Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BEILLÉ

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BEILLÉ, Belleio ; de bellus, beau, joli, à cause de son agréable situation ; ou mieux peut-être, de bellua, bellualis, parce que son sol est propre à la nourriture des bestiaux. Commune du canton et à 3 kilom. 4 hect. S. de Tuffé ; de l’arrondissement et à 33 kil. S. S. E. de Mamers ; à 26 k. 5 h. E. N. E. du Mans. Anciennement du doyenné et de l’archid. de Montfort-le-Rotrou, du diocèse et de l’élection du Mans. — Distances légales, 4, 37 et 29 kilomètres.

descript. Bornée au N. par Tuffé ; au N. E. par S.-Hilaire ; à l’E., par la rivière d’Huisne et Vouvray ; au S., par Duneau ; au S. O., à l’O. et au N, O., par Connerré et la Chapelle-S.-Rémi ; son diamètre est d’environ 2 kilom. 1/2 en tout sens. Le bourg, situé au tiers de l’extrémité E, se compose d’une vingtaine de maisons formant une rue à l’O, de l’église. Celle-ci n’a rien de remarquable : clocher en flèche. — Cimetière attenant à l’église, clos de murs.

populat. De 66 feux jadis, elle est aujourd’hui de 80, qui consistent en 186 individus mal., 212 fem., total, 398 ; dont 70 dans le bourg.

Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclusiv. : mar., 21 ; naiss., 116 ; déc., 92. — De 1813 à 1822 : mar., 26 ; naiss., 104 ; déc 61.

hist. ecclés. Église dédiée à S.-Maurice ; assemblée le dimanche le plus prochain du 22 septembre. La cure était à la présentation de l’évêque du Mans.

hist. féod. La seigneurie de paroisse, annexée au château de Bresteau, appartenait à la maison de Broc. Elle avait le titre de comté, s’étendait sur six paroisses ; vingt fiefs en relevaient. La terre de Brestau était, il y a 400 ans, dans la famille Papillon : elle passa dans celle de S.-Mars, puis, en 1538, dans celle de Laval, et fut érigée en comté en faveur d’Urbain de Laval de Bois-Dauphin. Elle devint ensuite la propriété de la maison de Turbilly, dont le comte de Broc, dernier possesseur féodal, avait épousé une héritière — La paroisse de Beillé relevait pour partie du baillage de la Bosse, de la baronnie de la Ferté-Bernard. — En 1508, les 8 et 15 octobre, Ambroise de Saint-Mars, vicomte de Brestau et seigneur de la Mousse, assista à l’assemblée convoquée par le roi, pour l’examen et la publication de la coutume du Maine. — En 1606, N. de Laval Bois-Dauphin, maréchal de France, fait aveu des comté et terre seigneuriale de Brestau (Noms Féodaux). — Lepaige s’est trompé en nommant Garin de Beillé et Simon son fils, parmi les seigneurs qui, en 1158, se croisèrent avec Geoffroi IV de Mayenne : P. Renouard a traduit Garinus de Beillëio, par du Bailleul ; peut-être serait-il mieux de le traduire par Ballée, qu’on écrivait peut-être Baillée autrefois.

hist. civ. Il existait à Beillé une aumônerie, appelée Maison-Dieu, qui valait 200 livres de revenu, possédée à titre de bénéfice, à la présentation de l’évêque diocésain, et qu’autorisa, en 1235, Geoffroi de Loudon. Elle était construite proche de l’église, au lieu ou Cassini indique la chapelle S.-Roch, détruite actuellement.

hydrogr. La rivière d’Huisne borne la commune du N. E. au S, O. par S. ; le ruisseau de la Ramée la traverse du N. O. au S. E., en passant tout près du bourg. — Moulin à blé de Bresteau, sur l’Huisne.

géolog. Terrain montueux du N. O. à l’O., formant, un coteau parallèle au cours de l’Huisne, sur le revers méridional duquel les deux tiers de la superficie de la commune sont situés ; l’autre tiers occupe le terrain plat qui forme le vallon : cette dernière partie est argileuse ; le coteau est de sable siliceux à la surface, recouvrant un lit de gravier d’un mètre d’épaisseur, lequel repose sur un lit d’argile d’une très-grande profondeur.

divis. des terr. En labour, 645 hectares ; jardins et clos à chanvre, 21 ; prairies, 363 ; landes en pacages, 30 ; bois et sapinières, 143 ; superfic. des bâtim., 17 ; rout. et chemins, 14 ; eaux courant. et fossés, 22 ; Total, 1255 hect. environ.

contrib. Foncier, 4,189 fr. ; personn. et mob., 176 fr. ; port. et fen., 85 fr. ; 5 patentés : dr. fixe, 23 fr. 50 c. ; dr. proport., 26 fr. 66 c. Total, 4,500 fr. 16 c. — Perception de Tuffé.

culture. En seigle, 1/3 des terres en labour situées sur le coteau ; orge, maïs, sarrasin, pommes de terre, 1/3 également ; jachères, le dernier 1/3 ; chanvre, arbres à fruits. Élèves de chevaux, et de bestiaux de toutes sortes.

comm. agric. Exportation d’une partie des céréales, pommes de terre, chanvre, foin d’excellente qualité ; bois, fruits et cidre, fil. Poulains, jeunes bestiaux, porcs, laine, beurre, fromages, menues denrées.

comm. industr. Quelques métiers à toile, pour la consommation des habitans.

march. freq. Montfort-le-Rotrou.

rout. et chem. Un chemin de Connerré à Tuffé, passe dans le bourg ; l’ancien chemin du Mans à la Ferté-Bernard, par Montfort et Tuffé, que l’on peut considérer comme une voie romaine, d’après Danville, passe aussi sur le territoire de Beillé.

habit. et lieux remarq. Bresteau, ancien château, avec deux tours, l’une ronde et l’autre carrée, appartenant à M. Berard-Bonnière, ancien président du Tribunal de commerce du Mans.

établ. publ. Mairie, succursale ; bureau de poste aux lettres à Connerré.