Discussion:Les Aventures de Tom Sawyer/Traduction Hughes, 1884

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Informations sur l’édition de Les Aventures de Tom Sawyer/Traduction Hughes, 1884

Édition : Traduction William Little Hughes, Hennuyer, Paris, 1884


Source : Gallica


Contributeur(s) : À évaluer


Niveau d’avancement :


Remarques : Texte parfois tronqué (voir exemple ci-dessous)


Relu et corrigé par :


Comparaison entre deux traductions différentes du même texte

Traduction Caillé
Traduction Hughes
Tous les camarades de Tom, calqués sur le même modèle, étaient aussi remuants, bruyants et insupportables que lui. Lorsqu’on les interrogeait, aucun d’eux ne savait correctement sa leçon et il fallait à chaque instant leur tendre la perche. Néanmoins, ils en venaient à bout cahin-caha et obtenaient une récompense sous la forme d’un bon point bleu, au verso duquel était écrit un passage de la Bible. Chaque bon point bleu représentait deux versets récités par cœur. Dix bons points bleus équivalaient à un rouge et pouvaient être échangés contre lui. Dix bons points rouges donnaient droit à un bon point jaune et pour dix bons points de cette couleur, le directeur de l’école remettait à l’élève une bible qui en ces temps heureux valait quarante cents. Combien de mes lecteurs auraient le courage de retenir par cœur deux mille versets, même pour obtenir une bible illustrée par Gustave Doré ?

Pourtant, c’était grâce à ce procédé que Mary avait acquis deux bibles. Cela représentait l’effort de deux années, et l’on citait le cas d’un garçon, d’origine allemande, qui avait gagné ainsi quatre ou cinq livres saints. Un jour, il lui était arrivé de réciter trois mille versets d’affilée, mais un tel abus de ses facultés mentales l’avait rendu à peu près idiot — véritable désastre pour l’école, car dans les grandes occasions le directeur faisait toujours appel à ce garçon pour « parader », ainsi que le disait Tom dans son langage. Seuls les élèves les plus âgés conservaient leurs bons points et s’attelaient à leur besogne monotone assez longtemps pour obtenir une bible. La remise de l’un de ces prix devenait dans ces circonstances un événement rare et important. Le lauréat était si bien mis en vedette que le cœur de ses condisciples brûlait souvent pendant quinze jours d’une ardeur nouvelle. Il est possible que Tom n’ait jamais tenu à la récompense en soi, mais il est incontestable qu’il avait pendant des jours et des jours rêvé à la gloire qui s’attachait au héros de la cérémonie.

Du reste, je le dis à regret, beaucoup de ses condisciples ne se conduisaient guère mieux. Si la plupart d’entre eux parvenaient à obtenir des bons points, c’est qu’il suffisait de réciter couramment deux versets des Écritures saintes pour avoir droit à un billet bleu. Dix bulletins bleus valaient un bulletin rouge, et dix rouges valaient un jaune. En échange de dix billets jaunes on remettait à l’heureux possesseur une Bible très modestement reliée. Beaucoup de mes lecteurs se résoudraient-ils à apprendre par cœur deux mille versets de l’Évangile, fût-ce pour gagner une Bible illustrée par Gustave Doré ? On citait pourtant un élève d’origine allemande qui avait remporté cinq ou six prix en accomplissant ce tour de force ; mais c’était là de l’histoire ancienne. Il arrivait bien rarement qu’un écolier eût assez de patience pour réunir la quantité de bulletins voulue, de sorte que la remise d’un de ces prix était un événement mémorable. Elle remplissait les élèves d’une ambition qui durait quelquefois une semaine entière. Cependant Tom, quoiqu’il brûlât de se distinguer d’une façon quelconque, n’avait jamais trop paru envier les lauréats.