Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Hasard

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Henri Plon (p. 327-328).

Hasard. Le hasard, que les païens appelaient la Fortune, a toujours eu un culte étendu, quoiqu’il ne soit rien par lui-même. Les joueurs, les guerriers, les coureurs d’aventures, ceux qui cherchent la fortune dans les roues de la loterie, dans l’ordre des cartes, dans la chute des dés, dans un tour de roulette, ne soupirent qu’après le hasard ! Qu’est-ce donc que le hasard ? Un événement fortuit amené par l’occasion ou par des causes qu’on n’a pas su prévoir, heureux pour les uns, malheureux pour les autres. « Un Allemand sautant en la ville d’Agen sur le gravier, l’an 1597, au saut de l’Allemand, mourut tout roide au troisième saut. Admirez le hasard, la bizarrerie et la rencontre du nom, du saut et du sauteur, dit gravement Delancre : Un Allemand saute au saut de l’Allemand, et la mort, au troisième saut, lui fait faire le saut de la mort… » On voit qu’au seizième siècle même on trouvait aussi des hasards merveilleux dans les jeux de mots.

Le Hasard ou la Forlune.