Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Pigeons

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Henri Plon (p. 546).

Pigeons. C’est une opinion accréditée dans le peuple que le pigeon n’a point de fiel. Cependant Aristote et de nos jours l’anatomie ont prouvé qu’il en avait un, sans compter que la fiente de cet oiseau contient un sel inflammable qui ne peut exister sans le fiel. On conte que le crâne d’un homme caché dans un colombier y attire tous les pigeons des environs.

Le maréchal de Mouchy prétendait que la chair du pigeon a une vertu consolante. Lorsque ce seigneur avait perdu un ami, un parent, il disait à son cuisinier : « Vous me servirez à dîner des pigeons rôtis. J’ai remarqué, ajoutait-il, qu’après avoir mangé deux pigeons, je me lève de table beaucoup moins chagrin. »