Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Astragalomancie

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Henri Plon (p. 57).
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Astragalomancie, divination par les dés. Prenez deux dés, marqués comme d’usage des numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6. On peut jeter à volonté un dé seul ou les deux dés à la fois ; on a ainsi la chance d’amener, les chiffres 1 à 12. Vous voulez deviner quelque affaire qui vous embarrasse on pénétrer les secrets de l’avenir, posez la question sur un papier que vous aurez passé, au-dessus de la fumée du bois de genièvre ; placez ce papier renversé sur la tablé, et jetez les dés. — Vous écrirez les lettres à mesure qu’elles se présentent. En se combinant, elles vous donneront la réponse : 1 vaut la lettre A ; 2 vaut E ; 3 vaut I ou Y ; 4 vaut O ; 5 vaut U ; 6 vaut B, P ou V ; 7 vaut C, K ou Q ; 8 vaut D ou T ; 9 vaut F, S, X ou Z ; 10 vaut G ou J ; 11 vaut L ; M ou N ; 12 vaut R. — Si la réponse est obscure, il ne faut pas s’en étonner : le sort est capricieux. Dans le cas ou vous n’y pouvez rien comprendre, recourez à d’autres divinations. — La lettre H n’est point marquée, parce qu’elle n’est pas nécessaire. Les règles du destin se dispensent de celles de l’orthographe ; PH s’expriment fort bien par la lettre F, et CH par la lettre X.

Les anciens pratiquaient l’astragalomancie avec des osselets marqués des lettres de l’alphabet, et les lettres que le hasard amenait faisaient les réponses. C’est par ce moyen que se rendaient les oracles d’Hercule en Achaïe. On mettait les lettres dans une urne, et on les tirait comme on lire les numéros des loteries.