Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Impair

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Henri Plon (p. 357).

Impair. Une crédulité superstitieuse a attribué, dans tous les temps, bien des prérogatives au nombre impair[1]. Le nombre pair passait chez les Romains pour mauvais, parce que ce nombre, pouvant être divisé également, est le symbole de la mortalité et de la destruction ; c’est pourquoi Numa, corrigeant l’année de Romulus, y ajouta un jour, afin de rendre impair le nombre de ceux qu’elle contenait. C’est en nombre impair que les livres magiques prescrivent leurs opérations les plus mystérieuses. L’alchimiste d’Espagnet, dans sa Description du jardin des sages, place à l’entrée une fontaine qui a sept sources. « Il faut, dit-il, y faire boire le dragon par le nombre magique de trois fois sept, et l’on doit y chercher trois sortes de fleurs, qu’il faut y trouver nécessairement pour réussir au grand œuvre. » Le crédit du nombre impair s’est établi jusque dans la médecine : l’année climatérique est, dans la vie humaine, une année impaire.


  1. Numero Deus impure gaudet.