Dictionnaire de théologie catholique/CIEL

La bibliothèque libre.
Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 582-601).

CIEL.
La théologie entend par ce mots le séjour spécialement réservé à la socièté de élus dans l'étarnité bienheureuse, le lieu où les saints jouissent en commum de la vue de Dieu. Analytiquement, l’idée dogmatique du ciel se résout en ce triple élément : séparation définitive des réprouvés, communauté de vie des bienheureux, habitation ultra-terrestre. Sous cette forme nous apparaît, dès les du christianisme, plus ou moins voilée, mais suffisamment distincte, la doctrine du royaume des cieux, telle on la retrouve avec une croissante précision et bien rarement obnubilée par la négation ou par le doute, à travers le développement continu de la pensée chrétienne. —
I Données scripturaires et croyances juives.
II. Doctrine traditionnelle.
III. Spéculations scolastiques.
IV. Erreurs dogmatiques et définitions de l’Eglise.

I. Données scripturaires. —

Sens du mot.


Suivant 1. de l’impression primitivement ressentie au spectacle - infinis, l’idée primordiale qui se rattache au mot ciel se différencie assez notablement chez les différents peuples. En hébreu, c’est l’idée d’élévation, de hauteur, qui est mise surtout en relief et que la Bible a rendue, pour désigner les cieux, par le terme samayim. Gen., i, 1. Il semble que ce mot provienne de la racine samah, "étre élevé". Gesenius Thésaurus, p. 1443. Une idée analogue apparaît i le bas-allemand heban, hevan, et dans l’anglais heaven. Les Grecs voyaient plutôt dans le ciel une sorte d’enveloppe, comme le revêtement du monde terrestre, ouranos, en sanscrit varuna, la racine var signifiant couvrir. C’est aussi le sens primitif de l’allemand Himmel (himan, himil, Hemd). Le latin cælum exprime particulièrement l’idée de voûte, racine ku, "creuser, » ou peut-être l’idée de lumière, d’éclat, racine kha, » briller. » Laurent et Hartmann, Vocabulaire étymologique de la langue grec et de la langue latine, Paris 1900, p. 127, 325. Cf. Curtius, Grundzùge der griechis Etymologie, 5e édit., Leipzig, 1879, p. iiôO ; >t-Bandbuchder griechischen Etymologie, Leipzig, ! ’» !, t. u. p. 210. Sur le sens étymologique et fondamental attribué par les Septante au vocable oùranos, voir II Sam., xxii, 8, et Philon d’Alexandrie, De mundi opificio, . édit Mangey, Londres. 1712, p. 8.

1. Sens physique. —

Dans le lanpage de la Bible, comme dans toutes les langues, le ciel si^nilie ordinairement les régions ultra-terrestres, soit le ciel atmosphérique, celui des nuages et des oiseaux. Gen., i, 9, 20, 26 ; vu. Il ; Ps. vin. 9 ; cxivn. 8 ; cxlmii. 1 ; Matth.. vi. 26 ; XVI, 1-3 ; xxiv, 30, soit le ciel sidéral. Gen., i, 14 ; n. 1 ; xv. ô ; Deut., i, 10 ;.1er., xxxiii. 22 ; Matth., xiiiv, 29 ; Mare., xiu. 25 ; Aci.. vu. 13 ; 1Kb.. xi, 12 ; Apoc. i. 13. Cest dans le ciel étoile, considéré comme un corps solide, ràqia’, inifEaiiii, firmamentum, que Jahveh manifeste plus spécialement ses attributs divins, sa puissance onté. Ps, xix, 2 7. [s., xi, 26, Les cieux sont parfois comparés a un voile, Ps. ciii, 2, à une tente qui abrite la terre, Is., xi.. 22, à un parquet de saphir, Exod., xxiv. 10. à une mer de cristal. Apoc., IV, 6. Autant de poétiques in. de métaphores orientales, qui n’engagent en rien les théories cosmogoniques des Hébreux. Cf. Schenkel, Uibellcricon, Leipzig, 1871, t. iii, p

2. Sens métaphorique.

Le même terme désigne parfois dans l’Écriture les étres spirituels, habitants des cieux. spécialement le monde angélique, Ps. XCYt, 6j Il Mach.. ii, : *7 ; Luc, x. 7. Apoc., win. 20. ou Dieu lui-même. Dan., iv. 23. dans le texte chaldafque ; Matth., xxi. 25 ; Luc, xv, IS ; Joa., m. 27. i En ce sens l’expression rabbinique dans : e basileia ton ouranon est employée dans Matth., iii. 2 ; iv. 17. v. 3. pour signifier le royaume de Dieu réalisé sur terre par la prédication et par la loi et qui aura son achèvement dans la jouissance intuitive de la divinité. Cf. Kaulen, art. Himmel,

Kirchenlexikon, 2e édit, Fribourg-en-Brisgau, 1888, t. v, col. 2112.

3. Sens theologique.

Chez les peuples de l’antiquité, même en dehors de la civilisation grecque, le ciel a été considéré parfois comme le séjour spécial de la divinité et des esprits supérieurs. Cf. Aristote, De cselo, il, 3 ; De mundo, 2, Opéra, édit. Didot, t. il, p. 392, 628. Mais jamais cette pensée n’a rencontré un développement aussi étendu et profond que dans la nation juive : elle se déroule presque à chaque page des Livres saints. L’habitation de Jahveh est dans les cieux. Ps. ii, 4 ; Job, xx, 12 ; Matth., v, 16 ; vi, 9, 14 ; Rom., i, 18 ; c’est là qu’il réside comme dans un sanctuaire, Ps. xi, 4 ; Mich., i, 2 ; Hab., ii, 20 ; Apoc., xi, 19 ; xv, 5, ou dans un palais. Heb., Vin, 1. Le ciel est son trône. Ps. xi, 4 ; xx, 7 ; Is., lxvi, 1 ; Ezech., i, 1 ; Matth., v, 34 ; Act., vu, 49. C’est de là qu’il descend sur terre, Gen., xi, 5 ; Ps. xviii, 10 ; Dan., vii, 9, 13, ou qu’il fait entendre sa voix. Matth., iii, 17 ; Joa., xii, 28 ; II Pet., i, 18. Son esprit vient du ciel. Matth., iii, 14 ; Act., il, 2 ; I Pet., i, 12. C’est au ciel qu’il exauce les prières et qu’il pardonne. I Reg., viii, 30 ; Neh., ix, 27 ; xi, 6 ; xvi, 19 ; XVIII, 18 ; Luc, xi, 13. Dans cette demeure sont aussi réunis les anges, auprès de Dieu. Job, i, 6 ; ii, l ; Matth., xvi, 27 ; xviii, 10 ; Gal., I, 8. Cf. Cremer, art. Himmel, dans Realencyclopàdic fur protestantische Théologie und Kïrche, 3e édit., Leipzig, 1900, t. VIII, p. 80.

Existence du ciel.

1. Ancien Testament.

Le Pentateuque nous offre la première idée, bien indécise encore et bien lointaine, du ciel promis aux élus. Des justes aimés de Dieu pendant leur vie, il est dit, dans une formule solennelle, que la mort les réunit à leurs pères, à leur peuple. Gen., xxv, 8, 17 ; xxxv, 29 ; xlix, 29-33 ; Num., xx, 24 ; xxvii, 13 ; Deut., xxxii, 50. Jacob considère son cxislence terrestre comme un pèlerinage. Gen., xlvii, 9 ; cf. xvii, 8 ; Exode, vi, 4 ; Lev., v, 24. Aux âmes justes réunies dans le scheol, les promesses messianiques ne sont pas retirées, car Dieu reste pour elle, dans le trépas, le Dieu favorable et bénissant, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Gen., xxvi, 24 ; XXVHI, 13 ; xlvi, 1, 3 ; Exod., iii, 6 ; iv, 5. Jacob avant sa mort s’attache fermement au salut du Seigneur. Gen., xlix, 18. Et l’espérance d’une vie future est évoquée, pour ce peuple saint endormi dans la mort, par cette pensée de la puissance d’un Dieu qui est « le Dieu de la vie de toute chair ». Num., XVI, 22. Le Seigneur lui-même accentue cette pensée : « C’est moi qui fais mourir et c’est moi qui vivilie. » Deut., XXXII, 39. De là l’expression de « Dieu vivant » appliquée à Jahveh. Jos., iii, 10. Il est le Dieu qui « donne la mort et la vie », qui « conduit au scheol et en ramène ». I Reg., Il, 6 ; IV Reg., v, 7. Cf. Atzberger, Die clirislliche Eschatologie in den Stadien ihrer Ujjenbarung im Allen und Neuen Testamente, Fribourg-en-Iîrisgau, 1890, p. 30-36, 39 sq.

L’idée d’une délivrance par le Christ apparaît nettement avec David dans les psaumes messianiques. Ps. il, xxi, xuv, lxxi, cix. A cette rédemption les trépassés auront une part effective et personnelle. Ps. xv, 10, 11. Déjà brille l’espoir des délices éternelles, lbid., [2 ; cf. xvi, 16 ; xlviii, 15 sq. ; LXXII, 24. Job chante à son tour son espérance immortelle, xix, 25-27, et la protection qui le suivra au tombeau, xiv, 13-25. Cf. Ilontheim, Bemerkungen : « lob, xix, dans Zeitschrift fur katholUche Théologie, Inspruck, 1898, t. XXII, p. 719-756 ; Lesêtre, Commentaire sur Job, Paris. 1892, p. 129. Une attente analogue se manifeste dans les Proverbes, x, 30 ; xi, 7. avec l’espoir des derniers jours, xxiii, 18 ; XXIV, 14, et l’Ecclésiaste s’en inspire également, iii, 17 ; xi, 9 ; xii, 7 ; cf. iii, 2, dans le texte hébraïque. Voir Motais, L’Ecclésiaste, Paris, 1883, p. 116-118 ; Gietmann, Comment, in Ecclesiasten, Paris, 1890, p. 321.

Avec les prophètes les idées eschatologiqnes se développent, mais sous les traits encore obscurs du sjmbole.

DICT. DE THÉOL. CATIIOL.

L’annonce du salut qui est proche, Is., lvi, 1, 6, 8 ; lix, 17 ; Hab., iii, 8, laisse entrevoir, à la suite d’un jugement divin et du grand jour du Seigneur, Is., il, 12 ; xxi v, 21-23 ; xxxiv, 1-4 ; lxvi, 15-18 ; Ezech., xiii, 5 ; xxx, 3 ; Joël, iii, 1 sq. ; Abd., 15, 16, 21 ; Zach., IX, 16 ; XIV, 4, 6, 9, la réunion finale et éternelle du peuple de Dieu. Is., xxvii, 13 ; xlv, 5-7 ; Jer., xxiii, 3-8 ; Bar., iv, 18-37 ; v, 5-9. Le Seigneur sera lui-même à la tête de son peuple. Is., xi, 15 sq. ; xiv, 2 ; xxxv, 1 sq. ; xl, 1-11 ; Jer., xxxi, 9-21 ; Zach., x, 11 ; Mich., ii, 13. Dans la Jérusalem nouvelle aux fondements de saphir et aux murailles de rubis, Is., liv, Il sq., habitera le Seigneur, Is., xii, 6 ; Ezech., xliii, 2, 4, 7 ; et sur la montagne sainte il dressera pour toutes les nations un festin somptueux. Is., xxv, 6 ; cf. Ezech., xxxvii, 26, 28 ; xliii, 2, 4, 7 ; xlviii, 35 ; Jer., xxx, 18 ; xxxi, 40 ; Soph., iii, 16 sq. ; Zach., ii, 3-10. Ce sera vraiment le peuple de Dieu, pur de tout contact avec les pécheurs, Ezech., xxxiv, 17, 20 sq. ; Soph., I, 2-18 ; Zach., xiii, 2-9, le peuple des justes et des saints. Is., i, 26-28 ; xxix, 20-23 ; Ezech., xi, 17-21 ; Daniel, vii, 22. Les cieux et la terre seront renouvelés. Is., lxv, 17 ; lxvi, 22 ; Zach., xiv, 6 sq. Et la joie des élus sera éternelle. Is., xxxv, 10 ; li, 3 ; lv, 11 ; lxi, 7 ; Amos, ix, 15 ; Jer., xxxi, 38, 40 ; xxxii, 40 ; Ezech., xvi, 60 ; xxxvii, 25 sq. ; Bar., ii, 34 ; Dan., ii, 41 ; vii, 14, 18, 27. Cf. Knabenbauer, Comment, in Isaiam prophetam, Paris, 1887, t. I, p. 468-471 ; t. il, p. 490-497 ; in Ezechielem prophetam, Paris, 1890, p. 170-171 ; Meignan, Les derniers prophètes d’Israël, Paris, 1894, p. 497-502.

Discrètement évoquée par l’Ecclésiastique avec la pensée de la vie éternelle, xxiv, 31, du livre de vie, ibid., 32, des bénédictions réservées aux justes à l’heure de leur mort, i, 13 ; xi, 28 sq., xviii, 24, au jour de la vision de Dieu, vi, 23, l’expectative d’une survie heureuse est nettement énoncée par la Sagesse. Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, hors des atteintes de la mort ; elles sont en paix, riches des espérances de l’immortalité, m, 1-4 ; xv, 3. L’homme est fait pour l’immortalité, È7 ; ’àcpG3{ ; <71a, il, 23. Quand pour les justes viendra la récompense, au grand jour du jugement de Dieu, on les verra resplendissants comme la flamme ; l’abondance et la paix sont aux élus, iii, 5-9. Éternellement ils habiteront dans le royaume de gloire, dans le temple du Seigneur, auprès de Dieu, et couronnés de sa main, iii, li ; v, 16 sq. ; vi, 21. Le temple de Salomon n’est que l’emblème du tabernacle saint préparé par Dieu des le commencement du monde, ix, 8. Cf. Tob., ii, 18 ; xii, 9 ; Il Mach., vii, 9. Les livres deutérocanoniques fournissent ainsi la transition entre les données primitives de l’Ancien Testament et la doctrine évangélique du ciel. Cf. Atzberger, op. cit., p. 96-110 ; Lesêtre, L’Ecclésiastique, Paris, 1896, p. 23-24 ; Le livre de la Sagesse, Paris, 1896, p. 21-22 ; Knabenbauer, Comment, in Ecclesiasticum, Paris, 1902, p. 95-96, 150-152 ; André, Les apocryphes de l’Ancien Testament, Florence, 1903, p. 100-103, 316-317.

2. Nouveau Testament.

L’existence d’un séjour ultra-terrestre où les justes jouiront en commun de l’éternelle récompense est un des plus ordinaires enseignements de la prédication du Christ et des apôtres. C’est par l’annonce prochaine du royaume des cieux, r) (îaffO.eia x<ov oùpavtôv, que JeanBaptiste inaugure sa mission de précurseur et Jésus son ministère public. Matth., ni, 2 ; iv, 7 ; Marc, i, 15. Fondé sur la terre au premier avènement du Christ, Matth., xi, 11-12 ; XII, 28 ; xvi, 19 ; Luc, xvi, 16, ce royaume est d’un autre ordre que les royaumes de ce monde, oJ -x-jtt, ; rf, ; xTigiwt, lleb., i., 11 ; il n’aura son achèvement que dans l’éternité, la parousie et le jugement final. Matth., XIII, -7 ; xxv, 24. Seuls les justes en feront partie, I Cor., VI, 9 10 ; Rom., v, 17 ; Eph., v, 3-5 ; ils régneront avec Jésus Christ, ffV|rfo « rtX « vffopgv, H Tim., II, 12, et seront heu II. - 78

i » 477

C [EL

JiTS

rem dana la pais et lea loii di l’Esprit-Saint Rom., iv, 17. La récompene qui doui eel promise en même lempa que ce royaume est dam lea cieux. Matth., v. 3, 18 ; vi, 20 ; xix, -II eel au ciel que ae trouvent lea 1 1. ii- iii, ; biens, iu salut. Mare., x. i.

Luc, kii, 33 ; II Coi 1. Phil., m. 20. Le ciel est le bol de i" i ol., i- ">. l’héril ilnta,

c (, l.. i. 12 ; l Pet., i. i ; le rendez-vous devrais discii de Ii sus-Christ, car déjà leurs noms aonl in-crits dana les cieux. Luc, x, 20. Après sa ie mortelle et sa résurrection, i<- Christ est monté au ciel, A et., i, 11, qui est maintenant bb demeure, M tth., xxiv, 30 ; Rph., i, 20 ; Col., iii, 1 ; Heb., ix, 24 ; il habite au pluhaut dea cieux, ùtyik6npoi tflv oùpavûv, Heb., vii, 26 ; ô : Or t "/-Jiù> ; rov< oùpavo4(< Heb., IV, IV. Là aussi, et avec lui, sont les arides, serviteurs du Christ, Luc, II, 15 ; Eph., i, 21, et les âmes saintes parvenues au terme. Joa., xiv. 2-3 ; I Thess., iv, 17 : Phil., i. 23 ; Heb., xii. 23. Le eiel est la patrie des Bainte, Heb., xi. 16, la demeure <i<gloire qui nous réunira, Il Cor., v. 1-2, où face à face nous contemplerons Dieu éternellement. I Joa., iii, 2 ; Apoc, xxii, i. Les élus deviendront comme des ai. Marc, xii, 25, en société et en communication intime avec Dieu, Apoc, xxi, 3-4 ; et Dieu lui-mërne sera l’éternelle lumière de cette nouvelle Jérusalem, de la cité sainte. Apoc, xxi, 2, 10 ; x.x, 5.

S. Croyances juives. — Des enseignements tirés des livres canoniques, il n’est pas superllu de rapprocher les renseignements fournis par la littérature profane des Juifs sur l’état des croyances populaires aux derniers temps de la Synagogue. L’idée du ciel est très précise, aussi bien parmi les hellénisants que chez les palestiniens. Philon d’Alexandrie signale en toute clarté, comme récompense du juste, la vue de Dieu, fsf’a ; ÊÇafpetov 8pa « {©eov, la vie bienheureuse en Dieu, Kjt » )v ï-i BeûÇcoV EÙfiaqiova, la possession du ciel, ovpotvbv |ièv erraOû, avec la société du peuple de Dieu devenu l’égal des anges, 7Tço<JT : ’J : Ta’. tû <->£oô Xotû iVo ; àyyé’Koii yeYOVc&cPhilon, De prsemio et pœna, G, Opéra, édit. Mangey, Londres, 1743, t. il, p. 4 1 i ; Deeoquud deterius potiori imidiatur, 1 1, ibid., t. i, p. 200 ; De profugis, 12, ibid., p. 555 ; De sacri/iciis Abêtis et Caini, 2. ibid., p. 161 ; cf. Quod a Deo millantur somnia, ibid., p. 642 ; Qui » renmi divinarum hères, 57, ibid., p. 514. Animé de cette même pensée du ciel, Josèphe exhortait ses soldats à ne point se donner la mort, mais à se rendre plutôt à l’ennemi, afin de ne pas devenir indignes par le suicide de la récompense des saints, ^ûpov oùpavoû /a/oJdïi-rbv àYiiô~.x->rtDe bello judaico, 1. III. c. VIII, n. 5, édit. Didot, Paris, 1865, p. 170 ; cꝟ. t. VII, c. viii, n. 7, ibid., p. 328.

Les apocryphes n’hésitent pas à produire parfois des détails circonstanciés, romanesques ou symboliques, à peindre la félicité du ciel sous des couleurs de rêve qui ont longtemps charmé les imaginations et qui se retrouvent encore dans les descriptions des Pères de l’Église, bien après l’ère apostolique. Mais ils s’accordent général

  • ment à placer hors de la terre la félicité des élus.

Hénoch, sur sa nuée soulevée par le vent, arrive aux frontières du ciel. C’est là qu’il voit la demeure des saints et le séjour des anges. Hénoch, xxxix. i, dans le Dictionnaire des apocryphes de Migne, Paris, 1856, t. i. col. ï 41). « Les élus du ciel ont dans le ciel leur demeure, t xv, 8. Lods, Le livre d’Bénoch, Paris. 1892, p. 81. L’Assomption de Moïse, par son contenu comme par son titre même, reproduit cette conception. Cf. Ceriani, Monunienta sucra et profana, Milan. 1861, t. i, faSC. I. p. 57. C’est au paradis. IV Esd., vil, 42 ; Mil. 53, (Mie les saints goûteront les délices du siècle futur.

m. (-/). lit., t. i. r.isc. "2. p. 111, IL). Mais ce paradis, planté par Dieu « avant que la terre fut créée l, lll. I’. est situé dans les régions du eiel. IV. 7. C.eriani. i/)iiL,

p. 99-100. Cf. Apocalypse <<c Baruch, 51. ibid., p. 86.

Les caractères principaux de ce séjour céleste se retrou


nvivi ont en société intime ii, i,

..L. cit., p. 70, Ifigni

lis verront de leurs yeux l’auteur de leur -al ut. l v i

ni. i">. Ceriani, "L. cit., t. i. I Us seront

semblables aui inverseront avec eui // /

xxxtx, ’t. Migne, ibid., p. 149 ; Api

.".I. Ceriani, <<P<it., p. 88. l nsembli

les saints, apparebit multitudo 01 limu ! m

uno eastu untuaanimt, Apocal

riani, ibid., p. 80, et ton-, resplendissants de lamii : de gloire, jouissant d< - di lices de la vie bienhenn

loueront éternellement le Seigneur dans cette demeure dila paix. Hénoch, xvii. 8 ; i. 8 ; xx. 5. 6 ; i.xi. 15 ; xxiix, 4, 7, Lods. ojj. cit., p. 87. 70 ; Migne, op. cit., col. iiii. 449 ; cf. Stapfer, La idées re Palestine

à l’époque de Jésus-Christ, Paris, 1886, p. 136 sq. ; liouriant. Fragments grecs du livre à" Hénoch, dam - Mémoires publiés par tes membres de la mission ai. logique française au Caire, 1892. t. ix. fasc. 1, p. 93110 ; IV Esd., vin. 53-53 ; vu. riani, op. cit.,

p. 113-114, 111 ; Apocalypse de Baruch, 30. 51, 85. Ceriani, ibid., p. 80, 86, 98 ; cf. Schûrer, Gesehichte des jïidischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi, Le.. 1898, t. in. p. 213-222.

Huant à la littérature rabbinique, elle se complaît dans les détails incon-istants, futiles, déconcertants. Ou y voit, par exemple, que le juste brillera dans les cieux 342 fois plus que le soleil. Targum de Jonathan, sur II Sam., xxiii, 4. cité- par Stapfer, op. cit., p. 155. Mais il est inutile de lui demander sur les croyances eschatologiques du peuple juif des documents dont l’histoire des idées religieuses puisse bénéficier. Aussi doit-on reconnaître que M. Israël Lévi n’a point poussé à l’outrance l’expression de la vérité en formulant sur elle ce sévère jugement : C’est un véritable chaos que l’ensemble des doctrines talmudiques sur la vie d’outretombe, les conceptions les plus disparates se heurtent et se concilient, on ne sait par quel miracle ». Revue des études juives, Paris. 1893, t. xxv. p. 1.

II. Doctrine traditionneu.k. — Certains évangélistes pour qui la notion de l’au-delà implique seulement pour les justes l’immortalité bienheureuse, indépendamment de toute condition commune de vie et de séjour, se refusent à reconnaître comme une tradition spécifiquement chrétienne la doctrine catholique du ciel. Dans la conception des Hébreux comme dans celle de ] et de ses contemporains, le ciel n’est nullement em comme le séjour des justes ou des croyants immédiatement après leur mort, aussi peu qu’après leur résurrection. Cette opinion aujourd’hui presque universelle est une grave erreur, n’ayant aucun fondement scripturaire et qui ne règne dans l’Église que depuis Origéne et ses successeurs, i Wabnitz, art. Ciel, dans Y Encyclopédie des sciences religieuses, Paris, 1878, t. ni. p. 182. Il suffit d’une étude sommaire des documents et monuments de l’antiquité chrétienne pour rendre sensible I de cette assertion.

Pères de l’Église.

1. Période antétncéettne.

La Doctrine des apôtres se contente, en rappelant les liens qui nous unissent au Père céleste mu. 2. d’évoquer au de la de ce monde qui passe, la pensée du monde futur où Dieu sera éternellement glorifié, x. 6.’EXMtm. xii T.xçi’i.’Ji-io ô x6<T|j.o ; o-Lto ;. Funk. Dit’apostolUclien Vâter, dans Sammlung ausgewaldter Kirchen-utid Dogmengeschichtlichen Quellenschriften de Kr Tubingue. 1901, p. 5-6. Mais i’Epitrede Bama ces indications. Le monde futur est celui du salut, de la sainteté et de l’amour. 1. I ; x. 11. Funk, Patres apostolici, Tubingue, 1883, 1. 1. p.8, 31. Aux justes, héritiers des promesses, il sera donné de voir le Christ et d être en société avec lui dans son royaume, vu. 11. Ibid., p 21. C’est parleurs œuvres qu’ils arriveront au séjour

qui leur est fixé, èitl tôv (àpuT^Évov t<5teov, xix, 1. Ibid., p. 52. Saint Clément de Rome insiste sur le bonheur incommensurable que Dieu réserve aux élus par le Christ et dont lui seul connaît la grandeur et la beauté. I Cor., xxxiv, 7, 8 ; xxxv, 2, 3 ; L, 5-7, Funk, op. cit., p. 102, 104, 124. Ceux qui meurent dans la charité posséderont la demeure des saints, yôipov e’J<te6<ôv, L, 3. Ibid., p. 124. C’est dans ce séjour de la gloire que Pierre et Paul sont entrés par leur martyre, eîç tôv Ôçei-XôfjLEvov t6tiov tt|Ç 8<5|r ( ç, eiç tôv âyiov tôtcov èitopsûÔ"/), V, 4, 7. Ibid., p. 68. Heureux les prêtres qui ont mérité la plénitude du salut ; ils n’ont pas à craindre d’être privés de la place qui leur est assignée, àrcô xoO l8pu(iivou aÙTOî ; xô-ko-u, xliv, 5. Ibid., p. 116 ; cf. II Cor., i, 2 ; vi, 3-7 ; xi, 7 ; xiv, 5 ; xix, 4 ; xx, 2, ibid., p. 144, 150, 158, 162, 168.

Le Pasteur d’Hermas a vu le ciel s’ouvrir. Rhode, du haut des cieux, lui apparaît et le salue : c’est le séjour où elle a été reçue, àvsX^tpOrjv. Vis., i, 1, 4-5 ; 2, 1, Funk, op. cit., p. 336, 328. Les justes qui auront persévéré jusqu’à la mort au service du Christ passeront ainsi dans le séjour des anges, ô TÔ7to ; ocjtcùv jj.ETa tûv àyyiXuyy intiv, Simil., ix, 27, 3 ; Vis., il, 7, ibid., p. 346, 548, et ils habiteront avec le Fils de Dieu, Simil., ix, 24, 4, ibid., p. 542, et ils seront bienheureux. Vis., ii, 2, 7 ; Simil., ix, 29, 3, ibid., p. 346, 456 ; cf. Vis., i, 1, 8 ; iii, 8, 4 ; Mand., viii, 9, ibid., p. 336, 368, 414. Une grande pensée anime tous les écrits de saint Ignace d’Antioche, celle de la possession de Dieu, 0eoO È7rirj-/_Etv. Ad Rom., iv, 1 ; Ad Eph., x, 1 ; Ad Smyr., ix, 2, Funk, op. cit., p. 216, 180, 242. Cette jouissance de Dieu, nous l’aurons dans le Christ, qui commande au ciel et à la terre. Ad Magn., I, 2 ; Ad Eph., XIII, 2, ibid., p. 192, 182. Aussi est-ce une belle chose de quitter la terre pour monter vers Dieu, xaXôv tô ôûvai ôttô xd<r ; xo’j eiç 0eo’v, c’va siçautôv àva-ret’Xd), et de participer à la pure lumière, xaôapôv çû ; Xaêetv, dans le lieu qui nous est assigné, e !  ; tôv "Siov xÔTtov. Ad Boni., Il, 2 ; vi, 2 ;.Ad Magn., v, 1, ifcid., p. 214, 220, 194.

Ces penâ’ées sont également celles de saint Polycarpe. Lui aussi attend la récompense promise aux martyrs, la réunion avec le Christ dans le séjour qui leur est dû, sic tôv 6çei), 6|xsvov swtoïç tôtiov, Ttapà tiô xvpi<o. Ad PliiL, IX, 2, Funk, ibid., p. 276. Il parle du bonheur et de la gloire de Paul, ni, 2, ibid., p. 270, et rappelle aux croyants que le Christ règne sur le ciel comme sur la terre, à la droite de Dieu, et que nous régnerons avec lui, oufj.ëa<jiXeij<70|j.£v « Ùtû, II, 1 ; v, 2. Ibid., p. 268, 272. Plus explicite encore VÉpitre à Diogm’te. Le ciel est nettement désigné comme le lieu de la récompense incorruptible, t/|v Èv oùpavoîç àçOapai’av, vi, 8. Funk, op. cit., p. 320. C’est au ciel, séjour de la divinité que règne le Christ sur tout l’univers, vii, 2, ibid., p. 320, et ce royaume céleste, il l’a promis et il le donnera à ceux qui l’aiment, ttjv èv oiipavû (ïa<jiXetav È71ï]vYEiXaTO xoù Soxjei toi ; àyznrfiatT’.v ajtôv, x, 2. Ibid., p. 326. Aussi les chrétiens ne sont pas de ce monde : étrangers en quelque sorte dans leur propre patrie, ils sont les citoyens du ciel, iv oùpavo) TroXiTE-JovTac, vi, 3 ; v, 5, 9. Ibid., p. 318, 316.

Tel est le caractéristique témoignage des Pères apostoliques transmettant dans ses éléments essentiels la doctrine de l’Église primitive sur le séjour de- ; élus. Si l’erreur millénariste, accueillie déjà dans VEpitre de Barnabe, retrouve chez les premiers apologistes une faveur nouvelle, cette fantaisie eschatologique n’entame en rien le fond même de la question : quel que soit le délai apporté à l’entrée des justes dans le rovaume des cieux, le ciel reste toujours, même pour les millénaristes, le séjour éternel, exclusif en commun, des bienheureux. Lorsque saint Justin recommande aux fidèles de ne pas croire ceux qui affirment que l’âme monte au ciel après la mort, il ne met point en cause l’existence du ciel : il la souligne, au contraire. Dans sa pensée, comme dans celle des adversaires qu’il combat, l’entrée des justes

dans la gloire éternelle était conditionnée par la résurrection, et à ce point de vue purement subjectif l’aflïrmation de l’une impliquait la négation de l’autre, dès que la question se posait de l’état des âmes immédiatement après la mort. C’est en ce sens que saint Justin se prononce contre l’admission au ciel de l’âme séparée du corps, â|ia tù> airoOv^sxEiv avaXatxêâveuôaie ! ç tôv ovpavôv. Dial. cum Tryph., 80, P. G., t. vi, col. 666 ; Otto, Corpus apologelarum christianorum sœculi secundi, Iéna, 1877, t. i, p. 290. Mais ce n’est là qu’un délai : le ciel, pour être différé, n’en est pas moins le ciel. Au reste, sur l’ensemble du sujet, la pensée habituelle de saint Justin n’offre rien de défaillant ni d’obscur. Un passage du Tlepi àva<TTa<T£(b( ;, 7, nous montre le Christ habitant corporellement dans les cieux afin de nous enseigner que là aussi, près de lui, sera notre habitation. P. Cf., t. vi, col. 1589 ; Otto, ibid., t. il, p. 244. C’est au roi du ciel que le martyr Lucius espère se réunir, repôç tôv rcaTÉpa xai PaaiXia twv oùpavàiv uopeuéaQac. Apol., II, 2, ibid., col. 448 ; Otto, ibid., t. i, p. 202. Partout les chrétiens vertueux sont persuadés qu’ils trouveront auprès de Dieu, en société avec lui, la fin de leurs maux, èv aTraâsi’a (T-jYysvédôat tw 0Eà>, et c’est le Dieu qui réside par de la les mondes, plus haut que le firmament, tiô ÛTtEp xôcfiov 01(V), èv toî ; Û7rEpoupavc’oiç. Apol., II, 1 ; Dial. cum Tryph., 56, ibid., col. 441, 612 ; Otto, ibid., t. i a, p. 196 ; t. i b, p. 198. Tatien parle aussi d’un ciel situé au delà du ciel visible, où règne sans succession un jour qui n’a point de déclin, où resplendit une lumière inaccessible aux hommes d’ici-bas. Il s’appuie sur l’autorité des prophètes pour émettre cette doctrine et pour affirmer que l’esprit recevra un jour le revêtement céleste, qui fera disparaître toutes les apparences de notre mortalité, tô oupàviov ÈTTÉvS’jfj.oc Tr, ç ôvyjtôv/jtoç. Orat. adversus Grxcos, 20, P. G., t. vi, col. 852.

Il est assez difficile de concilier entre elles les idées incidemment émises par saint Théophile d’Antioche sur le paradis terrestre, sur le paradis des élus et sur le ciel. Ad Autol., ii, 24, 26, 36, P. G., t. vi, col. 1089, 1093, 1116 ; Otto, Corpus apologelarum, Iéna, 1861, t. viii, p. 120-122, 124, 174. Le passage le plus clair est celui qui affirme l’existence d’un ciel invisible distinct du firmament et créé par Dieu au premier jour, É-ipo-j o-jpavoû to0 àôpaTou t|(j.ïv ovtoç, ii, 13. P. G., ibid., col. 1073 ; Otto, ibid., p. 96. Mais il est impossible à la critique de décider si le paradis des (’lus est identifié avec le paradis terrestre ou avec le ciel. Cf. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vomicânischen Zeit, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 553, 598.

Dans saint Irénée se retrouvent toutes les données de la tradition catholique.il est vrai que lui aussi distingue le ciel du paradis et de la cité sainte. Cont. hær., t. V, c. xxxvi, n. 1, P. G., t. vii, col. 1122 ; cꝟ. t. V, c. v, n. 1, ibid., col. 1135. Mais cette distinction représente surtout une inégalité de jouissance dans la possession d’une récompense, en raison de l’inégalité des mérites. Car tous les justes, du moins après leur résurrection, jouiront de la vue du Christ, 7tavTay_oû yàp ô Ewrrip ôpaOrj(têtoci, et le Christ est dans les cieux. Cont. hær., I. V, c. xxxvi, n. 1 ; t. III, c. XII, n. 3, ibid., col. 1122, 895 ; cꝟ. t. V, c. xxxi, n. 2 ; t. IV, c. xxxiii. n. 13 ; t. III, C. XII, n. 9, ibid., col. 1209, 1082, 902. Les élus jouiront également de la vue de Dieu, eXe-jtôvt : * ! sic Tr, v &|/iv toû 0eoO, t. V, c. xxxi, n. 2 ; t. III, c. xii, n. 3, ibid., col. 1209, 895 ; ils posséderont l’immortalité par Jésus-Christ qui est la paix des âmes et leur réconfort, et l’on verra briller la gloire du Père, après le renouvellement des mondes, dans la cité de Dieu, I. V, c. XXXV, n. 2 ; I. 111, c. xvi, n. 4. Ibid., col. 1220-1221, 924. Nous n’avons qu’à rapprocher de ces données les vuos eschatologiques de saint Ilippolyte ; le disciple reproduit fidèlement le maître. Le Christ nous a ouvert les cieux, où il est monté le premier, aOrô ; itpûiTo ; e’i ; oùpocvoù ; àva2-181

CIEL

Serm. foi Eleanam et Annam, r G., t.. col édit. Bonwetsch 1 1 Ai lu li Du « > hriitliehen

Sehriftileller, Liepzig, 1897, t, i. p. 122- Dani le royaume du Christ son) prophi ti i, le « martyr »,

les apôtres, el i eal au ciel que l’on reçoit la couronm de vie impérissable, àç8apff(a< ctitox (ucvov’, '<.. tv toî ; oùpa De Antichritto, 91, 50, P. », t. -.

col. 752, 780 ; édit. Bonwetsch et Achelis, p. 20, 39. Le Christ est l’arbre de vie ; ceui qui désirent goûter cette vie, en jouiront éternellement devant la (ace de Dien, avec Vdam et tous les justes. Fragmenta foi Provi J’'.., t. x. col. 820 ; édit. Bonwetsch et Achelis, p. 163. Quand les traditions éparses des premiers âges commencent à Be synthétiser en un agrégat succinct di tri nés, l’école catéchétique d’Alexandrie n’a que peu de choses à surajouter à ces données substantielles qu’elle contribuera beaucoup à développer. Tour Clément d’Alexandrie, la récompense des justes réside dans le ciel, qui est notre royaume et notre héritage, p.fo60v Jjulv (taatXefav o.ûpctvûv, xXï)povo[i. : av oûpav&v. Coh. ad gent., c. i, P. G., t. viii, col. 60, 65 ; cf. Pœd., iii, 7, P. G., t. ix. col. 608-609 ; édit. Stihlin, Leipzig, 1905. p. 258260. Aux élus est réservée la vision de Dieu, Qeô ; êno-TtreÛETai, Coh. ad gentes, c. i ; Strom., v, 1, P. G., t. vin. col. 65 ; t. IX, col. 17, et cette contemplation divine leur vient du Christ. Coll. a<l g<’nt., c. I, P. G., t. vin. col. 68. Tous les saints sont réunis au ciel où habitent les anges, Pœd., ii, 12 ; Strom., vii, 2, P. G., t. ix, col. 541 ; t. viii, col. 408 ; sur eux règne le Christ, Strom., vu, 10, P. G., t. ix, col. 480, et ils régnent avec lui, l’sed., ni, 7 ; Coh. ad gent., c. i, P. G., t. ix, col. 608 ; t. viii, col. 60. Le ciel est décrit comme le séjour de l’éternel repos en Dieu, r t defôtoc v/iwavan êv xâ 9eû, Pœd., i, 13, P. G., t. ix, col. 373, de la vie véritable, tt, ; ovt(o ; oïvi, ; Çcor, ;, et de la gloire, Strom., IV, 7, P. G., t. vin. col. 1255, un lieu de délices et d’infinie béatitude, Strom., v. 14 ; Pœd., i, 9, P. G., t. ix, col. 181 ; t. viii, col. 340 ; édit. St.hlin, p. 139 ; la patrie d’en haut, t7, ; avu nocTpfôo ;, Coh. ad gent., c. IX, P. G., t. viii, col. 193 ; Quis dires salretur, 3, P. G., t. ix, col. 608 ; édit. Barnard, Texts and studios, Cambridge, 1897, t. v, n. 2, p. i. Origène commence à soumettre à l’analyse et à la réflexion philosophiques ces croyances. Il convient que la conception et la description de ce monde invisible ne sont point chose aisée, De princ., t. II, c. iii, n. 6, P. G., t. xi, col. 193, et lui-même compliquera de graves erreurs ces difficultés. Toutefois son universalisme, en affirmant le salut de toute créature, ne l’ait point la part égale aux justes et aux pécheurs purifiés. C"iix-ci, dans le monde futur, posséderont la terre des vivants, tandis que les saints et les parfaits jouiront du royaume des cieux. De princ, t. II, c. ni, n. 7, ibid., col. 198. Jésus-Christ est monté au ciel pour nous ouvrir la demeure éternelle, où nous vivrons avec lui dans la claire vue de Dieu. De princ, t. II, c. xi. n. 6 ; I. I, c. vi, n. 2 ; De oratione, n. 11, P. G., t. xi. col. 24fi, 166, 449. Origène se demande où est le ciel. quelle en est la gloire et l’excellence. Il (’met l’opinion que le ciel pourrait bien n’être pas séparé du xoctuo :, tout en étant distinct du firmament, oùpavcrv ï-îç, o-/ r.xç, ’x xh (TTepécopa. Mais qui aura le dernier mot de ces choses De princ, I. U.c. m. n. (i ; Cont. Celsum, vii, 31, P. (’.. t. xi. col. 195, 1465 ; Koetschau, Origenes Werke, Leipzig. 1899, t. i, p. 182. Quoi qu’il eu soit, c’est un monde ultra-terrestre, et la constitution des corps glorieux leur permettra d’habiter ces régions supérieures et éthérées, êv eùDlpi k> : -v.- à’/ui-iç, u) aj-rvj t61toic>’Celsum, m. 12, P. <’.., t. xi. col. 973 ; édit. Koetschau, t. i. p. 240. Quant aux conditions générales de l’existence

dance monde futur dont nous n’avons ici lias que de

fuyants emblèmes, l’idéalisme d’Origène se contente de signaler l’1 caractère contemplatif de cette vie bienheureuse, oii brillera la vraie lumière, bX*)61vov ça> ;. Cutit.

31 P'’., t. XI, col. 1 165 ;.’dit Koetschau, t. n. p 182 nt. foi Matthmum tom xi P’i.,

t. un, col. 1321 ; /" P<"I. 5 /- /- ixxviii, 7, l’itra, AnaU J0 ; t. m. p. : V).

Préoccupé surtout de l’imminence des derniers temps el dei conséquences immédiates rattachées par la fantaisie des millénaristes a la ; parousie, Ter » lullien semble n’accorder qu une attenti la considération du ciel. Le réalisme d< prêtait d’ailleurs assez mal a une étude approfondit problèmes que soulève, en dehors du dogme, la pi : de l’au-delà, liais I ensemble de la doctrine catholique n’en est pas moins. ; ’, l’occasion, fermement i en magnifique langage. Dès les premières lignes de V Apologétique, e ciel apparaît connue la patrie et l’espoir de la i secte » persécutée. Seil te ni in territ agere, … tedem, tpem, gratiam, dignilalen cselis habere. Apologel., c. i, P. L., t. i. col. 200. C’est vers le ciel, séjour du Dieu vivant, que le chrétien tourne ses regards. Ad cœlum respicit. Novi enim tedem Dei vivi, c. xvii. ibid., col. 377. C’est au ciel que le Christ est monté après sa mort et nous y monterons un jour à sa suite. De anima, 55, P. /-., t. ii, col. 71J-71l : édit. Keillerscheid et Wissovva, dans le Corpus scriptorum eccletiasticorum latinorum, Vienne, 1890, t. xx a, p. 388-389 ; De res. carnit, c. xliii, P. L., ibid., col De oral., II. P. L.. ibid., col. 1166 ; édit. de Vienne, ibid., p. 187 : cf. d Aies. La théologie de TerluUien, Paris, 1905, p. 281, 146-448. Avec plus de force encore dans la pensée et une plénitude d’expression qui évoque à la fois tous les différents aspects du ciel, saint Cyprien ne cesse de rappeler, dans les sombres jours de la persécution, les rayonnantes espérances d’outre-tombe. Que la mort nous ravisse à la terre, à ce monde décevant, aussitôt nous serons transportés aux royaumes du ciel, dans le paradis. Epist. od Fortunot., c. xii, P. L., t. iv, col. 674 ; édit. llarlel, dans le Corpus scriptorum elatin. , Vienne, 1868, t. i, p. 317. Le Christ nous montre la voie, il nous ramené avec lui au ciel, et non seulement les martyrs, mais tous ceux qui suivront le Seigneur jusquau bout. Epist. oui Forlunal., ibid. ; Liber ad Demetrianum, c. xx, P. L., t. iv, col. 676 ; édit. Hartel, t. I, p. 365. Pour eux la récompense est immédiate : ni millenium ni délai. Xulli ]>atet cœlum, terra adhuc salra, ne dixerim clausa, avait ditTertullien, De anima, 55, P. I.., t. n. col. 744. Clauduntur in persecutionibus terra’, sed poter cœlum, répond avec autorité Cyprien, et tous seront réunis en un même lieu, in eodem loco r dans le royaume même du Christ, avec lui et avec Dieu. E)>ist. ad Forlunal., c. xii. xiii ; Liber ad Demetrianum, c. xxv. P. L., t. îv. col. 674, 676, 563 ; édit. Hartel, p. 345-346, 317, 370. Et quelles infinies jouissances, débordant nos propres désirs, et quelle gloire ! Voir Dieu et converser avec le Christ, et cela toujours, dans la patrie commune, au milieu de nos amis et de nos pre de tous les amis de Dieu ! Dans ce séjour de l’éternelle lumière, resplendissant de la clarté divine, heureux d’un inconcevable bonheur que rehaussera la joie intime de n’avoir point à le perdre, nous régnerons et notre règne, comme celui du Christ, sera un perpi luel triomphe. O dies ille i/ualis et quantus adreniet…. quæ erit gloria et quanta lœtitia admitti est Detmi video », lionoraii ett cum Christo Domino Deo tuo taiuti* ac lucis œternæ gavdium copias, … cum justis et Dei anucis in regno cœlorum data immortaliUUit voluptate gauderel. .. Cum claritas super nos Dei ful&erit, tam beat* erinuis et lœli dignatione Domini honorait. L îvi. ad Thibaritanos, P. L.. t. iv, col. X>7 ; Epist., i vin. édit. Hartel, t. l. p. 665 ; cf. De mortalilale c xi. I. /… t. iv, 601 : édit. Hartel, t. i. p. 313.

A cet expressif et éclatant témoignage de l’Eglise d’Afrique, le plus saillant aussi, ie toute la période anténicéenne, les témoignages subséquents d< s auli

n’ajouteront rien de particulièrement notable. Saint Grégoire le Thaumaturge accentue pourtant la pensée londamentale de l’union avec Dieu et les conséquences intimes qui doivent en résulter pour la nature humaine. En parlant de Marie, qu’il nomme la reine du ciel, regina cœlestis, et qu’il élève jusqu’au trône de la divinité, super cherubim juxla divinilalent sedct, il émet cette remarque, dont le développement donnera lieu plus tard à de magnifiques aperçus dans la théologie des Pères, que la nature de l’homme, par ce contact céleste avec Dieu, se trouve en quelque sorte déifiée. Christus… terrenas naturas adeo elevavit ut illas psene dei/tcaret. Sermo panegyricus in sanctam Dei genitricem et semper virginem Mariam, 4, dans Pitra, Analecla sacra, t. ; v, p. 407. La solidarité qui unit au plus étroit tous les habitants du ciel, le Christ, les anges et les saints, est mise également en vive lumière, et le ciel apparaît avec ses caractères traditionnels comme le séjour du bonheur dans une splendeur de gloire. Sermo panegyricus in honorent sancti Stephani, 2, Pitra, ibid., p. 409 ; cf. In Origenent oratio panegyrica, P. G., t. x, col. 1100 ; Koetschau, Z)es Gregorios Thaumaturgos Dankrede an Origenes, Fribourg-en-Brisgau, 1894, p. 37. "Victorin de Pettau se contente d’esquisser à grands traits la doctrine commune. Scholia in Apec., c. vi, 9 ; c. xxii, 16, .P. L. ; t. v, col. 329. Enfin saint Méthode d’Olympe met en relief la douce familiarité qui rapprochera de Dieu les élus comme des fils auprès de leur père, et qui fera des vierges un chœur à part, en société plus directe avec le Christ, tbv x°P ov x ° y/ àyi’ov aurai iwv TtapGÉvuv. Convivium décent virginum, t. VII, c. iii, P. G., t. xviii, col. 128. Il semble aussi placer le ciel dans le voisinage immédiat des étoiles, tt)v eôpav s’xe’v Triç « JwX’fe êv toî ; ovçavoïi ; xai nX^ffiâÇeiv -rot ; atrrpotç, t. VIII, c. X, ibid., col. 153. Cf. De res., 5, ibid., col. 312 ; Bonwetsch, Methodius von Olympus, Schriflen, Erlangen, t. I, p. 77.

2. Période postnicéenne.

La doctrine catholique du ciel est immuablement fixée dans ses lignes principales par les Pères anténicéens : tous sont unanimes à affirmer l’existence d’une vie ultra-terrestre commune à tous les bienheureux, dans un séjour particulier qui est le ciel. Çà et là commencent à se dégager les caractères distinctifs de ce séjour : c’est un lieu de lumière au sein de la divinité, de gloire avec le Christ à jamais régnant, de paix avec les justes unis par la douce charité. Le développement normal de la doctrine portera surtout dans la suite sur ces points secondaires ; et comme les problèmes de l’au-delà auront toujours le privilège de s’imposer à l’attention des penseurs et de tenir en éveil la curiosité des foules, il n’est pas étonnant de voir surgir dans l’esprit des plus grands docteurs de l’Église ou de l’École un certain nombre de questions insolubles qui ne pouvaient prêter qu’à des réponses inconsistantes, vaines, parfois naïves aussi, mais dont il serait superllu et tout aussi vain de s’émouvoir. La curiosité humaine pourra changer d’objet au cours des âges, elle ne changera point de nature. Surtout il convient de ne pas prêter à des hypothèses une valeur qu’elles ne revendiquent point, et suivant le mot d’un scolastique, habitué pourtant aux solutions ingénieuses ou faciles, il est certains dires des saints qu’il faut savoir interpréter sainement. Sunt aliqua tanctorum dicta sane interprelaudu. Oiel, Conimentarii in 1 Sent, libros, dist. XLV, q. I, Drescia, 1754, t. il, p. 523-524. D’autre part, il n’est pas non plus hors de propos de signaler, quand ils se présentent, ces documents d’ordre spécial qui intéressent à divers égards l’histoire de la pensée religieuse.

a) Eglise latine. — La théologie superficielle de Lactance pourrait servir, au besoin, de transition entre les tendances des deux époques, entre la période d’affirmation et la période de recherches. Tout en admettant encore le délai de la récompense finale jusqu’au jour de

la résurrection, Divin, institut., t. VII, c. xxi, P. L., t. vi, col. 802-803, elle met suffisamment en relief la nature des biens célestes, les joies de la présence de Dieu, la transformation de nos facultés adaptées aux conditions nouvelles de ce séjour de délices, de lumière et d’immortalité, qui sera notre royaume. In bonis csclestibus collocati… præsenti Deo gratias agent… quodeos ad regnunt vitamque perpétuant suscitarit. De resur. animse, c. XXIII, ibid., col. 806. Et transformabit Deus homines in siniililadineni angelorum, c. xxvi, ibid., col. 814. Cf. c. xxvii, col. 821. Déjà aussi des interrogations se posent sur l’état des élus dans ce monde tout autre, et Lactance note avec intérêt que le séjour du ciel ne fera rien oublier des choses de ce monde terrestre. Prioris vitse factorumque onmium memores erunt. De resur. animse, c. xxiii, ibid., col. 806. Saint Hilaire de Poitiers insiste également sur les propriétés nouvelles acquises dans la gloire céleste par notre nature corporelle. Tract, in Ps. rxxxviu, n. 22, P. L., t. ix, col. 804 ; édit. Hartel dans le Corpus scriptorunt ecclesiasticorum, Vienne, 1891, t. xxii, p. 759. Le ciel est le royaume du bonheur, où luira un jour éternel ; le Christ lui-même viendra nous introduire dans ce royaume fortuné. Custodiet introitum Dominus, in seternum illud et beatum regnum introducens. Tract, in Ps. cxx, n. 16, ibid., col. 660 ; édit. Hartel, p. 569-570. Mais il convient de remarquer que, pour saint Hilaire, l’entrée dans la gloire éternelle devait être différée jusqu’à la fin des temps et que le royaume de Dieu, ouvert aux hommes seulement après la résurrection, est distinct dans sa pensée du royaume du Christ où sont accueillies les Ames après la mort. Tract, in Ps. cxxxviii, n. 22 ; in Ps. il, n. 49, ibid., col. 801, 290 ; édit. Hartel, p. 759, 74. A remarquer aussi le curieux passage, évidemment motivé par les préoccupations populaires, où le saint évêque condescend à expliquer assez au long ce que sera la température du ciel, beata temperies, et répond à ceux qui interprétaient dans un sens littéral le verset du Ps. cxx Per diem sol nonuret te neque luna per noctent. Tract, in Ps. cxx, n. 16, ibid., col. 660 ; édit. Hartel, p. 569-570. Voir l’Introduction de dom Coustant aux œuvres de saint Hilaire, c. VI, P. L., t. ix, p. 95. La pensée saillante de saint Ambroise, dans sa doctrine sur le ciel, est assurément celle de l’union mystique des élus. A maintes reprises le ciel est décrit comme le lieu du repos, ad requiem supernam, De obt(u Theodosii oratio, n. 30, P. L., t. xvi, col. 1396 ; de la lumière éternelle, n. 32, ibid. ; de la gloire impérissable. Epist., xxii, de bono mortis, c. x, n. 47, P. L., t. xiv, col. 561. Mais toutes ces considérations secondaires n’offrent jamais le relief d’expression et l’insistance émue que met le saint docteur à dépeindre les rapports des élus entre eux et avec Dieu, le charme de leur commerce, la douce et sympathique charité qui les unit. Ce n’est plus seulement l’union avec Dieu, c’est l’adhésion à la divinité. In intelligibili secrelo tolus intentus atque adhærens Deo. De obilu Theodosii oratio, n. 29, P. L., t. xvi, col. 1394 ; cf. Epist., XXII, de bono mortis, c. xi, n. 48, P. L., t. xiv, col. 562. La joie de vivre avec le Christ pour n’en être jamais séparé n’est pas exprimée moins vivement. De obitu Theodosii, n. 31, P. L., t. xvi, col. 1396 ; Exposilio Evangelii secundum l.ucam, c. x, n. 12, P. L., t. xv, col. I187. Une idée nouvelle se dégage dans le traité De virginibus, t. II, c. il, n. 16-17, P. L., t. xvi, col. 211, c’est l’allégresse commune aux bienheureux et la grâce accueillante de Marie lorsqu’une nue monte de la terre au ciel. O quaulis Ma (Maria) virginibus occurrel ! Cette pensée se retrouve en plusieurs autres pass.i Gratien vient lui-même à la rencontre de son frère Valenlinicn pour l’introduire dans le séjour de la félicité, in propriam mansionem ; un cortège spécial d’âmes saintes les accompagne ; les anges et tous les (’lus 248£

CIEL

prennent part à leur joie. De ! I Valentinia lalio, ii. 71, 77. P. L., t. xvi, col, 1379 1381, G ua bonhi ur tout particnlii r di con av< c li s. unis dn ciel dani la paix profonde, l'.mm requiet… emleetibue comortiii req anctorum. De obitv

H dotii orat 12, P. / t. xvi. col. L395-1396

Cf, De intlittUione Virginie, c. xvii, n. 113, ibid., col. 333.

s. mit Ji i in. insii i' < gali ment sur cette pensée dominante, il silla - adressant i sa mère lui confie sa joie de trouver dans le ciel une autre mère, Marie. Habeo pro te Mariant matrem Domini. La compagnie dea r-.t i f 1 1 -. de ceux mêmes qu’elle n’avait jamais connus, lui est infiniment plus douce m 1 "' toutes les amitiés de l.i terre. quanto melior est iete comilatuet Epiet., xxxix, "</ Paulam su/ht obitu Bleeeilles filin, n. '>. I. L., i. xxii, col. 172. Avec les chœurs des anges, les liens ne sont ni moins intimes ni moins bienfaisants. Epiet., xxiii, ad Mareellam deexitu Lest, P. L., t. xxii. col. 'rit ;. Une des jouissances les plus vives sera d'être avec le Christ, de suivre Jésus, Jesum que/m nunc Bleetitta eequitur. Epiet., xxxix, <ut Paulam, n. 2, ]'. L., t. xxii, col. 166 ; Comment, in Eccleeiæten, ]'. L., t. xxiii, col. lo.s(i. Le Sauveur sera notre chef dans les deux, Comment, m Epiet. ad Epheeioe, c. iv. n. 8, P. L., t. XXX, col. 832, et les élus (prouveront les effets de l’intimité divine. Comment, m Epiet. Il ad Corinthioe, c. v, n. 0, P. L., t. xxx. col. 784. Le ciel est pour les bienheureux la vraie patrie ; mais l’union alléetueuse persiste après la mort entre les saints du ciel et leurs amis de la terre. Comment, in Epist. II ad Car., c. v, n. 0, I'. L., t. xxx, col. 784 ; Epist., xxxix ad Paulam, n. 7, 1'. L., t. xxii, col. 173.

Toutes les questions agitées de son temps sur la nature de cette existence ultra-terrestre et sur la condition des élus dans le ciel, saint Augustin les a reprises et discutées, sans réussir toujours à les résoudre. Fréquemment sa pensée est flottante et il est juste de reconnaître qu’elle a varié au cours des ans (Jue le ciel soit le séjour commun et la récompense des saints, le lieu de la vision béatiGque, du don personnel de Dieu et des jouissanci s inlinies qui en découlent, aucun l'ère de l'Église ne l’a plus souvent redit, ni avec un relief plus saisissant. Tu, Domine, quem potat ille. Nebridius, Confeee., t. IX, c. m. n. 6, P. L., t. xxxii. col. 7(i"> ; cf. Serm., cccxxix, n. 1-2, P. L., t. xxxvin. col. 14ôo ; Enarrat. in Pe. exix, n. 6, P. L., t. xxxvii, col. 1602. Le Christ est vu également par les saints sous l’aspect béatifiant de sa divinité, secundum bealificam præsentiam suai divinitatie. Epist., clxiv, n. 8, P. 1.., t. xxxiii, col. 712. Mais si tous les saintsjouissent ainsi de la vue de Dieu, et se trouvent auprès du Père et avec le Christ, Serm., cccxxxi, n. 1, P.L., t. xxxviii, col. 1458 ; De cuit. Dei, t. XX, c. ix, n. 2, P. L., . xii. col. 674, il est à remarquer que cette jouissance est donnée comme incomplète avant la résurrection et que le ciel, dans la pensée de saint Augustin, est pour ainsi dire partagé en régions distinctes, en habitacles divers. Les saints ne sont pas encore là où ils seront après la parousie : Nondum erie ubi erunt tanctx quibue dicitur : Venite, benedicti, Enarrat. m Pe. XXXYI, n. 1(1. 1'. L., t. xxxvi, col. : J6I ; ils monteront alors au sommet des cieux. in illud summum césium. De Géneti litteram, I. XII, c. xxxv, /'. L., t. XXXIV, col. 483. Ce i : ibéatifique, distinct toutefois du ciel des anges, Serm., xxvi, n. "> ; Enchiridion, c. lxiii, P. L., t. xl, col. 201, n’est autre que le paradis ou le sein d’Abraham. In Joa., tr. XCI ; Epist., ci.xxxvii, ad Dardanum, n. 7 ; Serm., cci.xxx, n..">. /'. L., t. xxxv. col. 1860 ; t. xxxiii, col. 835 ; t. xxxviii, col. 128.1. Au resta, la pensée du grand docteur revêt toujours sur ce point une tonne dubitative : t’est une question, qui pour lui

reste pendante, de Bavoir si oui ou non les saints sont déjà en possession du royaume éternel Retiact., t. I,

r. xiv, n. 2. /'. L., t. xxv 0. Il avoue n<- pou léterminer en quoi i [n d’Abraham.

Confee., I. IX. c. m. n. 6, /' L. ! v - ifl |i.mil, part, m le paradis est distim t du ( u l. où pour ii imaginer qu il soit ? Enarrat. c I serm. m. n. k, p. L., t. xxxvi, col, émet-il

p. n fois l avis qne ces divi i tes dénominatii eut

bien D’exprimer qu’une seule et même i com mun séjour il'- tous les bienheureux..Si ta aliquid unum est divertit nominibu » appellatum, nui siuii anima : bealorum. !) c< tneti <<d litteram, I. XII. c. xxxi. n. <>.">. 1'. 1.., t. xxxiv, col. (83. Dans le n traité, s, uni Augustin 'l' i lare que 'e s. 'jour multip unique dea élus ressemble à un lieu matériel, i< » a timilia corporalibut, . XII, c. xxxii, n. B col. 480 ; mais quand il s’agit de satisfaire la curi pressante de ses auditeurs qui demandent ou est le lien il, - l.i vision béatifique, où i -t le ciel, il m conti n répondre avec ce tour d’esprit heureux qui est souvent Chez lui l’expédient du génie : < Vous voudriez bien savoir où se trouve ce séjour tranquille où l’on voit Dieu face à face : Dieu lui-même après cetb b bru de nos âmes, n Qu I)ei a me

expectatie audire. Ipse dam sit

locue noeter. huai-rat. in l’s. xxx, serm. m. n. 8, /'. 7.., t. XXXVI, col. 252. < >n remarque aussi sa préoc> tion d'écarter de l’esprit des fidèles toute conception réaliste touchant l’au-delà. Regnum cmlorum, regnum tempiternum, eocie totem cumangelit, mternam vitam, ubi nullus oritur, nullue moritur, lu.c perdpitB, Serm., xviii, c. iv, n. 2, /'. L., t. xxviii. col. Cf. Une nrière inédite attribuée à saint Augustin, dans la Revue bénédictine, 1904, t. xxi. p. 132.

Il serait superflu. U point de vue théologique de poursuivre dans le détail les développements « i doctrine catholique du ciel ou des hypothèses plus ou moins acceptables qu’elle a suscitées. Nous nous bornerons à quelques indications sommaires. Honorât, évêque de Cirta, dans les consolations qu’il adresse à un chrétien exilé pour sa foi, met surtout en lumière l’honneur insigne que nous vaudra l’amitié des plus grands saints du ciel. Epittola consulatoria ad.1 dium, 1'. L., t. i., col. 568. Sulpù. Dial., ii,

13, /' L., t. xx, col. 210, avait exprimé déjà en termes d’une simplicité charmante cette pensée gracieuse, i I. S. Paulin de -Noie. Poema XVI II, De sancto Felice natalitium carmen VI, v. 139-155, P. L., t. i.xi, col. 194-495 ; édit. Hirtel, dans le Corpus scriptorum ecclesiatticorum, Vienne, 1894, t. xxx. p. KXM04 ; Isidore de Péluse. Epist., I. ii, epist. cli ; t. V, epist. CCCXCTI, /'. L., t. î.xxviii, col. 604. 1°>6 ».

Cassien s’attache à démontrer que le royaume du ciel est le royaume de la vie et qu’il y a place encore dans cette surabondance d’activité vitale, pour les sentiments humains dont nous garderons là-haut le meilleur et le plus doux. Collât.. I. 1. c. xiv, /'. L., t. xlix. col , '>()3 ; édit. PetSChenîg, dans le Corpus script, c, lutin., Vienne, t. xiii. p. 22-24. Saint Pierre Chrvsologue se représente les martyrs resplendissants des lumières de la gloire future, Serm.. CLXXIV, in D. Félicitaient marti/rem, P. L., t. l il. col. ">60. et dans les harmonies des cieux taisant éclater surtout ce splendide privilège

de la béatitude, la charité. Serm., xxii. de terrenorum cura detpicienda, ibid., col. 262-963. CL Serm., cxxix, ml). Ci/prianum marli/rem, ibid., col. 555 ; Sertn., (XIX. de vero cursn pro connut gloriiv, ibid., col. 526. Le rhéteur Julien Pomere consacre un traité spécial à la vie du ciel, qu’il appelle la vie contemplative, d’un

nom qui caractérise a ses veux le bonheur essentiel des

élus et qui se retrouvera dans la plupart des

mystiques du moyen âge. Cf. Pe vita contemplativa,

1. 1. c. l. n. 1-2. C. vi. n. 2. /'. 1.. t. l.ix. col

Chei les écrivains ecclésiastiques des siècles suivants.

il suffit de citer saint Avit de Vienne, qui célèbre souvent la gloire et la paix du royaume céleste, la communauté de vie avec les anges. Homil., t. VII, sermo in ordinatione episcopi, édit. Peiper, dans les Monumenta Germanise hislorica auctorum antiqnorum, Berlin, 1883, t. vi, p. 117 ; Homil., t. XXV, dicta in basilica sanctorum Acaunensium, iMd., p. 146 ; Epist. ad Gundobadum, ibid., p. 33 ; Homil., t. VII, sermo die 1 Rogationum, ibid., p. 115. Saint Pierre apparaît comme le portier du ciel, ille cselorum janitor Petrus. Homil., t. VII, sermo in ordin. episc, ibid., p. 124. Le Christ, par son union sublime à la substance céleste, quia celsitudini substanliæ cxlestis immixtus cseli dominus faclus est. Contra arianos, c. xvii, ibid., p. 7. Cf. S. Fulgence, De fide ad Petrum, c. xliii, P. L., t. xl, col. 777 ; Primasius d’Adrumète, Comment, in Epist. ad Heb., ix, 8 ; xi, 39, P. L., t. lxviii, col. 740, 744. Grégoire de Tours indique la prééminence de. Marie dans le ciel et son rôle maternel à l’égard des élus qu’elle accueille dans les cieux. Miracula sancti Martini, 1. 1, c. v, P. L., t. lxxi, col. 919.

Pour Cassiodore, les élus sont réunis dans le sein d’Abraham, où ils attendent l’entrée dans le royaume ; mais ils jouiront un jour de toutes les récompenses promises dans les cieux. De anima, c. vu ; In Ps. ci, c. xvii ; In Ps. xxiv, c. xii, P. L., t. lxx, col. 1301, 713, 180. Fortunat chante la joie spéciale qu’éprouvent les vierges d’être réunies dans le ciel à Marie, leur reine. Miscellanea, t. IV, c. xxvi ; t. VIII, c. vi, vii, P. L., t. lxxxviii, col. 175, 267, 282. Saint Grégoire le Grand insiste sur les jouissances intellectuelles de la vue de Dieu, Dial., t. IV, c. XXIH, P. L., t. lxxvii, col. 376, sans négliger le détail ordinaire des biens qui découlent de la vision béatifique. Moral., I. XII, c. ix, xxi, XLIII, P. L., t. lxxv, col. 666, 992, 999, 1038 ; Dial., t. IV, c. xxv, xxvin, xxix, t. lxxvii, col. 357, 365, 666. Cf. Isidore de Séville, Sent., t. III, c. lxii, n. 7-10, P. L., t. lxxxii, col. 737-738 ; Do fide cat/iolica contra Judseos, t. I, c. lviii, P. L., t. lxxxiii, col. 495-496 ; S. Julien de Tolède, Prognosticon, . II, c. ni, xii, xxx, P. L., t. xevi, col. 476, 480, 495.

Du vu au xiie siècle, reparaissent sans changement appréciable les enseignements de saint Ambroise, de saint Augustin et de saint Grégoire le Grand. Saint Dède reprend à son compte les idées de saint Basile sur la constitution du ciel ; mais il en fait l’objet d’une création proprement dite, qui a coïncidé avec la création des anges. Hexæmervn, t. I, c. i, P. L., t. xci, col. 14. Il s’étend longuement ailleurs sur les sublimes jouissances de la vision béatifique et sur les merveilleuses harmonies des cieux. Homilia, xi, in vigilia Pcntecostes, P. L., t. xciv, col. 192-194 ; Exposit. in 7 am Epist. Joa., c. ni, n. 5, P. L., t. xciii, col. 109. Voir aussi Alcuin, Epist., cxiii, ad Paulinum patriarcham, P. L., t. c, col. 312313 ; Ilaymon d’IIalberstadt, Exposilio in Apoc, VI, 10, P. L., t. cxvii, col. 1030 ; Candide de Fulda, Epist., Num Christus corporels oculis Deum videre potuerit, n. 7, P. L., t. evi, col. 106 ; Baban Maur, De clericorum inslitulione, t. II, c. xl, P. L., t. cvii, col. 353-351. D’après lui, Élie aurait été enlevé dans le ciel atmosphérique ; le ciel des anges, où Dieu révèle les abîmes de sa divinité, est au-dessus du firmament, dont il n’est point distinct. Il est vraisemblable que ce sont deux parties d’un même tout. L’assemblée des élus constitue le royaume des cieux. ! >< universo, t. IX, c. ni, P. L., t. exi, col. 263-265. Voir S. Pierre Damien, Opusc, L, histilulio monialis, c. xv, P. L., t. cxi.v, col. 748. L’autorité de saint Augustin a fait hésiter saint Bernard sur la question du délai de la béatitude. In festo omnium sanctorum, serin, iv, n. 2, P. L., t. CLXXXUI, col. 172, Mais la pensée du ciel est dominant dans ses écrits, complaisamment exprimée parfois en descriptions qui ne négligent aucun détail. De diversii, serin, xlii, n. 5,

7, ibid., col. 663-665. Il aime à mettre en vive lumière non seulement les splendeurs de la divine gloire, Serm., xxi, de excellentia divines visionis, ibid., col. 940-944 ; mais surtout l’union douce et forte qui des saints ne fait qu’une âme, In vigilia SS. Pétri et Pauli apostolorum, ibid., col. 406, et la vie angélique qui sera l’apanage des élus du ciel. Serm., xxvii, de ornatu sponsse et qualiler anima sancta in cœlum dicatur, P. L., t. clxxxiii, col. 9-12.

b) Eglise grecque. — Les problèmes spéculatifs et les recherches curieuses sur l’au-delà semblent préoccuper moins vivement les Grecs que les Latins, et nous n’avons guère à enregistrer chez eux que l’enseignement correct de la doctrine reçue, à le prendre toutefois dans ses grandes lignes, en dehors de la question du délai de la récompense et de celle aussi de l’universalité du salut, questions secondaires au point de vue qui nous occupe. Eusèbe de Césarée montre l’âme de Constantin réunie à Dieu, a-jTôJ ©e<î> auvoûaav, revêtue des splendeurs de la lumière et fixant son regard vers les voûtes du ciel, itpbç aurai ? oûpaviai ; àiiiaiv. Devita Constanlini, P. G., t. xx, col. 912-913. Ces derniers mots, s’ils ont un sens précis, impliqueraient une distinction, et dès lors une succession de séjours dans le ciel. Telle est aussi, à n’en pas douter, l’opinion de saint Athanase, lorsqu’il enseigne que le Christ, par sa mort, nous a introduits de nouveau dans le paradis et tracé le chemin du ciel, ei’o-oôov èv no TtapaSecCTa), avo8ôv te scç O’jpavoùç crnoxi Tzp65çoj.o< ; sia-YJXOsv Û7ràp qp.ùiv. Expositio fidei, n. 1, P. G., t. xxvi, col. 201. Mais 1p. voie est libre et nous rejoindrons le Sauveur. De incarnatione Dei Verbi contra arianos, c. iii, P. G., t. XXVI, col. 989 ; Epist. Iieortast., c. v, n. 3, ibid., col. 1380. Athanase fait surtout ressortir l’union des âmes saintes dans le Christ avec qui nous ne formons qu’un seul corps mystique. De incam. Dei Verbi, c. v, ibid., col. 992. Un autre passage cité par saint Jean Dainascène, De his qui in fide dormierunt, 31, P. G., t. xcv, col. 277, nous dépeint l’assemblée des justes dans l’attente de la gloire finale qui suivra la résurrection : en étroite communion de pensée et de sentiments, tous se réjouissent de leur bonheur et du bonheur de tous, dcXXY)Xoiç <]/vxtxco ; <tuveïvai xai (TuvEuçpa’tveuôac.

La distinction du ciel et du paradis ne se retrouve pas dans saint Basile, qui emploie indilléremment les deux dénominations. Homil., xix, in quadraginta martyres, P. G., t. xxxi, col. 524. Les élus sont avec les anges et leur âme est portée au ciel par les anges. Homil., xviii, in Gordium marli/rem, 8, ibid., col. 505 ; cf. S. Cyrille de Jérusalem, Cat., ni, de baptismo, 5, P. G., t. xxxiii, col. 433 ; Cat., xiv, deChristi resurrectione, 26, ibid., col. 860 ; mais les anges voient la divinité, tandis que les bienheureux ne contempleront Dieu face à face qu’après la résurrection, ànEiSàv yEvtofj.EOa uloi TTJÇ àvaoTaaEto ;, tote xa0a !  : i(oÔr)<TÔ[AE0a T » jç irpÔTtoirov Ttpôî 7rpô<711>7Tov yvàxjEO) ;. Homil. in Ps. XXXIII, n. 10, ibid., col. 377. Dans cette brillante demeure qu’est le ciel, tt)v (inEpoupciviov y_<ipav, T-rçv TTEpiiavi, xa Xajj.Trpâv, Homil., I, in Ps. xiv, n. 1, ibid., col. 253, les élus s’épanouiront comme des fleurs. Homil. in Ps. xxv iii, col. 288 ; cf. Homil. in Ps. xliv, n. 9, col. 408. Les saints seront entre eux et avec Dieu comme des amis, et cette intime affection constitue l’une des caractéristiques de la sainteté, [xovoi çt’Xot Qeo-jxoI àXXr|Xoi ; âycoi. Homil. in Ps. Xi.iv, n. 2, col. 391. Saint Basile est le premier qui se soit occupé, au point de vue physique, de l’origine et de la constitution du ciel empyrée : > ce titre il a exercé une influence prépondérante sur la théologie spéculative du moyen âge. Pour lui, le ciel est beaucoup plus ancien que le monde visible ; il est même éternel, sans relation avec le temps. Mais il échappe à toute définition : impossible d’en donner une idée même approximative. On peut dire que c’était un lieu ou quelque uo

chose d’analogue, propi

liques. Hv T’. ; ItpiO’, , P, ;  ; P..

OTït :  ; ta.., /0 ;,

n. 5, P. G.,

1 x nx, <’" ! 13 lieu une lumii re

spirituelle, faite pour la fi lit iti de ceux qui.- attachent

  • w il l’avait peuplé de natures intelli

i Invisibles, d’une légion d’anges et d’arch « lui en étaient l’ornement. D’autre part, il faut reconciel supérieur est distinct du firmament, i réé avant toutes chi

La différence provient de leur nature et de leur destination, le firmament étant d’essence moins subtile que le ciel, TT£Sc(, >T£’, a ; finttç, et son rôle physique se reliant beaucoup plus étroitement au mouvement général de l’univers. Xpeiôv SÇat’pgtov :. ;. iwvtI irap(x^|*evoc< I’.’illeurs, l’Écriture nous enseigne la pluralité dès cieux et il n’y a rien là qui puisse heurter la raison des philosophes. L’agencement, qu’ils ont imaginé, des sept orbes où se meuvent les planètes, est-il plus simple à concevoir ? Ibid., n. i, col. 59-60.

Sans se soucier d’atteindre à ces considérations plutôt métaphysiques, saint Cyrille de Jérusalem se contente de signaler la grandeur de la récompense, Cat., xviii. de cantis resurrectione, n. i, P. G., t. xxxiii, col. 1021, et la parfaite sécurité dont les élus jouiront dans le ciel, Cat., xxiii, mystagogica, v, co’1 121. Toutefois les premiers versets de la Genèse l’induisent à penser que le ciel, demeure des anges, est constitue par la matière aqueuse, àyyéXcùv ivoiah^a 6 oùpavàç, &Xk’Jî u&xwv oOpavoi. C’est que l’eau surpasse en beauté tous les éléments : par elle nous est conférée la grâce du baptême ; de même elle contribue à la gloire du ciel. Cat., iii, de bapHsmo, n. 5, col. 433. Il faut admettre aussi la pluralité des cieux ; le troisième ciel, où saint Paul a été enlevé, s’identifie avec le paradis. Cat., xiv, de resurrectione, v. 26, col. 860.

Les aspects poétiques du ciel trouvent en Cappadoce d’éloquents interprètes. Saint Grégoire de Nazianze exalte en traits brillants les splendeurs de la gloire et de la béatitude célestes. Orat., vii, in laudem Cmarii fratris, 17, 21, P. G., t. xxxv, col. 776, 785. Mourir, c’est aller à son Seigneur et s’unir aux chœurs des anges. Orat., vii, in laudem sororis suse Gorgonite, ’l’A. col. 816-817. Là, dans les délices du royaume éternel, nous jouirons parfaitement de la trinité des personnes divines. Orat., xxiv, in laudem sancti Cypriani, 19, col. 1192. Le ciel est le séjour de la beauté : nous la contemplerons, nous la posséderons. Oral., vii, in laudem C usa ni fratris, 21, col. 782. L’intelligence ne peut saisir la grandeur des biens qui nous attendent, jusqu’à devenir les fils de la divinité, divinité nous-mêmes, ulôv yevÉTÔxt 0eoû, BetJv ocûtdv. Ibid. 23 col. 785. Le ciel sera une fête perpétuelle, Oraf., xxiv, in laudem sancti Cypriani, a. 19, col. 1192, et notre grand bonheur sera de contempler la trinité des personnes divines. Orat., xi. iii, in laudem Basilii magni, P. G., t. xxxvi, col. 605 ; cf. Orat., xxxix. theologica, iii, n. 20, col. 102. La beauté du ciel devient aussi le thème préféré de saint Grégoire de Nysse. ZVacf. in PsoJi c. vii, P. G., t. xi.iv, col. 168-456. Quels délices surtout de contempler Dieu, la lumière éternelle, et de s’asseoir à la table dis anges ! Orat. in funere Pulcherue, P. G., t. xi.vi, col. 870 ; cf. Vita atque encomium S. EpJirœm, col. 848-849. Saint Jean Chrysostome ajoute à ces accents la note affectueuse et ardente « le son âme : il trouve bien douce la mort qui réunit les.unes saintes au Christ irpbe -vi Xptrrbv itapaict’ii.mt. Homil. desanctismarty ribus Bernice et Prosdoce, a. 3, P. < :., t. i. col. 633. Le bonheur le plus intense Bera de voir Diea, Homil., xzzn, in£pMt.ad/fom., n.3, P.G., t. i.x, col. 679, c’est-à-dire de le connaître jusqu’à l’évidence et dans la perfection,

Homil., « xiv, „ 2 PG. t i xi,

col 288 ; cf. Homil

t. i ai. col. 109. El non seulement Dii leur

de.i propi

mi ni dedivin - ipli ndi an devi

une parure de i opérable, i

paix, amour. ]. harmonie qui i

qui réglera touu r let

douce que celle de la cithare. Suivant le

tienlières s’établiront les groupements d

8 ?, |ioi Sitifopoi. liais tout l’éclat du ciel lui viendra

présence du divin roi. lu beatum Philogoi

mil., vi, P.. ;., t. xivm. col. 749 ; cf. Ad Th

itn, I. I, c. xi. P. G., t. xiviii. col. 292. M Conceptions et mêmes certitudes chez s ;, j rit Ovrille d Alexandrie. La récompense est assurée, d ver su* anthropomorphutas, c. xiii. P. G., t. lxxvi, col. 1105 : nous irons dans la cité d en haut, nous mêler aux chœurs des anges, toT ; tûv ây. -., .’, uA*t

gépocc. A Evangelium, xi, col

Au milieu de ces ineffables délices, la jouissance la plus haute est d’être avec le Christ et de contempler sa gloire, n. 12. ibid., col. 568. Cf. Théodoret, Comment, inl, ad Heb., c. XI, n. 39-40, P. G., t. i.xxxii, col. 789 ; //< ret. fabul. compendium, t. V, c. xx. P. G., t. lxxxiii, col. 567.

Sans modifier dans leur fond ces doctrines, les écrivains postérieurs, du vi « au xi « siècl ut à dégager ça et là certains détails qui répondent mieux aux aspirations populaires ou à l’orientation propre de leur esprit. C’est ainsi que l’idée néoplatonicienne d’achèvement, de perfection idéale exerce une influence marquée sur l’enseignement eschatologique du pseudo-Denys. Notre bonheur, comme notre gloire, sera de mener au ciel une existence tout angélique, qui fera sortir de leurs limites naturelles nos f.icultés.

'>, ;, -x-i-i’/r, ; (Jut), Kp&YUA Tr, T.x’i x.’j-.r-. : - ;

mais pour nous Gitèp pû<nv. De divinunominibua, l. VI.

c. u. P. G., t. m. col. 852. Notre vie deviendra semblable à celle du Christ. ypKrroEiSr.ç, elle sera divin. f j : o ::îr, :. et prendra quelque chose de l’immutabilité même de Dieu. KrpeKroc x*ts ?r, v Betov Zur, -’. à-.r, pu> ; reXefwutç, De caslesti hierarchia, c. vii, col. 55.’.560 ; elle brillera de toutes les splendeurs o lest r.y.f, , pavoTtxî), col. 560-561. Cf. Stiglmayr, Die Eschatologie des Pteudo-Dionysiut, dans Zeittehrift fûrkatholisrlie Théologie, Inspruck. 1898, t. xxiii, p. 2-4. Pour André de Césarée, les justes attendent dans le d’Abraham l’heure de la récompense : mais rien ne peut faire soupçonner le radieux éclat du bonheur des élus dans la céleste Jérusalem. Comment, in Apoc. c. xvii, P. G., t. evi, col. 272. 596. Dans l’éloge funèbre de l’archimandrite Eutychius, le prêtre Lustrale développe surtout la pensée de la vue de Dieu au ciel, dans la trinité des personnes. Encomium S. Eutyc/iii, t n. 91, P. G., t. i.xxxvi. col. 2378. Le panégyrique des martyrs composé par le diacre Constantin et lu partiellement au 11’concile oecuménique de Xicée. en s’attache surtout à faire ressortir la bienheureuse f., , , , iliarité qui unit tous les élus dans | a communauté d’un même bonheur et dune même gloire, dont la sourc Dieu. àI. roO -i, ; vojjttj ; -ryr ; 17cair, i<TU*TO « . Laudatio omnium martyrum, n. 36, 40, P. G., t LXXXTIII.Col ! 525. André de Jérusalem souligne une joie speci.il. élus, celle de se trouver plus intimement présent, autant qu’il est possible de l’être, au regard même de Dieu. 9 « bv’, 7V/ ÉftXTÔv 6p&v xai ùpu>u, evo ;. Oral., xvin. } t. xciv. col. 1206 ; Orat., xvi.’col. 1170 ; cf. S..ban Damascène, De fide orthod., 1. III. c. xxix ; 1. IV.c.xxvii, P. G., t. xciv. col. 1102, 1219 ; Naucratius tiea

deobitu S. Theodori Studitte, P. (, ’.. t. xoix. col. 18 Nia tas de Byxance se réprésente sainte Thècle cou

déifiée, près de la reine du ciel et à la droite du roi, jouissant par la claire vision et sans limites de l’unique beauté désirable. Oral., XVI, in laudem S. Theclse, P. G., t. cv, col. 332.

c) Église syrienne. — Par l’abondance et la variété de ses descriptions, par le tour de sentiment profondément religieux qui pénètre partout l’exposé de la doctrine, la littérature syriaque mérite, dans l’étude des questions eschatologiques, une attention particulière. Conséquemment à sa théorie du sommeil des âmes, Apbraate diffère l’entrée dans la gloire pour les élus jusqu’au jour de la résurrection et du jugement universel, où les bons seront définitivement séparés des méchants. Dem., viii, de resurrectione mortuorum, 22, dans Graffin, Patrologia syriaca, Paris, 1894, t. i, p. 402. Mais alors le ciel nous accueillera dans toute la magnificence de ses gloires. C’est le séjour de la lumière, de la vie et de la grâce. Pour vêtement, nous aurons l’éclat de cette splendeur ; pour nourriture, la divinité. L’air de ces régions sublimes sera infiniment doux et léger, comme il convient à des corps glorieusement ressuscites ; de lui-même il émettra des rayons éclatants, splendides et charmants à voir. Sur les arbres merveilleux plantés par le Seigneur, un éternel printemps sèmera les fleurs, épanouira les fruits, sous un feuillage à jamais verdoyant. Cette demeure glorieuse est immense, sans démarcations d’aucune sorte, et ses habitants distingueront tout aussi bien les lointains objets que les plus proches. Dem., xxii, De morte et novissimis lemporibus, 12, p. 10141015. Mais tout ce qu’on peut dire du ciel n’en suggérera jamais l’idée : il est mieux de l’appeler simplement l’habitation de Dieu, le siège de la vie, le lieu de toutes les perfections, la patrie des saints, la demeure de notre inconfusible espoir, n. 13, col. 1019.

Saint Ephrem recule aussi jusqu’à la résurrection l’admission des saints dans le royaume du Père. En attendant, les âmes sont au ciel, non point dans la partie suprême de la gloire, mais dans l’Eden, dans le paradis. In secundum adventum Dornini nostri Jesu Cltristi, dans les Opéra, Rome, 1732, t. i, p. 167 ; Carmina Nisibsena, carm. lxxiii, édit. Bickell, Leipzig, 186(5, p. 222223. Il est difficile toutefois de déterminer exactement ce qui différencie ce séjour paradisiaque du ciel de l’éternelle gloire, s’il est vrai, comme l’a soutenu Bickell, Carm, Nisib., prolegomena, p. 21, que la jouissance immédiate de la vue de Dieu soit impliquée par saint Éphrem dans sa conception du paradis. Il n’y a pas lieu de discuter ici les textes invoqués par Bickell à l’appui de son opinion et reproduits généralement par les théologiens pour disculper le saint docteur de toute déviation doctrinale dans la question concernant le délai de la vision béatifique. Voir Intuitive (Vision). Il suffit, au point de vue qui est le notre, que le ciel comprenne un jour le privilège souverain de la vision divine, ut aliquando obtingat tuo poliri aspectu. Necrosima, can. 65, dans Opéra, Rome, 1746, t. vi, p. 333. A la fin des temps, les justes seront introduits par le Christ auprès du Père. In secundum adventum Dumini nostri Jesu Christi, ibid., t. i, p. 171. Mais déjà ils sont avec le Christ dont la vue les réjouit, Xecrosima, can. 25, col. 273, mêlés aux chœurs des anges qui ont porté’leur âme « dans le royaume d’Kden », au séjour de la lumière, can. 35, 83, p. 239, 291, 357. Une ineffable chanté unit entre eux les saints. Ceux qui régnent déjà dans le ciel, viennent avec le Christ accueillir les nouveaux élus à leur entrée au paradis et les attendre, can. 10, p. 239 ; le père des croyants ouvre lui-même les portes du paradis. Can. 35, p. 291, trad. Bickell, Carm. Nisib., proleg., p. 25. Les âmes font l’ornement du ciel : comme autant de perles radieuses, elles sont enchâssées toutes dans la couronne de Jésus-Christ. Can. 7, p. 234. Itéjà les « ’lus jouissent de la félicité suprême ; ils recevront encore les illuminations de la céleste clarté. Can.

35, p. 225, 292 ; Parsenesis, xxxv, lxiii, p. 487, 532 ; In secundum adventum Uomini, t. I, p. 167-169.

Hagiographie.

L’Église primitive nous offre dans ses martyrs des témoins spécialement accrédités de sa croyance au ciel. La vénération avec laquelle étaient recueillies leurs dernières paroles et conservés leurs Actes ou Passions, trouve, en effet, sa parfaite et naturelle justification dans l’autorité que conféraient à leur témoignage la confession solennelle de leur foi et l’expression devant la mort de leur invincible espérance.

Les Actes du martyre de saint Polycarpe, écrits au lendemain de sa mort (23 février 155), nous montrent le saint vieillard, les yeux levés vers le ciel, àvaS)i’! /a ; eîç tov oùpavov, et priant le Dieu des anges de le recevoir au nombre de ses martyrs. Marlyrium Polycarpi, c. xiv, n. 1, Funk, Patres apostolici, Tuhingue, t. I, p. 298. Du ciel descend une voix qui l’encourage, çwv-ri ï o-jpavoO, c. IX, n. 1, ibid., p. 290. Nous voyons aussi que les martyrs de Smyrne s’animaient dans leurs tourments à cette même pensée des biens ineffables que leur réservait Dieu dans l’au-delà, c. il, n. 3, ibid., p. 284. La relation du martyre de saint Ignace est plus explicite encore. Par sa mort le saint voulait prendre en quelque sorte possession du ciel, <1> ; ovpxvo-j fjisv èttc-Xa ^ëâvetrOac. Acta martyrii, c. iv, n. 1, ibid., p. 158. Cf. Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles, Paris, 1885, t. i, p. 116, 179. Il prie saint Polycarpe de l’aider à vaincre les fauves, afin qu’il lui soit donné de quitter plus tôt ce monde et de paraître devant le visage du Christ, îva…È|xçavi(79ï) zu> npoffwTOo toO Xpio-ToO, c. ni, n. 2, ibid., p. 258. Sa hâte est grande d’aller vers son Seigneur, <77tou3y) npôç R-jpiov, c. IV, n. 2, ibid., p. 260 ; "va çôiirir) npb ; ov fiyaTtïiæv Ivjptov, c. v, n. 4, ibid., p. 260. Après’sa mort un chrétien le voit en songe aux côtés du Seigneur, rcapsarûTa T(ï> Kupùi), c. vii, n. 2, ibid., p. 264. En termes d’une haute fermeté, saint Justin manifeste son espérance d’aller recevoir au ciel la récompense de son martyre. On lui demande s’il s’imagine aller au ciel. « Ce n’est pas une imagination, répond-il ; je le sais et j’en suis convaincu. » 01y_ Û7rovoù>, àXX’èm’ara^ai xai UETiXrjpoçôpy ^ac. Acta martyrii Justini et sociorum, n. 5, dans Otto, Corpus apologctarum christianorum sscculi secundi, Iéna, 1879, t. n a, p. 276.

Les martyrs de Lyon expriment bien haut leur désir d’aller au plus tôt vers le Christ, ïttueuSov irpbç Xpioxov ; ils méritent de recevoir la couronne de l’immortalité, tôv ttjç àçÔapTi’a ; (TTsçavov. Epist. Ecclesiarum Vien~ nensis et Lugdunensis de. marlyrio S. Pothini episcopi, dans Eusèbe, H. E., t. V, c. I, P. G., t. xx, col. 409, 424. Blandine laisse éclater sa joie de pouvoir bientôt prendre part au repas nuptial, <iç eï ; vupçtxov ôsïirvov xexVf](iiv*i. Ibid., col. 429. Même assurance et mêmes espérances chez les martyrs de Scilli. Ciltinus, devant ses juges, invoque fièrement le Dieu qui est au ciel. Secunda reprend : « Et moi aussi je crois en mon Dieu et je veux être en lui, » et valu in i/isti esse. Acta proconsularia martyrum Scillitanarion, c. ii, ni, dans Buinart, Acta primorum martyrum selecla et sincera, Paris, 1689, p. 77-78. Speratus et ses autres compagnons rendent grâces à Dieu qui doit ce même jour les recevoir dans son ciel, gui dignatur nos hodie martyres accipere in ceelis, c. iii, ibid., p. 78. Sainte Félicité montre à ses fils le ciel où les attend le Christ avec les saints. Videle, filii, cmlum etsursum adspicite, ibi vos expectat Christuscum sanctis suis. Passio satirtæ Fclicilatis et septem filiorum ejus, c. ii, ibid., p. 21. Le rapporteur ajoute que les saints martyrs se sont envolés dans les cieux où ils sont devenus les amis du Christ. Ad præmia in ctelis percipiendaconvolarunt… Christi amici facti sunt m regno cœlorutn, c. iv, ibid., p. 23. L’idée en quelque sorte populaire du ciel est nettement exposée dans la célèbre vision de Satur.qui rappelle par 240.T

CIEL

Lien ili-s traiti ; pocryphes.

Dans les hauteun < J > ciel) du côté de l’Orient, le perçoit an immen mblable i an jardin

Qeuri et eml tiennent le recevoir et le

conduisent dana un temple dont les murailles paraît i al construites de pure lumière. Au centre, but an trône ii radié d< iplendeura, était aasia le roi du monde, vieillard doui et bénissant, qui accueillit avec une bonté toute gracieuse sei élus et leur donna place parmi lea chœurs des saints, au royaume de la béatitude et de la charité. Franchi de Cavalieri, L" Passio SS. Perpétuas et Felieitatis, n. ii, dans Rômische Quartalschrift fur christl, Altertuniskunde und fur Kirchengetchichte, Rome, 1896, p. 126-132 ; cf. Pillet, Lesmartyrs d’Afrique, Lille, 1885, p. "27’t-ASi. Sur le texte êUXtovtsc to » npûTov x60|iov « lu manuscrit de Jérusalem publié à Londres par Harris et Giflbrd, cf. Duchesne, En quelle langue ont été écrits les Actes des saintes Perpétue et Félicité, Paris, 1891, p. 12-13. Voir aussi la note d’ilolstenius, sur la vision de sainte Perpétue, dans Acta primor. martyr., de Ruinart, édit. d’Amsterdam, 1713, p. 94, 107.

Il est évident, d’après tous ces témoignages, que les premiers martyrs considéraient le ciel connue un séjour ultra-terrestre et le lieu de la récompense. Cette p> I est d’ailleurs exprimée directement dans la Passion des saints Montan et Lucius. Un de leurs frères, Victor, favorisé d’une vision divine, interroge le Seigneur sur la vie future et demande où est le paradis. « Il est hors du monde, répond le Seigneur. Cui ille ait : Extra mundutn est. — Je voudrais le voir. — Mais où sera ta foi’.' » l’assio SS. Montant, Lucii et aliorum martyrum africanorum, c. vii, dans Ruinart, ibid., p. 237. Le caractère dogmatique du sujet, dans ces quelques mots, est nettement mis en lumière. De plus, tous les traits distinctifs généralement attribués par la tradition catholique au séjour des bienheureux se trouvent reproduits, sous des formes qui trahissent leur commune origine, dans ces antiques documents. Le ciel est avant tout le lieu où les élus seront réunis à Dieu et au Christ. « Qu’importe le genre de mort, répond Épipode à ses juges, pourvu que l’âme monte au ciel auprès de celui qui l’a créée ! » Dtmi modo anima cœlis invecta ad suum revertatur auctorem. Alexandre fait une réponse analogue, l’assio SS. Epipodii et Alexandri, c. vi, IX, ibid., p. 65-66. Les saints Montan et Lucius n’ont qu’un désir, celui d’aller au Christ dans le royaume. Quae ad Cltristum et ad regnum durant faciamus. Passio SS. Montant et Lucii, c. xi, ibid., p. 237. Des saints Fructuose, Augure et Kuloge, il est dit dans leurs Actes qu’ils ont mérité une belle habitation dans les cieux et qu’ils se tiennent à la droite du Christ. Meruerunt clignant habitalioneni in cœlis, ad dexteram Chris ti stantes. Acta SS. martyrum Fructuosi episcopi, Au~ gurii et Eulogii diaconorum, c. vii, ibid., p. i’2'.i. C’est la conviction de sainte Symphorose que son mari Cîetulius et son frère Amatius, martyrs de leur foi, vivent au milieu des anges avec le Sauveur, intor angelos, cum seterno rege. Passio sancta Symphorosse et septem filiorum ejus, c. i, ibid., p. 19. Le ciel est la patrie commune, édifiée avec les mérites des saints, patria sempiterna, quss meritis est constructa sanctorum. Passiu SS. Epipodii et Alexandri, c. i, ibid., p. 02 ; Eusèbe, Demartyribus l’a lest nue, c. xi, P. G., t. xx, col. 1504.

Il est représenté c nie le séjour de la gloire, Passio

sanctx Symphorosæ.c. i.dans Ruinart, ibid., p. 19. ("est un royaume ou les martyrs portent la couronne. l’assio

SS. PUmii ri sociorum ejus, c. xxii, ibid., p. 137 ;.Acta SS. martyr. Fructuosi episc, Augurii et Eulogii, c. v, ibid., p. 223 ; Eusèbe, Acta passionis s. Pamphili et sociorum, P. G., t. xx, col. li.’iii L’expression : martyrio coronattis esi la formule consacrée dans le Liber pontificalis, pour désigner le martyre. Duchesne, Le


teiii|) s i le ciel apparaît commi le lieu du

paJi n lii, i, iin>

A » ta SS mat i. I < vii, Ruii

ibid., p. 123. Il est aussi le lieu de la luin

ad lucem, est-il dit du martyr Pion

nii i I t., c. XXU, ibid., p. 137. Au

plus encore que sur la terre, m trouve la vie, la

et c’est a lit la mère de Sympbo rli d pour exhorter, « lu haut des remparts d’Autun

vaillant fils an martyr. tiodie, nate,

felici commutatione migrabis. Acta su

riant martyris, c. vii, ibid., p. 72. Enfin à l’idi

ciel s’attache étroitement l’idée de béatitude, Acta

mai il le., c. ni, iiitd., ꝟ. 261

la valeur de tous ces biens, c’est qu’ils sont éternels.

Symphorose met une particulière insistance à reb

devant Hadrien, ce caractère d’infinie durée. Gloviam

senipiternam [possident ; cum ssterno rege vit a a :

fruutttut l’assio sanctæ Symphorosa ?, etc.,

c. I, ibid.. p. 19 ; cf. Passio S. Heliconidis, n. 20, Acta

sanctorum, t. vi maii. p. T » : î.

Les mêmes données se remarquent plus tard dans h-s martyrologes qui ont remplacé les Actes des mai dont ils sont en quelque sorte le résumé et dont, parfois, ils reproduisent textuellement les paroles. Dans le martyrologe dit du Vénérable Bède, comme dans les recueils similaires d’Usuard, P. L., . cxxiii. col. 599sq., ou de saint Adon, P. L., t. cxxiii, col. 201 sq., il serait intént de relever le choix varié- de clausules ou d’expressions qui servent à caractériser, à des titres divers, l’entrée des saints au ciel. Saint Dizier est allé vers le Seigneur, migravit ad Dominum. S. Bédé, Starty gium, P. L., t. xciv, col. ""23. Sainte Pélagie est parvenue heureusement à la vie éternelle, ad vitam ssternam féliciter migravit. Ibid., col. Iu71. D*M comme les martyrs Martien et Satyrien, exhalent eu présence des anges leur sainte âme qui arrive au royaume des cieux. Ibid., col. Iu7.">. L âme de saint Paul, premier ermite, a été portée par les anges dans le ciel, parmi les chœurs des apôtres et des prophètes. Ibid., col. 807. Les saints I ructuose. Augure et Fuloge montent au ciel, portant des couronnes. Ibid., col. 819. L< nologe grec, public au xe siècle par ordre de l’empereur Hasile Porphyrogénète, reproduit avec la même fidélité les traditionnels enseignements et jusqu’aux expressions des premiers âges. Saint Isois le Grand monte vers le Dieu qu’il désirait posséder, t.ç.’<j ; 9e<Sv, ov èiceVv|M>e*i Xecîpuv £Ee8r, |ii|<Kv. Menolog., part. 111. julius. P. G., t. cxvii, col. 525. Saint Cyrille d’Alexandrie se rend vers le C.lnist pour recevoir la vie éternelle, r.^’o ; k. ££et$Y)|iT]VEv, xKoXafiùv rijv ociuivtov (utJv. Ibid., col i L’âme du saint martyr Aristion, évéque d’Alexandrie, va se réjouir dans le ciel avec les saints, ive/OoCoùpOCVOÎC [iEti t(ôv àftiov Ev : ij : v ;  : ji. Ibid., col. 28. Saint Porphyre reçoit la félicité éternelle, rr, v aiwviov àwsTkav* o-tv. Ibid., col. 52 ; cf. De sancto Cyriaco abbate vita, ci, n. 1, %, Acta sanctorum, t. vin septembris, p. 117 ; Jean, diacre de Constantinople, Ftta sancti Josephi hymnographi, c. xi., P. G., t. xc.vi. col. I.

Quelle que soit la diversité’des Eglises, l’hagiographie primitive ne laisse pas de reproduire partout, avec une surprenante unanimité’, cette conception fondamentale du Ciel. Même pour les détails, si l’expression parfois se

modifie et se nuance conformément au génie des langues ou des races, l’idée reste bien universellement la même. et l’on ne peut méconnaître l’origine commune, le fond Identique de ces divers enseignements. Lea I martyrs de l’Eglise copie sont remplis de la pensée du ciel. Jésus-Christ, i le bon Sauveur. vient cons r lui-même ses fidèles témoins et leur donner l’aSSUl que leur maison esi bâtie i d.nis la Jérusalem Ci i dans la cité de tous lesjusl I S de saint Eu

publié par Hyvernat, Les Actes des martyrs de l’Egypte, Rome, 1886-1887, p. 10. Raphaël emporte l’âme du saint dans les cieux, au séjour de la gloire. Ibid., p. 38. Le ciel est la région de la lumière, Martyre de saint Apater et d’iraï sa sœur, ibid., p. 103, la demeure de Jésus et des saints anges. Martyre de saint Macaire d’Antioche, ibid., p. 54. Dans les fragments qui nous sont parvenus des Vies de Pakhôme et Théodore, nous voyons saint Pakhôme demander à Dieu qu’il déchire, à l’heure de sa mort, le manuscrit de ses péchés, qu’il lui donne, en échange des biens de la terre, les biens célestes, le centuple promis dans la Jérusalem céleste, et qu’il inscrive son nom au livre de vie, afin qu’il se réjouisse avec tous les saints. Amélineau, Monuments pour servir à l’histoire de l’Egypte chrétienne aux IV » et Ve siècles, dans les Mémoires publiés par les membres de la mission archéologique française au Caire, Paris, 1888, t. iv, p. 607-608. De saint Abraham, il est dit : « Certes, ses services sont dans les cieux près de ses pères et de celui qu’il a aimé, le Christ. » Fragments de la Vie d’Abraham, ibid., p. 753. Saint Schnoudi voit venir à sa rencontre le Christ avec les anges ets’entr’ouvrir les portes des cieux. Vie arabe de Schnoudi, ibid., p. 474. La Vie copte de Schnoudi ajoute ces paroles : « La paix soit avec toi, ô Schnoudi, le compagnon de Dieu et le bien-aimé du Christ, ô toi qui as reçu la couronne de lumière. » Ibid., p. 90-91. Le ciel est aussi représenté comme le lieu du repos « dans le sein de nos anciens pères Abraham, Isaac et Jacob » et comme le paradis de la joie. Panégyrique de saint Macaire de Tkôon, ibid., p. 162.

L’ensemble de ces données se retrouve sous des termes analogues dans la littérature syriaque. Aux martyrs, le ciel réserve la vie et les gloires du triomphe. Certamen plurimorum martyrum et Azadis régis eunuchi, dans Assémani, Acta SS. martyrum orientalium et occidentalium, Rome, 1748, t. i, p. 49-50. Devant le préfet qui l’interroge, la vierge Tharba répond que son frère jouit déjà de la vie éternelle dans le royaume des cieux et qu’elle partagera bientôt avec lui le souverain repos. Martyrium SS. Tharbsa virginis ejusque sororis, ibid., p. 56 ; cf. Martyrium SS. Narsetis episcopi et Josephi, ibid., p. 99. Ailleurs une bonne chrétienne encourage les confesseurs de la foi et leur représente qu’ils ne tarderont pas à être réunis à Dieu et aux saints du ciel. Acta SS. martyrum viginli, ibid., p. 108 ; Martyrium SS. Theclse, Marias, Martine, Marix et Annm virginum, ibid., p. 127. Le saint évêque liarharascemini fait entendre au roi Sapor que les chrétiens égorgés par son ordre possèdent le souverain bonheur : ils sont au paradis, dans un lieu de délices, en compagnie des saints. Ce sont eux les vrais rois. Martyrium SS. Barbascemini, Seleucix et Clesiphontis episcopi et xvi sociorum, ibid., p. 117.

Epigraphie.

Sur toutes les pierres sépulcrales des catacombes et des premiers cimetières chrétiens est inscrit le dogme de la vie future et des récompenses célestes. Il est naturel qu’après avoir été la grande inspiratrice de leur vie, cette pensée ait encore suivi les fidèles jusque dans la tombe, comme le résumé heureux de toutes leurs aspirations et la suprême consolation de leurs proches. Et non seulement ce bref et expressif langage des inscriptions funéraires reproduit partout l’affirmation dogmatique du ciel ; mais il est remarquable que dés les premiers jours il l’interprète dans tous les détails avec cette richesse d’aperçus qui caractérise, à rencontre du nihilisme ou delà survie fantomatique des païens, la croyance chrétienne à l’au-delà.

Les inscriptions chrétiennes de l’époque la plus reculée sont très simples et se bornent aux dont s

essentielles, attestant que le défunt est réuni à Dieu, au Christ, et qu’il vit dans la paix, ou formulant un vœu analogue. In Deo. In X". In pace. EN IPHNE. Au iiie siècle, les formules succédèrent aux acclamations.

Une inscription de la voie Lavicane, la plus ancienne dont on ait pu fixer la date, et qui remonte à l’année 217, représente le ciel comme le séjour des âmes saintes auprès de Dieu, Receptus ad Deum. De Rossi, Inscriptiones christianx urbis Romæ, Rome, 1861, t. i, n. 5, p. 9. Sur un sarcophage des cryptes vaticanes, se lit la même pensée : lit ad Deum. Ibid., n. 141, p. 180. De même, sur une inscription du musée de La’ran : Accepta apud Deum. Ibid., n. 677, p. 293. La réunion avec le Christ est mentionnée fréquemment, d’abord dans une formule du cimetière de Calixte, de l’année 268 ou 269 : Benemerenli in X", ibid., n. 10, p. 16 ; puis dans une inscription grecque du cimetière de Domitille : ZHCAIC EN Xa>, et dans plusieurs inscriptions du cimetière de Sainte-Agnès : À’1 gaudet in aida, ou du musée du Latran : Scimus te inX°. Ibid., n. 317, p. 141 ; Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne, Paris, 1889, t. i, p. 188. Le défunt est accueilli par les anges, accersitus ab angelis, sur une inscription de la voie Appienne de l’année 310. De Rossi, op. cit., n. 31, p. 31. Il vit au milieu des saints, dans la société des saints, dans la demeure des saints. Vibas inter sanctis : inscription du cimetière de Calixte, année 268 ou 279 ; Spiritus sociaius sanctis : marbre du musée de Latran ; Intra limina sanctorum : au musée Rorghèse ; Srjuaiç (j.srà Tùv àvt’tov : inscription du cimetière de Calépode. Ibid., n. 10’, p. 16 ; n. 159, p. 88 ; n. 319, p. 142 ; n. 402, p. 176.

Maintes fois, dans le langage épigraphique, le ciel apparaît comme le lieu du rafraîchissement, refrigerium. Cette expression, qui a donné lieu à des interprétations fort diverses, est rendue saisissable par l’allusion au purgatoire qu’elle implique et dont les Actes de sainte Perpétue fournissent vraisemblablement l’explication. La sainte aperçoit en songe son jeune frère Dinocrate, mort depuis quelques jours, essayant vainement de s’approcher d’une fontaine pour étancher sa soif. Devinant qu’il se trouve en un lieu de souffrance, elle intercède pour lui et le voit bientôt, éblouissant de lumière, atteindre la source et se désaltérer. Vidi… Dinocratem refrigerantem. Passio SS. martyrum Perpétuée et Felicilatis, c. ii, n. 3-4, P. L., t. iii, col. 35-37. Le mot refrigerium n’exclut pas pour autant l’idée de réconfort. Les agapes servaient ainsi à réconforter les miséreux. Inopes quosque refrigerio isto juvam us. Tertullien, Apolog., c. xxxix, P. L., t. i, col. 475. Elles étaient aussi un soutien physique pour les martyrs dans leur cachot. C’est en ce sens complexe qu’il faut entendre les inscriptions qui souhaitent au défunt le « lieu du rafraîchissement ». In, refrigerium : cimetière de Saint-Hermès. Marucchi, op. cit., p. 193. Privala dulcis in refrigerio. Réfrigéra cum spiritu sancta. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, Paris, 1899, p. 690-691 ; cf. De Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, Rome, 1863, p. 2-3. In refrigerio anima tua, Viclorine. Secunda, esto in refrigerio. Kraus, Real Encyclopàdie derchristl. Alterthùmer, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. ii, col. 684. Bono ispirito Mariani Deus refrigeret : inscription de Philippeville (Afrique). Corpus inscript, latin., t. viii, p. 819 ; cf. Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, antérieures au VIIIe siècle, Paris, 1865, t. ii, p. 305 ; Wôlter, Die rômischen Katakomben und ilire Bcdeutung fur kalhol. Lelirc von der Kirche, Francfort, 1866, p. 27.

Comme dans les Actes des martyrs ou les écrits des Pères, le ciel est encore dans les formules épigraphiques un lieu de lumière et de splendeurs. Splendore cum lumine claro : inscription de l’année 363, au musée de Latran. De Rossi, Imcriptiones, t. i, n. 159, p. 88. In Cliristum credens prxmia lucis habet : même époque. Kaufmann, Die tepulcralen Jenseitsdenkmâler der Anlike und Urchristentums, Majence, 1900, p. 65. Hic.

2497

Cl El,

2198

dormit St D mini tus crjiii. i iption de l ann<e 397. Kaufmann, ibid.,

p. 66. Dans la célèbre inscription de Pectorius, le Christ est la lumii re di - ii Javovtùv. Le Bli u>,

t., i. i, p. 8. cf. Kraus, "j>. cit., 1. 1. p. 524. Wilpert, / Cyt lui r /, G âlde <n’^ der Kata konibe der heil g Pt U ut und Marcellinus, I ribouif

m. 1891, p.l7. Une inscription funéraire égyptienni qui date de 344 et qui provient sans doute d’Antinoé, exprime cette supplication : i Vous, Dieu des esprits et de toute chair, vous qui avei aboli la mort, foulél’enfer et donné la vie au monde, faiti mon

rime dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dans le lieu de lu lumière, dans le lieu du rafraîchissement, tv toitA swtïivA, Li to-iô àvi^j/ew ;, où il n’y a ni douleur, ni chagrin, ni soupir. » Bulletin de l’Institut égyptien d’Alexandrie, 1875, n. 13, p. 101-105 ; cf. Ruinoni, Mélanges d’archéologie et d’épigraphie, Paris, 1892, p. 582-584.

Séjour de paix aussi : Félix sanctse jidei, vocatus Ht in pace : inscription de l’année 369, trouvée dans le sacrai itou de la basilique du Vatican. De Rossi, Inscriptiones, t. i, n. 211, p. 108..Eterna in requie felicitatis pansant habebis : inscription de la villa Albani, datée de 380. lbid., n. 288, p. 133. In attrea cmUslis quieta : musée du Vatican, lbid., n. i’25, p. 185. In //ace et in refrigertum : inscription du cimetière de Saint-Hermès. Marucclii, op. cit., t. I, p. 193. IPHNI COI EN OUPANG). Kraus, op. cit., t. ii, col. 302 ; cf. De Rossi, Bulletlino, 1886, p. 129.

Plusieurs des inscriptions précédemment citées expriment l’idée de béatitude. D’autres relèvent le caractère d’éternel séjour inclus dans la conception religieuse du ciel, llœc domus xterna in <, na requiescent. De Rossi, Inscriptiones, t. i, n. 354-, p. 155. /Eternatibi lux, Timothea, m X°. Kraus, op. cit., t. ii, p. 302. Alterna donuts in qua nttnc ipsa secura quiescis : inscription de l’an 3(53. Kaufmann, op. cit., p. 65. Une inscription du iv< siècle, De Rossi, Inscriptiones, 1. 1, n. 317, p. 141, développe poétiquement une pensée analogue :

Per eximios paradisi régnât odores Tempore continuo veinant ubi gramina rivis.

Enfin l’idée de l’étroite charité qui unit les élus et qui les accueille à leur entrée dans les cieux se trouve signalée dans plusieurs inscriptions. Quse recepta cœlo menât occurrere X" : inscription trouvée dans un hypogée de la basilique de Sainte-Praxède. De Rossi, Inscriptiones, t. I, n. 745, p. 325. Certains marbres épigraphiques font allusion au chœur des vierges recevant une jeune fille au ciel. Le Riant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, antérieures au VIII’stccle, Paris, 1865, t. il, p. 539.

Que le ciel ainsi caractérisé sous ses multiples aspects soit représenté’dans l’épigraphie chrétienne, comme un séjour ultra-terrestre, à peine est-il besoin de le faire remarquer. L’àme des justes est au ciel, dans les hauteurs du ciel, au delà des astres. Qui gaudet in astris : inscription de l’an 381, du cimetière de Sainte-Agnès sur la voie Momentané. De Rossi, Inscriptiones, t. i, n. 303, p. 137. Membra dédit terris ut redderel astris vitant cœlo natUS : inscription datée de 386. De Kos-i, ibid., n. 361, p. 159. lue autre inscription versifiée découverte au couvi ut de Saint-Paul Bur la voie d’Ostie, el qui remonte à 1 année ; ><s5 ou 392, exprime, en la renforçant encore, la même pensée :

N’.n tamen bœc tristes habitai post limina sedes Proxlma sed Christo aidera ceisa teoet

De Rossi, ibid.. n. 566, p. 210 ; Kraus. op. cit.. t. I, col. 652 ; cf. Wilpert, Die gottgeweihten Jungfrauen in denerstenJahrhunderten derKirche, Fribourg en Brisgau, 1892, p. 48-49 ; Leclercq, Mélanges d’épigraphie

( hrélienne, dan ne, 1905, ;

Iconographie. — An sobre lsnga.lions

on opposerait vainement la rii

<n propn - plastiques pour attribn

l’iconographie un avantage marqué, au point de vue strictement dogmatique de la question du ciel, sur l’épigraphie chrétienne. Dans b-s sculptai irco phages et dans les fresques des catacombes, dan ferres à fond d’or et iour

Jus se reti nulle f ;, .

nieuses ou i Impies ou grandioses ; m

peut relever un seul trait nouveau, un seul inédit qui vienne se surajouter aux d déjà recueillies et contribui r pour une part originale au développement de I idée traditionnelle. Il faut en conclure que la doctrine de l’Église sur le ciel était fixée des le iie siècle immuablement et qu’elle était partout transmise sous des foi nies en quelque sorte hiératiques, destinées à contenir la fantaisie de l’art udre

saisissable à tous l’expression de la même et absolue vérité. Les monuments iconographiques n’en constituent pas moins une source d’informations précieuses, quiotlreà l’histoire du dogme une confirmation authentique, en même temps qu’une interprétation particulièrement attachante de la croyance primitive.

Le vol de la colombe est l’emblème le plus fréquemment usité pour lieurir l’entrée de l’âme innocente au ciel. Parfois ce symbole est accompagné des mois : Spiritus luus, ou encore : In pace. Marucchi, op. cit., t. I, p. 163, 276. L’orante entourée de colombes est une image de l’âme en possession du séjour divin. Kaufmann, op. cit., p. 108-123. Il est évident que le ciel était conçu comme un séjour ultra-terrestre. On retrouve souvent la représentation du ciel étoile, comme dans le célèbre hypogée des Acilii, qui en oflre un bel exemple, et cette manière de figurer le ciel s’est conservée jusqu’au ive siècle. D’autres monuments comme le sarcophage de Junius Rassus ou le tombeau du Vatican reproduit par Rottari, Sculluree pilture sacre estralte da cimiteri dt Roma, Rome, 1737. t. i. pl. xv, xxxiii. représentent le ciel sous la forme d’une draperie flottante tenue par un vieillard ou par une main de femme. Audessus apparaît Jésus au milieu des docteurs, emblème de la sagesse incréée. C’est la traduction directe de la parole des prophètes ou du psalmiste : Il a étendu les cieux comme un voile, comme un pavillon. Ps. ciii, 3. L’image du paradis, du jardin de délices, avec ornés d’un feuillage toujours vert et de Heurs toujours fraîches, exprime la pensée de l’infini bonheur toujours renouvelé. Le fond des coupes offre souvent cet emb ; que l’on voit également sur plusieurs mosaïques des basiliques romaines. Sur les peintures murales des catacombes, comme dans un cubiculum des cryptes de Lucine ou au cimetière de Saint-Calixle, les fidèles sont représentés à l’ombre de ces beaux arbres, au milieu de ces Heurs, soit au naturel, soit sous la figure emblématique de la colombe ou d’un autre oiseau. Partout l’aspect de la joie, l’épanouissement de la félicité. De Rossi,

lionia sotlerranea, R< 1864, t. i, p. 323, ta v. xii ;

Home, 1877, t. m. tav. i-in. Ces oiseaux symbolisent en inéine temps l’éternité. Tantôt c’est le phénix, avic l’idée qu’il évoquait du perpétuel rajeunissement, tantôt et plus anciennement, le paon, dont la chair était regardée par les anciens connue incorruptible. On SB trouve un exemple remarquable sur une fresque du cimetière de’CinqueSanti. Le paon tient parfois la cou ronne. Kraus, op. cit., t. ii, col. 621-624, 6 15-6 16 ; De Hossi, lloni. sotterr., t. ii, tav. xxviii ; Garrucci, Storiadell acte cristiana nci primi otlo secoli, Rome, 1873-1881, t. ii, p. 35, tav. xxx ; p. 98, tav. ixxxmii, cr » ; Bottari, op. cit., t. i. p. 52, tav. xv.

L’image du lion Pasteur avec ses brebis rend à souhait le caractère intime des lieus qui unissent les élus

à Jésus-Christ. Kaufmann, op. cit., p. 124-140 ; Garrucci, op. cit., t. il, tav. xxi. Le Christ apparaît aussi environné de ses anges, et il en est de même de Marie, la reine des cieux. Cf. Stuhlfauth, Die Engel in der altcliristlichen Kunst, Fribourg-en-Brisgau, 1897, dans Archœologische Studien zum christliclten Altertum und Mittelalter de J. Ficker, fasc. 3, p. 203 sq.

Sous le symbole de la vigne se dégage l’idée de la terre promise, de la patrie céleste, comme sous la figure d’une maison dont l’entrée est en vedette se traduit la pensée de la commune demeure des saints. Sur une fresque du cimetière de Cyriaque se dessine la silhouette d’un martyr qui soulève doucement le rideau de la porte. Un fragment d’inscription au musée de Latran laisse entrevoir dans l’intérieur un profil de colonnes. Marucchi, op. cit., 1. 1, p. 307-308. Ce séjour apparaît nettement comme le lieu du rafraîchissement, suivant le sens consacré de ce mot et sous l’image du festin qui exprime, ordinairement cette idée. Aux saints martyrs de Numidie, Jacques, Marien et leurs compagnons, apparaît Agapius assis à un joyeux festin. « Réjouissez-vous grandement, leur dit un jeune martyr de la veille, couronné de roses et tenant la palme : demain vous serez avec nous les convives du festin. » Passio SS. Jacobi, Mariayii et aliorum plurimorum marlxjrum inNumidia, c.xi, dans Ruinart, op. cit., p. 230. Sur les parois des cryptes et des chambres sépulcrales des catacombes romaines, ce sujet est maintes fois reproduit par les fresques. Aringhi, Roma subterranea novissima, Rome, 1651, t. i, p. 77, 83. On trouve aussi le vase comme symbole simplifié du rafraîchissement de l’âme au paradis. Il rappelle ainsi les acclamations si souvent répétées par les inscriptions : In refrigerio. Deus refrigeret. Marucchi, op. cit., t. I, p. 163, 276. Il était plus difficile à la peinture de représenter le ciel comme le séjour de la lumière. Des lampes ardentes traduisent parfois cette idée. Sur une mosaïque découverte à Tabarca et décrite par le P. Delattre, une chrétienne nommée Cresconia est conduite par des colombes vers un jardin céleste où des torches allumées brillent parmi les arbustes et les Heurs. Cette représentation s’inspire évidemment de la vision de Satur. Bulletin des antiquités africaines, 1885, t. iii, p. 7-10. Le ciel, demeure de la paix, est figuré par la colombe au repos sur une branche fleurie et tenant dans son bec le rameau d’olivier. Le monogramme du Christ l’accompagne fréquemment. Parfois c’est une figure extatique qui apparaît à côté de la légende : In pace. Martigny, op. cit., p. 188 ; Kraus, op. cit., t. il, col. 820. La gloire est manifestée à son tour dans les riches vêtements et les parures précieuses, colliers, bracelets, anneaux, dont sont ornés les saints, surtout les vierges admises aux noces de l’agneau. Boldetti, Osserrazioni sopra i cimiterï de SS. martyri ed anlichi christiani di Roma, Rome, 1720, p. 194, tav. ni. Enfin la charité qui unit les bienheureux et la commune joie qui accueille au ciel fis (lus se trouvent gracieusement exprimées dans un arcosolium découvert au cimetière de Cyriaque, dans une fresque du cimetière de Domitille et sur d’autres monuments iconographiques. Une orante apparaît debout entre deux personnages qui l’accueillent avec une bonté souriante et qui écartent devant elle une élégante tenture pour l’introduire au séjour de l’éternelle gloire. Martigny, op. cit., p. 575 ; De Rossi, Bulletiino di arch. crist., 1863, p. 76 ; Garrucci, op. cit., t. ii, p. 147, tav. ci.xxx.

5 Liturgie. — Dans le langage religieux de l’Kglise, lixi’dans ses livres de prières, reparaissent avec plus de précision encore les mémos données traditionnelles, cette fois comme l’expression authentique et officielle de la croyance catholique.

1. Liturgie romaine.

Les expressions consacrée par le Missel ou ! < Rituel romains, dans leur rédaction actuelle, pour désigner le ciel et les différents biens qui

s’y rattachent, sont très voisines, quand elles ne les reproduisent pas exactement, de celles qui figurent dans les plus anciens documents de la liturgie latine, dans le Missel gothique comme dans les sacramentaires grégorien, gélasien ou léonien, attestant par là que non seulement les doctrines étaient fixées dès la première heure, mais les formules mêmes qui les expriment. L’Église demande qu’il soit donné aux fidèles de parvenir au royaume des cieux, dans la demeure céleste, in cœlesti regno, in caslesti sede. Missale romanum, Orationes pro defuncto episcopo, pro defuncto sacerdote, à la messe des morts. Csclestia régna conscendere. Missale gotliicum, collecte de la Missa prima die sanctum Paschæ. Muratori, Liturgia romana velus, Venise, 1748, t. ii, col. 595. In csslesti sede. Sacramentarium Iconianum, Oralio super defunclus, dans Muratori, ibid., col. 454. In cxlo vivere. Sacramentarium Gelasianum, lxiii, Orat. et precesin Asccnsa Domini, Muratori, ibid., col. 588. Il faut remarquer toutefois que, sous cette désignation directe, la mention du ciel est relativement rare dans les textes liturgiques primitifs. Mais on ne peut se méprendre sur la pensée. Le ciel est décrit comme le séjour de l’éternelle béatitude, in seterna beatitudine, ad perpétuée beatitudinis consortium, des joies futures qui font tressaillir, in sede gloriosa semper c.rsultet. Missale rom., Orat. pro defunctosacerdote à la messe des défunts ; Breviarium rom., Officium defunclorum, oraison de vêpres. Futura gaudia compreliendant ; ad summa bona pervenirc ; in sede gloriosa semper exsultet. Sacram. leon., ibid., col. 293, 298, 454. Ad socielatem cselestium gaudiorum. Sacram. gelas., XVIII, ibid., col. 582. Dans une prière liturgique composée à l’époque des persécutions et publiée par Bone en 1850, il est tait mention des joies de la béatitude, Defunctorum fidelium animée quæ beatitudinem gaudent. Marucchi, op. cit., t. I, p. 196.

Au canon de la messe, le Mémento des morts désigne le ciel comme le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix, in loco refrigerii, lucis ctpacis, et l’oraison de la messe des défunts, in anniversario die, accentue et précise cette pensée en implorant pour les trépassés le lieu du rafraîchissement, la félicité du repos et la clarté de la lumière. Le Mémento des défunts fait défaut dans quelques anciens exemplaires du canon, par exemple dans le sacramentaire gélasien. Cette lacune s’explique assez naturellement par ce fait que les diptyques des morts, auxquels celle formule servait de cadre, se lisaient sur un texte à part, rouleau spécial ou tablettes. Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1898, p. 174. Le Missale gothicum, à la messe dominicale, Post nomina, Muratori, ibid., t. il, col. 646, reproduit les mêmes expressions, que l’on retrouve fréquemment dans d’autres prières. Locum lucidum, locum refrigerii et quietis. Sacrant, gelas., xli, Oralio post obitum hominis, Muratori, ibid., t. i, col. 742. Quietis ac lucis œternsc beatitudinem. Sacramentarium Gregorianum, ibid., t. il, col.’21 i.

L’Kglise semble insister avec prédilection sur la vie affective qui est celle des élus et qui constitue l’une des grandes joies du ciel. Da nobis in seterna beatitudine de eorum societale gaudere. Missale rom., oraison du commun des martyrs. Cum omnibus sanctis tuis ad perpetuæ beatitudinis consortium pervenire concédas. Ibid., oraison de la messe des morts. Perpétua sanctornm tuoruni societale Uetetur. Sacram. Icon., Commemoratio sancti Silvestri, Muratori, op. cit., t. I, col. 454 ; cf. Sacram. gregor., Orat. in agenda morluorum, ibid., t. il, col. 21 i. Les prières liturgiques n’omettent pas d’attirer l’attention sur le bonheur spécial qu’auront les saints à retrouver leurs parents et leurs proches. Meque eos in seterna : claritalis gaudio far vider e. Meque cum illis felicitati sanctorum conjunge. Missale rom., à la messe des défunts, oraison et secrète pro pâtre et 2501

CIEL

mettre tæerdotis. I contribuent aanri, par leur

société, é la joie des bienheureux et l’Église demande qn’ili viennent chi rcher i ux mêmes l’Ame du défont et qu’ils la conduisent i la porte du paradis. Jubeat eam a ganctis angelis suscipi etadpalriam parodiai perduci.

Oratio m die obitui seu dépositions functi. L’offertoire de la tneaae des morts exprime une ue, Cf. Sacram. gelas., ici, Oratio pott ni hominis, Muratori, op. cit., t. i. col. 748. Le bonheur d’être réuni à Jésus-Christ et de jouir de la claire vue de Dieu est mentionné Fréquemment, i omme la submême de la béatitude céleste, Il est naturel que cette pensée se manifeste plus spécialement dam les prières avant la communion. Et a te nunquatn tepar rari permittas. Missale rom. Le Mit sale gothicum représente le Christ entouré de toutes les phalanges des élus, Chris tus stipatus agminibus. Missa prima die sanction Paschss, Muratori, op. cit., t. ii, col. 906. Cette union mystique entre le chef et les membres dans la gloire du ciel est bien mise en relief par le sacramentaire léonien. Da…illuc subsequi tuorum metnbra fidelium quo caput nostrum principiumque præcessit. Preces in Ascensa Dornini, n. 5, ibid., t. i, col. 315. La nature de cette commune jouissance et des liens qui rattachent entre eux les (’lus et les élus au Clirist et à Dieu apparaît avec une remarquable netteté dans le sacramentaire gélasien. Inter gaudentes gaudeat, inter <i i ostolos Chris tum sequi studeat et inter angelos et arcliangelos claritalem Dei pervideat. xci, Oratio post obitum hominis, ibid., col. 718.

2. Liturgie gallicane.

Les prières liturgiques du sacramentaire gallican se rapprochent beaucoup <1< ! S formules romaines, dans leurs fréquentes évocations du ciel. Klles implorent pour les fidèles les récompenses de la gloire, prwniia in gloria, l’admission dans l’assemblée des élus, in electorum tuoruni grege jubeas numerari. Sacramentarium gallicanum, Missa Jlomensis cottidiana, au canon, Mabillon, tiussum italicum, Paris, 1087, 1. 1, p. 280 ; Missa in sanct. martyr., ibid., p. 345. Les saints tressailleront de joie dans les cieux et leur société sera un bonheur sans tin. Cœlesti sede gloriosa semper exsullet, et perpétua sanctorum societate Isetetur. Missa sacerdotis de functi, ibid., p. 38L Le Mémento des morts reproduit le texte romain : locum refrigerii, lucis et pæis ut indulgeas deprecamur. Ibid., p. 281. Dans la messe pour le jour de l’Ascension de Notre-Seigneur, il est demandé que nous suivions Jésus-Christ là où nous savons qu’il règne, à la droite de son Père. Ut etiani nos te sequentes illuc tendamus fi.de, ubi sciants ml bei l’atris dexteram te regnare. Missa in Ascensione Domini, ibid., p. 336 ; cf..Vissa in natale Pétri rt l’auli, ibid., p. 343.

l’ne belle prière en usage dans l’ancienne liturgie mozarabique pour la recommandation de l’Ame résume en un tableau concis presque tous les caractères qui, dans la pensée de l’Église, conviennent au séjour des bienheureux. « Recevez-le, Seigneur, dans le repos de l’éternité et donnez-lui la grâce de vous voir et le royaume éternel, c’est-à-dire la Jérusalem céleste… Qu’il vienne avec les bénis à la droite de lùeu le l’ère et qu’il possède la vie éternelle au milieu de ceux qui la possèdent et qu’il reçoive sa place parmi les phalanges des bienheureux. Dom Férotin, Le Liber ordinum en usage dans l’Église wisigothique et mozarabe <i Espagne du v au xr tiède, Monumenta Ecclesim liturgica de dom Cahrol et dom Leclercq, t. v, Liturgia mosarabica ictus, Paris. 1004, col. III. L’ne réminiscence des liturgies orientales se retrouve à l’office des morts dans l’oraison qui implore pour l’Ame du défunt les verdoyantes prairies du paradis, Rura paradisi vernantia mereatur ingredi tutu*. Ibid., xi.vn, Ordo super sepulcrum quaudo clamore proclamât ur, p. 149.

Au Mémento des h upplie le

gnenr d’admi ttre les imei des di fui n <lu

rafraîchit » ment, de la lumière et de la paix, "" > i efi iget ii, lu* is et pa cl. 211

sur la liturgie ambrosienne et ioù il est

lait mention du ciel, on peol consulter le canon du i » i — * I actuel dans Daniel, Codes liturgicut universatis m epitomen 1847, L t,

p. 123. La plupart des textes anciem i i anon de la Missa eanonù a, dans le pieu, .’des sacramentaires ambn té publié par M

tretti, La liturgia ambrosiana, Milan. 1K/9. t. i. p. 104. Voir AMBROSIEM lin. t. i. col. 961

3. Liturgie syrienne — M.ilgnla divergence des rits. il est facile de recueillir les mêmes aperçus dans la liturgie syriaque de saint Jacques et dans les diverses transformations qu’elle a subies. A la messe, le j n formule la prière que l’Église -oit placée au ciel, à la droite de celui qui a envoyé le Christ sur terre. L gia S. Jacobi, Oratio ante osculum pacis, Renaudot, Lilurr/iarum orientalium colleclio, Paris, 1715, t. ii, p. 29. Le ciel est le vrai séjour de la béatitude et de la juie. Liturgia.S. ChrySOStomi, ibid., p. 250. Il e-t décrit comme le lieu du repos, de la lumière et de la paix. Lit. S. Jac. Oratio pro mortuis, p. 13. Du liturgie de saint Chrysostome, au Mémento des morls, h pi i iie prononce cette prière : Seigneur, donne-leur Ii repos dans tes demeures célestes, dans le paradidélices, dans les tabernacles de la lumière, dans le lieu du repos. » Le peuple répond : g Donne-leur le repos. » La réunion avec les saints et la jouissance en commun de tous les biens du ciel est mentionnée en termes particulièrement signilicalifs : « Que nous vivions ensemble avec ces bienheureux élus : avec eux et au milieu d eux que nous rendions gloire et louange à ton nom. » Lit. S. Chrysos., p. 250. La liturgie syriaque de saint Marc formule la même prière. En même temps, elle évoque la suprême jouissance de se trouver au ciel avec le Clirist, en présence de la divinité. Lit. S. Marci, au Mémento des défunts, ibid., p. 181. Le ciel est vraiment le lieu qui réunit tous 1<e les saints au Christ

et à Iiieu. <’Nous supplions le Seigneur notre Dieu qui a rappelé auprès de lui les.’nues… de nous faire parvenir au ciel, dans son royaume. Dieu, rends-nous dîf de la joie répandue dans le sein d’Abraham. d’Isaac et de Jacob, où resplendit la lumière de ta face. » Lit. S. lac. Commemoratio fidelium defunctortun, ibid., p. 37-38. Dans la liturgie de saint Clirvsostome, le ciel est également désigné comme le lieu de la vision 1 Gque pour l’assemblée des anges et des élus, dans l’éclat de la gloire qui ravonne du Christ-Roi. Lit. S. Clirys., ibid., p. 250-251.

En raison de sa provenance orientale, il est naturel que la liturgie byzantine reproduise à son tour données d’ailleurs communes à toutes les lit u i _ L’office des morts, tel qu’il nous est transmis par l’eucologe, énumère avec toute la précision d< sirable, les hymnes et les oraison-, les différents caractères du séjour des bienheureux. L’Église demande que le défunt soit admis par Dieu dans le lieu où sont reunijustes. si ; -/(’.> ?av E-iasCtov. Officium exequiamm, n. 13. i.. u. L’uclwlogium sive ntuale Grtecorum, Paris, 1647, p. 543. Elle prie le Seigneur de lui accorder le royaume des cieux, ttv paaiXelcv rwv oùpovûv, n. t « . p. 527, de lui ouvrir la porte du paradis. O-.psv -iiice : 70-. n. 9, p. 528. de l’admettre dans le séjour des vivants, h Çuvtcov, n. 15, p. 533, ou brille la lumière de la vie.

ô ; <.. ; -r ;  ; <.>r :. n. P. ». p. 537. Le ciel. -t. n outre 1, lieil

du repOS dans la société de- -.mit-. iipi TÛ)V i àvâliailffov tt, v l : / i ; i toO Z<rSi<<.. I iiis seront reu nis au Christ et verront briller sa gloire, ’/a

j/ : i. : /> i-i :.£(.> ; rr, { <Tr ;. XpiaT.. II. Ii. p.

C’est aussi par la Vierge que l’on parvient au paradis,

aux fêtes nupliales du ciel, èv oùpavt’ot ; GaXàaoïc, n. 6, p. 527.

Sur les prières liturgiques pour les défunts dans la messe d’Antioche et la pensée de l’union des âmes saintes dans l’éternité bienheureuse, voir Probst, Die antiochenische Messe nach den Schriften des lieilig. Joannes Chrysoslomus, dans Zeilschrift fur kalholische Théologie, Inspruck, 1883, t. vii, p. 294-296.

4. Liturgie alexandrine.

Les prières du canon de la messe sont toutes pénétrées de la pensée du ciel et des espérances de l’au-delà. Dans la liturgie de saint Basile au Mémento des vivants comme à l’oraison de la fraction du pain, le prêtre demande que les fidèles aient leur place inscrite au royaume des cieux, dans le chœur de tous les saints, listcc itâvttov /ôpou tùv âyûov <toj Èv Trj pacriXîi’a tcôv oùpav&v. Lit. S. Basilii, Oratio ad fraclionem, Renaudot, Lit. orient, coll., t. i, p. 72. Voir aussi les prières post diptycha, ibid., p. 73. Le Mémento des morts ajoute à la mention ordinaire du repos dans le sein d’Abraham, la réunion dans la gloire de l’assemblée des saints, dans le lieu de la verdure, parmi les eaux du rafraîchissement, au paradis des délices. EûvocJ/ov eîç xôitov y).61< ; eut ûSato ; àva7Tcrj<7£(<>ç

àv 7t3Cpa5El<T(i> Tpu » ?, Ç… ÈV T7)).a|XTrpOTY)Tl tûv â^i’uv <TOU.

Ibid., p. 72-73. Le caractère populaire et symbolique de ces expressions trouverait ailleurs son correctif, s’il en était besoin : en maints passages est émise la pensée que les biens célestes sont au-dessus de toute conception et échappent dès lors aux lois ordinaires du langage humain. Lit. S. Basilii, ibid., p. 81. La liturgie grecque de saint Marc élève également les esprits au delà de toute idée terrestre. Lit. divi Marci, ibid., p. 150 ; cf. Swainson, The greek Liturgies, Cambridge, 1884, p. 42. Ces biens sont d’un autre ordre que les biens de ce monde, àvrl t&v iirtyectov xk oùpàvia, Liturgy of Alexandria, dans Swainson, op. cit., p. 42 : ils sont divins, célestes, éternels. Voir Oratio ad fractionem, Ôtioùç av xat vjjJ.sî’ç |j.stà itavTwv âyi’wv ixéxoyo’. tôjv aiam’tov c-o-j àyaOcov. Lit. S. Basilii, Renaudot, ibid., p. 75.

La liturgie copte est d’accord avec toutes les autres dans sa manière expressive de figurer à l’esprit des fidèles la gloire et le bonheur du séjour céleste. Sur ce point la liturgie copte de saint Basile au canon de la messe, comme en général dans toutes les oraisons, reproduit exactement la teneur de la liturgie grecque alexandrine. Lit. S. Basilii, ibid., p. 18 sq. ; cf. Lit. S. Cyrilli, Post diptycha, ibid., p. 42.

L’eucologe copte à l’usage des orthodoxes, publié par G. Labib, d’après les versions de quinze anciens manuscrits, contient les mêmes prières. Il suffit de mentionner le Mémento des défunts, en raison de son caractère .antique : « Qu’ils soient avec tout le chœur des saints. Daigne, Seigneur, accorder le repos à leurs âmes dans le sein de nos vénérables pères, Abraham, Isaac et Jacob. Nourris-les dans le lieu de la verdure, dans le paradis de la joie, dans la céleste Jérusalem. » La prélace complète et précise le sens de cette prière en élevant le cœur et la pensée vers le ciel où les anges adorent la majesté du Très-Haut, « avec les séraphins aux six ailes et les chérubins couverts d’yeux. » Labib, Kitdb el-hûlâgi el-mokaddas, Le Caire, 1903, p. 317, 362-363, 380. Voir aussi la Messe do saint Cyrille, ibid., p. 607-608.

ni. Spéculations scolastiques. — La question dn

Ciel Be ramené surtout pour les théologiens du moyen âge à l’étude de la vision intuitive et de la condition des corps ressuscites. L’existence d’un séjour destiné à réunir les élus dans la jouissance commune de la divinité ne faisait doute pour personne : aussi ne faut-il point demander aux scolastiques la démonstration d’un fait accepté de tous et qui ressortait d’ailleurs avec évidence de l’ensemble mémo de leur doctrine. Cf. Hugues de Saint-Victor, De sacramentis, t. I, pari. V, c. i ; l.II,

part. XVIII, c. xvi, xx, P. L., t. clxxvi, col. 613, 617 ; Pierre Lombard, Sent., t. IV, dist. XLIX, n. 1, P. L., t. cxcii, col. 957 ; S. Bonaventure, In IV Sent., t. IV, dist. XLV, a. 1, q. n. Opéra, Quaracchi, 1889, t. iv, col. 910-943 ; Albert le Grand, In IV Sent., t. IV, dist. XLIV, a. 45, Opéra, Paris, 1890, t. xxx, col. 603604 ; Compendium theologiæ veritatis, t. VII, c. xxiii, ibid., t. xxxiv, col. 253 ; S. Thomas, Sum. theol., Suppl., q. lxix, a. 3 ; Biel, In IV Sent., t. IV, dist. XLV, q. I, m. iv, Brescia, 1754, t. il, p. 518 519.

Mais au fait lui-même, ainsi posé et hors de conteste, divers problèmes se rattachaient dans l’ordre purement spéculatif de la pensée, problèmes qui paraissent à première vue échapper à toute solution, mais qui n’en sollicitaient pas moins vivement la curiosité partout en éveil d’une époque où l’effort intellectuel ne coûtait point et où l’on se plaisait, par désir sincère de tout connaître et de tout mesurer plus que par jeu d’esprit, à aborder intrépidement l’étude des plus abstraites et des plus audacieuses questions : Où est le ciel ? Quels peuvent être sa nature, ses propriétés, ses rapports avec l’ensemble de l’univers ? Les réponses positives fournies par les scolastiques à ces interrogations d’une métaphysique trop éthérée n’offrent rien qui puisse intéresser gravement la théologie proprement dite. Au reste, les grands théologiens du moyen âge ne se sont nullement mépris sur la valeur de leurs conclusions : eux-mêmes ont toujours pris soin, on ne doit pas l’oublier, d’en signaler et d’en faire ressortir le caractère hypothétique et conjectural. Toutefois, pour l’historien des dogmes ou de la pensée théologique, cet effort même mérite attention et considération : autour de chaque question apparaît la mise en œuvre de toute la métaphysique de l’Ecole et de toutes les données scientifiques d’une époque et il n’est pas sans intérêt de suivre dans ses lignes sommaires la marche continue de cette évolution.

1° Oit est le ciel" ? — C’est dans la pensée de saint Basile que se pose pour la première fois cette question. Homil., i, in Hexæmeron, n. 5, P. G., t. xxix, col. 13. La réponse ne pouvait être fort précise : elle se borne à déclarer que le ciel est distinct du firmament et qu’il se trouve en dehors du monde, mais non pas sans relation avec lui. Voir col. 2488. Saint Bède, Hexæmeron, t. I, c. i, P. L., t. xci, col. 14, reproduisit, non sans la développer, cette théorie qui ne larda point à prendre consistance dans les esprits. Cœlum et terrain creavit tanquam duplicem domum, inlerjecto firntamento. Comment, in Pentateuch., il, P. L., t. xci, col. 192. S’appinant directement sur ces autorités et sur celle de la Glose, Pierre Lombard, dans son traité des anges, exposa ses vues sur le ciel empyrée, qu’il place, lui aussi, au delà du firmament, supra Jirmamentum. Il explique ainsi le texte de saint Luc, x, 18 : Videbam Satanam sicut fulgur de cselo cadentem. Sent., t. II, dist. IL n. 6, P. L., t. cxcii, col. 656. Voir Bandini, Sent., t. II, dist. II, P. L., t. cxcii, col. 1031, et avant même le Maître des Sentences, Handinelli, qui avait affirmé déjà au sujet de la création et du séjour des anges, l’existence du ciel empyrée, situé par de la le ciel atmosphérique. Gietl, Die Sentenzen Rolan<ls. l’rihourgen-Brisgau, 1891, p. 88, 104.

Alexandre de Halès prend soin également de citer ses sources et, à propos du texte de Bède, surgit dans son esprit une difficulté’nouvelle, qui exercera plus tard la sagacité de ses disciples ou de leurs adversaires :.4 » recte dicititr a Beda cœlum enipyreum reptelutn esse samtis angelis ? Il répond que les anges ne remplissaient pas matériellement le ciel empyrée dont ils étaient l’ornement et que fout devait concourir dans ce suprême séjour à l’harmonie des desseins de Dieu. Universse theologia Summa, part. ii, q. xi. m. iii, a. 2, Cologne, 1022, p. 63. Saint Bonaventure s’excuse en quelque sorte de traiter ces sortes de questions, alors que les '2505

CI KL

s. unis docteurs oui en si i" a > nous dire, < t les philosophes moini i a’) i qui 6 happe à l’ol ration Bensible. Qua icli parum loquantur a hoc cstlo, quia latel Uroi, et philotophi adhuc minua. In l Sent., I. ii, dist. II, part. II. a. 1. q. i, Opéra, Qoaracchi, 1880, t. ii, p. 71. Comme les autree docteura, il admet que ! > ciel empyrée est situ » au delà du ciel Bidéral et qu’il enveloppe et contient tout l’uniïbid. , q. il p. 71. Même doctrine dans Albert le Grand, qui mmanque pas d’alléguer le témoignage, t. I quel, il<’saint Augustin, de saint Bède et de Waiafrid Strabon. Ut dicunt sancti AugusUnus n liida et Stra-Ims. Summa théologie, part. I, tr. KV1I1, q. lxxiii, m. ii, a. I, ail li"’", Paris, 1894, p. 727 ; Compendium theol. K’, ii., 1. 11, c. iv, ibid., t. xxxiv. p. 43.

Saint Thomas, tout en disposant cette théorie dans unisorte de perspective fuyante et vaporeuse qui met bien en saillie son caractère, l’admit sans difficulté dans son enseignement, mais à titre d’hypothèse et non sans laisser sur elle l’empreinte de son génie. Il reconnaît d’abord que l’existence du ciel empyrée repose exclusivement sur l’autorité de Bède et de Strabon. à laquelle il apporte un nouvel appoint, le témoignage de saint Basile. Cœlum empy réuni non invenitw positum nisi per auctorilates Slrabi et Bedx, et ilerum per auctoritatem liasilii. Sum. theol., I a, q. i.xi, a. 4. Kncore remarque-t-il bien que ces témoignages sont discordants. Tous trois s’accordent à admettre que le ciel empyrée est le séjour des élus ; mais les raisons qu’ils invoquent à l’appui de cette opinion sont loin d’être identiques. Cette raison, qui est toute de convenance, saint Thomas croit pouvoir la trouver dans sa vaste et belle conception de la finalité du monde et de l’unité des êtres. Du moment que Dieu avait destiné les saints à une double gloire, spirituelle et corporelle, il était dans l’ordre des choses qu’un séjour spécial et particulièrement glorieux leur fût réservé. D’ailleurs, l’ensemble des créatures matérielles et spirituelles constitue un seul et même univers. Les anges ont pour "mission de présider, en vertu de leur nature immatérielle, au mouvement de toute la nature corporelle : il convenait dès lors qu’ils fussent placés dans le lieu suprême qui domine tous les mondes et qui réunira ainsi tous les élus. Sum. theol., I", q. i.xi, a. 4 ; q. î.xvi. a. 3.

De ces pensées s’inspireront tous les docteurs des âges suivants. Cf. Bichard de Middletown, Super IV Sent., t. II, dist. II, a. 3, q. i, lirescia, 1591, t. il, p. 43 ; Duns Scot, In IV Sent., t. II, dist. XIV, q. i, Anvers, 1020. t. ii, p. 191 ; Durand de Saint-Poureain, InIVSent., t. II, dist. I, q. I, n. 3, Lyon. 1309, p. 112 ; Biel, In IV Sent, t. II, dist. XIV, Brescia, 1574. p. 91 ; Suarez, De opère sex dieruni, t. I, c. IV, Paris, 1856, p. 21-27. Tous admettent l’existence du ciel empyrée, mais en faisant observer presque tous qu’il s’agit seulement d’une hypothèse acceptable. Durand déclare catégoriquement que sur cette question notre science n’a pour garantie que le témoignage extrinsèque, et non celui des choses et de la raison. Ibid., q. n. n..’!, p. 1 li sq. Cajetan rejetait même, au nom de l’Écriture et de la tradition, l’existence du ciel empyrée. Empyreum siquidem csslutn, a posterioribus traditum, nultibt inuenitur in ScriplUr ris. Comment, in Il ad Cor., c. XIII, Paris. 1533, p. 113. Ile 1res rares esprits se livrèrent, sans la r. serve commandée, à des spéculations dont ils ne mesuraient pas scientifiquement la valeur. Le nom de Pierre d’Ailly est mêlé à ces aventures. Sur l’accord de l’astronomie et de la théologie, il écrivit un opuscule où figure la représentation graphique du ciel au commencement du monde. Concordia astronomie} cum theologia, verl. iini xx : Figura cœli tempore principii tnundi, Augsbourg, 1490, p. c, i. Aux professeurs de théologie, il

reco ande vivement, pour l’honneur et le profit île

la république chrétienne, l’élude de semblables ques tiontrie

hanr tlteologit

du lis traclalibut teripta tutti ; /< « , (<> i. tulum zl, ibid., ad calcetn. Mmi rme afflr mativi pécuiatifs constituent l’exception et

il convient de n de théo logie, menu décadent », suivirent avec beaucoup de modération les conseils plutôt tumultueux et déconcertants de Pu i re il Ailly.

2 Sature du ciel enipyrée. — L’hypothèse étant admise d’un lieu spécial réunissant tous les élus, il fallait bien admettre que ce lieu est matériel ou corporel. Malgré la fine remarque, et profonde aussi, de saint Augustin que pieu est le lieu des < rait

contradictoire d’affirmer, du moins en vertu des don scolastiques, que le ciel est un lieu spirituel, et. par ailleurs, il serait étrange de considérer le non-être, ce que les anciens appelaient le vide, comme habitable. C’est en ce sens que les théologiens du moyen enseignaient quile ciel empyrée ne peut être qu’un corps. Cselum empyreum est corpus, dit Alexandre de II..les, Univ. theol. Summa, paît. II, q. xlvii, m. ii, Cologne, 1622, t. ii, p. 162. Pour saint Bonaventure, le ciel est le corps le plus vaste qui soit, maximum mole, parce que tous les autres corps sont pour ainsi dire renfermés en lui, omnia corpora local per ambitum. In IV Sent., t. II, dist. ii, part. ii, a. 1, q. il, Quaracchi, 1889, t. ii, p. 74 ; cf. Albert le Grand, Summa theol., part. I, tr. XVIII, q. i.xxin. m. ii, a. 1, ad 3 ii, ii, Paris, 1894, t. xxxii, p. 757. Saint Thomas parle du ciel, comme du corps suprême. Sum. theol., I*, q. lxi. a. 4. Jean Bacon suppose, et c’est pour lui une acquise, que le ciel des bienheureux ne pi ut être cornu que comme un lieu réel. Cacluni beatorum est locus realis. Super l. IV Seul., dist XLV11. q. l. a. 1 Paris, 1485, fol. 219. Parfois, la question du ciel n’était pas posée différemment dans les commentaires : l’trum ultra aquas qutt sunt supra firmamentum fit corjtorale ctelumf Hichard de Middletown. Super IV Sent., t. II, dist. II, a. 3, q. I. lirescia. 1591, t. il, p. 43.

Mais déjà s’était agitée une question nouvelle, suscitée naturellement par ces premières investigations : si le ciel est un lieu matériel, de quelle matière doit-il élre constitué ? Alcuin, sans formuler directement le problème, avait fourni une solution première, que d’autres reprirent après lui. Le ciel créé par Pieu avec la terre, dans le principe de toute chose, n’était autre que la matière sans forme et sans figure, destinée à devenir ensuite, en vertu de l’organisation divine, le ciel sidéral. lnformis illa materia quant de nihilo fecit Deus, a]piellata est primo arlum et terra, non quia jam hoc erat, sed quia jam hoc esse proterat. Interrog. et resp. in Gènes., n. 28, P. L., t. c, col. 519. Dans la p. d’Alcuin, le ciel où se trouvent les élus n’est pas d’une autre nature que le reste de l’univers. Bandinelli précise cette pensée en indiquant le plus subtil des ments, le feu. comme serant à former, sous un mode inconnu, le séjour des anges et des saints. cYt’a(a fuit angelica natura in empireo cela, id est in igneo. Pir enim græce, latine dicitur ignis. Inde dieitur stitfNreum, id est igneum, … prm nimio tplendore. GietI, Die Sentensen Rolands, p. SS. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre, le ciel, c’est-à-dire les deux éléments supérieurs, le feu et l’air, au dire des saints docteurs. Nomine cssli duo superiora intelligunt elementa, ignem videlicet et aerem. Ibid., p. 104. Pierre Lombard touche légèrement et prudemment la difficulté. Cet élément n’aurait du feu que l’éclat. Empyreum, id est igneum. a tplendore, non a cedore.

Sent’. 1. II. dist. 11. "n. 6. P. 1… t. CXCII, col. I Albert le Grand réparait cette hypothèse. Le ciel serait le plus noble des corps simples. Et propter hoed. sancti quod SÎt igneum. Summa de creoturis, tr. 111.

2507

CIEL

2503

q. xt, a. 1, Paris, 1895, t. xxxiv, p. 421. A plusieurs reprises, ce grand esprit revient sur cette question qui paraît avoir sollicité vivement l’effort de son génie investigateur. Sa pensée est d’ailleurs contenue tout entière en ces mots : Cselum est corpus puruni, natura simplicissimum, essentia subtilissimum, incorruptibilitate solidissimum, quanlitate maximum, maleria purissimu m. Compend. theol. verit., t. II, c. iv, ibid., p. 43-44. C’était en quelque sorte, pour l’harmoniser parfaitement avec sa destination, affiner la matière, spirilualiser encore, si l’on peut dire, le plus immatériel des éléments.

Saint Thomas, dans cette voie, fait un pas de plus. Pour lui, le ciel n’est pas de la même nature que les quatre éléments, comme l’avaient enseigné saint Augustin, saint Basile et d’autres docteurs épris de la philosophie platonicienne. La philosophie péripatéticienne, qui fait consister le ciel en une quintessence, lui parait plus sensée et plus belle : résolument il adopte cette doctrine, qui a pour elle, en outre, l’autorité de saint Denys. Et ideo liane positionem sequens dico quod cœlum non est de natura quatuor elementorum, sed est quintum corpus. In IV Sent., t. II, dist. XIV, q. i, a. 2 ; cf. Quodlib., VI, q. xi, a. 19. Aussi le ciel empyrée est-il de tous les corps le plus lumineux et le plus noble, celui qui est le plus aclué par la forme. Cœluni empyreum in natura sua lucem habet eo quod maxime formate est. In IV Sent., I. II, dist. II, q. il, a. 2.

Cette dernière expression devait être reprise par les tenants de l’école scotiste, mais dans un sens tout autre, qui convenait mieux à leur théorie de la pluralité des formes. Pierre Auriol enseigna que la matière du ciel est le résumé de toutes les formes, le principe d’actuation de la matière terrestre. In IV Sent., t. II, dist. II, q. iii, a. 3, Rome, 1596, t. ii, col. 56-58 ; cf. Werner, Die nachscotistiche Scholastik, Vienne, 1881, p. 178-181. C’était une autre façon de relever la noblesse de la matière appelée à constituer la demeure des élus.

Sur les théories de l’école augustinienne et l’opinion particulière de Gilles de Rome, voir Werner, Dcr Augustinismus in dcr Scholastik des spàteren Mittelallers, Vienne, 1887, p. 100-103.

Propriétés physiques du ciel empyrée.

Bède le Vénérable avait déjà remarqué que les lois qui régissent le mouvement des autres cieux ne s’appliquent point au ciel empyrée, dont le privilège est dès lors un état d’absolue immobilité. Comment, in Penlaleuch., ii, P. L., t. xci, col. 192. Bandinelli observait à son tour que le nom même de ciel empyrée signifiait l’extrême splendeur de ce lieu, Gietl, Die Sentenzen Rolands, p. 88, et Pierre Lombard s’appropriait cette réflexion. Sent., I. II, dist. II, n. 6, P. L., t. cxii, col. 656. Saint Bonaventure ajoute que le ciel doit être aussi partout semblable à lui-même, uniforme dans son aspect lumineux. In IV Sent., t. II, dist. II, part. II, a. 1, q. i, t. ii, p. 72. Ces trois propriétés caractéristiques sont mentionnées par Alhert le Grand, Summa theol., part. I, tr. XVIII, q. i.xxiii, m. ii, a. l, édit. Vives, p. 757. Comme les autres cieux, l’empyrée passait pour incorruptible.

La raison en vertu de laquelle on peut admettre l’existence de cette triple propriété physique du ciel est fournie par saint Thomas d’Aquin, qui l’emprunte d’ailleurs à ses devanciers : c’est l’harmonie qui doit exister dans l’an de la entre l’état glorieux des élus et le caractère de leur séjour. A des êtres qui seront incorruptibles, à l’abri de tout changement, et (’datants de splendeurs, il fallait une demeure en rapport avec CCS dons et avec celle gloire, en dehors de la mobilité

et de toute transformation, apte à répondre magnifiquement à la destinée des saints qui est de contempler Dieu dans son i i la source incréée de toute lumière.

Bum. theol., t », q. l.xvi, a. 3. Suarez, qui est d’ailleurs trèa aflirmatif sur ces questions, s’engagera plus tant

DICT. DE T11ÉOL. CATIIOL.

dans des considérations plus quintessenciées. De opère sex dicrum, t. I, c. iv, n. 4, 5, édit. Vives, t. iii, p. 22, 23. Mais les théologiens du moyen âge s’en tiennent à ces raisons de convenance ou à des raisons analogues de perfection et de beauté de l’univers, sans s’exagérer en rien la valeur de ces problématiques arguments. Cf. Bonaventure, loc. cit. ; Durand de Saint-Pourcain, In IV Sent., 1. IL dist. I, q. i, Lyon, 1569, p. 112.’Un problème qui agitait beaucoup l’École au déclin du moyen âge est celui de l’influence que l’on peul attribuer au ciel empyrée sur le reste de la création matérielle et spécialement sur certains phénomènes de la vie terrestre. Los uns niaient ces influences célestes ou les réduisaient à des effets très lointains de conservation vitale. Cf. S. Bonaventure, ibid., p. 73, 75. Saint Thomas, qui apporte à ce détail la sincérité et la gravité dont il ne cesse de faire preuve dans l’étude des plus hautes questions, a soutenu successivement l’une et l’autre opinion. Apres avoir nié cette influence occulte, on le voit se rétracter et l’admettre avec une grande fermeté, et sans doute il n’est pas oiseux de relever ce fait qui peut servir à faire mieux connaître sur un point la physionomie de ce grand esprit. liespondeo dicendum quod quidam ponunt cælum empyreum von habere influentiam in aliqua corpora, quia mm est institulum ad e/fectus naturelles, sed ad hoc quod sit locus heatorum. Et hoc quidem mihi aliquando visum est. Sed diligenlius considérant ;, magis videtur dicendum quod influât in corpora inferiora. Et ceci en vertu de la grande loi d’unité qui régit la nature des êtres, quia totum universum est unum unilate ordinis. Quodlib., VI, q. xi, a. 19. Mais cette thèse ou hypothèse, reprise par Richard de Middletovvn, Super IV Sent., t. II, dist. II, a. 3, q. iii, Brescia, 1591, t. n. p. 55, ne put rallier tous les suffrages, et c’est aec une pointe légère d’ironie que Durand de Saint-Pour^ain résuma dans son enseignement l’état de la question : Hic est duplex modus dicendi non solum diversorum doctorum, sed uuius et ejusdem in diversis locis (nec mirum), quia cum niltil sciamus de illo cœloansit, nisiper auctoritatem, parum possumus scire si agat vel non m/ul. In IV Sent., t. II, dist. I, q. ii, n. 3, Lyon, 1569, t. ii, p. 113. Au fond, si l’on excepte peut-être quelques spéculatifs à outrance de l’école augustinienne ou de l’école scotiste, cf. Werner, Dcr Augustinismus in der Scholastik des spàteren Mittelalters, Vienne, 1883, p. 103105 ; Die naschscotistiche Scholastik, Vienne, 1883, p. 152-154, c’était bien la pensée qui dirigeait l’enseignement général de L’École. Gabriel Biel en reproduisait assez fidèlement l’esprit, quand il se refusait a prendre parti sur ces questions qui échappent aux prises de notre intellect. Becitabuutur opiniones cum suis mol iris sine determinatione ut eligat quisque quæ s<l>i probabilior videbitur. In IV Sent., t. II, disl. IX, q. ii, Brescia, 1574, t. ii, p. 85.

Ces remarques suffiront peut-être à dissiper, au moins sur ce point, les préjugés couramment répandus sur le dogmatisme de l’École.

IV. Erreurs dogmatiques et décisions de l’Église.

— En dehors de l’organisme et du millénarisme, qui ne rentrent pas directement dans le cadre de cette étude, les erreurs concernant l’existence d’un séjour commun à tous les (’lus n’ont jamais été ni bien nombreuses ni bien importantes, et l’un ne rencontre guère dans l’histoire des doctrines adverses m 1 "’des fantaisies sans originalité ou des négations sans crédit.

l’ourles débuts de l’âge chrétien, il suffi t de mentionner sommairement et pour mémoire les rêveries des gnostiques, dont saint [renée et s. mit Épiphane nous ont transmis scrupuleusement les détails. Les valenliniens admettaient l’existence de sept cieux, doués de vie et d’intelligence et qu ils tenaient pour des anges, des dieux ou des seigneurs, de. éons. Dans cette tlao II. - 79

lT)0’J

CIEL

rie, in-di u du I

un. i

nniii

pni ui

et leui ami il

Basil id lu < i le tnond

Mm adait, d’après eux, l’espace élhéré, le

m le ii iii, ci, , nt le pre mi( i. Ogdoade, étail habité par le grand Archon, nommé Abraxas ou Abrasax, terme qui représente, si l’on établit l’adi nombres figures par les lettres du mot,

le chiffre de 365 unités. Seuls les pneumatiques Beront Bauvés ; seuls les hommes de la filiation ou uWtru quiiteronl la ti i re pour ce séjour, el après une série il illuminations touj mtes, li iir destinée sera de

oûti i une sorte de bonheur négatif, loin de tuut commerce avec le monde supérieur, s. Irénée, I I. I. c.. n. -J : c. xxiv, n. 7. P. G., t. vu. col. 679 S. Épiphane, Har., c. xxiv.n. 7. P.’.'., t. xii. col. 316 ; cf. Atzberger, Geschichte dei, , Eschatologie

innerkalb dei u’xi hen Zeit, I i u-Bris gau, 1899, p. -Ji :  ;  ; voir I ; ol. 167-469.

Logiquement, en vertu de ses théories individualistes outréi s, le protestantisme devait i > i oncep tion dubonheur éternel toul caractère impliquant pour les élus un lien de vie commune dans un séjour commun. Luthi i. avec ci’tour d’esprit irrespectueux ri railleur i]in le servait m bien pour jeter le discrédit surles doctrines les plus saintes dei Église catholique, déclare légèrement, dans son Commentaire sue la II Épître de saint Pierre, iii, 13, que le ciel sera partout. « Cherche qui voudra si les bienheureux iront voleter dans les cicux ou sur la terre. Ce texte prouve à l’évidence qu’ils habiteront la terre, el que terre et ciel ne formeront qu’un seul paradis où Dieu résidera, car il n’a point coutume d’habiter seulement les cieux, mais il est partout. Donc là mi sera Dieu, seront aussi les élus. » Opéra, édit.de Wittemberg, t. v. p. 333.

Iles critiques modernes ont prétendu, sur un sstérne de prnnepurement négatives, que telle était la croyance de la primitive Église. Cf. VVabnilz, art. Ciel, dans VEm yclopédie des sciences religieuses, Paris, 1878, t. m. p. I.x-J.

De leur côté, les ubiquistes sont arrivés par une voie toute différente aux mêmes conclusions. Dans leur théorie, le ciel était identifié en quelque sorte avec l’humanité glorieuse du Christ, qui se trouve en tons lieux. L’ubiquité du Christ entraînait naturellement l’ubiquité du ciel, qui comprenait ainsi dans sa sphère universelle renier et les démons. Brentz se lit le champion ardent de ces assertions blasphi matoires : il n’j a pas de ciel, si l’enfer n’est pas au cul. fwio cœlum est ea conditione ni m eu non tantum sancti homxiies, m. ii, , Satan et angeli ejus inveniantur. Et Satan et infernus sunt in regno cmlesti. De majestate Christi hominis, cité par Gretser, Opéra, Ratisbonne, I7.’ii. t., je 245. Mêmes excès d’impiété dans sa Pgêner aliter loquamur de domo Dei Patris, tune in (iiiiiiu Patris et regno cmlesti non continentur tantum sancti, verum eliam hommes inipii et diaboli, infernus ipse, Numa Pompilius, atque adeo omnes ethnici, li Iser, mut., p. 247 ; cf. Werner, hichte iter Apologelik, Vienne, 1865, t. t, p. 624, 656.

A ces erreurs dénuées d’un caractère particulièrement dangereux ou discréditées par leur extravagance même, l l glise n’a jamais jugé opportun d’opposer une définition spéciale et explicite. Mais Ba croyance ressort manifestement des formules employées par elle dans les doi un matiques. Du aymbole alexandrin, on

di iluiie dans ses grandes lignes. Il ..-. avaoTx/Tï : x vtxp&v… xsi.

… / j

S li. n.

lit. t il ou

il reviendra sur terre au d< i ni mains, est identiqui inauguré après la résurrei lion

le souverain juj, ii, ii, .„

i’suite qui commun à i au*

seuls élus, séjour ultraTerrestre où les saints rivront i c leui roi t. sus Christ. Mans la confession de foi pi Michel P il

logue par Clément IV, en 1267, et revue par Grégoire X au II’concile cecumi niqi, ih-tinc tion est formulée explicitement enti ci lui des damnés et celui qui ont i

après la mort. De ces âmes, il est dit qu’elles sont n dans le cii I. au terme de leur épn uve, recipi. Denzinf il union d

dans la bulle d’Eugène IV La t< ntu paroli itant quedès leur entrée au ciel les maints

jouissent de la vision intuitive. Denzinger, n Professio fidei Gi m u /

constitutionem Ll Sa Den zinger, n.. x 711 ; Pro, j, ta

ah Vrbano Vil I et Bénédicte XI V per constiluiu LXXIX Nuper ad no », Di nzinger, n

dernier point avait été défini I I enofl XII’i 1336, dans la constitution / a ré ponse aux erreurs di Jean XXII <. ocei liant I la vision béatifique. Jean XXII distinguait l’admit au ciel et la jouissance parfaite du Liens que comporte ce séjour. Selon lui. les.’.mes i

de tOUt péché et de toute peine atlu

reçues au ciel après la mort, mais vraisemblablement elles ne devaient être admises la vision béatifique qu’après la résurrection du corps et le jugement s rai. Benoit Xll lixa sur ce point la doctrine de 11 en définissant que le séjour du ciel implique tenant la vision intuitive pour les bienheureux. En même temps les termes de cette de finition reproduisent, en les résumant, les traits principaux qui, dans la doctrine traditionnelle, sont consai rés gi m ralement à exprimer les divers aspects ou les différents biens du séjour de la gloire. Les âmes des justes se trouvent au ciel, au royaume des cieux. dans le paradis céleste avec le Cl i réunies aux saints angi s et en communauté de vie avec

eux. jouissant de la isuai intuitive et faciale, sans intérim cliaire entre elles et l’essence divine dansl’ordn la Connaissant’. diso cmlesti cum Christo, sortie aggregatm… et i aient d intuitiva et faciali, i

objecti visi se Uabenle. Ces âmes sont vraiment beureusi ossèdent la vie et le i >

bealmel habent rilani et requiem setemam. l>enzinger, Enchit :.u|s ( | (. ui con troverse et l’historique de la définition, voir BenoIt XJJ col. 657-696.

Outre les nombreux pourra consulter utilement, ,

-. Betlarmin, ilale sanctorum, Lyon,

i. Disputât

l’itiianis, i I I tculis et ha « t : d. i v, Muratoi i, Oi

I

117,

tatio anar/cgica, theologica. parrrnetica de paradiso, Palerme, 171)2 ; fSarcellona, La félicita de’sauti, Palerme, 1801 ; Kutsclithaler, De regni divini consummatione seu eschatologie, Ratisbonne, 1888 ; Th. -Henri Martin, La vie future suivant la foi et la raison, 3e édit., Paris, 1870, p. 57-188, 523-526 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 4’édit., Paris, 1884, t. iii, p. Hll-180 ; Chambers, Our Ufe after death, or the teaching of the Bible concerning the unseen world, Londres, 1894 ; Moody, Heaven ; its hope ; its inhabitants ; its riches ; its liap}>iness, 2e édit., Londres, 1894 ; Abraham (Seind’), dans le Dictionnaire, t. I, col. 111-116 ; dom Cabrol, La prière antique, Paris, 1900, p. 175-187, 40’i-47l) ; Turmel, Histoire de la théologie catholique depuis l’origine jusqu’au concile de Trente, Paris, 1904, p. 185 sq.

P. Bernard.