Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Alcinoé

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ALCINOÉ, fille de Polybe le Corinthien, et femme d’Amphilochus, devint folle d’amour pour un certain Xanthus de l’île de Samos, qui était logé chez elle. Ce n’est point là ce qu’il y eut de plus étrange dans son aventure : le grand sujet de surprise est de voir que ce fut Minerve qui lui inspira cette maladie d’amour, pour la punir de ce qu’elle n’avait pas payé tout ce qu’elle avait promis à une femme qui avait travaillé chez elle. Cette femme pria Minerve de la venger, et voilà comment ses prières furent exaucées. Alcinoé, par les soins de cette déesse, devint si furieusement amoureuse de son hôte, qu’elle abandonna sa maison et ses petits enfans, et s’embarqua avec lui. Mais, pendant le voyage, elle fit des réflexions sur sa conduite ; elle en pleura ; elle se souvint avec cris et larmes de son jeune mari et de ses enfans ; enfin, toutes les bonnes paroles de Xanthus, qui promettait de l’épouser, étant une trop faible consolation, elle se précipita dans la mer[a]. Grand exploit et bien digne de la déesse Minerve ! Voyez la remarque (C) de l’article Égialée, et la remarque (D) de l’article Myrrha.

  1. Parthenius, Eroticorum cap. XXVII.

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