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Dictionnaire de théologie catholique/MIRACLE IV. Valeur probante

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 10.2 : MESSE - MYSTIQUEp. 278-283).

IV. Valeur probante.

Doctrine de l’Église.

En se rapportant aux textes officiels placés en tête de cet article, on verra que la doctrine de l’Eglise fixe deux points. Le miracle est un des moyens qui tendent à manifester ce que Dieu veut révéler : diviruu revelationis signa sunt cerlissima. « Par le contraste qu’il y 7 a entre ce fait divin et les faits naturels dans la trame desquels le miracle s’intercale, il appelle notre attention, il devient aux mains de Dieu un signe pour nous manifester ce qu’il lui plaît, c’est-à-dire ce qu’il veut nous révéler, que ce soit une chose d’un intérêt particulier, comme la sainteté d’un personnage, ou une révélation privée, ou que ce soit une chose d’intérêt général, comme la révélation chrétienne. » Vacant, op. cit., n. 575, t. ii, p. 43. Il s’agit ici, évidemment, du miracle, fait sensible, le seul qui puisse compter comme signe de la révélation.

Un deuxième point fixé par le concile, rappelé par le serment antimoderniste, est que le miracle est un signe facilement reconnaissable pour tous, signa omnium inlclligentix accommodala.

Ces deux points sont définis de foi divine et catholique, et corroborent la troisième thèse souscrite par Bautain, Denzinger-Bannw., n. 1624.

Doctrine des Pères et des théologiens touchant la valeur probante du miracle.

1. Avant S. Thomas.

La sainte Écriture, notamment les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, les Évangiles, attribuent explicitement un rôle apologétique au miracle, qu’ils considèrent comme une preuve directe de la vérité du christianisme. L’emploi de l’argument du miracle se trouve fréquemment chez les Pères, surtout à partir de saint Justin, Origène et Arnobe. Cf. Turmel, Histoire de la théologie positive depuis l’origine jusqu’au concile de Trente, Paris, 1904, p. Il ; A. Friedrischsen, Le problème du miracle dans le christianisme primitif, Strasbourg, 1925. On trouvera ici même les éléments de cette assertion. Voir Crédibilité, col. 2240 sq. ; Apologétique, t. i, col. 1533-1535 ; Apologistes (Les Pères), t. i, col. 1580-1602. Cf. dans le Diction, apologétique, art. Apologétique, apologie, t. i, col. 191-198 et bibliographie, col. 198-199.

Mais le genre de démonstration propre au miracle est précisé surtout à partir de saint Augustin. Nous résumerons sur ce point, l’étude de M. Van Uove. op. cit., p. 232 sq. Comme ses devanciers, Augustin reconnaît au miracle une certaine efficacité pour amener les hommes à la religion chrétienne ; le miracle sert réellement à l’édification ou à la confirmation de la foi. Cf. EpisL, xci, 5, P. L., t. xxxiii, col. 125 ; De serm. Domini, III, xxv, 84, t. xxxiv, col. 1307 ; In evang. Joannis enarral., tract, xi.ix, 11, t..xv, col. 1752 ; Serm., lxxxviii, 1-2 ; cxxvi, 4-5 ; cccxvi, 1 ; cccxix, 1 ; t. xxxviii. col. 539-540 ; 700-701 : 1432 ; 1440 ; De civilufe Dei, X, viii-ix, xii, xvi-xvii : XXI, vi, 1 ; XXII, V, viii. 1. ix-x. t. xi.i. col. 285286, 291, 294-296, 71 IV. 755-756, 760, 771-772 ; De utilitale credendi, c. xiv, xvi-xvii ; £)e Trinitate, 111, iv, x, t. xlii, col. 88, 89-90, 874, 897 ; De peccal. meril.. II, xxxii, t. xliv, col. 182. On se souvient de la notion du miracle chez saint Augustin, voir col. 1802. L’évêque d’Hippone met avant tout l’accent sur le caractère étonnant du fait miraculeux. Pour lui, « le miracle aura donc pour effet non pas tant de fournir une garantie directe de la divinité du christianisme ou une preuve de la mission divine du thaumaturge, mais d’exciter, de frapper, d’attirer l’attention, et de mouvoir ainsi les hommes à croire. » Van I love. op. cit., p. 233. Cf. De vera religione. xxv, -17. t. xxxiv. col. 142 ; lu evang. Joannis enarral., tr. viii, n. 1 : tr. îx. 1 : tr. xxiv, 1. t. xxxv. col. 1450, 1458, 1593 ; De civitate Dei. XXI, viii, 3, t. xi.i, col. 721 ; De utilitate credendi, xvi, t. xi.n. col. 90. Pour saint Augustin, le miracle serait donc plutôt une invitation à la foi qu’une démonstration rigoureuse. On comprend ainsi comment Augustin s’en rapporte uniquement à l’autorité de l’Eglise pour croire aux évangiles. Contra epist. Maniehœi, . t. xlii, col. 170. La conception augustinienne du rôle du miracle semble avoir prédominé jusqu'à saint Thomas. Seul, saint Grégoire le Grand affirme nettement en un texte la valeur probante du miracle : Hi itaque quam vera de Deo di.verint teslantur mirænla, quia lalia per illum non facerent, nisi de itlo vera narrarent. Homil. in Ezech., 1. II. hom. iii, n. 23. P. L.. t. i.xxvi, col. 972. La plupart des autres auteurs restent fidèles a la thèse de saint Augustin. Certes, « la tradition chrétienne n’a guère mis en doute que le miracle puisse conduire les infidèles à la foi et confirmer la foi chez les tidèles. mais elle s’est le plus souvent bornée à des assertions fort générales et fort vagues >. Van Hove, p. 235. Voir S. Léon. Serm.. li, c. 1 ; xcv, c. 1. P. T.., t. uv, col. 301°, 401 ; S. Grégoire de Tours, Ilisl. Franc, I. IL n. 3 : 1. IX. n. 15 ; hi gloria con/essorum, c. mu, P. /… t. i.xxi. col. 191-195, 493, 837-838 ; S. Grégoire le Grand, Moral., I. XXVI, c. xviii. n. 32 ; I. XXVIII, c. xviii, n. 37 : t. XXX, c.n.n. (5 ; t. XXXI, c. ii, n. 2 ; Homil. in Ezech., t. I, homil. v, n. 14 ; Homil. in Evang., n. n. 1 ; iv, n. 3 : v, n. 1 ; xxix, n. 4 ; P. L., t. i.xxvi, col. 3(17, 420, 525-526, 572, 827, 1082, 1090, 1093. 1215-1216 ; S. Isidore, I Sent., c. xxiv, P. L., t. Lxxxin, col. 591-592 ; S. Bède le Vénérable. In S. Joannis evang. expositio. c. xi, P. L., t. xcu. col. 775 ; Strabon, Glossa ordinaria, in Marci ai/, 17 ; in Joannis n. 3. P. ].., t. exiv, col. 242-244 ; 363-364 ; Paschase Radbert, Expos, in Matth., t. V, c. viii ; De corp. et sang. Domini, c. i, P. L., t. cxx, col. 338, 1209-1271, 1310-1317 ; S. Pierre Damien, Serm.. i.xv. P. L., t. cxliv, col. 870 ; Hupert de Deutz, In evang. S. Joannis comment., t. II, P. 1… t. clxix, col. 275277 ; Dialogns inter christianum et judœum, t. III, /'. L., t. cxxx, col. 009 ; Hugues de Saint-Victor, De sucrant., t. I, part. I II, c. ni, P. L.. t. ci.xxvi, col. 217 ; Pierre le Vénérable, Tract, contra Judœos, c. iv ; De miraculis, 1. I. prol. ; t. ii, prol., P. L., t. clxxxix, col. 594 et 597, 851, 907 ; Pierre Lombard, Collectaneu, in Ileb., ii, 4, P. L., t. excu, col. 415 ; Alain de Lille. Coni. lucreticos, t. I, c. lxii, P. L., t. ccx, col. 305. On insiste plus particulièrement sur quelques auteurs : d’après saint Bernard, les miracles ont pour effet, grâce à leur étrangeté, d’exciter les cœurs assoupis. De consideralione, t. V, c. v, P. L., t. ci.xxxii, col. 974975. Abélard tient que le miracle est d’autant plus apte à « mouvoir » à la foi ceux qui en entendent le récit, qu’il est plus merveilleux. Ditr. ad tlteol., I. II, P. L., ci.xxvih, col. 1038 ; cꝟ. 1051. Pour Robert Pulleyn, les mirât les du Christ confirmaient son admirable doctrine, et le miracle visible constitue une garantie des réalités invisibles. Sent., I. III, c. xxviii, P. L., t. CLxxxvi, col. 801, 803. Richard de SaintVictor

pense qu'à la fin des temps les fidèles seront détournés de la foi du Christ par les prodiges diaboliques, stupore tunti miracult ; et affirme que les vérités révélées sont confirmées par les miracles accomplis par Dieu, In Apoc., I. IV, c. v ; De Trinit., t. I, c. II, P. L., t. i : cvi, col. 807-808, 891.

Guillaume d’Auvergne est, au xiiie siècle, le premier qui ait mis en bonne lumière la valeur apologétique du miracle, comme confirmation de la vérité révélée ; il insiste sur le lien intime qui unit le miracle à la vraie religion. Le christianisme, confirmé par toutes sortes de prodiges divins, est la seule véritable religion ; la prédication des prophètes et des apôtres doit être crue à cause des miracles, les miracles sont le témoignagne même de Dieu, qui seul en peut être la cause. De ftde, c. ni.

Alexandre de Halès est moins précis : le miracle prépare et dispose à la foi ; c’esl parce qu’il est manifestement dû à la puissance divine qu’il est capable de mener les hommes à la foi ou de les y confirmer. Sum. theol.. part. II, q. xlii, memb. 6, a. 3 ; memb. 4 r a. 1 ; q. i.xxxv, memb. 3.

Albert le Grand appelle le miracle argumentum fidei, Di Il nm Sent., dist. IX, a. 4 ; il confirme la foi, dist. XVIII. a. 2. ad obj. 4 ; cf.ad q. ii, ad 2um. Mais, dans la Summa theologiæ, rapportant une scène et adaptant un texte de V Ilinerarium démentis, il déclare que le prophète doit, par le moyen d’un miracle que Dieu seul peut opérer, prouver qu’il est réellement un prophète divinement inspiré, et qu’il est en droit d’exiger la foi de ceux auxquels il prêche. Part. Il r tr. viii, q. xxxii, a. 1.

Pierre de Tarentaise lui-même, qui fut en rapport immédiat avec saint Thomas est assez imprécis dans ses formules : le miracle est accompli ad sedifteationem fidei et morum. Di I l ll, n Sent., dist. VII, q. iii, a. 2.

2. Doctrine de saint Thomas.

Pour saint Thomas, la crédibilité des mystères est de caractère nettement rationnel. Voir Crédibilité, t. iii, col. 2271-2276 ; cf. H. Liegeard, La crédibilité de la révélation d’après saint Thomas, dans Recherches de science religieuse, 1914, p. 44-19. Sans entrer ici dans les controverses théologiques relatives à la possibilité d’une foi simplement naturelle, il paraît certain que, pour saint Thomas, le miracle, signe incontestable et évident de la révélation, peut parfois forcer à croire (foi des démons qui se fonde sur l'évidence des signes, Sum. /licol., IIa-IIæ, q. v, a. 2, et ad l ii, n) ; mais, relativement à la véritable foi surnaturelle, l'évidence des signes de crédibilité laisse entière la liberté de l’acte de foi. La grâce est ici absolument nécessaire. Id., q. vi, a. 1 ; cf. In Ephes., c. n. lect. 3. Dans le cas de la véritable foi surnaturelle, en effet, la volonté ne meut pas l’intelligence en raison de l'évidence extrinsèque de l’objet présenté à sa croyance ; elle la meut, en raison de sa propre tendance vers le bien. Cf. II rt -II ie, q. v, a. 1 et 2.

Quel est, pour saint Thomas, le rôle du miracle à l'égard de cette foi surnaturelle'.' Il faut poser, en principe, que la certitude, au moins morale, du fait de la révélation est nécessaire à la foi. Cf. GarrigouLagrange, op. cit., t. i, p. 524. Mais la démonstration scientifique de la crédibilité demeure, en regard de cette certitude, accessoire. La foi qui s’affirme, sans requérir dé miracles, est, en soi une foi plus louable que celle qui ne se décide qu'à la suite des prodiges accomplis pour la confirmer. Sum theol., II D, q. xi.ui, a. 3 ; a. 5 et ad 3° m ; De. potentiu, q. vi, a. 9, ad 18°"> ; In Joann ?m, c. iv, lect. 5. Cf. In Iioeth. de Trinitate. q. ii, a. 1, ad 2um. Cependant, si les raisons naturelles augmentent la promptitude de la foi, elles peuvent en accroître le mérite. /" Hoclh. de Trinitate, loc. cit. : In IIT" n Sent., dist. XXIV. q. î. a. 3. sol. 3. C’est celui qui fait dépendre sa foi de la valeur des raisons humaines, nui dans la même mesure perd le mérite de sa foi, Suai theol.. Il'- 11°, q. ii, a. 10.

Il résulte que, même sans miracle, on peut et on doit parvenir à la foi : même si le Christ n’avait pas accompli de prodiges, les Juifs eussent été tenus de croire en

lui. parce que sa mission et sa doctrine étaient suffisamment attestées par l’autorité (auctoritate) de la Loi et des Prophètes. Quodl., ii, a. (i et ad lum, ad 2° m « t ad 3um ; cf. /71 Joannem, c. xv, lect. 5. Les uns se laissent amener à la foi par les miracles, d’autres « par la sagesse » des Écritures. In Joannem, c. 1, lect. 3. La foi n’a pas besoin de l'évidence des motifs de crédibilité : d’autres raisons de croire, sans faire l'évidence, suffisent à déterminer une adhésion ferme. Bien plus, dans les cas exceptionnels, sous forme d’illumination intérieure, la grâce peut même suppléer à tout motif naturel de crédibilité. Voir Sum. theol.. F, q. 1, a. 1 ; q. 11, a. 2, ad lum ; IIa-IIæ, q. 11, a. 4 ; Cont. Gentes, t. I, c. rv ; t. III, c. xxxix : De veritate, <. xiv, a. 9 et 10 : In Boeth. de Trinitate, q. ni, a. 1, et surtout De veritate, q. xiv, a. 11, ad l" m ; rapprocher In lll" m Sent., dist. XXV, q. 11, a. l.sol. 1, ad 1°"' et 2um. Tous ces points de la doctrine de saint Thomas ont été développés par le P. de Poulpiquet, Le miracle et ses suppléances, Paris, 1913, p. 1-113.

De ces données, on peut conclure que l’argument tiré du miracle pour prouver l’origine divine d’une doctrine, n’est pas une démonstration directe a priori, descendant de la cause à l’effet, telle que la démonstration de l’immortalité de l'âme déduite de sa spiritualité. Elle n’est pas non plus une démonstration directe a posteriori, en remontant de l’elTet à la cause, telle que la démonstration de l’existence de Dieu, cause première. C’est une démonstration indirecte tirée de la certitude même du signe, démonstration qui conclut à la vérité de la doctrine, en raison des absurdités ou des impossiblités qui découleraient de l’hypothèse contraire. Cette démonstration indirecte ne nous fournit pas, comme la démonstration directe, la claire vue de la vérité connue en elle-même, mais elle exclut toute crainte d’erreur en raison des absurdités que comporterait cette erreur. Cf. Zigliara, Summa philos., t. 1, p. 150. Voir, dans saint Thomas, l’argument indirect ex signo, Sum. iheol., III a, q. lv, a. 5 ; argument très certain, Id., ibid., q. xi.ui, a. 1 ; cf. IP-II 36, q. clxxviii, a. 1 ; q. v, a. 2 ; Cont. Gentes., t. III, c. clv ; Quodl., 11, a. 0, ad Ium ; cf. In Joannem, c. ix, lect. 3, 11. 8 ; In ///> » ' Sent., dist. XXIII, q. iii, a. 2, ad 2, , m ; dist. XXIV, q. i, a. 2, sol. 2, ad 4um ; dist. XXV, q. 11, a. 1, sol. 2, ad 4° m.

3. Question subsidiaire : la connaissance certaine du miracle requiert-elle la grâce de la /o('?v^La doctrine du rôle du miracle dans la crédibilité des mystères révélés a été acceptée, telle qu’on vient de l’exposer d’après saint Thomas, par l’ensemble des théologiens catholiques, soit par ceux qui enseignent que la grâce de la foi n’est pas absolument nécessaire pour adhérer nu motif formel de cette vertu théologale (Scot, Durand, les nominalistes, Molina, Ripalda, de Coninck. de Lugo, Billot, Lahousse. Mendive, Palmieri, Scbiffini. etc.), soit par les thomistes qui affirment que « la révélation divine, en tant qu’elle est essentiellement surnaturelle (quoad substantiam) ou procède de Dieu auteur de la grâce et constitue le motif formel de la foi infuse, ne peut être connue que par cette foi qu’elle spécifie ». Garrigou-Lagrange. La grâce de la foi et le miracle, dans Revue thomiste, 11)18. p. 305. Tous admettent que le miracle, même en tant qu’il est par sa cause surnaturel quoad modum, peut être connu naturellement, comme on connaît naturellement la véracité de Dieu auteur de la nature : < De ce point de vue intérieur et extérieur, ajoute le P. GarrigouI.agrange, toc. cit., note 1, le fait de la révélation est considéré, non pas comme un mystère essentiellement surnaturel, mais comme une intervention miraculeuse de Dieu dans l’esprit du prophète, elle-même confirmée par un miracle sensible… La fin du miracle, qui est l'évidente crédibilité des vérités révélées, est donc

naturellement connaissable. Ainsi l'Église est visible par ses notes, mais la vie intime de l'Église est un mystère accessible seulement à la foi. Ainsi encore saint Thomas dit de l’apôtre saint Thomas : Vidit hominem et cicatrices, et ex hoc crethdit divinitatem resurgentis. In Joannem, c. xx. lect. m ; Sum. Iheol., Iia-II », q. 1, a. 4.

A rencontre de cette doctrine commune, quelques auteurs, affirmant que la lumière de grâce est absolument nécessaire même pour la perception des signes de crédibilité, n’acceptent pas que le miracle, comme signe divin, puisse être objet de connaissance nal urëlle. Les signes de crédibilité « sont des signes surnaturels ou. comme dit saint Thomas, des effets surnaturels ; ils requièrent donc, pour être connus sous leur raison formelle d'être surnaturel, une faculté correspondante, « accordée », de même ordre, c’est-àdire une faculté surnaturelle : si l’on prend le plus éclatant de ces signes, le miracle, on dira que la lumière de la grâce est nécessaire pour connaître le miracle ». J. Huby, Miracle et lumière de grâce, dans Recherches de science religieuse, 1918, p. 51-55 : cf. P. Rousselot, Les yeux de la foi, ibid.. 1010, p. 173 : Remarque* sur l’histoire de la notion de foi naturelle, p. 33.

Cette thèse, du moins en ce qui concerne la connaissance naturelle du miracle, ne semble pas d’accord avec la doctrine de l’Ecriture et de l'Église. Elle supposerait que les Pharisiens, du fait qu’ils résistaient à la lumière intérieure de la grâce, étaient incapables de discerner l’origine divine des miracles les plus éclatants. Mais alors, comment Jésus-Christ a-t-il pu dire : < Si je n’avais pas fait au milieu d’eux des œuvres que nul autre n’a faites, ils seraient sans péché ; mais maintenant ils ont vii, et ils me haïssent moi et mon Père. » Joa., ? xv, 21 Les princes des prêtres qui « délibérèrent île faire mourir Lazare » pour qu’on ne parlât plus de sa résurrection, doutaientils de l’origine divine de celle-ci ? Les pharisiens doutaient-ils que la guérison de l’aveugle-né fût un miracle d’origine divine, Joa., ix ? La même question peut se poser au sujet des membres, du sanhédrin délibérant sur un miracle de saint Pierre, Act., iv, 10. Enfin, le péché commis contre le Saint-Esprit par les Pharisiens n’allait-il pas jusqu'à attribuer au démon des miracles qui manifestement pour eux-mêmes venaient de Dieu ? Cf. Garrigou-Lagrange, La grâce de la foi et le miracle, dans Revue thomiste, 1018. p. 299-300. D’autre part, si la lumière de grâce est absolument nécessaire pour discerner le miracle avec certitude, on ne comprend plus les textes conciliaires : cum Dei omnipotentiam luculenter commonstrenl, divimv revelationis signa ckrtissima et omnium intelligen 1 1 1 : accommodata. Et encore : Si guis dixerit miracula certo gognosci nunqnam passe, nec iis divinam religionis christianæ originem rite frorari, a. s. DenzingerBannw., n. 1700, 1813. « Si aucune intelligence, même celle du démon, ne peut, par ses seules forces naturelles discerner certainement les miracles, pourquoi ceux-ci sont-ils dits « signes très certains appropriés à l’intelligence de tous » ? Le serment antimoderniste dit même : maxime accommodata. Et que peut-être une preuve véritable (rite probari) de l’origine divine de la religion chrétienne, dont la force probante serait inaccessible â l’intelligence naturelle des plus grands philosophes et théologiens, et même â l’intelligence naturelle des anges ? » (larrigou-Lagrange, id., ibid., p. 300. A ces arguments d’autorité, on peut ajouter les annotalion.es au schéma prosynodal du concile du Vatican. Cf. Vacant, Études…, Documents, t. 1, p. 503.

La thèse du P. Huby, concernant la connaissance du miracle comme tel, peut se résumer en deux points : connaissance naturelle de la matérialité du fait du miracle ; connaissance surnaturelle du caractère

transcendant et divin du miracle. Art. cit., p. 69, 74. La première connaissance ne sauvegarde pas, à coup sûr, la vérité des affirmations vaticanes.

Il va sans dire que les thomistes ne refusent pas d’admettre que /xir/ois « la doctrine et le miracle se confirment mutuellement, en vertu de l’axiome causas ad invicem sunt causse in diverso génère. Dans la doctrine révélée et dans le miracle, il y a, en efïet. des signes accessibles à la seule raison et qui se confirment : si la doctrine est évidemment immorale, impie, le miracle fait pour la confirmer est faux : si au contraire la doctrine est évidemment digne de Dieu, de nature à donner la paix aux hommes, elle est un nouveau signe, et nous aide à voir que tel prodige, qui dépasse manifestement les forces de la nature sensible et de la nature humaine, ne vient pas du démon ». Garrigou-Lagrange, art. cit.. p. 302, note.

Enfin, sans être nécessaire, la grâce peut aider à la connaissance du miracle comme tel. Notre-Seigneur, parlant des derniers temps, ne fait-il pas mention des prodiges accomplis par les faux prophètes, et capable-, de séduire les élus mêmes ? Matth., xxiv, 24.

Démonstration de la valeur probante du miracle.


Voir sur ce point Benoît XIV, De servorum Dci bealifleatione et beatorum canonizatione, t. IV, p. i, c. iv.

1. Fondement.

On a dit plus haut que le miracle est une preuve indirecte de la vérité d’une doctrine, (/est donc dans ce sens qu’il faut chercher le fondement de sa valeur démonstrative. Dans l’hypothèse où le miracle ne posséderait pas de valeur démonstrative de la vérité, on devrait conclure que Dieu pourrait, en l’accomplissant, attester la vérité d’une erreur. Absurdité manifeste, qui prouve que le miracle possède une véritable valeur démonstrative de la vérité.

En effet, le miracle ne peut être accompli que par la toute-puissance divine, dirigée par la providence. Or, la providence s'étend non seulement à la substance du miracle, mais encore aux conditions dans lesquelles le thaumaturge l’accomplit, notamment à la connexion que le thaumaturge place entre le miracle et la vérité d’une doctrine par lui annoncée. Si donc, cette doctrine n'était pas la vérité, telle que Dieu veut qu’elle soit annoncée aux hommes, il s’en suivrait que Dieu voudrait ou tout au moins permettrait, par ce miracle, une attestation fournie par sa providence et sa toute-puissance, en faveur d’une erreur ou d’une parole purement humaine, présentées faussement comme parole divine.

Les théologiens acceptent unanimement ce raisonnement, voir Salmanticenses, De fuie, dis]). II, dub. iii, il (il. Quelques auteurs, notamment les Salmanticenses, acceptent cependant qu’il ne répugne pas absolument qu’un faux prophète puisse abuser d’un vrai miracle, le présentant comme s’il était accompli en faveur de la fausse doctrine, qu’il prêche..Mais. d’après ces mêmes auteurs, Dieu ferait en sorte que de l’ensemble des circonstances on puisse déduire que ce miracle n’a pas été, en réalité, accompli par Dieu pour corroborer l’enseignement du faux prophète.

Ce fondement est supposé par le concile du Vatican, qui fait intervenir la raison de la toute puissance divine comme uage de la certitude du signe : miraculum, (uni lui omnipotentiam luculenter commonstret, diuinæ revelationis signum est certissimum.

2. Condition. Mais ce fondement serait sans valeur si n'était pas réalisée la condition sine 911a non qu’il Implique. /' faut que le miracle soit en connexion, explicite OU implicite, avec une doctrine révélée qu’il vient confirmer. Le miracle accompli sans connexion à une doctrine serait une intervention extraordinaire de Dieu, mais non point un signe de la vérité.

Le miracle peut posséder, à l'égard d’une doctrine, une connexion explicite ou implicite. Explicite, quand

le thaumaturge affirme lui-même que le miracle s’accomplit pour prouver la vérité de son enseignement. Implicite, et cependant manifeste, quand il appert des circonstances du miracle que celui-ci vient en témoignage de la véracité du thaumaturge ou de la vérité de son enseignement. Cf. de Poulpiquet, L’objet intégral de l’apologétique, part. I, c. 11, p. 63-69. Comme exemple de connexion explicite, l'Écriture nous fournit : Ex., iv, 1-19, et surtout Matth., ix, 5-6 ; cf. Marc, 11, 9-11 ; Luc. v, 23-24 ; Joa., xi, 41-43. Le P. de Poulpiquet cite, dans l’histoire de l'Église, le miracle de saint Bernard à Sarlat, celui de saint Dominique à Farjeaux, nombre de miracles accomplis par saint Pierre de Vérone, etc. Le miracle et ses suppléances, p. 221 sq. La plupart des miracles accomplis par Jésus-Christ n’ont qu’une connexion implicite, mais combien manifeste, avec la vérité de sa doctrine. « En multipliant ses prodiges, Jésus prouvait qu’il élait l’envoyé de Dieu et que. par conséquent, son enseignement, quelque transcendant et mystérieux qu’il fût parfois, pouvait être regardé comme venant aussi d’en haut. D’ordinaire, sans doute, il n’y a pas de relation immédiate, intrinsèque entre ses miracles et sa prédication ; mais cela n'était nullement nécessaire : les mêmes titres recommandaient la personne et la doctrine. » Fillion, Les miracles de N.-S. Jésus-Christ, t. 1, p. 2. Cf. de Poulpiquet, Le miracle et ses suppléances, p. 225 sq. On ne saurait d’ailleurs concevoir, dans cette connexion implicite, qu’un rapport avec la foi ou la sainteté catholiques, comme telles, c’est-à-dire prises dans leur intégralité. De telle sorte qu’il n’y aura jamais à craindre qu’un miracle, même accompli exceptionnellement dans le schisme ou l’hérésie, puisse être interprété en faveur des seules vérités communes à la confession séparée et à l'Église catholique, et, à plus forte raison, en faveur de l’hérésie ou du schisme. De Poulpiquet, op. cit., p. 336 sq. — Pour l’application de l’argument du miracle à la démonstration catholique, on consultera les traités d’Apologétique. Voir ici Apologétiquk, t. 1, col. 1524-1525 (simple indication générale).

3. Solution d’une difficulté.

La difficulté qui se rencontre souvent dans le discernement du miracle, et notamment la sévérité de l'Église dans ses jugements canoniques (elle seule se réservant de proclamer le miracle) n’infirment-elles pas la déclaration du concile du Vatican au sujet de la valeur probante du miracle ? Comment peut-on encore dire des miracles qu’ils sont des signes omnium intelligentise accommodata ? « Il faut d’abord remarquer que l'Église ne se réserve que le jugement définitif et authentique concernant le caractère miraculeux d’un événement, niais elle ne défend à personne d’admettre, comme vrais miracles, d’autres phénomènes que ceux qui sont reconnus comme tels par un décret de l’autorité religieuse. Elle prétend également réglementer la publication des récits de fails miraculeux, en exigeant l’approbation préalable par l’autorité ecclésiastique (can. 1399. n. 5), mais cette mesure de prudence, prise en vue du bien commun des fidèles et pour pré venir des abus qui ne sont que trop faciles et très

fréquents en la matière, ne préjuge pas de la valeur

des opinions personnelles. « H appartient d’ailleurs à l'Église, dépositaire

de la divine révélation, de fixer elle même les éléments

de son apologétique, et (le déterminer la nature des laits exl raordinalres qui se passent dans ses sanct uaires ou qui sont réputés se produire A l’intercession de ses saints. Kl il est d’autant plus sage de se conformer

à son jugement, que les tribunaux ecclésiastiques

peuvent s’entourer et s’entourent en fait de garanties

plus solides. Le discernement du miracle est du reste chose parfois fort délicate, où les profanes individuels, fussent-ils même des hommes de science ; risquent facilement de se tromper. « Lorsque donc P. Saintyves écrit que « par une o sorte d’inconséquence, l'Église demande aux fidèles « d'être les juges des miracles anciens assez mal « attestés, et leur refuse aujourd’hui de se prononcer « sur ces matières, lorsqu’il s’agit de quelque merveille « contemporaine », l’exagération saute aux yeux. En vérité l'Église demande aux fidèles d'être les juges de miracles anciens qu’elle a jugés elle-même suffisamment attestés, et elle ne leur refuse de se prononcer sur les merveilles contemporaines que pour autant que leur jugement prétendrait être définitif et se substituer au sien. » Van Hove, op. cit., p. 335-336.

D’ailleurs, il ne faut pas exagérer les difficultés du discernement du miracle. Tous les miracles n’exigent pas une enquête approfondie et scientifique. Les difficultés surgissent et les enquêtes sont nécessaires, là où l'évidence du miracle n’est pas complète. Voir col. 1847 sq. Il sufiit, pour vérifier le bien fondé de l’assertion conciliaire, qu’un certain nombre de miracles de l'Évangile, les plus éclatants, apparaissent aux regards des hommes non prévenus, comme des signes évidents du sceau divin apposé à la prédication de la doctrine chrétienne. Ces miracles, résurrection de morts, résurrection personnelle de Jésus-Christ (pour ne prendre que les exemple les plus obvies), sont vraiment des signes omnium intelligenliæ accommodala.

Conclusion'. — L’Eglise déclare que la preuve du miracle est appropriée à l’intelligence des hommes de tous les temps, et même de l'époque actuelle. Cette dernière assertion concerne évidemment, d’une part, la force probante du miracle considérée dans la logique qui s’impose aux esprits de tous les âges, la vérité ne pouvant jamais perdre ses droits ; mais, d’autre part, elle vise très certainement les raisons concrètes qu’on a souvent invoquées pour proclamer non pas certes l’inutilité, mais l’inefficacité relative de l’argument du miracle sur les esprits contemporains.

On a fait valoir que l’argument du miracle n’a sa force entière que pour ceux qui en sont les témoins immédiats, et que, pour les autres, l'éloignement dans le temps ou dans l’espace fait que l’impression produite s’affaiblit. On dit également que le miracle, s’adressant à la seule intelligence et par la force de la seule logique, ne saurait in amereto agir suffi samment sur l'âme entière pour y déterminer l’adhésion de la foi. On assure encore que les progrès de la critique ont soulevé tant de difficultés sur le caractère historique des événements miraculeux qui corroborent la prédication première du christianisme, que la tâche de l’apologétique par le miracle devient de plus en plus difficile. Enfin, on s’attache à rappeler que les esprits contemporains ont tant de prévention contre le surnaturel, que ce qui devait être une raison de croire devient souvent pour eux une difficulté à croire.

A prendre ces raisons objectivement, il faut reconnaître la part considérable de vérité qu’elles renferment. Mais par rapport à la valeur probante du miracle il faut convenir qu’elles nous incitent simplement à avouer, comme on l’a dit fort exactement, que la preuve par le miracle < reste soumise, dans son rendement effectif, aux lois générales de la psychologie humaine et aux lois spéciales de la psychologie religieuse ». J. Rivière, art. Miracle, dans le Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, t. iv, col. 1023. Puisque nos contemporains ont fréquemment de particulières préventions contre le surnaturel et, partant, contre le miracle, l’enseignement catho lique touchant la possibilité du miracle devra être présenté de façon à détruire ces préventions. Les exigences critiques qu’ont formulées, dans ces derniers temps, les apologistes catholiques eux-mêmes, par rapport au discernement du miracle, devront donner satisfaction aux plus difficiles. L’Introduction à l'étude du merveilleux et du miracle, du P. de Tonquédec, est, sous ce rapport, un modèle du genre qu’on peut présenter à nos contemporains. Mais ce qu’il faut surtout, c’est encadrer l’argument du miracle dans une apologétique générale, qui perfectionnera, tout en lui demeurant fidèle, l’apologétique traditionnelle et, s’adressant à l'âme tout entière, disposera cette âme à recevoir finalement la forte impression que le miracle, sceau divin de la vérité, ne peut manquer de produire sur elle, si, par ailleurs, elle est déjà disposée à accepter le divin.

t)n consultera les traités de théologie fondamentale. Xous signalons particulièrement, comme ayant étudié plus complètement la question du miracle, ceux du P. GarrigouLagrange, De revelatione (édition en deux ou un vol.), et de Ottiger (1 er volume de la Theologia fundamenlalis). En plus :

I. L. Brémond, La vraie notion du miracle, dans Revue des sciences ecclésiastiques, t. lxxxi, p. 193-209 ; 289-306 ; E. Coste, Qu’est-ce que le miracle ? Paris, 1900 ; L. de Grandmaison, Les signes divins et le miracle, dans Recherches de science religieuse, 1914, p. 105-122 ; Jésus-Christ, dans Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, t. ii, col. 1288-1538 ; B. de Sailly, La notion et le rôle du miracle : J. D. Folghera, Le miracle d’après S. Thomas d’Aquin, dans Revue thomiste, 1904, p. 318-338 ; J. Gondal, Le miracle, Paris, 1905 ; A. L. Lépicier, Del miracolo, Rome, 1901 ; E. Le Roy, Essai sur la notion du miracle, dans Annales de philosophie chrétienne, t. clui, p. 5-33 ; 16(5-191 ; 225-259 ; Le problème du miracle, dans Bulletin de la société française de philosophie, mars 1912, p. 85-168 ; A. Mercier, Le miracle, phénomène surnaturel, dans Revue thomiste, 1907, p. 456-467 ; Périer, Le miracle est-il une violation des lois de la nature dans Revue pratique d’apologétique, t. xxx, p. 18-29, 75-88 ; J. Pernoud, A propos du miracle, dans Revue du Clergé français, t. xi.vm, p. 543-547 ; P. Vallet, Les trois formes du surnaturel : Le miracle, la révélation et la grâce, Paris, 1900 ; Van Weddingen, De miraculo, ' Louvain, 1869 ; .1. Wehrlé, iVofe sur la nature, la finalité et la fréquence du miracle, dans La nouvelle journée, 1922, p. 327-362 ; A. Zacchi, // miracolo. Milan, 1923.

II..1. de Tonquédec, Introduction à l'étude du merveilleux et du miracle, Paris, 1916 ; G. Sortais, La Providence et le miracle, Paris, 1905 ; E. Boutroux, De lu contingente des lois de la nature, Paris, 1895 ; E. Bruneteau, De quelques théories éliminalrices du miracle, danj Revue pratique d’apologétique, 1914, t. xviii, p. 499-509 et 561-583 ; J. de Bonniot, Miracles et savants. L’objection scientifique contre le miracle, Paris, 1882 ; A. de la Barre, Le miracle et les groupements hiérarchiques des forces, dans filiales, t. lxix, p. 600-618 ; Faits surnaturels et forces naturelles, Paris, 1900 ; P. de Munnynck, O. P., La conservation de l'énergie et la liberté morale, Paris, 1900 ; Déterminisme, dans Dictionnaire apologétique de la foi catholique, t. i, col. 928-941 ; P. de Vrégille, La valeur des théories physiques, dans Études, t. cvii, p. 349-373 ; A. Van Hove, La doctrine du miracle chez saint Thomas, et son accord avec les principes de la recherche scientifique ; E. Le Roy, La science positive et les philosophics de la liberté, dans Bulletin du Congrès international de philosophie, t. i (Philosophie générale et métaphysique), p. 313-341, Paris, 1900 ; De la valeur objective des lois physiques, dans Bulletin de la société française de philosophie, 1901, p. 5-32 ; L. Lescœur, l.n science et les faits surnaturels contemporains. Les vrais et les faux miracles, Paris, s. d. ( la 1'° édition dans Annales de philosophie chrétienne, t. cxxxi-cxxxiv) ; L. Noël, Le déterminisme, dans Mémoires de l’Académie roijale de Belgique. Classe des Lettres cl des Sciences morales et politiques et Classe des Beaux-Arts, IP série, t. ii, Bruxelles, 1906 ; II. Poincaré, La science et Vhgpolhèse, Paris, 1920 ; La valeur de ht science, Paris, 1920 ; Science et méthode, Paris, 1920 ;.1. Wilbois, La méthode des sciences physiques, dans Revue de métaphysique et de morale, 1899, p. 579-615 ; 1900, p. 291-322 ; Sur un argument tiré du déterminisme physique en faveur de la liberté humaine, dans Bulletin du Congrès international de philosophie (Logique et histoire des sciences), l>. 033-686, l’aris, 1901.

III. Van Ilove, op. cit., el J. « le Tonquédcc, op. cit. ; Benoit XIV, 0/)iix de seruorum Dci beatificatione et bealorum canonizatione, Venise, 1776, 1. IV ; A.Hros, Comment constater le miracle, dans Annales de philosophie chrétienne, t. ci.ii, p. 250-267 ; J. de Bonniot, Le miracle et ses contrefaçons, 3e édit., Paris, 1888 ; L. de (Irandmaison, op. cit. ; A. de l’oulpiquet, ISobjel intégral de l’apologétique, Paris, 1012 ; (i. Mattiussi, Conoscibilità del miracolo, dans Scuola catlolica de Milan, rie IV, vol. xiv, p. 277-28-1 ; 435-450 ; 608-619 et 704-717 ; 1*. Saintyves, Le discernement du minute, ou le miracle et les quatre critiques, Paris, 1000 ; La simulation du merveilleux, Paris, 1012 ;.1. Leonardini, De scientiflea miraculorum certitudinc, dans Divus Thomas (de Plaisance), Utol, p. 64-71. Voir également les écrits signalés, à propos des miracles de Lourdes et de leur eonstatation, col. 1844.

IV. Van Ilove, op. cit. ; de Grandmaison, op. cit. ; A. de l’oulpiquet, Le miracle et ses suppléances, l’aris, 1913 ; II. L. Janssens, De vi demonstrativa miraculorum] dans Ephemerides theologicæ Looanienses, 1024, p. 15-35 ; X. Le Bachelet, Apologétique. Apologie, dans Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, t. i, col. 180-251 ; L. Maisonneuve, art. Apologétique, t. i, col. 1511-1533 ; Van Weddingen, op. cit.

Note. S. Thomas a traité ex professa la question du miracle principalement dans : Somme théologique : I’, q. CV, a. 6-8 ; q. ex, a. 4 ; Ia-Ipe, q. cxiii.a. 10 ; II » -II*, q. (xxxviii ; III’*, q. xlih-xliv (miracles de Jésus-Christ), Somme contre les Gentils : t. III, c. xcvm-cx. Les commentateurs doivent être consultés a l’un ou l’autre de ces endroits. De potentia, q. vi ; Compend. theol., t. i, c. cxxxvi.

A. Michel.