Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BEAUFAY

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BEAUFAY, Bello-faïo ; commune dont l’étymologie du nom est inconnue, mais qu’on peut soupçonner être relative à sa situation ; du canton et à 10 kilom. S. E. de Ballon ; de l’arrondissement et à 20 kil. N. N. E. du Mans : jadis du doyenné de Ballon, de l’archid. de Saosnois, du diocèse et de l’élect. du Mans. — Distances légales, 9 et 24 kilomètres.

descrip. Bornée au N. et au N. E. par Courcemont et Briosne ; à l’E., par Bonnétable ; au S. E. et au S., par Torcé et Sillé-le-Philippe ; au S. O., à l’O. et au N. O., par Courcebœufs, Ballon et Courcemont. La forme de cette commune est celle d’un ovale qui s’étend du N. E. au S. O., dont le principal diamètre, dans ce sens, est de 7 kilom. environ, et celui transversal, de l’E. à l’O., en passant par le bourg, de 4 kil. — Le bourg, situé au tiers E. de ce dernier diamètre, et à moitié du premier, forme deux rues principales qui viennent aboutir à l’E. de l’église ; celle-ci, à ouvertures semi-ogives, n’ayant rien de remarquable ; clocher en flèche élégante placé sur une grosse tour carrée ; cimetière entourant l’église.

populat. De 294 feux autrefois, on en compte actuellement 499, qui se composent de 1,149 individ. mâles et 1,197 femelles ; total 2,346, dont 288 dans le bourg. Les principaux hameaux, S.t-Chereau et les Haussoleries, renferment de 50 à 75 individus.

Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclusiv. : mar., 149; naiss., 700 ; déc., 552. — De 1813 à 1822 : mar., 171 ; naiss., 812 ; déc., 452.

hist. ecclés. La cure de Beaufay était à la présentation des religieux de S.-Vincent du Mans, et non à celle de l’abbé. Il existait plusieurs chapelles dans la paroisse, celle de S.-François, détruite, et celle du château de S.-Cher. — L’église est sous l’invocation de S. Louis ; assemblée remise au dimanche le plus voisin du 6 juillet, anniversaire de l’arrivée à Beaufay de Saintes Reliques, dont celles de S. Eugène, qui y sont en vénération ; autre assemblée le dimanche le plus prochain du 11 novembre, en l’honneur de S. Martin, second patron.

hist. féod. La seigneurie de paroisse était un membre de celle de Bonnétable et appartenait à la maison de Luynes, à l’époque de la révolution. Il s’y trouvait plusieurs fiefs, dont la châtellenie de S.-Cher était le principal ; la Loge, le Plessis, la Huperie, les Landes, la Patrière. — En 1092, Guillaume de Beaufay souscrit la donation faite par Robert de Bélesme, aux religieux de Marmoutier, de l’église de S.-Léonard — En 1275, Gui de Galerande, écuyer, de la paroisse de Beaufay, fait à l’église du Mans, qui sera consigné à l’art. Lombron. — Un sieur de Beaufayest au nombre des conjurés protestans qui s’emparèrent de l’autorité dans la ville du Mans, le 3 avril 1562.

hist. civ. En 1602, le 20 février, Michel Aubourg, principal du collège-séminaire du Mans, fait un legs à ce séminaire, à la charge d’y admettre comme étudiant, un enfant de sa famille, ou, à défaut, de la paroisse de Beaufay. La modicité du don, comparé aux charges qui en faisaient la condition, empêcha son acceptation. — Le Pouillé manceau fait connaître l’existence d’un collège à Beaufay, pour lequel fut donné une maison, un jardin et un champ de six journaux. Le seigneur, le curé et les habitans présentaient le Principal, qui devait être pris parmi les parens du fondateur.

hydrog. Ruisseau de Coëslon, arrosant la commune du N. à l’O, puis au S., en passant à 2 kil. à l’O. du bourg ; ruiss. de Ribarbeau, prenant sa source à 5 hect. au S. O. du bourg, et allant se jeter dans le précédent, après un cours de 2 kil. à l’O. — Moulins de Coëslon, sur le Coëslon ; et des Ouches, sur le Ribarbeau ; tous deux à blé.

géolog. Sol assez généralement montueux au N. et aux extrémités O. et S. de la commune ; plat du centre à ces extrémités, et du S. à l’E. ; terrain d’alluvion et de transport, moins argileux et presque de sable pur, du centre au S. E., à l’E. et au N. E.

hist. natur. Minéral. Roche de Glauconie, semblable à celle décrite à l’article Ballon, et qui en est une continuation, en extraction pour bâtir.

divis. des terr. En labour, 3,954 hectares ; prés, 988 ; vignes, 132 ; quelques bois et sapinières.

contrib. Foncier, 10,608 fr. ; personn. et mobil., 1,028 f. ; port, et fen., 369 fr. ; 16 patentés : dr. fixe, 73 fr. ; dr. proport., 29 fr. 50 c. Total, 12,167 fr. 50 c. — Chef-lieu de perception.

culture. Peu de froment et d’orge ; seigle en quantité, avoine, maïs, pommes de terre, citrouilles, etc. chanvre, fruits à cidre, vignes, au S. de la commune, principalement au tertre Rapicaud, où le vin a quelque réputation ; engrais des porcs. — 150 charrues ; beaucoup de petits bordages. — Assolement des deux genres, triennal et quadriennal.

comm. agric. Exportation d’une portion des grains produits ; cidre, vin ; porcs gras, menues denrées.

comm. industr. Quelques métiers pour la fabrication de toiles de commande, pour les habitans.

march. fréq. Bonnétable, Ballon, Montfort.

rout. et chem. Seulement des chemins vicinaux, d’assez facile exploitation.

habit. et lieux remarq. Pambour, maison bourgeoise à M. Espaulart, conseiller de préfecture ; le Plessis, la Blanchardière, la Huperie, S. t-Cher, les Landes, la Sasserie, le Léard, la Loge, toutes maisons bourgeoises, plus ou moins bien entretenues, et à la plupart desquelles des fermes sont attachées. Belébat, la Vieuville, Ville-neuve, sont à peu près les seuls noms qui offrent quelques traces d’anciens établissemens disparus.

établiss. publ. Mairie, succursale, résidence de notaire, chef-lieu de perception, débit de tabac ; deux instituteurs primaires pour les garçons.