Dictionnaire de théologie catholique/ORDINATIONS ANGLICANES I. Les origines de la hiérarchie anglicane

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 11.2 : ORDÉRIC VITAL - PAUL (Saint)p. 10-13).

ORDINATIONS ANGLICANES. — Très vivement agitée avant la publication de la bulle Aposlolicee curæ, la question des ordinations anglicanes a maintenant perdu de son acuité. Si les anglicans n’ont pas été convaincus par le document pontifical, s’ils croient toujours avoir une véritable hiérarchie, possédant les mêmes pouvoirs sacrés que les prêtres et les évêques de l’Église romaine, les catholiques ne peuvent plus discuter la sentence rendue par le Saint-Siège et déclarée irréformable par Léon XIII. Notre but sera donc de donner un aperçu historique de la controverse et d’exposer les arguments sur lesquels Rome s’est appuyée pour c.éclarer nuls les ordres conférés par l’Église anglicane. — I. Les origines de la hiérarchie anglicane (col. 1155). IL La controverse sur la validité des orcres (col. 1159). III. Les arguments invoqués par la bulle Apostolicse curæ (col. 1168). I. Les origines de la hiérarchie anglicane. — I. Le schisme et l’hérésie. II. Le sacre de Parker. III. Le sacre de Barlow.

I. LE SCHISME ET L’HÉRÉSIE DANS L’ÉGLISE AN-GLICANE. — Nous n’avons pas à raconter ici dans ses détails la séparation de l’Église d’Angleterre du centre catholique, ni l’introduction dans son sein des erreurs luthériennes d’abord, calvinistes ensuite. Il sufïira de noter les faits qui peuvent jeter un peu de lumière sur la question des ordinations anglicanes.

Blessé par le relus de Clément VII de proclamer la nullité de son mariage avec Catherine d’Aragon, Henri VIII se sépare de Rome ; il se fait proclamer chef suprême de l’Église d’Angleterre, impose aux évêques et aux personnages considérables du royaume la reconnaissance de sa suprématie religieuse, la fait ratifier par le Parlement (1534). Rien cependant n’est changé dans la doctrine ; le protestantisme ne pénètre pas plus après qu’avant le schisme dans le royaume de celui à qui Léon X avait décerné le titre de « Défenseur de la foi » ; aucun changement n’est apporté au culte et aux croyances. Cf. Articles aboul the religion devised by Ihe King’s Highness, 1536 ; Institution oj a Christian mm, 1537 ; Necessary doctrine and érudition of any Christian man, 1543.

Avec Élouard VI (1547-1553), sous l’influence d’Edouard Seymour, duc de Somerset, et de Cranmer, archevêque de Cantorbéry, le protestantisme se superpose au schisme. Le roi, âgé de neuf ans, ne peut que se laisser conduire par son conseil de régence, gagné aux idées des nouveaux réformateurs. Le culte se transforme rapidement : le 17 décembre 1547, le Parlement vote le bill sur le Sacrement, établissant la communion sous les deux espèces et supprimant dans la messe tout ce qui suit la communion ; l’Acte d’uniformité de février 1549, impose l’usage d’un Praijer Book, mutilation du Missel de Sarum, où l’on vote déjà mises en pratique les idées de Cranmer, ainsi que celles de Ridley, évêque de Londres, contre la messe sacrifice ; cf. Cranmer, Lord’s Supper, t. ii, p. 346 sq. ; Ridley, Œuvres, p. 321 et app. vi. En 1552, un second Prayer Book est publié, apportant de nouveaux hangements, dont le but est d’effacer de la liturgie toute trace de la messe.

Dans l’intervalle de la publication de ces deux « Livres de la prière commune », était établi un Ordinal, par une commission composée de douze personnes, dont six prélats ; approuvé par le Parlement en janvier 1550, avant sa publication, il entre en usage au printemps de la même année. Il est inséré avec quelques changements dans le Prayer Book de 1552 ; de légères modifications y seront faites un siècle plus tard, en 1662.

De la publication de cet Ordinal à l’avènement de la reine Marie, 6 juillet 1553, six évêques furent consacrés suivant le nouveau rite : Jean Poynet, évêque de Rochester, 29 juin 1550 ; Jean Hooper, évêque de Gloucester, 8 mars 1551 ; Miles Coverdale, évêque d’Exeter, 30 août 1551 ; Jean Scory, évêque de Rochester, 30 août 1551 ; Jean Taylor, évêque de Lincoln, 26 juin 1552 ; Jean Harley, évêque d’IIereford, 26 mai 1553. Il est impossible de fixer, même approximativement, le nombre des prêtres et des diacres qui furent ordonnés suivant le nouveau rituel : il dut être assez considérable, puisque l’usage de l’ancien Pontifical était interdit ; cf. D. Gasquet, J. Moyses et O. Flemming, Ordines anglicani, 1896, p. 35 et app. vi.

L’avènement de la reine Marie Tudor (155$1-$2558) amena la réconciliation de l’Angleterre avec Rome, l’abandon du Prayer Book et de l’Ordinal d’Edouard VI, le rétablissement intégral de l’ancienne liturgie. Les évêques tombés dans l’hérésie furent réconciliés ou déposés ; ceux qui avaient été ordonnés suivant l’Ordinal d’Edouard VI furent déposés.

La mort de Marie Tudor fut fatale à la restauration catholique ; avec Elisabeth (1558-1605), le schisme et l’hérésie s’installent définitivement ; le 28 avril 1559, l’Acte d’uniformité impose à nouveau le Prayer Book et l’Ordinal d’Edouard VI ; le lendemain, 29 avril, l’Acte de suprématie abolit toute juridiction étrangère et donne à la reine le titre de « Régulatrice Suprême » de l’Église. Le Serment de suprématie est imposé aux évêques ; tous refusent de le prêter, sauf un seul, Kitchen, évêque de Llandafî, qui parvint à conserver son siège grâce à une réponse évasive ; mais il s’abstint, dans la suite, d’exercer les fonctions épiscopales.

Il fallait donc créer de toutes pièces une nouvelle hiérarchie. Un ancien chapelain de la reine, Mathieu Parker, choisi par Elisabeth, fut élu par le chapitre archevêque de Cantorbéry, le 1 er août 1559. Le 17 décembre 1559, il était sacré dans la chapelle du palais archiépiscopal de Lambeth, selon le rite de l’Ordinal de 1552, par Barlow, évêque destitué de Bath, assisté de Hodgkins, suffragant de Bedford, consacré sous Henri VIII, avec l’ancien Pontifical, de Scory et de Coverdale, évêques déposés de Chichester et d’Exeter, ordonnés le 30 août 1551, d’après le premier Ordinal d’Edouard VI. Du 21 décembre 1559 au 1 er septembre 1560, Parker sacra lui-même treize évêques. La hiérarchie de l’Angleterre était ainsi reconstituée. Tout entière, elle dépend du sacre de Parker, ordonné suivant le nouveau rite. Nous étudierons plus loin la valeur de ce rite. Mais dès maintenant, il importe d’élucider deux faits qui ont été mis en doute : la réalité du sacre de Parker et le caractère épiscopal de Barlow, le consécrateur.

II. LE SACRE DE PARKER. — La cérémonie de Lambeth eut lieu secrètement, à cinq heures du matin. Elle resta longtemps ignorée du public catholique. Les anglicans eux-mêine ; ne trouvaient rien à répondre aux adversaires qui les interrogeaient sur le sacre de Parker ; cf. la discussion entre le controversiste catholique Harding et l’évâque anglican de Salisbury, en 1565, dans Estcourt, The question oj anglican ordinations discwised, 1873, p. 119 sq. Le récit de la cérémonie de Lambeth ne fut connu qu’assez tard ; Fr. Mason en parle le premier dans sa Vindication of thî anglican Church, 1. IL c. xv, publiée en 1641 : il y avait déjà fait allusion dans la première édition de cet ouvrage, en 1613. Les catholiques avaient raison de trouver étrange ce silence gardé durant tout le règne d’Elisabeth, sur un point que les anglicans avaient tant d’intérêt à éclaircir.

Ce silence fit naître une légende, qu’on rencontre pour la première fois dans A. Champney, De vocatione ministrorum. Douai, 1616, p. 497 ; à la cérémonie du sacre dans la chapelle de Lambeth est substituée une comédie qui se serait jouée à Cheapside, dans une auberge, ayant pour enseigne une tête de cheval (Nag’s Head). Scory aurait imposé une bible sur la tête de Parker, en disant : Accipe potestatem prsedicandi verbum Dei in sua puritate. Champney cite sa source : Maître Thomas Bluett, « homme grave, érudit et prudent, qui disait avoir entendu ce récit de Maître Neale, homme honorable et versé dans les lettres, lequel, au temps où ceci se passait, faisait partie de la maison de Bonner, évêque de Londres… » C’est une légende calomnieuse, à peu près universellement reconnue comme telle aujourd’hui. Lingard, le célèbre hislorien catholique anglais, la rejette. Histoire d’Angleterre, trad. sur la 3e éd., Paris, 1846, t. ii, c. xiv. p. 444 et 606. De même, Estcourt, op. cit., p. 154, On la trouve encore opposée sérieusement aux anglicans 1157 ORDINATIONS ANGLICANES. ORIGINES DE LA HIERARCHIE 1158

par le chanoine J. Williams, Lelters on anglican orders, 185 !). c. xvi, p. 189. Mgr. P. Gasparri, dans son Traclalu* canonicus de sacr. ord., t. ii, 1893, p. 279, not. 1, acceptait cette légende : « J’avais, à ce sujet, écrira-t-il plus tard, suivi, les yeux fermés, contre mon habitude, l’enseignement donné dans les écoles de Rome ; j’avais admis la fable de Xag’s Head. » De la valeur des ordinations anglicanes, dans la Revue anglo-romaine, t. i, p. 181. Une étude sérieuse de cette question lui donna la conviction que c'était une fable.

Elle est en effet en contradiction avec la cérémonie de Lambeth. qui doit être tenue pour certaine ; cette dernière se trouve rapportée dans le registre des ordinations. Dom Pitra a eu entre les mains l’acte de consécration de Mathieu Parker. « Cet acte porte, dit-il, toutes les traces d’un document apocryphe. » Cf. dom F. Cabrol, Histoire du card. Pitra, Paris, 1893, p. 155, n. 1. Mais il ne voulut pas rendre publique cette impression ; il en confia, dans une note manuscrite, le secret aux archives de l’abbaye de Solesmes. Archives des missions scientifiques, t. iv, p. 159. L’opinion de dom Pitra fut reproduite et commentée par la Voce délia Verilà ; cf. Boudinhon, De la validité des ordinations anglicanes, Paris, 1895, p. 1315, en note. Il ne semble pas cependant que l’authenticité de ce document puisse être sérieusement contestée. Denny et Lacey l’ont suffisamment démontrée, De hierarchia anglicana, 1895, app. m. « Dans ce registre, le papier, l'écriture, tout indique qu’il n’y a pas eu interpolation, et l’archevêque anglican Abbot (1614) put en toute sécurité inviter des catholiques à vérifier ce registre avec lui. » F. Dalbus (Portai), Les ordinations anglicanes, Paris, 1894, p. 14.

D’après ce registre (voir le texte dans Estcourt, op. cit., p. 105 sq.), il est certain que le sacre de M. Parker eut lieu le 17 décembre 1559, dans la chapelle du palais de Lambeth, qu’il fut accompli avec le nouvel Ordinal, par Barlow, assisté des trois évêques indiqués plus haut, que les trois évêques assistants ont imposé les mains à l'élu, en même temps que le consécrateur, en prononçant les paroles : « Reçois le Saint-Esprit. » Mais le consécrateur Barlow avait-il luimême reçu la consécration épiscopale ?

/II. LE CARACTÈRE ÊPISCOPAL DE BARLOW. — Malgré la réalité de la cérémonie de Lambeth, le sacre de Parker est nul, si le consécrateur ne possédait pas le caractère épiscopal, et si l’imposition des mains, faite par les trois assistants, ne peut suppléer à ce défaut.

Des trois assistants, l’un au moins était vraiment évêque, E. Hogdkins, sullragant de Bedford ; à défaut de Barlow, il aurait donc pu assurer la validité du sacre de Parker, puisqu’il lui a imposé les mains avec le consécrateur, en prononçant les paroles : « Reçois le Saint-Esprit », si l’on admet que les évêques assistants ne sont pas seulement témoins de l’ordination, mais remplissent réellement les fonctions de consécrateurs. Cette opinion est soutenue par Mgr P. Gasparri : Episcopi assislenles sunt probabililer comministri cum episcopo consecratore. Sane una simul eum eodem ipsi manus imponunt super caput clecli, et una simul pronuntiant verba : Accipe Spiritum Sanctum, quibus solis, juxta receptam sententiam, episcopalis consecratio valet, Tract, can. de sacr. ordin., Paris, 1893, t. ii, n. 1088 ; cf. Martène, De anl. ceci, rit., t. ii, c. viii, a. 10, § 16 ; et plus loin : In hypolhesi impositions manuum episcopi cum solis Mis verbis : Accipf. Spiritum Sanctum, absque prscfalione, admillimus cum communi sententia ordinationem esse validam, quia licel Ma sola verba in se inspecta sint ind"terminata, et non salis exprimant collationem ordinis episcopalis, tamen satis determinantur non solum præfalione, sed eliam ipsamet caremonia sine pra’falione. Op. cit., n. 1109. Ainsi, d’après cette opinion, l’inter vention du seul suffragant de Bedford aurait suffi, dans ce cas, à rendre valide l’ordination de Parker, à supposer toutefois que la formule impérative Accipe Spiritum Sanctum, soit vraiment la forme de l’ordination épiscopale, et que cette formule soit suffisamment déterminée par la préface consécratoire et le reste de la cérémonie, questions qui seront examinées plus loin.

Il ne semble pas cependant que cette opinion puisse encore se défendre. Le canon 954 du Code de droit canonique porte, en effet : Episcopus consecrator débet alios duos episcopos adhibere, qui sibi in consecratione assistant… D’après ce canon, sanctionnant la doctrine de Benoît XIV, qui affirme la consécration épiscopale, si ab uno episcopo habeatur, reliquis duobus nec accitis, nec prasentibus, nec cooperantibus, ratam esse et validam, quantumvis illicitam. De syn. diœc., t. XIII, c. XIII, n. 4 ; on peut donc soutenir qu’il n’y a, dans la consécration des évêques, qu’un seul consécrateur et que les deux autres ne remplissent qu’un office d’assistants. Le texte du Code est mieux en rapport avec la doctrine des théologiens modernes qui placent la forme de la consécration épiscopale, non pas dans la formule impérative, Accipe S. S., niais dans la préface, récitée par le seul consécrateur.

C’est donc avant tout de la réalité du sacre de Barlow que dépend la validité de la consécration de Parker.

Or celle-ci a été niée ou mise en doute. Il ne reste en effet aucune trace du sacre de Barlow. Des deux registres qui auraient pu en contenir l’acte, l’un, celui de Saint-Asaph, ne dit rien, l’autre, celui de SaintDavid, a été brûlé par son successeur Farrar. Les pièces se rapportant à son transfert de Saint-Asaph, où il avait été nommé le 16 janvier 1536, à SaintDavid, où il fut transféré le 2 avril 1536, à la remise du revenu de son évêché, 26 avril, à sa convocation à la Chambre des Lords, 27 avril, à la prisé de possession de son évêché, 1 er mai, n’y font aucune allusion. De plus Barlow professait l’opinion que la consécration épiscopale n'était d’aucune utilité. Il disait, en effet, le 12 novembre 1536, à la cathédrale de SaintDavid : « Si Sa Grâce le roi, qui est Chef suprême de l'Église d’Angleterre, choisissait ou désignait et élisait pour être évêque un séculier quelconque qui fût instruit, un tel élu, sans qu’on eût à faire mention d’aucun ordre, serait aussi bon évêque que lui-même (Barlow) ou le meilleur d’Angleterre. » Cf. Strype, Mémorial, t. i, p. 184 ; Records, n. 69 et 77. Tous ces faits forment évidemment un puissant faisceau de présomptions, dont les catholiques anglais, à l’exception de Lingard, ont tiré avantage pour nier la validité des ordinations anglicanes, viciées dans l’origine même de la hiérarchie. Cf. Sidney Smith, M. Dcdbus on Anglican Orders, dans The Monlh, déc. 1894 ; du même, Ordinations anglicanes, dans le Dici. apol. de la foi calh., t. iii, col. 1212-1218. Moins affirmatif. le P. F. Tournebize considère que ce fait, « tout probable qu’ilest, n’est pas suffisamment établi ». L'Église d’Angleterre a-t-elle réellement le sacerdoce ? dans les Éludes, t. lxiv, p. 414. Les anglicans, entre autres Denny et Lacey, De hier, angl., c. ii, p. 85, et, avec eux. F. Dalbus, op. cit., p. 15-16 ; L. Duchesne, Les ordinations anglicanes, par Dalbus, dans le Bulletin critique, 15 juillet. 1894 ; A. Boudinhon, op. cit., p. 16, tiennent au contraire pour certain que « Barlow a reçu la consécration épiscopale, ainsi que l’a formellement reconnu Lingard le célèbre historien catholique anglais. »

A l’argument tiré du silence des documents qui auraient dû relater l’acte de consécration de Barlow, on oppose d’autres faits du même genre, par exemple.

l’absence de six relations, sous l'épiseopat de Warham, de 1503 à 1533, de neuf relations sur un total de quarante-deux consécrations sous l'épiseopat de Cranmer, de 1533 à 1553. Cf. Wordsworth, A letler on the succession of bishops in the Church of England, in lalin and english. On remarque encore qu’entré à la Chambre des Lords le 30 juin 1536, Barlow siégea immédiatement après les évêques de Chichester et de Norwich, consacrés le Il juin, laissa, le 4 juillet, l'évêque Fox prendre place avant lui, parce qu’il avait été consacré le 26 septembre précédent, mais que le nouvel évêque de Saint-Asaph, consacré le 2 juillet, prit rang après lui. C’est donc que le sacre aurait eu lieu entre le Il juin et le 2 juillet. Mais surtout il est difficile d’admettre que, sous le règne de Henri VIII, de 1536 à 1547, et dans la suite, Barlow ait pu « vivre pendant plus de trente ans comme évêque, administrer des diocèses, faire des ordinations, prendre part à des sacres d'évêques, siéger comme évêque au parlement, sans avoir reçu la consécration épiscopale, et personne n’aurait protesté contre une situation aussi étrange, pas même le chapitre de Saint-David, avec lequel il eut plus d’un différend, et c’est un évêque non consacré qu’on aurait désigné pour remplir le principal rôle dans le sacre de Parker ! L’invraisemblance atteint ici les limites de l’impossibilité. » A. Boudinhon, op. cit.. p. 16 II faudrait admettre la complicité d’Henri VIII, qui l’aurait dispensé de la consécration. La nomination de Barlow eut lieu, il est vrai, peu de temps après la rupture avec Rome, après la proclamation de la suprématie spirituelle du roi ; mais de là à considérer comme étant inutile la consécration épiscopale, à rejeter la hiérarchie ecclésiastique, il y a un abîme, qu’il n’est pas démontré qu’Henri VIII, malgré tout lidèle à la foi catholique, ait franchi.

On doit donc considérer comme acquis les deux faits, qui se trouvent à l’origine de la hiérarchie anglicane : le sacre de Parker dans la chapelle de Lambeth et la réalité du caractère épiscopal de Barlow, le consécrateur.