Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Abbé

La bibliothèque libre.

ABBÉ, du syrien abbas, qui vient lui-même de l’hébreu ab, père, nom que porte le supérieur d’un monastère ou d’un ordre monastique. On distinguait des abbés réguliers et des abbés commendataires : les premiers exerçaient à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ; les autres étaient souvent des laïques qui jouissaient d’une partie des revenus et qui abandonnaient la puissance spirituelle aux mains d’un délégué appelé prieur claustral. Ces abbés commendataires apparaissent dès la seconde race, où ils sont désignés sous le nom latin d’abbacomites : les moines, en donnant ce titre d’abbé à un seigneur puissant, se mettaient par là sous sa protection ; c’est ainsi que plusieurs rois de France et des princes du sang, Hugues Capet, Philippe I, Louis VI, les ducs d’Anjou, etc., portèrent le titre d’abbé. Ces sortes d’abbés ont donné naissance aux abbés de cour du dernier siècle : c’étaient des cadets de familles nobles qui prenaient le titre d’abbés en expectative d’une abbaye qu’ils ne possédaient pas encore ; ils portaient le petit collet. Le titre d’abbé a fini par s’appliquer indifféremment à tout homme revêtu d’un caractère ecclésiastique.