Discussion:Le Parfaict macquereau ſuivant la cour

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informations sur cette édition[modifier]

Informations sur l’édition de Le Parfaict macquereau ſuivant la cour

Édition : Le Parfaict Macquereau suivant la Cour ; contenant une Histoire nouvellement passée à la Foire de sainct Germain. Entre un Grand et l’une des plus notables et renommées Courtisannes de Paris ; Anonyme.


Source : BnF BnF Gallica


Contributeur(s) : --Cunegonde1 (d) 19 juin 2022 à 15:10 (UTC)[répondre]


Niveau d’avancement : Relu et corrigé


Remarques : Graphie au XVIIe siècle.


Relu et corrigé par : --Cunegonde1 (d) 19 juin 2022 à 15:10 (UTC)[répondre]




Notice de la BNF

Titre : Le Parfaict Macquereau suivant la Cour ; contenant une Histoire nouvellement passée à la Foire de sainct Germain. Entre un Grand et l’une des plus notables et renommées Courtisannes de Paris
Auteur : Anonyme, auteur du texte.
Éditeur :
Date d’édition : 1622
Type : text
Type : monographie imprimée
Langue : français
Format : In-8°. Pièce
Format : Nombre total de vues : 21
Droits : domaine public
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1516391c
Source : Gallica, département Réserve des livres rares, Enfer-728
Notice
du catalogue :
(FR-BNF 33526114g)
Provenance : Bibliothèque nationale de France
Date de mise
en ligne :
19/11/2017

Bibliographies[modifier]

  1. Voir la note dans la Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour... par le C. d’I*** (J. Gay), Bécour, 1897, T. 3, col. 634 : Parfait (le) macquereau suivant la cour, contenant une histoire nouvellement passée à la foire de Saint-Germain entre un grand et l’une des plus notables et renommées courtisanes de Paris. S. l., 1622, pet. in-8 de 16 p. — Nodier, 56 fr. ; La Valliëre, n° 4287 3. Opuscule en vers, dont le style, au dire de l’auteur du Manuel du libraire, répond parfaitement au titre.

  2. Voir la note dans L’Enfer de la Bibliothèque nationale à la cote 728. « — Le Parfaict / Macqvereau / svivant la Covr, / contenant vne Histoire nouuellement / passée à la Foire de Sainct-Germain. / Entre un Grand, et l’vne des plus notables et / Renommées Courtisannes de Paris. / 1622.
    1 brochure petit in-8 de 16 pages. Caractères de civilité.
    Poésie satirique en 18 strophes de 6 vers de 8 Syllabes par Claude d’Esternod.
    Voir : L’Espadon satyrique, Cologne, 1630 (Réserve Ye 2195) sous le titre : La Belle Madeleine.
    A la page 10 commence : Complainte sur le succès de l’Histoire dont est question, 19 strophes de 6 vers de 8 syllabes.

  3. Voir la note dans les Livres de l’Enfer, par Pascal Pia, éd. 1998, Fayard, p. 568, col. 1080 : Le Parfaict / Macqvereav / svivant la Covr, / Contenant vne Histoire nouuellement / passee à la Foire de sainct Germain. / Entre vn Grand, & l’vne des plus notables & / Renommees Courtisannes de Paris. / 1622 /
    Brochure in-8 pot (10,1 x 16) de 16 pages.
    Elle contient, sous le titre du Parfaict Macquereau, dix-huit strophes de six vers, suivies d’une Complaincte sur le succès de l'histoire dont il est question, en dix-neuf strophes de six vers. Contrairement à ce que disent Apollinaire, Fleuret et Perceau dans leur catalogue de l'Enfer, son imprimeur ne l’a pas composée en caractères de civilité.
    Les deux poèmes ainsi réunis n'étaient plus inédits en 1622. Ils reproduisent complètement deux pièces de Claude d’Esternod figurant dès 1619 dans la première édition de son Espadon satyrique.
    B.N. Enfer, 728. Cart. papier marbré rouge.


Comparaison entre les poèmes du Parfaict Macquereav et de L’Espadon satyrique[modifier]

Le Parfaict Macquereau[modifier]

Le Parfaict Macquereav, éd. 1622 L‘Espadon Satyrique, éd. Mertens et fils, Bruxelles, 1863,
réimpression faite sur l’édition de 1626,
Google.
Le Parfaict Macquereav Satyre XII, La Belle Magedelaine
 
DEuriez vous pas donc Magdelaine, Devriez-vous pas donc, Magdelaine,
Ainſi qu’on void vne Panteine Ainsi qu’on void une panteine
Des beccaſſes ſerrer le cous, Des becasses serrer les cous,
Außi ſerrer entre vos cuiſſes Aussi serrer entre vos cuisses
Les ceruelats, & les ſauciſſes, Les cervelats et les saucisses
Qui ſe meurent cent fois pour vous. Qui se meurent cent fois pour vous ?
 
Les ſauciſſons dedans Bolongne, Les saucisses, dedans Bolongne,
Ne portent point ſi bonne trongne, Ne portent point si bonne trongne
Que fait le vit d’vn Cauallier : Que faict le zest d’un cavalier ;
Ny les andouilles de Troye, Et ny les andoüilles de Troye,
Ny l’anguille, ny la lamproye, Ny l’anguille, ny la lamproye,
N’égalent point ce doux gibier. N’esgalent point ce doux gibier.
 
C’eſt vn Caualier ſans reproche, C’est un cavalier sans reproche,
Dur au combat comme vne roche : Dur au combat comme une roche :
Hà ! ie l’ay dit, n’en dites mot, Ha ! je l’ai dit, n’en dites mot,
Son eſpee eſt de bonne trempe, Son espée est de bonne trempe,
Son vit ardent comme vne lampe, Son zest ardent comme une lampe
Ou vn cheual qui va le trot. Ou un cheval qui va le trot.
 
Je le ſçay bien (dites nous belle) Je le sçay bien (dites-vous, belle)
Qu’il a vne bonne alumelle : Qu’il a une bonne alumelle,
Mais ie crains que comme le cocq Mais je crains que, comme le coq,
Apres l’auoir fait, le publie, Après l’avoir fait, le publie,
Qu’à tout le monde il ne le die, Qu’à tout le monde il ne le die :
Alors que deviendroit mon noc. CON. Alors que deviendroit mon noc ?
 
Vous eſtes vne fine buſe, Vous estes une fine buse ;
Son vit n’eſt pas vne harquebuſe, Son zest n’est pas une harquebuse
Qui deſchargeant meine du bruict, Qui, deschargeant, meine du bruit ;
Il eſt muet comme vne carpe, Il est muet comme une carpe,
Et l’on ne ſent preſque l’eſcarpe Et l’on ne sent presque l’escarpe
De cet eſprit qui va de nuict. De cet esprit qui va de nuict.
 
Brides à veaux, ce sont lanternes ;
Car avant ces mulets d’Auvergne
Tout l’Aristote expliqueront,
Les pourceaux feront la civette
Avant que sa bouche discrette
Jamais vous face un tel affront.
 
Les beſtes qui ne ſont tant belles, Les bestes, qui ne sont tant belles
Que vous dites, s’en paſſent elles ? Que vous, dites, s’en passent-elles ?
Nenny par bleu, les morpions Nenny parbleu : les morpions
Et toute autre petite beſte, Et toute autre petite beste,
Comme puces,& poux de teſte, Comme puces et poux de testes,
Picquent ainſi que des lions. Picquent ainsi que des lions.
 
Vn leurier ſur vne leurette, Un levrier sur une levrette
Roidement tire ſa brayette, Roidement tire sa brayette,
Comme Robert ſur Alizon Comme Jaquet sur Alizon ;
Et crois, que tous pareils nous ſommes Et crois que tout pareils nous sommes
A ces beſtes, fors que nous hommes A ces bestes, fors que nous hommes
Avons vn peu moins de raiſon. Avons un peu moins de raison.
 
Jamais beſte ne ſe pollue, Jamais beste ne se polluë ;
Mais vne femme diſſolue Mais une femme dissoluë
Se façonne vn gaudemiſi, Se façonne un gaudemisi
Qui la ſouille, fouille, farfouille, Qui la souille, foüille, farfoüille.
Et chatouille, comme l’andouille Et chatoüille, comme l’andoüille
D’vn homme, qui foutroit ainſi. D’un homme qui feroit ainsi.
 
C’eſt trop nous dõner d’eaux beniſtes, C’est trop nous donner d’eaux benites :
Vous le dites, vous le dédites, Vous le dites, vous le dedites ;
Vous donnez l’aßignation, Vous donnez l’assignation ;
L’heure venue on s’y tranſporte, L’heure venuë, on s’y transporte,
Mais l’on ne baiſe que la porte, Mais on ne baise que la porte,
Au lieu de vous baiſer le con. Au lieu de vous baiser le c...
 
L’autre iour i’aguettois mon maiſtre, L’autre jour j’aguettois mon maistre,
Sifflant deuant voſtre feneſtre, Sifflant devant vostre fenestre ;
Je me penſois tout en eſt dit, Je me pensois : Tout en est dit.
I’haraſſois d’aiſe en ma chemiſe, J’harassois d’aise en ma chemise,
Me penſant qu’il vous auoit priſe Me pensant qu’il vous avoit prise
A la pointe de ſon beau vit. A la pointe de son beau v...
 
Il va, il vient, il tourne, il trotte,
Mais il ne fit qu’user sa botte.
Vous joüastes un tourdion.
Moy, estonné de la cassade,
Je disois que la bastonnade
Devait venger sa passion.
 
Par vostre foy, dites, ma belle,
Croyez-vous pas estre pucelle ?
Non, voire non ; un almanach
De l’an mille six cents et quinze
M’a dit qu’estiez du tout apprinse
En ce qui est du ticque tac.
 
Vous eſtes vne marte ſublime, Vous estes une marte sublime :
Gaufridi ne ſceut point l’eſcrime, Gaufridi ne sceut point l’escrime
Si bien que vous, le Latin : Si bien que vous, ny le latin ;
Et plus gros que deux Breuiaires Et plus gros que deux bréviaires
Vous auez faict des Commentaires Vous avez fait des commentaires
Des poſtures de l’Aretin. Des postures de l’Arétin.
 
Vous auez, ſçauante portefeſſe, Vous avez, sçavante professe,
Publiquement par tout la Breſſe, Publiquement par tout la Bresse,
Monſtré de arte amandi, Monstré de arte amandi.
Soubs le ſigne d’vne brayette : Sous le signe d’une brayette,
Venus qui fut voſtre planette, Venus, qui fut vostre planette,
Vous fit naiſtre le Vendredi. Vous fist naistre le vendredy.
 
Vous le faiſiez pour vne pomme, Vous le faisiez pour une pomme
Iadis en Breſſe auec vn homme : Jadis en Bresse avec un homme ;
Maintenant vous n’auez égards, Maintenant vous n’avez esgards,
Ma belle à cinquante piſtoles, Ma belle, à cinquante pistoles,
Vous qui n’auiez autres paroles, Vous qui n’aviez autres paroles
Que qui en veut pour deux liards. Que : « Qui en veut pour deux liards. »
 
Le cadenat est donc au chose ?
Hé ! Dieu te gard, la belle Rose,
Ne te mocque pas tant des gent :
Picquer pour rien est chose aimable,
Mais ce qui est plus souhaitable,
C’est le plaisir avec l’argent.
 
Vous ſçauez ſi Monſieur en manque, Vous sçavez si Monsieur en manque
Et ſi ſa bourſe eſt vne banque, Et si sa bourse est une banque
Où vous pouuez à cent pour cent, Où vous pouvez, à cent pour cent,
Comme les Iuïfs faire l’vſure Comme les Juifs faire l’usure :
Voſtre con eſt de fine bure, Vostre noc est de fine bure,
Puiſqu’il eſt tant vendu d’argent. Puisqu’il est tant vendu d’argent.
 
Pendant que cet Hyuer nous dure, Pendant que cest hyver nous dure,
Monſieur voudroit de cette bure Monsieur voudroit de ceste bure
Faire à ſon vit vn balandran : Faire à son zest un balandran ;
Il luy ſeroit fort bon, me ſemble, Il luy feroit fort bon, me semble,
Car quelques fois ce beau vit tremble Car quelquefois ce bon zest tremble
Comme l’eſguille d’vn cadran. Comme l’eguille d’un cadran.
 
Voſtre con eſt doublé d’hermine, Vostre noc est doublé d’hermine,
On en feroit vne Hongreline On en feroit une hongreline
A ſon beau vit, ou vn robon : A son beau zest, ou un robon ;
Mais il faudroit que la peluche Mais il faudroit que la peluche
Vn peu deuant l’on épeluche, Un peu devant l’on epeluche,
Pour en oſter le morpion. Pour en oster le morpion.
 
Ne faisons plus les chatemites,
Car mon brave a trop de merites,
Belles, pour vous desobliger.
Monsieur n’est pas une trompette,
Il vesse plustost qu’il ne pette
Quand il veut son corps decharger.
 
Ce Caualier a tant d’addreſſes, Ce cavalier a tant d’adresses
D’enchantemens, & de proueſſes, D’enchantements et de proüesses,
Que dans le nid des paßereaux Que dans le nid des passereaux
Il va beſongner la femelle, Il va besogner la femelle
Si finement qu’il ne reſueille, Si finement qu’il ne resveille
Ny le pere, ny les oyſeaux. Ny le pere ny les oyseaux.
 
Voſtre con a vne languette, Vostre c... a une languette,
Et ce pendant ell’ eſt muette, Et cependant elle est muette.
Monſieur eſt tel que voſtre con, Monsieur est tel que vostre c...,
Car bien qu’il aye vne languette, Car, bien qu’il aye une languette,
Ce n’eſt pour eſtre la trompette Ce n’est pour estre la trompette
De l’affaire de queſtion. De l’affaire de question.

Complaincte svr le ſuccès de l’hiſtoire en qveſtion[modifier]

Complaincte svr le ſuccès de l’hiſtoire en qveſtion Espadon Satyrique, Satyre VIII, La Chavde-Pisse
 
 
  Précèdent 6 sizains
 
Hé Dieu, helas ! hé Dieu, que l’hõme Hé Dieu, hélas ! hé Dieu ! que l’homme,
Pour auoir mangé d’vne pomme, Pour avoir mangé une pomme,
Porte de maux deſſus les reims, Porte de maux dessus les reins !
Tout comme nous picquent les beſtes, Tout comme nous picquent les bestes,
Et n’ont iamais, veroles, peſtes, Et n’ont jamais veroles, pestes,
Chaudepiſſe, chancres & poulins. Chaude-pisse, chancres, poulains.
 
I’ay veu des chiens plus de dix mille, J’ay veu des chiens plus de dix mille,
Leſquels foutaillent file à file, Lesquels fretaillent file à file
D’vne ſeule chienne le con : D’une seule chienne le noc ;
Mais pour cinq cens mille eſtocades, Mais pour cinq cents mille estocades
Ils n’en furent iamais malades Ils n’en furent jamais malades,
Tant qu’ils le trouue touſiours bon. Et toujours droit est leur estoc.
 
Encore les chiens ont l’aduentage, Encor, les chiens ont l’advantage
Qu’entrant dedans leur bordelage, Qu’entrant dedans leur bordelage
Ils ne payent pas vn douſain : Ils n’y payent pas un douzain.
Nous autres donnons la piſtole, Nous autres donnons la pistole,
Et n’en auons que la verole, Et n’en avons que la verole
Souuente fois pour noſtre bien. Souventes fois pour nostre gain.
 
Marchant qui perd ne peut pas rire, Marchant qui perd n’ayme pas rire.
Viença laquais & va-tan dire Vien-ça, laquay, et va-t’en dire
A ſoufreteux ce Medecin. A Soufletruse medecin
Qu’il vienne voir mon pauure vit, Qu’il vienne voir mon pauvre zeste,
Qui ne peut plus leuer la teſte, Qui ne peut plus lever la teste,
Tant à preſent il eſt maudit. Tant il est remply de farcin.
 
Ie ſens deſia monter mon aſne, Je sens desjà monter mon asne,
Sanglé d’vne vieille ſotanne, Sanglé d’une vieille soutasne,
L’houſe de l’Eueſque Turpin. L’housse de l’evesque Turpin,
Et dont les bords bordez de fanges, Et dont les bords, bordés de fanges,
Penſoient trouuer dix mil franges, Faisoient traisner dix mille franges
Qui pendilloient ſur l’eſcarpin. Qui pandilloient sur l’escarpin.
 
Vn grand chappeau de Ieſuitte, Un grand chapeau de jesuite,
Greſſé du ſuc de la marmitte, Gressé du suc de la marmite,
Couuroit ſon percoranium, Couvroit son pericranium,
Dorlotant vne longue barbe, Dorlotant une longue barbe
Dont le parfum eſt de rhubarbe, Dont le parfum est de rubarbe,
De coloquinte & d’opium. De coloquinte et d’opium.
 
Sa langue de ſuppoſitoire, Sa langue de suppositoire,
Plus aigue qu’vne lardoire. Plus aiguë qu’une lardoire,
Dieu ſoit céans diſoit alors, « Dieu soit céans », disoit alors
Ce nez rouge comme eſcreuiſſe, Ce né rouge comme ecrevisse.
Dieu ſoit ceans, la chaudepiſſe, « Dieu soit céans, la chaude-pisse,
Tout bas diſois-ie & vous dehors. Tout bas disois-je, et vous dehors. »
 
Que ie meure pas de la corde, Que je meure pas de la corde
Si i’entendois point ſon exorde ; Si j’entendois point son exorde,
Moins encore ſa narration, Moins encor sa narration ;
Car ce Docteur en Medecine, Car ce docteur en medecine
Eſcorche la langue Latine Escorche la langue latine
Comme vn Boucher fait vn mouton, Comme un boucher faict un mouton.
 
Il ſe hauſſe, puis il ſe guinde, Il se hausse, et puis il se guinde,
Ne plꝰ ne moins qu’vn grãd cocq d’inde Ne plus ne moins qu’un grand coq d’Inde,
Et iugeriez parfaictement Et jugeriez parfaictement
Que fauſſant les deſtinees, Que, finissant les destinées,
Il veut tenir les grands iournees, Il vient tenir ses grands journées
Quand il parle du iugement. Quand il parle du jugement.
 
Ego iuro, par la ſauatte, « Ergo juro, par la savate
Et la crepide d’Hippocrate, Et la crepide d’Hippocrate,
Ie le cognoſce il eſt certain, Je le cognosce, il est certain,
A cette iaune ſubucule, A ceste jaune subucule
Qu’auez planté voſtre mantule Qu’avez planté vostre mentule
Dedans le con d’vne putain. Dans les dunes d’une putain.
 
  « Dedans le vase spermatique
  D’une meretrice impudique
  Tu plantasti l’engin viril.
  Intellige mon idiome ! »
  Moy lors, au mot de ce fantosme,
  Je dis : « Amen, ainsi soit-il. »
 
  « Amen, amen, tu le confesse,
  Excusabo ceste jeunesse
  Qui lors vexoit tuum inguen ;
  Vocamus, en langue galisse,
  Istud malum la chaude-pisse. »
  Il entendoit le tu autem.
 
  « Recipe un bolus de casse,
  Comme fient que le porceau casse,
  Ad tollendum illi le pus,
  Qui manat de la chaude-pisse.
  Qu’il ne comede point d’espisse,
  Ponant de l’eau dans son point.
 
  « Ad refrigendum sa poitrine,
  Carpet de la therebantine
  Pour toller l’inflamation ;
  Et si intus est quelque ulcere,
  D’une seringue on pourra faire
  Per sœpius l’injection.
 
  « Ergo vale, cher filiole,
  Je vay chez le pharmacopole. »
  Moy, qui estois importuné
  Plus de sa sotte pedantise
  Que du mal qui me martyrise,
  Je dis à Dieu à Domine.
 
Mes boyaux ronflent de colere Mes boyaux ronflent de colere
Ie ſens deſia la caſſe amere Je sens desjà la casse amere
Iouer de l’eſpee à deux mains : Jouer de l’espée à deux mains ;
Garde le coup d’eſtoc de tailles, Gare le coup d’estoc, de tailles,
Pour deſbouller iuſques aux entrailles Pour debouler jusqu’aux entrailles
Milles ſortes d’humeurs vilains. Mille sortes d’humeurs vilains.
 
Tant plus ie pouſſe, moins il entre. Tant plus je pousse, moins il entre ;
Tout coule, tout roule du ventre, Tout coule, tout roule du ventre,
Vuidant ma cauſe ſans appel, Vuidant ma cause sans appel.
Lors ie faiſois vne grimaſſe Lors je faisois une grimasse
Comme vn demon, que l’on terraſſe. Comme un demon que l’on terrasse
Deſſous les pieds d’vn ſainct Michel. Dessoubs les pieds d’un sainct Michel.
 
Iamais, iamais ie n’y retourne, Jamais, jamais je n’y retorne,
Ie le proteſte ſur la corne Je le proteste sur la corne
Du plus grand cocu de Paris : Du plus grand cocu de Paris :
Car le renard fin et & ſage Car le renard finet et sage,
Pris deux fois au meſme paſſage Pris deux fois au mesme passage,
Au troiſieſme n’eſt iamais pris. Au troisiesme n’est jamais pris.
 
Vne putain qui pour ce tiltre, Une putain qui, pour ce tiltre,
A mille fois porté la Mitre A mille fois porté la mitre
Par tous les lieux, aux carefours, Par tous les lieux, aux carrefours,
Me la donna pour mon eſpiſſe : Me la donna pour son episse :
N’eſtois ie pas vn vray iocriſſe N’estois-je pas un vray jocrisse
De contenter là mes amours ? De contenter là mes amours ?
 
Cependant cette putain ſale, Cependant ceste putain sale
Faiſoit de ſa Vierge Veſtale, Faisoit de sa vierge vestale,
Et a plus brinbalé de coups Et a plus brinbalé de coups
Que tous les gueux de l’Allemagne, Que tous les gueux de l’Alemagne,
De France, Italie, & d’Eſpagne, De France, Italie et d’Espagne,
A l’hoſpital n’ont pris de poux. A l’hospital n’ont pris de poux.
 
Son corps à plus ſouſtenu d’homme Son corps a plus soutenu d’hommes
Que toutes les putains de Romme, Que toutes les putains de Rome,
Et plus mutilé de couillons, Et plus mutilé de coüillons
Que Veniſe n’a de piſtoles Que Venise n’a de pistoles,
Et a donné plus de verolles Et a donné plus de veroles
Que l’Occean n’a de ſablons. Que l’Océan n’a de sablons.
 
  Elle donne plus de practiques,
  Chirurgiens, à vos boutiques,
  Que les cours et les parlements
  N’ont de practiques en la France,
  En decidant tant de sentances,
  Tant d’arrests et d’appointements.
 
  Dedans la grotte de Tolede
  Un grand diable qui la possede,
  Dit l’histoire, faisoit leçon.
  Ainsi, je croy que la verole
  Et le chancre tiennent escole
  Dans la caverne de ce c...
 
O trou remply de chaudepiſſe : O trou remply de chaude-pisse !
Tu es le trou de ſainct Patriſſe, Tu es le trou de sainct Patrice,
Qu’Irlande tient en ſes confins, Qu’Irlande tient en ses confins ;
Car tu as pour lieux miſérables Car tu as, par les miserables,
Dix milles legions de diables, Dix mille legions de diables
Pleins de peſte & de venins. Pleines de peste et de venins.
 
  Que maudite soit la carogne
  Qui m’a taillé telle besogne !
  Qu’elle aye les estranguillions ;
  Qu’une lepre, mais des plus fines,
  Hideusement, dès les narines,
  Couvre son corps jusqu’aux talons.
 
Que tes paillards les plus lubriques, Que tes paillards les plus lubriques,
Ayent leur vit long comme picques Ayant leur zests longs comme piques,
D’vn fin acier, trenchant aigu, D’un fin acier, trenchant, aigu,
Tranſperçant comme des aiguilles, Transperçant comme des aiguilles,
Pour te rompre des ſpopondrilles, Pour te rompre les spopondrilles
Et les nerfs qui bandent ton cu. Et les nerfs qui bandent ton cu.
 
  Que quatre cents mille hommes d’armes
  Prenent ce trou remply de charmes ;
  Mais, avant que sortir du lieu,
  Qu’ils tirent tous comme le foudre,
  Et si quelqu’un n’a point de poudre,
  Qu’il la flanque d’un coup d’espieu.
 
  Si de toy reste de la cendre,
  Que Belzebut la vienne prendre,
  Car Belzebut de tout se ser,
  Pour en poudrer la chevelure
  De Proserpine, ou l’escriture
  Du secretaire à Lucifer.
 
Mes beaux ſouhaits ne ſeroiẽt fables Mes beaux souhaits ne seroient fables ;
Mais ie ſçay bien que tous les Diables Mais je sçay bien que tous les diables
De l’emporter font du refu, De l’emporter font du refu,
Craignant d’auoir la chaudepiſſe Craignant d’avoir la chaude-pisse,
Diſant qu’ils ont ſans le ſurplus Disant qu’ils ont sans ce supplice
Aſſez de feuz au poil du cu. Assez de feux aux poils du cu.