon, 1043. — Le Vén. Denys de Leewis, de R <7 1471), De pneconio sive laude ordinis cartliusiensis, liber unu.s. in-fol., Cologne. 1532. Opéra minora, t. Il ; Col Opuscula insigniora. Ce livre paraitra prochainement dans la nouvelle édition des œuvrecomplètes du Vén. Denys. où l’on trouvera aussi les autr. ; ur la ton

des novices. — Dom Pierre Cousturier iSutor », chartreux de Paris († 1537), De vita cartusiana libri duo. in-4 Pans. 1522 ; in-8*, Louvain, 1572 : Cologne. 1009. — The hill 0/ perfection ui-i, Londres. 1497 ; Mons perfectionis ad cartusianos, auctore Joanne Alcoch, episcopo Londinensi. in-4o, 1501. — M. Claude Héméré, docteur en théologie, Cartusianus sive iter ad sapientiam, in-8 —, Vermand, 1626. — Dom Innocent L «  Masson, général de l’ordre († 1703), Directoire des novices chartreux de l’un et de l’autre se.re, 1660 : cette première édition existait encore en 17sô ; in-12. 1676. s. 1. ; 1687, 1760 (pour les religieux du cloitre seulement), in-18, Avignon, 1867, |s74 ; Édition spéciale au.r moniales du même ordre. Avignon, 1869 ; trad. latine par dom Innocent lui-même, petit in-8* et in-46(Lyon), lô70, annexé aux éditions des statuts. 1081, 1688, 1736 ; Directorium, in-10. Meiitrcuil-sur-Mer. Ce Directoire, arrangé à l’usage des frères lais par l’auteur lui-même, se trouve annexé à toutes les traductions de leurs statuts. — Spintus cartusiensis a Reverendo m Christo Pâtre Domino Innocent ! , ) Le Masson… in annalibus ordinis dilucidatus, nunc vero ad commodiorem alumnorum usum per e.rtractum in liane formam a quodam Buxianst cart usité p> digestus, et cum Ueentia superiorum in lueem datas, in-12, Ottoburæ, 1754. — Idea de un verdadero eu lime. 1775. — Idea vert cartusiomi, 17’. » 2, imprimé aussi en Espagne, patrie de l’auteur anonyme, qui fut prieur de plusieurs le chartreux, in-24, édition faite en Espagne avec l’imprimatur de l’inquisiteu Mabil.

Il y a une autre traduction française. Nancy, 1853 : une traduction portugaise et une autre italien ! x

nre de vie des chartreux, In-18, cenni sut génère di vita dn certosini, in-10. Beiluno, 1886. — Le chartreux, origines, esprit, vie intime, in-10, Ç^urrière . Tournai. 1908 ; traduit en italien.

perpétuelle de la viande pratiquée dans l’ordre des chartreux on trouv nations ap

tiques dans les œuvres du médecin Arnaud de VUleneon cardinal Pierre d Ailly, de Gerson, do dom Pierre Cuusturier (Sut. n dans son ouvrage De vita cartusiana, du P. it.n oaud, etc.— Xgidii Caria ii decani Cameræens super non esu carnium a cirtusicnsil u<. se trouve dans ses œuvres lus. conservées à Paris, à la l " irine,

n 1837. -- Dom Innocent Casanova, chartreux na]Mi|itain († 17.’7,. temper laudabili, . : erque senala a.

2299

CHARTREUX

2300

carnibus abstinentia carthusianorum perpétua, in-12, Venise, 1686.

nom Cyprien-Marie Boutrais († 1000), La GranderChartreuse par un chartreux, in-12, Grenoble, 1881, 1882, 1884, 1887, 1891, 1892, 1896 ; trad. anglaise, Londres, 1893. — Les derniers jours de la Grande-Cliartreuse, Journal de l’un des religieux expulses, suivi du procès-verbal authentique de l’expulsion dressé par MM. Pichat, député, et Urbain Poncet, avocat, in-18, Pignerol, 1903 ; 2e édit., 1903 ; trad. italienne illustrée, in18, Pinerolo, 1904 ; trad. allemande, 1904. — M" Dominique Taccone-Gallucci, Memorie storiche délia certosa de' Sa>iti Stefano e Drunone in Calabria, in-8’% Naples, 1885, dans les Monografie di storia ealabra ecclesiastica, du même prélat, in-8°, Heggio-Calabria, 1900. — Camille Tutini, prêtre de Naples, Prospectus historiée ordinis cartusiani. Additum est brève chronicon monasteriiS. Stephani deNemore ejusdem ordinis necnon séries carthusiarum per orbem, in-8°, Viterbe, s. d. (vers 1036). Ce Prospectus est pour ainsi dire la table chronologique de la grande histoire de l’ordre que l’abbé Tutini avait préparée, mais qu’il ne put pas livrer au public. Cet ouvrage se trouve aujourd’hui à la Biblioteca di S. Angelo a Nido, à Naples. — Dom Bernard Pellicciono, chartreux italien († 1645), Arbor virorum illustrium scriptorum et generalium ordinis cartusiensis, Bologne, 1664. — Charles-Joseph Morotius, Theatrum chronologicum sacri cartusiensis ordinis, lectori exhibens ordinis ejusdem primordia et consuetudines, priores Magnai Cartusise ord. gen., cardinalium purpuras, episcoporum infulas, scriptorum Athenxum, piorum fastos, singularum denique per orbem cartusiarum erectiones…, in-4°, Turin, 1681. — Joseph de Bonis, De pneclaris cartusiensis instituti monumentis comnwntarius totius ordinis historiée describendx facile accommodatus, in-12, Bologne, 1791. — C. Boccella, Délie certosee dei certosini. La certosa di Pisa. Quella di Lucea, in-12, Lucques, 1842. — Luigi Biraghi, Che fanno i certosini nelta certosa di Pavia ? in-8°, Milan, 1853.

— Abbé F.-A. Lefebvre, Saint Bruno et l’ordre des chartreux, 2 in-8o, Paris, 1883. — Albert Hyrvoix, L’ordre des chartreux, in-8o, Paris, 1885. — G. C. WiUiamson, The books of the carthusians, in-4o, Edimbourg, 1896.

Culte de la Vierge Marie dans l’ordre : S. Maria protectrix carthusianorum, Anvers, vers 1580 : ce sont quinze gravures in-4’de Gaspar Huberti, dessinées par F. Donck. — La certosa immacolatae sempre costante nel glori/icare il mistero dell’inwiacolata Concezione di Maria, madré di Dio, per sette secoli. Opéra del P. Giuseppe de Luciis d. C. di Gesù dedicata a tutle le certose del mondo, Napoli, 1698. Ouvrage ms. conservé aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de Naples ; codex ms. de papier, petit in-fol., 267 feuillets, n. XI a. 48. — Nederland en Marin de Kartuizers, art. du B. P. Boomars, rédemptoriste, publiés dans le De Volks Missionaris, décembre 1896 et janvierfévrier 1897. Voir aussi le t. Il du Congrès Mariai de Lyon, 1900, p. 385 sq. *

Ouvrages sur les chartreuses d’Angleterre : Monasticon anglicanum, in-fol., Londres, 1645, p. 949-977 : Cxiiobia cttrtusiana de ordine cartusiensi. Le même ouvrage reparut, 3 In-fol., Londres, 1082 ; 8 in-fol., 1817-1830, 1846. Il y a un abrégé, in-fol., 1693, 1718. — Dom Maurice Chauncy, chartreux de Londres (-j- 1581), Historia alirjtwt nostri sxculi martyrum, in-4°, Mayence, 1550 ; dans l’ouvrage intitulé : lllustria Ecclesim catholicx trophxa, in-8°, Munich, 1573 ; Historia, etc., in-12, Burgos, 1583 ; Vitas et martyrii cartusianorum qui Londini, etc., in-8°, Milan, 1606. fin l’année 1608, dom Arnold Ilavens, prieur de la chartreuse de Gand, retoucha le style de l’histoire rédigée par dom Chauncy, et publia son œuvre lui-même à Gand avec la relation, qu’il avait composée, du martyre des douze chartreux de Kuremonde. Il permit aussi à dom Théodore Petrejus de faire imprimer sa revision de l’histoire de dom Chauncy à Cologne. Elle parut également en 1608, petit in-8’. Les chartreux de Wurzbourg, avec l’agrément de dom Ilavens, firent Imprin ei M ion, avec un titre différent et des gravures, en

ii même année 1608, dan li format. — Historien relatiu,

in-4o, .s. 1., 1608. L’édition laite a Bruxelles en 1753, par P. Foppens,

renferme la révision de dom Ilavens et quatre appendices, Le

I de dom Chauncy ; > été réimprimé, in-8°, en 1kkm, ;,

la chartreuse de Montreuil-sur-Mer Dans les Analecta bollan dicma, t. vi, p. 36-51, il y a on abrégé tin’1 d’un ins. de La Haye,

ii dans le t. xiv, p. 268-283, on a publié un autre abrégé d’après un ms. de Vienne. Cesdeux abrégée sont l’œuvre de L’auteur

Enfin, dans le t. xxii (1903), p. 5’i-75, le M. P. van Ortroy,

bollandiste, a publié on autri par dom Chauncy, an

elon une copie trouvée aux archives du Vati ean Dom Victor-Marie Doreau, Origine, in schisme d’Angle i ii VIII et les martyrs de la chartreuse de

dres, in-8°, Paris, 1890. — n y a des monographies de la chartreuse de Londres, de celles de Witham et Henton, et de l’actuelle de Saint-Hugues, à Parkminster (Sussex).

Chartreuses d’Espagne : Joseph de Vallès, Primer instituto de la sagrada religion de la cartuja. Fundaciones de los conventos de toda Espana…, in-4°, Madrid, 1663 ; in-8°, Barcelone, 1792.

— Dom Antonio Ponz, Viage por Espana, 1798. Cf. t. ix. x, xvii.

— Voir aussi les monographies publiées par M. Tarin et par M. Valentin, et la vie de Denys le chartreux par le P. Cassani.

Chartreuses de la Belgique : Dom Gérard Eloy, chartreux de Bruxelles († 1641), Origines cartusiarum Belgii publicabat Arnoldus Baissius Duacenas, in-8° Douai, 1632. — Sur la chartreuse de Scheutz-lez-Bruxelles on doit consulter les monographies de Bullært, de Vaddere, et celle de dom Pierre D’VVal, publiée par Sander.

Chartreuses du Piémont : F. S. Provana di Collegno, Notizie e documenti di alcune certose del Piemonte, in-4°, Turin, 1895.

— Notiziee documenti… raccoltee compilate dal conte Savcrio Provana di Collegnoe pubblicate del fig.io conte Luigi, dans la Miscellanea di storia italiana, 3’série, in-8°, Turin, 1901, t. VI.

Chartreuses de Hongrie : A Karthâusiak Magyar orizûgban, a magyar tudomànyos Akademia altal Oltvùnyi-dijjal Iutalmazott pàlyamii irta Dedek Crescens Lajos elôszùval ellata Fraknôi vilmos ; Szerzô sajât Kiadàsa, in-8°, Budapest, 1889.

Chartreuses de la province de Picardie : Dom François Ganneron, chartreux du Mont-Dieu (fl669), Synopsis PP. visitatorum provineize Picardix ordinis cartusiensis, in-8°, Montreuil-sur-Mer, 1893. — Voir aussi les ouvrages de M. l’abbé Lefebvre sur la chartreuse de N.-D.-des-Prés et sur celle d’Abbeville, et les Mémoires sur la vie de M. Jean Levasseur… et sur la fondation de la chartreuse de la Boutillerie, in-8°, Lille, 1854.

Chartreuses suisses : voir VHelvetia sacra de M. F. do Muliner, les monographies de M. l’abbé NicUlès sur les chartreuses de Berne et de Baie, la Turgovia sacra de M. A. Kuhn, etc.

Chartreuses de France et d’Italie : Le nombre des monographies des maisons de France et d’Italie est considérable. Il serait à désirer que l’on publiât au moins la bibliographie de la Grande-Chartreuse et de quelques-unes des chartreuses monumentales d’Italie, par exemple celles de Pavie, de Florence, de Naples et de Bologne, — Comte V. de Gaudemaris, Chartreuses de Provence, ucxvi-mdcccxcix, in-4°, Marseille, 1899. — Chartreuses du Dauphiné et de la Savoie.

IV. Études et travaux tiikoi.ogiques. — 1° Étude do la théologie. — L’ordre des chartreux ne fut pas institué pour l’enseignement des sciences sacrées. Mais saint Bruno, le docteur des docteurs de son époque, ne pouvait pas exclure de son ermitage l’étude de la théologie qui, au xie siècle, embrassait l’Écriture sainte, la patroli >i ; io, le dogme, la morale et le droit bénéficiai. En effet, ayant accepté des compagnons letlrés et même engagés dans l’état ecclésiastique, il devait nécessairement leur permettre de se perfectionner dans leurs études, et proliter de leur science pour mieux vaquer à la contemplation. D’ailleurs, la nécessité de se procurer des livres pour la communauté exigeait que les copistes fussent assez instruits pour transcrire exactement les manuscrits anciens, les corriger et les compléter. Nous ne parlons pas de l’instruclion à donner aux jeunes religieux destinés au sacerdoce, parce que saint Bruno ne songeait pas d’abord à fonder une communauté stable, destinée à se continuer après sa mort et celle de ses premiers compagnons. En Chartreuse, il ne semble pas avoir entrevu cette succession d’ermites, imitateurs de ses vertus ; en Calabre, il ne permit l’admission des postulants qu’à la fin de sa vie, sans cependanl nous laisser un document écrit qui manifestât sa pensée sur l’instruction de ses nouveaux disciples, Mais, dans la lettre écrite à Raoul Le Verd, nous constatons quelles étaient les occupations de la communauté de Calabre, et, sauf la transcription des livres, nous trouvons que les premiers chartreux partageaient la journée entre la prière, la contemplation, l’étude et le repos.

Dans le désert de Chartreuse, les premiers disciples de saint Bruno menaientde même la vie solitaire et s’occupaient exclusivement des choses divines. Dom Cuigucs, dans les Coutumesde Chartreuse, c. xxvii, déclare qu’en Charlrcuse, on ne recevait pas d’entants, ni d’adolescents. snoi

CIIARTI ; i : r

2302

Il n’y avait donc pai d’écoles élémentaire !. Le* jennea gens, admis dans la communauté, devenait ni après la probation m i « aui la jeunesse studieuse fr< qui ntail lei écoles cl< rlcal monastiques, el d i lait rare qu -" '"- ', -' requii par dom Guignes, an jeune homme n’eût pas ache philosophie et même acquis le titri de maître es arts. Par conséquent, après la profession, il pouvait s’appliquera i i tude i ! r se préparer aux saints

01 « il r dignement. Toi n ligieui de

chœur étaient prêtres ou destinés à l’ordination sacerdotale. Un passage des Coutume » autorise même à r '|ue tous les postulants du cloître étaient au moins tonsurés. En effet, dom Guigues, c. lxxiii. dit : Laids ad professionem suscipiendis, idipsum pêne l*t quod et clericis, nam similiter dura proponuntur <-i el aspera. Cette distinction entre clercs et laïques se trouve aussi dans la suite du même chapitre, et apparaît encore dans les prescriptions à observer pour écrire la profession. Le novice du cloître, s’il ne sait pas écrire, c’està-dire, s’il u’est pas encore un calligraphe, priera un autre moine d’écrire pour lui la formule des vœux, mais il la lira lui-même, aperte « distincte, à la messe conventuelle ; au contraire, au c. lxxiv, intitulé : Professio laici, dom Guigues dit que le novice ira prier un religieux de lui écrire la profession, au bas de laquelle il fera en couleur (depingit) une croix, et à la messe il ! a tiendra dans sa main droite et le diacre la lira. Ainsi. les postulants à l’état de moines étaient certainement instruits et sur la voie du sacerdoce, tandis que les aspirants, même lettrés, à l’état de frères, étaient tous considérés comme privés d’instruction et n’écrivaient pas même la formule « le leurs vœux.

Dom Guigues ne parle pas, il est vrai, des études que faisaii-nt 1rs premiers chartreux..Mais ce qu’il rapporte de leur occupation à transcrire les livres, et l’éloge qu’il fait de ce travail, nous apprennent combien un copiste prolitait en fréquentant les Écritures et les œuvres des docteurs de l’Église. Au besoin, le copiste pouvait recourir au correcteur des livres pour s’assurer de la véracité d’un texte ou pour en avoir "'explication. Ce travail de transcription n’empêchait pas de lire d’autres ouvrages, selon les besoins et la dévotion de chaque religieux. En effet, au n. 3 du c. xxviii, l’auteur des Coutumes dit : Adliuc eliam libros ad legendum de armario accipit duos, etc., et c’est dans cette lecture privée que le jeune religieux acquérait la science théologique nécessaire à un prêtre. L’étudiant avait un maître, car les règlements, faits à cet égard dans des temps plus récents, étant l’écho ou la suite des usages anciens, il est certain que le prieur, ou un religieux spécialement chargé des étudiants, prenait soin de les diriger et de les former. De même que l’on apprenait l’art de la calligraphie, de même on donnait des levons de théologie, mais toujours d’une façon privée.

La solitude, le silence et le calme de l’âme favorisaient singulièrement les progrès des moines studieux et copistes dans l’acquisition des sciences divines. L’histoire des premiers siècles de l’ordre fournit des preuves de l’instruction des premiers chartreux. Dom Guigues tient, à juste titre, la première place dans la pléiade des chartreux instruits. Entré en effet, dans le désert de Chartreuse, à l’âge de -J.'> ans, il fut jugé digne de gouverner sa communauté à peine quatre années après. Sa profonde doctrine et ses vertus éminentes répandirent sa renommée et lui Brent exercer une grande influence

sur ses contemporains. Son disciple, dom Hugues, neeu

et successeur de saint lingues dans l’évêché de Grenoble, et ensuite archevêque de Vienne en Dauphim rendit célèbre par ses vertus et Bes écrits. Il fut le pre mier évéque chartreux. D’antres enfants de saint Bruno furent honorés de l’épiscopat et ils furent de Baints pn lais. L’ordre des chartreux, sans avoir une école theu logique proprement dite, ne négligeait cependant pas I étude de la science divine, a i ix < Laii ut iverner un di< li ailleurs la nécessité d de dit iger les eommunaul lit au cha|

rai et ;, tes pi tentants le devoir de (aire instruite

ujeta dans i. s, lui, >, .„t. s branches de la théo i. - supérieurs majeurs ont rempli ce devoir avec soca -. et l’ordre eut toujours des membres eapab gouverner des provinces et des maisons de i de moniales. Jusqu’en 1571, quelques ebartre même chargés d entendre dans les couvents voisins de leurs solitu.

- / ; glements divers. — Il serait ii.voir

dans quel » ouvra iqnes et snivantqoelle méthode

les anciens chartreux préparaient leurs jeunes sujets au sacerdoce et au min âmes. Mais aucun

document, antérieur au xvi « si. ch-, ne nous i sur cette matière. Seules deux conjectures sont vraisemblables. La première est que le prieur de chaque maison, connaissant les besoins de ses y gienx,

en leur donnant des livres à copier, par exemple, les quatre livres des Sentences, disait servir ce travail a leur instruction méthodique. La seconde conjecture est que 1 ordre, n’ayant pas d école proprement dite ni de chaire d’enseignement public, il n’y avait pas de règlemen n rai touchant les études. Chaque prieur suivait le programme qui convenait le mieux au genre de v aux besoins des étudiants. Souvent, le choix du livre classique et la manière de l’étudier étaient laissés à la prudence du professeur. Tout. fuis, lorsque surgirent les différentes écoles théologiques des universités et des ordres mendiants, les chartreux furent obligés de surveiller davantage l’ens nt donné par les maîtres. Car. il arrivait assez fréquemment que, dans une communauté, il se rencontrait non seulement des anciens élèves d’écoles différentes, mais encore de savants professeurs d’universités. Or, il fallait veiller à ce que ce mélange de partisans d’écoles diverses ne nuisit pas à la concorde. Chaque religieux pouvait bien garder les opinions librement enseignées dans les universités, mais il importait que, sous le froc du chartreux, thomistes et scotist, - nt leurs disputes. Quand donc un prieur avait à préposer un lecteur à ses étudiants, il donnait ses préférences au religieux dont la doctrine était plus conforme à l’enseignement qu’il avait reçu lui-même. Y avait-il cependant un règlement pour déterminer les bornes dans lesquelles devaient se circonscrire l’application des élevés et la doctrine du professeur'.' Nous n’en avons pas la preuve ; mais il est légitime de le supposer, puisqu’un chartreux n’est pas obligé, par état, de connaître toutes les branches de la science théologique, ni surtout toutes les opinions librement discutées dans les écoles. Une déclaration authentique d’un général de l’ordre, quoique r. signifleative. En 17-20. pour ramener à l’i les chartreux jansénistes réfugiés en Hollande, dom Antoine de Montgellond. prieur de Chartreuse, leur écrivit une lettre qui fut répandue en France, à Rome et dai.Pays-lias. Or un des motifs de retour qu’il leur proposait était le suivant : Sans prendre aucun parti dai différentes opinions que les écoles catholiques ont la liberté d’enseigner, nous ne nous attachons qu’à ce que l’Église a décidé', et nous ne vous demandons rien de plus… C’est dans la barque de Pierre que nous reposons tranquillement, assurés qu’elle ne peut succomber aux tempêtes. C’est dans le sein de I Église que nous puisons sûrement les eaux salutaires d’une doctrine pure… Il m’est fort indifférent que vous soyez thomistes ou molinistes, parce que cela est fort indifférent à l’Église, l’n chartreux, même comme chartreux, peut très louahlement ignorer la différence qu’il y a des uns aux autres. Nous ne sommes pas établis pour enseigner les lié

mais pour les édifier. Une humble foi, le silence, la prière, la pénitence, voilà essentiellement notre partage. » Ces principes, croyons-nous, réglaient la formation intellectuelle des jeunes théologiens chartreux avant le xvi c siècle. On leur faisait apprendre d’abord ce qui était indispensable à un prêtre avant son ordination, et l’on réservait à d’autres temps le soin de compléter les premières études. Les supérieurs étaient juges et modérateurs de cette instruction supplémentaire.

Quant aux ecclésiastiques d’âge mûr et aux religieux profès des autres instituts, qui devenaient chartreux, ils appartenaient parfois à des écoles théologiques adversaires. Ainsi, à la fin du XVe siècle, quand le célèbre Jean Heynlin, professeur et prieur de Sorbonne, ardent défenseur du réalisme, entra à la chartreuse de Bàle, le prieur de la maison, dom Jacques Louber, ancien professeur et vice-recteur de l’université de la même ville, avait enseigné le nominalisme, et le cloître contenait sept religieux docteurs en théologie. La chronique du monastère constate que la prudence du prieur réussit à maintenir l’union des intelligences et des cœurs parmi les religieux. Les théologiens qui venaient en Chartreuse gardaient les doctrines des écoles dont ils sortaient, les exposaient dans les écrits qu’ils composaient en cellule, mais dans les rapports conventuels avec leurs confrères, partisans d’enseignements divers, ils évitaient soigneusement les disputes théologiques. Deux faits l’attestent manifestement : 1° Le chapitre général de 1333 ordonna la célébration de la solennité de la conception de la Vierge Marie, et, en adoptant le mot de conception au lieu de sanctification, l’ordre suivait officiellement l’enseignement des scotistes. Or, en 1340, le célèbre Ludolphe, religieux dominicain, prit l’habit de Saint-Bruno à la chartreuse de Strasbourg et, dans cette solitude, composa la Vita Christi, qui a immortalisé son nom. Mais si Ludolphe avait changé d’habit et de religion, il ne changea pas d’opinion à l’égard de la conception immaculée de la Mère de Dieu, et nonobstant sa grande dévotion envers Marie, dont il célébrait tous les ans, avec ses nouveaux confrères, la fête de la conception, il enseigne dans son ouvrage que la sainte Vierge fut purifiée de la tache originelle dans le sein de sa mère. C’était la doctrine de l’école dont il était sorti, mais ce n’était pas le sentiment de l’ordre des chartreux. 2° Au siècle suivant, un chartreux illustre à bien des titres, mais surtout par sa sainteté et les légations apostoliques qu’il avait remplies avec succès, le B. Nicolas Albergati, cardinal et évêque de Bologne, assistait au concile de Bàle. Eugène IV l’avait chargé de ramener les Pères réunis à Bàle dans les voies de l’orthodoxie et de l’obéissance. Le saint chartreux n’y pouvant réussir quitta l’assemblée et se retira auprès du pape. Il ne voulut pas assister aux délibérations schismatiques du concile, au sein duquel il avait défendu la primauté du pape dans l’Eglise et sa supériorité même sur les conciles œcuméniques. Or, presque à la même époque, l’ordre comptait trois grands théologiens allemands qui, dans leurs écrits, professaient plus ou moins explicitement la suprématie des conciles œcuméniques sur le pape. Ils suivaient les opinions admises dans leurs anciennes écoles. Mais l’ordre, dont le sentiment général était opposé, n’avait pas le droit de leur interdire un enseignement toléré par l’Église.

Beaucoup de religieux, sortis du monde avant d’avoir terminé leurs études, acquirent cependant en chartreuse une science profonde de la théologie. Gérard Pétrarque, frère de François, l’illustre poète, s’agrégea à l’ordre à l’âge de 31 ans. parmi les clercs rendus de la chartreuse de Montrieux, dans le Var. Or François, écrivant à Gérard, lui rappelle qu’avant son entrée en religion il était Ut ter arum expert ac pêne nudus. Quelques années plus tard, dom Gérard, affligé de la mauvaise conduite de son frère, essaya de ! > convertir par une

lettre fort longue et remplie de citations des Pères de l’Eglise, et par un livre composé à cette intention. Le grand poète, touché de tant de zèle, loua son frère d’avoir acquis une si grande connaissance de la science des saints et lui promit de suivre fidèlement ses conseils. Il tint parole et répara les scandales de sa vie. Cf. II. Cochin, Le frère de Pétrarque et le livre du Repos des religieux, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1901, t. vi, p. 42-69, 151-177, 493530 ; 1902, t. vii, p. 21-58, 155-166.

L’invention de l’imprimerie apporta une modification considérable dans le partage de la journée des religieux cloîtrés et fit cesser la transcription des manuscrits. La facilité de se procurer les œuvres imprimées des Pères et des écrivains ecclésiastiques ralentit tout d’abord, et finit ensuite par éteindre le zèle de se composer une bibliothèque d’ouvrages copiés parles religieux du monastère. Les chartreux continuèrent seulement à copier les livres liturgiques et les statuts. Une ordonnance du chapitre général de 1498 dit qu’un religieux transféré d’une maison à une autre ne peut emporter le bréviaire, le collectaneum et les statuts, que s’il les a transcrits lui-même, ou les a acquis légitimement. Le temps employé auparavant à la transcription des livres fut dès lors consacré à l’étude des saintes Ecritures, de la patrologie et de la théologie scolastique. Les sciences sacrées firent de véritables progrès dans les cloîtres, surtout à partir de la Benaissance et du protestantisme. A cette époque, la sollicitude des supérieurs de l’ordre se tourna nécessairement vers le choix des livres d’étude et de lecture.

Dom Jean-Juste Lansperge, vicaire de la chartreuse de Cologne, mort en 1539 en odeur de sainteté, donnait ses instructions aux novices sous forme de lettres personnelles. Après sa mort, on recueillit toutes celles qui existaient encore ; on se procura aussi des copies des lettres qu’il avait adressées aux personnes étrangères à l’ordre, et on publia le tout en deux livres intitulés : Epistolæ parœneticæ ac morales ad diversorum ordinum statuumque homines. Cf. Opéra Jo. Justi Lanspergii, Montreuil-sur-Mer, 1890, t. iv, p. 79-216. Or la lettre xi e du 1. I » r, adressée à un novice nommé Geoffroy, est un véritable traité sur la formation intellectuelle d’un jeune chartreux. Le pieux Lansperge signale à son élève le danger des lectures curieuses et opposées à l’esprit des solitaires. « Puisque, lui dit-il, vous êtes entré en religion, voire même dans un ermitage, vous ne devez plus imiter ceux qui, hélas ! même de nos jours, dans la solitude, vaquent à l’étude des langues ou à approfondir les arguties des philosophes et les questions difficiles des théologiens. Vous ne devez rechercher, lire et estimer que ce qui vous rend meilleur… Ne prenez jamais en mains un livre pour acquérir le nom de savant ou le paraître. Ne faites pas d’étude pour surpasser, par la doctrine, vos confrères. L’amour de Dieu, et quelquefois l’amourdu prochain, si vous devez lui donnerdes conseils ou des instructions, doivent être le Imt unique de vos lectures. .. Laissez aux vaniteux l’affectation de tirer de leurs lectures les citations rares et variées afin de gagner le renom d’hommes fort appliqués à l’étude et de grands savants. Tu Deum disce, Deum desidera, Deum qumre… Hoc sit ttudium tuum, hsec scientia tua… » Il lui indique ensuite les livres qu’il doit lire et lui dresse un catalogue d’ouvrages ascétiques et de trahis des Pères de l’Eglise ou des maîtres les plus célèbres. Tour l’étude de la théologie, il lui donne les conseils suivants : « Avant, dit-il, ou à l’approche de votre ordination sacerdotale, lisez Gabriel Byel sur le canon de la messe. Vous y trouverez non seulement l’explication du canon de la messe, mais encore à peu près toute la science nécessaire à un prêtre. Ensuite, vous lirez les œuvres de saint liernard, le Miroir historique de Vincent (de Beauvais), qui vous apprendra la vie des saint-- dune manière édi Q

fiante. FamiliarUez-voute une Somme quel conque, par exemple la Sylvetti Ivestre Pri

maître du sacré-palais, f 152.’! '. ou l’Angélique (du franciscain An lean de Clavasio, f Ii’j5>. dont tu. ri / i.i Bolution de vos doutée sur les devoirs d’un religieux, comi l’office de confesseur, la

tation des’canoniales, les censures, l’excommunication, l’irrégularité et les autres choses de ce genre, qu’un moine ne doit irer. Enfin, pour résumer

ma pensée, toutes vus lectures doivent être faites dans une de ces intentions, on parce qu’il est nécessaire de vous instruire, on parce qu’elles vous portent a la componction et àla dévotion. »

Cette méthode d’étude théologique suivie à la chartreuse de Cologne, vers 1530, n’était probablement pas particulière à celle maison, on la suivait aussi dans les autres chartreuses d’Allemagne. Lansperge n’écrivit celle lettre qu’entre 1532 et 1533, puisqu’il ne propose à son disciple aucun des ouvrages théologiques de Denys le chartreux, imprimés, à partir de 1532, par les soins des chartreux de Cologne mêmes. Dans la liste des traités ascétiques, il mentionne les œuvres de Denys déjà publiées en 1530, 1531 et 1532. Or, peu après et avec la collahoration de Lansperge lui-même, les chartreux de Cologne firent paraître, en 1533, la Summa vitiorum et virtutum ; en 153’t, le De fide catholica dialogion ; en 1535, le commentaire sur les Sentences ; en 1535-1536, la Summa fidei orthodoxes, qui est un compendium de la Somme de saint Thomas. Si ces ouvrages avaient déjà paru, Lansperge les aurait signalés à son élève, de préférence à tout autre ouvrage classique.

La sollicitude des supérieurs de l’ordre pour lis études des religieux tendit en outre à préserver les solitaires de toute lecture curieuse et étrangère à 1 reprit de leur vocation. Lansperge signalait à Geolïroy la manie d’étudier les langues, qui, de son temps, s’était emparée des jeunes gens, même après leur entrée en chartreuse. Érasme faisait école, et son exemple entraînait la jeunesse. Tous voulaient savoir le grec et l’hébreu. On abandonnait l’étude de la philosophie et de la théologie, et on dédaignait la scolastique. Pour réagir contre la vogue nouvelle, les frères prêcheurs défendirent l’étude du grec à leurs jeunes religieux. Les chartreux imitèrent leur exemple. En 1537 et en 1538, le chapitre général interdit la lecture des livres d’Érasme ; en 1542, il prohiba l’étude du grec, et en 1515, il ordonna que l’on retirât des maisons des provinces septentrionales tous les livres défendus par le pape, par l’empereur Charles-Quint, par les universités catholiques et par les chapitres généraux des années précédentes. Ces livres devaient être remis au visiteur de l’Allemagne inférieure, nommé à cet effet commissaire général. Celait dom Thierry Loher, profès de la chartreuse de Cologne, ami de Lansperge et principal éditeur des œuvres de Denys le chartreux, qui remplissait ces fonctions.

De cette interdiction il ne faudrait pas toutefois conclure que l’usage du grec et de l’hébreu fut totalement banni de l’ordre. Les religieux déjà instruits dans ces langues continuèrent à s’en servir pour leurs études. Les définiteurs se montrèrent sévères uniquement envers les partisans d’Érasme, qui soutenaient que, sans la connaissance du grec et de l’hébreu, on ne pouvait pas comprendre les saintes Écritures. -Mais à celle époque et dans les siècles suivants, des chartreux cultivèrent le grec et l’hébreu sans opposition des supérieurs. Ainsi, l’humaniste dom Livin van der Mande, chartreux belge († 1556), écrivait à Érasme en latin et en grec. Ses lettres, conservées a la Bibliothèque publique de Besançon, ont été publiées dans le i. xxv des M menta Hungarica hist.diplom. De même, dom Geoffroy Tilmann, profès de la chartreuse de Paris (+1561), est célèbre par ses traductions latines des Pères grecs ; dom Louis Gaudais († 1598) trad.isil du grec en latin

t annota la Théologie mystique attribua à I

I Ai éopagiti. dorn i 1 t, chai u

[ 1670), avait préparé une édition gréco-latine oeui res du p* udo-Denys l’Aréopagite. la mort I emp de la faire imprimer. Enfin, dom II reli gieux belge’; l » i. w l. ancien élève do bollandl brock, traduisit, en chartreuse, du grec en latin, un certain nombre i ils pour la | I Ib-c tion des Acta $anctorum. Cf. cet ouvrage au 31 m au 15 août.

Le concile de Trente régla renseignement de l’Écriture sainte, même dans les ordres monastiques ; lu niona quoque monachorum, ubi commode (îeri ; etiam lectio mu ra Scripturm habeatur. Sess. V, c. : profession Bpéciale de vie solitaire, qui distingue l’ordre des charte. utres ordres contemplatifs, et le

petit nombre de religieux de la plupart des cbarti. étaient, semble-t-il, des raisons suffisantes pour ne pas y établir une chaire d’Écriture sainte. Aussi, l’ordre, profitant de la restriction insérée dans le décret de Trente, ne modifia pas ses anciennes observances. bailleurs, la lecture de toute la Bible, qui est faite chaque année aux leçons de l’office canonial et ai. fectoire, détermine les chartreux à l’étude du texte sacré pour en avoir l’intelligence. De tout temps, ces religieux s’étaient livrés à cette étude et mettaient à profit les commentaires rédigés par les religieux de l’ordre ou par d’autres. Ainsi. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, donnait, le 17 décembre 1398, ce mandement sur la provision de livres nécessaires à la nouvelle chartreuse de Dijon, fondée quinze ans auparavant : « Item, pour 10 petites bibles, pour les celles (cellules), afin que les religieux qui auront aucunes inféra pour lesquelles il leur convient laissier l’église, puiss. ni dire leur service sens empeschier l’enfermier de | suivre l’église, et pour estudier, si qu’ils n’aient sion de partie de leur celle pour aller ettudier en la Bible de l’église, ou de parler les uns aux autres : pour ce, 100 francs, i Cf. Monget, La chartreuse de Dijon, Montreuil-sur Mer, 1898, t. 1. p. il’.*.

En outre, à l’époque du concile de Trente, les chartreux de Cologne avaient déjà publié les commentaires de Denys le chartreux sur toute l’Écriture. Les religieux des autres maisons accueillirent cette publication avec empressement. Ainsi le 1 !.. lean lloughton. prieur de la chartreuse de Londres, dans une lettre du’23 juillet 1532, demanda à dom Thierry Lober, vicaire de la maison de Cologne et principal éditeur des œuvres de Denys. dix exemplaires de chaque ouvrage déjà imprimé, vingt exemplaires du De contemptu mundi et autant du Scala religiosorum.Prseterea, ajoutait-il. quicquid ceps de prædicli reverendi Patris Dionysu piis operibus contigerit imprimi, si duodecim libro* de singulis mihi transmit/ère digneris, ego polliceor, etc. I commentaires complétaient la bibliothèque scripturaire cartusienne déjà imprimée, à savoir les commentaires sur les Psaumes de saint Bruno, de Ludolphe l dom François Dupuy, le commentaire sur le Cantique des cantiques de dom lean Pivert, l’explication des quatre Évangiles dans la Vita Christi de Ludolphe. et l’interprétation des Épltres de saint Paul par saint Bruno. L’ordre des chartreux pouvait donc se croire dis, de l’observance du décret porté par le concile de Trente.

II demeura, en effet, dans celle persuasion jusqu que le cardinal-protecteur, au nom de Clément VIII, lui eût notifié que l’intention du souverain pontife était que, dans les chartreuses, l’on observât sa constitution du 25 juin I51>9 établissant une leçon hebdomadaire d’Écriture sainte dans chaque monastère. Sous le pontificat de Paul V. le cardinal-protecteur envoya une déclaration semblable au B. P. général, et l’ordre ess.ivi divers moyens pour obéir au vicaire de, 1 Christ sans nuire a la solitude et au silence nécessaires

pour la conservation de l’esprit cartusien. En 1610, avec l’agrément du souverain pontife, le chapitre général ordonna que, dans les chartreuses où il y avait au moins quinze religieux de chœur, on ferait chaque semaine, pendant le spaciment, une leçon d’Écriture sainte, de rébus ad pietatem et devotionem fovendam pertinent ibus juxta institutum professionis nostree. Le prieur local était chargé de désigner le religieux qui devait faire cette conférence. Mais, quelques années après, une déclaration du pape Urbain VIII fit cesser cette leçon et l’ordre revint à l’ancienne coutume de faire étudier, en particulier, l’Écriture sainte, la théologie et toutes les sciences ecclésiastiques. Urbain VIII ayant déclaré que l’intention de son prédécesseur Clément VIII était que, dans les monastères, on préparât avec soin les jeunes religieux aux fonctions sacerdotales et, surtout, au saint ministère de la confession, l’enseignement public des saintes Écritures cessait d’avoir sa raison d’être. C’est pourquoi, dans l’édition des statuts, faite en 1681 à La Correrie, dom Innocent Le Masson, après avoir inséré l’ordonnance du chapitre général de 1610, ajouta une note explicative, qui fut maintenue dans la bulle d’Innocent XI, Injunclurn Nobis, par laquelle Sa Sainteté’approuva les mêmes statuts in forma specifica.

C’est sous le généralat de dom Innocent Le Masson que l’ordre entra, pour ainsi dire, dans son ère moderne. L’influence de cet homme remarquable se fait encore sentir sur l’esprit et le gouvernement de l’institut. Dom Innocent n’innova rien, mais il introduisit dans la pratique des observances tant de sagesse et de prudence, que, deux siècles après sa mort, les chartreux suivent à l’aise la route qu’il leur a tracée. Entré jeune en chartreuse, à l’âge de dix-huit ans, après avoir achevé son cours de philosophie, il devint en peu de temps une des colonnes de l’ordre et un grand théologien. Il s’est beaucoup occupé de la formation intellectuelle des jeunes religieux. Étant encore vicaire de la chartreuse de Noyon, où il avait fait profession, il fit imprimer, en 1660, un Directoire des novices chartreux de l’un et l’autre sexe. Devenu général de l’ordre, en 1675, il compléta son Directoire de trois nouveaux chapitres, et le fit réimprimer. Une traduction latine, faite par l’auteur même, fut imprimée, en même temps, pour les maisons des pays étrangers. Or, voici la méthode et les livres d’étude qu’il indiquait, édit. de 1676, p. 87 sq. : « Chapitre xii. — De l’employ du temps entre midy et vespres… A une heure, vous vous mettrez à l’estude jusqu’à deux, et afin que le peu de temps que vous avez pour l’estude soit utilement employé, et serve à vous bien disposer pour recevoir les ordres sacrez, et pour en bien faire les fonctions, vous serez exact à suivre ces advis : 1. Vous ne lirez pas d’autres livres que ceux qui vous seront présentez par vôtre supérieur qui peuvent estre réduits à trois, sçavoir : Un abrégé de théologie comme celuy qui porte pour titre Medulla tfieologix, composé par Monsieur Abelly, qui est excellent. Le catéchisme du concile de Trente et la petite théologie morale réduite en tables, estant certain que pour pouvoir apprendre quelque chose solidement parmy nous, ayant si peu de temps pour l’estude, il faut se restrain 1 1.i peu de lecture, s’attacher à quelques bons livres et empêcher les jeunes gens d’estudier à leur fantaisie, car autrement ils perdent souvent leur temps, et n apprennent rien de solide. — 2. Vous lirez peu de matière à la fois, mais vous vous estudieivz ; i la bien Comprendre en lu relisant plusieurs fois et comme pour vous préparer à en rendre compte une (ois la semaine par manière de répétition à votre l’ère prieur, ou au vicaire, ou à celuy que le supérieur députera, alin que vous receviez les éelaircissemens et les résolulions nécessaires pour bien entendre ce que ous aurez estudié pendant la semaine. »

Le Directoire des novices, traduit en latin, fut imprimé,

par ordonnance du chapitre général de 1679, à la suile des statuts et devint obligatoire dans tout l’ordre. Mais le zèle de dom Innocent ne pouvait se borner à l’éducation des novices et des jeunes religieux seulement, il devait s’étendre à tous les membres de l’ordre, sans en excepter les supérieurs. A cet effet, il composa un autre directoire qui, sans porter ce titre, renferme des conseils d’une haute sagesse et d’une grande prudence pour les moines ou religieux du cloître, soit qu’ils demeurent en cellule, soit qu’ils remplissent quelque office subalterne, soit qu’ils remplissent la charge de la supériorité. Ce directoire général, écrit en latin, fait partie des Annales ordinis cartusiensis, in-fol., La Correrie, 1687, 1. 1, p. 355395, et porte ce titre significatif : De singidaribus et præcipuis mediis, ex quorum praxi institutum cartusiense hue usque perse veravit in sua primœva obsercanlia et usque ad finem seculi, Deo prolegenle, perseverabit. Or le c. m traite des occupations du moine en cellule. Tous les exercices journaliers du chartreux solitaire sont rangés sous trois titres : 1° l’oraison ; 2° l’étude modérée et prudente des saintes Écritures ; 3° le travail manuel. L’étude, remarque l’auteur, est une occupation très utile et pleine de consolations pour l’esprit d’un solitaire. Elle tient le milieu entre l’oraison et le travail manuel, et de même que les exercices corporels favorisent et entretiennent la santé, de même l’étude, modérée et proportionnée aux talents de l’étudiant, est l’aliment de l’esprit et un plaisir innocent, qui soutient le solitaire, le délivre de l’ennui et le console. Mais la majeure partie de la journée est consacrée à l’oraison, et si l’on y ajoute le temps du travail manuel qui, pour les jeunes religieux, ne doit pas être moindre de deux ou trois heures, il reste à peine une heure pour l’étude. Il importe donc de bien employer cette heure, et si les élèves se bornent à bien apprendre un livre unique de théologie, avec la connaissance de toute la Bible et des homélies des Pères, qu’on lit chaque année, à l’église et au réfectoire, ils finiront par acquérir une science solide et suffisante. Le chartreux n’a pas besoin de connaître les subtilités scolastiques, qu’il se contente donc au début de bien apprendre la Medulla théologies de M. Abelly, d’étudier le commentaire de Bellarmin sur les Psaumes, et les explications de Ménochius ou de Tirinus. Après avoir passé cinq ou six années dans celle pratique, le chartreux étudiera un abrégé des conciles, par exemple celui de Bailli, un compendium d’histoire ecclésiastique et un autre de droit canon. Enfin, à l’âge mûr, et lorsqu’un sujet a pris de bonnes habitudes, tant dans l’observance régulière que dans l’étude des sciences sacrées, il peut donner un temps plus considérable à cette occupation, pourvu qu’il ne fasse pas d’imprudences et ne se rende pas incapable de pratiquer tous ses exercices spirituels.

Pour avoir une idée complète de la formation intellectuelle du chartreux, il faut ajouter que la lecture spirituelle, prescrite par le Directoire des novices, doit durer un quart d’heure le matin ou dans l’après-midi, et un autre quart d’heure le soir. De plus, les novices sont obligés à la méditation quotidienne dans un livre composé par dom Le Masson, ou d’après l’ouvrage du chartreux dom Antoine Molina ou celui du P. Busée, jésuite. Dans le directoire général, dom Innocent propose la lecture de RodrigueL, que dans une lettre particulière il appelle « le bréviaire des religieux ». Dom Le Masson régla que les novices feraient la lecture spirituelle pendant les neuf premiers mois du noviciat, dans l’Introduction à la vie religieuse, composée de textes de l’Écriture sainte, et d’extraits de VIm lation de Jésus-Christ et des écrits de saint train ois de Sales, liés ensemble el réduits en leçons distinctes. Les novices avaient aussi quatre petits livres il Instructions spirituelles. C.(. Directoire dtS minces, c. Xl, édit. de 1676, p. 114-115. Les ouvrages précédents avaient été coin230’J

CHARTREUX

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poséi par dom Innocent U Ma on lui n i plu tard, 11 - traduisil. n latin pour lei répandre dai treu m di - autn nation

n était personnellement très érudil Attaqué, en 1700, par le P. G

, " 1, ""’eomm I et ti m< raire, il lui répondit

l"" |P ' » t’! " avoir lu ou entendu lire vingt-huit fois la Bible et n duil la doctrine du corn ili di rrei table », imprii i.i., Paria, en 1662, puia deui

autres fois i n i rance 1 1 en Allemagne, avec i appi lion des docteura, qu’il avait parlé dea matières de la grâce, Il ajoutait que, pendant trente années, i cherché à découvrir la fausseté de la doctrine janséniste. et qu’à cet effet, il avait lu. i relu, et copié plusieurs fois le concile de Trente pour en faire un exposé- exact ; il avait aussi lu et relu les conciles, |e g œuvres de saint Augustin, surtout les polémiques, les écrits de plusieurs Pères de l’Église, saint Thomas et le livre de Jansénius. Il aurait pu ajouter encore qu’il avait enseigné- la théologie. En effet, les cartes de la visite de la Grande-Chartreuse en 1684, 1(387 et 1690, attestent que dom Le Masson remplissait lui-même l’office de professeur de théologie. Pendant son généralat (1675-1703), il reçut quatre-vingt-douze professions de moines, dont trois lui succédèrent dans le gouvernement de l’ordre, et trente-cinq occupèrent les places de prieurs, de recteurs ou de vicaires de moniales. Ses disciples, presque touspréposi s aux maisons de France, exercèrent leurs charges à une époque fort difficile et très troublée et, grâce à l’enseignement reçu, ils maintinrent et transmirent dans I ordre les saines doctrines. Au xixe siècle, dom Jean-Baptiste Mortaize, profès de chartreuse, élu général en 1831 et démissionnaire en 1803, hérita du zèle de dom Le Masson pour l’étude de la théologie. Lui aussi se chargea, pendant quelques années, de faire la classe de théologie aux jeunes religieux de chartreuse. En 1847, il lit approuver par le chapitre général une ordonnance, qui rappelait l’ancienne ordonnance de 1610 concernant la leçon hebdomadaire de l’Écriture sainte, et en réglait l’observance. En 187-2, le chapitre général s’occupa des études des jeunes profès, et détermina le nombre des traités de théologie, sur lesquels les prieurs devaient examiner les ordinands avant de leur délivrer les lettres dimissoriales pour l’ordination. Il déclara, en outre, que I les nouveaux prêtres seraient chargés de faire, selon la, ’disposition des prieurs, ou le catéchisme aux frères et aux domestiques, ou l’homélie sur les évangiles des dimanches, ou les sermons des solennités.

Depuis 187-2, le chapitre général s’est préoccupé plusieurs fois des études des religieux profès des grands vœux, et a exhorté les prieurs à veiller sur l’emploi du temps laissé libre par les offices et exercices de piété. Les prieurs doivent aussi s’informer des livres que les moines prennent à la bibliothèque conventuelle, et des progrès qu’ils font dans leurs études. Un avertissement spécial du chapitre général de 1897 exhorte les religieux a étudier les commentaires de l’Écriture sainte composés par des chartreux ei surtout les explications des Psaumes. Relativement aux études des jeunes profès, l’ordre a du conformer son programme au décret général publié- parla S.C.des Êvêques ( t Réguliers, le i novembre

1892. Actuellement, les étudiants sont tenus a une année de philosophie et trois ans de théologie dogmatico-morale. De plus, le chapitre général de 1898 exhorte vivement les professeurs de dogme a donner à leurs élevés

le goûl de cette science, afin que, devenus profès des grands vœux et prêtres, ilspuissent continuer, dans leur solitude, à l’étudier et à s’en servir pour leurs méditations et leurs prédications aux frères,

t" Théologiens.— 1. Dans l’espace des trois premiers siècles cartusiens, c’est-à-dire de 1064 à 1383, i connaissons peu d’écrits théologiques ; les ancien-, chartreux n’avaient aucun souci de transmettre leurs noms

et leurs ouvrages à la postérité D’ailleurs les incen nerres et la suppression des m

"" ’Ives, qui || de nombreux

et préeieui documents. Nous pouvons cependant mentionner bvénérable l’une.- de Balmev, Bel


t d un traité De pace concilianda, l’on et l’autre ; , lus’"""’Gautier vValterus), proies du Mont-Dieu r’280. laissa un traité De

liom Hubertin de Casale, fameux franciscain, di chartreux vers 1312, est très connu ; la pauvreté des frères mineurs, et pour ses écrits : 1 In

Urum Sententiarum epistoles, mss. : -2 Arbor vitm

erucifixi Christi, in-f.d., Venise, 1485 ; L’im, trad. italienne, in-4°, I oligno, 1564 Eedà itatibuê juxta teptem visiones, q, - m

Apocalypti, in-fol., Venise, 1515 ; in-4°, 1525. Dom Guillaume Crassi. d’Ivrée, en Piémont, ancien dominicain, très savant (+ vers 1321 (.écrivit un traité- De laude eartusiensis ordinis contra detrectatores, qui, dans plusieurs bibliothèques publiques, se trouve réuni au traité du P. général dom fioson <j 1313), intitulé : De te et vcvitale perfectæ religion, - ; ad defendendum ordinem cartusiensem. Dom Nicolas, prieur de la chartreuse de Snals, dans le Tyrol. vers 1330, a laissé deux ouvrages rnss. De moribus adolescentium ; CoUoqutum ntiam inter et discipulum. Dom Aymon, d’Aoste, en Dauphiné, général de l’ordre († 1331), est loué pour sa science et ses écrits théologiques, dont les académies faisaient grande estime. CL Dorland, Chronicon, I. IV, c. xviii. Dorn Porchetlo Salvago f 1350), Victoria adversus Hebrseos, in-fol., Paris. 1520 ; De certibus trinis el unis contra eosdem, ras. Dom Ludolphe de Saxe, ancien dominicain († 1377’. aura un article spécial. Dom Jean de Castro I raclât us de psenitentia, ms.

2. IV siècle cartusien 1384-1 183). — Dom Marc, appelé, dans quelques manuscrits, Orel ou Parison, Lvonnaisi chartreux de Pierre-Châtel Ain), vivait en 139-2 (un ms. porte 1312. el a laissé un compendium ou manuel théologique composé pour son frère curé. Il existe des copies de cet ouvrage dans les bibliothèques des villes de Lyon. Poitiers et Marseille. Dom Thomas (xve siècle), Practica doctoris Thomas eartusiensis Boni Lapidis circa Urach, ms. à Cerne. Dom.lé-réme (1400). Conipendium theologise veritatis, ms. à la chartreuse de Pise. Dom Henri Kemenadius de Cœsfeld († 1410), aura un article spécial. Un chartreux anonyme du xve siècle, Tractatus mellifluus de tribus essentialibus religiosum constituentibus editus per quemdam venerabUem virum m sancta religione ordinis carthusiensium, ms. in-4 », à l’abbaye de Ifœlek, en Autriche. Dom Adrien Monet, prieur de la chartreuse de Liège († 1411), Liber de remediis utriusque fortune prospère tcUieet et adverse, s. 1. (Cologne, vers 1 170. Cologne, I 17l. strasbourg, 1471 ; Louvain, 1474 ; Pari-, 1507, ÎÔIG. Dom Jean de Brederode ; - 1415) traduisit en flamand La somme des vires et des vertus du P. Laurent, dominicain. Cette traduction a eu quatre éditions : Delft, 1478. s. I.. I. Uasselt, 1481 ; Harlem, 1484. Cf. Ilain. n.’.f. » ’.'.) - : -. Dom Marqnardde Wartenberg, prieur de la charta de Prague, appel, - le marteau des hussites.- ; - 143 écrivit beaucoup pour la défense de la foi. fut aut, : à prêcher publiquement et à soutenir des disputes solennelles avec les hérétiques partisans de Jean lluss ci de Jérôme de Prague. Ses ouvrages ne nous sont parvenus, hom Etienne, prieur de la maison d’Olmutz. appelé- aussi hmarteau des wickffistes et d, pour avoir déployé la même science et le même zèle , ; 1481), a laissé différents écrits, dont quelques-uns oui été publiés, au xviir siècle, par dom Bernard Pei, bénédictin, a savoir : 1 />. Stephani Medulla trilici seu Aniiui, le/fus ; 2° Antihuis », 3 Dialogu* volatilu inter aacam ri passèrent adversus Hussum. I seu liber epistolaris ad hassitas quinquepartitus. Cf. Thésaurus anecdotorum novissimus, t. iv. Apoiogia pro sacris religionibus monasticis adversus Wicle/f’uin aliosque hæreticos, dans Pez, Bibliotheca ascetica, t. IV. Dom Nicolas († 1425) écrivit aussi contre les doctrines de Jean WiclefT et de Jean Huss et contre leurs disciples : 1o Tractatus sacrorum et religiosorum ordinum defensivus adversus Wicleffum et Hussum ; 2o Collationes seu sermones in diversa cat/iolicorum dogmatum et divinarum Scripturarum capita cum quibusdam additionibus. Cf. Bernard Pez, Thésaurus, t. IV, p. xvi. Dom Henri de Hassia († 1427) aura un article spécial. Dom Goswin de Beck, ancien chanoine de Courtrai, docteur en l’un et l’autre droit, savant théologien, mort, en 1429, à la chartreuse de Dijon, est beaucoup loué par le carme Arnold Bostius pour ses ouvrages sur le droit et sur la théologie, ainsi que pour ses opuscules ascétiques, etc., mss. Dom Jean Le Biche (Divilis), prieur de la chartreuse du Mont-Dieu en 1440-1443, composa plusieurs traités de théologie, tous mss. : De indulgenliis anni jubilœi ; De participalione missarum ; Deconfessione sacramentali per quatuor quæstioncs discussa, etc. Dom Gérard von Scheedam, Hollandais, prieur de plusieurs maisons (f vers 1443), célèbre par sa science et sa piété : De cura pastorali liber unus (ou Epistola prælatis sive pastoribus animarum ad abbatem S. Adriani Gerardimontensis), ms. de la bibliothèque d’Amiens, n. 93 ; De septem sacramentis, lib. unus ; Dialogus de virtutibus ; Dialogus de vitiis ; De decem præceptis ; Spéculum religiosorum (et clericorum, selon Foppens), ms. de la bibliothèque de Cambrai, n. 341. On a eu tort de lui attribuer les ouvrages mss. existant à la bibliothèque royale de Bruxelles, dite de Bourgogne, cotés n. 5018-5022. Ils sont du chartreux dom Jacques de Gruytroede. Le B. Nicolas Albergati, profès et prieur de la chartreuse de Bologne, sa patrie, devenu évêque de cette ville en 1417, et ensuite cardinal, grand pénitencier, légat apostolique en France, en Angleterre, en Allemagne et au concile de Bàle, mort à Sienne le 9 mai 1443 et enterré à la chartreuse de Florence, écrivit : 1o De inexcusabili peccatoris nequitia ; 2o Epistola cardinalium S. Crucis (Albergati) et S. Pétri ad concilium Basileense, publiée par Marlène et Durand, Ampliss. collectio veter. monument., t. viii ; 3o De processu Spiritus Sancti contra Grœcos ; 4o Probatio et defensio virginitatis B. Mariée, et ejusdem virgineæ fœcunditalis adversus hæreticos ; 5o De nuptiis male damnatis a manichœis ; 6o Spirituale connubium. Tous ces ouvrages, à l’exception de la lettre au concile de Bàle, étaient restés mss., et plusieurs furent trouvés, au moins en fragments, en 1751, aux archives de la chartreuse de Florence. Benoît XIV, l’ayant appris, demanda au prieur de cette maison de lui céder ces documents ; ce que le prieur lit avec empressement.

Barthélémy de Mæstricht, docteur en théologie et célèbre professeur de l’université d’Heidelberg, dont il fut deux fois doyen (1408-1414), recteur (1413-1414) et vire-recteur (1419-1420), assista aux premières sessions du concile de Bàle, se lit chartreux à Buremonde vers 1431. En 1441, il fut nommé’prieur de la maison et visiteur de la province des Pays-Bas. Après quatre années de gouvernement, il se retira à la chartreuse de Cologne, où il mourut un mois après son arrivée, le 16 juin 1446. Comme beaucoup de théologiens allemands de son temps, dom Barthélémy enseigna la doctrine de la subordination du pape au concile, et, selon Foppens. lorsque Eugène IV publia sa bulle contre les Pi i s de Bàle, il écrivit son fameux traité’De auctoritale concilii supra papam, qui est inédit. Il y en aune copie à la Bibliothèque impériale ! de Vienne, n. 3173, une autre aux archives de l’abbaye d’Einsiedelh, en Suisse, n. 224, et une troisième a suivi le sort du recueil des autres écrits de dom Barthélémy, qui, de la char treuse de Cologne, passa au château de Middlehill, en Angleterre, et fut vendu, il y a quelques années, avec toutes les collections de M. le baronnet sir Philipps : Bartholomœi de Trajecto opuscula, ms. in-4°. Cf. Migne, Dictionnaire des manuscrits, t. il, col. 168, n. 556. Dom Barthélémy a composé encore les ouvrages suivants : Propositio XVI facta in concilio Basileensi, ms. in-fol. à la bibliothèque de l’université de Bàle, A. vi, 20, et à la Bibliothèque nationale de Paris, ancien n. 1517 ; Collaliones ad omne genus humanum, ms.du xve siècle à la Bibliothèque impériale de Vienne, n. 7793 ; Tractatus de sacramento (ailaris), ms.à la bibliothèque publique de’Mayence, n. 74 ; Tractatus de fraterna correclione et proclamatione (in capitulo), ms. à la bibliothèque de l’université de Bàle, A. viii, n ; Tractatus de esu carnium monachis secundum regulam S. Benedicti professis interdicto, cité par dom Berthelet, Traité historique et moral de l’abstinence d ; la viande, in-4o, Bouen, 1731, pari. II, c. viii, p. 137. Le recueil de Cologne-Middlehill renfermait aussi les traités : De passionibus animée ; De virtutibus ; De septem peccatis capitalibus ; De oratione ; De oratione longa et devota ; De excellenliis B. Virginia Mariée ; Liber collectaneorum ex diversis SS. dictis ; Sermones, etc. On attribue encore à dom Barthélémy ces autres écrits : Sumnia viliorum et destructorium vitiorum, opus insigne ; De judiciis lemerariis ; De juramento ; De voto ; De liumilitate ; De virtutibus ; De omnibus sanctis. Cf. Petrejus, Bibliotheca cartusiana, p. 18-20 ; Morotius, Thealrum chronol. S. ord. carlus.

dom Léon Le Vasseur, Ephemerides ord. cartvs.,

t. il, p. 338-339.

Des articles spéciaux seront consacrés à dom Jacques Jùterbock († 1466), à Denys de Leewis († 1471), à dom Henri de Pyro († 1473), à dom Jean Hagen de Judagine († 1475), à dom Jacques de Gruytroede († 1475) et à dom Henri Loen († 1481). Dom André, Hongrois, prieur de la chartreuse de Ferrare, vers 1464, composa une Paraphrase sur le livre des Sentences, un Traité du Saint-Esprit et un traité De regiis virtutibus pour le roi de Hongrie, ms. au Vatican. Dom Égide de Goudsmid (Aurifaber), vicaire de la maison de Ziriczée en Zélande, († 1460), est l’auteur du Spéculum excmplorum ou grand recueil d’exemples à l’usage des prédicateurs. Cet ouvrage, imprimé d’abord à Deventer, en 1481, fut réimprimé beaucoup d’autres fois. Cf. Hain, Bepertorium, n. 14915-11920. Panzer a indiqué une édition de Strasbourg, 1487, inconnue à Hain. Cf. Annales, t. i, n. 32, 106. Il y a des éditions de 1505, 1507, 1512, 1519. Au xviie siècle, le B. P. Major, jésuite, augmenta le nombre des exemples de ce recueil et le fit paraître sous le titre de Magnum spéculum exemplorum, in-4o, Douai, 1603 ; Brescia, 1604 ; Douai, 1604, 1605, 1607, etc. ; Anvers, 1607 ; Venise, 1608 ; Cologne, 1611, 1618, l(i :  ;.">, Ili."> : i. 1672, 1684, 1701, 1718, 1746, 1747. Il y a une traduction polonaise, in-fol., Cracovie, 1612, 1621, 1633 ; 2 in-i", C.alissi, 1690. Dom Marcel Geistius, prieur de la chartreuse de Mayence († 1469), Summa de VII Ecclesiæ sacramentis, ms. ; dom Laurent Zeewen de Roscndæl, prieur de la maison de Borne († 1476), De votis monasticis, liber unus. ms. ; dom Laurent Blumenaw, Prussien, chanoine de Worms, auditeur de Rote, conseiller de Sigismond, duc du Tyrol, proies de la Grande-Chartreuse vers 1471, mort en 1483. Dans l’ordre il composa un Traite des péchés de la langue, dont il reste un fragment ms. à la bibliothèque de Grenoble.

3. ve siecle cartusien (1484-1583).

Des articles spéciaux indiqueront les ouvrages théologiques composés pur dom Jean lleynlin ou de la Pierre († 1495), dom Nicolas de Kempf († 1497), dom Werner Rolewinck i ; 15112). dom Pierre Dorl.md († 1507). (loin Pierre Cousturier, Sutorꝟ. 1537), dom Jean-Juste Lansperge | [ 1539), dom Laurent Surius if 1578), dom Jean de Lilua († 1582). Surdora Pii rn’» 1 917. Hentioni dom Henri Diuenius, n li{ ii m infatigable et auli ur di beaucoup d ouvi H, -., par exempli Que pacte hmrelicorum fra deprehendi queant, /< a erdolii dignitaU lu, tn totu 1 P' antiphonarum, 2 IX leetionum offtcii defunctorûm ; Elucidatia m tymbi uni Alhana ii’oratiojtetn dominicain, etc. ; dom Simon de Zanacchi, Italien, mort en 1197, après avoir été plusieurs fois prieur, Specchic ni>. ; i la chartreuse de Piae. Dom Laurent Giustiniani, de Gènes, proféa de la chartreuse de Pavie, vivait en 1515 : Ortiu delitiarum, hocett loci communes de vitiis mvirtutibui collecli ex tanctorum aliquoi Patrum ptit, atque in utum politsimum concionatorum, ordine alphabetico, dispositi. Cum prmfalione Gat% Bargelli, in-’r. Milan, 1515. Dora Thomas Spenser, Anglais, vicaire de la chartreuse de Henton (flôSS), Trialogu » inter Bilnœum, Latimerum et Retpum, ur-., doin Jean Batmanson, prieur à Londres († 1531), par ordre de l’archevêque de York écrivit deux ouvi l’un conlri- Érasme, et l’autre contre Luther ; il composa aussi un livre De unica Magdalena contre Le I d’Étaples, ainsi que plusieurs commentaires sur l’Ecriture et un livre de corrections à faire dans ses écrits ; les événements arrivés en Angleterre un peu apr< mort, empêchèrent la publication de ses ouvra Dom Tilmann Moscus ou Mosenus, dernier prieur de la chartreuse d’Urach, dans la Souabe (jl513) : Collecta contra heereticos, rns. in-8° ; Excerpta contra ftssreticos, ms. in-8° ; cf. Fi rster, Catalogue de la Bibl. de la chartreuse de Buxheim, 1883. n. 2771-2772 ; dom Jean Morocourt. prieur à Valenciennes(† 1518), Threnodiaadeersus lutheranos, in-4o, Anvers, 1540 ; dom Jean Valier ( Valerii), de Grenoble, mort à la Grande-Chartreuse en 1550, In Lutherum, ouvrage ms. à la bibliothèque de la ville de Grenoble, R. 10ôi ; Excitatoriwn divini amoris, ouvrage considérable composé pour la défense de la foi, en six volumes, dont les trois derniers se trouu-nt à la même bibliothèque, n. 795 ; Hortulus voluptatum spiritualium, autre livre de polémique religieuse, dont le t. I est perdu, les deux suivants sont à Grenoble, à la bibliothèque publique, n. 859-860 ; dom Vincent Manerio, Calabrais, mort à Naples († 1551), Summula casuum conscientise, rns. ; dom Juste de Schoonhoeven, Hollandais, chartreux de Delft, pendu par les hérétiques, en 1572, en haine de la foi : Exposé des dix commandements du décalogue par d’autres passages des saintes Écritures, ms. en flamand ; dom Albert, chartreux de Diest († 1575), écrivit suc des questions scolastiques. Dom Jean de Billy naquit vers 1530 à Guise (Aisne. où son père commandait au nom du roi. Après avoir achevé ses études, il embrassa l’état ecclésiastique et fut pourvu des abbayes de Saint-Michel-du-Désert et de Sainte-Marie près de Poitiers. Vers 1560 il se fit chartreux à Bourg-Fontaine et se trouvait encore dans cette maison lorsque les huguenots, en 15(17, vinrent l’attaquer. Six religieux furent alors massacrés et dom Jean n’échappa à la mort que grâce aux instances d’un des envahisseurs qui. ayant été autrefois au service de I i noble maison de Billy, s’interposa pour faire épargner le fils de ses anciens maitres. Ln 1569, le chapitre général nomma doin Jean prieur de la chartreuse du Mont-Dieu, au diocèse de Reims, et, deux ans apn —, le transféra a la nouvelle maison de Gaillon fondée par le cardinal de Bourbon. Il eut aussi le titre de COnvisiteur de la province de France. C’eal dans l’exercice de ces deux charges qu’il mourut le 30 juin 1580. Avant d’entrer dans l’ordre, il avait publié plusieurs OUVI traduits du latin, afin de défi ndre la foi et maintenir la pii té parmi les fidèles. En chartreuse, il ne n D pas a ce genre d’apostolat, et lit paraître les livres Blutants "Des sectes ci Itérésie* de notre temps par étants las II ii, 1561, 1564, 1571. 2 D’' «  la cha lit’in lotit m 16 Paris, l"’T" L’ttome : Que portons décollation de 8. Jean, in-9. Paris, 1571. < Manuel du che alier hrt itien n latin par… 1 in-8o, Paris, 1571, 1573. 1574, lî luette ou tentent id.d un ouvrage de Louis de Llois, in-K", Paris, 15752 ; 6 M traduit aussi d. Loui C’iâlons, 1602 7 Exhortation au peuph f « mr ter les a u* res’1584 ; 8o Histoire de Barlaam et <ie Jotaphat Indes composée L"/ srmtt Jean Damaicène, aii Vie de saint Jean Damascéne et l’homélie de i Jean Chrysostome intitulée. De /< comparaison du roy et du moine, in-8. Paris, 1574, 1578 ; in-lS, Lyon, 1592 ; on a encore de lui une Petite Bible spirituelle, une autre Exhorlati tple /raioois et une tra duction de l’ouvrage de Denys le chartreux contre la pluralité des béué/iccs. Cf. dom Léon !. Vasseur, Ephenieridet ordinit carti ii, p. 417-438 ; l’etrejus, Bibliotheca c<u-/i<siana ; Morozzo, Theatt log. S. ord. car tus. ; Gillet, La chartreuse du Mont-Dieu, Reims, 1889, p. 276-2

4. vie siècle cartusien (1384-1683).

Dorn Fiacre Billard, docteur de Sorbonne. prieur du Liget, mort, en 1589, par suite des mauvais traitements des huguenots, Manuale sacerdotum curant animarum habentium ex divertis dàctoribus collât um, ms. à la bibliothèque de la ville de Grenoble, n. 830 ; dom Pierre Carbo Metropagita (7 1591) a publié plusieurs ouvrages pour la défense du dogme de l’immaculée conception de la sainte Vierge, in-8o, Prague, 1580, 1590. On a au<=sj de lui une paraphrase des Psaumes n et cix sur Jésus-Christ, roi, législateur, prêtre et Dieu, in-i l’ragi. 587 deux livres pour la défense de la Vulg 3 Prague, 1590, 1591, et un autre De divina Chris ti generatione. MB’Guillaume Cheisolme. noble écossais, évêque de Dumblain, et ensuite de Vaison. profes de la Grande-Chartreuse (1586 mort prieur de la maison de Rome et procureur général de Tordre le 26 septembre 1593. Étant évêque en Ecosse, il défendit la foi catholique par différentes lettres pastorales. Aubert Le Mire lui attribue un livre de controverse contre les ministres écoss partisans de la réforme protestante, et il assure que tous les sujets de contestation religieuse y étaient clairement exposés. Nous ne pouvons lui attribuer avec certitude aucun autre ouvrage théologique, bien qu’il en ait écrit plusieurs, à cause de l’homonymie avec son neveu et successeur sur le siège épiscopal de Vaison. qui fut aussi un habile controversiste. Néanmoins, le titre suivant nous paraît indiquer un livre de l’évéque chartreux : Examen duoe confession de foy, publiée n’agueres en France sous le nom du roy d’Angleterre, etc., fait premièrement en latin, puis en françois, et plus au long par Nicolas Coefleteau, in-8o, Paris, 1603. Dom Luc Braunoldus, prieur d’Ittingen. en Suisse († 1596. avait fait un Abrégé des contre ; de BeUarmin, en trois volumes, que la mort ne lui. permit pas de publier. Dom Piei. francis cain et prédicateur célèbre, mort prieur de la chartreuse de Majorque, en 1595 : De instritctione ». selon Juvellanos. cet ouvrage fut imprimé. L’auteur composa un autre livre, sur le même sujet, mais en langue vulgaire et a l’usagedes fidèles, ii lone. 1588. Un autre chartreux espagnol, de la maison de elle de Dieu, écrivit, en 1603, un traite intitulé : De ineffabili sacrificio missæ, ms. Ai ciaui pour dom Etienne de Salazar, —, 1596, rnold Uavers († 1610), dom Antoine de Molin - dom

Josse Loichius (fl613), dom Jean Valero (fl625), dom Berjît Fasolini († 1635), dom Jérôme Planes (fl635), dm Théodore Petrejus († 1618), dom Vincent Suriano ((-1650), dom Joseph Rossel (- t u 1665), dom François ianneron († 1669), dom Martin de Alcoleu († 1672).

Les autres théologiens cartusiens du XVIe siècle sont : dom Lou, s Torrès, Espagnol, qui laissa trois volumes mss. intirilés : De sacramentis in génère et in particulari ; dori Jérôme Carnotteo († 1610), Traclatus de naturel De, ms. ; Theatrum angeliese natures, approuvé par les supérieurs pour être imprimé, mais resté ms. à cause de la mort de l’auteur ; dom Barthélémy Valperga, Majorqu’n († 1615), Avisos y reglas para la vida del hombre contenidos en una Inslruccion que san Fernando (ireediano carlaginense diô al conte Regino, que trala cvmo se ha de aver un capilan clirisliano en los hechos militares… traducida del latin al espanol y expliqùda… à instancia de Don Alonso de Villaragut, in-8o, Majorque, 1612 ; dom Damien Fasolio, Italien (f Wï’i), Déclaration es S.R.E. cardinalium S. C. Trid. a s&ss. IV ad sess. XX V, c. xi de regularibus, ms. in-fol. ; dom Benoit Plutino, mort à la chartreuse de Naples, en’{623, Conclusiones aurese incanones SS. pontifictim, ubi’difficiliora dubia in morali theologia, non minus diserte quam succincte enucleantur, ms. in-4° ; dom Vincent-Philippe Tronchon, Espagnol, savant chartreux quti refusa un évêché († 1627), Defensa pratica del transi’tu de otras religiones à la de la carluxa, ms. in-fol. ; d.oin Timothée Baroffi, prieur de la chartreuse de Pame († 1630), Utrum percussio in clericum, fada joco, delictum dicatur occultum, quum lœsio enormis est occulta, ms. in-fol. ; dom Pierre Torres, Espagnol (fl631), Lugares comuncs de virtudes y vicias, 3 in-4° mss. ; plusieurs autres traités théologiques du même auteur sont aussi restés manuscrits ; dom Jean Tomasio, Espagnol († 1634), Traclatus théologiens de professione nwnaslica et de distinctione volorum subslantialium, ms. ; dom Laurent Lucchini, prieur de la chartreuse de Bologne († 1611), Quæstioncs morales, ms. ; dom Jean de Bæza, Espagnol, docteur in ulroque, mort en 1611, après avoir gouverné plusieurs maisons, Opéra moralia, ms. (Cassani), et beaucoup d’autres écrits sur le droit canon, les statuts de l’ordre et la théologie morale ; dom Sévère Tarfaglione, savant chartreux napolitain, mort dans une maison de France, en 1642, Summula casuum conscientiæ, ms. ; dom Joseph de Sainte-Marie, Américain, mort prieur de las Cucras, près de Séville, en 1613, Sacros ritos y ccremonias baptismales, in-i°, Séville, 1637 ; Triunfo de Vaqua bendita, in-l°, Séville, 1612 ; Exorcismos de la Iglesia ; dom Nicolas Bonnet, Espagnol († 1613), a écrit sur les vœux de pauvreté et de chasteté, sur la célébration de la sainte Messe, etc., mss. ; dom Matthieu Valera, noble milanais, prieur de la chartreuse de Pavie († 1615), De complicibus Guilelmæ heeretiese ; De catharis hiereticis ; De apuslolicis hiereticis ; De theologia, etc., mss. ; dom Jean Ferrer, Espagnol († 1648), est loué comme savant théologien ; il écrivit sur des questions particulières ; dom Antoine Bravo de Laguna, noble espagnol, savant canoniste († 1659), fit paraître plusieurs ouvrages concernant le droit canon, le droit civil et les statuts de l’ordre ; dom AVinandus de Coster, de Deventer, mort à Cologne, en 1674, Tractatus eucharislicus, hue est de eucharistise sacramento et sacrificio libri duo, in quibus te. vins evangelistarum et divi Pauli de eucharistia tractantes elucidantur, verus eorum orthodoxus et literalis sensus proponitur, et ah hærcticorum sacris ( ?) explicationibus vindicatur, in-12, Cologne, 1646 ; dom Robert Clarke, Anglais (y 1675), auteur du Christiados, poème latin, en vers héroïques, sur la passion de X.-S. Jésus-Christ, imprimé plusieurs fois, a laissé nue dissertation ùedignilate confessarii, ms. ; dom François del Moral,

DICT. DE THÉOL. CAT1IOL.

Espagnol († 1683), Explicatio casuum reservatorum sacris ordinis cartusiensis, ms.

5. vu’siècle carîusien (1684-1783). — Le plus grand théologien chartreux de cette époque, est dom Innocent Le Masson. Voir son nom. Dom Joseph Giavardi, Italien († 1692) : 1° Manuale casuum conscientise ; 2° Brevicula praxis criminalis pro fabricando qualicumque processu, et plusieurs autres ouvrages ejneernant le droit canon appliqué aux chartreux ; tous ses écrits sont inédits ; dom Gaspar Gil, Espagnol († 1693), Disserlatio de alienalione rei ecclesiasticæ mobilis preliosæ, ms. infol. , ainsi que plusieurs traités canoniques en rapport avec les statuts de l’ordre ; il avait entrepris de mettre dans un ordre plus régulier les œuvres théologiques de Diana, mais la mort le saisit lorsqu’il avait à peine terminé la coordination du premier volume ; dom Martin Tordera, Espagnol († 1693), Promptuario moral de dificultades pralicas y casos repentinos en theologia moral dispuesto por orden alfabetico, ms. in-l° ; dom Jean-Baptiste M…, chartreux de Capri, près de Naples, écrivit en 1697 un grand ouvrage intitulé : Tractatus de casibus resematis : opus in 1res partes divisum cartusianis confessariis perquam utile, ms. ; un chartreux anonyme de la maison d’Ittingen, en Suisse, fit un Recueil île trois cents cas de conscience choisis ; son manuscrit du XVIIIe siècle se trouve marqué sous le n. 1261 du catalogue 19e de M. Louis Rosentbal, libraire de Munich, en Bavière ; il est in-4° et a 207 feuillets ; dom Bonaventured’Argonne, chartreux de Rouen († 1701) : 1° Petit traité de la lecture des Pires de l’Eglise ou la méthode pour les lire utilement, in-12, Paris, 1688, 1697, 1702 ; trad. latine, in-8o, Turin, 1712 ; Augsbourg, 1756 ; Madrid, 1774 ; ouvrage fort estimé ; 2° Histoire de la théologie, ouvrage posthume publié par le P. Vincent Fassini, dominicain, 2 in-4o, Lucques, 1775 ; trad. italienne, 2 in-4o, Florence, 1832, 1833, 1813 ; Bologne, 1833 ; cette histoire fort savante contient en peu de pages un grand nombre de notions d’Ecriture sainte, de palrologie, d’histoire ecclésiastique et de controverses religieuses ; dom Pierre Horst, de Trêves († 1716), Compendium tribunalis sacramentalis eollcclume tribus tomis R. P. Pétri Marchantii, ms. de l’année 1691, à la bibliothèque de Strasbourg ; dom Etienne Lochon († 1770) : 1° Abrégé de la discipline eccl< ; siastii/ue, 2 in-4o, Paris, 1702-1705 ; 2° Traité du secret de la confession, in-12, Paris, 1708 ; dom Daniel Campanini, chartreux italien († 1727), De casibus reservalis in S. online cartusiano, 2 in-fol. mss. ; dom Innocent Casanova, Napolitain, décédé en 1727 : 1° sous l’anagramme de Innocenta Asconava publia à Venise, en 1686, l’ouvrage intitulé : Empyrica remédia salularia ad curandum morbum gravissimum scrupulorinii, in-12 ; 2° Apologetica disserlatio pro semper laudabili, inviolabiliterque servala a carnibus abslinentia cariusianorum perpétua, in-12, Venise, 1686 ; dom Alexis Gandin, chartreux de Paris († 1733) : 1° La institution et la nature du bien et du mal. Traité où l’on combat l’erreur des manichéens, les sentimens de Montaigne et de Charron, el ceux de M. Bayle. El le livre de saint Augustin sur la nature du bien, in-12, Paris, 1701 ; 2° Traité sur l’éternité du bonheur et du malheur après la mort, et (sur) la nécessité de la religion ; ce Iraib fut extrait d’un ouvrage plus considérable du même auteur intitulé : Les caractères de la vraie et de la fausse religion, ms., et fut imprimé par l’abbé Archimbault, dans Pièces fugitives d’histoire et de littérature, t. l ; dom Pascal Combes, Espagnol († 1733), Quesnellus (in Gallia pesiia origo) Absalon suamet coma suspensus, confiants triplici hasta, ms. ; dom Barthélémy Giampieri, prieur de la chartreuse de Florence († 171 :  ! »..’tait consulteur du Saint-Office ; dom Léopold Wydemann, de Cologne ly 1752), grand collaborateur de dom Bernard Pez, bénédictin, pour sa Bibliotheca ascetica et le Thesau II. - 73 runwitedbtorutn : fionot > iie.i

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n/ », t. ii d. d..m Si bastii n Sai i i lui, 1 1 I tii’n.i a, …, , …., op/iitorum

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tentium volenlium elaboratum, ms. I

il. mi Sébastien I"reger [) 1~">7 collabora à la publication d.- deui collections de dom Bernard Pex, bénélii nu Bibliothet " ascetii aetl ht si dolorum.

en 1757, un chartrem anonyme de la maison de Trisnlii. dans lea États pontificaux, composa un théologie, en plusieurs volumes mss. in-8o, qui existe encorf dans les archives de ce couvent ; dom Denys Grano, Calabrais (-f 1777) : l » Jrutitutionei théologies dogmaticæ ; ’2’Prœleciionet de caritate, de

statu religioto, de lacramento psenitentiss, de censuris, tu--., .'> Note al libro del l’abbate Leoluca Rolli intitolalo : Buon uso délie preghiere ; cette réfutation fut imprimée, en 1771. sou-, l’anagramme de l’auteur : Pomenico Dargoni(Dom. Dioni. Grano. Ce.) ; un chartreux anonyme écrivit, en 177(i. en latin un Traité du sacrement de l’ordre’"'t un autre Traitéde l’incarnation du Verbe divin, ms. in-i » ; im autre théologien, quia voulu demeurer inconnu, composa, en 1778, un traité ms. De caiihus moralibus ad carlhusienset prsssertim perlinentibus.

G. viif s’r' de cartusien (1 784-1883). — Dom Benoit Tromby, Calabrais, est l’auteur dune histoire de l’ordre en 10 in-fol., Naples, 1773-1779, et de plusieurs autres ouvrages, dont l’un est intitulé : Institutiones theol controverse (sic) adversus romani nominis hosles, deux tomes in-fol. mss., aux archives de la chartreuse de Calabre. Il mourut le 16 juin 1788. Dom Joseph de Rigaud, de Montenard, de Tressau, chartreux de Paris († 1701’.sur l.’conseil de Mb 1 de Iie.iuuiont, archevêque de Paris, écrivit, en latin, un ouvrage intitulé : D< sio Ecclesise, contre les disciples de Jansénius et de Quesnel. Cet ourage louéet approuvé par les supérieurs ne tut pas imprimé, en raison des événements, qui précédèrent, en France, la Révolution de 1789. Doin Joseph de lipaud est connu par le livre doctrinal intitulé : Le l’esprit et de la pratique de la délation au Sacré-Cœur de Jésus, in-12, Paris, 1761, 1762, 1785 ; Clermont-Ferrand, 1834, 1835 ; tr.ul. italienne, Parme, 1795. Cet ouvrage est l’abrégé du traité du P. de Gallifet, et selon le H. P. Gloriot, il « est excellent, élégant, édifiant, intéressant et écrit avec sentiment ». Cf. Migne, Dictionn. de bibliologie, col. 1270. Pendant la grande Révolution, dom Joseph de Martinet, chartreux, fut l’apôtre de la ville de.Marseille, où il mourut, laissant la réputation d’un saint, le 12 juin 1795. Il avait composé un grand nombre de traités sur l’Écriture sainte, la théologie dogmatique et apologétique, la ie intérieure, etc., ainsi que beaucoup de sermons, homélies et panégyriques. Tous ces écrits sont conservés mss. aux archives de la Grande-Chartreuse. Dom Antoine Galateii, prieur de la chartreuse d’Asti, en Piémont († 179(5) : IIl filosofocrisliano, imprimé ayant 1780, livre très Bavant et plein d’érudition, dans lequel on a exposé tous les systèmes des faux philosophes modernes, et on apprend à la jeunesse studieuse la manière de se préserver de leurs erreurs ; cf. Rossi, Orasione panegirica </i 6’. Brunone, Mondovi, 1780 ; 2o Critique d’un acte d’espérance peu conforme à la doctrine de l’Église, Brescia, I7(17, louée par le P. Vincent Fassini, dominicain. Dom Guillaume Armély, ancien.ivoe.it au parlement de Bordeaux, morte Bourg-en-Bresse, en 1810 : 1o Avantages que peuvent et doivent retirer 1rs fidèles de ta Révolution française, in-18, Bourg, 1803 ; - Lea séparations ou l’Église justifiée ci titre ceux qui sont séparés, in-s-, Bourg-en-Bresse, 1809 ; ce dernier ouvrage a été faussement attribuée M. Bochard, vicaire

général de 1 archidiocese de Lyon ; H’r’Hrf . de Castro, noble poi tu,

d’Evora, patriarche de Lisbonm

m oit le 12 avril 1814, avait publié ] - letti

remarquables ; dom Joseph l’an-, chsTtreui Majorque († 1819), < /<* fllàeofo »

dit iha, n et euadro <iuc, i, lu tabi il i<na, lus escritOS, las excusas y las eottutnbret de los artuales filàsofos, y que expone a i la nation ]iara preserxarla del subtil t.. nue

prétende emponeoftarla aquella de sain rup in, a gavilla, in-4. l’aima, 1812 ; d. Na tivité, Portugaii it un livre ur le pur gatoire ; dom Miche-lange Latlanzi, Italien un abrégé, en J in-i mss., du grand ouvragednoit XIV. De servorum Dei beattficatione et canomzalione ; dom Richard de Saint-Augustin, Port y 1849), écrivit une Défense de la religion cat/n contre l’impiété de notre temps, et quelques autres opuscules théologiques restés manuscrit- ; M « ’Léon Nie. : olai, profés de la chartreuse de Florence, mort évéqne diocèses réunis de Pistoie et de Prato, le 13 juillet 1057, avait été- procureur général de l’ordre, consulteur de la s. C. d. - Eréques et Réguliers, visiteur apostolique des monastères olivétains de la Tu-cane ain<i qufe d.l’abbaye cistercienne de Casamari ; dandes temps f-ort difficiles pour l’Église, en Toscane, il lut un évéq ue pieux, zélé- et savant ; doin François Ferreira de Mathcrs, Portugais, prieur de plusieurs maisons dltah Delta esistenza di Dio, délia divinité di Gesù Cristo ef dei caratteri délia di Lui Chiesa, in-16, Florence, 18 Lettera scriita da un sacerdote catlolico apattoUeo tno, nella quale si confutano i principal* errori che si trovano in un opusculeltoin forma di, denza tra un’abbculessa ed un pittore, e che pori titolo : Il ritratlo di Maria tie’cieli delineato dietrn i dati altinti nella sacra Scrittura, stampato in Toriuo nel 18ô~, in-16, s. 1. Napli -. 1860 ; doin Zeno Rodriguez de Léon, chartreux espagnol y 1869), fit paraître, in-12, Burgos, 1856, une tiaduction espagnole de la 9 édition du Traité des indulgences de Ms » Bouvier, évéqne du Mans.

7. IXe siècle cartusien (1884-….). — Nommons seulement les religieux contemporains décédés : Dom Gabriel-Marie Fulconis († 1888) : 1o Casi di coscienza ; 2* Esame générale che un monaco certosino… deve fart almeno tma voila al mese ; cet examen est un véritable traite 1 divisé en deux parties ; ces deux ouvrages sont inédits. Pour ses écrits ascétiques, voir son nom. Dom Paul Leclerc († 1896) a laissé un ouvrage manuscrit contre les matérialistes. Dom Servilius Peterrnans, I (y 1900), Les mystèressde l’autre vie etlesphénonu h d’outre-tombe qui s’y rattachent, grand et savant ouvrage en 3 in-8° mss. ; il a laissé d’autres manuscrits sérieux. Dom Robert Montagnard, voir son nom.

S. Autore.