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Dictionnaire de théologie catholique/DIEU. SA NATURE D'APRÈS LA BIBLE I. Dans l'Ancien Testament

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III. DIEU. SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE.I. Dans l'Ancien Testament. II. Dans le Nouveau Testament.

I. Dans l'Ancien Testament. — Bien que Dieu pût être connu des hommes par le moyen des créatures, en fait, d’après la Bible, il s’est fait connaître à eux par révélation, en leur manifestant quelques-uns de ses attributs et quelque chose de sa nature. Maïs cette manifestation de Dieu par lui-même ne s’est pas pro- duite d’un seul coup ; elle a été successive et progressive, et il est nécessaire de distinguer les différents stades de cette révélation.

i. dieu pour l’humanité primitive. — 1° Ses relations avec elle. — Dès le premier mot de la Genèse, i, 1, Dieu, le vrai et unique Dieu, apparait, comme le créateur de toutes choses au ciel et sur terre. Voir Création, t. iii, col. 2042-2046. Après avoir créé l’homme et la femme, Dieu, dans les deux récits de la création, Gen., i, 28-30 ; ii, 16, 17, leur parle et serévèle à eux comme maitre de la nature, qu’il a créée et dont il leur transmet la domination, et aussi de leur volonté libre, qu’il oblige par un précepte positif. Après la désobéissance d’Adam et d’Ève, Dieu venge ses droits lésés en punissant et le serpent tentateur et les hommes prévaricateurs. Gen., iii, 9-24. Il agrée les offrandes d’Abel et rejette celles de Caïn, Gen., iv, 3-7, et il punit le fratricide, iv, 9-46. Du temps d’Énos, fils de Seth et petit-fils d’Adam, on commença à invoquer Jahvé par son nom. Gen., iv, 26. Quand l’humanité fut corrompue, Dieu se repentit de l’avoir créée et il la fit périr, sauf Noé et sa famille, Gen., vi, 1-8. Lorsque le déluge eut pris fin, Dieu rendit à la nouvelle humanité les droits de la première et s’engagea à ne pas la faire périr par un autre déluge. Gen., ix, 1-17. Dieu permit la dispersion des peuples, issus des fils de Noé, et la division des langues. Gen., xi, 1-9. C’est la tout ce que la Bible nous apprend des rapports de Dieu avec l’humanité primitive et de la manifestation qu’il lui a donnée de lui-même.

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 4.1 : DABILLON - DIEU philosophie modernep. 478-512).

La Bible affirme donc seulement la révélation du monothéisme aux premiers liommes. Le Dieu unique, créateur de toutes choses, se montre uniquement comme le souverain de l’univers et en particulier des hommes, qu’il lie par une obligation morale et dont il agrée le culte. Il a des droits sur les consciences morales et il reçoit les sacrifices, celui de Noé, Gen., vin, 20-22, comme ceux d’Abel. Gen., iv, 4. Aucune notion métaphysique de la divinité n’est incluse dans ces manifestations anthropomorphiques. Gen., ni, 8 ; vu. 16 ; vin. 21 ; xi, 5. Voir t. I, col. 1368-1369. La lliljle n’ajoute pas que le monothéisme primitif se soit fidèlement conservé. Elle suggère plutôt le contraire, car si elle n’enseigne pas ex professe* l’origine du polythéisme, au moins dans le P.entateuque, elle en constate l’existence ; mais elle n’explique pas comment cette déchéance s’est produite. Celle-ci a eu lieu dans les époques que la Bible laisse vides entre Adam et Noé, entre Noé et Abraham. Quelles qu’en soient les causes, d’après la Bible, le monothéisme a précédé le polythéisme, et ce dernier ne peut être sorti du premier « que comme une erreur sort d’une vérité, par voie de négation ou d’oubli. » P. Lagrange, Eludes sur les religions sémitiques, 2e édit.. Paris, 1905, p. 3.

Son nom principal.

Dans les onze premiers chapitres de la Genèse, qui racontent l’histoire de l’humanité primitive, Dieu est appelé tantôt Élohim, tantôt Jahvé, quand il n’est pas dit Jahvé Élohim. Les récits dits élohistes nomment Elohim le Dieu créateur, qui dirige les premiers hommes ; les récits dits jéhovistes nommaient.léhovah ou Jahvé le Dieu qui a formé l’homme et qui a été invoqué dès le temps d’Énos. Nous reviendrons plus loin sur la dénomination Jahvé, en parlant de la révélation de ce nom faite à Moïse. Le nom d’Élohim, donné’au créateur de l’univers, nous renseigne sur la nature divine, telle qu’elle était connue drpremiers hommes.

Elohim est le pluriel du singulier Ëlôha, postérieurement formé, selon le sentiment général, contre lequel élevé pourtant.1. Halévy, i’Aoah, dans le Journal asiatique. 1905, t. iii, p. 339-340. L’étymologie de ce nom est incertaine. Quelques-uns l’ont fait venir de la racine â’lah, avoir peur, chercher un refuge », et lui ont donné le sens de mime » iremendum ou colendmv, objet de terreur et de crainte. Mais le plus grand nombrr des hébraïsants d’aujourd’hui le tiennent pour un augmentatif de l’A, dont l’emploi était plus ancien. Il aurait alors la même signification étymoloe. Voir plus loin. Quoi qu’il en soit de l’origine et du Bens primitif de ce nom, il ne désigne, dans les on/e premiers chapitres de la Genèse que le véritable et unique lien. Pour l’auteur, la forme plurielle ne portait donc aucun préjudice ; i l’unité divine. C’est en vain que différents critiques uni vu un indice du polythéisme primitif, pui nom pluriel est tou jours suivi d’un verbe ou d’un qualificatif au singulier. Élohim n’est pas, d’ailleurs, le nom primitif de Dieu l’- Bémite ; . il est. au contraire, une des formes plus secondaires du nom divin. Il n’indique donc la somme d divins qui habitaient dans un

les religions séim 77 78. Aussi b 9 grammairiens le regardent

. comme un pluriel de majesté eu d’ex anl que Dieu est la somme de h

!’- i" h mil.- pi nsi ni que " pluriel di

uinn l.i divinité. Voir I. Drusius,

Francfort-sur-le-Main,

1606, 1 vi, roi. 2115 2140 ; Dictionnaire de / « Bible de M. Vigouroui, .ut. Élohim, t. il, col. 1701 1792 ; I i >ui, L</ L’, , , , , , /, , net, 6e édit.,

"’. t iv, p. 170 180 ; Driver, The booh o/

1904, p 102 ; M. Hctzenauer, Theologia’. r ribourg-en-Brisgau, 1908, t. i. p. 373-374. On

peut conclure de là que, depuis Adam jusqu’à Tharé, Dieu s’est manifesté aux hommes comme Dieu en général, Dieu de tous, sans relation encore avec un peuple choisi. L’humanité primitive connaissait donc par révélation ou naturellement Dieu comme distinct des créatures, parfaitement unique, infiniment puissant, juste et bon, et gouvernant le monde.

II. dieu a l’époque des Patriarches.

Nous ne connaissons les idées des patriarches sur Dieu que par la Bible. Tout ce qu’on peut dire en dehors de son témoignage n’est qu’hypothèse pure ou système a priori. Il faut donc extraire de la Genèse les renseignements qu’elle a recueillis à ce sujet. — 1° Relation* deDieu avec les patriarches. — Tandis que des branches de la famille de Tharé étaient devenues idolâtres en Mésopotamie, Jos., xxiv, 14, 15 ; Judith, v, 7-9 ; Gen., xxxi, 19, 30, 34 (Rachel avait enlevé les tcrapliim de Laban, son père), Abraham, par une vocation spéciale de Dieu, se retire d’abord à Haran, Judith, v, 7, 9, puis au pays de Chanaan, pour échapper à l’idolâtrie et être la souche d’un peuple fidèle au vrai Dieu. Voir t. i, col. 94-98. C’est le Seigneur du ciel, qui choisit ainsi Abraham et le fit sortir de la maison de son père. Gen., xxiv, 7. Jahvé apparaît aux patriarches et intervient dans leur vie ordinaire. Il leur promet une nombreuse postérité, à laquelle il donnera le pays de Chanaan, et des bénédictions spéciales. Voir t. i, col. 106-111. Il est le Dieu de l’humanité, puisqu’il dispose des contrées idolâtres. Gen., xii, 7 ; xiii, 14-17 ; xv, 18-21 ; xvii, 8. Il est connu de Melchisédech, roi de Jérusalem, Gen., xiv, 18, et d’Abimélech, roi de Gérare. Gen., xx, 3. Il sait l’avenir de son peuple futur et prédit à Abraham la servitude des Israélites en Egypte et leur délivrance. Gen., xv, 13-16. Il fait un pacte éternel avec la postérité d’Abraham pour être toujours son Dieu, Gen., XVII, 7, et il institue la circoncision comme signe de cette alliance, 9-14. Voir t. ii, col. 2520. Il sera donc le Dieu spécial du peuple choisi, comme il est déjà le Dieu d’Abraham, Gen., XXIV, 12, 27, 42, 48, et d’Isaac, Gen, , XXVIII, 13 ; XXXI, 28, 42 ; XXXII, 9 ; xi viii, 15, tout en étant le Dieu de l’humanité entière, puisqu’il punit les habitants des villes de la Pentapole. (un., xviii, 16-21 ; XIX, 24, 29. Il renouvelle à Isaac les bénédictions et les promesses faites à Abraham. Gen., XXVI, 2-5, 22, 21 ; XXVIII, 13-15 ; XXXV, 9-12 ; xi, viii, 3, i. Il intervient dans leur vie journalière et ii.ni ses promesses, en les protégeant. Gen., xxvi, 12-IV. 22. 28 ; XXXI, Il 13, 42 ; XXXII, 30 ; XXXIII, 10, 11. Les femmede Jacob attribuent à Dieu leur fécondité. Gen., xxix, 33, 33. 35 ; xxx, 2, 6. s. 17. is. 20, 22-24. Elles reconnaissent que Dieu a fait passer à Jacob,

leur mari, les richesses de Laban, leur père. lien..

xxxi. 16. Dieu voit les pactes jurés, et M en est le garant connue le témoin. Gen., xx, 22-24 ; xxxi. lu 53. Jacob purifie sa maison et enlève toutes les idoles qui

venus de Mésopotamie, pouvaient avoir gardées. 1.. n.. xxxv, 2-4. Dieu punit les Ris de luda coupables. Gen., xx.xviii, 7, 10. Il protège Joseph clic/ Putiphar, Gen., xxxix, 2, :’.. 5. ri dans la prison. Gen. i. 2123. Il envoi.’des songes au pharaon d’Egypte. Gen. xi 1, 25, 32. 30. Les frères.le Joseph lui attribuent ce qui leur arrive, Gen., XLii, 26, ainsi que Joseph lui-même, lien., m. m. 23. Jacob demande que Dieu rende l’intendant d 1 _ - pte fa rorable A set 01 Gen., kliii, 1 1..1.. ieph.iiii il. ne ; i ta..I..ni..ii. Ine la 1..n. tuile.le ses !  : rd et y reconnaît un dessein de la

providence. Gen., m v. 5. 7. 8, 0. 1. 19, 20. Dieu prédit .i Jacob ce qu’il adviendra de 1 famille en Egypte, Gen. ilvi, 2 I i" eph regardi ses Dis comme un don .le Dieu, Gen. xi viii, 9. et Jacob appelle sur eus 1. s bénédictions divines, 15. ainsi que -m’Lui ;

21 ; m i..’m mi 1 appelli > les fn res que

Dieu s’occupera d’eus et li fera n toui uer au p 1 1)51

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE

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Chanaan, qu’il avait promis à Abraham, à Isaac et à Jacob. Gen., L, 23.

Sans avoir donc encore aucune idée métaphysique de Dieu, les patriarches le reconnaissaient cornuele seul vrai Dieu, digne d’être honoré, comme le créateur du ciel et de la terre, le Dieu de l’humanité, avant conclu avec Abraham et sa famille un pacte particulier, en vertu duquel il sera toujours leur Dieu, à l’exclusion de tout autre. Par suite, sans se désintéresser des autres hommes, qu’il bénit ou qu’il punit selon qu’ils le méritent, Dieu protège spécialement les patriarchi veille sur eux, intervient dans leur vie et règle par sa providence leur sort. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est ainsi le Dieu unique et véritable, dont la nature sera mieux manifestée à leurs descendants par des révélations postérieures. Il n’y aura pas d’interruption dans la connaissance de lui-même que Dieu communiquera à l’humanité. Cf. P. de Broglie, Questions bibliques, 2e édit., Paris, 1901, p. 294-295, 299.

Les noms divins à celle époque.

La Genèse continue à nommer Dieu à l’époque patriarcale, tantôt Elohim, tantôt Jéhovah, selon les narrations élohisles ou jéhovistes. Cependant, Dieu est parfois désigné par le nom commun El, qui est le nom de Dieu par excellence. Ces deux noms nous apprennent quelle idée se faisaient de Dieu ceux qui les employaient. Il faut donc les étudier ici.

1. Jéhovah, le Dieu des pères. — Beaucoup d’exégètes ont pensé que ce nom propre de Dieu avait été révélé pour la première fois à Moïse au Sinaï, Exod., ni, 14, et que c’est pour cette raison que les récits dits élohistes commencent seulement à partir de cette révélation à nommer Jéhovah le Dieu d’Israël. Ce serait donc par prolepse ou par anticipation que les récits jéhovistes auraient employé ce nom divin à l’époque patriarcale. Dieu aflirme, en effet, à Moïse qu’il a apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Êl-Sadda’t et qu’il n’a pas été connu d’eux sous son nom de Jévovah. Exod., vi, 3. Cependant, dans les récits élohistes eux-mêmes, Jéhovah, qui se manifeste à Moïse, se dit expressément le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Exod., iii, 6, 15, 16. C’est donc au moins le même Dieu qui s’est manifesté et qui était honoré sous des noms différents. Il paraît néanmoins certain, nous le verrons plus loin, que le nom de Jéhovah était connu des patriarches avant Moïse. Il est, d’ailleurs, peu vraisemblable que Moïse ait pu proposer aux Israélites comme leur Dieu spécial, un Dieu inconnu d’eux. Aussi Moïse répète-t-il que Jahvé avait été le Dieu des pères. Deut., i, 21 ; vi, 3 ; xxvii, 3. Israël le connaissait donc, quoiqu’il ne le reconnût pas encore pour son Dieu spécial. C’est pourquoi les récits jéhovistes emploient constamment ce nom pour désigner le Dieu créateur et le mettent dans la bouche de Dieu parlant à Abraham ou d’Abraham parlant à Dieu, Gen., XV, 6-8 ; qu’ils disent aussi que Jahvé a été l’El de Sem et de sa race, Gen., ix, 26 ; qu’il était connu de Tharé et de Nachor, Gen., xxxi, 53, de Laban et de Bathuel, Gen., xxiv, 50, 51 ; xxvi, 28, 29 ; xxx, 27 ; xxxi, 21, 49, 50, de Melchisédech, Gen., xiv, 18-20, 22, et d’Abimélech. Gen.. xx. 3-7 ; xxi, 23. Ce nom convenait donc déjà au Dieu des patriarches avec sa signification précise, que nous fixerons plus loin, quoique peut-être elle n’ait pas encore été parfaitement comprise.

2. 7’.'/ et’Êl-Saddaï. — Le Dieu des patriarches est spécialement désigné par le nom de’F.l seul ou avec des épithètes, qui expriment divers attributs.

a)’El. — Ce nom, qui était le nom propre de Dieu chez tous les sémites primitifs, voir P. Lagrange, Etudes sur les religions sémitiques, p. 70-77, a dû être aussi employé de la sorte par les Hébreux, quoiqu’il soit devenu appellalif dans l’usage chez eux, comme partout ailleurs. Un le retrouve au moins deui

fois avec certitude-.1. m la Genèse. A Bersabée, Jacob venait d’offrir des sacrifices à l’ÉIohim de son |

Cet Elohim lui apparaît et lui dit : g Je suis Kl (l’article qui, en général, est de basse époque, a dû être ajouté plus tard ; , l’ÉIohim de ton pire… Gen., xi.vi, 3. A Sichem, Jacob avait élevé déjà un autel et y avait honoré El, l’EIohim d’Israël. Gen., XXXIII, 20. Il se pourrait que ce nom eût le même caractère en d’autres passages, tels que Gen., xxxi. 13 ; xxxv, I. Stade, Biblische Théologie des Allen Testaments, Tubingue, 1905, t. i, p. 71-7."). a prétendu que, dans ces passages, El désignait un dieu local, un numen loci, honoré dans ces lieux de culte..Mais, dans le contexte, ce sens est impossible. Ce n’est pas un £1 quelconque, qui apparaît à Réthel ou à Phanuel, Gen.. XXXII, 30, 31 ; c’est l’El de Jacob, qui se montre à lui en ces lieux, ainsi dénommés pour cette cause. Du reste, l’El de Béthel apparaît à Jacob en Mésopotamie, Gen., xxxi, 13 ; ce n’est donc pas un dieu ou génie local. C’est Élohïm, qui se manifeste en divers lieux et qui est l’unique Dieupour Jacob comme pour son père Isaac. Cf. P. Lagrange, op. cit., p. 81. A une époque où El avait déjà partout ailleurs le sens appellatif, Jacob, n’ayant qu’un Dieu, pouvait employer ce nom pour désigner la divinité. Avant de consacrer un lieu pour en faire un sanctuaire, les patriarcl. avaient eu une marque de la puissance, de la bonté ou de la présence toujours vigilante du Dieu qu’ils adoraient comme auteur de la nature. Les sanctuaires de leur époque n’étaient pas dédiés à divers dieux, aux génies de la contrée et ne sont pas des traces du polythéisme primitif des Hébreux.

El se retrouve dans les noms araméens Camuel et Bathuel, Gen.. xxii, 21, 23, et dans celui d’Ismaël. Gen., xvi, 11.

L’étymologie de El n’est pas certaine. Beaucoup font dériver ce mot de la racine verbale inusitée.’--s, à laquelle ils donnent, entre autres, le sens de < être fort », de sorte que Ll signifierait le fort >-. D’autres le font venir de rï’-s, qui a le même sens. D’autres ont

T T

donné au nom le sens de « premier ». P. de La.^arde a proposé la signilication de terme auquel tendent les hommes par leurs désirs et leurs efforts ; mais, au jugement de Stade, loc. cit.. p. 75. -s indique la direction et non pas le but. M. Hetzenauer, op. cit., t. i, p. 372. Cf. P. Lagrange. op. cit., p. 79-81 ; F. Delitzsch, Babel und Bibel, I er discours, 5e édit.. Leipzig. IC05, p. 49, 75, note 36 ; A. Jeremias, Monotheistische Slrômungen innerhalb derbabylonischen Religion, Leipzig, 1904, p. 19 ; .T. Nikel, Cer Ursi rang des alllestameallic /ien Goltesglaubens, ,’ ! édit.. Munster, 1908, p. 31. Tous ces concepts sont très relevés et montreraient que les patriarches avaient un sentiment profond de la supériorité de la nature divine. — Mais, en dehors de toute étymologie, on peut déterminer le sens - néral de El chez les sémites primitifs, pour qui il était le plus ancien nom de Dieu. « Ou bien c’est le nom propre du dieu des sémites employé ensuite comme appellatif, ou c’est un nom commun devenu le dieu des sémites par excellence. Nous pouvons pour le moment laisser la question en suspens. Mais en revanche un point paraît clair. Si El. nom appellatif, c’est-à-dire s’appliquant à la nature divine, a pu devenir un nom personnel, eest donc que la nature divine était à ce moment considérée comme unique, et si d’autre part c’est un nom personnel qui est devenu le nom commun pour désigner tout ce qui participe à la nature divine, c’était donc derechef qu’on donnait à cette personne divine toute la plénitude de la divinité’, n P. Lagrange, op. cit., p. 77. A l’origine, il désignait donc le divin conçu comme distinct du ri ste des choses et comme unique d’une certaine façon. Pour le sémite primitif, El était « un être supérieur sans

aucune attache ni à un lieu spécial, ni à une force de la nature, ni à un objet animé ou inanimé. La conception première va à Dieu sans s’arrêter à tout le reste : il est l’au-delà. » Ibid., p. 82. Ces idées très relevées des anciens sémites ont pu passer chez les ancêtres des Hébreux avec le nom de El. Cf. Barns (Lagrange), La révélation du nom divin « tétragrammalon », dans la Revue biblique, 1893, t. ii, p. 339 340.

b) FA Roi. — Agar, ayant fui au désert, eut une vision et donna à la personne divine qui lui parlait le nom d"Êl Roi. Gen., xvi, 18. Dans le récit, c’est.Tahvé qui reçoit ce nom. Primitivement, il devait être question de El, de qui est venu le nom d’Ismaël et que Vir appelle El Ro’i. On entend généralement ce nom dans le sens du Dieu qui voit partout ; le Dieu qu’Agar a vu est le Dieu dont le regard s'étend sur tous les pays. Il pourrait aussi signifier dans la bouche de cette femme, qui vise la vision qu’elle a eue, le Dieu de l’apparition au sens actif du mot.

c) 'El 'Olâni. — Abraham, après avoir fait une alliance solennelle avec Abimélech, plante un tamaris et invoque le Dieu de l'éternité. Gen., xxi, 33. C’est Jahvé qui est désigné sous ce vocable, parce qu’il est identique à El. El est donc le Dieu de la durée, qui vivra toujours à l’avenir, tandis que l’homme passe. L’idée de Bæthgen, Deilragezur semitischen Religionsgeschicltle, Berlin, 1888, p. 292, suivant laquelle Abraham opposait le Dieu « lu vieux temps à celui des temps nouveaux, ne repose sur rien.

d) 'Kl 'Elyôn. — Melchrsédech, roi de Salem, est prêtre du Dieu très haut ; il bénit Abraham au nom du li --Haut, qui a créé le ciel et la terre, et il bénit ce Dieu, dont la protection a donné au patriarche la victoire sur ses ennemis. Abraham, de son côté, jure par le Très-Haut, mailre du ciel et de la terre. Gen., XIV, 18-20, 22. Ce nom désigne le Dieu suprême et marque

ublimité etsa transcendance.

e) 'i-'A Saddaï. — On adonné au qualificatif Saddaï des significations bien différentes. Les uns le font venir de iâdad, qui signifie « dévaster », et le traduisent, comme a fait la Vulgate, par « tout-puissant » ; il exprime donc pour eux la vigueur et l'énergie avec laquelle Dieu accomplit des prodiges dans la nature et

ige pour punir. Gesenius y a vu plutôt un pluriel de majesté, dérivant de Sâd, « fort ». à la première personne, et il a traduit : mei potentes, di mei, ou mi drus. Thésaurus, p. 1366-1367. Ch. Robert, à la suite ald, a rattaché ce mol a la racine Sddâh, qui signifie répandre avec abondance et d’où vient le mot melli Par til Kl Saddaï désigne Dieu la puissance qui donne la fécondité dans les familles, les troupeaux et les champs. Cet exégète a ensuite montré, par l’examen de (oules passages de la Genèse, xvii. I ; icxviii, '. : xxxv, 1 1 ; xi ni. 1 1 ; xlviii, 3 ; xiix, 25, que Dieu s’est nanifesb ous cet aspect aux patriarches. ElShaddai et léhovah, dans Le Mu éon, I -main, 1891, t. x. [>. 361-370 ; l.n révélation du nom divin Jéhovah, dans la Revw biblique, I891, t. iii, p. 162-164. I t. p. 76 : M. Hetzenauer, op. cit., t. i. p. 383. Sur I I seul ou né d'épith P. Lagrange, El et hthvi. dan la Revue bibl 1903, l. mi. p. 362-370, article que j’ai mis largement itribuli.n dans les pa Di iver, The p 102 H o M I : u m ch a cru ri

qu’honorait Abraham, un dieu

h 1 dieu lunain "-m des Babyloniens, et locali

quent la n H, I >n 'lu pa un moni >tl que, si conciliant avec

le polytl n r, était pat nié théoriquemi ut.

titrait la religion en un dieu snpi I. —, Tubil

Ces idées sur Dieu unique, omniprésent, éternel, très haut, et principe répandant partout la fécondité, les Israélites les ont reçues de leurs pères et les ont portées en Egypte. Tandis que, dans cette contrée, la masse demeurait fidèle à l’El des sémites et au Dieu des ancêtres, Deut., xxvi, 6-8 ; Exod., iii, 7, quelquesuns versèrent dans l’idolâtrie égyptienne. Jos., xxiv, 14 ; Ezech., xx, 7, 8. Avant de les constituer en peuple, spécialement voué à son culte, et pour affirmer la foi ancienne, Dieu voulut se faire mieux connaître aux fils de Jacob et il leur révéla sa nature intime par le ministère de Moïse.

/II. RÉVÉLATION » r : JAHVÉ A MOÏSE. — 1° Double révélation. — Dans l’Exode, il y a deux récits successifs de la manifestation de Jahvé à Moïse. Le premier, Exod., iii, 12-25, que les critiques attribuent au document élohiste, contient une explication plutôt qu’une révélation du nom divin. Le second, Exod., VI, 2-8, qui dériverait du code sacerdotal, affirme un changement de nom divin et la substitution de Jahvé à 'El Saddaï.

1. Première révélation. Exod., iii, 2-15. — Dieu, voulant choisir Moïse pour délivrer les Israélites esclaves en Egypte, se révéla à lui au pied de l’Horeb au milieu d’un buisson ardent. Il se nomma d’abord comme le Dieu de son père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, G ; il lui promit son secours pour l’accom, plissement de la mission difficile qu’il lui confiait, 12Moïse, sachant ainsi que le Dieu des ancêtres lui parle. lui demande quel est son nom propre, afin de pouvoir le dire aux Israélites qui l’interrogeront, et Dieu répond d’abord à Moïse : « Je suis celui qui suis. » C’est d’avance la définition du nom qui va être prononcé. Puis, ayantainsi préparé son interlocuteur, ! comprendre son nom, il le lui révèle : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : Je nuis m’envoie vers vous, » 14. Enfin, il affirme que Jahvé est le nom du Dieu des pères et que ce sera désormais et pour toujours son nom propre et caractéristique, 15. Le nom que le Dieu des pères prend et explique est contenu dans les quatre consonnes hébraïques mn », d’où lui est venu le nom grec tétragrammalon.

a) Prononciation de ce nom. — La lecture Jéhovah, à laquelle nous sommes habitués, est généralement tenue pour inexacte. Les rabbins modernes l’ont admise cependant, et elle a été défendue par quelques érudits, entre autres par Michælis, Supplementa ad lexica hebraica, 1792, t. i, p, 524, par Drach, De l’harmonie

l’Eglise et la Synagogue, Paris. l, Si i, |. i, p, 572 488, par J. II. Lévy, The Tetra(9)grammaton, dans Jcwish quarterly Review, octobre 1902, p. 97-99, et par l’rquhart, Die Bûcher derBibel, Stuttgart, 1904, 1. 1. p. 24. Les rabbins y trouvaient l’expression simultanée du présent, au passé et du futur. Voir Drach. op. cit., t. I, p. 319-333. Cette lecture suppose une forme vermonstrueuse ; elle est donc inadmissible. On prétend généralement qu’elle est d’origine moderne, et on l’attribue à llalalin, qui l’aurait mise en vogue vers 1520. Or, Galalin a déclaré qu’elle était connue et renie de son temps. Arcana catholù itis, Paris, 1516, p. 77. De fait, elle était employée au xvi « par tous les protestants et par plusieurs catholiques. Denys le Chartreux 1402 1471 l’empruntait au x. rie ; i Nicolas de Lyre et A Paul de Bui ' in Exod., a. II. Opéra, Montreuil, 1896, t. t, p. 521, 522. Porchetti, théologien du début du xiv siècle, s’en

en I. Cf. D sacri, Amsterdam, 1698, t. tfe, col. 351. Enfin Raymond Martin, que Galatin ; > copié, l’employait dans son /' » gio fidei (écrit vers 1270), part. III, dist. II. c. tu, lii.M. p. lis. —, | Quoi qu’il en soil de l’union 'fis voyelles du nom AdanaX avec les consonnes I ont ïjoul i i c les

modifications rendues nécessaires par la différence des consonnes, pour suggérer la lecture Adonaï, « le Seigneur ", qui devait être substituée au nom ineffable de Dieu. C’est un qeri, « ce qui est à lire », perpétuel, remplaçant le kctib, « ce qui est écrit ». Par respect pour sa transcendance, les Juifs ont restreint de plus en plus l’usage du nom divin par excellence et ont fini par le supprimer entièrement, préférant prononcer Adonaï ou se servir de nu, « le nom », qui le remplaçait. Déjà les Septante ont traduit le tétragramme par K-Jptoç, qui est devenu en latin Bominus et en français « le Seigneur ». Josèphe aussi, dans son récit de la révélation divine à l’Horeb, ne transcrit pas le nom divin révélé, parce que cette transcription est interdite. Ant. jud., II, xii, 4. Voir Drusius, Telragrammatan, 8-10, dans Critici sacri, Francfort-sur-le-Main, 1686, t. vi, col. 2153-2155 ; Drach, op. cit., t. i, p. 350365, 512-516.

La véritable prononciation du nom ineffable n’est pas connue avec certitude. Les anciens écrivains profanes et ecclésiastiques en ont signalé différentes, qui peuvent se ramener à trois principales : la&ï (à prononcer Javé), Taà> ou Jao et 'là ou Ma. — a. 'Lzoï se trouve dans Clément d’Alexandrie, Strom., v, 6, P. G., t. ix, col. 60 ; Clemens Alexandrinus, Leipzig, 1906, t. il, p. 348, sous les formes Taoùat ou 'Ixovz ; dans saint Épiphane, Hier., XL, n. 5, P. G., t. xii, col. 685 ; dans Théodoret, In Exod., q. xv, P. G., t. lxxx, col. 244, qui le cite comme usité chez les Samaritains ; et dans un manuscrit éthiopien de la Bodléienne, à la lin d’une énumération des noms divins. Cf. Driver, Récent théories on the Tetragrammaton, dans Studia biblica, Oxford, 1885, t. i, p. 20. — b. 'Iaw est représenté par Diodore de Sicile, I, 94, et par Lydus, qui l’attribue à Varron et à Herennius (Philon de Byblos). Demensibus, édit. Wuensch, p. 111. Saint Irénée, Cont. User., l. I, c. iv, n. 1, P. G., t. vii, col. 481, nomme l'éon Taù> des valentiniens, que ïertullien déclare avoir été emprunté à l'Écriture. Adversus valentinianos, c. xiv, P. L., t. ii, col. 565. Origène connaît ce vocable divin, puisqu’il interprète le nom de Jérémie [j.£Tsa>pi<7(jl& ; 'Iaw. In Joa., tom. i, n., P. G., t. xiv, col. 105 ; Urigenes, Leipzig, 1903, t. iv, p. 53. Les Grœca fragmenta libri nominum hebraicorum, attribués à Origène et soidisant traduits en latin par saint Jérôme, contiennent ce nom, à qui ils donnent le sens d' « invisible », P. L., t. xxiii, col. 1189-1190, ainsi que VOrigenianum texicon nominum hebraicorum. Ibid., col. 1225-1226. Théodoret l’a emprunté à une interprétation des noms hébraïques, qui lui donnait le sens d' « être ». Qusest. in 1 Par., præi., P. G., t. lxxx, col. 605. Cf. Grsec. affect. curalio, serm. ii, De principio, P. G., t. lxxxiii, col. 840. Saint Jérôme le cite comme un des dix noms divins. Traclatus de ps. cxlyi, dans Morin, Anecdota Maredsolana, Maredsous, 1897, t. m b, p. 293. A son avis, le nom ineffable, qui est le nom propre de Dieu, legi potest Jaho. Commentarioli in psalmos, Ps. viii, ibid., 1895, t. ma, p. 20-21. Le Breviarium in psalmos, faussement attribué à ce saint docteur, lui a emprunté cette affirmation. Ps. viii, P. L., t. xxvi, col. 838. La forme 'Iaù se rencontre enfin très souvent sur les pierres gravées, dites Abraxas. Voir Baudissin, Stiidien ztir semilischen Religionsgeschichte, Leipzig, 1876, 1. 1, p. 185 sq. ; Driver, toc. cit., p. 8. Cette forme est probablement la transcription du nom in>, qui entre en

T

composition dans des noms théophores de la Bible et qui a été récemment lue sur les nouveaux papyrus d'Éléphantine. Voir Revue biblique, juillet 1908, p. 326328. — c. Ta est attesté par Origène, qui reproche aux ophites d’avoir emprunté leur 'Iaù au 'là des Hébreux. Cimt. Celsum, l. VI, c. xxxii, P. G., t. xi, col. 1345 (voir la note) ; Urigenes, Leipzig, 1899, t. il, p. 102 (où

on lit Tsuws). Cet écrivain y fait encore une allusion dente, lorsque, au début du ps. ii, à propos de gXXqXovfa, il dit que partout où on lit Ta/, (transcription pour là) dans le texte hébreu de l’Ancien Testament, les Grecs ont traduit Kûpioç. Selecla in psalmos, l’s. ii, P. G., t. xii, col. 1104. Saint Jérôme a noté que la cinquième version des Hexaples d’Origène avait traduit alléluia, laudate la, id est Bominum. lu unum est de décent nominibus Bei. Commentarioli in psalmos, Ps. CXLVI, dans Morin. op. cit., t. ma, p. 99. Dans son Traclatus sur le même psaume, ibid., t. iwb, p. 293, il signale, parmi les dix noms divins, celui de la, qu’il interprète invisibilis. Il le retrouve dans alléluia, allelu la, et il rapporte que Théodotion, volens interpretalionit edicere veritatem, ait aivstTô tôv Ta. Voir aussi Epist., xxvi, ad Marcellam, n. 3, P. L., t. xxii, col. 130. Saint Épiphane, User., XL, n. 5, P. G., t. xi.i, col. 685, met 'là au nombre des noms divins et il le traduit K-Jpioç. Théodoret dit que les Juifs nomment Dieu 'Aïà ou ! Ta. In Exod., q. xv, P. G., t. lxxx. col. 244. Sur les différentes formes du nom divin dans les papyrus magiques de l’Egypte, voir A. Deissmann, Griechische Transskriplionen des Tetragrammaton, dans Bibelstudien, Marbourg, 1895, p. 3-20.

Les critiques modernes ont généralement reconnu que la leçon mn » de l’Ancien Testament et de la stèle de Mésa, lig. 18, devait se prononcer --->, que l’on a

transcrit en français Vahvé, ou Yahvéhyou Jahweh, ou lahveh, ou Iahvé. Quelques-uns ont conclu que telle était l’unique et authentique prononciation du nom ineffable et que les autres formes Iao ou Iaou et la avaient été extraites des noms théophores de la Bible. Mais la forme Ti se trouvant employée régulièrement

par la colonie juive établie à Éléphantine avant la domination des Perses, elle apparaît désormais comme une forme nouvelle du nom divin, et c’est d’elle que dérive la forme abrégée Iah. Elle a coexisté avec mn>, sans qu’on puisse déterminer laquelle des deux a été primitive. Grammaticalement, elles peuvent être dérivées l’une de l’autre ; elles pourraient cependant être distinctes, si mn> est la forme indicative (imparfait kalj du verbe hébreu ~^~ ou araméen -"- « être et si T T T T

est la forme jussive du même verbe.

b) Elymologie et sens. — Cette origine est généralement admise aujourd’hui et on rejette communément la dérivation d’une racine arabe, signifiant souffler ou « tomber », imaginée pour faire de Jahvé un dieu de l’orage, qui verse la pluie ou lance la foudre. Dès lors, on ne discute plus que pour savoir si mn> est à la

voix hiphil ou à la voix l ; al. Dans le premier cas, ce nom aurait le sens de « celui qui donne l'être », le créateur, ou celui qui fait « arriver > les événements ou ses promesses, le Dieu provident et fidèle à sa parole. Mais la forme hiphil de ce verbe n’existe pas en hébreu, et il est hasardeux d’y recourir pour expliquer le nom divin. Il vaut mieux donc lui donner la forme indicative avec le sens d' « être », que lui a toujours reconnu la tradition hébraïque. Cette étymologie admise, il reste à déterminer si ce nom désigne l'être historique ou l'être métaphysique, ce que Dieu est pour les autres ou ce qu’il est en lui-même. Les protestants sont en néral du premier sentiment. Les uns prennent le sens du futur : « Je serai ce que je serai. > ce que je dois être, votre protecteur. Exod., m. 12, ou ce que je veux être, étant le maître absolu de ma propre conduite. Arnold, The divine name tu Exodus, m. li. dans Journal of biblicul literature, 1907. t. xxiv. p. 107165. Les autres traduisent par le présent. Selon eu. le verbe mn exprime l'être en mouvement, l'être qui devient, et l’imparfait indique une action commencée, mais encore incomplète. Pour.Œlher, Théologie de*

àlten Testaments, Stuttgart, 1882, p. "142, Jahvé est l'être divin qui entre en relations avec les hommes et spécialement avec Israël et qui se montre constamment dans son intervention historique celui qui est et celui qui est qui il est. Il lui reconnaît donc l’indépendance, la constance absolue et la fidélité à ses promesses. Cf. Bænlsch, Exodus, Leviticus, Numeri, Gœttingue. 1903, p. 23. Pour Driver, loc. cit., p. 15 ; The book of Genesis, p. 407-408, Jahvé est celui qui est, non seulement celui qui existe simplement, mais celui qui affirme son existence et qui, différent en cela des faux dieux, entre en relations personnelles avec ses adorateurs. Mais le second sentiment, qui donne à Jahvé le sens de l'être en soi, est plus fondé. Le verbe mn ex prime l'être stable autant que l'être en mouvement, et l’imparfait hébreu s’emploie pour énoncer des maximes générales, faisant ainsi abstraction du temps. Jahvé, du reste, se nomme à Moïse : « Je suis », Exod., ni, 14, et il désigne ainsi ce qu’il est en lui-même, l'être par excellence, comme nous allons le voir.

c) Signification de cette première re’i<élalion. — A Moïse, qui lui demande son nom, Dieu répond : « Je suis celui qui suis. » Cette première réponse ressemble à certaines manières de parler qui, dans la bouche de Dieu, Exod., iv, 13 ; xxxiii, 19, inarquent l’indépendance suprême de celui qui parle, de telle sorte qu’on pourrait la traduire : Je suis qui je suis. » Mais Dieu, loin de déclarer ainsi qu’il est innommable, indique dans la phrase suivante qu’il a révélé son nom véritable, puisqu’il ajoute : « Tu diras aux lils d’Israël : Je suis m’a envoyé vers vous. » Je suis exprime donc bien ce qu’est Dieu, qu’il est l'être. Se délinissant luimême, Dieu devait dire : c Je suis celui qui est je suis. » Toutefois, cette formule à la première personne ne pouvait reproduire le nom de Dieu dans l’usage des hommes. En nommant Dieu, les hommes devaient exprimer son être à la troisième personne. Aussi Dieu, révélant enfin son nom. se nomme mn ». Ce verbe signifie : 6 Il est. et pris comme substantif : « Celui qui est ». Cette révélation montre donc que Dieu a en lui seul sa raison d'être nommé et que l’idée d'être rend le mieux sa propre nature. Jahvé signilie l'être absolu, l'être métaphysique, celui en qui l’essence et l’existence se confondent, et il indique l’attribut de

l’aséité coie caractéristique de la nature divine. Il

est inutile d’objecter que celle notion métaphysique de Dieu 'tait trop abstraite pour être comprise en ces temps primitifs, fin cessaire d’affirmer que les

Israélites du i siècle avanl Jésus-Christ et que Moïse lui-même comprenaient parfaitement la signification

du nom divin. Il suffit que le nom révélé ail contenu ce sens, qui a été plus tard saisi et compris dans la r< élation laite.< Moïse. Voir t. iii, col.

2. Seconde révélation. Exod., VI, 2-8. — Apres l’insuccès île Moïse auprès de Pharaon et les récriminations 'l' Israélites opprimés davantage < la suite de démarche, Exod., v, 1-21, Moïse se plainl à Dieu de la mission qu’il lui a confiée, 22, 23. et Dieu lui ond qu’il obligera le pharaon à laisser partir les id., vi, I. Puis, il ajoute : « Je suis Jahvé. <>r, j’ai apparu à Abraham, à Isaac el à Jacob en qualité àÊl-Sadda, sous mon nom de Jahvé, je m

pas fut connaître à eux. i Exod., m. ! . 3. lie li ibuent au code lacerdolat, il semble résulter que les patriarches, dont pourtant t.ili'.' était le Dieu, ne l’onl pas connu sous ce nom,

il i conclu qu'à partirde Moïse, ce nom. révél la premièn fois, a remplacé celui d"Êl-Saddaî, denznent usité seul Or, cette affirmation ne -accorde l’emploi int< i ieur du nom de Ji hovah dans la i.>n, i ni ave< le fail que le nom nouveau enti composition dant des noms propres intérii

l’Exode, à tout le moins dans celui de Jochabed, mère de Moïse. Exod., vi, 20 ; Num., xxvi, 5, 9.

On a résolu cette difficulté de différentes manières. Plusieurs commentateurs catholiques ont pensé que le nom divin, révélé à Moïse pour la première fois, a été employé dans la Genèse par prolepse ou anticipation, et que le nom de Jochabed n’est pas primitif ; la mère de Moïse se nommait Elichabed ; plus tard, quand le nom de Jahvé a été usité, on a remplacé le nom divin El. qui élait en composition, par celui de Jahvé, comme celui de HôsC a a été changé par Moïse en celui de Jhôëû a. Num., xiii, 8, 16. Cf. Eranzelin, Troc-talus de Deo uno secundum naturam, 2 L ' édit., Rome, 1876, p. 272. Le P. de Hummelauer pensait que le nom de Jahvé a été introduit dans la Genèse par des copistes, longtemps après sa rédaction, et qu’il était entièrement inconnu avant sa révélation à Moïse. Commentarius in Genesim, Paris, 1895, p. 7-9- Il a changé d’avis et il a admis que les patriarches connaissaient le nom de Jahve et sa signification, mais qu’ils ne savaient pas que Dieu lui-même l’avait adopté comme son nom propre. Commentarius in Exodum et Leviticum, Paris, 1897, p. 71, 73. M. lloberg, Moses und der Penlateuch, dans Biblische Studien, Eribourg-en-Brisgau, 1905, l. x, fasc. 4, p. 50-52, admet aussi la permutation des noms divins dans les passages de la Genèse, où sont racontées des révélations surnaturelles, permutation faite par Moïse lui-même ou par les copistes postérieurs. Cf. Die Genesis, 2e édit., Fribourg-én-Brisgau, 1908, p. xxv-xxvii. Ce n’est "qu’une hypothèse, qui ne se vérifie pas partout, puisqu’il y a des récits de révélation surnaturelle dans lesquels le nom d'Élohim a été conservé. M. lloberg n’y voit qu’une inconséquence d’application. La preuve de la substitution n’est pas faite.

D’autres exégètes ont pensé que le nom de Jahvé était connu des patriarches, mais que ceux-ci en ignoraient la signification profonde, n’aant pas compris que l'être est l’attribut caractéristique de Dieu. Le sens et la valeur du nom divin ont été révélés seulement, du temps de l’Exode, a Moïse et, par son intermédiaire, aux Israélites. Cf. Corneh, Introductio specialis in historicos V. T. tibros, Taris. KS87, l. i, p. 108-111. Plus récemment, on a fait remarquer que, dans ce récit, l’antithèse n est pas tant entre deux noms divins qu’entre deux manifestations de la divinité. A l'époque des patriarches. Dieu s'était manifesté en qualité de 'Êl-Saddaï, parce qu’il comblait ses adorateurs de toute sorte de biens, tandis qu’au temps de Moïse, il s’est manifesté connue I lire, le maitre de tout ce qui est, de la terre entii i. et de tous les peuples. Cela ne veut pas dire qu’il a révélé son nom ou en a explique le senI nom était connu, ainsi que sa signification ; mais Dieu, par ses actes et sa conduite à l'égard d’Israël, en a manifesté la pleine signilication. Tandis que par sa manière d’agir avec les patriarches, il se mollirait prolecteur bienfaisant de leur famille, désormais il se montrera h l'égard des Israélites le maitre du monde, disposant des royaumes et des contn es, partageanl la

terre co ! bon lui semble, privant les Ghanan

de leur territoire pour y introduire son peuple choisi. C.Robert, El-Shadda’i et Jéhovah, dans Le Sfui 1891, t. x. p. 372-374 ; I. « révt lu nom divin

Jéhovah, dans la Revue biblique, 1894, i. iii, p. 170172. On a justifié cette distinction entre se manifester

SOUS Ull attribut particulier et révéler OU expliquer le

nom. pai de formules analogues, I. Etobiou, L" révélation du nom divin Jéhovah à Moite, dans i.i Science catholique, 1888, p. 818-624, ei i Bible elle-même. A. Delattre, s ' » c un eniptbi pari u mots i a dont la

Bible, ibid., 1882, p. 673-687. Cf. Van Kasteren, /ovvé

i.e p, Lagi

d’abord sous le pseudonyme de Bams, La révélation du nom divin « télragrammalon », dans la Revue biblique, L893, t. ii, p. 338-341 (auquel s’est ralliele P. do Ilummelauer, Commentarius in Exodum cl

Leviticum, p. 71), puis sous son nom, El et Jalivé, ibid., 1903, t. xii, p. 381-382, établit l’antithèse entre 'Êl-Saddaî et Jahvé. Dieu s'était manifesté aux patriarches sous le nom divin, 'El, commun à tous les sémites, et avec la qualité de Saddaï comme créateur du ciel et de la terre. Quand il se choisit un peuple, il se manifesta et se fit reconnaître officiellement, sous le nom propre et personnel de Jahvé, comme le Dieu particulier des Israélites ; et pour éviter le danger d'être considéré seulement comme le Dieu national de son peuple, il a adopté la dénomination absolue et universelle d'Être, qui convenait au Dieu absolu et universel. Cf. P. de Broglie, Questions bibliques, p. 307-308.

2° Origine du nom.— Si le nom de Jahvé était connu avant la révélation qui en a été faite à Moïse, il y a lieu de se demander d’où il provient, s’il était l’apanage des Israélites ou s’ils l’ont emprunté à un clan ou à un peuple étranger. On a multiplié les hypothèses d’emprunt et on a fait dériver le nom de Jahvé de différents peuples. Trois de ces hypothèses ont encore besoin d'être discutées.

1. Origine égyptienne.

Moïse, ayant été élevé dans la sagesse des Egyptiens, Act., vii, 22, il était naturel de penser qu’il avait appris le nom de Jahvé en Egypte. Si on n’a pas trouvé dans le panthéon égyptien un nom semblable à celui de Jahvé, on a rapproché la formule : « Je suis celui qui suis » de celle qu’on lit dans le Livre des morts : Nuk pu nuk, « moi, c’est moi », que prononce l'âme, lorsqu’elle franchit divers passages difficiles dans son voyage d’outre-tombe à travers les diverses régions des enfers. Mais cette formule signifie seulement : « C’est bien moi » un tel, et n’a aucun rapport avec l'Être absolu. Le pharaon ne connaît pas Jahvé, Exod., v, 2, et le culte, que Jahvé exige de ses adorateurs, aurait été une abomination pour les Égyptiens, Exod., viii, 25-27, puisqu’il imposait le sacrifice d’animaux que les Égyptiens adoraient.

2. Origine qénite.

Selon plusieurs critiques, Tiele, Stade et Budde, .Tahvé était primitivement le dieu local de la montagne du Sinaï ou de l’Horeb. D y apparut à Moïse dans le buisson ardent, Exod., iii, 2sq. ; Israël y vint lui offrir des sacrifices, 12 ; il s’y montra à tout le peuple, Exod., xix, 2-4 ; il y donna la loi à Moïse, Exod., xx, 22 sq. ; il y demeura tandis que Moïse par son ordre introduisit son peuple dans la terre promise, Exod., xxxiii, 1 sq. ; il vint du Sinaï secourir ce peuple au pays de Chanaan, Deut., xxxiii, 2 ; Jud., v, 5 ; Élie alla au Sinaï l’y chercher. I (III) Reg., xix, 8 sq. Or, cette montagne est située au pays des Madianites. Stade, Biblische Théologie des A. T., Tubingue, 1905, t. i, p. 29. Moïse donna ce dieu comme dieu national aux tribus nomades Israélites qu’il avait enlevées à la suzeraineté des Égyptiens et qu’il avait confédérées. Elles l’acceptèrent parce qu’elles étaient persuadées que ce dieu les avait aidées à secouer le joug égyptien, comme plus tard il leur donna la victoire sur les Amalécites et les Chananéens. 76kL, p. 31. Moïse, en effet, avait rencontré Jahvé en faisant paître dans la région les troupeaux de son beau-père, le Madianite Jéthro, Exod., ni, 1 ; ce prêtre offrit des sacrifices à Jahvé en reconnaissance de la libération des Israélites, Exod., xviii, 11, 12, et Aaron et les anciens du peuple participèrent à ce sacrifice : ce qui est un indice qu’Israël apprit de Jéthro à connaître Jahvé. Jéthro, nommé Hobab, servit de guide aux Israélites dans les marches et campements au désert. Num.. x. 29-32. Or, Hobab était un qénite, on cinéen, Jud., iv.ll, et sa famille s'établit en Juda. Jud., i, 16. Cf. I Reg., xxvii, 10 ; xxx, 29. Elle fut toujours bien traitée par

les Israélites, 1 lie-., xv, 1-6, et les Réchabites, quien descendaient, I Par., H, 55, restèrent fidèles adorateurs de Jahvé, IV lieg., x. 15, 16, en même temps qu’ils continuaient à mener la vie nomade de leurs ancêtres, , 1er., xxxv, 9, 10. D’autre part, si le conseil de Jéthro a déterminé l’institution des juges en Israi I. Exod., xviii, 13-27, on peut penser que le prêtre de Madian avait fait connaître à son gendre le dieu qu’il adorait, le dieu du lieu qu’habitaient I"- Israélites et que par suite, selon les idées du temps, ils devaient eux-mêmes honorer. Budde, Die Religion des Yolkes Israël, Giessen, 1900, p. 15 sq. ; Bæntsch, Exodus, Leviticus, Numeri, Gœllingue, fin :  ; , p. 24-25 ; Altorienlalischer und isrælitischer Monotheismus, Tubic 1906, p. 51-52, 67-77. C'était un dieu de la nature, le dieu de la tempête ou de l’orage, et, selon Uacntsch, le dieu lunaire Sin. Sa puissance sur les éléments lui permettait de réprimer vigoureusement les désordres. Ses actes de répression du mal lui firent attribuer un caractère moral et plus tard une sainteté incompatible avec les moindres déchéances. A. Réville, Jésus de Xvzareth, Paris, 1897, t. i, p. 13-17. Pour R. Smend, Leltrbuch der alltestamentlichen Religionsgeschichte, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1899, p. 31-36, Jahvé. le dieu du Sinaï, était déjà avant Moïse le dieu national des Israélites, qui habitaient depuis longtemps avant l’exode les environs du Sinaï et qui. en se formant en nationalité parla réunion de différentes tribus, avaient adopté le culte du dieu de la contrée. M. Loisy, La religion d’Israël, Paris, 1901, p. 11-42, ne se prononce pas entre les deux sentiments.

Mais ces systèmes manquent de fondement. Les Cinéens n’habitaient pas au Sinaï. puisque Moïse y mena, de loin peut-être, paître les troupeaux de son beaupère et puisque celui-ci y vint ramener à son gendre Séphora et ses fils. Exod., xviii, 1-5. L’Horeb est nommé la montagne de Dieu, avant la théophanie du buisson ardent, Ëxod. ni, 1, ou bien par anticipation, ou bien parce que peut-être il était couronné déjà par un sanctuaire et indiqué ainsi pour être le centre de réunions religieuses. Voir Revue biblique, 1901. p. 500-501. Celte circonstance expliquerait seulement pourquoi Jahvé l’a choisi pour théâtre de sa manifestation. Si Jéthro est le même personnage que Hobab, il opposa un refus énergique aux propositions que lui fit Moïse de l’accompagner et de guider les Israélites au désert, afin de retourner dans son pays et parmi les siens. Num., x, 30. Du reste, les Cinéens habitaient le pays de Chanaan. Gen., xv, 19, à côté des Amalécites et dans une région rocheuse. Num., xxiv, 21, 22. Si une fraction de la tribu s’unit aux Israélites et vécut au milieu d’eux, elle avait plutôt reçu d’eux le culte de Jahvé, cf. I Par., iv. 10, qu’elle ne le leur avait communiqué, car en Orient jamais un peuple fort n’a accepté la religion d’une peuplade plus faible. C’est donc une pure hypothèse d’imaginer que Jéthro a fait connaître Jahvé à Moïse. Le récit du sacrifice, offert par le piètre de Madian, Exod., XVIII, II. 12, signifie que Jéthro s’associe au culte israélite. D’autre part, rien dans l’Exode ne prouve que les Israélites axaient eu avant leur venue en Egypte quelque attache avec le Sinaï. Quand Moïse demande au pharaon l’autorisation d’aller ofiriràJahvé un sacrifice au désert. Exod… 3. il n’allègue pas une ancienne coutume, mais l’ordre de Dieu, Exod.. ni. 12 ; pour l’offrir il fallait sortir de l’Egypte, parce qu’un sacrifice d’animaux, honorés dans ce pays, eut irrité les I gyptiens. Exod., viii, 26. Si Jahvé s’est révélé à lui dans le buisson, c’est soudain, par une manifestation inattendue, sans liaison préalable avec le Sinaï. S’il conduisit les Israélites au pied de cette montagne, Exod., ni. 12, ce fut pour les délivre ! de la servitude ; et pour cette œuvre il a opéré des prodiges en Egypte au nom île Jahvé. I>ans la bénédiction de Moïse mou

rant, la parole : « Jahvé est venu du Sinaï » signifie seulement que Dieu a donné sa loi du haut du Sinaï au milieu des éclairs. Deut., xxxiii, 2. Le psalmisle qui dira plus tard que Jahvé est venu du Sinaï au sanctuaire de Jérusalem, Ps. i.xvii (lxviii), 18, rappelle seulement encore la proteclion divine accordée à son peuple depuis le départ du Sinaï, 8-11, et il dit plus loin que ce Dieu est porté sur les cieux, 14. Bref, ni .Moïse ni les Israéliles n’ont jamais su que leur Dieu était le dieu du Sinaï, et que leurs ancêtres avaient adopté un dieu local pour en faire leur dieu national. Cf. Diilmann, Eandbuch der alltestamentlichen Théologie, Leipzig, 1895, p. 103.

3. Origine assyrobabylonienne.

Les deux formes du nom divin, Jahou et Jahvé, ont été rencontrées dans les documents babyloniens du temps d’Hammourabi. Elles entrent en composition dans des noms tlu’ophores. Jahou, au début ou à la fin de ces noms, est toujours rendu en assyrien par ia-u. Ainsi le nom la-u-um-ilu répond à Iaou-el ou Joël. De même, dans les contrats, on a rencontré d’autres noms, tels que Ia-pi-ilu et la- -pi-ilu.qui contiennent certainement la transcription de Jahvé, puisque le signe pi est ordinairement prononcé wi, comme le prouve le code d’Hammourabi. L’absence du déterminatif, qui indique la diwnilé, n’est pas une raison de nier que le premier élément de ces noms était divin. Cf. F. Delitzsch, llabrl und Bibel, Leipzig, 1902, p. 47 ; Ed. Kônig, Bibel und Babel, Berlin, 1902, p. 37-45 ; Schrader, Die Keilinscliriften und das Aile Testament, 3e édit., Berlin, Khi :  ! , p. M38. Toutefois, la lecture de ces deux noms n’est pas encore tout à fait sûre. Cf. S. Daiches, Ko>nnii das Telragrammalon rnn> in den Keilintchriften VOr9 dans Zeilsclirift fur Assyriologie, novembre 1908, p. 125-136 ; I. Nikel, Der Crsprung des alttestamenticlien Gottesglaubens, p. 32. Dans des noms analogues, dont le premier élément est certainement un nom de dieu, tel que Aku-ilum (Aku est dieu), le déterminatif (h l.i divinité manque. Or, tandis que le nom babylonien lahou se présente grammaticalement core un substantif en raison de la forme indéterminée '"", l’autre forme la-wi est verbale (forme qui se rencontre dans beaucoup d’autres noms), avec la préformanle ia. Cela prouve qu’ils ne sont pas babyloniens, mais qu’ils appartiennent au groupe septentrional ou occidental des langues sémitiques (chana néenne, ar : lenne et arabe). Cf. P. Lagrange, Enct re

le nom de Jahvé, dans la Revue biblique, 1907, p. 383386. <>n connail aussi par les inscriptions assyriennes un roi de Hamalh, qui est nommé t.mtol laubi’di, tantôt Ilu-ibi’di. Il m résulte que 1 lu et lau sont synonymes el que [au est un dieu, car ce nom est précédé de l idéo

;  : r.- ne divin, Mais ci 9 inscriptions sont du viir siècle, 

cl le nom royal qu’elles produisent peut provenir de l’influence israélile en un royaume voisin. S’il en est ainsi, on doil l 'gitimement conclure que

le nom divin. iii, ih ses deux for s Jahou et Jahvé,

i ta ii connu déjà avanl Moïse en Babylonîe. <*n ne peul toutefois en conclure que le dieu ainsi nommé appartenait au panthéon babylonien, coi iHommel l’a fait,

en disant « pie le nom de dieu.1.1 devait se proni .li nu lu. el qu’il désignai ! le dieu d’Eridou. Outre que l’identité de celli divinité n’a pas été prouvée, la forme laou, rapprochée de la-wi, ne peu' pins « tic la

forme noniinali i ih la et la supposition de Hom I

mfondi ni. fin reste, le nom hébreu n

|iu 'ire emprunté aux Habylonii ns, car les II l reus ou

ii auraient jamais ajouté h' n qui manque

n ltablonie. Il manque plus probablement, pane que

i ih lonii n.-iit n gligé 'i" le li rivanl

un ii’iin. transi i i i i de Jahvé el ' « Jahou élail

donc i o’ii < 'n celui d lieu étranger, d’un dieu d<

. eni

DE TIIH.I.. CATIIOL.

4. Origine chananéenne.

Max Mùller, Asien und Europa, 1893, p. 162, 312, 313, et Winckler, Geschichle lsræls, t. i, p. 36 sq., reconnaissent en Jahvé un dieu chananéen. Le premier fondait son sentiment sur la présence d’une localité de Palestine, nommée Bai-ti-y à. a maison de la », dans une liste de Touthmès III. Nous avons prouvé plus haut que les Israéliles connaissaient Jahvé avant leur entrée au pays de Chanaan, et il est toul à fail invraisemblable que Jahvé, s’il avait été primitivement un dieu des Chananéens, fût devenu, comme il l’est dans la Bible, l’adversaire des tribus ehananeennes et de leurs idoles. La forme mn », si elle dérive de mn, ne peut venir des Chananéens, qui, dès le temps des lettres d’El-Amarna, se servaient, comme les Hébreux plus tard, de n'~. Les Phéniciens exprimaient l’idée d'être par ir. Enfin, ce nom ne se rencontre nulle part avec certitude dans les letlres d’Elvmarna, et la forme y'à, signalée par Max Mûller, dans une transcription égyptienne, ne représente peut-être pas très bien le nom divin. Sellin fait élat du nom de Jali, trouvé récemment à Jéricho gravé sur une cruche chananéenne. Die alttestamentliche Religion im llahmen der anderen orientalisclten, Leipzig, 1908, p. (il. Cf..1. Nikel, op. cit., p. 33. Bien que le nom de Jahvé ait eu une large diffusion dans le monde sémitique et peut-être en Palestine dès le xvr siècle avant notre ère, il n’est pas d’origine chananéenne, et par sa forme il dérive plutôt de la langue araméenne.

ô. Origine araméenne. — Elle résulte donc déjà de l'étymologie, venant de la racine araméenne mn, et de la forme araméenne du nom divin. Elle est confirmée par l’usage de ce nom dans la famille de Nachor, Ëliézer l’emploie chez Laban, lorsqu’il demande la main de Rébecca pour Isaac. Gen., xxiv, 31, 30, 51. Laban, bien qu’idolâtre, prend Jahvé, le Dieu d’Abraham et de Nachor, connue juge de ses engagements avec Jacob, Gen., xxxi, 49, 53, et on a remarqué que l’auteur jéhovisle, à qui on attribue ces récits, a soin de ne pas mettre le nom divin sur les lèvres des hommes qui n’appartiennent pas à la race choisie. S’il est ara méen d’origine, ce nom n'était donc pas une énig

pour la famille de Tharé.Maissi Jahvéélail déjà connu

ite tribu, ne pourrait on pas faire remonter le fail

île connaissance jusqu'à Sein, dont Jahvé était le

Dieu, Gen., ix, 26, jusqu'à Énos, au temps de qui on

c meiii a à invoquer Jahvé par son nomV Gen., tv, 26.

Si la révélation de ce nom divin n’a pas eu lieu pour la première fois au Sinaï, elle aurait été faite antérieurement à l’humanité primitive et se serait conservée dans la descendance de Sem et d’Abraham. M. Dôller, Bibel und Babel, Paderborn, 1903, p. ii, i ependanl que les hommes ont pu à l’aide des créatures connaître l'être en soi et lui donner le nom de Jahvé comme nom propre, el le P. Hetzenauer, I

! i ibourg-en-Brisgau, 1908, t. i. p. :  ; ~<>

377, approuve ce sentiment.

J, Dru lus, Tetragrammaton, dans Critici sacri, Frai

141 H80 ; J, ' i rluy, Spii ilegium ttico-biblicum, G 112 ; G. d E ii I

Sur le nom et le caractère du Dieu <i fsrai I Jahvt u. ci M élat ges de critique biblique, P La gran ge), La

, , , . biblique, 1893, t. n. p. 3 vélatii Jéhovah, ibid., 1804, t. m. p. 161-181 ;

Hummelaui

p. 47-."2. 70 Jéhovah

1ê '" Bible di M V. i. iii, col

i

iv. - :  ; i

3° Nature et al tributs de Jahvê pour Moïse et les

Israélites de son temps. — 1. D’après les livres du milieu (Exode, Lévilique, Nombres). — Si, avec les eritiques rationalistes, on y distingue trois documents, pour le jéhoviste, voir Bæntsch, E.rodus, Leviticus, iXitmeri, p. xvin-xx, pour l'élohiste, ibid., p. xxxixxxii, et pour le code sacerdotal. Ibid., p. xi.iv-xi.v. Cf. E. Mangenot, L’authenticité mosaïque du Pentateuque, Paris, 1907, p. 55-56, 83-85, 142-144. Mais en considérant ces trois livres comme l'œuvre de Moïse, on y trouve une doctrine sur Dieu, qui a son point de départ dans la révélation du Sinaï et qui est d’accord avec elle. Jahvé, le Dieu des pères, s'étant manifesté à Moïse comme l’Etre par excellence, l'Être en soi, a tous les attributs du vrai Dieu. Il est le Dieu unique, qui veut pour lui seul le culte de son peuple et qui interdit rigoureusement à ses adorateurs d’honorer d’autres dieux et de se faire aucune idole, d’aucune forme et d’aucune matière. Exod., xx, 3, 5, 23 ; xxiii, 13 ; xxxiv. 14, 17. Il ordonne de détruire les autels des dieux chananéens et défend de s’allier aux habitants idolâtres de la Terre promise, afin d'éviter la contagion de l’idolâtrie. Exod., xxiii, 24 ; xxxiv, 12-16. Il est un Dieu puissant et jaloux, Exod., xx, 5 ; xxxiv, 14 ; il ne tolère pas en Israél un autre Dieu que lui, comme l'époux qui ne veut pas qu’un autre ait part à l’amour de son épouse. Il punit l’iniquité des pères jusqu'à la troisième et la quatrième générations, mais sa miséricorde s'étend jusqu'à mille générations sur ceux qui l’aiment et qui observent ses préceptes. Exod., xx, 5, 6. Il hait l’impie. Exod., xxiii, 7. Il a formé l’homme, et il a créé le sourd et le muet, l’aveugle et le clairvoyant. Exod., IV, 11. Il est le Dieu universel, et il agit en Egypte, sur les forces de la nature, pour montrer qu’il est le maître de la terre entière. Exod., IX, 29. Il manifeste aussi sa souveraineté universelle en disposant des biens des Égyptiens, Exod., iii, 21, 22, et du pays de Chanaan en faveur des Israélites et par fidélité aux promesses qu’il avait faites à leurs pères. Exod., iii, 8, 17 ; vi, 8. Il règle le sort des tribus chananéennes. Exod., xxiii, 27-33 ; xxxiv, 24. Il choisit spécialement Israël pour son peuple et il en fait son premier-né. Exod., iv, 22. Aussi s’intéresse-t-il à son sort pénible en Egypte et le tire-t il de la servitude, Exod., iii, 7, 10, 16, 17, en opérant des coups de puissance pour décider Pharaon à laisser sortir les Israélites, 19, 20 ; vi, 6 ; vii, 4, 5. Il intervient ainsi dans les événements de l’histoire, et par les prodiges qu’il accomplit, il se montre le maître des éléments, qu’il fait servir à ses desseins. Les plaies d’Egypte sont en même temps des représailles de sa vengeance sur les oppresseurs d’Israël et des marques de sa souveraineté. Exod., vii, 17 ; viii, 22 ; ix, 14-16 ; xiv, 4, 31. Il sera désormais le Dieu d’Israël, Exod., vi, 7, qui sera son peuple. Exod., xix, 4-6. Jahvé n’est donc pas la divinité a bstraite ; c’est le Dieu vivant, qui s’occupe des hommes et règle les destinées d’Israël. C’est pourquoi il guidait ce peuple, Exod., xui, 21, 22 ; il combattait pour lui, xiv, 14. Aussi, après le passage de la mer Rouge, Moïse célèbre-t-il la toute-puissance, la sainteté et la bonté du Sauveur d’Israël. Exod., xv, 3-13. La providence spéciale de Dieu sur son peuple se manifeste durant tout le séjour de celui-ci au désert, malgré ses ingratitudes et ses révoltes réitérées. Dieu lui donne une législation religieuse, morale et sociale. Il lui promet de le protéger s’il est fidèle et de l’introduire dans la Terre promise, dont il fixe les limites. Exod., xxiii, 20-33. Il fait un pacte solennel avec lui. Exod., xxiv, 7, 8. Israël obéira à tous les ordres de son Dieu. Après une première infidélité de ce peuple à tête dure, Exod., XXXII, 9 ; xxxiii, 5, qui avait adoré le veau d’or, Dieu, qui est miséricordieux, palient et fidèle à sa parole, Exod., xxxiv, 7 ; Num., xiv, 18, renouvelle solennellement le pacte violé. Exod., xxxiv, 10, 27. Les Israélites, plusieurs fois révoltés, sont

punis, surtout au désert de Pharan où. après un volte générale, Dieu prive de l’entrée eu Palestine toute la population, ayant 20 ans et au-dessus. N’urn., xiv, 28-35. Cette punition sévère succède à des pardonde séditions moins graves. Dieu tait plus patient, Num., xiv, 18, que Moïse qui se plaignait amèrement à lui d’un peuple indocile, qui lui était à charge. Num., xi. 10-15. Quand les 40 années de pénitence dans le désert fuient accomplies, Dieu fit des miracles pour aider son peuple à parvenir jusqu’aux frontières du pays de Chanaan et à occuper la partie orientale de la contrée, qu’il lui avait destinée. Il régla même les droits de la conquête et les limites du pays à conquérir. Num.. XXXIII, 10 ; xxxiv, 15.

Ce Dieu invisible se manifestait, sous des formes sensibles, à Moïse dans le buisson ardent ; le lieu de sa manifestation était saint par le fait même, et Moïse se voilait la face pour ne pas voirie Seigneur. Exod.. m. 2-6. Au Sinaï, il se montra au peuple dans la nuée, au milieu du tonnerre et des éclairs. Exod., xix, 9, 16-18. Le peuple entendait sa voix, mais ne le voyait pas. Seule, une partie des anciens put d’abord le contempler, sous des formes extérieures. Exod., xxiv, 9, 10. Israël tout entier vit ensuite la gloire de son Dieu, qui apparut sur le Sinaï comme un feu brillant au milieu d’une nuée, 15-17. Dieu se manifestait au tabernacle de l’alliance dans une colonne de nuée, Exod., xl. 32-36 ; Num., xiv, 10, et il y parlait à Moïse bouche à bouche. Exod., xxxiii, 9-11. La plupart des lois ont été portées par Dieu, parlant directement à Moïse. Cependant, Moïse lui-même n’avait pas vu la face du Seigneur. Il demanda à Dieu de lui montrer sa gloire ; mais Jahvé. tout en reconnaissant qu’il était clément et miséricordieux envers qui il lui plait, déclara à son envoyé que personne ne pouvait voir sa face sans mourir, et il lui accorda seulement, dans l’anfractuosité du rocher, de le voir au passage par derrière, autant que le permettait l'écartement momentané de sa main qui le cachait. Exod.. xxxiii, 13-23. Ce fut pour Moïse un privilège unique de parler à Dieu bouche à bouche et publiquement ; les prophètes n’entendront Dieu que par énigmes et par ligures, en vision ou en songe. Num.. xii, 6-8. Dieu parlait de nuit à Balaam. Num., xxii, 8, 20. Dans ses relations avec les hommes, Dieu parfois agit à la manière des hommes et éprouve les mêmes sentiments qu’eux. Il fond sur Moïse et veut le tuer, Exod., îv. -Ji ; il brise les roues des chars égyptiens, Exod., xiv, 25 ; il écrit de son doigt le décaloguesur des tables de pierre. Exod., xxxi. 18 ; xxxii, 16. Il s’irrite contre Moïse, Exod., iv, 14, et contre le peuple coupable et se laisse apaiser par l’intervention de Moïse. Exod.. xxxii, 10-14 ; Num., xi, 1-3 ; xvi, 46-48 ; xxv, 3. Dieu s’irrite aussi contre Marie et Aaron. Num., xii, 9. Il fait des sermenls. Num., xi, 12 ; xiv, 17.

Dieu règle la conduite des hommes et il impose aux Israélites des règles morales par la promulgation du décalogue. Exod.. xx. 1-17. Dans le petit code de sainteté, il ordonne aux Israélites de ne pas imiter les Egyptiens et les Chananéens, mais d’observer les règles qu’il leur a tracées parce qu’il est leur Dieu. Lev., xviii, 1-5 ; xx, 26 ; xxii, 31-33. Il impose la sainteté extérieure, parce qu’il est saint lui-même. Lev.. six, 2. Ses lois morales sont suivies de sa signature : Je suis Jahvé ; je suis Jahvé votre Dieu. Lev., xvin. 6, 21, 30 ; xix. 3, 10, 12, 14, 16, 18, 25, 28, 30, 31, etc. Il sanctifie luimême ses adorateurs fidèles, Lev., xx. 8, et ses prêtres. Lev., xxi, 8, 15 ; xxii, 16. Il veille a l’observation des préceptes positifs et fait punir de mort un Israélite qui avait violé le repos sabbatique. Num., xv. 32-96. Au désert les Israélites sont bénis ou punis selon qu’ils ont été fidèles ou infidèles à ses prescriptions, Dieu n'étend pas seulement sa providence sur le peuple tout entier, il s’occupe de la conduite des individiis.il punit Marie

et Aaron, Num., xil, 1-15, Coré, Dathan et Abiron, Num., xvi, 1-4, Moïse lui-même et Aaron. Num., xx, 12, 13. S’il endurcit le cœur de Pharaon, Exod., IX, 12 ; x, 1. 20 ; xr, 10 ; xiv, 8, c’est qu’on est en droit de lui attribuer un effet, qu’il a voulu directement, Exod., IV, 21 ; VII, 3 ; xiv, 4, 17. et qui s’est réalisé par le jeu des événements, dirigé par lui-même. Exod., vil, 13, 22 ; vin. 15, 19, 32 ; ix, 7, 35.

2. Dans le Deutéronome.

Moïse y insiste sur l’unité de Dieu, et il pose en principe, pour l’avenir, l’unité de sanctuaire. Deut., xii, 4-8. Voir col. 6til-662.

Conclusion. — Le véritable monothéisme : « Il n’y a qu’un Dieu et il est mon Dieu, » qui est l’apanage propre et exclusif du peuple juif dans l’antiquité, n’est donc pas, comme beaucoup le prétendent aujourd’hui, la création des prophètes d’Israël. Il a été donné à ce peuple par Moïse, son fondateur, et le monothéisme de Moïse est absolu. Ce législateur n’a donc établi en Israël ni la monolâtrie nationale, comme si Jahvé n’avait été que le dieu unique et particulier de ce peuple, ni le jahvisme, culte du Dieu national. Il n’est pas reste » â mi-chemin, ayant institué un monothéisme national et pratique, comme le pense M. Bæntsch, Altorientalisclier und Urælitisclier Monolheismus, p. 77-94. Il a atteint le monothéisme théorique et parfait, en condamnant définitivement le polythéisme. Les Israélites, mêlés à des peuples idolâtres, ont bien pu demeurer fortement enclins à l’idolâtrie et avoir été infidèles à la foi monothéiste, du vivant même de Moïse et après sa mort ; le monothéisme existait parmi eux, et Dieu avait accompli de grands miracles pour l’instituer définitivement dans son peuple de choix, dépositaire de sa révélation. Les prophètes ramèneront leurs contemporains à cette révélation première, qu’il ; —, rappelleront ; ils épureront et élèveront les idées populaires, en préchant l’unité de Dieu, et en luttant contre l’idolâtrie, ils n’auront pas à inaugurer une doctrine qui avait retenti devant Israël des hauteurs du Sinaï. Cf. Konig, Bibel und Babel, llerlin, 1902. p. 45-47.

IV. lu : MOÏSE WX PROPHÈTES m vilf SIECLE. — Suivant la théorie dominante parmi les critiques rationalistes, c’est le jahvisme populaire qui caractérise la religion d’Israël, durant cette période. Ce peuple considère Jahvé comme son Dieu national, mais il reconnaît comme de véritables dieux les dieux des autres nations et il les honore parfois ace titre, liref, la monolâtrie, établie par Moïse, aurait régné jusqu’au VIIIe siècle. Voyons si cette théorie répond aux faits. racontés dans la Bible.

I Sous Josué. ~ loMié. choisi par Dieu pour succéder à Moïse, Num., xxvii, 12-23 ; Dent., xxxi, 1-X, li 23 ; xxxiv, 9, continue avec la protection divine la mission du législateur israélite, en conquérant et en partageant entre les Iribus la terre promise, .los., i, 1-9. Jahvé, dont le siège n’est pas fixé au Sinaï, lui parle et le protège Rahab, qui a appris les merveilles mplies par lui en faveur d’Israël, sait qu’il est le Dieu du ciel et de la terre, et elle a confiance en un serinent f.iil en s, , M num..los., il, 8-14. Pour Josué, Jahvé it au milieu de sm, peuple ; il est le Dieu de la

mplil des miracles pour les

siens, .los., ni, 5-10. Le monument de pierres, élevé a

la apn s le pa âge miraculeux du Jourdain,

devait rappelé, '., toute la postérité des Israélites cl

.i tons les peuples de la terre la pui sance de Jahvé et

l’obligation de le révérer..Lis., iv, 19-25. La pril

ho fut un nouvel indice que le Seigneur était

losué..los., vi, 27. Dieu punit une désobéis n. lo 13, et il livre le roi de

H h "i mains de Josw, lo., viii, I. 7. Is Les « éd.. iii,

nites, ayanl appris i qui Jahvi….ni fait pour I

" I gyple ' ' ni" la rive orientale du Jourdain, veulent

' « Hi l i (élites, .los.. i. '.i. lii, i eux-ci ob servent exactement un serment, prêté au nom de Jahvé, bien qu’il ait été obtenu par fraude, .los., ix, 1820. Dieu livre à Josué les rois chananéens, , Ios., x, 8, 19, 30, 32, et il livrera de même aux Israélites tous leurs ennemis, 25. Il combattait avec Israël, 42. Cf. xi. 8. Il avait endurci les cœurs de tous les Chananéens, pour que, ayant attaqué eux-mêmes les Israélites, ils ne méritent aucune merci et qu’ils périssent comme il le voulait..los., XI, 20. Il tint ainsi la parole qu’il avait donnée aux patriarches..los., xxi, 41. Les tribus, situées à l’est du Jourdain, devaient accomplir les préceptes divins, aimer le Seigneur leur Dieu et le servir de tout leur cœur et de toute leur âme..los., xxii, 5. En élevant un autel, ils ne voulaient pas transgresser les ordres de Jahvé, 10-34. Josué, avant de mourir, rassemble les tribus à Sichem, leur rappelle les actes et les promesses de Dieu et leur recommande d'éviter l’idolâtrie, d’aimer le Seigneur et de ne pas s’allier aux Chananéens par crainte de perversion..los., xxiii, 1-16. Dieu expose aux Israélites réunis tout ce qu’il a fait pour leurs pères et pour eux. Puisqu’il a tiré Abraham de l’idolâtrie, ils doivent rejeter les dieux étrangers et le servir lui seul. Il leur donne à choisir entre lui et les dieux, et tous choisissent le service de Jahvé. .los., xxiv, 2-18. Josué rappelle à la foule que Jahvé est un Dieu saint, puissant, jaloux, vengeur des crimes et spécialement de l’idolâtrie, mais bienfaiteur de ceux qui le servent. Il les prend tous a témoin de leur libre choix. Tous rejettent solennellement les dieux étrangers et s’engagent à servir Jahvé seul et â obéir à ses préceptes. Un monument fut dressé comme témoignage perpétuel de cet.engagement public. 19-27, Donc, en Israël, il n’y avait pas place pour le culte des dieux étrangers et Jahvé était l’unique Dieu, â qui la nation entière devait rendre des hommages. En principe et en droit, c'était le monothéisme absolu comme sous Moïse.

Sous les Juges.

En fait, la foi monothéiste subit en Israël de nombreuses éclipses, et l’histoire de cette époque se résume en une série d’infidélités â Jahvé et de retours au Dieu unique, qui avait permis le châtiment des coupables. Israël servit son Dieu durant toute la vie de.losué et tant que vécurent les anciens, qui l’avaient connu et qui avaient vu les merveilles accomplies par Dieu de son temps, .lui ! ., il, 7. La nouvelle

génération, qui n’avait pas été témoin de ces merveilles,

abandonna Jahvé, se livra â l’idolâtrie et servit les Baalimet les Astaroth, .Dul.. ii, 10-1.' ! . la cause de cette

infidélité était dans les alliances conclues, malgré les

prohibitions de Dieu, par les Israélites avec les Chananéens idolâtres demeurés au milieu d’eux par la volonté divine. Jud., II. 1-5. Dieu, irrité contre les coupables, les livrait aux mains de leurs ennemis pour les punir de i.urs crimes. Dans l’aflliction, les Israélites reconnaissaient leurs loris et revenaient à leur Dieu. Celui-ci suscitait des juge9, qui délivraient letribus de l’oppression chananeenne et les maintenaient dans le culte du vrai Dieu. Après la mort des juges, les Israélites retombaient dans l’idolâtrie. Jud., n. 10-19. Dan coli ce. Dieu maintint en Palestine des Iribus chananéennes qui auraient dû être an Nanties, et elles continuèrent â servir d’occasion d’idolâtrie aux Mb. d’Israël, Jud.. ii, . Il m. ii Ces taiis résument l’histoire d’Israël, telle que l’auteur du livre des luges la présente. i lepi ndani l’infidélité n était le m absolue.

Iribus n’apostasiaient pis en même temps, t Jahvé avait toujours de fld lorateura. l > contaIdolfltriqyi gagnait nie m quelques-unes

d’entre ellei et bientôt même le malheur raie

n culte du vrai Dieu Le but de i vain B été de montrer par des exemples historiques que l’infidélité â Jahvé a toujours éti punie, pour en lure que lahvéest le seul Dieu d’Israël et q u %7

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE)

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culle constitue la religion véritable. Les faits racontés ne sont que des épisodes choisis. Ce livre ne nous donne donc que la philosophie religieuse de l’histoire d’Israël durant cette période.

Ces récits détachés contiennent cependant, en outre, quelques traits qui caractérisent le Dieu d’Israël. L’unité de l’arche d’alliance, comme symbole de la présence de Jahvé parmi les Israélites, est un fait monothéiste et l’absence d’image dans l’arche, un indice delà prohibition de toute forme idolàlrique. La puissance de Dieu sur la nature est célébrée dans le cantique deDébora par allusion aux faits antérieurs de l’histoire d’Israël. Jud., v, 4, 5. On a conclu de ce passage que Jahvé habitait le Sinaï et qu’il en vint, en passant par Édom, pour secourir Israël, sous la forme d’un orage. Mais, dans l'état actuel du texte, le Sinaï lui-même est une des montagnes qui tremblaient quand Jahvé se mit en marche. Quelques critiques pensent que la mention du Sinaï est une glose, empruntée au Ps. lxvii (lxviii), 9. P. Lagrange, Le livre des Juges, Paris, 1903, p. 81-83. La victoire de Barac sur Sisara lui est attribuée. C'était, de sa part, une œuvre de justice et de bonté, 11. Par la volonté divine, les étoiles elles-mêmes, du haut du ciel, ont combattu contre Sisara, 20. Cela ne veut pas dire qu’elles aient participé au combat parun orage extraordinaire, mais simplement que la nature a pris part à la lutte. P. Lagrange, op. cit., p. 97-98. La cause de Jahvé y était engagée et le poète maudit ceux qui ne sont pas venus la défendre, en combattant pour lui et sous ses ordres, 23. Ibid., p. 100. Ce poète souhaite que tous les ennemis de Jahvé périssent comme Sisara, et que ceux qui aiment le Seigneur brillent comme le soleil à son lever, 31. La religion de Jahvé exigeait donc l’amour de Dieu. Dans l’histoire de Gédéon, Jahvé envoie aux Israélites un prophète pour leur reprocher de l’avoir oublié et leur rappeler qu’il a fait sortir leurs pères de l’Egypte, qu’il les a délivrés de tous leurs ennemis et qu’il est leur Dieu, VI, 8-10. Au souvenir de la même délivrance d’Egypte, Gédéon s'étonne que Jahvé n’intervienne pas pour sauver les siens de l’oppression madianite, vi, 31. L’ange lui annonce précisément le secours de Jahvé et lui confie la, mission de battre les Madianites, 14-16. Il lui donne un signe, 17-21. Gédéon craint de mourir, parce qu’il a vu l’ange de Jahvé ; Jahvé le rassure, 22, 23. Il ordonne à Gédéon de renverser l’autel de Baal et de lui élever un autel à lui-même à la place. Gédéon exécute cet ordre de nuit. Les habitants du lieu voulaient le faire mourir, mais son père déclare que Baal, s’il est Dieu, se défendra seul, 27-32. Pour montrer sa puissance, Jahvé veut vaincre Madian avec 300 hommes, et il réduit l’armée de Gédéon à ce petit nombre, vii, 2-8. Il leur livra le camp des Madianites, sans coup férir, 9-23. Les Israélites offrirent à Gédéon, leur sauveur, la royauté qu’il refusa, en disant : « C’est Jahvé qui est votre maître. » Jud., viii, 22, 23. Avec les anneaux d’or qu’il préleva sur le butin, Gédéon fit un éphod, non pas sansdoule une image de Jahvé, mais plutôt un instrument divinatoire, pour rendre des oracles au nom de Jahvé ; après sa mort, cet objet de culte devint pour les Israélites une cause d’idolâtrie, 27, 28, cꝟ. 33-35.

Au début de l’histoire de Jephté, Dieu semble se lasser des rechutes continuelles des Israélites dans l’idolâtrie et les menacer d’une rupture définitive, en raison du progrès du mal. Le repentir réitéré et la conversion généreuse des fils d’Israël excitèrent la compassion divine sur leurs souffrances, x. 10-10. Les anciens de C.alaad prirent Dieu à témoin de leur serment, quand ils reconnurent Jephté pour chef, XI, 10 Jephté déclare aux Ammonites que les Israélites ont occupé le pays des Amorrhéens par la volonté de Jahvé. Par suite, les Ammonites n’ont pas droit de

reprendre le pays conquis. Est-ce qu’ils ne possèdent pas légitimement les contrées que leur dieu Chamos aenlevées à leurs possesseurs ? xi, 15-24. Ce langage diplomatique n’est pas une profession de foi en la divinité ri.- Chamos. Si on ne peut pas dire que, pour Jephté, Chamos était une vaine idole qui ne pouvait rien posséder, on ne peut pas davantage prétendre que Jephté mettait ce dieu au même rang que Jahvé. Il raisonne selon les idées communes du temps et il part de principes admis par ses contradicteurs. Chacun a donc droit de profiter des victoires de son Dieu. Or. Jahvé n’a pas combattu pour les Ammonites, qui n’ont rien à réclamer du pays conquis sur les Moabites. En parlant des victoires obtenues par Chamos, Jephté ne veut pas limiter le pouvoir de Jahvé, puisqu’il n’est pas question des droits du plus fort. Les droits d’Israël à occuper le pays conquis sont indiscutables et les adversaires doivent les respecter. C’est tout ce que dit Jephté, qui n'établit pas une comparaison entre Jahvé et Chamos. P. Lagrange, op. cit., p. 199-200. D’ailleurs, il considère Jahvé comme juge de la querelle, xi. 27 Le Dieu d’Israël est juge des peuples. Dans le cas particulier, il ne combattra pas seulement pour son peuple, il décidera entre les deux nations en conllil. Jephté ne parle plus de Chamos et n’en appelle pas à son arbitrage. Ibid., p. 203, 215. Aussi l’esprit de Jahvé fut-il sur Jephté, qui voue en sacrifice à son Dieu la première personne qui sortira de sa maison pour venir à sa rencontre après la victoire sur les Ammonites, xi. 29-31. Jahvé ayant livré les ennemis, 32, Jephté exécute son vœu sur la personne de sa fille unique, qui accepte d'être la victime d’un vœu imprudent et brutal. 34-49. De ce fait on ne peut conclure que Jahvé n’a pas toute l’horreur du sang que l’on pourrait attendre d’un Dieu juste et bon. Ce serait accorder trop d’imporlance à un fait particulier. Jephté a voué à Jahvé une victime humaine et il semble qu’il en a laissé le choix à Dieu, arbitre des événements ; il croyait donc que son Dieu agréait de telles victimes. Si, après la victoire, il immole sa propre fille, du plein consentement de celle-ci. c’est que tous deux reconnaissaient l’obligation de tenir un vœu, même imprudent et cruel. Jephté est un aventurier ; bien qu’il apparaisse comme un fidèle serviteur de Jahvé, il a vécu à une époque troublée et avant que les idées morales, contenues dans le culte de Jahvé, aient reçu leur plein développement et aient exercé leur complète inlluence sur un peuple, encore grossier. P. Lagrange, op. cit., p. 215-217.

Manué, père de Samson, oll’re un sacrifice à Jahvé, qui fait des miracles. Jud., xiii, 19. Il craint de mourir, parce qu’il a vu Dieu, mais sa femme le rassure, car sr Jahvé avait eu l’intention de les faire mourir, il n’aurait pas agi à*leur égard comme il venait de le faire. 22. 23. Jahvé veut le mariage de Samson avec une philistine comme un moyen d’arriver à ses fins contre les Philistins, xiv, 4. Du reste, les actes de Samson sont pour la plupart attribués à une forte action de l’esprit de Jahvé sur lui, xiv. 0. 19 ; xv. IL Jahvé opère un miracle pour étnncher la soif de son héros et exaucer sa prière. XV, 18, 19. Jahvé, dont il était nazireen. XVI, 17. était considéré comme la cause immédiate de sa force, puisqu’il l’avait abandonné, des que le rasoir avait coupé la chevelure du héros, 20. Afin de se venger des Philistins. Samson demande à Jahvé de lui accorder pour une fois encore les forces suffisantes pour ébranler les colonnes de l'édifice, où ils étaient réunis, ei pour les écraser tons avec lui. 28 30.

L’histoire de Michas, se fabriquant une idole en l’honneur de Jahvé. un temple, un éphod et tles léraphims, instituant prêtre un de ses fils, puis prenant à son service un lévite de Bethléhem, xvii. 1-13, la con sultation des espions daniles, xviii, 5. 0. le vol îles objets idolàlriques du sanctuaire de Michas par les « 69

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIRLE)

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Danites, 14-27, pour les honorer chez eux, 29-31, ces faits constituent un cas isolé, une institution humaine, contraire aux usages reçus. Le lévite consulte Dieu, il est vrai, sur la requête des explorateurs danites, mais on ne dit pas que Jahvé a répondu et a ainsi sanctionné ce culte idolàlrique. Jahvé ne favorise pas l’entreprise de Michas, comme celui-ci l’avait espéré, xvii, 13, puisque les Danites emportent l'Élohim que .Michas s'était fait, xviii, 24, 31. Le culte que les Danites lui rendent n’est pas légitime, puisque, à cette époque, la vraie maison de Dieu était à Silo, 31. Que ressort-il de tout cela ? Un particulier organise de son chef, mais sans scrupule, un culte idolàtiique. La trihu de Dan vole son idole et l’honore. La défense de faire des images de Jahvé n’avait pas prévalu partout, on ne peut conclure qu’elle n’existait pas, ni que la loi de l’unité de sanctuaire n'était pas portée, parce que les Danites la violaient. En un temps d’anarchie, où chacun faisait ce qu’il voulait, xvii, 6 ; XVIII, 31, les abus se multipliaient ; mais les abus supposent la régie établie, et ces faits d’idolâtrie, la défense d’honorer Jahvé sous forme d’idole. Cf. P. Lagrange, op. cit., p. 293-295.

Dans l'épisode de l’horrible crime des Bethléhémites, les autres Israélites consultent trois fois Jahvé à Béthel, xix, 18, 23, 26-28. Jahvé autorise la répression et livre les (ils de Benjamin aux mains de leurs frères, 28, 35. A l’assemblée générale suivante à Béthel, on constata l’absence de la tribu de Benjamin, xxi. i fi. Le culte de Jahvé était donc universel, et les Benjaminites eux-mêmes, si peu moraux qu’ils étaient, adoraient Jahvé, l’unique Dieu d’Israël. Les Israélites respectent rigoureusement leur serment de ne pas donner leurs fi Iles aux Benjaminites, xxi, 1, 5, 7, et ils recourent à de singuliers moyens pour ne pas y manquer, 8-14, 17-23.

Noémi, émigrée au pays de Moab, déclare que Jahvé a eu pitié de son peuple, en lui donnant des aliments après la famine. Ruth, i. 6. Llle souhaite à ses brus que Dieu leur soit miséricordieux comme elles l’ont été pour elle et ses fils défunts, i, 8, 9. La main de Jahvé lui a causé ses malheurs, i, 13. Cꝟ. 20, 21, où Jahvé est aussi nommé Saddaï. Tandis q’u’Orpha retourne en Moab à sedieux, 15, Ruth reconnaît le Dieu de Ba belle-mère, 16. Booz salue si - moissonneurs, en appelant sur eux les bénédictions de Jahvé, ii, î. Il souhaite à Ruth que Jahvé, le Dieu d’Israël, vers qui elle est venue et sous les ailes de qui elle s’est réfugii e, lui accorde la pleine récompense de sa démarche. II, 12. Noémi bénit Jahvé de la faveur qu’il a accordée à léfanta dans la personne de Ruth, faveur pareille à celle qu’il leur avait donnée de leur vivant, il, 20. Booz déclare à Ruth qu’elle est bénie par Jahvé el qu’elle en a obtenu une plus grande miséricorde, qu’elle n’a pas cherché d’autre mari, ni, 10. 13. La foule appelle les bénédictions divines sur Ruth, iv. II. 12. Jahvé donne à Ruth un (ils. 13, el 1rs fem de Bethléhem en félicitent Noémi comme d’une bénédiction divine, 1 4.

On attribue aussi à Jahvé la stérilité d’Anne, I Sam., i. '>. cette femme demande elle-même au Seigneur les joiea de la maternité, II. el le grand prêtre Héli di que c< tte pi ii re soil exaucée, 17. Dieu se souvint d Ame'. 19, 20, qui accomplit son vœu et consacra

ni au service du Seigneur, 20-28, Dans sou tique de reconnaissance, elle célébrait la sainteté de Dieu, son unité, sa puissance, ta science universelle, n. 2, ' !. Jahvé donne la vi'- el la mort, la richesse et la reté, l’humiliation et la gloire ; il est le maître di i us si n (ail périr les Impies qui le craignent ; il les frappe de h fondre, il m v "i' jugement iur la lerre entière et il eoioi.nn. son autoriti an roi d’Israël, i in Eiéll demande que

Dieu accorde à Anne d’autres enfants pour remplacer Samuel, 20, et Dieu rendit Anne mère de trois fils et de deux filles, 21. Selon le grand-prêtre, Dieu accorde plus facilement le pardon des péchés commis contre le prochain que des sacrilèges contre son culte, 25. Aussi punit-il sévèrement les crimes des fils d’Iléli, 24-34 ; iii, 13, 14. Le grand-prôlre se soumet à la sentence de Jahvé, qui fait ce qui lui semble bon, iii, 18. Dieu communiquait ses volontés à Héli par un prophète, ii, 27-36, et directement à Samuel, ni, 1-15, qui était son prophète, 20, 21. Les anciens d’Israël attribuent à la volonté divine leur défaite par les Philistins, iv, 3. Ceux-ci ne regardent Jahvé, présent dans l’arche, que comme un puissant Élohim, qui a battu les Égyptiens au désert, iv, 7, 8, et dont le bras était fort contre eux et contre leur dieu Dagon, v, 7. Cꝟ. 2-6, 9-12. Ils veulent l’apaiser et ils renvoient son arche en Israël, vi, 2-12, 16-18. Parce que Jahvé est. saint, il a puni la faute des Bethsamites, vi, 20. L’idolâtrie s'était introduite de nouveau parmi les Israélites. Samuel, voulant une conversion sincère, exige l’exclusion complète des Baals et des Asthartés et le culte unique de Jahvé. A ce compte, Jahvé délivrera son peuple de l’oppression des Philistins, vii, 3. 4. Jahvé était donc plus que le « Dieu personnel » de Samuel, comme l’a prétendu Renan, Histoire du peuple d’Israël, e édit., Paris, 1887, t. i, p. 386. La demande d’un roi, faite à Samuel, est considérée par Dieu comme un désir d'écarter son règne sur Israël et comme une nouvelle apostasie de son peuple, vin, 7, 8. Dieu y accède cependant, mais après avoir exposé les droits des rois futurs et déclaré que, quand Israël recourra à lui contre eux, il n’exaucera pas leurs prières, 10-18 ; cf. x, 18, 19.

3° Sous Saul, David et Salomon. — Rien que Dieu ait chargé Samuel d'élire le premier roi d’Israël, l Sam., viii, 22, il indiqua lui-même Saùl au voyant, ix, 15-17, qui attribue à Dieu le choix et l’onction du fils de Cis, x, 1. L’esprit du Seigneur entra dans Saùl ci en lit un homme nouveau, 6, 9, 10. Après la ratification du choix divin par le sort, 20, 21, cet esprit manifesta qu’il animait le roi des le premier acte de souveraineté qu’il eut à accomplir, xi, 6, el Jahvé lui donna la victoire sur les Ammonites, 13. Samuel, en abdiquant la judicature, en appelle au témoignage de Dieu qu’il n’a pas opprimé le peuple ni reçu de cadeau, el le peuple s’en rapporte à ce témoignage, xii, 3-5. Il rappelle les bienfaits du Dieu de Moïse et d’Aaron. la séi ie des infidélités d’Israël, ses conversions success sous les juges, les délivrances d’oppression que Dieu > accordées à leur repentir ; il exhorte tout le peuple el son roi à la fidélité envers Jahvé, el les menace de la vengeance divine s’ils sont infidèles, 6-15. H ajoute que, bien qu’ils nient en tort (le demander un roi, ils

doivent éviter un plus grand mal. celui de s'éloigner de Dieu, qui a juré de faire d’eux son peuple, et de s’adresser aux idoles, qui sont vaines. La voie bonne et droiie est de servir Jahvé de tout son cœur, lie grands biens seront la récompense de ce service table, tandis que la min.' du peuple ei t roi sera le châtiment de la persévérance dans le mal. 20-25. Une

issance de Saul aux ordres du Seigneur prive

.i race du droit de la sureessj, , n au trône. Dieu > déjà

choisi mu autre roi. mu. 13, li La victoire rempoi

sur les Philistins est Pœuvre de Dieu, iv, '-'.. et le

lion divme est le châtiment de l’in n Involontaire d’un vœu, 87-44. Dieu ordonni < Saul de faire périr tous les âmalécites, parce qu’il s'étaient op] refois au pat ie d'1 raël, w. 1-3.

s., 1 1 1 ayant épargni la vie au nu tgag, Dieu se plaignit i ince lui est plus

i dires, et il lui enleva les dn la royauté. Malgré le repentir de Saul, Dieu ne revint on, car il n’es) pas un i i poui  ! I71

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE :

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repentir, 10-29. Cf. XXVIII, 46-18. Samuel tua Agag de sa propre main devant Jahvé, xv, 33. Ce trait de cruauté a été reproché à Jahvé, pour qui la vie^des Amalécites ne compte pas. Mais la ruine des Ainalécites était un châtiment mérité, et la barbarie de lYpoque se reflète dans l’expression des idées religieuses.

Jahvé choisit David pour régner sur Israël à la place de Saiil, xvi, 1-13, et l’esprit du Seigneur s'éloigna de Saiil, tandis qu’un esprit mauvais, envoyé par le Seigneur, l’agitait, 14, 15, 23. Jahvé avait donc pouvoir sur les esprits mauvais, qui n’agissaient qu’avec son autorisation. Cf. xviii, 10 ; xix, 9. Pour David, Jahvé était le Dieu vivant, xvii, 26, 36, et ce Dieu, qui l’avait tiré de la grille du lion, saurait bien le délivrer de la main de Goliath, 37. Le jeune homme allait au-devant du Philistin incirconcis au nom du Dieu des armées, qui le lui livrera pour que la terre entière sache qu’il y a un Élohim en Israël et que les deux armées en présence apprennent que Jahvé ne sauve pas son peuple par le glaive et par l'épée ; c’est de lui que dépend l’issue de la guerre et il livrera les Philistins aux mains des Israélites, 45-47. L’esprit de Jahvé agitait les soldats de Saiil et le roi luimême, qui se joignaient aux prophètes de Ramatha, xix, 20-23. Jonalhas s’unit par serment à David, et ce pacte élait garanti par Jahvé, xx, 8, 23, 42 ; Jonathas souhaite que Dieu détruise tous les ennemis de son allié, 15, 16. Jahvé, consulté par David, connaît et indique des faits qui se seraient réalisés, si David ne s'était échappé de Ceila par la fuite, XXIII, 2-13. David, qui venait d'épargner Saiil dans la caverne, bien que Dieu lui ait livré ainsi son ennemi, en appelle au Seigneur comme juge et vengeur, xxiv, 5, 11, 13, 16. Saiil, reconnaissant la justice de son adversaire, souhaite que Dieu le récompense de cette bonne action, 20, et demande un serment au nom de Jahvé pour assurer la vie sauve à ses descendants, 22. Abigaïl attribue à la providence divine la venue pacifique de David, qu’elle avait elle-même ménagée, xxv, 26, et elle fait des vœux pour que Jahvé garde David dans le faisceau des vivants et lui accorde ses bienfaits, 28-31. David, à son tour, bénit Jahvé, qui a mis Abigaïl sur son chemin et l’a ainsi empêché de verser le sang innocent, 32-34. Pour eux, Dieu dirige donc les événements par sa providence. Dieu fait mourir Nabal, 38, et David voit encore dans cette mort l’action de Dieu, qui, après l’avoir empêché de mal faire, prend en main sa cause et le venge de l’opprobre reçu, 39. Dieu met de nouveau la vie de Saiil au pouvoir de David, xxvi, 8, qui épargne une seconde fois son adversaire, 9-11. Fort de son innocence, il déclare au roi que si c’est Dieu qui le pousse à le persécuter, il faut l’apaiser par un sacrifice, pour qu’il ne permette plus une mauvaise action. Si ce sont des méchants, qu’ils soient maudits par le Seigneur, eux qui obligent David à quitter la terre qui est l’héritage de Jahvé, et l’envoient en exil servir des dieux étrangers, comme si, chassé de son pays, il élait forcé de rendre hommage aux dieux de la contrée de son exil, 18, 19. David en appelle plus tard encore à la justice de Jahvé et à sa lidélité, et il met en lui seul, et non enSaiil, toute sa confiance, 23, 21. Samuel, évoqué par Satil, annonce au roi que Jahvé l’abandonnera, lui et ses fils, aux Philistins, xxviii, 19.

L’oracle divin permet à David de poursuivre les Amalécites et lui annonce qu’il reprendra le butin qu’ils ont fait, xxx, 8. Un Egyptien demande à David un serment par Élohim, et David le fait. 15, parce que, pour lui, Jahvé seul est Dieu. Le succès de l’expédition est rapporté par lui à Jahvé, 23, car les Amalécites sont ses ennemis, 26. C’est après avoir consulté Jahvé que David se rend à Ilébron. II Sam., ii, 1. Il appelle la miséricorde divine sur les habitants de. labès-Galaad,

qui ont enseveli Saiil, G. Pour rallier à David les Israélites, attachés à Isboseth, Abner leur rappelle que Jahvé a promis de sauver Israël de tous ses ennemis par le moyen de ce prince, iii, 18. David se déclara, lui et son royaume, purs devant Jahvé du meurtre d’Abner, 28, et il appela la vengeance divine sur ceux qui lavaient commis, 39. Les meurtriers d’Isboseth attribuent à Jahvé sa mort en vue de venger David de Saûl, iv, 8, mais au nom de Jahvé, qui l’a délivré de toute épreuu-, David punit de mort les meurtriers d’un innocent, 9-12. Tous les Israélites reconnurent l'élection divine de David, v, 2, et Jahvé, le Dieu des armées, fit prospérer le nouveau roi, 10. David vit ainsi que Dieu confirmait son choix précédent, 12. L’oracle de Jahvé lui assura la victoire sur les Philistins, 19, et après le succès, David reconnut que le Seigneur séparait ses ennemis devant lui comme des eaux qui se séparent aisément, 20. Une autre fois, Jahvé indique au roi la tactique à suivre pour tourner les Philistins et les prendre par derrière, 23-25. Jahvé. qui avait frappé Oza, vi, 7, 8, bénit la maison d’Obédedom, où on avait déposé l’arche d’alliance, 11, 12. David ne craint pas de s’humilier devant le Dieu qui l’a choisi, et il estime être glorifié en s’abaissant devant lui, 21, 22. Quand Dieu lui eut fait répondre par Xathan qu’il ne lui bâtirait pas un temple, et que le trône serait assuré à sa postérité, vii, 4-17, David, dans son action de grâce, s’humilie encore devant Dieu ; il déclare que Jalivé n’a pas son semblable et qu’il n’y a pas de Dieu en dehors de lui et qu’il n’est aucun peuple, qui, comme Israël, ait reçu de Dieu de pareils bienfaits. Dieu l’a pris pour son peuple pour toujours et est devenu son Dieu, 22-24. David supplie ensuite le Seigneur de tenir ses promesses, pour que son nom en soit glorifié éternellement et qu’où dise : Le Seigneur des armées est le Dieu d’Israël, 25, 26. Les promesses de Dieu sont vraies ; que l’on commence dès lors à en voir l’accomplissement par les bénédictions répandues sur la maison de David ! 28, 29.

De fait, Jahvé ramena David sain et sauf de toutes les guerres qu’il entreprit, viii, 14. Cependant, l’adultère de David déplut à Jahvé, xi, 27, qui envoya Xathan l’en reprendre, xii, 1. Par la bouche du prophète, Dieu rappelle au roi coupable les bienfaits reçus de lui, lui reproche son double crime, commis en sa présence et au mépris de sa défense et il lui annonce la punition publique d’une faute secrète, 7-12. A cause de son repenlir, Dieu ne lui appliqua pas la peine de mort, qu’il méritait ; mais parce que le roi a provoqué par sa conduite les blasphèmes des ennemis de Dieu, le fils de l’adultère mourra, 13, 14. Les prières et les jeunes du père ne désarmèrent pas le Seigneur, qui frappa l’enfant d’une maladie mortelle, 15-17. David avait espéré que Dieu, touché par ses jeûnes et ses larmes, lui accorderait la vie de l’enfant, 22. Jahvé aima Salomon, qui, pour cela, fut appelé Jedidiah, "Ji, 25. La femme de Thécué rappela à David que Dieu ne veut pas faire périr le coupable aussitôt après sa faute, mais qu’il cache ses desseins pour que le malheureux ne périsse pas, xiv. 14. David, luxant an moment de la révolte tî'Absalom, espère que Dieu accordera miséricorde et justice au fidèle Êthai, xv. 20 ; il attend de la faveur divine son retour à Jérusalem, 25, el il demande au Seigneur de rendre insensé le projet d’Achitophel, 31. Séinéi reproche au roi en fuite de recevoir de Dieu la vengeance de sa conduite à l'égard île la maison de Saiil, xvi, S : c’est Dieu qui a donné la dignité royale a Absalom révolté. David refuse de punir cette injure, parce que Dieu a commandé à Séméi de le maudire ; il fallait donc laisser l’insulteur continuer ses attaques, pour que Dieu considère l’affliction du roi et lui rende le bien à la place de cette malédiction injustifiée. 1012. Chusaï feint de reconnaître Absalom comme l'élu

de Jahvé, 18. Dieu permit que l’utile conseil, donné par Achilophel à Absalom, fut abandonné, afin de causer le malheur du révolté, XVII, li. La victoire remportée, David bénit Dieu, qui avait mis fin à la révolte, xviii, 28. Chusaï pense aussi que Dieu a été juge entre le roi et les rebelles, 31.

C’est un trait de mœurs cruelles que la demande des Gabaonites : ils veulent que David leur livre sept descendants de Saiil, leur persécuteur, pour les mettre en croix et ainsi apaiser la colère divine, qui avait envoyé une famine, parce que le crime de Saùl n’avait pas été expié, xxi, 6. David les leur livra, et les Gabaonites les crucifièrent devant Jahvé, pour lui donner satisfaction, 9. Après cet acte de justice tardive, Dieu fut de nouveau favorable à la contrée, en faisant cesser la famine, 14. David, délivré par Dieu de tous ses ennemis, chanta un cantique d’action de grâces, qui est reproduit II Sam., xxii, 2-xxiii, 7, et qui n’est, sauf des variantes, que le psaume xvii (xvin). Jahvé est sa force, son rocher, sa forteresse, son bouclier, sa citadelle, son libérateur, puisqu’il l’a délivré de tous ses ennemis. Aussi il l’aime et il le prie, 2-4. Dans sa détresse, il a cric'- vers lui, et il décrit le secours obtenu sous l’image d’une théophanie. Au milieu des nues, des éclairs et des tonnerres, Dieu, porté par les chérubins et planant sur les ailes des vents, descend du ciel, qui est son palais, et met en déroute les ennemis de David, .VI ! ). Il est intervenu sur terre, parce qu’il .limait son serviteur ; il l’a traité favorablement, parce que David était juste, observateur exact de ses préceptes et que ses actions étaient pures, 20-25. Dieu se montre pieux envers l’homme pieux, intègre avec l’homme intègre, pur avec celui qui est pur, mais periits. c’est-à-dire rendant le mal mérité, avec le pervers, 26-27. Les voies de Dieu sont parfaites, sa parole est épurée, 31. Qui est Dieu, sinon Jahvé'.' 32. Il protège tous ceux qui se confient en lui ; il a donné à David aide et protection, 33-46. Louange donc à Jahvé parmi les nations. Gloire a son nom ! 47-51.

David a manifesté sa foi en Dieu dans d’autres psaumes, et elle est très élevée et 1res pure. Jahvé connail la voie du juste. Ps. i, G. Il est assis danles cieux et il se rit des vains complols tramés par lis nations conlre lui et contre son Christ, Ps. n. i. Il punira les révoltés, 5. Aussi les rois et les juges de la (erre doivent-ils le servir avec crainte, II. Protégé prison Dieu, le psalmislene craint pas ses ennemis, l’s. m. 2-8. Jahvé, -on Dieu juste, a pilié de lui. exauce sa prière et hn donne pleine sécurité, l’s. iv, 2, 4, ! ). Il n.' prend pas plaisir au mal, el les méchants ne saùraient habiter avec lui, Ps. v. 5 7 ; il bénil le juste et

l’entoure de sa bienveillance coe d’un bouclier, 13.

Il châtie le coupable, conlre lequel s’anime sa colère. l’s. vi. >. Il est le juge des peuples ri >l sonde les reins al li-- cœurs ; il rend justice selon le droit, parce qu’il e « l juste. Ps vu. 9-12 ; ix, '<. 8-11, 17. Son nom eal glorieux sur la terre, il.* créi I-- cieux et il a fait de l’homme le roi de la création, l’s. via, 2, MO. Les Dations l’oublient ; il le jugera l’s. ix, 18, 20. Le nnéchanl impuni i i prospère prétend qu il n' a pas de Dieu ; que I ii< u ni pas mépriser, Ps. i (x.

h 11, 13 n I roi., jamais, 10. Il > son trône dan eux, mais ses yeux sont ouverts sur les hommes ; il est juste « i il aime la justice. I' u i. paroles sont ( ms mensonge. Ps. i (xii), 7.

M eal bon. et on peut.mur confiance en lui. Ps,

(mm, 6. I dil dans Bon cœur : « Il n’y

de Dieu. mais l< Seij neui justi Pa.xill

I. 5. Pour venii d ms -on tabernacle, il faul niv v. I ">. Pour David, Jahvé eal li

Ili plient l< - idoli -. dont le p almiste refuse de pi oni i

ta nom. p :  ; n signale n bonfa. n lauvanl

ceux qui se réfugient sous sa droite. Ps. xvi (xvii), 7. Il s’est révélé dans la création, et les cieux chantent sa gloire, Ps. xviii (xix), 2-7 ; sa loi est parfaite et sa religion sainte, 8-12. Des cieux où il demeure, il a exaucé et sauvé le roi de son peuple, qui a eu plus de confiance en lui que dans les chars et les chevaux de son armée. Ps. xix (xx), 7-10. Cf. Ps. xx (xxi), 2-8. Abandonné par son Dieu, David rappelle à Jahvé qu’il est saint, que les ancêtres des Israélites ont eu confiance en lui, l’ont prié et ont été exaucés, et que ses ennemis se moquent de la confiance qu’il a mise en lui dès sa naissance. Ps. xxi (xxii), 1-12. S’il est secouru, il célébrera la bonté de son protecteur, 23-26. A lui est l’empire ; il domine sur les nations, 29. Jahvé est le pasteur de David. Ps. xxii (xxinj, 1. A lui le monde entier, et la terre qu’il a créée, Ps. xxiii (xxiv), 1, 2 ; il faut être saint pour le servir dignement, 3-6. Il est fort et puissant, Jahvé des armées ; c’est un roi glorieux, 7-10. D’une parole, il a créé les cieux et leur armée (les astres), et il a rassemblé les eaux de la mer. Que la terre entière et tous ses habitants craignent le créateur de toutes choses. Ps. xxxii (xxxiii), 6-7. Il est l’espérance du psalmiste et son guide, Ps. xxiv (xxv), 1-5 ; sa miséricorde et sa bonté sont éternelles ; il est bon et droit, et il pardonne les péchés, 6-11 - La grandeur divine se manifeste dans l’orage que, de son trône, il fait passer sur la Palestine entière. Ps. xxviii (xxix), 1-11. La colère de Dieu ne dure qu’un instant, mais sa grâce se manifeste toujours. Ps. xxix ixxx), 6. Grande est sa bonlé pour ceux qui le craignent. Ps. xxx (xxxi), 20. Il garde ses lidèleset il punit sévèrementlesorgueilleux, 21. Celui qui se confie en Jahvé est environné de sa grâce. Ps. xxxi (xxxii), 10. Sa bonté s’exerce à l'égard des bons, et sa sévérité conlre les méchants. Ps. xxxin (xxxiv), 9, 16-23. Quel protecteur est semblable à Jahvé? l’s. xxxiv (xxxv), 10. Le psalmiste célèbre la bonté, la fidélité et la justice de Jahvé. Ps. xxxv (xxxvi), 6-11. Le Seigneur se rit du méchant et soutient les justes. Ps. xxxvi (XXXVII), 13, 17-20, 23, 21. Il aime la justice, 28. Il préfère l’obéissance du co^ur aux sacrifices. Ps. xxxix (xi. i, 7-9. Il a pitié du pécheur repentant. Ps. l(i.i), 3, 19. Sa bonté subsiste toujours. Ps. i.iii.ii). 3 ; cf. Ps. lui (liv), 8. Il siège éternellement. Ps. i.iv il.vi, 20. Il est le très haut.Ps. i.vi (i.vii), 3. Sur terre, il récompense le juste et il montre ainsi qu’il y a un juge. Ps. i.vn (i.vni), l i 2. Dieu désarmées et Dieu d’Israël, il peut châtier toutes les nations. Ps. i.vin ii.ix), li. 0. A lui, le puissance et la bonté, el il rend à chacun selon sis œuvres, Ps. i ai (lxii), 12, 13. Il remplit la terre de ses bienfaits. Ps. i.xiv (lxv), 6-14. il est venu du Si nui, en multipliant les prodiges en faveur d’Israël.

l’s. UXVII ll.Wllli. 8-19, Il est port, ' sur les cieux et il

fait entendre sa voix paissante, 3'i 36. Le 1'-. i 1 1. 1 1. s’il n’est pas de David, est au moins comp

de sentences empruntées aux ps.i >s de ce roi.

L’auteur se De en la bonté, la clémence et la miséricorde de Jahvé, 5, 15, le Dieu suprême et tout-puissant, l’unique Dieu, 8-10. David est plein de confiance en Dieu au

milieu des dangers, parce que Jahvé rend justice > n x pauvres al aux misérables, Ps. cxxxix (cxx), 2-18 ; cf. l’s. cm i < mu. 2 s. n demande que Jahvé le pré de la société des méchants et de toute participation

à leur malici Ps. exi cxli), 'i Pour l irel célébrer

Jahvé, Asaph rappelle aux générations futures prodiges que Dieu.. accomplis en laveur de li urs pères, malgré leurrévoltes et leurs idolâtrii P lxxvii

i SX VII I),

i i doctrim du roi p almi le sur l lieu i i donc In élevée. Il ne faut pas s'étonner qu’il demande si ardemment ' -"U i lieu la punition anémia el

oit-, Jahvé est pour lui le vengeur du juste

opprimé, el David réclai oergiquemeni inci

divine. C’est qu divine devail « 'exercer dès ici-bas, et il y allait de la gloire de Dieu que les méchants ne prospèrent pas toujours. L’imperfeclion de l’ancienne alliance se relléle dans celle conception d’un Dieu vengeur des justes et des opprimés. Cependant, David coupable préfère, pour la punition de sa faute, s’en remettre à Dieu, dont la miséricorde est infinie, qu’aux hommes, et il choisit la peste que

I Heu envoya en Israël et que par miséricorde il lit cesser.

II Sam., xxiv, 14-16.

Saûl etDavid ontétédestieutenantsde.Iahvé. Ds n’ont pas adoré d’autres dieux. Saûl, en nommant deux de ses fils Esbaal, I Par., viii, 33 ; IX, 39 (c’est Isbosetb), et Melchisna, I Sam., xiv, 49 ; I Par., viii, 33 ; IX, 39, David, en donnant à l’un des siens le nom de Baaliada, I Par., xiv, 6 (Elioda, II Sam., V, 16), n’avaient pas l’intention d’honorer un baal quelconque, mais le Seigneur, c’est-à-dire Jahvé, qui était vraiment le baal d’Israël. En effet, baal et mélek n'étaient pas des noms individuels comme Jahvé ou Charnos, c'étaient des noms communs, qui signifient « maître » et (. roi » et pouvaient être appliqués à un dieu quelconque ou au Dieu unique. Cf. P. Lagrange, A’ii(des sur les religions sémitiques, 2e édit., Paris, 1905, p. 83-109. Comme ces titres divins étaient aussi les noms personnels de divinités chananéennes, on comprit plus tard qu’il y avait inconvénient à les appliquer au vrai Dieu. Baal tomba entièrement en désuétude, et si Jahvé continua de l’appeler « roi », on établit une distinction très nette entre lui et ledieu Moloch, à qui l’on sacrifiait des enfants dans la vallée de Hinnom. Le nom d’Esbaal, « homme du Seigneur », fut changé en celui d’Isboseth, « homme d’ignominie », bôset étant le nom donné aux idoles, et Baaliada, « le Seigneur connaît », devint Elioda, qui a le même sens, pour que le premier nom ne fût pas pris dans le sens : « Baal connaît ». Le règne de David marque la suprématie incontestée de Jahvé en Israël, et ce prince, nonobstant sa faiblesse morale, est demeuré à juste titre l’idéal du roi, soumis à Jahvé. Par lui Dieu régnait véritablement parmi son peuple. Son fils Salomon établit un État llorissant et en paix, de par la volonté de Jahvé, le vrai conquérant et le possesseur réel du sol ehananéen.

Adonias, d’abord candidat au trône, reconnaît bientôt que l'élévation de son frère Salomon était l'œuvre de Jahvé. I (III) Beg., ii, 15. Mais il parlait par ruse, et Salomon, qui attribuait aussi au Seigneur sa royauté, le fit mourir, 23, 24. Ce roi justifie le meurtre de Joab, comme un acte de la vengeance divine sur un meurtrier, 32. Il rapporte à la même vengeance la conduite de Séméi, qui lui vaut la mort, 44. Il demande à Dieu, si miséricordieux envers David, un cœur docile et un jugement droit, et Jahvé lui accorde, en outre, les richesses et la gloire qu’il n’avait pas désirées, iii, 614. La sagesse que Dieu avait donnée au jeune roi, se manifeste bientôt dans un jugement célèbre, 28, et dans toute sa conduite, iv, 29-34. Jahvé donna la paix à son règne, v, 4. Hiram, roi de Tyr, bénit Jahvé qui a rendu Salomon si sage, 7. Cꝟ. 12. Jahvé approuve le projet de lui élever un temple à Jérusalem et promet à Salomon, s’il est fidèle observateur de ses lois, de demeurer toujours au milieu d’Israël, VI, 11-13. Au jour de la dédicace la gloire de Jahvé remplit le temple, vin, 10, 11. Dans sa prière, Salomon déclare que Jahvé, le Dieu d’Israël, n’a pas son pareil ni au ciel ni sur la terre pour la fidélité à sa parole et pour sa bonté envers ses serviteurs, 23-26. Peut-on croire que Dieu habite véritablement sur terre ? Si les cieux ne peuvent le contenir, comment habitera-t-il dans un temple ? C’est pourquoi Salomon demande à Jahvé que du haut du ciel il exauce toutes les prières qu’on lui adressera dans le temple, 28-53. En bénissant le peuple, le roi demande que Jahvé protège toujours Israël, pour que tous hs peuples de la terre sachent qu’il est le seul

Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre que lui, GO. Les fit' terminées, les Israélites s’en retournèrent joyeux au souvenir des biens que Jahvé avait accordésà David et à Israël, G6. Dieu dit en songe à Salomon que sa prière

était exaucée, que, s’il était lui-même fidèle, sa post rite régnerait perpétuellement en Israël, et que si les Israélites l’abandonnaient pour servir des dieux étrangers, il détruirait Israël et le temple, jx, 2-9. La reine de Saba, attirée à Jérusalem par le renom de sagesse de Salomon, -bénit Jahvé, qui l’a fait roi, x, 9. Ce roi, dont toute la terre louait la sagesse, don de Jahvé, 21. épousa des femmes étrangères et adora leurs dieux, xi, 1-8. Jahvé, irrité de cette apostasie, en reprit Salomon et lui prédit qu’en punition de sa faute, une partie du royaume se détacherait de l’autorité de son fils, 9-13. Il suscita contre lui Adab et Bazon, 14, 23, et il promit à Jéroboam dix tribus, 31-37. en lui assurant sa protection, s’il était fidèle, 38, 39.

Si le psaume i.xxi (i.xxii) est de Salomon, le roi demande qu’on révère Dieu, tant que subsistera le soleil, tant que brillera la lune, 5 ; il bénil Jahvé qui fait seul des prodiges et il souhaite que toute la terre soit remplie de sa gloire, 18, 19. Dans les Proverbes, le sage roi a déclaré que la crainte de Jahvéest le commencement de la sagesse, i, 7. La sagesse elle-même fait comprendre la crainte de Jahvé et donne la connaissance de Dieu. Jahvé dispense la sagesse, et de sa bouche sortent la science et la prudence ; il protège les justes, il, 5-8. La confiance en Jahvé et la fuite du mal font partie de la crainte de Dieu, iii, 5-8. Si Jalné corrige et éprouve, c’est par amour. comme un père qui chàlieson enfant, 11, 12. C’est par la sagesse que Jahvé a créé le ciel et la terre et qu’il a ouvert les sources de la pluie et de la rosée, 19, 20. Jahvé déteste et maudit les méchants ; il bénit les justes et les humbles, 32-34. Il faut éviter l’adultère, car les yeux de Jahvé regardent les voies de l’homme, v, 21. Jahvé a en horreur sept choses mauvaises, vi, 16-19. La sagesse de Jahvé est éternelle, viii, 22-31, et les sages obtiennent la faveur de ce Dieu, 35. Jahvé ne laisse pas le juste souffrir de la faim, mais il repousse la convoitise du méchant, . 3. La bénédiction du Seigneur procure la richesse. 22, et la crainte de Jahvé augmente lesjours, 27. La balance fausse est en horreur à Jahvé, mais le poids juste lui est agréable, xi, 1. L’homme au cœur pervers est en abomination à Jahvé ; celui qui est intègre est l’objet de ses complaisances, 20. Celui qui est bon obtient la faveur de Jahvé, qui condamne le méchant. XII, 2. Les lèvres menteuses sont en horreur à Jahvé ; ceux qui agissent selon la vérité lui sont agréables. 22. Celui qui craint Jahvé appuie sa confiance sur un fondement inébranlable et ses enfantsont un sûr refuge. La crainte de Jahvé est une source de vie, xiv, 26. 27. Les yeux de Jahvé sont en tous lieux et ils observent les méchants et les bons, xv, 3. Jahvé déleste les premiers et aime les autres, 8, 9. Il voit le cœur des hommes mieux que le séjour des morts et l’abime, ouverts devant lui, 11. La crainte de Jahvé est l'école de la sagesse, 33. Quels que soient les projets que l’homme agite dans son cœur, c’est Jahvé qui met sur les lèvres la meilleure réponse à faire. Jahvé pèse les esprits et juge de leur valeur morale, xvi, 1, 2. Cf. xxi. 2. Jahvé a tout fait pour la lin qu’il s’est proposée et le méchant lui-même pour le jour du malheur. Tout cœur hautain lui est en abomination, et il ne sera pas impuni, xvi, 4, 5. Quand Jahvé a pour agréables les voies d’un homme, il réconcilie avec lui ses ennemis eux-mêmes, 7. Lecœurde l’homme médite sa voie, mais c’est Jahvé qui dirige ses pas. 9. Celui qui se confie en Jahvé est heureux, 20. On jette les sorts dans le pan de la robe, mais c’est Jahvé qui décide. 33. I.e Seigneur éprouve les cœursel connaît leur valeur, xvii. 3. Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination

à Jahvé, 15. Le nom de lahvé est une tour forte ; le juste s’y réfugie et y est en sûreté, xviii, 10. Celui qui trouve une vraie femme a reçu de Jahvé une faveur, 22. Cf. xix, 14. Celui qui a pitié du pauvre prête à Jahvé, qui l’en récom pensera, xix, 17. L’homme propose ; Jahvé fait réussirson propre dessein, 21. La crainte de Jahvé mène à la vie, 23. Avoir deux poids et deux mesures est en horreur à Jahvé, xx, 10, 23. Il a fait l’oreille qui entend et l'œil qui voit, 12. Il dirige les pas de l’homme, 24. L'àme de l’homme est une lampe de Jahvé, la conscience a été allumée par Dieu, 27. Le cœur du roi est un cours d’eau dans la main de Jahvé ; il l’incline partout où il veut, xxi, 1. La pratique de la justice et de l'équité est préférable aux sacrifices aux yeux de Jahvé, 3. Cꝟ. 27. On équipe le cheval pour le jour du combat, mais de Jahvé dépend la victoire, 31. Le riche et le pauvre sont les œuvres de Jahvé, xxii, 2. Cf. xxix, 13. Les yeux de Jahvé veillent sur les sages ; il confond les paroles du pervers, xxii, 12. Celui contre qui Jahvé est Irrité tombera dans le piège qu’ouvre la bouche des courtisanes, 14. Jahvé prend en main la cause du pauvre et du malheureux, et il ôle la vie à ceux qui les dépouillent, 23. On ne doit pas se réjouir du malheur de son ennemi, de peur que Jahvé, à qui cela déplaît, ne tourne sa colère sur celui qui agirait ainsi, xxiii. IN. On doit secourir son ennemi malheureux ; Jahvé en récompenser ;  !, xv, 21, 22.

î Depuis le schisme jusqu’au viw siècle. — Jahvé, qui avait décidé la scission de dix tribus, détourna Roboam d'écouter les sages conseils des anciens. 1 (111) Keg., xii, 1."). Comme cette scission était son œuvre, il empêcha la guerre entre les deux royaumes, 24. Jéroboam ne fut pas fidèle à Jahvé. lie peur que son peuple, en allant adorer Dieu à Jérusalem, ne retournât sous l’autorité de Roboam, il compléta la scission politique par un schisme religieux et proposa â Israël deux veaux d’or, l’un à Béthel, l’autre à Dan, comme l’image du Dieu qui l’avait tiré d’Egypte, iii 38. Cette innovation de Jéroboam ne prouve pas que l’ancienne tradition Israélite ait admis la représentation de Jahvé en forme de taureau. Jéroboam a imité les cultes chananéens, ou peut-être les cultes égyptiens, qu’il avait connus dans son exil. Jahvé condamna le culte (Ir Béthel, xiii. l-ln. 32. La faute de Jéroboam fut punie par la chute de sa dynastie, <, 34, chute prédite pu Ahias, xiv. 7-11. li-l(), et réalisée sous Nadab, xv.

39, 30. Le9 habitants de Juda i bèrent aussi dans

l’idolâtrie sous Roboam, xiv. 22-24, et sous Abia, v, 3. Hais tsa détruisit les idoles, ll-li. Nadab, Bis de Jéroboam, favorisa l’idolâtrie, 26, ainsi que les usurpateurs, Baasa, : '.i, Zambri, xvt, 19, Amri, 26. Le dis de rr dernier, Achab, surpassa en malice ses prédécesseurs ei adora, en même temps que Jahvé, Baal, dieu de Sidon ; ce qui accrut la colère de Jahvé contre lui, 30, 33. Il introduisit, en effet, en Israël, en face de Jahvé, un dieu étranger, ci nsé puissant, et le nouveau culte n'était pas institué uniquement pour Jézabel et les Tyriens de la cour, Achabl’adoptaitel sollicitait l’adhésion <l< -s Israélites. Élie lui reprocha de troubler Israël par l introduction du culte de Baal, xviit. IN. Sur le mont Carne 1. i prophète, demeuré seul, proposa un défl aux i."jo prophèti di Baal : « m ne peut t clochi r entre deux dieux ; il faut choisir entre lahvé et Baal ; celui des deux qui allumera le feu du sacrifice i i i nnu pour Dieu, 21-24. Élie repoussait donc le s crélisme d’Achab, qui unissait Jahvé et Baal. Après la vaines prières des prophètes de Baal, 25-28, Êlie Invoqua Jahvé, le Dieu d’Abraham, d I aac et de J b suppliant de montrer qu’il était le vrai Dieu, 38, '~ La prière exaucée obligea le peuple i reconnaître que il Dieu, 38, 39. La vu toire a donc été pour Jahvé. Êlie, dont nous n’avons pa « ! 1 1 rit, n t pa I d’autre li > théologie. Nous ne pourofl

affirmer qu’il ait dit expressément que Baal n'était rien et que Jahvé seul était Dieu ; mais s’il ne l’a pas dit, il est incontestable que Baal n'était rien pour lui. Il se moquait de lui au Carmel, en disant à ses prêtres : 8 Criez plus haut, car il est Dieu ; il est en méditation, ou il est occupé, ou il est en voyage, peut-être qu’il dort, et il se réveillera. » I (III) Reg., xviii, 27. Toute sa carrière, du reste, a été une profession de foi monothéiste. Cf. Gunkel, Elias, Jahve und Baal, Tubingue, 19Ù6, p. 48-6L Cependant, au milieu de l’apostasie d’Israël, tous n’avaient pas abandonné Jahvé, témoin Abdias, le majordome d’Achab, qui avait servi Dieu dés son enfance, xviii, 12. Aussi Élie e.xagérait-il, quand fuyant la colère de Jézabel, et parvenu à la montagne de Dieu, l’Horeb, xix, 8, il se plaignait à Jahvé, Dieu des armées, de lui être seul demeuré fidèle, 10, li. C’est pourquoi le Seigneur lui donna symboliquement une leçon de patience, en lui montrant que Jahvé ne passait pas dans le souffle impétueux ni dans le feu. mais comme un vent léger, 11, 12. Il lui déclara ensuite qu’il s'étaitréservé en Israël 7000 hommes, qui n’avaient pas fléchi le genou devant Baal, 18. Élie n'était donc pas isolé en Israël ; il trouvait dans le peuple un point d’appui pour lutter avec le roi et pour défendre le culte traditionnel de Jahvé. Celui-ci le chargea enfin d’oindre Hazaël comme roi de Syrie et Jéhu comme roi d’Israël, I."), 16. Il promit la victoire à Achab pour lui montrer qu’il était Jahvé, xx, 13. Les Syriens attribuèrent cette victoire à la protection du dieu de la montagne, et ils voulurent faire la guerre dans la plaine, 23 ; mais Jahvé donna encore le succès aux Israélites pourprouver qu’il était le Dieu des vallées aussi bien que des montagnes, 28, Dieu en tout lieu. Quand Jézabel eut fait mourir Naboth pour qu’Achab put s’emparer de sa vigne, Dieu envoya Élie annoncer an roi quelle serait la punition de son injustice, xxi, 17-24, injustice que lahvé ne peut tolérer. Son caractère mural apparaît clairement dans cet épisode. Cette punition fut retardée à cause de la pénitence du roi, 27-29. Jahvé décide du sort de Ramoth-Galaad, xxii, 15. Michée le voit sur son trône, entouré' de l’armée du ciel et envoyant un esprit menteur pour tromper Achab. 19-23. Ochozias suivit les mauvais r<<ni|iles de m. n père et servit Baal, ce qui excita le courroux de Jahvé, 53,.Vi. H consulta aussi Beelzebub, dieu d’Accaron. Êlie vint lui dire : Il n’j a donc plus de Dieu en Israël, que tu consultes Ir Dieu d’Accaron'.' Il (IV) Reg., I, 2-8. Il lui annonça une prompte mort en punition de sa finie, Iti.

Mans le royaume de Juda. Josaphat imita SOU père

Isa, -moser toutefois abolir le culte des hauts-lieux. I Reg., xxii, 13. li. lue victoire que ce roi remporta sur les Ammonites et les Moabites l’ut célébrée comme

I œuve de Jahvé, qui est très haut et redoutable, qui est

i de toute la terre, l’s. xt.vi (xlvii), 2-10. cf.

II Par., xx, 20-22. Que les ennemis de Juda, COBlisi peur l’attaquer, soient traitecomme les an

ennemis de leurpères I I qu’ils sælient que JatlVI

est le Dieu très haut sur toute la tel i XII

fi x un). Dans le royaume d’Israi I, loram enleva la. n

! itues de Baal, mais il conserva les veaux d’or, qui'

Jéroboam avait fabi Iqués, M IV) Reg., m. '2. i

trois rois d’Israël, de Juda et del’Idll I " li.

Mésa, roi de Moab, consultent Jahvé et lui demandent s’il les a livrés a leur adversaire. Elisée ri nvoie Joram aux prophètes de on i" pi et de ta mère et déclare que ^i Jahvé ne les a pas livrés aux Moabites, uniquement en considération de.iosapb.it. roi de Juda, 10-14. Jahvé avail sauvé' la Syrie par l’intermédl de Naaman, v, I. La lèpre de celui-ci ne pouvait être gm de que pat Dieu, qui a le pouvoir de la vie et de la mort, 7. Naaman pensait qu Éliséi le guéi nui en in «  voquanl le nom de Jahvé, son l’on. Il Quérl après -. h. lavi d mi. i 'n.1. un. il pi ofi isa ouvertemi ni (17'.)

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE)

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qu’il n' avait pas de Uieu sur toute la terre, en dehors d’Israël, 15, et qu’il n’offrirait plus désormais d’holocaustes aux dieux étrangers, sinon à Jahvé, 17, quoi(|ii’il pensât pouvoir assister avec son roi au culte de Remmon, sans que Jahvé en fût offensé, 18, 19. Le roi de Samarie attribuait à Jahvé la famine, survenue durant le siège de sa capitale par Benadad, roi de Syrie, vi, 33. Mais Jahvé annonça pour le lendemain l’abondance des vivres, vii, 1. Benadad malade lit consulter Jahvé sur l’issue de sa maladie, viii, 8. Elisée apprit de Jahvé que le roi mourrait de mort violente, qu’Hazaël lui succéderait et causerait beaucoup de maux à Israël, 10-13.

Joram, fils de Josaphat, épousa une fille d’Achab et introduisit l’idolâtrie en Juda. Jahvé cependant ne voulut pas perdre Juda à cause de la promesse qu’il avait faite à David, 18, 19. Ochozias suivit les traces de Joram, son père, 29. Jéhu fut élu par Jahvé pour régner en Israël et frapper la maison infidèle d’Achab, ix, 3, 6-10, 12, 26, 36 ; x, 10, 17. Il abolit le culte de Baal en Israël, x, 18-28, mais il y maintint celui des veaux d’or à Béthel et à Dan, 29. Parce qu’il avait accompli les volontés de Jahvé contre la maison d’Achab, Dieu promit le trône à sa postérité jusqu'à la quatrième génération, 30, mais parce qu’il avait conservé les institutions religieuses de Jéroboam, Dieu prit Israël en dégoût, 31, 32. Quand le grand-prêtre Joiada établit le jeune Joas roi de Juda, il fit un pacte entre Jahvé, le roi et le peuple pour faire reconnaître les droits exclusifs de Jahvé sur le royaume, et le peuple renversa les autels et les images de Baal, xi, 17, 18. Joas ne détruisit pas cependant les hauts-lieux, xii, 2. Après la mort de.loaida, il se livra à l’idolâtrie et tua le grandprêtre Zacharie qui lui reprochait sa conduite. Il Par., xxiv, 18-22. Il en fut puni par Dieu, 24. En Israël, Joachaz, II (IV) Reg., xui, 2-6, Joas, II, furent idolâtres, et cependant Jahvé les exauça, quand ils recoururent à lui, 4, 5, 23, ne voulant pas encore ruiner entièrement Israël. En Juda, Amasias conserva les hautslieux, xiv, 3, 4, et se livra à l’idolâtrie. II Par., xxv, 14-16. En Israël, Jéroboam II suivit les voies de Jéroboam I » ', II (IV) Reg., xtv, 21 ; néanmoins, Jahvé ne fit pas encore périr Israël, 26, 27.

Durant cette période, les faits le prouvent, Jahvé est demeuré le Jahvé de Moïse. Malgré de trop fréquentes apostasies de la masse de la nation, il était le Dieu unique, maître du monde, le Dieu tout-puissant et juste par excellence, bien que les idées qu’on se faisait parfois de sa justice aient été imparfaites et gâtées par le vieux principe de la vengeance rigoureuse, qu’on attendait de lui et qu’on lui demandait. Il ne souffrait point de rival et punissait sévèrement les infidélités de son peuple. L’adoration d’autres dieux était une faute, à laquelle on se laissait entraîner trop souvent par l’imitation des cultes grossiers et sensuels des peuples voisins. Parfois, la masse du peuple a pu, dans ses pratiques religieuses et sa vie morale, ne pas dépasser de beaucoup le niveau d’une monolâlrie, à moitié païenne. Le monothéisme était néanmoins connu. Jahvé n’a jamais manqué de fidèles adorateurs ni en Israël ni en Juda. Son nom entre en composition dans les noms de presque tous les rois de Juda à partir d’Abia. Les rois les plus impies d’Israël lui vouent leurs enfants. Achab nomme son fils Ocbozias, « Jahvé me possède », et sa fille Athalie, « Jahvé est ma force ». Jahvé est considéré comme étant la cause de tous les phénomènes naturels et des principaux événements de l’histoire, comme une sorte d’agent universel et la providence spéciale d’Israël. Lien qu’il ait des droits à gouverner l’univers, il semble n’exister que pour Israël et n’exercer que les fonctions d’un dieu national. Cependant, il s’occupe dis peuples voisins d’Israël, il règle leur sort et il s’en sert comme ministres de sa colère contre

les siens. Son caractère de Dieu universel était reconnu, quoique ses relations avec les nations païennes n’aient pas encore été clairement définies. Son caractère moral est nettement dessiné, bien qu’il doive s'élargir et s'épurer dans la prédication des prophètes. C’est un Dieu juste et saint, aimant la justice et préférant l’obéissance du cœur aux sacrifices offerts par des méchants. Il règne dans les cieux, d’où il veille sur la terre pour y faire sentir sa providence tutélaire sur les bons et sa justice vengeresse sur les impies et les méchants. Kt ces caractères de Dieu résultent des seuls livres historiques de la Bible. Par conséquent, nos conclusions seraient les mêmes, si on ne voulait pas tenir compte des Psaumes, que nous avons regardés comme l'œuvre de David, ni de la doctrine d’une partie des Proverbes, que nous avons attribuée à Salomon.

Un nouveau nom est donné à Dieu durant cette période ; c’est celui de Jahvé ou d'Élohim Sabaotfa ou Dieu des armées. Quel que soit le sens que ce vocable prendra plus tard, il ressort des documents les plus anciens où il est employé, qu’il désigne Jahvé, comme chef des armées d’Israël. Il a certainement ce sens dans plusieurs textes du livre de Samuel. On le trouve sur les lèvres de Samuel, rapportant à Saùl un oracle dans lequel Dieu ordonne de faire la guerre aux Arnalécites. I Sam., xv, 2. Le jeune David court au devant de Goliath au nom du Dieu des armées, du Dieu des bataillons d’Israël. I Sam., xvii, 4, 5. A ce titre, Jahvé fit prospérer David, devenu roi, en lui donnant la victoire sur ses ennemis. II Sam., v, 10. D’ailleurs, Jahvé, honoré à Silo où était l’arche, est souvent nommé le Dieu des armées. I Sam., i, 3, 11 ; iv, 4 ; II Sam., vi. 2, 18. Or, l’arche était emportée dans les batailles comme symbole de la présence de Jahvé à la tête des armées de son peuple. Jos., iv, 6-16 ; I Sam., iv, 3-1 1. Enfin, un ancien document était intitulé : « Le livre des guerres de Jahvé. » Xuin., xxi, 14. Ce nom de chef des armées d’Israël convient à Jahvé à une époque de luttes et de combat. Cf. J. P. P. Valeton, dans le Manuel d’histoire des religions, de Cbantepie de la Saussaye, trad. franc., Paris, 1904, c. viii, § 48, p. 202-205 ; M. Lôhr, Untersuchungen zum Bach Amos, Giessen, 1901, p. 59-65 ; Stade, Biblisclie Théologie des A. T., t. i. p. 73-74 ; J. Touzard, Le livre d’Amos, Paris, 1909, t. lix-lx.

D’après le livre de Job.

Par sa langue, ce livre appartient à l'âge d’or de la littérature hébraïque, qui s'étend de David à Isaïe. Sa composition peut donc être fixée entre Salomon et Ézéchias, quoique des critiques modernes la rapportent au temps qui a suivi le retour de la captivité. Comme la théodicée de ce poème est très développée, il importerait grandement de fixer exactement sa date pour marquer chronologiquement les progrès de l’idée de Dieu en Israël. Toutefois, l’importance de cette question est diminuée par cette considération certaine que la doctrine du livre de Job, exposée à propos du problème de la souffrance du juste et de l’innocent, n’a qu’un rapport éloigné avec celle qui précède et celle qui suit. Elle forme donc une étape distincte et presque complètement isolée des autres. Elle doit donc être étudiée à part et elle peut l'être même en dehors de son époque certaine, tant elle est spéciale. Chaque lecteur la replacera mentalement à la date précise qu’il assigne à ce livre.

Un homme intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal, passe de la plus grande prospérité à une extrême misère. Dieu permit à Satan d'éprouver s’il craint Dieu, en le frappant dans ses biens et sa personne, sauf la vie. Soumis à la volonté du Seigneur, qui lui reprenait les biens qu’il lui avait donnés, le vertueux Job, loin de s’irriter contre Dieu, bénit son nom au milieu de ses afflictions malgré les reproches <l femme, qui le poussait à maudire Dieu, auteur de ces maux. H recevait de sa main le mal comme le bien, D81

DIEU ('SA NATURE D’APRÈS LA RIRLE :

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i, I-n, 10. Trois de ses amis vinrent le consoler ; les plaintes de Job et leurs discours posent le problème de la souffrance, que Dieu cause lui-même aux hommes, m, 23. Éliphaz, Baldad et Sophar pensent que, par le moyen des maux temporels, le Seigneur punit les fautes commises par les hommes et concluent que Job est malheureux, parce qu’il a été coupable. Dès le début de son discours, Éliphaz, pour forlilier Job, l’invite à la crainte de Dieu et à la pureté de la vie, iv, 6. Jamais l’innocent n’a péri ni le juste n’a été exterminé ; toujours, au contraire, les méchants périssent au souflle de Dieu et sont consumés par le vent de sa colère, 7-9. Une vision nocturne a confirmé son expérience et lui a rappelé qu’aucun homme n’est juste devant Dieu, aucun mortel en face de son créateur ; Dieu découvre des fautes dans ses anges, à plus forte raison dans les hommes, 17-19. Job n’a donc qu'à se tourner vers Dieu, dont les actes sont insondables et les prodiges innombrables, qui rend le bonheur aux affligés et déjoue les projets des méchants, v, 8-16. C’est Dieu qui châtie, le tout-puissant qui corrige, mais il guérit la blessure qu’il a faite et il tire de tous les malheurs, 17-20. Job, qui sent vivement les flèches du tout-puissant le transpercer et voit les terreurs de Dieu rangées en bataille contre lui, VI, 4, demande à Dieu la mort, pourvu qu’il ait, en mourant, la consolation de n’avoir jamais transgressé les commandements du Saint, 8-10. Le malheureux eût-il abandonné la crainte du lout-puissant, a droit à la pitié de ses amis, 14. Mais, fort de son innocence, Job demande à Éliphaz quelles fautes il a commises. 24-30 ; puis, il se plaint amèrement à Dieu de ses soullrances, vil, 11-16. Pourquoi éprouve-t-il l’homme à ce point et sans lui laisser de répit ? Si Job a péché, que peut-il faire pour être à l’abri des traits du gardien des hommes ? 17-21.

Baldad reproche à Job de telles plaintes, viii, 2. « Est-ce que Dieu fait fléchir le droit ? Le tout-puissant renverse-t-il la juslice ? » 3. Le droit est ceci : Dieu livre les pécheurs aux mains de leur iniquité. Si Job a recours à Dieu, s’il implore le tout-puissant, s’il est droit et pur, il sera protégé et béni par Dieu de nouveau. 1-7. Les maximes des anciens affirmant que ceux qui oublient Dieu sèchent connue le jonc san s e.iu et que l’espérance des impies périt, tandis que Dieu ne rejette pas l’innocent, 8-22. Job reconnaît que l’homme ne peut être juste vis-à-vis de Dieu, que Dieu est sage en son cœur et que son bras a la puissance. H commande à toutes lescréalures qu’il a faites, el personne ne peut s’opposer à ses actes. Dieu ne lléchit sa colère. IX, iî - K î. Job, fût-il juste, ne contesterait donc pas tvttC lui ; il implorerait plutôt la clémence de Bon juge, II, 15. Dieu est fort, personne n’a le droit de l’assign< r an jugement. ses arrêta son ! irréformables, 19, 20, Aussi, parce qu’il est innocent, Job pose le problème : a Dieu ne fait-il pas périr également le juste et l’impie ? 21-24.

Toutefois, parce que Dieu n’est pas un homme cou

lui, et bien qu’il se croie lui-même innocent, 28-81, il ni pas entrer en discussion avec lui ni comparaître nble en justice ; il n’v a.- d’arbitre entre eux. U"'- Dieu cesse seulement île le frappei, 32 34. De nouveau, il donne libre coui ie plaintes amérea et reDieu, s, , n créateur, de punir a ce poinl ses iniquités, . 1-22.

Bophar veut < mdre Job, xi, 2,, . Celui-ci se prétend irréprochable devant Dieu ; si Dieu voulait révéler li lob, on verrait qu’il a t. indulgent, 1-6. La perfection divine est inensurabb mce irrésistible el selle, : < II. Si.loi. prie Dieu, -'il cesse de l’oflen il redeviendra | | heureux, 13-19 Raillé nis, qui se i ii ni d’un justee l d’un inno Job invoque Dieu, 1 1 Dieu daigne l'écouter, mi. I, Connu.' ux, il iail que le créateui de toutes chosea puis* im

surtout, qu’il est fort, sage et prudent et qu’il fait tout ce qu’il veut, xii, 7-xiii, 2. C’est avec Dieu et non avec eux. qui sont de mauvais avocats de Dieu et le défendent par des mensonges, qu’il veut plaider sa cause, 3-22, et il lui demande hardiment pour quelles fautes il le punit, 23-28. Dieu poursuit-il donc ainsi l’homme fragile et mortel ? xiv, 4-6. Au lieu de le faire mourir, Dieu le punit de ses péchés, 13-17.

Éliphaz reproche alors à Job de détruire ainsi la crainte de Dieu et d’anéantir la piété, xv, 4. Il avoue donc son iniquité, 5, 6. A-t-il assisté aux conseils de Dieu ? 8. Tient-il pour peu de chose les consolations de Dieu, qu’on lui apporte ? 11. Il tourne sa colère contre Dieu, 13. Dieu ne se fie pas même à ses saints, et les cieux ne sont pas purs devant lui ; combien moins l’homme, pervers et injuste, peut-il l'être, lui qui fait le mal comme on boit de l’eau ? 14-16. C’est à la fois un fait d’expérience et l’enseignement des sages, 17-19 : le méchant qui a levé sa main contre Dieu, qui a bravé le tout-puissant, 25, est malheureux durant sa vie ; sa prospérité est passagère, et Dieu le fera périr par le souffle de sa bouche, 20-30. Job riposte que Dieu l’a livré au pervers et l’a jeté aux mains des méchants, xvi, 11, quoiqu’il n’y ait pas d’iniquités dans ses mains et que sa prière soit pure, 17. Si ses amis l’accusent, il a au ciel un témoin, un défenseur dans les hauteurs : c’est Dieu qu’il implore, qu’il constitue son juge et sa caution, 19-21 ; xvii, 2-4.

Baldad décrit le sort funeste du méchant, dont il est assuré, XVIII, 5-21, en laissant entendre qu’il vise Job coupable. Celui-ci prend sur lui la responsabilité de sa faute, xix, 4, et déclare que Dieu l’opprime et l’enveloppe de son filet, 6-20. La main de Dieu l’a frappé, 21. Il a pourtant la certitude qu’il sera vengé, qu’il verra Dieu et que la justice de sa cause sera reconnue, 2329. Sophar réplique vivement, en décrivant à son tour la terrible destinée, que Dieu réserve au méchant, xx, 4-29. Job a vii, au contraire, la prospérité des méchants. La verge de Dieu ne les touche pas, xxi, 7-9. Ils refusent de reconnaître le tout-puissant et de le prier. 14-15, et Dieu ne leur donne pas un lot dans sa colère, 17. Il les punit, dit-on, dans leurs enfants ; mais ce sont eux qu’il devrait châtier, 19-21. Ln prétendant que Dieu, le juge des êtres les plus élevés, donne toujours le malheur aux méchants, veut-on lui faire une leçon de sagesse ? 22. En fait, au jour du malheur, le méchant est épargné et il meurt heureux, 23 33.

Pour la troisième fois, les amis de Job reprennent la discussion et lui reprochent directement ses fautes. Eliphaz déclare catégoriquement que, puisque la justice el l’intégrité de l’homme ne sont d’aucune utilité à Dieu, ce n’est pas à cause de sa pieté que Dieu châtie

Job, xxii, 2-4, el il énumère les fautes de son ami, ."> II. Dieu, qui habite les hauteurs du ciel, les voyait et

les jugeait, 12-20. Que Job se réconcilie donc avec lui el l’apaise, el la prospérité lui reviendra. 21-30. Job voudrait rencontrer Dieu, arriver jusqu'à son trône pour plaider sa propre cause devant lui el ôti xxiii. 3-7 ; mais il ne le trouve pas, 8, Cependant Dieu connaît ses voii idélité, i' 1 12. MaiIl aal

souverain et innoiialile en ses desseins, el il exécutera

celui qu’il a d'éprouver Job. 13-17. Pourtant, puisque le tout-puissani connaît les temps, pourquoi ne fait-il pas voir son jour à ceux qui le servent ? xxiv. 1. Les méchants oppriment les innocenta, bI Dieu ne prend forfaits, i 12. Les violenta et lea impiea sont heureux jusqu'à la mort. 13-26 En réponse, Baldad se contente de dire que Dieu eal puissant et que l’homme ne peut pasi tre purel juste devant lui, puisque la inné perd ut clarté et les étoiles ne sont pas pures veux, xxv. 2-6, .lob proclami aussi hautement qui on ami la pi divine, qu’il décrit mervalK"

leusement, xxvi, '> 1 1

H83

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE

1184

Dans un discours nouveau, Job, tout en constatant que le Dieu vivant lui refuse justice, que le tout-puissanl remplit son âme d’amertume, XXVII, 2, proclame son innocence, 3-7. Il n’a pas les sentiments de l’impie, quand Dieu l’afflige, 8-10. Le riche heureux jusqu’à la mort est puni dans sa postérité, qui ne jouit pas des biens amassés, 11-23. Dieu, qui voit tout et qui a tout créé, a enseigné la sagesse aux hommes, en leur disant qu’elle consiste dans la fuite du mal et la crainte du Seigneur, xxviii, 23-28. Puis, Job décrit les années de sa prospérité, les jours où Dieu veillait à sa garde, quand il le visitait familièrement et vivait avec lui, xxix, 2-5. Il leur oppose par contraste ses misères présentes, xxx, 1-31. Pourtant, en prévision de la récompense que le tout-puissant lui réservait de son ciel, xxxr, 2, lui qui conviait ses voies et a compté tous ses pas, 4, il a mené une vie irréprochable et il ne craint pas le jugement de Dieu, 5-13. S’il était coupable, il ne saurait que répondre à son créateur, 14-34 ; parce qu’il n’a pas fait les crimes qu’il énumère, il ne craint pas de rendre compte à son juge, 35-37.

Un jeune homme, auditeur muet des discours précédents, intervient avec impétuosité. Il rejette la théorie des amis de Job, qui voient dans tous les malheurs un châtiment que Dieu intlige aux coupables, aussi bien que le sentiment de Job, qui trouve dans ses maux une sorte d’injustice de la part de Dieu, xxxii, 13, 14. Ce n’est pas l’âge qui donne la sagesse, mais le souflle du tout-puissant, 8, 9. Créature de Dieu comme Job, le jeune homme est son égal devant Dieu et peut lui faire la leçon, xxxiii, 4-7. La haine que Job a supposée en Dieu qui frappe un innocent, n’existe pas, 8-11. Dieu est plus grand que l’homme, et il n’a de compte à rendre à personne, 12, 13. Dieu parle aux hommes de diverses manières, par la douleur aussi bien que par les songes et les visions, 14-22. La douleur est un ange qui ramène à Dieu et fait reconnaître que la maladie et l’épreuve, même réitérées, sont profitables, 23-30. S’adressant ensuite aux sages, Éliu demande catégoriquement si Job a eu raison de se proclamer innocent et de dire que Dieu lui refusait justice, xxxiv, 5, 6. Il lient ces paroles pour blasphématoires ; c’est une impiété de dire : « Il ne sert de rien à l’homme de chercher la faveur de Dieu, » 7-9. Le tout-puissant est juste ; Dieu ne commet pas l’iniquité ni ne viole pas la justice ; il rend à l’homme selon ses œuvres, il rétribue chacun selon ses voies, 10-12. Il gouverne le monde et il veille sur lui pour le conserver ; s’il ne pensait qu’à lui-même, s’il retirait son esprit et son souffle, toute chair expirerait et l’homme retournerait à la poussière, 13-15. Du reste, un ennemi de la justice ne peut avoir le pouvoir suprême ; le juste, le puissant ne fait pas acception des personnes, il condamne les grands, qui sont mauvais, il ne regarde pas le riche plus que le pauvre, parce que tous sont l’ouvrage de ses mains. Ses yeux sont ouverts sur les voies de l’homme ; il voit toutes les iniquités ; il n’a pas besoin d’ouvrir d’enquête ; il frappe les impies et les puissants injustes, les individus aussi bien que les peuples, 17-32. Job a donc parlé contre Dieu, 37. Il n’est pas juste de dire : « J’ai raison contre Dieu, » xxxv, 2. La méchanceté des hommes n’est pas plus nuisible à Dieu que leur justice ne lui est utile, 6, 7. Mais Dieu n’exauce pas les discours insensés et le tout-puissant n’écoute pas les reproches immérités, 1316. Le créateur est juste, en effet, xxxvi, 2, 3, car il est puissant et ne dédaigne personne ; il punit le méchant et il fait justice au juste malheureux, 5-7. Si les bons sont aflligés, c’est pour les éloigner du mal ; s’ils comprennent la leçon, ils sont heureux ; sinon, ils périssent comme les impies, qui ne crient pas vers Dieu quand il les frappe. Dieu sauve le malheureux, en l’instruisant par la souffrance, 8-15. Que Job craigne que Dieu, irrité contre lui, ne lui inllige un châtiment ir rémédiable. 18. Dieu est sublime dans sa puissance ; il est le maître ; personne ne peut lui tracer sa voie et lui reprocher d’avoir mal fait. Ses ouvres sont admirables ; il est souverainement grand et éternel ; il est tout-puissant sur la nature et sur les peuples, 22-33. Il commande à la foudre, il fait tomber la neige et la pluie, il commande à la nature pour que les hommes reconnaissent leur créateur, xxxvii, 2-13. Il produit des merveilles dans la nature ; sa majesté est redoutable, sa toule-puissance sans bornes. Il est grand par la force, par le droit et par la justice ; il n’a pas égard aux sages qui veulent lui en remontrer, 14-24.

Dieu, du sein des nuées, répond à Job qui a obscurci sa providence, xxxviii, 1-3. Il l’interroge, et il trace un magnifique tableau de son œuvre créatrice, XXXVIII, 4-xxxix, 30. Que peut répondre le censeur du tout-puissant ? XL, 2. Job est réduit au silence, 3-5. Dieu n’est pas seulement tout-puissant, il est juste encore, 8, 9, lui, le créateur de l’hippopotame et du crocodile, 15-33. Si personne n’ose provoquer le crocodile, qui oserait résister à Dieu en face ? Dieu ne doit rien à personne, et tout ce qui est sous le ciel lui appartient. xli, I, 2. Job confesse la toute-puissance de Dieu ; personne ne peut obscurcir sa providence, et Job reconnaît qu’il a eu tort de se plaindre de la providence divine, xi.ii, 1-6. Dieu blâme ensuite les trois amis du patriarche, parce qu’ils n’ont pas parlé de lui selon la vérité, 7. Il rétablit Job dans son premier état et lui rendit le double de ses biens, 10.

Y. DANS LA PBÉDICATIOK DES PnOPBÊTES DP VJIP M vie siècle. — D’après les critiques rationalistes, c’est au viiie siècle seulement que le monothéisme remplaça en Israël la monolâtrie nationale. Les prophètes de cette époque conçurent de Jahvé une idée bien supérieure à celle qu’on en avait eue auparavant. Il fut, pour eux, non plus seulement le Dieu unique de leur nation, mais l’unique vrai Dieu, et un Dieu nettement spirituel et moral. Jahvé tout-puissant et saint punissait Israël de ses nombreuses infidélités, en faisant marcher les nations contre lui, et ne voulait plus d’un culte purement extérieur, mais désirait d’être aimé et obéi par des adorateurs, amis de la justice et fidèles observateurs de la loi morale. Les dieux des autres peuples n’existaient pas et étaient des non-dieux. Les prophètes seraient donc les créateurs du monothéisme, du monothéisme pur et absolu. Voir Kuenen. cité par l’abbé de Broglie, Questions bibliques, 2e édit., Paris. 1904, p. 248.

Personne ne nie que les prophètes de cette période n’aient été les ardents prédicateurs du monothéisme et les adversaires résolus de l’idolâtrie. Mais de l’exposé précédent, il résulte qu’ils n’ont pas été les créateurs de l’idée du Dieu unique et universel. Les Israélites. avant eux, avaient cette idée, bien que leur conduite pratique ait été souvent polythéiste. Si on veut que les prophètes aient été les créateurs du monothéisme, il faut considérer Moïse comme le premier d’entre eux. Les prophètes, d’ailleurs, ne donnent pas leur théologie comme une doctrine nouvelle : ils prêchent l’adoration du Dieu de leurs pères ; loin de prétendre innover, ils ne veulent que conserver la religion antique. Ils ne supposent jamais contestable pour un enfant d’Israël le principe qui réserve au seul Jahvé l’hommage de son peuple ; ils parlent comme avant pour eux, non l’évidence de la raison, dont il n’est pas question, mais le droit traditionnel ; ils ne croient pas avoir à plaider leur propre cause, à défendre des opinions particulières, ils admettent implicitement, et sans chercher de preuves, comme si le fait ne prêtait pas à discussion, que toute pratique polythéiste vient d’une influence étrangère. De quel droit nous inscririons-nous en faux contre ce jugement, qui. pour n’être pas le résultat d’une étude archéologique, n’est pas davantage

une conjecture de théologien et un subterfuge d’apologiste, mais se fonde sur une situation historique et un fait traditionnel ? Les prophètes n’ont pas la prétention d’instituer une nouvelle religion. Leur existence, le succès relatif de leur prédication, l’attitude même de ceux dont ils condamnent les errements sont de pures énigmes, si on ne doit pas les considérer comme les représentants de la plus ancienne et de la meilleure tradition Israélite, et si les coutumes qu’ils combattent avaient été réellement sanctionnées parla pratique du jahvéisme primitif. Il fait beau parler de création purement morale et de Jahvé s’idenlifiant à la conscience des prophètes ; la création morale dont il s’agit et la conscience des prophètes n’ont pu s’appuyer sur le vide. Le passé les soutient, et la tradition les couvre de son prestige, o A. Loisy. La religion d’Israël, Paris, 1901, p. 50. Cf. P. de Broglie, Questions bibliques, p. 70-71, 277-282, 310-315, 317. « Il existe en Israël de faux prophètes comme il y en a de véritables ; les uns et les autres sont constamment en lutte, mais leurs discussions portent toujours sur les événements qu’ils annoncent, ou sur les fausses divinités dont quelques-uns prétendent s’inspirer, jamais sur la nature du vrai Dieu ni sur la manière de le concevoir. » F. Vigouroux, La Bible et 1rs découvertes modernes, G" édit., Paris, 1896, t. IV, p. 492. Enfin, « si les prophètes n’avaient jamais fait appel qu'à leur inspiration personnelle, s’ils ne s'étaient rattachés à aucun principe reconnu autour d’eux, à aucune tradition autorisée par un long passé, leur rôle serait inconcevable et leur action impossible h expliquer. » A. Loisy, op. cit., p. 19-50. « Kn l’absence de toute loi religieuse monothéiste antérieure, comment s’expliquer la doctrine des prophètes ? Où l’ontils puisée ? Étaient-ce donc des philosophes à la manière de Socrate et de Platon ? Comment se sont-ils trouvés d’accord sur une même doctrine ? Comment se fait-il que le berger Amos et le prince de sang royal, Isaïe, professent le culte du même Dieu ? Se sont-ils trouvés d’accord par hasard sur la définition de l'Être suprême, ou l’un d’entre eux lavant découverte, les autres milUs eu la rare docilité de le prendre pour maître, et il accepter sa doctrine sans la modifier ? Comment ce maître serait-il demeuré inconnu'.' » P. de liroglie, op. cit., p. 71. cf. p. 310-311, Voir Kônig, Die Hauptprobleme der allisrælilischen Ueligionsgeschichte, Leip 1884, p. 15-22 ; -I. Robertson, Early religion of

!  : >.dit.. 1896, p. r » i t : î.

Toutefois m | r - prophètes du VIIIe siècle ne sont pas les créateurs du monothéisme absolu, il faut reconnaître que, sous linspiralion divine, ils ont développé li uolion du Dieu unique et universel, créateur de toutes choses et maitre du monde, qu’ils ont mis en lumière l’universalité de sa miséricorde et de son amour, qu’ils oui montré avec plude clarté dans b> Dieu 'l Israël le Dieu de tous les peuples, et qu’ils ont insisté plus fort que jamais sur l’inutilité des sacrifices et du culte extérieur lorsqu’on mpratique pas la justice. Ils ont donc prêché le monothéisme transcendant et moral, encore une i"iils ne l’ont pas créé de toutes condamnent dis praliqu uses,

plus <iii moins tolérées avanl eux, il n’en résulti davantage qu M aii ni inventé le principe qui leur a l’ait IIoui seulement fait progre ei

raël l’esprit monothéiste, qui régnait auparavant. Il nous i onstater, dans l'œm ri de chaque prophète, le progrés qu’il a apporte, poui sa pu ' > l’idée du vrai Dieu, ' livre d’A -. qui i -i reconnu par les critiques

lus avancés coi authentique dans la majeure

partie, est un document de tout pie i ordn sur la

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prophète ne le propose pas comme une doctrine nouvelle, inconnue du passé et qu’il prêcherait le premier, pas plus qu’il ne le formule en termes exprès, tant il le suppose connu théoriquement, sinon toujours dans la pratique. Une fois seulement, v, 26, il parle du culte des dieux étrangers, d’origine assyrienne, introduit déjà dans le royaume d’Israël, au moins chez quelques particuliers. Cf. A. Van Hoonacker, Les douze petits prophètes, Paris, 1908, p. 252-254 ;, 1. Touzard, Le livre d’Amos, Paris, 1909, p. 55-58. Il avait fait aussi allusion aux pratiques idolâtriques, usitées dans le royaume de Juda, il, 4. Pour désigner Jahvé, il emploie des appellations anciennes, celles d’Adonaï et de Seigneur des armées ; mais il paraît bien donner à cette dernière une signification nouvelle. Adonaï seul, vu, 7, 8 ; IX, 1, 8, plus souvent avec Jahvé, désigne, sous sa forme plurielle qui fait de ce nom, ainsi que d’Elohim, un pluriel de majesté, Jahvé comme maître suprême et exprime avec force la toute-puissance divine. Quant au nom de Dieu des armées, dont AYellhausen, Smend et Cornill ont attribué l’origine à Amos luimême, il ne désigne plus Jahvé comme le chef et le guide des armées d’Israël au combat. Dans le livre d’Amos comme dans ceux des prophètes, ses successeurs, il « évoque surtout l’idée des armées célestes, celle des astres dont les mouvements si régulièrement ordonnés suggéraient l’idée de troupes conduites par un chef habile et puissant, celles des esprits dont le séjour était placé dans les régions supérieures. Ainsi ce titre est-il une nouvelle expression de la majesté de Dieu, de cette autorité qui s’exerce dans les cieux aussi bien que sur la terre et les phénomènes qui s’y succèdent ; c’est une nouvelle affirmation de la toutepuissance divine. » , 1. Touzard, op. cit., p. i, x. Cf. Lôhr, op. cit., p. 66. Du reste, Jahvé est, aux yeux d’Amos, le maître tout-puissant de la nature et l’auteur des phénomènes cosmiques. Sans parler des doxologies, iv, 13 v, 8 ; ix, 5, 6, que certains critiques déclarent interpolées, il reste encore dans l'œuvre, reconnue par tous pour authentique, du prophète, des affirmations de la souveraineté de Jahvé sur la nature. En effet, Jahvé es{ l’auteur des astres, v, 8, des vents et des montagnes, IV 13. Il est le maitre des éléments, et tous les fléaux de la nature sont des actes de sa volonté, iv. 7-11. Cf. viii, 8, 9 ; ix, 5, 6. Tandis que les polythéistes distinguenl autant de dieux qu’il y a d'éléments a diriger, Amos attribue à Jahvé le gouvernement de tous. Ce maitre des cieux, de la terre, de la mer, poursuit en tous lieux ceux que sa vengeance eiil atteindre, ix. 2-4. Dieu de la nature entière, il est aussi le Dieu de tous les peupleet le Dieu de l’histoire. Il a fait venir les Philistins de Caphtor et les Syriens de Qir foinn Israélites de l’Egypte, el le- Éthiopiens sont pour lui autant que les Israélites coupables, i. 7. De Sion, on il habite, i. 2, il demande compte de leurs crimes aux Syriens de Damas, 3-5,.iu Philistins de Gaza, 6-8, aux Tyriens, 9, lo. aux Iduméens, 11, 12. aux ammonites, 13-15, aux Moabites, ii, 1-3. aussi bien qu’aux Jud i.."). et aux Israélites, 6-16. Il reproche aux peuples

qs d’Israël d’avoir violé, surtout à la guerre, les

lois d’humanité, communes à tons, el il lestientcomp tables de ion jugement. Il s détruit les Amorrhéens,

ir, 9, Il convoque les Philistins d’Asdod et les Egyptiens

au jugement d’Israël, iii, 9, Il susciti i b

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pi si. n. 13-16 ; VT, 14, el les emmener captifs

.m de la de Damas, . 17. Jahvé est donc le Dieu de ', , , , - i. i pi aples, ci il l’est précisément par son i tèie moral, puisqu’i I ur les Dations

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DIEU

NATURE D’APRÈS LA BIBLE ;

1188

pour son peuple parmi toutes les tribus de la terre lors de la sortie d’Egypte, iii, 1, 2, il ne favorise pas ses crimes ; il en tirera plutôt une vengeance plus éclatante. Malgré ses privilèges et à cause d’eux Israël sera puni et considéré par Dieu comme tout autre peuple coupable, ix, 7. S’il condamne Juda parce qu’il a rejeté sa loi et n’a pas observé ses décrets, ii, 4, il reprocbe surtout à Israël ses injustices et ses mauvais procédés à l'égard des pauvres, 6-8, reprocbe d’autant plus mérité qu’Israël avait été, de sa part, l’objet de marques de prédilection, 9-12. A différentes reprises, Jabvé condamne les violences des siens contre les faibles et les petits, iii, 9, 10 ; iv, 1 ; v, 7, 10-12 ; vi, 12 ; viii, 4-7. Pour écarter le châtiment divin, il faudrait haïr le mal et faire le bien, et en particulier restaurer le droit à la Porte dans les jugements, iv, 15. Au lieu de multiplier les fêtes et les sacrifices, il vaudrait mieux que le droit coule comme l’eau et la justice comme un torrent intarissable, 21-24, Ce n’est pas toutefois que Dieu blâme les nombreuses pratiques religieuses d’Israël, qui sont toutes accomplies en son honneur, il condamne seulement qu’on les associe à l’injustice. Le culte qu’il aime est un culte moral ; il censure le caractère purement formaliste et extérieur, qu’on lui donne en Israël, iv, 4, 3 ; v, 4-7, 21-24. Il proteste contre les abus et contre les pratiques immorales du culte, ii, 7, 8. Il détruira les hauts-lieux d’Israël, vii, 9. Il n’attaque pas directement les veaux d’or, emblèmes de Jahvé, à moins qu’on n’y voie une allusion dans le « péché de Samarie » , et le Dieu de Dan, viii, 14. Cf. Touzard, op. cit., p. lxix-lxxii. Israël n’a pas compris les châtiments que son Dieu lui avait iniligés au cours de son histoire pour le retirer du mal, iv, 6-11 ; vii, 1-6. S’il veut échapper à une punition plus grave, Israël doit chercher Jahvé, c’est-àdire le bien connaître, l'écouter et lui obéir, v, 4 ; pratiquer le bien et fuir le mal, 14, 15 ; écouter les prophètes et imiter les Naziréens, ii, 11, 12. A un peuple enrichi, aux gens satisfaits, VI, 1, aux dames de Samarie, iv, 1, Amos prêche, au nom de Jahvé, un idéal de justice, et il les menace du jour de Jahvé, du Dieu juste et justicier, grand redresseur des torts de tous les peuples, iv, 2 ; vi, 8 ; viii, 7. Les versets 5 et 6 du c. ix sont une élévation sur la grandeur et la puissance de Dieu, destinée à mettre en relief la force avec laquelle il poursuivra l'œuvre du châtiment. Cf. C. Duhm, Die Théologie der Prophelen, Bonn, 1875, p. 118-126 ; J.-J. P. Valeton, Amos und Hosea, trad. allemande, Giessen, 1898, p. 101-115 ; J. Touzard, op. cit., p. lvi-lxxxi ; A. Van Hoonacker, op. cit., p. 193-195.

Osée ne considère guère Jahvé que dans ses rapports avec Israël. Ces rapports se ramènent à ceux-ci : Jahvé est le Dieu d’Israël, et Israël est le peuple de Jahvé. Ils datent de la sortie d’Egypte, il, 17 ; xii, 10 ; xiii, 4, Israël ne doit pas connaître d’autre dieu que celui qui a été son sauveur et son pasteur dans le désert, xiii, 4, 5, par le ministère d’un prophète (Moïse), XII, 14. Depuis l’jigypte, Jahvé a appelé Israël son fils, et il l’a aimé, quand il était enfant, XI, 1. Il trouva les Israélites comme des raisins dans le désert, comme des primeurs sur un figuier, ix, 10. C’est Osée qui, le premier des prophètes, parle ainsi de la paternité de Dieu à l'égard d’Israël. Israël encore enfant, au lieu de répondre aux appels réitérés de Jahvé, se détourna de lui et offrit des sacrifices aux Baals, â Caal-Peor, ix, 10. A ces ingratitudes Dieu répondit par les soins d’un amour persévérant ; il apprit à Kphraïm à marcher ; il le prit sur ses bras, voulant le guérir ; il cherchait à s’attacher les Israélites par des liens d’amour ; il fut pour eux comme une nourrice qui embrasse un enfant, se penche vers lui et lui donne à manger, xi, 1-4. Ils ne reconnurent pas ces marques d’amour. Il avait conclu avec eux une alliance qu’ils ont violée, en péchant contre sa loi, VIII, 1 ; cf. VI, 7. Cette alliance

était si étroite qu’elle est représentée comme un mariage entre Jahvé et Israël, considéré comme une unité.

Par suite, les membres de la nation, épouse de Jahvé, sont les enfants de Dieu. Si la nation se livre à l’idolâtrie, elle tombe dans la fornication et l’adultère, il, î-9 ; iv, 10, 12-15 ; V, .'3, 4, 7 ; vi. 10 ; ix, 1, etc. Il en est ainsi à l'époque d’Osée, qui insiste fortement sur l’idolâtrie de ses contemporains, I. 2, représentés par les enfants de fornication, nés â Osée, I, 2-9. Voir aussi IV, 12-14 ; v, .'i-7 ; vi, 7, 10 ; viii, 1, i ; ix, 1. Les Israélites ne sont plus le peuple de Jahvé, de celui qui est l'Être par excellence, i, 9, et Israël n’est plus son époux, il, i. Jahvé le punira en barrant son chemin, pour lui faire regretter son premier état et le ramener à son époux. n, 8, 9 ; ce peuple avait employé les biens reçus de Jahvé à honorer les Baals ; Jahvé lui enlèvera ses biens. 10-15 : puis parlera à son cœur et lui rendra les biens enb 16, 17. Comme ce sont les Baals qui l’ont fait prévariquer, il supprimera de sa bouche le nom même des Baals. et ne voudra plus que son épouse, revenue à lui, l’appelle, comme par le passé, son baal ou son maître, mais qu’elle lui donne le nom plus tendre de son homme, 18, 19. Une alliance sera contractée par lui avec Israël, de nouvelles fiançailles, qui seront éternelles, mais des fiançailles dans la justice et le droit, dans la bienveillance et l’amour. La fidélité d’Israël ainsi assurée, Israël connaîtra Jahvé, qui lui sera propice et lui rendra la prospérité temporelle. A Pas-mon-Peuple Jahvé dira : « Tu es mon peuple, » et lui, dira â Jahvé : « Mon Dieu ! » 20-25. Les Israélites seront alors appelés « les enfants du Dieu vivant, » ii, 1. Jahvé avait continué à aimer les Israélites, lors même qu’ils se tournaient vers d’autres dieux, iii, 1. S’ils cessent de forniquer, ils se convertiront et rechercheront Jahvé, leur Dieu, et tremblants de joie, ils s’empresseront vers Jahvé, dont ils recevront les bienfaits, 3-5. Jahvé. l'époux d’Israël, avait donc pour les enfants d’Israël les sentiments d’un père. Il veut que ses enfants coupables le recherchent, se mettent en quête de lui et reviennent à lui, v, 15-vi, 3. Cette recherche consiste à le connaître tel qu’il est et à l’honorer comme il veut être honoré. C’est pourquoi il réprouve le culte idolâtrique et purement extérieur qu’on lui rend à Samarie aussi énergiquement que les cultes chananéens infiltrés en Israël. Il préfère la piété, le culte intérieur, aux holocaustes et aux sacrifices, vi, 6. Il répudie le veau de Samarie, vin, 5, qui a été fabriqué par un artisan et qui n’est point Dieu, 6. Il sera emporté en Assyrie, x, 5, 6. Éphraïm a multiplié les autels pour pêcher, viii. Cf. x, 1. A cause de la malice de leurs œuvres. Jahvé chassera les Israélites de sa maison et ne continuera pas à les aimer ; il les a pris en haine, viii, 15 ; il les a répudiés, parce qu’ils ne l’ont pas écouté, 17. Leurs hauts-lieux seront détruits, xi, 8. Jahvé punit pour convertir et ramener les coupables à lui. Il ne veut pas perdre Ephraïm, il l'éprouve seulement, parce qu’il est Dieu et non pas homme, parce qu’il est saint et n’agit pas par un mouvement de vengeance impitoyable ; il ne te plaît pas â détruire, x, 9. Il fera périr seulement les Israélites impies avec leurs idoles de néant. A Gilgal, ces rebelles avaient offert des sacrifices, mais leurs autels seront comme des tas de pierre sur les sillons des champs, xii, 11, 12. Ils s'étaient l’ait un ouvrage en fonte de leur argent et des statues, simple travail d’artisans, qu’ils appelaient des dieux et à qui ils offraient des sacrifices. Des hommes adressaient des baisers à des veaux ! xiii, 1, 2. L’expiation arrive à Samarie. parce qu’elle s’est révoltée contre son Dieu. Qu’Israël, qui a trébuché dans son iniquité, retourne donc a Jahvé ! XIV, 1, 2. Que les Israélites ne disent plus : Noire Dieu, » à l'œuvre de leurs mains, t. Qu'Éphraïm restauré n’ait plus rien de commun avec les idoles ! 9. Que celui qui est sage comprenne ces choses, que celui qui est prudent les connaisse ! Car elles sont droites les voies de Jahvé ; les justes marcheront en elles, tandis que les méchants y trébucheront, 10.

Osée fait enfin ressortir le caractère moral de Jahvé. Il reproche à ses contemporains leurs injustices autant que leurs infidélités. Les princes de Juda sont devenus pareils à des déplaceurs de bornes ; Éphraïm opprime le droit, v, 10, 11, et Jahvé l’en punira, 12-14. Il se retirera même de lui et retournera en son lieu, jusqu’à ce que les Israéliles aient expié leur faule et qu’ils cherchent sa face. Quand ils auront été dans l’angoisse, ils se mettront en quête de Jahvé, ils retourneront à lui, et ils s’efforceront de le mieux connaître, de le connaître tel qu’il est réellement, v, 15 ; vi, 3, juste et aimant le droit. Jahvé désire la piété, et non le sacrifice, la connaissance de Dieu chez ses adorateurs plus que les holocaustes, vi, 6. Les Israélites avaient violé l’alliance, qui exigeait la pratique de la justice et de la piété. Galaad était devenue une ville de malfaiteurs, une ville dont les brigands faisaient la force, 7, 8. Les vices de Samarie sont la fausseté, le vol et le brigandage ; ils sont patents aux yeux de Jahvé, vii, 1, 2. Israël a répudié le bien ; l’ennemi le poursuivra, viii, 3. A cause de la malice de leurs œuvres, Jahvé chassera les Israélites de sa maison et ne continuera pas à les aimer, ix, 15. Que le châtiment leur serve à faire des semailles de justice et à se préparer des récoltes de piété ; qu’ils cherchent Jahvé, qui viendra leur enseigner la justice, x, 12. Jahvé, qui habite Israël, y est entouré de mensonge et de fraude. Juda est traître envers Dieu. Éphraïm fait le vent et poursuit l’ouragan ; il multiplie la fausseté et la frivolité par ses alliances avec les peuples étrangers, xii, 1, 2. S’il veut revenir à son Dieu, qu’il observe la piété et le droit, qu’il mette toujours en Dieu son espérance, 7. Ephraïm est un marchand, dont la main tient une balance trompeuse et qui aime la fraude, 8 Que les Israélites convertis disent à Jahvé « Pardonne toute iniquité et accueille ce qui est bon, xiv, 3. Cf. B. Duhm, op. cit., p. 137-141 ; J. P. P. Valeton, Amos und Hosea, p. 141-155 ; A. Van Hoonacker. Les douze petits prophètes, p. 4-6, et passim.

Un psalmiste de l’école d’Asaph invite les Israélites à célébrer une fête, prescrite par Jahvé, après la sortie d’Egypte, et les exhorte à rejeter du milieu d’eux tout dieu étranger, puisque Jahvé est le Dieu qui les a fait monter d’Egypte. Ils ont été infidèles et Jahvé les a laissés à l’endurcissement de leur cœur. Si Israël l’écoutait et marchait dans ses voies, Jahvé le protégerait contre ses oppresseurs et assurerait sa durée pour toujours. Ps. lxxx (lxxxi).

Isaïe, pour sa doctrine sur Dieu, se rapproche plus d’Amos que d’Osée. Il donne au Seigneur deux noms principaux : le Saint d’Israël et Jahvé des armées. Par les armées dont il est le Dieu, il faut entendre les armées célestes, xxiv, 21, 23 ; xxxiv, 4, aussi bien que celles de la terre, xiii, 4. xxxi, 4. Les étoiles sont de lui, xiv, 13 ; les cieux et la terre doivent écouter sa voix, quand il parle, i, 4 ; xxxiv, 4. Il est le créateur de l’homme, xvii, 7. Dans sa colère, il exerce sa puissance sur les éléments de la nature, dont il est le maître, xiii, 10, 13. Il demeure au ciel, xxvi, 21 ; xxxiv, 5. Il y siège sur un trône, entouré des séraphins, qui forment sa cour et célèbrent sa sainteté, vi, 1-4. Sa royauté est encore affirmée, xxiv, 23. Dieu de toute la nature, il est aussi le Dieu de tous les peuples. Il jugera les nations, ii, 4. Sa main est étendue sur toutes, xxiv, 26. Il règle le sort du roi de Syrie aussi que celui du roi d’Israël, vii, 1-9. Il appelle l'Égypte et l’Assyrie, v, 26-29 ; vii, 18, et il s’en sert comme d’instrument pour châtier Juda, vii, 20, Quand l’instrument de sa colère a outrepassé sa mission, il le brise, x, 5-11, ou le frappe, 14-16 ; xxx, 27-33. Il suscite et fortifie les ennemis d’Israël, viii, 7, 8 ; ix, 10, 11. Il excite les Mèdes, xiii, 17 ; xxi, 2. Il commande aux Éthiopiens, xviii, 1-3. Mais il punit tous les peuples coupables : Babylone, xiii, 19 ; xiv, 5, 22, et tous ses dieux, xxi, 9 ; les Philistins, xiv, 28-32 ; Moab, xv, xvi ; Damas, xvii, 1-3 ; l’Egypte, xix, xx ; Tyr, xxiii, 1-15. Au bruit de son tonnerre, il met en fuite les peuples et disperse les nations, xxxiii, 3 ; il partage la terre au cordeau, xxxiv, 17. Tous ses desseins s’accomplissent, xiv, 21 ; xxv, 1 ; xxxvii, 26. Il est le Dieu d’Israël, xxv, 9, et de David, xxxviii, 5, le puissant d’Israël, i, 24 ; xxxiii, 5, et le roi de Juda, xxxiii, 22. Il est sublime et grand dans ses œuvres, x, 4-6, surtout dans ses jugements, v, 16 ; xxxv, 2, qui manifestent sa majesté et le font redouter, ii, 10, 16. Il punit et abaisse les orgueilleux, et il sera seul exalté, ii, 17. Il voit et connaît tout, parce qu’il est le créateur de l’œil et de l’oreille, xxix, 15, 16.

Il a été un père pour Israël et a élevé des fils, i, 2 ; il n’a rien négligé pour sa vigne, v, 1-4. Ézéchias met en lui sa confiance, xxxvi, 7. Le général en chef du roi d’Assyrie compare Jahvé aux dieux des autres nations, qui n’ont pas pu défendre leurs peuples contre les forces de son maître, 18-20 ; xxxvii, 10-13. Cette comparaison ne diminue pas la confiance d’Ézéchias. parce que Jahvé, lui, est le Dieu vivant, xxxvii, 4. Il a pour trône les chérubins, il est le seul Dieu de tous les royaumes de la terre, et il a créé le ciel et la terre, 16. Il est le Dieu vivant, tandis que les dieux des nations, vaincues par les Assyriens, n’étaient pas des dieux, mais l’œuvre des mains de l’homme, du bois et de la pierre, 19. Jahvé délivrera ses serviteurs, pour que tous les royaumes de la terre apprennent qu’il est le seul Dieu, 20. Cependant, beaucoup de Judéens avaient abandonné le Seigneur et s’étaient livrés à l’idolâtrie, i, 29 ; xvii, 10, 11. Leurs bois sacrés seront détruits et leurs autels renversés, xxvii, 9 ; en se convertissant, ils rejetteront leurs idoles d’or et d’argent, ii, 20 ; xxx, 22, qu’ils avaient fabriquées de leurs mains, xxxi, 7. Ézéchias avait enlevé les hauts-lieux et les autels idolâtriques ; il était ainsi plus assuré du secours divin, xxxvi, 7. Cf. II (IV) Reg., xviii, 1-7, 22 ; II Par., xxxii. 12.

Les habitants de Juda étaient des enfants rebelles ; ils étaient couverts de crimes, i, 2-5, 21-23 ; iii, 8 ; 9, 12. 15 ; v, 7, 8. 20-23 ; ix, 1, 2. Non seulement Jahvé les en punit, i, 5-9, 24-26 ; mais il rejette encore leur culte purement extérieur, parce que leurs mains sont pleines de sang, 11-15. Il demande la pureté des actes et des pensées, les œuvres de justice et de miséricorde, 16, 17, et à ce compte il accordera le pardon des péchés et rendra ses bonnes grâces, 18-20. Cependant il endurcira les coupables, vi, 9, 10, et aveuglera son peuple, xxix, 10-12. Le Dieu de toute justice, xxx, 18 ; xxxiii, 5, tirera vengeance des crimes. iii, 1 ; il préparera de loin ses vengeances, xxii, 41 ; xxxi, 2, et dévastera la terre, xiv, 4 ; xxxviii, 21, 22. Il donne l’esprit de justice a ceux qu’il veut sauver, xxxviii, 6. Les justes sauvés célébreront sa majesté, xxiv, 14. Il est le refuge du faible, xxv, 4 ; et on peut mettre en lui sa confiance à jamais, xxxvi, 4 ; cf. xii, 4, 2. Il n est pas seulement juste ; il est saint. Il se nomma le saint d’Israël, i, 4, etc., ou de Jacob, xxix, 23. Il est trois fois saint, vi, 3. Les séraphins proclament sa sainteté, et les hommes doivent le tenir pour saint, le craindre et le redouter, viii, 13. Il est saint par la justice, v, 16. Les Juifs ont répudié la loi et méprisé le saint, v, 24, aussi est-il en colère contre son peuple, 25. Il veut des survivants saints, iii, 3, un germe saint, vi, 18. Il établit le règne de la justice, xxxil, 1-5, 16, et dans la nouvelle Sion, il prendra le droit pour cordeau et la justice pour niveau, xxviii, 17. Aussi Isaïe veut-il être pur pour parler au saint d Israël, vi, 5-7.

Cette sainteté n’était pas une sainteté purement extérieure et légale, mais bien une sainteté morale,

imposant des bonnes œuvres. Dulim, op. cit., p. 168-178. Majesté et sainteté sont donc les deux principaux attributs de Dieu qu’Isaïe fait ressortir dans la première partie de ses oracles.

Dans la seconde partie d’Isaïe, c’est encore la majesté de Jahvé qui paraît dans sa toute-puissance créatrice et dans sa domination souveraine, plutôt que dans sa colère vengeresse contre les peuples. Jahvé est le créateur de toutes choses, des cieux et de la terre, xl, 12, 21, 22 ; xliv, 24 ; xlv, 7, 12. Par sa force et sa puissance, il a créé les armées des cieux, xl, 26. Aussi les créatures sont-elles invitées à chanter sa gloire, xliv, 23 ; xlix, 13. Le ciel est son trône, lxvi, l, et cette demeure élevée est sainte et glorieuse. lvi, 15 ; lxiii, 15. Il n’a pas eu besoin de conseiller, xl, 13, 14. Toutes les nations sont néant devant lui, xl, 16, 17, ainsi que leurs princes, 23, 24. Il juge les îles, xli, 1-3, 5 ; il a prédit et il suscitera Cyrus, xii, 2, 5 ; xlv, 1, 3, 9. Il n’y a pas d’autre Dieu que lui ; il est le premier et le dernier, Dieu dès l’éternité ; personne ne peut discuter avec lui, xlii, 5, 10, 11 ; xlv, 5, 6, 9, 10 ; xlviii, 12, 13 ; li, 13. Il n’a pas son pareil ; lui seul connaît l’avenir ; il est l’unique refuge, xlvi, 6, 7. Il est le Dieu du monde entier, liv, 5. On ne peut le comparer aux idoles des nations, qui sont l’œuvre du fondeur, xl, 18-20 ; xli, 6, 7. Aussi leur lance-t-il un défi, xii, 21-24, à ces idoles, qui ne sont rien, que pur néant, 29. Cf. xliv, 9-20 ; xlvi, 6, 7. Ceux qui se confient en elles seront couverts de honte, xlii, 17. On n’a donc à les redouter en aucune manière. Dieu éternel est aussi immuable ; il ne se fatigue ni ne s’épuise, xl, 28. Il est dès le commencement, et toujours le même, xli, 4. Il exécute tout ce qu’il a décrété, xlvi, 10, 11. Ses pensées et ses voies ne sont pas comme celles des hommes, lv, 8, 9 ; sa parole s’accomplit, 11. Gloire donc à Jahvé seul, xlii, 8, et partout, 10-13. Jahvé est cependant tout spécialement le Dieu d’Israël, xl, 1, 2, 8, 9 ; il a élu Jacob, il l’a créé, il l’a formé, il est son roi, xli, 8-10 ; xliii, 1, 15 ; xliv, 1, 2, 21. Il était le père des Juifs, lxiii, 16 ; lxiv, 7. Mais parce que Israël a été coupable, Dieu l’a puni, xlii, 21-25. Israël était sans vérité ni justice, xlviii, 1 ; il avait adoré les idoles, 5 ; il était devenu ainsi adultère et s’était prostitué, lvii, 3-13 ; lxv, 2, 3, 7, 11 ; lxvi, 3. Dieu lui a pardonné, après l’avoir puni, xliii, 25. Il le ramènera de l’exil, xliii, 5-9, 16-21. Il se vengera sur Babylone, qui l’a fait captif, xlvii, 1-15. Sa gloire sera manifestée par le retour des Juifs dans leur pays, xl, 5. Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout, 10. Toute chair le verra et saura qu’il est seul Dieu, xxix, 26 ; lii, 10. Il anéantira les ennemis d’Israël, xli, 11, 12, et le saint d’Israël sera le sauveur de son peuple, 14, qui devra mettre en lui toute sa confiance, 13-20. Dieu, qui l’a sauvé, xliii, 1-4, le protège désormais et l’aime, xlvi. 3-5, comme une mère aime ses enfants, lxvi, 13. Il l’a instruit pour le bien, xlviii, 17 ; il en fera un peuple saint, lxii, 12. Il lui reproche ses crimes passés, lix. 1-8, 12-15, et il lui recommande d’observer le droit, lvi, 1, qu’il aime, lxi, 8. Il fera germer en lui la justice, 11, et il accepte l’observation du jeûne et du sabbat, qui est jointe à l’équité, lviii, (i, 7, 9, 10. Il protège les pauvres et les malheureux, xii, 17. Les nations se convertiront à lui et l’honoreront, xlv, 14, 20-25, Son serviteur leur exposera sa loi, li, 4 ; lii, 1. 3, 15 ; ix, 1-4, Le règne futur du Dieu unique et universel sera universel et s’étendra à la terre entière. Cf. Duhm, op. cit., p. 279-282.

Michée, qui était contemporain d’Isaïe, a sur Dieu les mêmes idées. Il convoque tous les peuples, la terre entière, les montagnes et les collines ; à servir de témoins au jugement que Jahvé va porter contre son peuple, i, 2 ; vi, 1, 2. Du fond de son palais, qui est le ciel, Dieu descend sur les hauteurs de la terre, qui s’effondrent en sa présence, i, 3. Il vient juger Samarie et la condamner à cause de ses crimes : sa prostitution aux idoles, i, 7, ses injustices, ses pensées iniques et la violation du droit, il. 1, 2, surtout de la part de ses juges, iii, 1-4, 7, 9-11. Ses idoles seront supprimées pour que les Israélites n’adorent plus l’œuvre de leurs mains, i, 7 ; v, 12. Les injustices et les mauvaises actions seront punies, vi, 10-13 ; vii, 2-4. Qu’on n’accuse pas Jahvé d’impatience ; qu’on ne lui reproche pas de traiter ainsi son peuple. Ses paroles ne sont-elles pas bienveillantes envers celui dont la conduile est droite ? il, 7. Son peuple a été ingrat. vi, 3, 4. Ce que Jahvé demande d’Israël, ce ne sont pas les sacrifices multipliés et variés ; seuls, ces actes de religion ne sont pas capables d’obtenir la faveur ou le pardon de Dieu. Ce qui est bon et ce que Jahvé demande, c’est d’accomplir le droit, d’aimer la bonté et d’être humble devant lui, VI, 6-8. Les juges iniques ont beau immoler des victimes et crier vers Jahvé, il ne les écoute pas ; à cause de leur perversité, il cache loin d’eux sa face, iii, 3, 4. Il ne veut pas toutefois faire périr son peuple ; il sera le pasteur des bons au milieude la détresse, il, 12 ; iv, 6-8 ; vii, 14. La nation se reconstituera et sera en sécurité, car le pouvoir de Jahvé sera reconnu par toute la terre, v, 3. Tous les peuples viendront honorer Jahvé à Jérusalem, iv, 1-8. Il faut donc espérer en Jahvé, le Dieu sauveur d’Israël, vii, 7-10. Les peuples admirent les prodiges qu’il accomplit en faveur d’Israël et tremblent de crainte devant lui, 16, 17. C’est pourquoi le prophète termine son livre par cet éloge de Jahvé : « Quel Dieu est pareil à toi, enlevant l’iniquité et pardonnant la prévarication ! Il ne s’obstine pas perpétuellement dans sa colère, car il aime, lui, la miséricorde. Il a pitié d’Israël, à qui il pardonne ses fautes, parce qu’il est fidèle à Jacob, propice à Abraham, selon ses antiques promesses, » 18-20. Cf. Duhm, op. cit., p. 183-188.

Des poètes, probablement contemporains d’Ézéchias, ont exprimé la foi des Israélites pieux de leur temps. Ils ont une confiance absolue, au milieu des plus grands dangers, en la protection de Dieu, qui vient d’ailleurs de se manifester d’une manière éclatante (lors de l’invasion des armées de Sennachérib). Dieu habite au milieu de Jérusalem. Il fait entendre sa voix et les nations qui s’agitaient se fondent d’épouvante. Jahvé des armées est avec les siens ; il a montré avec éclat qu’il est Dieu et qu’il domine sur les nations et sur la terre. Le Dieu de Jacob est en Israël une citadelle. Ps. xlv (xlvi), 2-12 ; cf. xlvii (xlviii), 2-9 ; xlv (xlvii, 1-11 ; lxxiv (lxxv) ; lxxv (lxxvi). Le Ps. xlix (l) est dans l’esprit des prophètes de cette époque. Jahvé convoque la terre et le ciel pour assister au jugement qu’il va porter sur son peuple, 1-6. Il ne lui reproche pas de lui refuser les sacrifices dont il n’a pas besoin. 7-14. mais plutôt de ne pas pratiquer des préceptes et de faire alliance avec les voleurs, les adultères et les fraudeurs, 16-20. Dieu, qui préfère l’action de grâce aux sacrifices et qui sauve ceux dont les voies sont droites, reprend les coupables et les menace pour les convertir, 21-23. Un asaphite déclare que Dieu est bon pourceux qui ont le cœur pur. Ps. lxxii (lxxxiii), 1. Il a cependant été ébranlé dans sa foi en la providence, en voyant l’insolente prospérité des méchants, 2-9, qui est un scandale pour le peuple fidèle, 10-15 ; mais il a considère que Dieu conduit les méchants à leur perle. 18. Aussi met-il en Dieu seul sa confiance. 23-28. Dieu, juge de la terre, rend son arrêt contre les juges infidèles, qui prennent parti pour les méchants, et il leur ordonne de rendre justice aux faibles et aux orphelins, aux pauvres et aux malheureux. Ps. lxxxi (lxxxii Ps. xciii (xciv) est l’appel d’un opprimé à la justice et à la vengeance de Jahvé, 1, 2. Les méchants triomphent et prétendent que Jahvé ne regarde pas leurs oppressions, 3-7. Mais Dieu, créateur des hommes, entend et voit leurs crimes, il connaît la vanité de leurs pensées, 8-11. Jahvé fera que le jugement redevienne conforme à la justice, 15 ; il soutient les opprimés, 16-19, et il châtiera les mauvais juges, 20-23. Pour un psalmiste inconnu, Jahvé est roi, roi des peuples et de la terre, roi de Sion ; son nom est grand et redoutable ; c’est un roi puissant qui aime la justice. Ps. xcviii (xcix), 1-5. Il faut l’exalter, car il est saint le Dieu de Sion, 9. Gloire à Jahvé à cause de sa bonté et de sa fidélité ! Ps. cxiii (cxv) 1. Les nations demandent où est le Dieu d’Israël, 2. « Notre Dieu est dans le ciel ; tout ce qu’il veut, il le fait, » 3. Les idoles d’argent et d’or, ouvrage de la main des hommes, sont muettes, aveugles et sourdes, immobiles et sans parole, 4-8. Jahvé est le secours et le bouclier d’Israël qui peut mettre en lui sa confiance, 9-11. et il continuera ses bienfaits, 12-14. Il a fait les deux et il a donné la terre aux hommes, 15, 16.

Est-il vrai que « l’intervention de l’Assyrie dans les affaires des peuples palestiniens obligea les prophètes à regarder bien loin au delà des frontières d’Israël et à concevoir du monde et de l’humanité, par conséquent de Dieu, une idée plus large et plus profonde, » comme le pense M. Loisy ? La religion d’Israël, p. 63. Cela ne veut pas dire, comme l’a prétendu Renan, Histoire du peuple d’Israël, Paris, 1889, t. ii, p. 465, que « le Jahvé national n’avait qu’une manière de se sauver, c’était de devenir le Dieu universel. » Jahvé avait toujours été le Dieu universel, tout en étant le Dieu spécial d’Israël. Il continua de garder la primauté absolue qui lui appartenait auparavant. Mais l’horizon politique s’étendant, les rapports d’Israël avec les conquérants assyriens firent mieux comprendre le gouvernement providentiel de Jahvé sur les nations. Le Dieu tout-puissant et juste suscitait ce nouveau peuple, parce que tout ce qui se passe dans le monde arrive par sa volonté ; il lui permettait d’opprimer Israël, parce que celui-ci n’avait pas été fidèle à son Dieu, lui avait préféré des idoles, ne l’avait pas honoré comme il voulait l’être et n’avait pas obéi à sa loi. L’unité divine ne résulta pas de ces conceptions. Si elle n’avait pas été admise auparavant en Israël, elle n’aurait pas été gérée par la nouvelle situation politique. Beaucoup d’autres peuples ont eu à souffrir des Assyriens et n’ont pas fait cependant un pas vers le monothéisme ; ils sont demeurés fidèles à leurs dieux nationaux. Toutefois, les succès de l’empire assyrien voulus par Jahvé étaient une occasion de manifester plus nettement aux yeux de tous la providence divine, de mieux marquer on caractère moral et de donner une idée plus complète des rapports de Jahvé avec son peuple et avec l’humanité. Les événements politiques de l’époque ont servi à développer l’idée de Dieu en Israël par la prédication morale des prophètes. Cette idée ne se transforme pas, elle s’élève seulement et s’élargit.

Sous le règne de Manassé, fils d’Ézéchias, l’idolâtrie reprit en Juda avec une nouvelle recrudescence. Ce roi impie restaura les hauts-lieux et releva les autels de Baal, que son père avait détruits. Il alla plus loin et dressa des autels idolâtrique dans le temple même de Jahvé à Jérusalem. II (IV) Reg., xxi, 2-9. En punition de ce crime, Jahvé fit annoncer par ses prophètes la ruine de Jérusalem, 10-15. Amon imita son père et abandonna Jahvé, le dieu des ancêtres, 20-22. Mais le pieux roi Josias marcha sur les traces de David, xxil, 2. Après la découverte du Deutéronome, il renouvela l’alliance avec Jahvé ; et il extirpa l’idolâtrie du milieu de Jérusalem, xxiii, xxiii, 3-14, et il renversa l’autel de Béthel, 15-20. En véritable Israélite, il honora Jahvé de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces et observa fidèlement la loi que Moïse donnée au nom de Jahvé, 25. Néanmoins, Jahvé punit Juda à cause des crimes que Manassé lui avait fait commettre, 26, 27 ; xxiv, 3, 4. D’ailleurs, la masse du peuple n’avait pas été convertie ; l’esprit idolâtrique fut seulement comprimé pendant quelques années et le vrai culte de Jahvé, consistant dans l’amour de la justice, ne fut pratiqué que par la minorité. La vengeance divine est prédite par les prophètes contemporains de Josias, Sophonie et Jérémie.

Au viie siècle, Sophonie, prophète de Juda, proclame la justice terrible de Jahvé, qui frappera la terre entière, i, 2, 3, et d’abord Juda et les habitants de Jérusalem, du milieu desquels il fera disparaître les derniers restes d’idolâtrie, en punissant ceux qui n’ont point cherché ni honoré Jahvé, 4-6, les chefs, qui ont abusé de leurs richesses, 8-12. Le jour de Jahvé est proche, 7 ; il sera terrible, 14-18. Pour y échapper, il faudrait se conformer à la règle ; pour éviter les effets de la colère divine, il faudrait chercher Jahvé, pratiquer sa loi, chercher la justice et l’humilité, ii, 1-3. Mais Jérusalem est rebelle à Jahvé, qu’elle n’a pas écouté ; elle ne s’est pas laissé instruire ; ses chefs sont mauvais, iii, 1-4. Jahvé est juste au milieu d’elle ; il ne fait pas l’iniquité ; tous les matins, il établit son jugement, 5 ; c’est pourquoi il exterminera les coupables, pour se faire craindre par eux et les amener à se laisser instruire, 6, 7. Son jugement s’étendra à tous les peuples contre qui il prononce des menaces, ii, 4-10, 12-15. Il se fera craindre d’eux ; il fera périr tous leurs dieux, et tous les hommes l’adoreront, 11 Il rendra leur lèvre pure pour qu’ils invoquent son nom et le servent avec un zèle unanime, iii, 9-10. Jérusalem elle-même, débarrassée de ses vantards arrogants, sera un peuple humble et modeste, qui mettra son espoir dans le nom de Jahvé. Ces survivants d’Israël ne commettront plus l’iniquité, ne proféreront pas le mensonge et leur langue ne sera plus trompeuse, 11-43. Que Sion se réjouisse ! Jahvé sera son sauveur et son restaurateur, 14-20. Le jour de Jahvé, pour Sophonie, est donc le jour où Dieu assurera le triomphe de sa justice sur l’iniquité dans le monde entier, même en Juda. Celui-ci triomphera, mais après que les arrogants auront été exterminés, et le reste sera constitué par les humbles. Ce prophète montre donc le caractère moral de Jahvé dans toute sa rigueur. Cf. Duhm, op. cit., p. 222-228 ; Van Hoonacker, op. cit., p. 501-502.

La prophétie de Nahum, contemporain de Sophonie est dirigée contre Ninive, ii, 4-iii, 19. sans que la ruine prédite de cette ville soit attribuée à Jahvé mais justifiée par la conduite de cette ville à l’égard d’Israël. La vengeance divine n’est donc pas affirmée directement. Mais le psaume alphabétique du début, i, 2-ii, 3, caractérise Jahvé sous deux aspects. C’est un Dieu jaloux, promps à la colère et à la vengeance à l’égard de ses adversaires ; il met en œuvre les éléments de la nature et rien ne peut résister à son courroux, i, 2-6. Mais il est bon pour ceux qui espèrent en lui : il est leur refuge au jour de la détresse. Il connaît ceux qui ont recours à lui et il les protège contre leurs ennemis, 7, 8. Israël coupable sera lui-même puni. Jahvé extirpera du milieu de lui les images sculptées et les idoles fondues. Son peuple sera détruit, mais pour être restauré, i, 13, ii, 8. Cf. Duhm, op. cit., p. 218-219.

Jérémie commença son ministère prophétique sous Josias, en même temps que Sophonie et Nahum, Dieu l’avait connu avant sa conception et l’avait sanctifié avant sa naissance en vue de la mission qu’il voulait lui confier, i, 5, et pour l’accomplissement de laquelle il le fortifie, 6-10. Il veillera a la réalisation de ses projets, 12. A l’égard de Juda, Jérémie est chargé de lui reprocher ses fautes, en particulier, son idolâtrie, 16, et de lui en prédire le châtiment. Dieu soutiendra son prophète, qui sera seul à lutter contre tout son peuple, 19. Comme Osée, Jérémie considère les rapports de En cours Jahvé avec Israël comme un mariage, cont raclé par amour, ii, 2. De même que leurs pères, lesJudéensse sont adonnés à l’idolâtrie, ">, 8. Ils se sont conduits à l'égard de leur Dieu d’une façon plus indigne que les païens à l'égard des leurs. Si ceux-ci changeaient leurs dieux, qui ne sont rien, le peuple de Jahvé l’a échangé lui-même pour une idole, qui n’est rien, 11. Les cieux doivent en être dans la stupéfaction, 12. Ils ont abandonné Jahvé pendant qu’il les guidait, 17, et ils ne le craignent plus, 19. Ils ont refusé de le servir et se sont prostitués aux idoles, 20, 23 ; ils ont dit au bois : « Tu es mon père, » et à la pierre : « Tu m’as engendré, » 27. Mais les dieux, qu’ils se sont faits, ne les sauveront pas au jour de l’aflliction, 28. En oubliant Dieu, ils n’ont pas suivi la bonne voie et ont commis des injustices, 32-35. Cependant, ils peuvent espérer leur pardon ; Jahvé reprendra son épouse adultère, iii, 1-5. Juda n’a pas compris l’exemple d’Israël et s’est livré comme lui à la fornication idolâtrique, 6-10. Mais Jahvé est saint ; il ne se met pas en colère pour toujours ; il pardonnera aux coupables, s’ils se convertissent, 11-25, s’ils appellent Dieu leur père, 19. La conversion consiste à marcher dans la vérité, le jugement et la justice et à circoncire le cœur, iv, 1-4. Jérusalem sera punie, 5-13 ; qu’elle se convertisse plutôt ! 14-18. Sa corruption consiste dans l’absence de justice, v, 1-6, 8, 25-28 ; ix, 2-9, 13, 14, et dans l’idolâtrie qui est une fornication, v, 7 ; ix, 14. Elle en sera punie par Jahvé, v, 19-24. Les peuples et la terre en seront les témoins, vi, 18, 19. Juda se confie dans le temple de Jérusalem, qui est la maison de Jahvé. Ceux qui ont pratiqué les œuvres de justice et qui n’ont pas suivi les dieux étrangers, peuvent avoir cet espoir, vii, 2-7. Mais les méchants, les violents et les idolâtres ont une espérance trompeuse, 8-15. La prière de Jérémie pour les coupables ne sera pas exaucée, 16 ; xi, 14 ; xii, 11. Jahvé a demandé à leurs pères, non de lui oll’rir des holocaustes, mais d’observer ses préceptes ; ils ne lui ont pas obéi, ils ont fait le mal, n’ont pas écouté les prophètes. Leurs descendants ont fait pire, n’ont pas entendu la voix de leur Dieu et ne se sont pas soumis à ses ordres. La piété a péri en eux, 21-25 ; Jahvé en tirera vengeance, 29-34. Parce qu’ils n’ont pas eu de repentir et se sont endurcis dans leurs crimes, viii, 4-12, ils seront punis, 13-17. Jahvé se complaît dans la miséricorde, la justice et le droit, ix, 24 ; xv, 19 ; xxi, 12 ; xxii, 3. Il frappera tous les incirconcis et avec eux les Israélites, dont le cœur est incirconcis, ix, 25, 26. Il n’y a pas d’espoir à avoir dans les idoles, qui sont faites de main d’homme et qui ne sont capables de rien faire ni en bien ni en mal, x, 1-5. Jahvé n’a pas son pareil ; lui seul est grand et puissant ; il est le roi des peuples ; tous doivent le craindre. Les idoles d’or et d’argent ne sont rien. Jahvé seul est le vrai Dieu, le Dieu vivant et le roi éternel. Les dieux n’ont pas fait le ciel et la terre ; qu’ils disparaissent de dessous le ciel et de dessus la terre ! Celui qui a fait le ciel et la terre dans sa puissance, sa sagesse et sa prudence, qui amasse les nuages, donne la pluie et fait gronder le tonnerre, est la part de Jacob, l’héritage d’Israël. Jahvé des armées est son nom, 6-16. Il avait fait avec Israël un pacte, xi, 2-8, qui n’a pas été observé, 9-10, 17 ; xxii, 9 ; Israël en sera puni et ne sera pas protégé par les dieux qu’il a choisis, 12, 13. Jérémie se plaint de la prospérité des impies, xii, 1-3, et de celle des ennemis de Juda, 7 -13 ; Jahvé frappera ceux-ci, 14-17. Juda et Jérusalem sont coupables, xiii, 8-10, 27 ; xvi, 11, 12, 18, 20 ; xvii, 2, 3 ; xix, 4, 5, 13 ; xxv, 4-7. Leurs jeûnes et leurs prières jointes à l’iniquité sont inutiles, xiv, 12. Dieu scrute les cœurs et rend à chacun selon ses mérites, xvii, 10 ; xx, 12. Les bons reviendronl de la captivité, xxiv, 5-7. Jahvé recommande l’observation du sabbat, xvii, 19-27 ; l’obéissance â la loi, xxvi, i, 5 ; xxxv. 13 : en particulier au décret sur l’esclave hébreu, xxxiv, 13-16. Il exige donc la pratique des œuvres extérieures autant que la justice et la charité fraternelle. Parce que Jahvé est juste, Lament., i, 18, sa colère a été justement provoquée contre Soin, Lament., ii, 2, 3 ; iii, 42, 13 ; iv, 11, et il ajustement réalisé ses desseins de vengeance. Lament., ii, 17. Cependant, il est miséricordieux, Lament.n iii, 22, et on peut espérer en lui, 25. Il a promis de restaurer Juda : il sera définitivement son Dieu, et Juda sera son peuple. Jer., xxx, 22 ; xxxii, 38. Il l’a aimé, xxxi. 3 ; il en a eu pitié, 20, et l’a remis dans la voie droite, 21. Il contractera avec lui une nouvelle alliance, et mettra sa loi dans son cœur ; tous connaîtront Jahvé, 31-31. Ils n’auront tous qu’un seul cœur et ils suivront une seule voie, celle de la crainte de Jahvé, et le pacte nouveau sera éternel, xxxii, 39, 40. A l’alliance écrite, contractée avec tout un peuple, Dieu substituera une alliance imprimée dans le ca’ur de chacun. La solidarité collective d’Israël sera détruite, et chaque âme aura avec Dieu un lien direct et personnel. Parce que Jahvé est bon et miséricordieux, xxxiii, 11, il se réserve en Juda un germe de justice, 15. Les Judéens, réfugiés en Egypte, se livrèrent à l’idolâtrie à l’exemple de leurs ancêtres ; ils en seront punis, xliv, 3, 8. 15. 19, 23, 25.

Jahvé, le Dieu d’Israël, est le créateur de toutes choses, xxvii, 5 ; xxxii, 17. Il est miséricordieux et sévère, très fort, grand et puissant ; on ne peut le concevoir et il reste incompréhensible. Ses yeux sont ouverts sur tous les fils d’Adam, et il rend à chacun selon ses voies et selon les fruits de ses pensées, xxxii, 18, 19. Il est éternel et immuable. Lament., v, 19. Il est le roi de tous les peuples. Jer., x, 7. Aussi présente-t-il le calice de sa fureur à toutes les nations ainsi qu'à Juda, xxv, 15-18. et envoie-t-il des chaînes aux peuples voisins d’Israël, xxvii, 2-11. C’est pourquoi Jérémie prononce en son nom une série d’oracles contre l’Egypte, xlvi, les Philistins, xlvii, Moab, xi.vni, Ammon. l’Idumée, Damas, Cédar et Asor, Élam, xlix, et contre Babylone, l, qui ne sera pas défendue par ses idoles contre la vengeance du créateur de toutes choses, 15-16. Cf. Duhm, op. cit., p. 235-240.

Habacuc, que M. Van Hoonacker, op. cit., p. ix, place sous le règne de Joakim, vers 605-600, est contemporain de Jérémie. La providence de Jahvé s’exerce, pour lui, sur les peuples étrangers, puisque Jahvé suscite les Chaldéens contre Juda, i, 5, 6. Il permet à ces conquérants cupides de prendre dans leurs filets toutes les nations et il rend les hommes opprimés, pareils à des poissons, enlevés à l’hameçon et au filet, i. li-17 : ii. 14, 15. Jahvé, qui est ainsi le roi de l’humanité, commande aux forces et aux éléments de la nature, quand il vient au secours de Juda, iii, 2-16. Il habite au ciel dans son saint palais, et la terre entière doit se taire devant lui, ii?, 20. Les idoles de bois et de pierre n’agissent pas et n’ont pas un souille de vie : ce sont des nullités muettes, fabriquées ou fondues parla main de l’ouvrier, 18, 19. Cependant Jahvé est spécialement le Dieu saint de Juda depuis les premiers temps de sa nation ; il a établi ce peuple pour le droil et la justice ; il ne le laissera donc pas périr entièrement, i, 12, malgré ses fautes, car, en face de son oppresseur, Juda est comme le juste aux prises avec l’impie ; il ne peut être abandonné, autrement le droit serait faussé, i, -J-i. 13 ; ni, 13. L’injuste vainqueur doit périr et le juste avoir la vie en raison de sa confiance en Dieu, il, i. Les attributs de sainteté et de pureté de Jahvé exigent le triomphe du juste, i. 13. Jahvé répondit à cette confiance du prophète que la punition de l’oppresseur est assurée et qu’elle arrivera ; si l’exécution en est retardée, il faut prendre patience et croire à sa promesse, qui ne faillira pas, ii, 3, car Jahvé doit frapper le brigand,

."). Cf. Duhm, op. cit., p. 219-222 ; Van Hoonacker, op. cit., p. 459-460.

Tandis que Juda agonisait et allait devenir la proie des Babyloniens, les Israélites, transportés depuis 721 en Assyrie, conservaient, en partie du moins, la foi monothéiste de leurs ancêtres. Tobie qui. dans sa jeunesse, n’avait pas adoré les veaux d’or d’Israël et était demeuré fidèle à Jahvé, Tob., i, 4-8, n’abandonna pas la vraie voie au pays de sa captivité, 2. Il apprit à son (ils à craindre Dieu et à s’abstenir de tout péché, 10. Parce qu’il se souvenait de Jahvé de tout son cœur, .lahvé lui lit trouver grâce aux yeux de Salmanasar, 13. Sous le règne de Sennachérib, Tobie continua ses bonnes œuvres, 19-21 ; il, 1-9, craignant Dieu plus que le roi. Il supporta patiemment comme Job l'épreuve de la cécité que Jahvé avait permise, et il attendait de Dieu la récompense de ses bonnes actions, II, 12-18. Objet de moquerie pour ses amis, ses parents, et même sa femme, il se confia en la justice de Jahvé, dont les voies sont miséricorde, vérité et droit, et demanda au Seigneur d’oublier ses fautes et celles de ses pères, iii, 1-6. De son coté, Sara, fille de Raguel, recourait à Dieu dans les mêmes sentiments, espérant de sa bonté la lin de ses épreuves et bénissant son nom malgré tout, 12 23. Dieu exauça les prières de ses deux bons serviteurs.

24. Tobie conseille à son Mis la fuite du mal, la pratique de la vertu et la fidélité constante à Jahvé, iv, 6-20. En cela consiste le vrai bien, 23. Raguel bénit le jeune Tobie et Sara au nom du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, vii, 15. Le jeune Tobie bénit aussi Jahvé, le Dieu de ses pères et le créateur de toutes choses, vm, 7, 8. Raguel désire que le Dieu d’Israël soit reconnu par toutes les nations comme le seul vrai Dieu sur toute la terre, 17-19. L’ange Raphaël appelle Jahvé le Dieu du ciel, qui a eu pour agréables les bonnes œuvres de Tobie, tout en éprouvant la vertu de ce juste, xii, 6-1."). Le vieux Tobie célébra alors les louanges de Jahvé, sa grandeur, son règne éternel et sa providence universelle. Lis Israélites, dispersés parmi les nations qui ignorent Dieu, doivent raconter ses merveilles et le proclamer comme le seul Dieu tout-puissant. Il les i châtiés à cause de leurs iniquités, il les sauvera par miséricorde. Il faut donc le bénir comme le Dieu des siècles ; il a manifesté sa majesté contre un peuple pécheur. Les Israélites doivent se convertir, être justes et espérer ensuite eu -..-i miséricorde, xiii, 1-8. Jahvé rétablira Jérusalem, 11-23 ; xiv, 6-H.

Les menaces divines contre Jérusalem et Juda commençaient < se réaliser. Sons Jéchonias, fils de .lo-i.is. les Chaldéens investirent Jérusalem et einmenèrent en captivité le roi et la majeure partie de |a nation. II (IV) Reg., xxiv, 10-16. Cinq ans après, Barucb, ancien sécréta in de Jérémie, lut aux Juifs captifs sa prophétie, Bar., i, _' i. i i ceux-ci amassèrent de l’argent pour faire offrir à Dieu des sacrifices au temple de Jérusalem, encon debout, pour demander le coi

upporter l'épreuve et la lumière pour réparer leurs 1$1-$23. Ils reconnaissaient la justii Jahvé leur Dieu, qui les avail justement i har|

usion à cause de leur incrédulité el de leur idolâtrie, 15-22 ; il, 1-10. Ils imploraient la miséricorde du Dieu d’Israël, 11-19, qui les avail par ses prophètes menacés de châtiment, s’ils ne se convi rtissaient, 20-30, ei qui avait prédit que leur rerail

qu’au pays de la captivité, 31-35. Reconnaissant leui m ni donc i ec confiance au I heu huit ant, éternel i miséricordieux d’Israël, iii, l-S. La lu lie de liai m ii, dont la I produit chez le

sentiments, .i une exhortation du pi o ph< ie.m p< i j |.e ibirii sur la terre étran

qu il.i ili indonm qui n’i iste ni i nez

ut. m île/ lei r., ci, na lion. m Dieu.i donn c à J lils, et à Isi bien aimé, et qui se trouve dans la loi, le livre des préceptes de Dieu, ni, 9-iv, 4. Le peuple de Dieu n’est pas vendu aux nations pour sa perte, mais parce qu’il a provoqué la colère de son Dieu. Il a irrité ce Dieu éternel, en immolant des victimes aux démons, qui ne sont pas des dieux, et en oubliant Dieu qui l’a nourri, iv, 5-8. Jérusalem se plaint aux nations voisines et à ses fils eux-mêmes de leur désobéissance aux préceptes de Dieu, qui les en a justement punis, mais qui les ramènera dans son sein ; le Saint les sauvera par miséricorde, et Israël marchera avec soin désormais pour l’honneur de Dieu, iv, 9-v, 9. D’autre part, Jérémie avait écrit aux Juifs captifs à Babylone, pour les prémunir contre le péril d’idolâtrie. Ils voyaient autour d’eux des dieux d’or, d’argent, de pierre et de bois, portés en procession et se faisant craindre des nations. Loin de se laisser séduire par leur culte, qu’ils disent au fond de leurs cœurs : « Il vous faut adorer seul, ô Jahvé, » vi, 3-5. Treize fois, le prophète répète : « Ce ne sont pas des dieux, ne les craignez pas, ne les adorez pas, » 14, 15, 22, 28, 39, 44, 46, 49, 51, 55, 63, 64, 68, 71. Cette vérité qu’il inculque si fortement, il l'établit par les raisonnements les plus simples. Ces idoles sont fabriquées et ornées de main d’homme. Elles ne peuvent se défendre contre la poussière, la fumée, l’incendie, les voleurs, la rouille et les vers. Elles ne peuvent marcher, ni se relever, lorsqu’elles sont tombées. Elles sont incapables de donner les richesses, de punir le mal, de constituer un roi, d’exiger qu’on exécute les vieux faits en leur honneur, d’accorder aux hommes aucun bien, pas même la pluie. Elles sont pareilles aux pierres de la montagne, d’où elles sont tirées. Le culle qu’on leur rend est immoral, puisqu’il comprend la prostitution des femmes. Ces dieux sont inférieurs à un roi, qui accorde des faveurs à ses sujets, au soleil, à la lune, aux astres, aux forces de la nature, qui sont utiles aux hommes, aux animaux domestiques qui peuvent fuir et rendre service à leur propriétaire. Les honneurs qu’on leur rend sont donc inutiles, et l’homme juste, qui n’a pas d’idole, sera exempt des opprobres, dont ces dieux ne peuvent délivrer leurs adorateurs, vi, 7-72.

La même année, un des captifs, emmenés avec Jéchonias, eut des visions à Tell-Abib, prés du Meuve Chobar, en Chaldée. Ezech., i, 2, '.]. La gloire de Jahvé lui apparut sur un char mystérieux, i, 4-II, I. Dieu lui traça sa mission, qui était d’annoncer aux Israélites apostats le-- châtiments de leur apostasie et de tâcher de se faire écouter de cette maison irritante, il, 3-7 ; ni, 16-21. Mai* ils ne voudront pas ('coûter le prophète pas plus que Dieu qui l’envoie, m. 4-9. Parce que Jérusalem a méprisé lesjugements de Dieu et n’a pas observé ses préceptes, Dieu la jugera aux yeui des nations et dans son indignation la dépeuplera et la rendra déserte. Jahvé l’a dit, v, 5-17. Tout le pays sera désert a < de l’idolâtrie qui y règne et ses habitants seront tués devant li * autels. Les survivants se souviendront que Jahvé a infligé celle punition aux idol lires fornicateurs, vi, 1*14. La fin de Juda approche. Jahvé irrité juge le royaume d’apn < bominations, vu. -i l. ;. il ie fera plus miséricorde. Rien ne pourra lesau* ver, ni l’or ni l’argent, dont il* ont fait les idole*. 19, i jo Le pays est rempli d’injustice et d’iniquité, 23. Dieu Ion leurs voies, el il* sauront qu’il est Jahvé, -. :. i i gloire de Jahvé emporte en vision le prophètes ileiu ei lui fail voir les abominations idolâtriques i|uis' commettent jusque dans le (empli Leui gravité ne permet plu* que Jahvé ilmer pai les pi

vm, I 18 l"n périront, iuf ceux qui sont marqués du lha, ix, 3-6. A i I « inlquib lai ibandonne

le pays tout entier ; il sei.i sans misi le, 9, 10. La

di lai t du temple sur le i

. i - i princi upal lalvi

xi. 1-12. Les survivants se sanctifieront au pays de la captivité ; ils retourneront en Israël et y seront fidèles a

Dieu et à sa loi, 14-21. Cf. xii, 16. Toute prédiction de Jahvé se réalisera, Xir, 25-28. Les fausses prophétesses, qui empéclient le peuple de se convertir, ne prophétiseront plus le mensonge, xiii, 22, 23. Aux Vieillards impurs qui viennent le consulter, Jahvé fait répondre qu’Israël, pour échapper au sort qui l’attend, devrait se convertir, car il punira tout Israélite idolâtre et injuste, xiv, 1-8, ainsi que tout prophète trompeur, 9-11. Les trois justes, Noé, Daniel et.Ioh, s’ils étaient encore au milieu du peuple coupahle, ne le délivreraient pas du châtiment qu’il mérite, 12-20. La ruine de Jérusalem est causée par les prévarications de ses habitants, xv, 8. Cette ville s’est honteusement prostituée aux idoles, qu’elle a honorées par des sacrifices humains et des turpitudes ; elle sera sévèrement châtiée, car elle est plus coupable que Sodome et Samarie, xvi, 1-52. Jahvé cependant lui pardonnera et fera avec elle une nouvelle alliance, qui sera éternelle, 53-63. Mais la violation de l’ancienne alliance sera punie, xvii, 19-21. Tous les hommes appartiennent à Jahvé : les jusles vivront, mais si leurs fils sont mauvais, ils périront, tandis que le fils innocent d’un père coupable ne sera pas puni. L’impie qui fera pénitence sera sauvé ; le juste qui prévariquera sera châtié, xviii, 4-28. Ézéchiel considère donc chaque individu dans ses rapports.avec Dieu autant que le peuple entier, et cet oracle est un des premiers, dont le caractère individualiste est des plus marqués. La voie de Jahvé est équitable ; celle des Israélites est mauvaise. Qu’ils se convertissent, s’ils veulent vivre, car Jahvé ne veut pas la mort du mourant, 29-32. Après avoir rappelé les prévarications d’Israël en Egypte, au désert et dans la terre promise, xx, 4-29, Jahvé refuse de répondre aux anciens du peuple qui le consultent, parce qu’ils ont été idolâtres comme leurs pères, 30, 31. Il établira son règne sur eux dans sa fureur, en exterminant tous les impies, mais il ramènera les survivants à Jérusalem, malgré les crimes de leurs pères, pour y être honoré par eux, pour la gloire de son nom, 32-44. Le roi de Babylone est, dans les mains de Jahvé, un glaive tranchant, qui frappera bientôt Juda et Artimon, xxi, 1-32. Ézéchiel fait une nouvelle description des péchés de Jérusalem : l’idolâtrie et l’injustice, XXII, 1-31. Deux sœurs, la grande Oolla ou Samarie, la petite Ooliba ou Jérusalem, se sont livrées à la fornication en adorant les idoles de l’Assyrie, de l’Egypte et de la Chaldée. De même que la première a été livrée aux Assyriens, ses amants, la seconde sera livrée aux siens, les Cbaldéens, xxiii, 1-35. Les deux sœurs porteront ainsi la peine de leur idolâtrie, 32-49. Jérusalem sera brûlée à cause de ses violences et de ses impuretés, xxiv, 6-14. Mais Ézéchiel prophétise aussi contre les peuples étrangers : les Ammonites, les Moabites, les Iduméens et les Philistins, xxv, 1-17, contre les Tyriens, xxvi, 1-xxviii, 24, contre les Égyptiens et les Assyriens, xxix, 1-xxxii, 32. Tous ces peuples orgueilleux seront humiliés et apprendront ainsi à connaître que Jahvé est Dieu, le seul Dieu, le Dieu de la terre entière.

Quand Jahvé aura humilié ces peuples, il sanctifiera les restes d’Israël aux yeux de toutes les nations, et il les rétablira à Jérusalem, pour qu’ils sachent euxmêmes qu’il est leur Dieu, xxviii, 25, 26. En effet s’il fait périr l’impie qui persévère dans son impiété, il conserve la vie à l’impie qui se convertit, xxxiii, 7-9. Or, il ne veut pas la mort de l’impie, mais sa conversion. C’est un nouveau trait de la prédication individualiste d’Ezéchiel. Aussi ce prophète doit dire à la maison d’Israël de se convertir et lui montrer l'équité des voies de Jahvé, 10-20. Quand Jérusalem eut été désistée par Nabuchodonosor, Jahvé lit annoncer aux habitants qui demeuraient dans les ruines de leur ville de ne pas se llalter d’un vain espoir : leurs péchés les ont

voués à la ruine. 23-29. Jahvé demande ensuite aux pasteurs coupables d’Israël compte du troupeau qui leur était confié et qui leur sera enlevé j causede leurs crimes, XXXIV, 1-10. Lui-même gouvernera désormais ses brebis dispersées ; il les rassemblera et leur donnera pour chef un nouveau David. Il sera leur Dieu, fera avec eux un pacte de paix, les bénira, les protégera, et ne permettra plus qu’elles soient l’opprobre des nations. Ces brebis, ce sont des hommes, et lui est Jahvé leur Dieu, 11-31. Si lTdumée doit être dévastée, parce que les Iduméens ont versé le sang des Israélites et voulu s’emparer de la -terre d’Israël, xxxv, 1-15. les montagnes d’Israël, dévastées, seront repeuplées pour toujours, xxxvi, 1-15. Jahvé, quia puni les crimes de leurs anciens habitants, purifiera les survivants de leurs impiétés et de leurs iniquités et les ramènera dans leur terre, 16-38. Ce sera une résurrection, et les ressuscites auront l’esprit de Jahvé, xxxvii, 1-14. Les survivants des deux royaumes d’Israël et de Juda, une fois purifiés, ne formeront qu’un seul peuple de Jahvé, qui marchera dans la pratique de ses préceptes et qui sera le peuple saint de Jahvé au milieu de toutes les nations, 15-28. Les ennemis, qui attaqueront ce nouveau peuple de Dieu, seronte.xterminés par Jahvé, pour que toutes les nations sachent qu’il est le Saint d’Israël, xxxviii, 1-xxxix. 2. La maison d’Israël saura aussi que Jahvé est désormais et pour toujours son Dieu, et qu’elle est son peuple, purifié par la captivité et animé de l’esprit de Jahvé, 22-29. La 25e année de la transmigration, Ézéchiel vit en vision la théocratie nouvelle, son temple, son culte, et le partage du pays, xl-xlviii. Et le nom de la cité nouvelle est : Jahvé est là, xi.viii, 35. Les deux principaux caractères qu'Ézéchiel reconnaît à Jahvé. c’est la fidélité à l’alliance conclue par lui avec Israël, à ses promesses comme à ses menaces, et la sainteté, qui punit les crimes, pardonne au repentir et bénit chacun des fidèles observateurs de sa loi. Le caractère moral de Jahvé, si fortement accusé dans les oracles de ce prophète, s’unit parfaitement à la pratique des rites, dont Ézéchiel a élaboré un plan nouveau pour l'époque de la restauration d’Israël. Cf. Duhm. op. cit., p. 252263.

Un autre prophète de la captivité, Daniel, est, à la cour des rois de Babylone, l’interprète du Dieu d’Israël, dont il demeure le serviteur fidèle, Dan., I, en refusant d’adorer les dieux de Nabuchodonosor et la statue du roi, iii, 12, 14, ' 15. Dans les songes qu’il explique, dans les visions qu’il voit, il a l’occasion d'énoncer les attributs divins, et il donne à Jahvé des noms variés, qui répondent bien aux mêmes attributs. Voir col. 73. C’est le Dieu des pères, sage et puissant, qui constitue les royaumes et les transfère, qui donne aux sages la science et la sagesse et qui révèle les secrets cachés, il, 20-23. Ce Dieu du ciel a révélé l’avenir en songe à Nabuchodonosor, 28, 29 ; il lui a donné son royaume, la puissance et la gloire, 37. Nabuchodonosor le reconnaît pour le Dieu des dieux, 47. Ce Dieu est assez puissant pour tirer Daniel et ses compagnons de la fournaise ardente, III, 17. Au nom de la justice et de la miséricorde de Jahvé, Azarias demande la protection divine pour que les Chaldéens apprennent que Jahvé est le seul Dieu, glorieux sur toute la terre, 26-45. Préservés des flammes, les trois jeunes Israélites glorifient et bénissent leur protecteur, 51-90. Nabuchodonosor déclare que Jahvé est le seul Dieu qui puisse faire un pareil miracle, 95, 96. Il écrit à tous ses sujets que le Dieu très-haut lui a donné des signes merveilleux, qu’il veut faire connaître, 99. ICO. Daniel, qui a l’esprit des dieux saints, iv, 5, 6, a interprété le songe de l’arbre, envoyé au roi pour qu’il apprenne que le Tr< sllaut donne les royaumes à qui il veut. li. 22. 29. Guéri, Nabuchodonosor a rendu gloire au Très-Haut, dont toutes les œuvres sont vraies et dont les voies sont

justes, 31-31. Daniel le rappelle à Baltassar, son fils, v, 18-21. Ce roi a honoré des dieux, qui ne voient ni n’entendent ni ne sentent, et n’a pas glorifié le Dieu qui tient son souflle et ses voies dans sa main, mais s’est élevé contre lui, 22, 23. Ce Dieu lui fait dire que son règne est fini et que son royaume devient le partage des Mèdes et des Perses, 24-28. Malgré les ordres de Darius, lianiel priait son Dieu ; il fut jeté dans la fosse aux lions, VI, 10-16. Darius avait l’espoir que son Dieu, le Dieu vivant, le sauverait, 16, 20. Le Dieu de Daniel envoya un ange pour protéger son serviteur, 22. Darius promulgua par décret qu’il fallait, dans tout son empire, craindre le Dieu de Daniel, le Dieu vivant, éternel et tout-puissant, 25-27. Dans les visions, l’Ancien des jours, qui siège sur un trône, juge les rois de la terre, VII, 9-12, et donne au Fils de l’homme le pouvoir sur tous les peuples, 13, 14. Daniel prie Dieu pour son peuple. Dieu est, à ses yeux, grand, terrible, fidèle, miséricordieux pour ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, mais juste et sévère pour les Israélites coupables, ix, 1-14. Qu’il fasse miséricorde à Jérusalem et pardonne au repentir, 15-19 ! La prophétie des semaines et celle des royaumes des Perses et des Grecs montrent que Dieu connaît l’avenir, qu’il est le maître des peuples et qu’il règle le sort des empires. A Babylone. Suzanne craignait Dieu et avait été élevée dans la loi de.Moïse, xiii, 2, 3. Accusée par les vieillards, elle mit sa confiance en Jahvé, 35, et elle demanda à ce Dieu éternel, qui connaît toutes choses avant même qu’elles ne soient faites, de protéger son innocence, 42, 43. Jahvé exauça sa prière et inspira Daniel, 14, 15, qui savait que Dieu ne laisse pas périr l’innocent et le juste, 53. Daniel n’adorait pas le dieu Bel, une idole faite de main d’homme, mais le Dieu visant, qui a créé le ciel et la terre et a pouvoir sur toute chair, xiv, 3. î. Le roi prétendait que Bel vivait, puisqu’il mangeait et buvait chaque jour. Daniel répondit qu’il était de lerre à l’intérieur et d’airain à l’extérieur, G, et il prouva par un habile stratagème que les l’i rires enlevaient la nourriture qu’on préparait chaque jour pour l’idole et faisaient croire que le Dieu l’avait mangée, 7-21. Il lit périr aussi un dragon que les Babyloniens adoraient, pour montrer qu’il n'était pas un dieu vivant, mais que Juhvé seul était le Dieu vivant. 22-26. Il fut protégé par son Dieu dans la fosse aux lions ; ie roi loua la grandeur du Dieu de Daniel et le fit honorer par loute la terre, 39-42.

Des psalmistes, probablement contemporains de la captivité', soupirent après le Dieu vivant, après son temple saint, dont ils sont éloignés. Ils espèrent en leur Dieu. L’abandon et l’oubli, dans lesquels Jahvé

semble b-s l. i j — î- t que leurs | ji rs. -i 1 1 1 1 1 1 rs leur reprochent, ne diminuent pas leur confiance en leurproi. cteur et leur sauveur. Ps. i i un. J-I2. Le souvenudes bienfaits que Dieu a accordés à leurs pères par amour, ranime leur espérance de la victoire. Dieu

i-t plus a la ti te des armées de Jacob ; il disperse le peuple parmi les nations, bien que ce peuple n’ait

lublié son Dieu, qu’il n’ait pas tendu ses mains

un dieu étranger. Dieu, qui connaît I

l’aurait-il pas vu ' Qu’il se réveille donc el qu’il se lève pour secourir les siens ! Ps. xi ni (XLiv),

la vue des ruines différusalem, Ps. i x i (lxxiv),

3-9. aux souvenirs >i bienfaits de Dieu. 2, 10 de sa puissance i : 15-17, un psalmiste

demande à heu, il., , . j, t, |, Israélites pour tou li protection, I*--. ! . ; . Cf. Ps. i i

il), 8 21. i.xxvim (uxxix. 1-13 ; i (i i.

Quand la dynastie de David, -i qui Jahvé avait pr

Il stabilité, a été rci I than rappelle > ce Dieu

ml et redoutable, au en ateur du ciel et de la ti

i l'égard de la famille royale.

uxviii i wi i i, psalmiste anonyme ci li bre

la bonté et la miséricorde éternelle du Seigneur ; il appelle le secours divin pour son peuple coupable, Ps. c.v (evi), 1-6, comme ses pères, 7-46, que Dieu a néanmoins secourus. Que Jahvé rassemble les Juifs du milieu des nations, pour qu’ils puissent célébrer son saint nom ! 47.

VI. APRÈS LE RETOUR DE LA CAPTIVITÉ.

Le monothéisme spirituel, prêché par les prophètes du viii e et du vu siècle, avait été tenu en échec par la majorité de la nation jusqu'à la destruction de Jérusalem par les Chaldéens. Il triompha définitivement sur la terre étrangère. Les véritables Israélites s’imprégnèrent profondément de son esprit pendant la captivité, et quand l'édit de Cyrus leur permit de retourner en Palestine et de relever les ruines de Jérusalem, en 588, une partie du groupe fidèle revint, et la nouvelle communauté d’Israël se réorganisa peu à peu selon l’espritdes prophètes de la loi divine. Dès lors, Jahvé régna sans rival parmi son peuple, en attendant que par la venue du Messie, son règne parmi les nations commença à se réaliser.

Sous la domination perse.

On ne peut voir sans doute dans le décret de Cyrus une profession de foi monothéiste en Jahvé, Dieu du ciel. II Par., XXXVI, 23 ; I Esd., i, 2-4. Il faut y voir seulement l’expression des bons sentiments d’un conquérant accommodant et habile politique, qui parle avec respect de tous les dieux de ses nouveaux sujets et se donne comme leur adorateur. Il croait avoir reçu d’eux des ordres et il autorise la continuation ou la reprise de leur culte. F. Yigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iv, p. 405-419. Les premiers rapatriés relevèrent à Jérusalem l’autel du Dieu d’Israël et recommencèrent l’offrande des sacrifices. 1 Esd., iii, 2-6. Ils jetèrent les fondements du temple, en célébrant à grands cris la bonté el la miséricorde de Jahvé, 10-13. Les travaux interrompus par la jalousie des Samaritains, iv, 1-5, furent repris en la deuxième année de Darius et achevés la sixième, IV, 24 ; v. 1-15, avec les encouragements des deux prophètes Aggée el Zacbarie.

Au nom de Jahvé des armées, Aggée reproche aux rapatriés de négliger la reconstruction du temple ; les

i vaises récoltes des années précédentes sont la juste

punition que Dieu inflige pour cette négligence ; Jahvé met son plaisir et sa gloire à cette résurrection, 1, 1-11. Jahvé est avec les rapatriés en vertu de l’alliance conclue à la sortie d’Egypte, ii, 5. Il a le pouvoir de bouleverser le ciel, la terre et la mer pour glorifier le nouveau temple, plus petit que l’ancien, l’ont argent et tout or lui appartiennent, 6-9, 21, 22. Parce qu’on a obéi à ses ordres, Jahvé répand ses bénédictions sur les champs, 16-19. Les huit premiers chapitres de /î. harie ont rapport aussi à la construction du temple, mais à un autre point de vue que les exhortations d’A.

ivement de la maison de Dieu esi présenti comme devant amener la manifestation complète de la laveur divine envers la communauté rentrée en grâce, tandis que les pères avaient été punipour leurs crimes. L’action de la providence dune' Be Fera donc sentir bienfaisante A l’avenir, c imme elle a tait exi i sévère et punissante dans le passé. Jahvé des arn était irrité contre les péri ' dl

leurs œuvres mauvaises, que leurs III ne doivent pas suivre, i, 2-5, 12, 14. Les pères n’ont pas écoute les prophètes qui leur prêchaient la pratique de la v< ; , le |a bonté el de la justice, el ils ont été punipar la captivité, vii, 8-14. Mais la nation s’est convertie, i, 6 ; cette convei sioo i I urroux divin, l i la communauté nouvelle recevra les bi nédictions divines. La di ili ucUon di i i mpin di Babj lom. la délivi du peuple captif, la i tîon du lempli par Dieu, i ntque li corn mène ni de plus grands

bienfaits, i. 15-17 ; H, 4-17. La réhabilitation du grandprétre est aussi un gage de prospérité future, iii, 1-10. Cf. vi, 9 15. Le candélabre d’or à sept lampes entre deux oliviers représente la vigilance de Jahvé et les agents dont il se sert pour s'éclairer dans la formation de ses bons desseins pour la communauté, IV, 10-14. L’ancienne malédiction sort du pays, où il n’y aura plus désormais de voleur ni de parjure, V, 3, 4. Les jours déjeune, institués pour expier les fautes passées, doivent être changés en joyeux jours de fête, vii, 1-7. Jahvé aime Sion d’une passion ardente, et il en fera une ville fidèle, une montagne sainte. Ses habitants seront son peuple, et il sera leur Dieu en vérité et en justice, VIII, 1-8. Eux, qui avaient été une malédiction parmi les nations, seront une bénédiction, 9-16 ; mais ils devront pratiquer la sincérité et la justice, car Jahvé hait le faux serment, 16, 17. Les jeûnes sont changés pour eux en jours de joie, à la condition qu’ils aiment la vérité et la paix, 18, 19, et les nations viendront à Jérusalem pour gagner la faveur de Jahvé et pour chercher Jahvé des armées, 20-23. Cf. Duhm, op. cit., p. 314-318.

Si, avec M. Van Hoonacker, op. cit., p. 649-662, on admet l’unité de composition de Zachsrie, i-vm ; ix-xi + xiii, 7-9 ; xii-xiii, 6 -f xiv, on considérera les promesses messianiques de la seconde et de la troisième sections comme la continuation des bénédictions prédites dans la première à la nouvelle communauté. Les ennemis vaincus, ix, 1-7, Sion sera sous la protection de Jahvé à l’abri de toute invasion, et son roi messianique proclamera la paix pour toutes les nations, 8-10, car Jahvé aura combattu pour son peuple, 11-16. Après avoir puni les mauvais pasteurs, Jahvé visitera son troupeau, le sauvera et le fortifiera, x, xi. Le créateur du ciel, de la terre et de l’homme annonce le triomphe de Jérusalem sur ses ennemis, sa restauration et la régénération spirituelle de ses futurs habitants, XII, 1-10 ; xiv, 1-5. Il n’y aura plus en Jérusalem ni péché ni souillure, et Jahvé en enlèvera les idoles, XIII, 1, 2. Jahvé sera roi sur la terre entière, xiv, 9. Les nations viendront honorer Jahvé des armées à Jérusalem, 1619, et lui offrir des sacrifices, 20, 21. Cf. Duhm, op. cit., p. 145-149.

Plusieurs psaumes semblent avoir été composés pour célébrer la reconstruction du temple. Le ps. xcv (xevi) invite tous les peuples de la terreà chanter lestouanges de Jahvé, à bénir son nom, à célébrer sa gloire, car il est grand, digne de louange et redoutable plus que tous les dieux, qui ne sont que néant. Il a créé les cieux. Tous les peuples doivent le reconnaître pour roi et pour juge, un juge juste et fidèle à sa parole. Le ps. cxvii (cxvin) convient à la dédicace du second temple. Le peuple et les prêtres chantent la bonté et la miséricorde éternelle de Jahvé, 1-4. Jahvé a sauvé Israël, qui l’avait invoqué ; il l’a secouru, après l’avoir rudement châtié, 5-18. Les portes du nouveau temple sont les portes de la justice, par lesquelles les justes peuvent entrer, 19, 20. Jahvé est Dieu ; il faut le louer, 27, 28.

Lors de la destruction de Jérusalem par les Chaldéens, les Iduméens se réjouirent de la chute de la capitale juive. Lament., iv, 21, 22 ; Ezech., xxxv, 5-15 ; Ps. cxxxvi (cxxxvii), 7. C’est pourquoi Abdias, que Van Hoonacker, op. cit., p. 285-297, reporte à l'époque qui suivit le retour de la captivité, annonce que Jahvé détruira entièrement ce peuple, 1-16, tandis qu’il sauvera Sion et la rendra prospère, lui à qui appartient l’empire, 17-21. Et un peu plus tard, Malachie déclare que cette différence de sort vient de ce que Jahvé a aimé Jacob et haï Ësau, i, 2-4. De la vengeance infligée aux Iduméens, les Juifs concluront que Jahvé est grand au delà du territoire d’Israël, 5. Parce que Jahvé est père et maître, il demande aux prêtres prévaricateurs comment ils le craignent, alors qu’ils n’observent pas exactement

les prescriptions du rituel, 6-10. Son nom est grand parmi les nations, 11, 14. Si les prêtres ne s’appliquent pas de cœur à leurs obligations, Jahvé les maudira et les châtiera, II, 1-4. En vertu du pacte conclu avec l.évi, le prêtre doit être franc, intègre et droit, 5-9. Jahvé est le père et le créateur de tous les Juifs, qui cependant sont perfides et profanent lalliance, en épousant, eux, chose sacrée que Jahvé aime, les filles d’un dieu étranger, 10-12. Jahvé n’a pas pouragréables leurs offrandes, parce qu’ils divorcent pour des raisons injustes, 13-16. Ils lui sont à charge, parce qu’ils disent : (Quiconque fait le mal est bon aux yeux de Jahvé, qui se comptait en lui, ou bien : Où est le Dieu du droit'.' 17. Ils sont donc mauvais ; mais le Messie renouvellera le sacerdoce et la nation, iii, 1, 2 ; les lévites offriront à Jahvé des sacrifices en justice ; Jahvé jugera les adultères, les parjures et les oppresseurs, 3-5, car il n’a pas changé, tandis que les Juifs n’ont cessé de faire le mal, 6, 7. Pour revenir à lui, il ne faudra plus frauder dans le versement de la dirne, 7-12. C’est à tort que les Juifs se plaignent de lui, disant qu’ils l’ont servi en vain, qu’ils n’ont tiré aucun profit de l’observation de sa loi. Ils estiment heureux les arrogants, puisque ceux qui font mal sont dans la prospérité et qu’ils échappent au châtiment, bien qu’ils tentent Dieu, 13-15. Jahvé a entendu ces raproches et il y a fait attention. Aussi.au jour où il agira, ceux qui le craignent seront pour lui comme sa propriété, comme des fils pour qui il sera indulgent. On verra alors la différence qu’il fait entre le juste et le méchant, entre celui qui le sert et celui qui ne le sert pas, 16-18. Les méchants seront punis et les serviteurs de Jahvé récompensés, 19-21. Que ceux-ci pratiquent donc la loi de Moïse ! 22. Jahvé veut que ses serviteurs accomplissent non seulement les œuvres de la justice, mais aussi les préceptes de sa loi et les rites eux-mêmes. Cf. Duhm, op. cit., p. 318-320.

A cette prédication de Malachie on rattache aujourd’hui la double mission de Néhémie, qui aurait précédé celle d’Esdras. L’idée que Néhémie a de Dieu est la même que celle de Malachie. Il prie le Dieu du ciel, le Dieu puissant, grand et terrible, qui est fidèle et miséricordieux envers ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements. Il confesse ses péchés et ceux de son peuple, et la justice de leur châtiment, prédit à Moïse, et il demande que Jahvé écoute sa prière et celle des Israélites qui craignent Dieu. II Esd., i. 5-11. Dieu, qu’il avait prié, ii, 4, lui rendit le roi des Perses favorable, 8, et lui suggéra le dessein de relever les murs de Jérusalem, 12. Il demandait le secours du Dieu du ciel pour cette œuvre, 20. Quand les Samaritains y font obstacle, Néhémie demande encore à Dieu le succès, îv, 4, 5, 9, confiant en la puissance de ce Dieu terrible, li. Dieu dissipa les projets des adversaires, 15. Les Juifs avaient raison d’espérer qu’il combattrait pour eux. 20. La crainte de I > ie n ne peut se concilier avec la perception d’intérêt pour l’argent prêté, v, 9, el Dieu punira ceux qui la feront, 13. Par crainte de Dieu. Néhémie n’a pas prélevé les impôts auxquels sa charge lui donnait droit, 15, et il espère que Dieu se souviendra de ce sacrifice fait pour le bien du peuple et l’en bénira, 19, comme des ennuis que lui ont causés Tobie, Sanaliallat et les prophètes qui le détournaient de son œuvre, vi, 14. hieu suggère à Néhémie l’idée de recenser les habitants de Jérusalem, vii, ô. Il donna à tous une grande joie le jour de la dédicace des murs de Jérusalem, xii, 42. Si le récit de II Mach., i, 20-36, est historique, Néhémie, pour retrouver le feu sacré, invoqua Jahvé, le créateur, en rappelant tous ses attributs, 34. 25. Il avait réglé auparavant qu’on observerait les prescriptions divines, relatives aux mariages mixtes. Il Esd., x, 30. Quand il revint à Jérusalem, la 32* année d Arlaxerxès, il constata que l’abus de ces mariages

avait persévéré ainsi que d’autres, auxquels il mit bon ordre, xiii, 4-31. Dieu les avait permis, 18, mais Néhémie espère que Dieu se souviendra de lui et qu’il le bénira de ce qu’il a supprimé de pareils abus, 14, 22, 29-31.

Selon M. Van Hoonacker, op. cit., p. 312-314, le livre de Jonas a été composé au milieu du Ve siècle. Le même critique croit plus au caractère didactique et moral du récit qu'à la réalité des faits racontés, dont la mise en scène est destinée à inculquer plus fortement les leçons morales. Or, dans la première partie, i. ir, Jonas essaie de se soustraire à la mission que Jahvé lui avait confiée, mais il est ramené à la côle par un double miracle, i, 4 ; ii, 1, afin de montrer qu’un envoyé de Dieu prétendrait en vain s’affranchir de son mandat, malgré la volonté divine. Dieu exerce sur son prophète une autorité absolue et il a le pouvoir de se faire obéir, l’autre part, Jahvé a aussi autorité sur les nations païennes, puisqu’il envoie Jonas annoncera Ninive que la malice de cette ville est montée devant lui, I, 2. Les matelots païens, effrayés de la tempête envoyée par Jahvé, le Dieu du ciel qui a fait la terre et la mer, prient ce Dieu, qu’ils ne connaissaient pas, d'épargner des innocents et de ne punir que le coupable, i, 7-16. Jahvé, qui les exauce, écoule donc favorablement les prières de tous les hommes, même des païens, qui, à ses œuvres, l’ont reconnu pour le vrai Dieu. Le miracle du poisson prouve la toute-puissance de Jahvé, qui disposait de moyens souverains pour ramener un prophète récalcitrant à l’exécution de sa mission. La prière de Jonas fut exaucée, et le prophète rejeté à la cote par le monstre marin. La providence divine s’exerce même sur les coupables, pourvu qu’ils recourent à Dieu ; seuls, les serviteurs des idoles ne peuvent compter sur la faveur de ceux qu’ils invoquent, il, 9, 10. Dans la seconde partie, Jahvé ordonne de nouveau à.Ionas de prêcher à Ninive la destruction de la ville coupable ; mais les Ninivites croient en Dieu et font pénitence, et Dieu, voyant leur conversion et leurs actes de pénitence, changea de résolution et ne détruisit pas leur ville, III, 1-10. Le prophète en conçut du dépit ci se plaignit à Jahvé de sa clémence et de sa longanimité. Dieu lui prouva parle miracle du ricin que j'- plaintes étaient inspirées par un amour-propre te, iv, 1-11. Dieu garde donc une indépendance absolue ; sa miséricorde peut toujours octroyer le pardon au repentir. Jonas s’irrite à tort des procédés bienveillants de la providence divine, qui, miséricordieuse autant que juste, s'éti nd à tous les hommes, païens el Juifs.

Pour M. Van Hoonacker, op. <it., p. 145-154, l’oracle de Joël est d’un peu postérieur an livre de Jonas. A l’annonce de la proximité du jour de Jahvé, tout

I (but jeûner et se réunira la maison restaun Jahvé, i. 14, 15, pour prier » Dieu qui punit, 19. Ce jour de Jahvé n’est pas le jour de la ruine des ennemis

d’Israël, < m 1 dans les anciens prophèti s, mais bien

celui du jugement de Jahvé -m tous les peuples, ii, II. Pours’j préparer, les Juifs doivent revenir à Jahvé de tout leur cœur, car il est propice et miséricordieux, plein de longanimité el très clément ; il se repent du mal. dont il menace, el il revient sur les mesures venqu’il a prises, 12, 13. Aussi, peut-être qu’au lieu de la malédiction prédite contre Sion, laissera-til mu' bénédiction, 11. Donc, que I [ue àSion

me assembléi générale pour crier à Jahvé Anpitié de ion peuple ; que ton héritage ne soit pis l’oppi nations qui le dominent, et qu’elli - ni pui

leur Dieu ' I.VI7. Par amour, Jahvé n |m uple, écai t.i de lui les maus annoi lui. bienfaits mati riel et pli Ituel -.

Ii( - pour im. que Jahvé est leut Di< ii, qu il n’j

en a pas d’autre que lui, 27. Le jour de Jahvé sera donc pour Israël un jour de bénédiction : Jahvé répandra son esprit sur tous, iii, 1-2 ; quiconque invoquera le nom de Jahvé sera sauvé, 5 ; Juda et Jérusalem seront restaurés, iv, 1, et les nations qui les ont opprimés, seront jugées et punies, 2-16. Les Juifs sauront que Jahvé, leur Dieu, habite à Sion, sa sainte montagne. Jérusalem sera sainte et les étrangers n’y passeront plus, 17 ; les biens messianiques y couleront, 18, tandis que l’Egypte et l’Idumée seront châtiées. Juda et Jérusalem dureront toujours, et Jahvé demeurera à Sion, 19-21. Le nouveau peuple de Dieu ne périra pas. Cf. Duhm, op. cit., p. 312.

Sous Arfaxerxès II, en 398, Esdras ramène en Judée une nouvelle colonie d'émigrants. I Esd., vii, 1-26. Ce scribe, instruit dans la loi de Moïse, reçoit du roi, par la disposition de Jahvé, la mission de réorganiser au lemple de Jérusalem le culte du Dieu du ciel. Il en bénit le Dieu des pères, qui lui a fait obtenir cette faveur du roi des Perses, 27, 28. Il ordonne un jeûne pour obtenir la protection de Jahvé pendant le voyage. Il avait dit au roi que la main de Dieu protège ceux qui le cherchent dans la voie du bien, et que sa fureur toute-puissante tombe sur ceux qui l’abandonnent, Vlll, 21-23, 31. Les mariages mixtes étaient aux yeux d’Esdras un grave manquement à la loi de Jahvé. Cette iniquité du peuple s’ajoutait aux péchés des ancêtres. Esdras en demande pardon au Dieu d’Israël, qui a interdit de telles unions, IX, 6-15. Par une mesure radicale, toutes les femmes étrangères furent renvoyées, x, 1-44. Esdras fit lire le livre de la loi et célébrer la fête des Tabernacles. II Esd., VIII, 1-18. Il lit renouveler l’alliance avec Jahvé. Pour lui et pour ses contemporains, Jahvé élait le seul et unique Dieu, le créateur du ciel et de ses armées, des astres, de la terre et des mers, le vivificateur universel. Il 'a choisi Abraham ; il a tiré Israël d’Egypte et lui a donné' au Sinaï s ; i loi. Ce Dieu propice, clément, miséricordieux, longaniine. n’a pas abandonné au désert les Israélites rebelles ; il les a introduits dans la terre promise et a multiplié leur race. Ils l’ont irrité par l’abandon de sa loi ; ils ont tué les prophètes qu’il leur envoyait. Il les a châtiés ; ils sont revenus à lui dans le malheur, et du ciel il les a exaucés. Il ne les a jamais abandonnés malgré leurs apostasies réitérées, parce qu’il est miséricordieux et clément. Il a été juste, depuis Le jour où il les a châtiés par Assur. Tous avaient délaissé ses préceptes. I i - voilà, eux, revenus sur la terre de leurs que ses bénédictions se multiplient pour eux el pour les rois, BOUS l’empire de qui il les a placés ! i. 6-37. Les conditions du nouveau pacte sont l’observation t i < I < le de ions les préceptes de Jahvé, 29-33.

Le peuple de Dieu est donc ainsi devenu la nation

sacerdotale de Jahvé, qui est le Dieu du ciel autant que le Dieu d’Israël. Les prescriptions divines seronl

fidèlement observées ; celles de la pureté, mêi txté rieure, parce qui' Dieu est saint, celles du culte, que

Jahvé Mol voir unies à la pratique de la justice et de

la morale. Le monothéisme est garanti par la fidélité

aux pratiq ligieuses, im] par le Dieu unique,

, |ui mettaient Israël a l’abri des influences palei par i iili-.i l mi nutieux. Depuis Néhémie et l Bdras, le règne de la loi lut absolu chez les Juifs, i a pratique du culte entretint li religion vivante, sans détruire la piété individuelle sous l’influence deaséchante du légalismi La piété individuelle a’eal exprimée, > cetb dans

un < ii tain nombre de Psaumi

d un nationalisme surpri nant, traduisent la religion du cœur i sur la fol m<

' de leun auti ui - au Don » Ivant de l uni*. > i,

Mm gique, chanti m aussi le culte publii Jahvé au temple de Jérusalem et recommandent chaleureusement l’observation intégrale de la loi divine. Le ps. i. xxxiv (Lxxxv)est une action de grâce à Jahvé. qui ; i ramené les captifs de Jacob, après avoir pardonné leurs péchés et fait cesser sa colère contre eux, 2-4, une demande de salut complet, ' 5-8, et une brillante description de la restauration dans la bonté et la vérité, la justice et la paix, 9-14. Le très haut et le tout-puissant est un refuge contre tous les dangers ; on peut se confier en lui. Ps. xc (xci). 1-16 ; cf. Ps. cxxv (exxvi), 1-6. Il faut louer Jahvé, le créateur et le modérateur de l’univers, Ps. xci (xcn), 2-7, l'éternel qui disperse tous les méchants, 8-10, le Dieu juste qui récompense les bons, 11-16. Jahvé est roi, un roi plein de majesté et de force, dont le trône est éternel et qui est luimême magnifique dans les hauteurs, Ps. xcn (xcin), 1-i ; ses promesses sont immuables et sa maison sainte, 5. Il faut célébrer avec allégresse Jahvé, le rocher du salut. Ps. xciv (xcv), 1, 2. C’est un grand Dieu que Jahvé, un grand roi au-dessus de tous les dieux, 3. Il a créé la terre et la mer, qui lui appartiennent, 4, 5. Jahvé est le créateur et le Dieu d’Israël, qui est son peuple et son troupeau, 6, 7, trop longtemps infidèle, 8-11 ; il ne faut pas imiter la rébellion des ancêtres. Jahvé est roi ; la justice et l'équité sont la base de son trône ; il est le Seigneur de toute la terre, qui tremble devant lui. Les cieux proclament sa justice, et tous les peuples contemplent sa gloire. Les adorateurs d’idoles seront confondus ; tous les dieux se prosternent devant Jahvé ; il est le très haut et il leur est souverainement supérieur. Les fidèles qui haïssent le mal sont protégés par lui qui sème la lumière pour le juste et la joie pour les cœurs droits. Ps. xevi (xcvn), 1-11 ; cf. Ps. cxxxiv (cxxxv). Tous les habitants de la Palestine doivent servir Jahvé et reconnaître qu’il est Dieu. Il a fait d’Israël son peuple ; les Israélites doivent le louer, car il est lion ; sa miséricorde et sa fidélité sont éternelles. Ps. xcix (c), 1-5. Le psalmiste prie Jahvé ; il s’est épuisé à crier vers lui. Ps. ci (en), 1-12. Jahvé, qui est assis sur un trône éternel, aura pitié de Sion et lui fera grâce. Toutes les nations révéreront son nom, parce qu’il a rebâti Sion. Que le nouveau peuple célèbre Jahvé, qui a regardé de sa sainte hauteur, des cieux, sur terre pour écouter les gémissements des captifs ! 13-23. Il est éternel, lui, le créateur de la terre et des cieux. Ses créatures périront et changeront, il reste immuable, et ses années n’ont point de fin, 25-28. Béni soit Jahvé à cause de ses nombreux bienfaits ! Ps. en (cm), 1-5. Il exerce la justice et fait droit à tous les opprimés, 6. Il est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. Sa colère n’a qu’un temps, et il ne punit jamais autant qu’on mérite de l'être. Sa bonté envers ceux qui le craignent est aussi grande que les cieux sont élevés audessus de la terre. Sa compassion est celle d’un père pour ses enfants. L’homme n’est qu’une Heur, qu’un souflle desséché ; la bonté de Dieu est éternelle ainsi que sa justice. Jahvé a établi son trône dans les cieux, et son empire s'étend sur toutes choses, 6-19. Cf. Ps. cxliv (cxi.v), 1-21. Le ps. cm (civ) est un hymne au créateur, infiniment grand, revêtu de majesté et de splendeur, 1, 2. La nature entière, qu’il a faite, est à son service. Il a tout créé, les cieux, la terre, les mers ; il est l’auteur de tout ce que la terre produit pour les oiseaux, 1rs animaux et les hommes. Il a fait la lune et le soleil, le jour et la nuit, 3-23. Ses œuvres sont nombreuses et laites toutes avec sagesse, 24-30. Gloire donc à Jahvé dans ses œuvres ! 31. Le ps. civ (c.v) est une invitation à louer Jahvé et à faire connaître parmi les nations les bienfaits qu’il a accordés à Israël et qui sont décrits, 9-44. Le Dieu d’Israël se souvient éternellement de sun alliance, 8, et il en remplit fidèlement les conditions si Israël garde ses préceptes et observe

ses lois, 45. Les rachetés de Jahvé doivent dire : « Loue/ Jahvé, car il est bon et sa miséricorde est éternelli Ps. evi (cvn), 1-3. Le psalmiste décrit ensuite à l’aide de riches comparaisons ce que Jahvé a fait pour eux. en répétant plusieurs fois : « Qu’ils louent Jahvé pour sa bonté ! » 8, 15, 21, 31. La conclusion est celle-ci : « Que le sage remarque cette conduite de Jahvé et qu’il comprenne les bontés de son Dieu ! s 43. Cf. Ps. cxxxv (cxxxvi), cantique de louange dont le refrain est : « Car sa miséricorde est éternelle. » Un psalmiste chante lui-même parmi les nations la bonté et la fidélité de Jahvé. Ps. cvn (cvm), 4, 5. Dieu est plus élevé que les cieux, et sa gloire brille sur toute la terre, 6, parce qu’il a secouru Israël contre ses oppresseurs, 12-14. Cf. Ps. cxii (cxm), 1-9. Un autre psalmiste loue Dieu de tout son cœur, des grandes œuvres qu’il a faites pour Israël. Ps. ex (exi), 1. 2. Sa justice subsiste à jamais, 3 ; il est miséricordieux et compatissant, 4 ; ses œuvres sont vérité et justice ; ses commandements sont immuables, portés selon la droiture et la vérité, 7, 8. Son nom est saint et redoutable, 9. La crainte de Jahve est le commencement de la sagesse, et ceux qui observent sa loi sont véritablement intelligents, 10. Cf. Ps. exiv et cxv (cxvi), cxvi (cxvii),

    1. CXLV (CXLVl)-CL##


CXLV (CXLVl)-CL.

Une dernière série de ces cantiques recommande l’observance de la loi divine et en fait l'élege. Le ps. exi (cxii) proclame heureux l’homme qui craint Jahvé et qui met son plaisir à observer ses préceptes. Le long ps. cxviii (cxix) célèbre à maintes reprises la beauté de la loi divine et son prix inestimable. Elle éloigne du mal et procure la sagesse. Le vrai fidèle doit la méditer sans cesse et la pratiquer le plus fidèlement qu’il pourra, parce qu’elle vient de Dieu et qu’il a promis miséricorde et pardon à ceux qui la gardent. Dieu est bon et bienfaisant, 68 ; il est le créateur de l’homme, 73 ; ses jugements sont justes, 75 ; sa fidélité est durable, comme la terre qu’il a créée, 90. Tout subsiste d’après ses lois, et tous les êtres obéissent à ses ordres, 91. Il est juste ; ses jugements sont équitables. 137. 138, etsa justice est éternelle, 142. Ses miséricordes sont infinies, 156. Les psaumes graduels ou cantiques des montées chantent la joie de venir à Jérusalem en pèlerinage. Jérusalem est sainte, parce qu’elle contient la maison de Jahvé, la maison où les lévites le servent. Le secours vient de Jahvé, qui a fait le ciel et la terre. Ps. cxx (cxxii, 2 ; cxxiii (cxxiv), 8 ; cxxxiii (cxxxii Jahvé siège dans les cieux. Ps. cxxii (cxxin), 1. Heureux l’homme qui craint Jahvé et qui marche dans ses voies ! Ps. cxxix (cxxviii), 1-6. Jahvé connaît toutes les pensées de l’homme qui ne peut lui échapper : sa science est donc infinie comme son immensité. Ps. cxxxviii (cxxxix), 1-12. Il a créé l’homme dont il sait les destinées futures, 13-16.

Sous la domination syrienne.

Quelques-uns

de ces psaumes appartiennent probablement à la période syrienne et nous représentent la croyance juive à une époque sur laquelle nous sommes peu renseignés. Nous n’avons pas de documents certains dates du ine siècle. Du m siècle, nous avons les livres des Machabées et les écrits sapientiaux de l’Ecclésiasle, de l’Ecclésiastique et de la Sagesse. Les livres îles Machabées célèbrent l’héroïsme de la foi des Juifs li<l Quand Séleucus Philopator (187-175 envoya lléliodore piller le trésor du temple de Jérusalem sous le pontilicatd’Onias III, le peuple invoqua le Dieu tout-puissant, qui intervint visiblement pour chasser l’usurpateur. Il Alach.. iii, 23-30. Cette intervention divine eut lieu en considération du grand-prêtre, 33. lléliodore, frappé par Dieu, fut invité à proclamer sa puissance : il offrit un sacrifice et publia partout les œuvres et la puissance du grand Dieu qui habite au ciel et qui est honore à Jérusalem, 34-39. Sous le règne d’Antiochus Epiphane 1C03

DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIRLE 1

1010

(175-161), des Juifs abandonnèrent la foi de leurs pères et adoptèrent les mœurs grecques. I Macli., i, 1 "2-16. Au retour de sa seconde campagne en Egypte, Antiochus enleva du temple les vases sacrés. Dieu, irrité des fautes de son peuple, ne punit pas cet usurpateur comme il avait puni Héliodore. Le lieu saint, qu’il avait choisi pour demeure, fut abandonné à cause des crimes de la nation et de la colère du tout-puissant. II Mach., v, 16-20 ; IMach., i, 23, 24, 38, 39. Le culte de Jahvéfut aboli, I Macli.. i. 41, 46-52, et des temples furent élevés aux idoles, 50, 57-60. IIMach., VI, 1-7.Il y eut des apostats, I Macli., i. 55, 62, mais aussi beaucoup de fidèles et de martyrs, 65, 60. Le vieil Éléazar préféra la mort à la désobéissance aux lois divines, II Mach., VI, 23, et lis supplices des hommes au châtiment de Dieu, 26, s’en remettant à la connaissance que Dieu avait de ses dispositions. 30. Les sept frères avaient les mêmes sentiments, au témoignage de l’aîné, vii, 2, et ils attendaient de Dieu, qui sait la vérité, la consolation de leurs maux, 6. Le troisième et le quatrième espéraient du Dieu du ciel la résurrection de leurs corps, 11, 14. Le cinquième en appelait à la puissance de Dieu, qui vengera son peuple, 16, 17, et le sixième avertit le tyran qu’il ne compte pas sur l’impunité de la part de Dieu, 19. Leur mère avait en Dieu la même espérance ; elle le reconnaît comme le créateur du monde et l’auteur de la vie des hommes, 23, 29. Le plus jeune menace le roi du châtiment de Dieu, qui permet la persécution des siens à cause de leurs péchés, mais qui, après la conversion des coupables, punira le persécuteur, 31-36. Il supplie Dieu de montrer qu’il est le seul Dieu, 37, et se représente, lui et ses frères, comme des victimes qui apaiseront la colère du tout-puissant, 38.Il soutint jusqu'à la morl sa confiance en Jahvé, iO.

Le prêtre Mathalhias et ses fils se révoltèrent contre le tyran, confiants dans le secours divin, parce qu’ils ne voulaient pis abandonner la loi et les justes préceptes de Dieu. I Mach., il, 21. Ils s’encourageaient dans la Gdélité à la loi par l’exemple des anciens, 49 63. Judas pensait que la victoire lui viendrait du ciel plutôt que de son année, Dieu pouvant également le délivrer d’un li.hhI nombre comme d’un petit nombre d’ennemis, iii, 18. 19. Sis soldats combattront, mais Jahvé renversera les ennemis d< vant eux, 21, 22. Les r. comptaient donc principalement sur le secours de Dieu. 53, soumis qu’ils i taient < la volonté divine jus qu'à la mort, 60. Leur confiance se fondait sur le souvenir de la protection de Dieu au passage de la mer Rouge ci sur l.i fidélité de Jahvé à l’alliance qu’il avait contractée avec leurs pères. Grâce à l’intervention divine eu leur faveur, toutes les nations sauront que

Jahvé qui sauve l sraël. iv, 9-11. Nicanor comptai ! sur la vieil. ne et ne pensait pas que le tout-puissani tirerait vengeance de lui. Il Mach., viii, II. Les Juifs, qui ne croyaient pas ; > la justice de Dieu, prenaient la lu de. 13 ; d’autres vendaient leurs biens et demandaient i Jahvé de les délh 1 1 i de l impii généi al, sic leur considération, di l’alliance faite

les ancêtres et parce qu’i ux-mémes avaient invoqué son nom grand et saint, li. 15. Judas se de, non

i omme son advi rsaire dai s la fon on ar e,

dans le loul pui.mi qui, d’un seul acte di lonté, peut détruire i univi i —, 18, el il se souvient des

ura « i t j il., donm - auln fois à Israël, spécialement contre Sennachérib, 19. 20. Sous l'étendard du secours de Jahvé, 23, il fui aidé i ai l< tout puissant .une'- bénil Jahvé, qui avait commi ncé - n i and ri m l sa miséricorde, 27. dont elle demande la conti Duation, J9 Avanl une autre bataille, Judai invoqua

mveur d’Israël i i lui rappi lanl la protection qu il donm a in ai mes de hav id et de Jonall

anda la vu lui i. poui les siennes. I Mach., iv, 3

nor, humilié par Dieu, Il Mach., sut, 35, publiait

partout que Jahvé protège les Juifs, 35. Antiochus Épiphane, que Jahvé, Dieu d’Israël, avait frappé d’une plaie invisible, ix, 5, ne reconnut pas d’abord la puissance de Dieu, s’exerçant sur lui, 8. Ne pouvant soutenir lui-même la puanteur qui s’exhalait de son corps, il avoua qu’il était justement puni et il eut recours à la miséricorde divine, 12, 13, promettant de rendre lesvases du temple et de proclamer la puissance de Dieu, 16, 17. Il reconnut le juste jugement de Dieu, 18. Vainqueur, Judas purifia le temple et rétablit le culte. I Mach., iv, 42-58 ; II Mach., x, 1-3. Les Juifs, prosternés à terre, suppliaient Jahvé, demandant que de pareils maux ne leur soient plus infligés à l’avenir et que leurs péchés soient réprimés plus doucement. IIMach., x, 4.

Sous Antiochus Eupator, Judas implora le secours de Jahvé au début de son expédition contre l’Idumée, 16. Quand Timothée, chef de l’armée syrienne, recommença la guerre, Judas et ses soldats suppliaient Dieu de leur être favorable, 25, 26. Dès le début de la bataille, Jahvé leur donna un gage de succès, 28, puis intervint visiblement pour leur assurer la victoire complète, 29-31. L’armée bénit Jahvé des merveilles opérées par lui pour Israël, 38. Lysias, ne reconnaissant pas la puissance de Dieu, xi, 4, vint avec de nouvelles troupes envahir la Judée. Judas et les siens demandent avec larmes le salut, 6. Une intervention divine donne une nouvelle preuve de la miséricorde de Jahvé et est un gage assuré de victoire, 8-10. Lysias, jugeant les Hébreux invincibles grâce à la protection du Dieu des miséricordes, conclut la paix, 13. Dans ses autres guerres, Judas invoque le juste juge, xii, 5, le grand prince du monde, qui autrefois a renversé Jéricho sans armée, 15, 16, le tout-puissant, 28, Jahvé, son auxiliaire et le chef de la guerre, 36, et il obtient le secours divin, 10 ; la présence du Dieu qui voit tout répand la terreur dans l’armée ennemie, qui prend la fuite, 22. Des Juifs portaient sous leurs tuniques des objets consacrés aux idoles, 40 ; ils périrent au combat par un juste jugement de Dieu, 41, et Judas fit offrir à Jérusalem un sacrifice pour l’expiation de leur faute, 42-46. Le roi des rois excite l’animosité d’Lupator contre le traître Ménélaûs, xiii, 4. Eupator s’avançanl contre la Judée, Judas commanda des prières publiques pour réclamer, fois encore, le secours de Dieu, 10-12.Il remettait l’issue de l’expédition su jugement de Jahvé, le créateur (li nde. 13, li. Il remporta la victoire, grâce à la

protection divine, 17.

Sous li règne de Démétriua I « (162-150). Nicanor menaçait de renverser le temple de Jérusalem. Lesprêtres invoquèrent celui qui avait toujours combattu pour leur Dation ; ils demandaient au maître de toutes choses, qui n’a besoin de rien, de sauvegarder la maison qu’il avaii choisie, el le saint des saints de la protéger contre ton le souillure. I Macli.. vil..17.. V 1 1 M.n h.. siv, 34-36. Nicanor voulait attaquer Judas un jour de sabbat. Les Juifs qui l’accompagnaient lui représentèrenl que le Dieu vîvantet puissant, qui est au ciel, ordonnai ! li repos en ce jour. Il Mach., xv, 1-4. il voulait B’empa rer de Judas ; celui ci espérai ! toujours en Dieue ! ra vivaii l’espérance de ses soldats dans le tout-puissant, qui enverrait du ciel li victoire, 78. A la veille de la bataille, il demanda au Seigneur de renouveler la défaite miraculeuse de l’armée de Sennachérib, I Mach., n. il. 12 ; Il Macb.. xiv. 21 21. Sa prière et celle di soldais furent exauo nfortés par la présence de

Dieu, i la eurent lu victoire et en rendirent grâces au tout-puissant, 26-20, I Juifs de Jérusalem, dans

d'Êg] pli | > i le triomphe, nd< lettre pour

leur annoncer que Dieu i exaucé l< un prit n. el ils souhaitent qu i n souvenir de son alliance avi i li

( i lie el leur donne

le véritable esprit religieux. II Mach., i, 1-8. Une troisième Lettre rappelle le secours divin, accordé contre Antioclms et ses successeurs et bénit Dieu, qui les a délivrés de grands maux et leur a livré les impies, 11, 17. Elle se termine par un acte de confiance absolue en Dieu, leur sauveur, ii, 17-19. Avant de mourir, Simon Machabée souhaite à ses frères le secours du ciel. I Mach., xvi, 3.

Le livre do l’Ecclésiaste qui, par un simple procédé littéraire, fait parler Salomon, est rapporté par les critiques au IIe siècle avant Jésus-Christ. L’auteur, un désabusé des choses humaines, a gardé inébranlable la foi au Dieu personnel de ses pères. Selon lui, Dieu a fait et fait encore toute chose belle en son temps, au temps qu’il a fixé ; il a mis au cœur de l’homme la pensée de l'éternité ; mais sans que l’homme puisse comprendre parfaitement ce que Dieu a fait, iii, 11. Le bien-être de la vie est un don de Dieu ; l’homme peut en jouir, 13 ; viii, 14 ; ix, 9. Tout ce que Dieu fait, il le fait constamment de même, pour qu’on le craigne, III, 14, 15. Dieu jugera un jour le juste et le méchant, 17, et il remet son jugement à plus tard pour éprouver les hommes et leur faire comprendre leur valeur, 18. Le jugement de Dieu porlera sur toutes les actions de l’homme, XI, 9. Dieu est au ciel, et la prière que l’homme lui adresse depuis la terre n’a pas besoin d'être multipliée, v, 1, 2. On doit remplir promptement les vœux qu’on lui a faits, 3, 4. Il ne faut pas parler ou agir de façon à irriter Dieu et à rendre nuls ses propres actes, mais craindre Dieu, 5, 6. Dieu donne à chacun la durée de sa vie, 17, et aux uns les richesses, 18, 19, sans leur permettre d’en jouir constamment, VI, 2. Il a fait le jour du bonheur et le jour du malheur, et personne ne pourra changer son œuvre ; il faut donc jouir du bien et se résigner au malheur, 13, 14. Celui qui craint Dieu évite les excès, 18. Celui qui est agréable à Dieu échappe à la femme mauvaise, qui enlace le pécheur, 26. Dieu a fait l’homme droit, capable de faire le bien ; mais l’homme cherche beaucoup de subtilités pour dévier du droit chemin, 28. Le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu et qui marchent dans la crainte en sa présence ; il n’est pas pour le méchant, qui n’a pas la crainte de Dieu, viii, 12, 13. Les justes et les sages sont dans la main de Dieu et dépendent absolument de lui, IX, 1. C’est Dieu qui fait tout, et l’homme ne connaît pas ses desseins, xi, 5. Il faut se souvenir de son créateur dès la jeunesse et ne pas attendre, pour le faire, les jours mauvais, XII, 1, avant que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné, 7. Le résumé de tout le discours est celui-ci : « Crains Dieu et observe ses commandements ; c’est là le tout de l’homme, car Dieu jugera toute action, bonne ou mauvaise, » 13, 14.

L’Kcclésiastique est du début et sa traduction grecque est de la fin du iie siècle. Le fils de Sirach déclare, dès le premier mot, que toute sagesse vient du Seigneur et qu’elle est éternelle, créée qu’elle a été avant toutes choses par le Seigneur, assis sur son trône, lui-même le seul sage, grandement redoutable. Il l’a libéralement communiquée à ceux qui l’aiment, I, 1-11, en particulier à Israël. Cf. xxiv, 3, 12. Cette sagesse consiste dans la crainte et l’amour du Seigneur, dont elle est le commencement et la racine, la plénitude et la couronne, 13, l 'i, 16, 18, 20. Ceux qui la servent, servent le Saint, IV, 1 1 ; tous les biens viennent d’elle, x, 19, 21, 23 ; xv, 1-6, x iii, 27 ; xxv, 11 ; xxxii, 14-16 ; xxxiv, 14-17 ; xl, 26, 27. Il faut la pratiquer, en observant les commandements, 26, 27 ; xix, 18. Malgré l'épreuve, il faut avoir confiance en Dieu et en sa miséricorde, il, 3-10, car le Seigneur est compatissant et miséricordieux ; il remet les péchés et délivre de l’affliction, 11. Ceux qui craignent le Seigneur doivent lui obéir et ne pas le redouter ; car il a autant de miséricorde que de puissance, 15-18. Le Seigneur veut que le père soit honoré

par ses enfants, III, 2, 7. 15 ; il est maudit de Dieu celui qui irrite sa mère, 16. L’humble trouve _ devant Dieu, dont la puissance est grande, 18, 19. Dieu, qui a fait le pauvre, exauce sa prière, IV, 6. Le Seigneur combattra pour celui qui combat jusqu'à la mort pour la vérité, 28. Il punira celui qui satisfera sa convoitise. Le pécheur ne doit pas se rassurer sur la patience de Dieu ; de lui viennent la pitié et la colère, et son courroux tombe sur les pécheurs, v, 2-7. Dieu n’a pas pour agréables les sacrifices et les offrandes du pécheur, vu. 9 ; xxxiv, 19 ; mais ceux de l’homme juste, xxxv, 3-11. Le culte est en l’honneur du Très-Haut, du tout-puissunt. du grand roi, du miséricordieux, L, 14, 15, 17, 19. Il faut craindre le Seigneur de toute son âme et aimer son créateur de toutes ses forces, honorer les prêtres et leur donner la part de la victime qui leur revient, vii, 29-31. Le succès d’un homme est dans la main du Seigneur, qui donne aux chefs l’autorité dont ils jouissent, x, 5, comme il la leur enlève et il règle le sort des nations, 14-16. L’orgueil est odieux à Dieu ; il éloigne de Dieu et il est puni par Dieu, 7, 12, 13. Le sort des grands dépend de Dieu, dont les actions sont étonnantes, xi, 4-6. Les biens et les maux, la vie et la mort, la pauvreté et la richesse viennent du Seigneur, ses dons sont pour les justes, 14, 15. Il ne faut pas se scandaliser de la prospérité du pécheur, car Dieu peut facilement enrichir le pauvre, et sa bénédiction est la récompense de l’homme pieux, 19, 20. Il sera facile au Seigneur, au jour de la mort, de rendre à l’homme selon ses œuvres, 24. Il récompense le bien fait à l’homme pieux, xii, 2. Le Très-Haut hait le pécheur et il tirera vengeance des impies, 6. Le Seigneur n’a pas épargné le pécheur, il hait tout ce qui est criminel. Il a créé l’homme libre, 11-17. Sa sagesse est grande, il est fort et puissant, et il voit toutes choses ; il connaît toutes les œuvres de l’homme, et il n’a donné à personne la permission de pécher, 18-20. Dans l’histoire, il a puni les grands coupables, xvi, 6-10. l’as même un seul ne restera impuni, car du Seigneur viennent la miséricorde et la colère ; puissant en pardon, il déchaîne aussi sa colère ; autant est grande sa miséricorde, autant ses châtiments sont rigoureux ; il jugera l’homme selon ses œuvres, 11-14 ; xxvi, 19. Il punit les fautes contre le prochain, XXVIII, 1 ; l’auteur appelle le Seigneur « père et souverain maître de sa vie » , xxxiii, 1, 4. Personne ne pourra échapper à son regard dans aucun lieu que ce soit, puisque le ciel, la mer et la terre sont ébranlés, quand il les visite, XVI, 15-21. Le fils de Sirach demande à Dieu d'être préservé des péchés.

Dieu a créé toutes choses, qui subsistent telles qu’il les a faites, dans le bel ordre que nous constatons, xvi, 22-28. Toutes les œuvres du Seigneur sont très bonnes. et tousses ordres s’accomplissent en leur temps, xxxix. 16-18, 25-35 ; xlii, 15-xliii, 33. Il a fait l’homme et il a assigné un terme à sa vie. Il l’a fait moral et religieux, lui a donné une loi et lui a interdit l’iniquité : il veille sur toutes ses voies, xvii. 1-13, 15-19 ; xii. : >. i. Il assigne un chef à chaque peuple, mais Israël est sa portion chérie, 14. Le créateur de tout it éternellement ; seul, il est juste ; l’homme ne comprendra jamais parfaitement ni ses perfections ni ses œuvres, xviii, 1-â. Parce que l’homme ne vit pas longtemps, le Seigneur est patienta son égard ; il est miséricordieux pour tous ; il reprend, il corrige, il instruit, il ramené au bercail et il a pitié de tous, 8-13. Au dernier jour, au temps de la colère et de la vengeance. Dieu détournera son visage de celui qui n’aura pas exactement accompli ses vieux. 21-23. Les yeux du Très-Haut sont mille fois plus brillants que le soleil. Dieu sait l’adultère secret, qu’il interdit, comme il connaissait l’univers avant de l’avoir créé, xxiii, 18-20, 23. Il faut bénir le Seigneur, le créateur et l’auteur de tout bien, xxxii. 13. L’on ne peut se cacher à ses yeux, et son regard atteint de

l'éternité à l'éternité, xxxix, 19, 20. Celui qui se confie au Seigneur ne souffrira aucun dommage, 23 ; le malheur ne lui surviendra pas, et s’il est éprouvé, Dieu le délivrera, xxxiii, 1. Dieu est l’auteur de l’inégalité des conditions, 10-13 ; ses œuvres sont diverses et opposées l’une à l’autre, 15. Le Seigneur est un juge, qui ne fait pas acception des personnes ; il écoute la prière de l’opprimé, de la veuve et de l’orphelin ; il juge selon l'équité et rend justice. II punira les oppresseurs, individus ou peuples, et prendra en main la cause d’Israël opprimé, xxxv, 11-19. Le tils de Sirach prie, pour la délivrance de son peuple, le souverain Seigneur, Dieu de l’univers, qui manifestera aux nations sa puissance et sa grandeur, comme il a manifesté sa sainteté en punissant Israël coupable, et leur apprendra qu’il n’y a pas d’autre Dieu que lui, xxxvi, 1-5. Il fait appel à l’alliance, 8, pour que Dieu ait pitié de son peuple premier-né, 12. Que tous les habitants de la terre reconnaissent que Jahvé est le Dieu des siècles ! 17. Il remercie le Seigneur, roi, son sauveur, qui l’a fait échapper lui-même à un péril mortel, i.i, 1-12.

Sous l’influence de la philosophie grecque.

Le fils de Sirach était un juif de Palestine, tout pénétré de l’esprit de sa race ; l’auteur de la Sagesse est un juif alexandrin, qui a subi l’inlluence de l’hellénisme. Comme l’Ecclésiaste il parle au nom de Salomon, mais sa langue est le grec vulgaire de l'époque. La sagesse qu’il recommande consiste dans la justice et la droiture morale, conforme à la volonté de Dieu et à sa loi. Au contraire, les pensées perverses séparent de Dieu, et la sagesse ne s’associe pas à l’iniquité. L’esprit saint et sage de Dieu aime les hommes ; néanmoins, il punit l’impie, dont Dieu sauve le cœur, car son esprit remplit l’univers et lui qui contient tout entend tout ce qui se dit. Dieu punira donc tous les discours et toutes les pensées des impies, 1-10. Dieu n’a pas fait la mort, et il n'éprouve pas de joie de la perte des vivants, 13, 1 i ; la justice est immortelle, 15 ; le péché et l’impiété font mourir. 13, 10. Les impies oppriment le juste, qui prétend posséder la science divine et se nomme lils de Dieu, se vantant d’avoir Dieu pour père et d'être finalement heureux, m. 12 Kl. Si le juste est fils de Dieu, Dieu prendra sa défense et le délivrera des mains adversaires, 18. Mais si, selon les secrets desseins de hieu, le juste est éprouvé ici-bas, Dieu le rémunérai a plus tard, car il a créé l’homme pour l’immortalité, 2-2. 23. Il l<- récompensera, après l’avoir éprouvé, ni, 1-9. Les impies, qui se sont éloignés de hieu, seront châtiés, 10. Le juste est agréable a Dieu, iv, 10. 14, qui brisera les impies. 18-20. Les iustesviventéternellement, et leur pi i après du Seigneur, cf. vi, is ;

le tout-pin uci d’eux > ! il les protégera contre

les insensés, v, 15-23. Les rois doivent chercher la l.i force leur a élé donnée par le Seigneur et li puissance par le Très-Haut, qui examinera leurs

el sondera leur pensée. Ministres de la royauté de Dii u. ildoivent pratiquer la loi et faire la volonté divine ; sinon, ils seronl jugés sévèrement, vi, ! -<>. Le

rain de tous ne reculera devanl personne il est le créateui d< grands et di - petits, el il prend soin des uns et des autres, 7.

La - ! - - se, 'i et de nature dn ine.

elle e-i le souffle 'l.- I.i puissance île hieu, mie pure

émanation de la gl du tout-puissant ; elle est l<

plendissement de la lumii re éternelle, le miroir on de l’activité de hieu et l’image de §a bonté, » tl, 25, 56, - i hieu n’aime-t-i) que celui qui habile 28. Klle-méme habite avec hieu. <i. qui elle dérive, el le Si igneui de toutes choses l’aime, vin, 3, L’auteur la demande au Dieu de les peu Dieu de nu éricorde qui.i fui i univers par m parole 't qui. pai établi l’hommi poui i agir le

monde dans la sainteté et la droiture et exercer l’empire sur les autres créatures dans [la droiture de son cœur, ix, 1-3. Dieu, créateur de l’homme, x, 1, a puni les Sodomites coupables, 8 ; il a combattu pour les Israélites, 20, en faisant périr les Égyptiens, comme un roi sévère et en éprouvant les survivants comme un père qui avertit, xi, 10 ; ceux-ci reconnurent dans la défaite la main du Seigneur, 13. Cette main toute-puissanle, qui a fait le monde d’une matière informe, aurait pu frapper l’Egypte d’autres plaies, 17-19 ; mais Dieu a tout réglé avec mesure, nombre et poids, car la souveraine puissance est toujours à ses ordres, et personne ne peut résister à la force de son bras. Le inonde est devant lui comme un atome, comme une goutte de rosée ; mais, parce qu’il est puissant, il a pitié de tous, et il ferme les yeux sur les péchés des hommes pour les amener à la pénitence. Il aime toutes les créatures, qu’il a faites par amour. Elles ne subsistent que parce qu’il le veut ; il les conserve, parce qu’il les a appelées à l’existence, 20-25. Il ne châtie les coupables que par degré, il avertit et reprend les pécheurs, pour qu’ils renoncent à leur malice et croient en lui, xii, 2. L’auteur cite en exemple la conduite de Dieu à l'égard des tribus chananéennes, 3-11. Si Dieu a été indulgent pour elles, ce n’est par crainte de personne, car personne ne peut demander des comptes à Dieu. Il n’y a pas d’autre Dieu que lui, qui prend soin de toutes choses afin de montrer sa justice, règle de sa conduite, et c’est parce qu’il est le Seigneur de tous qu’il use d’indulgence envers tous. Maître de sa force, il juge avec douceur, car il aura toujours la puissance à sa disposition pour châtier quand il le voudra, 11-18. Cette conduite de Dieu a appris à son peuple que le juste doit être humain et que, s’il pèche, il aura le temps de se repentir, 19-22. Les Égyptiens, qui regardaient comme des dieux les plus vils animaux, ont été punis, et voyant dans les plaies qui les frappaient la main de hieu, ils l’ont reconnu pour le Dieu véritable, 23-27.

L’auteur du livre part de là pour prouver la folie de l’idolâtrie et la possibilité' pour l’homme de connaître, par le spectacle du monde, le Dieu créateur, xiii, 1-9. C’est la première fois que nous rencontrons dans la Bible une preuve rationnelle de l’existence de hieu ; il a fallu que les Juifs fussent en conlact avec les Grecs sceptiques pour sentir le besoin de démontrer hieu par ses œuvres matérielles, Auparavant, le spectacle de la nature manifestait seulement aux yeux des purs Sémites les attributs divins, la puissance, la bonté, la sagesse, la providence. L'écrivain Bacré tourne aussi en ridicule les idoles et buis adorateurs. Il ne procède pas de la même manière qu’Isaïe et Jérémie ou les psalmistes. Il disserte sur la manière dont on fabrique les idoli - i i sur l’inutilité' du culte qu’on leur rend. xiii, 10-xiv, 21. Cest Dieu lui-même qui. par sa providence (itpovo(a), gouverne l’idolâtre, qui a invoqué son dieu, xiv, 8-5. Il liait également l’impie et son impiété, 9. L’idolâtrie a été introduite dans le monde par la folie dehommes, pour honorer leurs morts, en déiliant des hommes, I 1-22. Ce ne fui pas OSSeZ d’errer sur

la notion de hieu, on rendit aux idoles un culte immoral ci cruel. 22-29. Les idolâtres seront punis de cette double prévarication, 29-31. hieu a agi autrement a l'égard des Israélites, lui qui est bon. Adèle et patient, qui rne tout.née miséricorde, w. I. Les Israélites, ne nelorsqu’ils pèchent, savent qu’ils appartiennent à Dieu et reconnal - ni -< puissance, car connaître Dieu

est I.i jiislice parfaite. e| reconiiailie —, i puissano

me de l’immortalité, 2, 3. Ils i

i me l’s Idolâtres, qui adorent les obu i iflfei h..mi. ni le m. il. 'i ie L’ouvrier, qui

fabrique une Idole, méconnall ion r iti ur, 1 1. 1 1 tur

ni lui (ail commet ! i ne, 12. h. en

crimim U onl tu il ci un qui tiennent pour des dieux. des idoles insensibles, façonnées de main d’homme, 14-17, ou rendent un culte aux animaux, 18, 19. Ces derniers sont les Égyptiens, punis par Dieu par des plaies provenant des animaux, xvi, 1-9, ou par des maux produits par les forces de la nature, 15-19. Les Israélites étaient seulement châtiés par les mêmes instruments pour les amener à résipiscence, 10-14, ou secourus au moyen des mêmes forces de la nature qui’rappaient leurs ennemis, 20-23. Car la créature, soumise à son créateur, déploie toute son énergie pour tourmenter les méchants et se relâche pour le hien des serviteurs de Pieu, 24. Cette doctrine est illustrée par trois exemples, ceux de la plaie des ténèbres, xvii, 1xviii, 4, de la mort des premiers-nés des Egyptiens, xviii, 5-25, et de la poursuite des Hébreux fugitifs, xix, 1-22. Cf. P. Heinisch, Die griechische Philosophie im Bûche der Weisheit, Munster, 1908, p. 47-51, 122126. Le monothéisme d’Israël, sans image de la divinité, a toujours été d’une supériorité marquée sur tous les polythéismes idolâtriques de l’antiquité. Malgré les progrès successifs que l’idée de Dieu a faits dans la révélation de l’Ancien Testament, elle est demeurée cependant toujours plus ou moins engaînée dans deux idées caduques, celle du nationalisme qui faisait du Dieu unique, universel en droit, le Dieu spécial d’Israël, et celle des bénédictions temporelles, par lesquelles Jahvé s’était attaché un peuple sensuel, recherchant les biens de la terre. La révélation du Nouveau Testament fut nécessaire pour laisser tomber définitivement ces deux conceptions inférieures, et présenter Dieu comme le Père de tous les hommes, comme le Père qui est au ciel, dont la bonté infinie n’a plus besoin, pour être reconnue de tous, des récompenses de la terre.

On trouvera les éléments de cette théologie, prise au sens strict du mot, épars dans les ouvrages sur la religion juive et la théologie biblique de l’Ancien Testament.

1° Vatke, Religion des Alten Testaments, 1835, 1. 1 ; B. Bauer, Religion des Alten Testaments in der geschichtlichen Enlwickelung Huer Principien, 1 vol., 1838, 1839 ; A. Kuenen, De godsdienst van Israël tôt den ondergang van den joodschen slaat, 2 parties, 1869, 1870 ; Tiele, Geschiedenis van den Godsdienst in de oudheid tôt op Alexander den Groote, 1893, t. i, p. 272-347 ; R. Smend, Lehrbuch der alttestamentlichen Religionsgescliichte, 2’édit., Fribourg-en-Brisgau, 1899, p. 32-45, 96-127, 151-161, etc. ; J. P. P. Valeton, Les Israélites, dans le’Manuel de l’histoire des religions de Chantepie de la Saussaye, trad. franc., Paris, 1904, p. 186-251 ; A. I.oisy, La religion d’Israël, Paris, 1901 ; Marti, Die Religion des Alten Testaments unter den Religionen des vorderen Orients, Tubingue, 1906 ; Hunnius, Natur und Cliarakter Jalnuehs nach der vordeuteromisclien Quelten der Bûcher Genesis-Konige, Strasbourg, 1902 ; P. Volz, Mose, ein Beitrag zur Unlersuchnng iiber die Urspriinge der isrælitischen Religion, Tubingue, 1907. Voir aussi Davidson, God in O. T., dans Dictionarij ofthe Bible, de Hastings, t. il, p. 196-205.

2° H. Ewald, Die Lehre der Bibel von Gott, 4 vol., 18711876 ; Œhler, Théologie des Alten Testaments, 3’édit., Stuttgart, 1891 ; H. Schultz, Alttestamentliche Théologie, 5e édit., 2 in-8, Gœttingue, 1896 ; A. Kayser, Die Théologie des Allen Testaments in ihrer geschichtlichen Entwickelung, 2’édit., 1894 ; F. Hitzig, Vorlesungen ùber biblische Théologie und messianische Weissagungen des Alten Testaments, Berlin, 1880 ; A. Dillmann, fiandbuch der alttestamentlichen Théologie, Leipzig, 1895 ; B. Stade, Biblische Théologie des Allen Testaments, Tubingue, 1905, t. î (seul paru), p. 72-121, 191-190, etpassim ; B. Bæntsch, Altorientalischer und isrælitischer Monotheismus, Tubingue, 1906. Ces écrits sont composés plus ou moins d’après les principes rationalistes de l’évolutionnisme religieux. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, i édit., Paris, 1896, t. iv, p. 423-496 ; M. Hetzenauer, Theologia biblica, Fribourg-en-Brisgau, 1908, t. î, p. 372-488 (traite des noms divins.de l’essence, des attributs, des personnes et de noscibilité de Dieu) ; F. Prat, art Jéliovah, dans le Dictionnaire de in bible àe.M. Vigouroux, t. iii, col, 1220-1241.

Sur les prophètes, voir B. Duhm, Die Théologie der Prophc ten als Grundlage fiir die ntwicklungsgeschi der isrælitischen Religion, Bonn, 1875 ; h. Zscbokke, Théologie der Propheten des Allen Testaments, Fribourg-en-Brisgau, 1877, p. 4-168 (suit l’ordre logique du traite De Deo) ; Kirkpatrik, The Doctrine oj the Prophète, 1892 ; 3’édit., 1001.

Sur les Psaumes, .1. Konig, Die Théologie der Psalmen, I ribourg-en-Brisgau, 1857 ;  !’. Delitzsch, Die Psalmen, b- édit., Leipzig, 1894, t. i, p. 48 sq. ; E. Philippe, Introduction au livre des Psaumes, Paris, 1802, p. 48-54.

Sur la doctrine de Dieu chez les Juifs, en dehors de la Bible, voir E. Stapfer, Les idées religieuses en Palestine à l’époque de Jésus-Christ, 2’édit., Paris, 1878, p. 27-37, et spécialement dans les Apocalypses juives, voir P. Lagrange. Le messianisme chez les Juifs. 1009, p. 52-53, et chez les rabbins, p. 146 ; p"ur Hénocb, voir F. -Martin, Le livre d’Hvin, - h. Paris, 1006, p. xx-XXII. Voir aussi ilackspill, dans la Revue biblique. 1900, t. IX, p. 569-577.

En cours Fait II. Dans le Nouveau Testament.

I. D’APRES L’ENSEIGNEMENT PERSONNEL DE JÉSUS-CHRIST.

Dans les Évangiles synoptiques.

Le Fils de Dieu est descendu du ciel pour apporter aux hommes une révélation nouvelle, plus parfaite que celle de l’ancienne alliance. Sur Dieu, son Père, sa révélation a consistée faire ressortir sa paternité relativement à l’humanité entière. L’idée de paternité divine n’était pas étrangère aux religions sémitiques, voir J. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, 2e édit.. Paris, 1905, p. 110-118, ni au monothéisme hébraïque. V. Rose, Études sur les Évangiles, 2e édit., Paris, 1902, p. 132-137 ; J. Lagrange, La paternité de Dieu dans l’Ancien Testament, dans la Revue biblique, 1908, p. 481-491. Mais jamais ni chez les Sémites en général ni même chez les Hébreux, il n’a suffi de dire « le Père » tout court pour désigner Dieu. Ce sentiment de tendresse, qui procède d’une connaissance si parfaite de la bonté infinie de Dieu a été apporté aux hommes par le « Fils de Dieu », qui est venu leur révéler « son Père ». Si Jésus n’a pas créé le nom de Père céleste, il lui a donné une signification qu’il n’avait pas avant lui et on peut dire qu’il est le révélateur de la paternité de Dieu.

Toutefois, ce Dieu père n’est pas un Dieu nouveau, distinct de celui des patriarches et des.luifs, que Jésus prêche. C’est le Dieu, créateur du monde, Marc, xiii, 19, et de l’homme, Marc, x, 6 ; le Dieu qu’adoraient Abraham, Isaac et Jacob, le Dieu, non pas des morts, mais des vivants, puisque ces patriarches vivent, Matth., xxii, 32 ; Marc, xii, 26. 27 ; Luc, xx. 37. 38, et le Dieu d’Israël, l’unique Dieu, qu’il faut aimer de tout son cœur, Marc, xii, 29, 30 ; le seul, qu’on doit adorer et servir. Matth., iv, 10 ; Luc, iv, 8 ; le Dieu juste, qui rend justice, et sans tarder, â ceux qui l’implorent jour et nuit, Luc, xviii. 7 ; qui seul est bon, Matth., xix, 17 ; Marc, x, 18 ; Luc, xviii, 19 ; qui étend sa providence sur la nature, l’herbe des champs, Matth., vi, 30 ; Luc. xviii, 28. sur les oiseaux, les passereaux, les corbeaux. Matth., vi, 20 ; x, 29, 32, 33 ; Luc, xii, 24. Mais ce Dieu de 1 ancienne alliance, le Seigneur du ciel et de la terre, dont le ciel est le trône, Matth., v, 31, devient, sur les lèvres de Jésus, le Père, non seulement son père à lui dans un sens réel et non métaphorique, qui le fait être son fils suivant la nature divine, Matth.. vii, 21 ; xi. 25-27 ; xii. 50 ; xv, 13 ; xvi, 17. 27 ; xviii, 10, 19, 35, le père de ses disciples, leur père qui est aux cieux. Matth.. v. 15 ; vi, 1, 8. 9. 26 ; x, 20, leur unique père, xxiii, 9, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les mauvais et pleuvoir sur les justes et les injustes. Matth., v, 45, qui donne â chacun le pain quotidien, vi. ii, 31, 32, qui voit dans le secret des cœurs, Matth., vi, i. li, 18. qui remet les péchés, li. 15 : Marc, xi. 25. qui accorde les biens qu’on lui demande. Matth., vii, 11 ; Luc. xi. 13, qui donne le royaume céleste à ceux qui font sa volonté. 21, qui chasse loin de lui les ouvriers d’iniquité, 23, et qui veut le salut de tous, xviii, 14. Les justes brilleront Fait