Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Arnauld de Villeneuve
Arnauld de Villeneuve, médecin, astrologue et alchimiste, qu’il ne faut pas confondre, comme on l’a fait quelquefois, avec Arnauld de Bresse. Il était né auprès de Montpellier ; il mourut dans un naufrage en 1314.
La chimie lui doit beaucoup de découvertes ; il ne cherchait, à la vérité, que la pierre philosophale et ne songeait qu’à faire de l’or ; mais il trouva les trois acides sulfurique, muriatique et nitrique. Il composa le premier de l’alcool et du ratafia ; il fit connaître l’essence de térébenthine, régularisa la distillation, etc. Il mêlait à ses vastes connaissances en médecine des rêveries astrologiques, et il prédit la fin du monde pour l’année 1335.
On l’accusa aussi de magie. François Pegna dit qu’il devait au démon tout ce qu’il savait d’alchimie, et Mariana[1] lui reproche d’avoir essayé de former un homme avec de certaines drogues déposées dans une citrouille. Mais Delrio justifie Arnauld de Villeneuve de ces accusations ; et le pape Clément V ne l’eût pas pris pour son médecin s’il eût donné dans la magie. — L’inquisition de Tarragone fit brûler ses livres frois ans après sa mort, mais elle les fit brûler comme étant empreints de plusieurs sentiments hérétiques.
On recherche d’Arnauld de Villeneuve un traité de l’explication des songes[2] ; mais on met sur son compte beaucoup d’ouvrages d’alchimie ou de magie auxquels il n’a pas en la moindre part. Tels sont : le livre des Ligatures physiques[3], qui est une traduction d’un livre arabe ; et celui des Talismans des douze signes du zodiaque[4]. On lui attribue aussi faussement le livre stupide et infâme des Trois imposteurs.