Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BRUON

La bibliothèque libre.

BRUON, lande, qui paraît tirer son nom du celtique broen, jonc ; on l’appelait aussi lande des Deffais de Bruon. Elle formait l’extrémité O. de celle du Bourray, décrite précédemment, et dépendait, comme elle, de la baronnie de Longaunai. La lande du Bruon, située en majeure partie, à la droite de la route royale de Paris à Nantes, est circonscrite à l’O. par la rivière de Sarthe et le ruisseau de Fessard. On y rencontre, à 1 hectom. à droite de la route, vis-à-vis le coteau où se trouvent situés le bourg de Pârigné-le-Pôlin et la belle maison moderne (ancien château) du Grand-Perray, sur la lisière nord d’une plantation de pins, un dolmen formé d’une table de 3 mètres de long, de 1 mètre 1/3 de large au nord, sur un mètre 2/3 au sud, supporté autrefois par 4 pierres, dont une tout-à-fait renversée de côté et une autre affaissée sous lui, ce qui l’a fait incliner : on l’appelle pierre de Vignole, dans le pays. Tout près de ce dolmen, est une espèce de peulven renversé, d’un mètre deux tiers environ de longueur : la pierre de ces deux monumens est le grès. — Lorsqu’il fut procédé en 1550, par l’ordre de Henri III, à l’adjudication de toutes les landes du Maine, dépendantes du domaine royal, outre l’opposition qui fut faite par le seigneur de la Forterie, comme nous l’avons dit à l’article Bourrai, Baudouin de Champagne ou Champaigne, comme on écrivait ce nom alors, en fit aussi faire une en son nom, disant que « comme seigneur de Broaacin (voyez l’article brouassin), il a droit de suir (suivre) la beste par ledit endroit, en ce que son vanneur (veneur), peut jeter son cor au dedans de la forest (de Longaunai). » La lande de Bruon, comme celle du Bourrai, est actuellement presque toute entière en cultures, ou plantée en pins.