Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BOURRAI

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BOURRAI ou BOURRÉ, grande lande située sur le territoire des communes de Roizé, Fillé-Guécélard, S.-Ouen-en-Belin, Parigné-le-Pôlin et Cerans ; circonscrite à-peu-près par la rivière de Sarthe et les ruisseaux de Rhône et de Fessard ; traversée du N. N. O. au S. O., par la partie de la route royale n.°23, du Mans à la Flèche. En 1550, une déclaration du roi (Henri III), donnée à Vendôme, ayant ordonné l’arpentage, à l’effet de procéder à l’adjudication, « à titre de bail, à cens ou rentes annuels ou perpétuels, non rachetables, ou à deniers comptans une fois payés, si les officiers à ce délégués trouvaient que ce fut l’augmentation du domaine royal et de la chose publique de les bailler aux dits titres de cens, rentes, etc., de toutes les plattes masures, terres, marais, eaux, et autres lieux déserts, vagues, vains et inutiles appartenant au roi, tant à cause de son ancien domaine, que par aubaine et confiscation, ou par autre voie de droit, dans toute l’étendue des sénéchaussées du Maine et de l’Anjou, » la lande du Bourrai, qui était dans la mouvance de la baronnie de Longaunai (v. ce mot), fut trouvée contenir 2,275 arpens (1,500 hectares), mais ne fut point aliénée, quoique mise en adjudication, y ayant eu des oppositions de la part de plusieurs seigneurs de fiefs, notamment de celui de la Forterie, François du Bouchet qui déclara qu’à cause de ladite terre, il avait droit de prendre dans cette lande le 6.e denier provenant des « pernaige, pasturaige, aurilaige, havaige, etc. » Une grande partie de cette lande sablonneuse, totalement stérile autrefois, est plantée en pins maritimes aujourd’hui, qui sont d’un assez grand produit.

Suivant Lepaige « les rivagers de cette lande prétendent qu’elle leur a été donnée par la reine Blanche, mère de S.-Louis, à la charge de faire tous les dimanches la prière pour le repos de son âme, laquelle prière se fait dans l’église de Cerans. » Une tradition locale, que rapporte le même auteur, veut aussi que Jules-César ait soutenu un grand combat dans cette lande : nous avons fait justice de ces erreurs historiques, au chap. II du précis ; et l’on peut voir à l’art. belin, territoire qui touche celui-ci, ce qu’il peut être raisonnable de conjecturer sur ce sujet.