Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Carlostad

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Henri Plon (p. 136).
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Carlostad (André Bodenstein de), archidiacre de Wurtemberg, d’abord partisan, ensuite ennemi de Luther, mais toujours dissident comme lui. Le jour où il prononça son dernier prêche, un grand homme noir, à la figure triste et décomposée, monta derrière lui l’escalier de la chaire et lui annonça qu’il irait le voir dans trois


jours. D’autres disent que l’homme noir se tint ensuite devant lui le regardant d’un œil fixe, à quelques pas de la chaire et parmi les auditeurs. Carlostad se troubla ; il dépêcha son prêche, et, au sortir de la chaire, il demanda si l’on connaissait l’homme noir qui en ce moment sortait du temple. Mais personne que lui ne l’avait vu. — Cependant le même fantôme noir était allé à la maison de Carlostad et avait dit au plus jeune de ses fils : « Souviens-toi d’avertir ton père que je reviendrai dans trois jours, et qu’il se tienne prêt. » Quand l’archidiacre rentra, son fils lui raconta cette autre circonstance. Carlostad épouvanté se mit au lit, et trois jours après, le 25 décembre 1541, qui était la fête de Noël, on le trouva mort, le cou tordu. L’événement eut lieu à Bâle[1].

  1. Cette anecdote se trouve encore dans les écrits de Luther, et dans un livre du dernier siècle, intitulé : La Babylone démasquée, ou Entretiens de deux dames hollandaises sur la religion catholique romaine, etc. p. 226,’édition de Pépie, rue Saint-Jacques, à Paris, 1727. — Voyez la légende de Carlostad dans les Légendes infernales.