Discussion:Le Roi attend
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Le troisième numéro contient une petite pièce en un acte de George Sand, intitulée le Roi attend, qui venait d'être représentée sur le théâtre de la République (c'est-à-dire à la Comédie-Française) pour la première représentation nationale (c'est-à-dire gratuite) le 9 avril 1848. Les acteurs de ce temps-là s'appelaient Samson, Geffroy, Regnier, Anaïs, Augustine Brohan, Rachel. Excusez du peu ! Mais les belles choses qu'on leur faisait débiter ! Molière est au travail, avec sa servante, Laforêt, qui ne savait pas lire, et sans qui il paraît qu'il n'eût su écrire une ligne. Il n'a pas fini sa pièce ; les acteurs n'ont pas appris leurs rôles ; et le roi ne se contente pas d'avoir « failli attendre », il attend, il s'impatiente. Molière, embarrassé, prend le parti de s'endormir. La Muse lui apparaît, le qualifie de « lumière du peuple, » et fait défiler devant lui les ombres des grands poètes défunts. Eschyle, Sophocle, Euripide, Shakespeare viennent tous protester qu'ils ont, en leur temps, travaillé à préparer la Révolution de 48. Molière, réveillé, entre en scène pour faire son compliment au Roi. Mais le Roi, où est-il ? On le lui a changé : « Je vois bien un roi, mais il ne s'appelle plus Louis XIV : il s'appelle le peuple, le peuple souverain. C'est un mot que je ne connaissais pas, un mot grand comme l'éternité. » À ces flagorneries vous reconnaissez le démocrate. Le roi attend est un authentique bibelot d'art révolutionnaire. — La Cause du peuple portait en manchette : On s'abonne rue Richelieu. Il faut croire qu'au contraire on ne s'abonnait pas, puisque le journal mourut après le troisième numéro.
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