Discussion Livre:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu/Diff

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Livre:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu

-DOUBLE MÉPRISE
+{{TCP|LA|100|DOUBLE MÉPRISE|250}}
-» IMPRIMERIE
+IMPRIMERIE
-FOURNIER I*« SEIKR • X° 1 4I *
+FOURNIER {{Centré|rue de seine, n{{o}} 14.}}
-PAR i/aUTEXIK v’ ’j f\tC/ DU
+PAR L’AUTEUR DU
-GAZUL ZiagaLa , mas
+GAZUL Zagala, mas
-las Hures Blauca , ruhi.i y ojos verdes., Si piensas scguir amures Pierdete Rien, pues
+las flores Blanca, rubia y ojos verdes, Si piensas seguir amores Pierdele bien, pues
-H. FOURNIER , RUE
+H. FOURNIER, RUE
-N° lîj1833.
+N° 14 1833. Traduction Wikisource: « Jeune fille, plus blanche que les fleurs, blonde aux yeux verts, si tu songes à chercher des amours, perds-toi bien, puisque tu te perds. » Mise en garde : Le texte ci-dessous n’est pas celui de l’édition originale de 1833, mais d’une édition ultérieure revue par l’auteur.
-♦
-DOUBLE MÉPRISE. I.
+DOUBLE MÉPRISE I.
-2\tLA\tDOUBLE avait reconnu qu’il lui était nonseulement impossible cl’aimer son
+avait reconnu non seulement l’impossibilité d’aimer son
-encore qu’il lui était bien difficile d’avoir quelque estime pour lui. Ce
+encore la difficulté d’avoir pour lui quelque estime. Ce
-un fripon ;
+un malhonnête homme ;
-une bête, encore moins un sot. En interrogeant ses souve¬ nirs , elle
+une bête ni un sot. Peut-être cependant y avait-il bien en lui quelque chose de tout cela. En consultant ses souvenirs, elle
-autrefois } mais
+autrefois ; mais
-l’ennuyait. Tout en lui était repoussant à ses yeux. Sa
+l’ennuyait. Elle trouvait tout en lui repoussant. Sa
-des cris¬ pations nerveuses.
+des crispations nerveuses.
-MEPRISE.\t3 et
+et
-entretenir l’espèce de haine de
+entretenir l’aversion de
-Chaverny, celait un
+Chaverny, c’était un
-bel homme , un
+bel homme, un
-teint frais , sanguin , et qui,
+teint frais, sanguin, qui,
-à ima¬ gination. Il
+à imagination. Il
-une « ami¬ tié douce, » (il
+une « amitié douce » (il
-aimé « comme
+aimé comme
-4\tLA\tDOUBLE # premier
+premier
-son mariage » ) , et
+son mariage), et
-serait égale ment bien accommodé
+serait également accommodé
-; mais ayant
+; mais, ayant
-fortune considé¬ rable, il
+fortune considérable, il
-sa démis¬ sion et
+sa démission et
-qui n’a¬ vaient pas
+qui n’avaient pas
-de grands parens et
+de grands-parents et
-Phrosine, « marieraient
+Phrosine, marieraient
-le
+le Grand
-Grand - Turc , » s étaient donné
+Turc, s’étaient donné
-pour ré¬ gler les
+pour régler les
-la gaieté , et était dans
+la gaieté, et était, dans
-du mot ce
+du mot, ce
-son ré¬ giment d’un
+son régiment d’un
-le trou¬ vait aimable
+le trouvait aimable
-ne ■ manquait
+ne manquait
-6\tLA\tDOUBLE pour
+pour
-Julie de rester tard au bal , d’aller
+Julie d’y rester tard, d’aller
-au Lois de
+au bois de
-qu’il s était battu
+qu’il s’était battu
-duel honorable¬ ment deux
+duel honorablement deux
-certaine voi¬ ture qu’il
+certaine voiture qu’il
-faire construire sur
+faire exécuter sur
-à lui , et
+à lui, et
-Julie , lors¬ qu’elle aurait
+Julie lorsqu’elle aurait
-à unir son sort au sien. Au
+à lui donner sa main. Au
-de mariage toutes
+de mariage, toutes
-MEPRISE.\t7 Chaverny
+Chaverny
-sa femme , —
+sa femme, —
-histoires gaies , il
+histoires gaies, il
-fois. Il disait
+fois. Maintenant il disait
-bals maintenant se prolon¬ geaient trop
+bals se prolongeaient trop
-au spec¬ tacle , et
+au spectacle, et
-contrainte in¬ supportable l’usage
+contrainte insupportable l’usage
-la pa¬ resse 5 s’il
+la paresse ; s’il
-pu réussir, mais la moindre gêne
+pu réussir ; mais la gêne
-un supplice; il
+un supplice : il
-8\tLA DOUBLE est
+est
-reçu quà proportion
+reçu qu’à proportion
-bien préfé¬ rable à
+bien préférable à
-les amusemens plus dé¬ licats ;
+les amusements plus délicats ;
-des pou¬ mons aussi
+des poumons aussi
-En outre il
+En outre, il
-de champagne qu’un
+de vin de Champagne qu’un
-ordinaire, etfaisai t parfaitement
+ordinaire, et faisait parfaitement
-son che¬ val une
+son cheval une
-d’une es¬ time légitimement
+d’une estime légitimement
-MEPRISE.\t9 êtres
+êtres
-l’on ap¬ pelle les « jeunes gens » dont nos bou¬ levards abondent vers huit heures
+l’on appelle les jeunes gens, dont nos boulevards abondent vers cinq heures
-de campagne , courses , dîners de garçon , soupers de garçon étaient
+de campagne, courses, dîners de garçons, soupers de garçons, étaient
-avec empresse¬ ment. Vingt
+avec empressement. Vingt
-des hom¬ mes , et
+des hommes ; et
-Julie l’en¬ tendait , elle
+Julie l’entendait, elle
-une indi¬ cible expression
+une indicible expression
-Belle, jeune et
+Belle, jeune, et
-un hom¬ me qui
+un homme qui
-conçoit
+conçoit qu’elle
-10\tLA\tDOUBLE quelle devait
+devait
-entourée d’hom¬ mages fort intéressés. Mais outre
+entourée d’hommages fort intéressés. Mais, outre
-protection dé sa
+protection de sa
-femme fort prudente,
+femme très prudente,
-son défaut capital, l’avait défendue jus¬ qu’alors contre
+son défaut, l’avait défendue jusqu’alors contre
-le désappointe¬ ment qui
+le désappointement qui
-espèce d’expé¬ rience , l’avait
+espèce d’expérience, l’avait
-était hère de
+était fière de
-la société , et
+la société, et
-de résigna¬ tion. Elle se trouvait même heu¬ reuse , car
+de résignation. Après tout, elle se trouvait presque heureuse, car
-entièrement mai-
+entièrement libre
-MÉPRISE.\t|\ti tresse de
+de
-ne con¬ naissait pas
+ne connaissait pas
-sa coquetterie était toute
+sa coquetterie, toute
-d’un enfant. Elle s’al¬ liait fort
+d’un enfant, s’alliait fort
-certaine ré¬ serve dédaigneuse
+certaine réserve dédaigneuse
-avec lout le monde , mais
+avec tout le monde, mais
-de Lussan ? ia mère de Ju¬ lie , qui
+de Lussan, la mère de Julie, qui
-sa belle-mère , avait
+sa belle-mère, avait
-obligé s
+obligé
-H\tLA\tDOUBLE J d’y
+d’y
-la soirée malgré
+la soirée, malgré
-simple ; il dor¬ mait, décemment, d’ailleurs,
+simple : il dormait, décemment d’ailleurs,
-la conversa¬ tion ;
+la conversation ;
-temps , et
+temps et
-qu’il dé testa i t parce
+qu’il détestait parce
-cela lavait mené
+cela l’avait mené
-MEPRISE.\t16 Onze
+Onze
-de son¬ ner. Chaverny
+de sonner. Chaverny
-pas d’engage¬ ment pour
+pas d’engagement pour
-soirée ; il
+soirée : il
-savait abso¬ lument que
+savait absolument que
-cette perplexité on
+cette perplexité, on
-il de¬ vait ramener
+il devait ramener
-La perspec¬ tive d’un
+La perspective d’un
-quoi l’effrayer. Mais il n’a¬ vait pas
+quoi l’effrayer ; mais il n’avait pas
-sa poclie , et
+sa poche, et
-du Havre au moment mêmeoù il
+du Havre, au moment même où il
-16\tLA DOUBLE dans
+dans
-sa femme qu’il
+sa femme, qu’il
-peine regar¬ dée. Elle lui
+peine regardée. Ce soir-là elle lui
-jolie ce soirlà que
+jolie que
-coutume ; aussi fut-il quel¬ que temps
+coutume aussi fut-il quelque temps
-ses épaules Julie
+ses épaules. Julie
-ses sour¬ cils arqués
+ses sourcils arqués
-rapprochaient invo¬ lontairement. Tout
+rapprochaient involontairement. Tout
-si agréable qu’un
+si agréable, qu’un
-n’y pou¬
+n’y pouvait
-MÉPRISE.\t17 vait rester
+rester
-glace pen¬ dant l’opération
+glace pendant l’opération
-l’autre fut embarras¬ sé. Pour
+l’autre furent embarrassés. Pour
-sa fem¬ me quelle levait
+sa femme, qu’elle levait
-— « Comme
+— Comme
-! » dit
+! dit
-bas madame de
+bas Mme de
-mari. A ssis tous
+mari. Assis tous
-leur voi ture et
+leur voiture et
-18\tLA\tDOUBLE Chaverny
+Chaverny
-était con¬ venable de
+était convenable de
-mais il ne
+mais rien ne
-venait rien à l’esprit. Julie de son côté gardait
+venait à l’esprit. Julie, de son côté, gardait
-silence dés¬ espérant. Il bailla trois
+silence désespérant. Il bâilla trois
-honteux luimême , et
+honteux lui-même, et
-— « La
+— La
-été lon¬ gue, » observa-t-il pour
+été longue, ajouta-t-il pour
-Depuis long¬ temps elle
+Depuis longtemps elle
-l’habitude de-
+l’habitude d’éviter
-MEPRISE.\t19 viter toute
+toute
-mari ; elle
+mari : elle
-se sen¬ tait en
+se sentait malgré lui en
-au bout, de
+au bout de
-— « J’ai
+— J’ai
-dîné aujourd’hui; mais
+dîné aujourd’hui ; mais
-le cham¬ pagne de
+le champagne de
-sucré. » — « Comment? » demanda
+sucré. — Comment ? demanda
-la tôle de
+la tête de
-— « Je
+— Je
-20\tLA\tDOUBLE de
+de
-chose étonnante; mais
+chose étonnante, mais
-plus diffi¬ cile. Il
+plus difficile. Il
-de champa¬ gne qui sont mauvaises , et
+de champagne qui sont mauvaises, et
-bonne. » — «Ah? » et Julie,
+bonne. — Ah ! Et Julie,
-la poli¬ tesse, tourna
+la politesse, tourna
-regarda par¬ la
+regarda par la
-la calè¬ che , fort mortifié
+la calèche, un peu mortifié
-MÉPRISE.\t21 montrât
+montrât
-conversation. Cependant , après
+conversation. Cependant, après
-bâillé en¬ core deux
+bâillé encore deux
-de Julie: -— «Vous avez
+de Julie : — Vous avez
-vous va à
+vous sied à
-Où lavez-vous achetée ? » —
+Où l’avez-vous achetée ? —
-à une de ses maî¬ tresses, pensa
+à sa maîtresse, pensa
-— «Chez Burty, » répondit-elle
+— Chez Burty, répondit-elle
-— « Pourquoi riez - vous? » de-
+— Pourquoi riez-vous ? demanda
-22\tLA\tDOUBLE manda Chaverny se rapprochant davantage et dtant ses
+Chaverny, ôtant ses
-du cous- * sin de devant. En
+du coussin et se rapprochant davantage. En
-la manier, un
+la toucher un
-de Tartuffe. — « Je ris », dit Julie, « de
+de Tartufe. — Je ris, dit Julie, de
-toilette. — Pre¬ nez garde,
+toilette. Prenez garde,
-mes man¬ ches. » Et
+mes manches. Et
-de Cliaverny. — « Je
+de Chaverny. — Je
-MEPRISE.\t23 goût.
+goût.
-jour à. • ... une
+jour à... une
-sa toi¬ lette... Elle
+sa toilette... Elle
-citais... —« Julie
+citais... — Julie
-— « Vos
+— Vos
-bien mau¬ vais. Ils
+bien mauvais. Ils
-marchent pas! Il
+marchent pas ! Il
-change, » dit Chaverny tout-à-fait déconcerté.
+change, dit Chaverny, tout à fait déconcerté.
-la con¬ versation ne
+la conversation ne
-de viva¬
+de vivacité ; de
-24\tLA\tDOUBLE cité ; (le part
+part
-enfin à leur liôtel, et
+enfin rue ***, et
-couvrit les épaules précipitamment avec un mouchoir. — « Pardon » , dit-il; « je
+couvrit précipitamment les épaules. — Pardon, dit-il ; je
-MEPRISE.\t25 dernier
+dernier
-Scott... Nest-ce pas Quentin Durward? » — « Il
+Scott... N’est-ce pas Quentin Durward ? — Il
-chez vous », répon¬ dit Julie, « il
+chez vous, répondit Julie ; il
-ici. » Chaverny
+ici. Chaverny
-trouvait piquante , pour
+trouvait piquante, pour
-de ses expres¬ sions que
+de ces expressions que
-! pensait-il, et il restait debout immobile devant
+! pensait-il. Et il restait debout, immobile, devant
-debout aussi, en
+debout aussi en
-26\tLA DOUBLE et
+et
-— « Vous
+— Vous
-! » s’écria
+! s’écria
-bougeoir. « Comme,j’aime les
+bougeoir. Comme j’aime les
-en dés¬ ordre! « Et
+en désordre ! Et
-de Julie , et
+de Julie, et
-— « Ah Dieu
+— Ah ! Dieu
-le taB bac à faire horreur! » s’écria
+le tabac à faire horreur ! s’écria
-MEPRISE.\t27 en
+en
-détournant. « Laissez mes che¬ veux 3 vous
+détournant. Laissez mes cheveux, vous
-cette odeur-là , et
+cette odeur-là, et
-débarrasser. » — « Bah
+débarrasser. — Bah
-difficile, mapetite femme. » Et
+difficile, ma petite femme. Et
-sa fem¬ me de
+sa femme de
-odieux et de plus dé-
+odieux
-28\tLA DOUBLE goûtant pour
+pour
-ces ca¬ resses qu’il
+ces caresses qu’il
-— « Marie », dit madame de Cha¬ verny, « le
+— Marie, dit Mme de Chaverny, le
-vu au¬ jourd’hui madame de Begy qui
+vu aujourd’hui Mme de Bégy, qui
-goût parfait, son cor¬ sage était
+goût parfait ; son corsage était
-épingles , tout
+épingles tout
-suite , pour
+suite pour
-fera. » Ici
+fera. Ici
-MEPRISE.\t20 chambre
+chambre
-plus intéressans sur les dimen¬ sions précises
+plus intéressants sur les dimensions précises
-un cor¬ sage. Julie
+un corsage. Julie
-minutes dallées et venues, Cha¬ verny, voyant
+minutes d’allées et venues, Chaverny, voyant
-était toute occupée
+était tout occupée
-son corsage , bâilla
+son corsage, bâilla
-manière effrayante , reprit son bou¬ geoir et
+manière effrayante, reprit son bougeoir et
-. *
-Le
+III. Le
-parfaitement brossée , son
+parfaitement brossée, son
-de police , et
+de police, et
-32\tLA DOUBLE poitrine , annonçaient
+poitrine, annonçaient
-vieux mi¬ litaire. Tout
+vieux militaire. Tout
-deux plu¬ mes toutes
+deux plumes toutes
-sa ta¬ ble à côté dun cahier
+sa table à côté d’un cahier
-n’écrivait pas , en
+n’écrivait pas, en
-Il li¬ sait alors les « Lettres Persannes, » en
+Il lisait alors les Lettres persanes en
-occupations attachaient tellement
+occupations captivaient tellement
-MEPRISE.\t33 Châteaufort.
+Châteaufort.
-figure char¬ mante, fort
+figure charmante, fort
-fat, trèsprotégé du
+fat, très protégé du
-la guerre; en un mot l’opposé
+la Guerre ; en un mot, l’opposé
-les rap¬ ports. Cependant
+les rapports. Cependant
-étaient amis , je
+étaient amis, je
-joie , en
+joie en
-son ami; la seconde de
+son ami ; la seconde, de
-34\t1A\tDOUBLE allait
+allait
-livre : la
+livre ; la
-clef qui ouvrait une
+clef ouvrant une
-son ami} mais
+son ami ; mais
-qui lavait vu déjà cent
+qui l’avait vu cent
-: « Restez
+: — Restez
-vos cigares. J’en ai sur moi. » Puis tirant
+vos cigares ; j’en ai sur moi ! Puis, tirant
-MEPRISE.\t3\t5 deux
+deux
-petit canapé dont le comman¬ dant Perrin
+petit canapé, dont le commandant Perrin
-Châteaufort com¬ mença par
+Châteaufort commença par
-méditer profon¬ dément sur
+méditer profondément sur
-Sa ligure était
+Sa figure était
-de joie , et
+de joie, et
-sa poitrine, le
+sa poitrine le
-laisser devi¬ ner. Le commandant Perrin ayant
+laisser deviner. Le commandant Perrin, ayant
-rien dire,
+rien dire ;
-36\tLA\tDOUBLE puis comme Chàteaufort ne se pres¬ sait pas
+puis, comme Châteaufort ne se pressait pas
-: « Com¬ ment se
+: — Comment se
-? ». Il
+? Il
-que Chàteaufort avait
+que Châteaufort avait
-devenir pous¬ sive. — « Fort bien , » dit Chàteau¬ fort qui
+devenir poussive. — Fort bien, dit Châteaufort, qui
-— « Perrin ! » s’écria-t-il
+— Perrin ! s’écria-t-il
-canapé, « savez-vous
+canapé, savez-vous
-êtes bien heureux
+êtes heureux
-pour ami?— » Le
+pour ami ?... Le
-MEPRISE.\t37 en
+en
-trouvait guères que
+trouvait guère que
-Kanaster et
+Kanaster [Tabac d’Amérique.] et
-avait le
+avait joué le
-il est. vrai,
+il est vrai,
-confiance. C était toujours
+confiance. C’était toujours
-lui qu’il s’adressait
+lui que Châteaufort s’adressait
-faire rempla¬ cer quand
+faire remplacer quand
-de garde, ou
+de service ou
-pas long¬ temps à
+pas longtemps à
-38\tLA\tDOUBLE une
+une
-sur (lu papieranglais satiné d’une
+sur du papier anglais satiné, d’une
-de mouches. Le
+de mouche. Le
-de mouches, adressées
+de mouche, adressées
-— «Tenez, » dit celui-ci, « Usez. C’est
+— Tenez, dit celui-ci, lisez. C’est
-cela. » Perrin
+cela. Perrin
-: Vous
+: « Vous
-bien aimable , cher Monsieur, de
+bien aimable, cher monsieur, de
-allé %/
+allé
-MÉPRISE.\t39 vous
+vous
-de chasseJe ne
+de chasse. Je ne
-vous l’amenez. Julie de Chaverny. » P.
+vous nous l’amenez. « JULIE DE CHAVERNY. » « P.
-des remerciemens à
+des remerciements à
-copier vous-même. Elle est ravis-
+copier pour moi. Elle est ravissante,
-40\tLA\tDOUBLE saute, et
+et
-nos jeudis, vous
+nos jeudis ; vous
-— « Une
+— Une
-bien line! » dit
+bien fine, dit
-en finissant, « mais diable
+en finissant. Mais diable
-! » — « Beau
+! — Beau
-! pré¬ férer la
+! préférer la
-pipe !.... Ce
+pipe !... Ce
-me renier-
+me remerciez
-MEPRISE.\t4t ciez pas
+pas
-devez. » — « Vous remercier. Mais
+devez. — Vous remercier ! Mais
-ce dîner,... si obligation y a. » — « A qui
+ce dîner... si obligation il y a. — À qui
-? » — («A Chaverny,
+? — À Chaverny,
-a e’té capi¬ taine chez
+a été capitaine chez
-qu’une fois, pense
+qu’une fois pense
-? »
+?
-42\tLA\tDOUBLE Châteaufort
+Châteaufort
-glace très-étroite qui
+glace très étroite qui
-commandant. —. « Vous
+commandant. — Vous
-de perspica¬ cité aujourd’hui,
+de perspicacité aujourd’hui,
-Perrin. Reli¬ sez-moi ce billet et
+Perrin. Relisez-moi ce billet, et
-vu. » Le
+vu. Le
-— « Comment ! vieux dragon, » s’écria
+— Comment, vieux dragon ! s’écria
-afin deme faire
+afin de me faire
-MEPRISE.\t43 plaisir,
+plaisir,
-prouver quelle fait
+prouver qu’elle fait
-amis... quelle veut
+amis... qu’elle veut
-preuve... de....? » — « De quoi? » interrompit
+preuve... de... ? — De quoi ? interrompit
-— « De— vous
+— De... vous
-quoi. » — « Qu elle vous
+quoi. — Qu’elle vous
-? » demanda
+? demanda
-— « Elle
+— Elle
-? »
+?
-44\tLA\tDOUBLE Châteaufort
+Châteaufort
-— « Elle vous Ta dit? » — «Mais.... cela
+— Elle vous l’a dit ? — Mais... cela
-semble. » — « Comment ?\t dans\tcette lettre ? » — « Sans doute. » Ce
+semble. — Comment ?... dans cette lettre ? — Sans doute. Ce
-fameux « LUlibulero » de
+fameux Lillibulero de
-— « Comment ! » s écria Château-
+— Comment ! s’écria Châteaufort,
-MEPRISE.\t45 fort, arrachant
+arrachant
-Perrin, « vous
+Perrin, vous
-ce quil y
+ce qu’il y
-tendre... Oui, de tendre là-dedans? Qu’avez-vous
+tendre... oui, de tendre là-dedans ? Qu’avez-vous
-: « Cher Monsieur ? » Notez
+: Cher monsieur ? Notez
-elle m écrivait « Monsieur, » tout court. « Je
+elle m’écrivait monsieur, tout court. Je
-double obligation 9 » cela
+double obligation, cela
-c’est mille; elle
+c’est mille ; elle
-mille aminés, mais
+mille amitiés, mais
-mille complimens, ce
+mille compliments, ce
-Oh î mon ancien , voulez-vous par hasardqu’une femme
+Oh ! mon ancien ! voulez-vous par hasard qu’une femme
-comme
+comme Mme
-46\tLA DOUBLE madame de
+de
-votre serviteur, comme
+votre serviteur comme
-petite grisette... je vous dis moi que
+petite grisette ?... Je vous dis, moi, que
-la passion.... Et les re¬ proches de la lin, parce
+la passion... Et les reproches de la fin, parce
-? » — « Pauvre petite feuiQie, s’écria Perrin , ne
+? — Pauvre petite femme ! s’écria Perrin, ne
-repentirais Lien vite ! » Châteaufort ne lit pas
+repentirais bien vite ! Châteaufort ne fit pas
-son ami, mais pre¬
+son ami : mais, prenant
-MEPRISE.\t^\t7 nant un
+un
-: Savez-vous, mon cher», dit-il,
+: — Savez-vous, mon cher, dit-il,
-? » — « Comment? » — « Il
+? — Comment ? — Il
-vous m aidiez dans
+vous m’aidiez dans
-est très-mal pour elle —
+est très mal pour elle, —
-rend malheureuse.... vous l’a¬ vez connu, vous, Perrin, dites
+rend malheureuse... vous l’avez connu, vous, Perrin ; dites
-plus mauvaise » —■ « Oh !... »
+plus mauvaise... — Oh !...
-48\tLA DOUBLE — « Un libertin.... vous
+— Un libertin... vous
-femme. » (( Oh
+femme. — Oh
-dire cela?Entre l’arbre et l’écorce.... » _ « Mon
+dire cela ? Entre l’arbre et l’écorce... — Mon
-moi. » « Pour cela c’est
+moi. — Pour cela, c’est
-facile. Pourtant— » _ « Pas
+facile. Pourtant... — Pas
-facile, écoutez; car,
+facile, écoutez ; car,
-laissais dire , vous
+laissais dire, vous
-MEPRISE.\t4.9 éloge
+éloge
-mes affaires Dites-lui que, depuis quelque temps., vous
+mes affaires... Dites-lui que depuis quelque temps vous
-mange plus » — « Pour
+mange plus... — Pour
-! » s’écria
+! s’écria
-rire , qui
+rire qui
-les mouvemens les plus ridi¬ cules , « jamais
+les mouvements les plus ridicules, jamais
-à madame de
+à Mme de
-donné. » — « Soit,
+donné. — Soit,
-60\tLA\tDOUBLE conter
+conter
-bon qu elle sache
+bon qu’elle sache
-amoureux. » — « Quant
+amoureux. — Quant
-manger. » — « Eh bien i mon cher Perrin , » dit Châteaufort, en
+manger. — Eh bien, mon cher Perrin, dit Châteaufort en
-son cha¬ peau et
+son chapeau et
-est convenu; jeudi
+est convenu ; jeudi
-de ri¬
+de rigueur !
-MEPRISE.\tji gueur ! Surtout
+Surtout
-le com¬ mandant Perrin
+le commandant Perrin
-< IV Plusieurs
+IV. Plusieurs
-Chaverny s étant excusées,
+Chaverny s’étant excusées,
-64\tLA\tDOUBLE servir,
+servir,
-son ordi¬ naire. Pour
+son ordinaire. Pour
-appétit prodi¬ gieux. Il
+appétit prodigieux. Il
-et bu¬ vait de
+et buvait de
-à boire , et
+à boire, et
-des militaires , avait repris aussi tôt sa
+des militaires, avait repris aussitôt sa
-régiment • d’ail¬ leurs il
+régiment ; d’ailleurs il
-MEPRISE.\t55 délicats
+délicats
-ses plaisan¬ teries. Sa
+ses plaisanteries. Sa
-air froi¬ dement dédaigneux
+air froidement dédaigneux
-étant tom¬ bée sur l’opéra , on
+étant tombée sur l’Opéra, on
-et en¬ tre autres
+et entre autres
-beaucoup ma¬ demoiselle***. Sur quoi, Château-
+beaucoup Mademoiselle ***. Sur quoi Châteaufort renchérit sur les autres,
-6G\tLA DOUBLE fort renchéril beaucoup , louant sur¬ tout sa grâce , sa tournure et son
+louant surtout sa grâce, sa tournure, son
-décent. Perrin , que
+décent. Perrin, que
-jours aupa¬ ravant , et qui n’v était
+jours auparavant, et qui n’y était
-de mademoiselle ***. — « Est-ce », dit-il, « cette
+de Mademoiselle ***. — Est-ce, dit-il, cette
-en rose , qui
+en rose, qui
-un ca¬ bri?... qui
+un cabri ?... qui
-tant, Châteaufort? » — « Ah
+tant, Châteaufort ? — Ah
-ses jam-
+ses jambes !
-MEPRISE.\t57 bes » , s’écria Chaverny. « Mais, savez-vous que si
+s’écria Chaverny ; mais savez-vous que, si
-avec voire général
+avec votre général
-de J***? Pre¬ nez garde
+de J*** ! Prenez garde
-camarade î » — « Mais
+camarade ! — Mais
-pas tel¬ lement jaloux qu’il
+pas tellement jaloux, qu’il
-les re¬ garder au
+les regarder au
-lorgnette. » — « Au contraire , car
+lorgnette. — Au contraire, car
-avait faites. Qu’en dites - vous , commandant
+avait découvertes. Qu’en dites-vous, commandant
-? » — «Je ne
+? — Je ne
-68\tLA DOUBLE jambes de chevaux , » répondit moL destement le
+jambes de chevaux, répondit modestement le
-— « Elles sont en vérité admira¬ bles , » reprit Chaverny, « et
+— Elles sont, en vérité, admirables, reprit Chaverny, et
-à Paris , ex¬ cepté celles... » Il
+à Paris, excepté celles... Il
-air go¬ guenard en
+air goguenard en
-épaules. « Excepté
+épaules. — Excepté
-de mademoi¬ selle\t» interrompit
+de Mlle D*** ? interrompit
-— « Non, » répondit
+— Non, répondit
-MEPRISE.\t50 du tou tragique
+du ton tragique
-— « mais
+— mais
-pourpre d’indigna¬ tion. Elle
+pourpre d’indignation. Elle
-comme 1 éclair, mais ou se peignait le
+comme l’éclair, mais où se peignaient le
-se contraindre , elle
+se contraindre, elle
-: « Il faut,» dit - elle dune voix légèrement tremblante , il
+: — Il faut, dit-elle d’une voix légèrement tremblante, il
-être parfaite¬ ment dans
+être parfaitement dans
-voix. » Chaverny
+voix. Chaverny
-60\tLA DOUBLE démonté. « Châteaufort, » poursui¬ vit-il , « savez - vous que
+démonté. — Châteaufort, poursuivit-il, savez-vous que
-parle ; mais
+parle ? mais
-permettre. » Châteaufort,
+permettre. Châteaufort,
-joie très-vive de
+joie très vive de
-avec madame de
+avec Mme de
-— « La personne dont je parle , « continua
+— La personne que je veux dire, continua
-mari, « se
+mari, se
-cet article ,
+cet article, mais au fond
-MEPRISE.\t(51 mais au foud elle
+elle
-pas f⬠chée. Savez - vous qu’elle se lait prendre
+pas fâchée. Savez-vous qu’elle se fait prendre
-de bas... —- Ma
+de bas ?... — Ma
-vous f⬠chez pas...
+vous fâchez pas...
-à Bruxelles , j’ai
+à Bruxelles, j’ai
-son écri¬ ture contenant
+son écriture contenant
-bas. » Mais
+bas. Mais
-beau parler , Julie
+beau parler, Julie
-(12\tLA DOUBLE à
+à
-persuader qu elle n écoutait que lui. Chàteaufort, de
+persuader qu’elle n’écoutait que lui. Châteaufort, de
-côté, pa¬ raissait tout
+côté, paraissait tout
-au Maoinetto; mais
+au Maometto ; mais
-des imperti¬ nences de
+des impertinences de
-le dîner on lit de
+le dîner, on fit de
-et madame de
+et Mme de
-avec Chàteaufort. Chaverny
+avec Châteaufort. Chaverny
-pas Chàteaufort de parier bas très-souvent à
+pas Châteaufort de parler bas très souvent à
-MEPRISE.\t63 Perrin
+Perrin
-— «Comment vous sentezvous le
+— Comment vous sentez-vous le
-ménage ? il
+ménage ! il
-! »
+!
-Depuis
+V. Depuis
-Chaverny étai fort
+Chaverny était fort
-de deveni: gentilhomme
+de devenir gentilhomme
-s’étonnera peut - être qu’un
+s’étonnera peut-être qu’un
-66\tLA\tDOUBLE aises,
+aises,
-pensée cl’ambition : mais
+pensée d’ambition ; mais
-sienne. «D’abord, » disait-il
+sienne. D’abord, disait-il
-amis, « je
+amis, je
-en loges, que
+en loges que
-à ia cour,
+à la cour,
-des loges ! En
+des loges. En
-chasse ; les
+chasse : les
-moi. Enfin maintenant
+moi. Enfin, maintenant
-plus d’uniforme , je
+plus d’uniforme, je
-Madame , je
+Madame ; je
-MEPRISE.\t67 marquis : un
+marquis ; un
-m’ira très-bien.» En conséquence il sollicitait. 11 avait voulu
+m’ira très bien. En conséquence, il sollicitait. Il aurait voulu
-sollicitât aussi ; mais
+sollicitât aussi, mais
-refusée obstiné¬ ment , bien quelle eût
+refusée obstinément, bien qu’elle eût
-amies très-puissantes. Ayant
+amies très puissantes. Ayant
-de très-belles connaissances, le ser¬ vait avec
+de très belles connaissances, le servait avec
-rencontrerez peutêtre, si
+rencontrerez peut-être si
-68\tLA\tDOUBLE Une
+Une
-avança beau¬ coup les
+avança beaucoup les
-bien quelle pût
+bien qu’elle pût
-des consé¬ quences assez funestes. Madame de Chaverny s était procuré , non
+des conséquences assez funestes. Mme de Chaverny s’était procuré, non
-première représenta¬ tion. Cette
+première représentation. Cette
-par extraordinaire, et
+par extraordinaire et
-l’accompagner. Or Julie
+l’accompagner. Or, Julie
-à Châteaufort; et sentant quelle ne
+à Châteaufort, et, sentant qu’elle ne
-cette repré¬ sentation.
+cette représentation.
-MEPRISE.\t09 Aussitôt
+Aussitôt
-en tête-à-tête avec
+en tête à tête avec
-peu embarrassé ; Julie,
+peu contraint : Julie,
-embarrassée ellemême depuis
+embarrassée elle-même depuis
-ses projets, et
+ses projets et
-trouvé bien¬ séant de
+trouvé bienséant de
-coup d’ceil sur
+coup d’oeil sur
-sur sa loge.
+sur la loge.
-amis en¬
+amis enviaient
-70\tI.A\tDOUBLE viaient son bonheur, et peut-être le
+son bonheur, et, selon toute apparence, le
-qu’il n était en
+qu’il n’était en
-sa casso¬ lette et
+sa cassolette et
-plusieurs re¬ prises , parla
+plusieurs reprises, parla
-du spec¬ tacle, des
+du spectacle, des
-Châteaufort écou¬ tait avec
+Châteaufort écoutait avec
-soupirait, s’a¬ gitait sur sa chaise , regardait
+soupirait, s’agitait sur sa chaise, regardait
-Julie commen¬ çait à
+Julie commençait à
-— « Combien
+— Combien
-! »
+!
-MEPRISE.\t71 — « Le
+— Le
-Pourquoi donc? » demanda
+Pourquoi donc ? demanda
-parce que le costume du moyen-âge vous
+parce qu’un costume du Moyen Âge vous
-? » — « Vous
+? — Vous
-bien fat ! » dit-il
+bien fat, dit-il
-de tris¬ tesse. — «Non , je
+de tristesse. — Non, je
-ce tempslà.parce qu’un
+ce temps-là... parce qu’un
-se sen¬ tait du
+se sentait du
-à... à bien
+à... bien
-dame... Te¬ nez , vous
+dame... Tenez, vous
-au balcon. Je voudrais
+au balcon ? je voudrais
-vous m’or¬ donnassiez d’aller
+vous m’ordonnassiez d’aller
-72\tLA\tDOUBLE moustache...
+moustache...
-donner en¬ suite la
+donner ensuite la
-fâcher. » — « Quelle
+fâcher. — Quelle
-! » s’écria Julie rougissant
+! s’écria Julie, rougissant
-— « Mais
+— Mais
-donc madame de Sainte-Hermine. Décolletée à
+donc Mme de Sainte-Hermine : décolletée à
-de bai ! » — « Je
+de bal ! — Je
-a long-temps que
+a longtemps que
-mais... » ajouta-t-il très-bas
+mais... ajouta-t-il très bas
-MEPRISE.\t73 et
+et
-soupirant, «vous m’avez com¬ pris.... » — « Non en vérité, » dit sèche¬ ment Julie. « Mais
+soupirant, vous m’avez compris... — Non, en vérité, dit sèchement Julie. Mais
-? » Une
+? Une
-tirer d’emharras. Château¬ fort n’ouvrit
+tirer d’embarras. Châteaufort n’ouvrit
-la bouche : il était
+la bouche. Il était
-profondément af¬ fecté. Lorsque
+profondément affecté. Lorsque
-longs in¬ tervalles de
+longs intervalles de
-74\tLA\tDOUBLE quand
+quand
-loge s ouvrit, et
+loge s’ouvrit, et
-parut, introduisant une dame très-jolie et très-parée, coiffée
+parut, conduisant une femme très jolie et très parée, coiffée
-— « Ma
+— Ma
-amie, » dit-il
+amie, dit-il
-femme, «j’ai trouvé
+femme, j’ai trouvé
-et Madame ? dans
+et madame dans
-ont eu la bonté d’accepter une
+ont bien voulu accepter une
-la nôtre.» Julie
+la nôtre. Julie
-dame se
+dame aux plumes roses se
-en excuses,
+en excuses et
-et craignaient
+craignaient
-se lit an mouvement
+se fit un mouvement
-de Julie, et
+de Julie et
-dit très-bas et très-vite : « Pour
+dit très bas et très vite : — Pour
-de Dieu , ne
+de Dieu, ne
-la loge ! » Julie
+la loge. Julie
-cou raide, les
+cou roide, les
-En v réfléchissant Julie
+En y réfléchissant, Julie
-76\tLA DOUBLE interpréta
+interpréta
-la recomman¬ dation de Ghâteaufort. Elle
+la recommandation de Châteaufort. Elle
-ses % étranges
+ses étranges
-le de¬ vant. Lorsqu’elle
+le devant. Lorsqu’elle
-que plu¬ sieurs dames dirigeaient leurs lor¬ gnettes vers
+que plusieurs femmes dirigeaient leurs lorgnettes vers
-est tou¬ jours ainsi
+est toujours ainsi
-figure nouvelle.—On chuchottait, on sou¬ riait, mais
+figure nouvelle. — On chuchotait, on souriait ; mais
-avait-il d’extraordi¬ naire? On
+avait-il d’extraordinaire ? On
-à l’Opéra. La
+à l’Opéra ! La
-MEPRISE.\t77 le
+le
-et lui dit
+et dit
-: « Vous
+: — Vous
-bouquet, Madame !
+bouquet, madame !
-cette saison. Au moins dix francs?Mais on
+cette saison : au moins dix francs. Mais on
-l’a donné? C’est un cadeau , sans
+l’a donné ! c’est un cadeau sans
-bouquets. » Julie
+bouquets. Julie
-— « Duc, » dit
+— Duc, dit
-languissant, « allez me cher¬ cher un bouquet. » Chaverny se pré¬ cipita vers la porte, le duc
+languissant, vous ne m’avez pas donné de bouquet. Chaverny se précipita vers la porte. Le duc
-78\tLA DOUBLE plus
+plus
-un coup-d’œil avec Ch⬠teaufort. Il
+un coup d’oeil avec Châteaufort. Il
-— Pour¬ tant elle
+— Pourtant elle
-la représentation la dame inconnue parla musique
+la représentation, la dame aux plumes tambourinait des doigts à contre-mesure et parlait musique
-Julie n avait vu
+Julie n’avait vu
-du duc , arrivée récem¬ ment de la Basse-Bretagne. Lorsque
+du duc, arrivée récemment de la basse Bretagne. Lorsque
-MEPRISE.\t79 Chaverny
+Chaverny
-une admiration et des remerciemens, et
+une admiration, et des remerciements, et
-— « Monsieur
+— Monsieur
-pas ingrate , » dit la dame aux plumes roses après
+pas ingrate, dit la provinciale prétendue après
-longue ti¬ rade, « pour
+longue tirade ; — pour
-prouver, faites moi penser
+prouver, faites-moi penser
-promettre quel¬ que chose,
+promettre quelque chose,
-dit Potier. Vrai,
+dit Potier [Charles Potier (1775-1838), acteur comique jouissant d’une grande popularité, célèbre aussi par ses mots d’esprit.]. Vrai,
-j’aurai fini celle
+j’aurai achevé celle
-duc. » Enfin l’opéra finit à
+duc. Enfin l’opéra finit, à
-grande sa¬
+grande satisfaction
-80\tLA\tDOUBLE tisfaction de
+de
-singulière voi¬ sine. Le
+singulière voisine. Le
-le bras , Cha¬ verny prit
+le bras, Chaverny prit
-de 1 autre dame. Chàteaufort, l’air
+de l’autre dame. Châteaufort, l’air
-et mécon¬ tent, marchait
+et mécontent, marchait
-Julie, sa¬ luant d’un
+Julie, saluant d’un
-Quelques dames passèrent
+Quelques femmes passèrent
-parla bas, et en ricanant; elles regardèrent aus¬ sitôt avec
+parla bas et en ricanant ; elles regardèrent aussitôt avec
-de très-vive cu¬ riosité Chaverny
+de très vive curiosité Chaverny
-MEPRISE.\t81 l’une
+l’une
-: « Esl-il pos¬ sible ! » La
+: — Est-il possible ! La
-parut - il salua madame de
+parut ; il salua Mme de
-lui renou¬ velant avec
+lui renouvelant avec
-ses remerciemens pour
+ses remerciements pour
-complaisance. Cha¬ verny voulant reconduire
+complaisance. Cependant Chaverny voulait reconduire
-duc, Julie
+duc, et Julie
-— « Quelle
+— Quelle
-cette dame? » demanda
+cette femme ? demanda
-— « Je
+— Je
-! »
+!
-LA DOUBLE Comment ? » _« Au reste , toutes
+— Comment ? — Au reste, toutes
-Mais Chaverny.... Je
+Mais Chaverny !... Je
-l’aurais pas cru. » — « Mais enfin qu’est - ce clone ? Parlez au
+l’aurais jamais cru. — Mais enfin qu’est-ce donc ? Parlez, au
-cette dame ? » Chaverny
+cette femme ? Chaverny
-répondit froidement : — « La maî¬ tresse du
+répondit à voix basse : — La maîtresse du
-H***, madame Mélanie R***. » — « Bon
+H***, Mme Mélanie R***. — Bon
-! » s’écria
+! s’écria
-MEPRISE.\t83 regardant
+regardant
-air stu¬ péfait, « cela
+air stupéfait, cela
-! » Châteaufort
+! Châteaufort
-les épaules , et en
+les épaules, et, en
-: « C’est
+: — C’est
-rencontrées suri escalier. Pour
+rencontrées sur l’escalier. Pour
-genre. Quarante mille francs par an ne seraient rien. Il faut des soins , des égards... » — « Chère amie, » dit
+genre. Il lui faut des soins, des égards... Elle a même un mari. — Chère amie, dit
-joyeux, « vous
+joyeux, vous
-84\tLA\tDOUBLE Bonne
+Bonne
-duc. » Julie
+duc. Julie
-— « Châteaufort , » poursuivit Chaverny, « voulez-vous
+— Châteaufort, poursuivit Chaverny, voulez-vous
-le duc? Vous êtes invité. On vient
+le duc ? Vous êtes invité, on vient
-avez plu , bon su¬ jet ! » Chaverny remercia
+avez plu, bon sujet ! Châteaufort remercia
-salua madame de Chaverny qui mor¬ dait son
+salua Mme de Chaverny, qui mordait son
-MEPRISE.\t85 — « Ali çà,
+— Ah çà,
-cher, » (lit Cha¬ verny, « au
+cher, dit Chaverny, au
-me mène¬ rez dans
+me mènerez dans
-cabriolet jusqua la
+cabriolet jusqu’à la
-infante. » — «Y olontiers, » répondit gaie¬ ment Chàteaufort ; « mais à propos , savez-vous
+infante. — Volontiers, répondit gaiement Châteaufort ; mais, à propos, savez-vous
-a com¬ pris à
+a compris à
-? » — « Impossible. » — « Soyez - en sûr,
+? — Impossible. — Soyez-en sûr,
-part. » — «Bah! elle a très-bon ton;
+part. — Bah ! elle a très bon ton ;
-86\tLA\tDOUBLE\tMÉPRISE. et
+et
-pas en¬ core beaucoup Le
+pas encore beaucoup. Le
-partout. »
+partout.
-VI. Madame de
+VI Mme de
-ses torts , et
+ses torts, et
-semblait devoir exiger
+semblait exiger
-88\tLA DOUBLE Elle
+Elle
-une explica¬ tion avec
+une explication avec
-son in¬ tention de
+son intention de
-l’avait com¬ promise d’une manière aussi cruelle.
+l’avait compromise d’une manière si cruelle.
-une conver¬ sation sérieuse
+une conversation sérieuse
-mari. Jus¬ qu’alors elle
+mari. Jusqu’alors elle
-son mé¬ contentement que
+son mécontentement que
-fait au¬ cune attention
+fait aucune attention
-croire quelle lui refuserait l’indulgence
+croire qu’elle pût lui refuser l’indulgence
-MEPRISE.\t8!) Elle
+Elle
-n’attribuât ses larmes
+n’attribuât ces larmes
-alors quelle regrettait
+alors qu’elle regrettait
-sa mère qui
+sa mère, qui
-ces ré¬ flexions la
+ces réflexions la
-elle s’endor¬ mit elle
+elle s’endormit elle
-une dame de
+une femme de
-fort jeune , et
+fort jeune, et
-de Cha¬ verny. ri ’
+de Chaverny.
-90\tLA\tDOUBLE Tout
+Tout
-son indigna¬ tion elle
+son indignation, elle
-un paral¬ lèle entre
+un parallèle entre
-du se¬ cond , et
+du second, et
-plaisir, quelle se reprochait toutefois,
+plaisir, mais en se le reprochant toutefois,
-plus sou¬ cieux de
+plus soucieux de
-morale l’entraî¬ nait malgré
+morale l’entraînait malgré
-constater l’élé¬ gance des
+constater l’élégance des
-médiocrement distin¬ guée de
+médiocrement distinguée de
-son mari avec
+son mari, avec
-peu pro¬
+peu proéminent,
-MEPRISE.\t91 éminent faisant lourdement l’em¬ pressé auprès
+faisant lourdement l’empressé auprès
-que Châteaufort , encore plus respectueux que de coutume , semblait
+que Châteaufort, plus respectueux encore que de coutume, semblait
-faire per¬ dre. Enfin comme
+faire perdre. Enfin, comme
-entraînent malgré
+entraînent loin malgré
-se re¬ présenta plus
+se représenta plus
-fois quelle pou¬ vait bien devenir
+fois qu’elle pouvait devenir
-chef d’es¬ cadron. Un
+chef d’escadron. Un
-mariage, et.
+mariage, et
-92\tLA\tDOUBLE si rattachement de
+si l’attachement de
-véritable... mais alors
+véritable... Mais alors
-de ré¬ serve que
+de réserve que
-et plus
+et encore plus
-que jamais d’une
+que la veille d’une
-se fît apporter
+se fit apporter
-chez madame Lambert,
+chez Mme Lambert,
-sa campagne, à P.
+sa campagne à P...
-MEPRISE.\t93 En
+En
-elle ouvr it un jour¬ nal. Le
+elle ouvrit un journal. Le
-: M.
+: « M.
-France àConstantinople, est
+France à Constantinople, est
-jeune diplomatea eu immédiatement
+jeune diplomate a eu, immédiatement
-son arrivée une
+son arrivée, une
-des affaires étrangères.
+des Affaires étrangères.
-— «Darcy à Paris! » s’écria-t-elle.
+— Darcy à Paris ! s’écria-t-elle.
-revoir. Estil changé? Est-il
+revoir. Est-il changé ? Est-il
-bien roide? — « Ce
+bien raide ? — Ce
-diplomate ’ » Darcy,
+diplomate ! Darcy,
-94\tLA\tDOUBLE jeune
+jeune
-! Etelleneput s’em¬ pêcher de
+! Et elle ne put s’empêcher de
-diplomate. » Ce
+diplomate. Ce
-fort as¬ sidûment aux
+fort assidûment aux
-de madame de
+de Mme de
-au mi¬ nistère des affaires étrangères.
+au ministère des Affaires étrangères.
-avant son mariage , et
+avant le mariage de Julie, et
-elle sa¬ vait qu’il
+elle savait qu’il
-beaucoup voyagé. Elle
+beaucoup voyagé, et qu’il avait obtenu un avancement rapide. Elle
-Il pa¬ raissait d’une
+Il paraissait d’une
-charmante.
+charmante. À
-MEPRISE.\t96 A son
+son
-; mais comme
+; mais, comme
-même place , mais telle¬ ment émue que
+même place, mais tellement émue, que
-sur sa petite table
+sur la table
-faisait dis¬ tinctement trembler
+faisait distinctement trembler
-— « Ma
+— Ma
-amie, » dit Cha— verny, « je
+amie, dit Chaverny, je
-dirai quil est
+dirai qu’il est
-votre politesse d’hier
+votre hospitalité d’hier
-96\tLA\tDOUBLE bien ; et il m a promis
+bien, et il m’a promis
-me recom¬ mander au Roi de
+me recommander au roi de
-pressante. » Julie
+pressante. Julie
-en 1 écoutant. — « M.
+en l’écoutant. — M.
-doit cela... » dit-elle
+doit cela..., dit-elle
-voix trem¬ blante. « Il
+voix tremblante. Il
-son protec¬ teur. » Puis , faisant
+son protecteur. Puis, faisant
-effort désespéré ,
+effort désespéré,
-MEPRISE.\t97 elle
+elle
-son cabi¬ net de
+son cabinet de
-un instant la
+un moment la
-— « D’où diable sait - elle cela ? » pensa-t-il. « Qu’importe
+— D’où diable sait-elle cela ? pensa-t-il. Qu’importe
-ce cpii est
+ce qui est
-! » —Et comme
+! — Et, comme
-s’arrêter long-temps sur
+s’arrêter longtemps sur
-idée désagréa¬ ble , il
+idée désagréable, il
-une pirouette , prit
+une pirouette, prit
-femme /■ 15
+femme
-98 LA DOUBLE MEPRISE. de
+de
-: « Dites
+: — Dites
-gibier. » Il
+gibier. Il
-aux daims qu’il
+aux chevreuils qu’il
-Julie
+VII Julie
-un re¬ doublement de
+un redoublement de
-; mais cette fois c’était
+; mais, cette fois, c’était
-assez frivole. Il avait pris pour
+assez léger. Il avait pris, pour
-100\tLA\tDOUBLE aller
+aller
-de H * la
+de H***, la
-la route madame de
+la route, Mme de
-à madame Lambert. Mal¬ gré son chagrin , elle
+à Mme Lambert. Malgré son chagrin, elle
-pas in¬ sensible à
+pas insensible à
-bien contée , et
+bien contée, et
-des exordes ? et
+des exordes, et
-d’une manière , tantôt
+d’une manière, tantôt
-autre. 11 en résulta quelle vit
+autre. Il en résulta qu’elle vit
-MEPRISE.\t101 sous
+sous
-en pro¬ portion. Il y a , comme
+en proportion. Il y a, comme
-sait, qua¬ tre lieues
+sait, plus de quatre lieues
-P..., et quelque
+P..., et, quelque
-de ma¬ dame de
+de Mme de
-plus envenimée , de
+plus envenimée, de
-Aux sentimens violens que
+Aux sentiments violents que
-inspiraient ve¬ naient se
+inspiraient venaient se
-102\tLA\tDOUBLE associe
+associe
-beau soleil , les
+beau soleil, les
-des passans contribuaient
+des passants, contribuaient
-la cam¬ pagne avec
+la campagne avec
-ses compa¬ gnes de
+ses compagnes de
-leurs jeux , à
+leurs jeux, à
-aux grandes , et
+aux grandes, et
-MEPRISE.\t103 songeant
+songeant
-qui tra¬ hissent de
+qui trahissent de
-son en¬ trée dans
+son entrée dans
-plus brillans quelle avait
+plus brillants qu’elle avait
-Les au¬ tres bals,
+Les autres bals,
-si vite. Mais ces
+si vite ; mais ces
-lui rap¬ pelèrent son mari « Folle que j etais ! » se dit-elle. « Comment
+lui rappelèrent son mari. — Folle que j’étais ! se dit-elle. Comment
-? » Tous
+? Tous
-les pla-
+les platitudes
-104\tLA\tDOUBLE litudes de
+de
-enregistré soigneu¬ sement dans
+enregistré soigneusement dans
-ou conso¬ lés autrement
+ou consolés autrement
-après. Aurais-je
+après. — Aurais-je
-que lui? » se
+que lui ? se
-pas offensif’, et
+pas offensif, et
-le gou¬ verne à
+le gouverne à
-MEPRISE.\t106 moyen
+moyen
-des maîtresses , et
+des maîtresses, et
-affliger. Pauvre esprit ! D’ailleurs il est rem¬ pli d’égards
+affliger. D’ailleurs, il est rempli d’égards
-sont ennuyeux,laids,sots... «Comme elle
+sont ennuyeux, laids, sots... Comme elle
-se pré¬ senta à
+se présenta à
-106\tLA.\tDOUBLE Darcy
+Darcy
-la so¬ ciété de madame de
+la société de Mme de
-l’on savait. . . les
+l’on savait... les
-filles. Sa figure, quoique distinguée , n’était pas assez belle pour leur faire tourner la tête. D’ailleurs
+filles. Pour elles, il n’avait rien en lui qui pût faire tourner leurs jeunes têtes. D’ailleurs
-des ri¬ dicules et
+des ridicules et
-MEPRISE.\t107 s’alarmaient
+s’alarmaient
-dents di¬ saient même
+dents disaient même
-Darcy. Us avaient fait, après quel¬ ques escarmouches, un
+Darcy. Après quelques escarmouches, ils avaient fait un
-et dé¬ fensive ;
+et défensive ;
-ménageaient mutuel¬ lement et
+ménageaient mutuellement, et
-leurs con¬ naissances.
+leurs connaissances.
-108\tLA DOUBLE Un soir on
+Un soir, on
-de chanter, je
+de chanter je
-belle voix , et
+belle voix, et
-savait. Elle s’approcha du piano, et regarda
+savait. En s’approchant du piano, elle regarda
-ce soir—là, quelque
+ce soir-là, quelque
-; bref le
+; bref, le
-éclatant. La pauvre
+éclatant. Tout effarée, près de fondre en larmes, la pauvre
-piano tout effarée ,
+piano ; et,
-MEPRISE.\t109 près cle fondre en larmes, et en re¬ tournant à sa place elle
+en retournant à sa place, elle
-put s’em¬ pêcher de
+put s’empêcher de
-semblaient com¬ primer avec
+semblaient comprimer avec
-sourire mo¬ queur. Elle
+sourire moqueur. Elle
-lever. La première li¬ gure amie qu elle aperçut lorsqu’elle releva
+lever. Lorsqu’elle releva
-tête, fut
+tête, la première figure amie qu’elle aperçut fut
-était pâle et
+était pâle, et
-l’était ellemême.— « Il
+l’était elle-même. — Il
-! » pensa-t-elle.
+! pensa-t-elle ; il
-110\tLA\tDOUBLE J1 m’aime véritablement. » La
+m’aime véritablement. La
-la ligure triste
+la figure triste
-deux jours elle
+deux jours, elle
-Le ro¬ man avançait
+Le roman avançait
-lorsque madame de
+lorsque Mme de
-lettres P.
+lettres : P.
-C. —«Où va
+C. — Où va
-M. Darcy?» demanda
+M. Darcy ? demanda
-homme qu’elle connaissait. — « Où il va?» Ne
+homme qui le connaissait. — Où il va ? Ne
-savez-vous pas? A Constantinople.
+savez-vous pas ? À Constantinople.
-! »
+!
-MEPRISE.\ti\t11 pensa-t-elle.
+pensa-t-elle.
-jours après Darcy
+jours après, Darcy
-son côté Darcy,
+son côté, Darcy,
-excuser celle-ci, et
+excuser celle-ci et
-la pro¬ digieuse différence
+la prodigieuse différence
-leur séparation , Julie,
+leur séparation, Julie,
-112\tLA\tDOUBLE\tMEPRISE. mal, même, s’il
+mal ; et, s’il
-pour elle. Tout
+pour elle, peut-être bien même aux sentiments qu’il pouvait conserver encore. Tout
-une demilieue. Ensuite
+une demi-lieue. Ensuite
-contrariée lorsquen entrant à P..... elle
+contrariée lorsqu’en entrant à P... elle
-de madame Lambert
+de Mme Lambert
-les chevaux , ce
+les chevaux, ce
-une vii5
+une vi-
-{i i\tLA\tDOUBLE site
+site
-prolonger. Impos¬ sible par conséquent d’entamer
+prolonger. Impossible, par conséquent, d’entamer
-de Cbaverny. Madame
+de Chaverny. Madame
-une dame que
+une femme que
-mais quelle connais¬ sait a peine
+mais qu’elle connaissait à peine
-Elle eut peine à cacher
+Elle dut faire un effort sur elle-même pour cacher
-du méconten¬ tement qu elle éprouvait d avoir fait
+du mécontentement qu’elle éprouvait d’avoir fait
-P... _ « Eh
+P... — Eh
-bonjour donc , chère belle, » s’écria madame Lambert
+bonjour donc, chère belle ! s’écria Mme Lambert
-MEPRISE.\t116 l’embrassant, « que
+l’embrassant ; que
-pas ou¬ bliée ! Yous ne
+pas oubliée ! Vous ne
-à propos j car
+à propos, car
-vous ai¬ ment à
+vous aiment à
-folie. ». Julie
+folie. Julie
-trouver madame Lambert
+trouver Mme Lambert
-— « Ils
+— Ils
-voir, » reprit madame Lambert.
+voir, reprit Mme Lambert.
-ma fille , que
+ma fille, que
-1IÜ\tLA\tDOUBLE donner rendez - vous. Mais , chère belle, qu’avez-vous
+donner rendez-vous. Mais, chère enfant, qu’avez-vous
-belles couleurs? Je
+belles couleurs ? Je
-trouve bien pâle aujourd’hui. » Julie
+trouve toute pâle aujourd’hui. Julie
-mensonge ; la
+mensonge : la
-route... , la pous¬ sière... le
+route... la poussière... le
-— « J’ai
+— J’ai
-fidèle Achate , le
+fidèle Achate, le
-— «J’ai eu
+— J’ai eu
-MEPRISE.\t117 dernièrement
+dernièrement
-commandant Per¬ rin , » dit Julie, en
+commandant Perrin, dit Julie en
-— « J’ai
+— J’ai
-mon ange: vous
+mon ange : vous
-ans. » — «Mon dieu, Madame, il
+ans. — Mon Dieu, madame, il
-si long-temps que
+si longtemps que
-de pro¬ verbes , que
+de proverbes, que
-plus re¬ trouver mon
+plus retrouver mon
-118\tLA DOUBLE Je
+Je
-au J’entends quelqu’un ». .— « Ah! Julie,
+au « J’entends quelqu’un » . — Ah ! Julie,
-enfant, devi¬ nez qui
+enfant, devinez qui
-la mé¬ moire pour
+la mémoire pour
-son nom.,. » Le
+son nom... Le
-présenta sur le champ à Julie. «11 m’obsède, en 9 vérité, » pensa-t-elle. — « De la mé¬ moire, Madame?... J’en ai beau¬ coup. » — « Mais
+présenta sur-le-champ à Julie. — Il m’obsède, en vérité, pensa-t-elle. — De la mémoire, madame ?... j’en ai beaucoup. — Mais
-sept ans.,. Vous
+sept ans... Vous
-MEPRISE.\t11 9 vous
+vous
-étiez petite-fille, et
+étiez petite fille et
-? » — « En
+? — En
-pas. » — « Quelle
+pas. — Quelle
-voir. » M.
+voir. — M.
-? »
+?
-120\tLA DOUBLE « Oui
+— Oui
-voir avanthier, et
+voir avant-hier, et
-vous êtes , qu’il
+vous êtes, qu’il
-tout - à - fait signifi¬ catif? » « M.
+tout à fait significatif ? — M.
-?... » dit
+?... dit
-affectée, « M. Darcy?... N’est-ce
+affectée, M. Darcy ?... N’est-ce
-secrétaire d’ambassade? » Oh
+secrétaire d’ambassade ? — Oh
-MEPRISE.\t12 i reconnaîtrez pas ; il
+reconnaîtrez pas : il
-couleur olive ; les
+couleur olive, les
-enfoncés : il
+enfoncés ; il
-perdu beau¬ coup de
+perdu beaucoup de
-la cha¬ leur, à
+la chaleur, à
-devant. Pourtant, il
+devant. Pourtant il
-encore. » Ici, la
+encore. Ici la
-de Darcy, con¬ seilla fortement
+de Darcy conseilla fortement
-du kalydor, dont
+du kalydor [Eau de toilette fabriquée par un parfumeur londonien, recommandée contre les affections de la peau.], dont
-des I ü
+des
-122\tLA\tDOUBLE boucles
+boucles
-beau ch⬠tain cendré. __ « Est-ce
+beau châtain cendré. — Est-ce
-? » demanda madame de
+? demanda Mme de
-— « Pas tout-à-fait, car
+— Pas tout à fait, car
-a beau¬ coup voyagé
+a beaucoup voyagé
-en Russie , puis
+en Russie, puis
-une fortune indépendante, 11 a
+une belle fortune. Il a
-Asie Mineure, dans la. .• Comment dit-il ?... la Caramanic. Il
+Asie mineure, dans la... comment dit-il ?.. la Caramanie [Région de Turquie.]. Il
-ma chère, il
+ma chère ; il
-MEPRISE.\t123 histoires
+histoires
-vous en¬ chanteront. Hier, il
+vous enchanteront. Hier il
-si jolies que
+si jolies, que
-disais toujours: Mais
+disais toujours : Mais
-pour demain, vous
+pour demain ; vous
-à mes dames,
+à ces dames,
-moi. » — « Vous
+moi. — Vous
-histoire delà femme
+histoire de la femme
-a sauvée?» demanda madame Dumanoir, cette dame qui conseillait le kalydor. — « La
+a sauvée ? demanda Mme Dumanoir, la patronnesse du kalydor. — La
-a sau¬ vée ? I l a
+a sauvée ? Il a
-mot. »
+mot.
-124\tLA\tDOUBLE « Comment
+— Comment
-une ac¬ tion admirable , un véritable ro¬ man » — « Oh
+une action admirable, un véritable roman. — Oh
-prie. » — « Non , non ; demandez - le à
+prie. — Non, non ; demandez-le à
-merveilleux. » — « Contez - nous cette histoire, Madame. Comment
+merveilleux. — Contez-nous cette histoire, madame. Comment
-MEPRISE.\t125 nous
+nous
-jusqu’au dî¬ ner ?
+jusqu’au dîner ?
-— « Eh hien ! je
+— Eh bien, je
-me la contée: —M. Darcy
+me l’a contée : — M. Darcy
-en Tur¬ quie à
+en Turquie à
-quelles rui¬ nes sur
+quelles ruines sur
-la mer , quand
+la mer, quand
-des eunuques noirs qui
+des muets [En réalité ces serviteurs n’étaient pas privés de la parole, mais obligés de s’exprimer par des signes.] qui
-un sac , et ce sac on
+un sac, et ce sac, on
-eu quelque
+eu dedans quelque
-de vivant de¬ dans .. »
+de vivant...
-126\tLA DOUBLE « Ah mon
+— Ah ! mon
-! » s’écria madame Lambert qui
+! s’écria Mme Lambert, qui
-! » A — « Précisément , » poursuivit madame Dumanoir,
+! — Précisément, poursuivit Mme Dumanoir,
-aux eunuques ce
+aux muets ce
-toute réponse , les eunuques tirent
+toute réponse, les muets tirent
-MEPRISE.\t127 en
+en
-les esclaves, et
+les esclaves et
-beauté ravissante à
+beauté ravissante, à
-la ra¬ mène dans la ville où
+la ramène dans la ville, où
-sûre. » — « Pauvre
+sûre. — Pauvre
-! » dit Julie qui
+! dit Julie, qui
-à l’his¬ toire. — « Vous
+à l’histoire. — Vous
-croyez sauvée? pas
+croyez sauvée ? pas
-128\tLA\tDOUBLE l’affaire; tout
+l’affaire ; tout
-en sûreté; il paraît même, » ajouta madame Dumauoir, changeant
+en sûreté. Il paraît même, ajouta Mme Dumanoir, changeant
-son ton de voix et en prenant un fort dévot, « il paraît queM. Darcya pris
+son expression et prenant un ton de nez fort dévot, il paraît que M. Darcy a pris
-et quelle a
+et qu’elle a
-baptisée. » — « EtM.Darcy l’a-t-il épousée?» demanda
+baptisée. — Et M. Darcy l’a-t-il épousée ? demanda
-souriant. « Pour
+souriant. — Pour
-femme turque -, elle
+femme turque... elle
-elle s’appe-
+elle s’appelait Éminé... Elle
-MEPRISE.\t129 lait Emilie... elle avait
+avait
-sœur nie disait quelle l’appelait toujours Sotir... Sotir..., cela
+sœur me disait qu’elle l’appelait toujours Sôtir... Sôtir... cela
-Eulalie m a dit
+Eulalie m’a dit
-voir. » — « Nous
+voir. — Nous
-sa Turque, » s’écria madame Lambert, n’est-ce pas, Mesdames? il
+sa Turque ! s’écria Mme Lambert ; n’est-ce pas, mesdames ? il
-je connaisse , et
+je connaisse, et
-130\tLA\tDOUBLE venir
+venir
-jamais reconnue : comme il
+jamais reconnue. Comme il
-succession. Darcy qui
+succession. Darcy, qui
-l’unique héritier a
+l’unique héritier, a
-et probable¬ ment cette
+et probablement cette
-lui-même. » — « Etait-elle jolie
+lui-même. — Était-elle jolie
-fille na¬ turelle ? » demanda madame de Cha¬ verny d’un
+fille naturelle ? demanda Mme de Chaverny d’un
-MEPRISE.\t131 de
+de
-M. Darcy , quelle ne
+M. Darcy, qu’elle ne
-de son esprit. — « Ah
+de ses pensées. — Ah
-Mais d’ail¬ leurs Darcy
+Mais d’ailleurs M. Darcy
-n’a jamais vu
+n’a pas vu
-créature. » L’arrivée de Chàteaufort, du com¬ mandant Perrin
+créature. L’arrivée de Châteaufort, du commandant Perrin
-quelques au¬ tres personnes,
+quelques autres personnes,
-cette con¬ versation. Chàteaufort s’assit
+cette conversation. Châteaufort s’assit
-de madame de
+de Mme de
-et profi-
+et profitant
-132\tLA DOUBLE tant d’un
+d’un
-parlait très-haut : _« Vous
+parlait très haut : — Vous
-triste, Madame, » lui dit-il,« je
+triste, madame, lui dit-il ; je
-la cause? » Madame de
+la cause. Mme de
-l’entendre. Châteaufortéprouva donc
+l’entendre. Châteaufort éprouva donc
-générale ,
+générale ;
-MEPRISE.\t133 et changeant
+et, changeant
-se décourager , Chat eaufort faisait
+se décourager, Châteaufort faisait
-d’esprit. Madame de
+d’esprit. Mme de
-il désirait plaire, l’é¬ coutait avec
+il voulait plaire, l’écoutait avec
-M. Darcy , tout
+M. Darcy, tout
-qui probable¬ ment l’avait
+qui probablement l’avait
-depuis Enfin , le
+depuis longtemps. Enfin, le
-se fil
+se fit
-134\tLA\tDOUBLE entendre
+entendre
-salon s ouvrit. Eh
+salon s’ouvrit. — Eh
-! » s’écria madame Lambert.
+! s’écria Mme Lambert.
-de ras¬ sembler toutes
+de rassembler toutes
-se re¬ mettre et
+se remettre et
-de madame Lambert, et
+de Mme Lambert et
-quelque temps ; puis
+quelque temps, puis
-se lit un
+se fit un
-: ma¬ dame Lambert
+: Mme Lambert
-MEPRISE.\t[36 ménager
+ménager
-reconnaissance. Chଠteaufort et
+reconnaissance. Châteaufort et
-Perrin, obser¬ vaient Darcy
+Perrin, observaient Darcy
-jalouse. Nouveau venu, et arri vant de
+jalouse. Arrivant de
-se donnas¬ sent cet
+se donnassent cet
-les étran¬ gers. Darcy qui
+les étrangers. Darcy, qui
-à personne rompit
+à personne, rompit
-le pre¬ mier. Il parla de
+le premier. Il parla du temps ou de
-route, de la poussière, peu
+route, peu
-musicale. Madame de
+musicale. Mme de
-1 36\tLA\tDOUBLE elle
+elle
-parut mai¬ gri et
+parut maigri, et
-En somme elle
+En somme, elle
-— « Mon
+— Mon
-Darcy, » dit ma¬ dame Lambert, « regardez bien au¬ tour de
+Darcy, dit Mme Lambert, regardez bien autour de
-vos ancien¬ nes connaissances. » Darcy
+vos anciennes connaissances. Darcy
-aperçut Julie qui avait été cachée
+aperçut Julie, qui s’était cachée
-son cha¬ peau. 11 se
+son chapeau. Il se
-surprise, s’avan¬ ça vers
+surprise, s’avança vers
-main , puis s’arrêtant
+main ; puis, s’arrêtant
-de familia-
+de familiarité,
-MÉPRISE.\t137 rite, il salua J ulietrès-profondément, et
+il salua Julie très profondément, et
-termes convena¬ bles tout
+termes convenables tout
-plaisir quil avait
+plaisir qu’il avait
-d’esprit luirevintbientbt, et
+d’esprit lui revint bientôt, et
-et observa¬ teur que
+et observateur que
-monde pren¬ nent quand
+monde prennent quand
-homme pâle et
+homme pâle, et
-138\tLA\tDOUBLE calme
+calme
-de l ame que
+de l’âme que
-la phy¬ sionomie. Des
+la physionomie. Des
-sa bou¬ che abaissés,
+sa bouche abaissés,
-tempes commen¬ çaient déjà à
+tempes commençaient à
-était très-simple¬ ment habillé,
+était très simplement habillé,
-cette élé¬ gance qui indique en même temps les
+cette élégance qui indique les
-bonne société et 1 indifférence sur
+bonne compagnie et l’indifférence sur
-MÉPRISE.\t139 gens. Julie lit toutes
+gens. Julie fit toutes
-encore quil avait
+encore qu’il avait
-de cheveux , et qui pa¬ raissait avoir
+de cheveux, et qui paraissait avoir
-de madame Lambert.
+de Mme Lambert.
-la gar-
+la garder
-140\tLA\tDOUBLE dur comme
+comme
-d’avoine. Madame Lambert
+d’avoine. Mme Lambert
-de Darcy, qui
+de Darcy qui
-devant ma¬ dame de
+devant Mme de
-Elle lit une
+Elle fit une
-en com¬ mençant avec
+en commençant avec
-conversation O suivie.
+conversation suivie.
-de madame Lambert
+de Mme Lambert
-autres per¬ sonnes un
+autres personnes un
-MEPRISE.\ttil sur
+sur
-avec madame de
+avec Mme de
-— « Prenez
+— Prenez
-de madame de Chaverny, » dit madame Lambert à Darcy, au
+de Mme de Chaverny, dit Mme Lambert à Darcy au
-château annonçait le
+château annonça le
-les lèvres ; mais
+les lèvres, mais
-■
-IX. Après
+IX Après
-étant belle, et
+étant belle et
-le jardin, autour
+le jardin autour
-rustique , pour
+rustique pour
-144\tLA DOUBLE Châteaufort avait remarqué, avec
+Châteaufort avait remarqué avec
-dépit croissant, les
+dépit croissant les
-pour madame de Chaverny. A mesure
+pour Mme de Chaverny. À mesure
-la con¬ versation du nouveau-venu, il deve¬ nait moins
+la conversation du nouveau venu, il devenait moins
-ôter tous ses
+ôter ses
-la ter¬ rasse oh l’on
+la terrasse où l’on
-suivant 1 ordinaire des
+suivant l’ordinaire des
-à l’horizon, et qui annonçaient
+à l’horizon et annonçaient
-son rival
+son rival,
-MEPRISE.\t145 qui
+qui
-tantôt */\ts elle
+tantôt elle
-de Julie, semblaient
+de Julie semblaient
-la physio¬ nomie mobile
+la physionomie mobile
-d’elle, et se
+d’elle, et, se
-sa chaise, au
+sa chaise au
-146\tLA DOUBLE quelqu’un des renseignemens sur
+quelqu’un des renseignements sur
-Madame, » dit-il
+Madame, dit-il
-ton amer , M.
+ton amer, M.
-! » — « Oh ! oui, » répondit madame de
+! — Oh oui ! répondit Mme de
-put répri¬ mer . — « Il
+put réprimer. — Il
-paraît, » continua Châteaufort, « car
+paraît, continua Châteaufort, car
-amis. » — « Mes anciens amis? » dit
+amis. — Mes anciens amis ! dit
-peu sévère, « je ne
+peu sévère.
-MEPRISE.\t147 sais
+Je ne sais
-voulez dire, » et elle
+voulez dire. Et elle
-dos. Puis prenant
+dos. Puis, prenant
-que madame Lambert
+que Mme Lambert
-— « Que
+— Que
-! » dit-elle, « c’est un
+! dit-elle. C’est un
-merveilleux. » — « Trouvez-vous,
+merveilleux. — Trouvez-vous,
-? c’est un
+? C’est un
-— A propos, Darcy , est-ce
+— À propos, Darcy, est-ce
-? » — « Ma Turque? quelle Turque?
+? — Ma Turque ! quelle Turque ?
-148\tLA\tDOUBLE — « Oui,
+— Oui,
-la vie; qui
+la vie, qui
-appelait... Oh! nous
+appelait... oh ! nous
-son... son sau¬ veur enfin.
+son... sauveur enfin.
-savoir com¬ ment cela
+savoir comment cela
-turc. » Darcy
+turc. Darcy
-en riant : Est-il possiblej » s’écria-t-il, « que
+en riant. Est-il possible, s’écria-t-il, que
-à Paris!..» — « Mais
+à Paris ! — Mais
-de mésa¬ venture là dedans ;
+de mésaventure là-dedans ;
-a peutêtre que
+a peut-être que
-favorite. »
+favorite.
-MEPRISE.\t14\t9 — « Hélas! » répondit
+— Hélas ! répondit
-vent pour
+vent le fut pour
-Faut-il qu’après avoir
+Faut-il que, après avoir
-encore victime à Paris de la seule tentative que j’aie faite pour renou¬ veler la chevalerie errante ! » — « Comment? mais
+encore persiflé à Paris pour le seul fait de chevalier errant dont je me sois jamais rendu coupable ! — Comment ! mais
-ne sa¬ vons rien. Contez-nous toute l’his¬ toire ! » s’écrièrent
+ne savons rien. Contez-nous cela ! s’écrièrent
-fois. » Je devrais, » dit
+fois. — Je devrais, dit
-150\tLA DOUBLE vous
+vous
-connaissez penser de
+connaissez déjà, et me dispenser de
-pour moi, mais
+pour moi ; mais
-amis... . Je vous
+amis... je vous
-présenter, madame Lambert,
+présenter, Mme Lambert,
-John Tyrrel.... Un de
+John Tyrrel... un de
-à Paris; il pourrait
+à Paris. Il pourrait
-de iue prêter, dans son récit, un
+de me prêter dans son récit un
-le fait: Cette
+le fait : — « Cette
-une peut-être déjà, et me dis-
+une
-MEPRISE.\t15! fois installée clans le
+fois installée dans le
-— « Oh
+— Oh
-le commencement, » s’écria madame Lambert. — « Mais
+le commencement ! s’écria Mme Lambert. — Mais
-déjà. » — « Nous
+déjà. — Nous
-rien, mais nous
+rien, et nous
-l’autre. » Eh
+l’autre. — « Eh
-saurez, Mes¬ dames, que j étais k Larnaea en i8... Un jour, je
+saurez, mesdames, que j’étais à Larnaca [Ville de l’île de Chypre.] en 18... Un jour je
-152\tLA\tDOUBLE dessiner.
+dessiner.
-Anglais très-aimable, bon garçon , bon
+Anglais très aimable, bon garçon, bon
-John Tyrrel; un
+John Tyrrel, un
-parce qu ils pensent
+parce qu’ils pensent
-bonne hu¬ meur. D’ailleurs
+bonne humeur. D’ailleurs
-sans but, et
+sans but et
-voyage. Je m étais assis
+voyage. « Je m’étais assis
-la mer qui, dans cet endroit, est do¬ minée par
+la mer, qui dans cet endroit est dominée par
-MEPRISE.\t1.53 fort
+fort
-se mo¬ quait de mon goût pour les arts, en
+se moquait de ma passion malheureuse pour les beaux-arts en
-de Latakié. A côté
+de Latakié [Ville assyrienne (l’ancienne Laodicée).]. À côté
-un domestique turc,
+un drogman turc,
-connus. Tout d’un coup, sir
+connus. « Tout d’un coup sir
-: « Voici
+: — Voici
-la neige} nous
+la neige ; nous
-154\tLA\tDOUBLE et
+et
-oranges. » Je
+oranges. « Je
-les yeux , et
+les yeux, et
-deux es¬ claves le
+deux esclaves le
-un ànier conduisait
+un ânier conduisait
-et derrière , un Turc vénérable à barbe blanche fermait la marche , monté
+et derrière, un Turc vénérable, à barbe blanche, fermait la marche, monté
-procession s’avancait lentement
+procession s’avançait lentement
-de gra¬ vité. Notre Turc , tout
+de gravité. « Notre Turc, tout
-coup d’œil de
+coup d’oeil de
-MÉPRISE.\t155 sur- la
+sur la
-de la ne , et
+de l’âne, et
-un sourire singulier :
+un singulier sourire :
-la neige »
+la neige. »
-notre café, avec
+notre café avec
-flegme habi¬ tuel —
+flegme habituel. —
-Qu’est-ce donc? » demanda Tyrrel. « Est-ce
+Qu’est-ce donc ? demanda Tyrrel. Est-ce
-» — « Pour
+» « — Pour
-poissons, » répon¬ dit le Turc. En
+poissons, répondit le Turc. « En
-à che¬ val partit au galop, et,
+à cheval partit au galop ; et,
-la mer , il
+la mer, il
-de nous?
+de nous,
-156\tLA\tDOUBLE non
+non
-ces coups d’œil méprisans que les Musulmans adressent
+ces regards méprisants que les musulmans adressent
-aux Chrétiens. Il
+aux chrétiens. Il
-jusqu’aux ro¬ chers à
+jusqu’aux rochers à
-plus es¬ carpé. Il
+plus escarpé. Il
-et parais¬ sait chercher
+et paraissait chercher
-précipiter. Nous
+précipiter. « Nous
-que por¬ tait l’âne , et
+que portait l’âne, et
-MEPRISE.\t157 à
+à
-nous communi¬ quâmes nos réflexions. — « Demande
+nous communiquâmes nos réflexions. « — Demande
-ces coquins , » dit
+ces coquins, dit
-Turc, « si
+Turc, si
-ainsi. » Le
+ainsi. « Le
-inconvenante. <( En
+inconvenante. « En
-de nous , nous
+de nous, nous
-vîmes distincte¬ ment remuer , et
+vîmes distinctement remuer, et
-158\tLA DOUBLE même
+même
-sortait. Tyrrel, quoique gastronome , est
+sortait. « Tyrrel, quoique gastronome, est
-un furieux , courut à lanier , et
+un furieux, courut à l’ânier et
-en Anglais, tant
+en anglais, tant
-qu’il condui¬ sait ainsi
+qu’il conduisait ainsi
-répondre , mais
+répondre : mais
-s’agita violem¬ ment: des
+s’agita violemment, des
-entendre ; sur
+entendre : sur
-coups des courroies
+coups de courroies
-pour fairo’marcher l’âne
+pour faire marcher l’âne.
-MEPRISE.\t159 Tyrrel
+Tyrrel
-D’un vi¬ goureux et
+D’un vigoureux et
-jeta 1 anier à terre , saisit
+jeta l’ânier à terre et saisit
-gorge ; sur
+gorge : sur
-le sac poussé
+le sac, poussé
-la lutte tomba
+la lutte, tomba
-l’herbe. J étais accouru.
+l’herbe. « J’étais accouru.
-pierres, la nier se
+pierres, l’ânier se
-des af¬ faires des
+des affaires des
-m’était impossi¬ ble de
+m’était impossible de
-mon pa¬ rasol quand
+mon parasol quand
-le bran¬
+le brandissais
-100\tLA\tDOUBLE dissais en
+en
-et lanier de
+et l’ânier de
-qu’il m était possible.
+qu’il m’était possible.
-allait bien quand
+allait bien, quand
-Turc achevai, ayant
+Turc à cheval, ayant
-la mer, et
+la mer et
-nous Lisions, partit
+nous faisions, partit
-y eus¬ sions pensé
+y eussions pensé
-» « Un ataghan? » dit Château¬ fort qui
+» — Un ataghan [Long poignard à lame recourbée.] ? dit Châteaufort qui
-« Un ataghan, » reprit
+« — Un ataghan, reprit
-MEPRISE.\tici passa
+passa
-la tète un
+la tête un
-cet ataglian qui
+cet ataghan qui
-voir mille étoiles. Je ripos¬ tai pourtant
+voir trente-six... bougies, comme disait si élégamment mon ami M. le marquis de Roseville. Je ripostai pourtant
-lui assénant un
+lui assenant un
-mieux, frappantânier, esclaves,che¬ val et
+mieux, frappant ânier, esclaves, cheval et
-John Tyrrel. L’affaire
+John Tyrrel L’affaire
-Notre interprète observait
+Notre drogman observait
-défendre long-temps avec
+défendre longtemps avec
-de ca¬ valerie et unataghan. Heureusement 2 I
+de cavalerie et un ataghan. Heureusement
-162\tLA\tDOUBLE sir
+sir
-Il s en saisit,
+Il s’en saisit,
-ces armes, et
+ces armes et
-du pisto¬ let lorsque nous bandâmes la dé¬ tente, produisit un
+du pistolet produisirent un
-prirent honteu¬ sement la
+prirent honteusement la
-notre colère nous
+notre colère, nous
-bon musul-
+bon musulman,
-MEPRISE.\t163 man, et
+et
-rosser. Lorsque
+rosser. « Lorsque
-peu es¬ suyé, notre
+peu essuyé, notre
-pensez bien , d’aller
+pensez bien, d’aller
-cheveux noirs , et
+cheveux noirs, et
-tous vêtemens qu’une
+tous vêtements qu’une
-laine bleue, un
+laine bleue un
-de madame de Chaverny. Elle sauta lestement
+de Mme de Chaverny. « Elle se tira lestement
-sac, et sans
+sac, et, sans
-embarrassée, elle
+embarrassée,
-164\tLA\tDOUBLE nous
+nous
-discours très-pathétique sans
+discours très pathétique sans
-un mot, à
+un mot ; à
-fois, Mesdames, qu’une
+fois, mesdames, qu’une
-honneur. Le
+honneur. « Le
-notre in¬ terprète s’arracher
+notre drogman s’arracher
-je m’ac¬ commodais la
+je m’accommodais la
-: Que
+: — « Que
-force , et
+force et
-MEPRISE.\t165 si
+si
-avec elle, clans ce
+avec elle dans ce
-canaille nouslapidera infailliblement. »Tyrrel, embarrassé
+canaille nous lapidera infailliblement. » Tyrrel, embarrassé
-ces ré¬ flexions , et
+ces réflexions, et
-recouvré tout son sang - froid britannique , s’écria : Quelle diable d’iclée avez-vous
+recouvré son flegme britannique, s’écria : « Quelle diable d’idée avez-vous
-la femme qui
+la femme, qui
-rien compris se
+rien compris, se
-protection
+protection du
-166\tLA\tDOUBLE (lu vice-consul de France; mais
+consul de France ; mais
-cette précaution , sans
+cette précaution, sans
-ville. J ai oublié
+ville. J’ai oublié
-avions com¬ posé à
+avions composé à
-notre interprète Le
+notre interprète. « Le
-fort mal ; o\t7 nous
+fort mal, nous
-des fous ;
+des fous,
-MEPRISE.\t167 qu’il
+qu’il
-les usages cles pays
+les us et coutumes des pays
-l’on voyage ; qu’il
+l’on voyage, qu’il
-et l’écorce. Enfin , il
+et l’écorce... Enfin, il
-tança d’im¬ portance , et
+tança d’importance ; et
-pour occasioner une
+pour occasionner une
-Chypre. Sa
+Chypre. « Sa
-conduite très-géné¬ reuse. Dans
+conduite très généreuse. Dans
-roman. Celte ex¬ cellente dame
+roman. Cette excellente dame
-fort dévote; elle
+fort dévote ; elle
-168\tLA DOUBLE pensa quelle convertirait
+pensa qu’elle convertirait
-avions ame¬ née ; que
+avions amenée, que
-au /Moniteur, et
+au Moniteur, et
-nommé consul-géné¬ ral. Tout
+nommé consul général. Tout
-à M le vice-consul de
+à monsieur le consul de
-l’affaire. Le
+l’affaire. « Le
-en colère. Le
+en colère Le
-un personnage , et
+un personnage, et
-et flammes. C’était
+et flamme. C’était
-chiens
+chiens de chrétiens empêchassent un homme
-MEPRISE.\t169 de chré t i e ns em pêchassen t un ho ni me comme
+comme
-Le vice consul
+Le consul
-son maître , encore
+son maître, encore
-de 60 canons, qui
+de soixante canons qui
-Mais l’ar¬ gument qui
+Mais l’argument qui
-qu’il lit en
+qu’il fit en
-prix. Hélas
+prix. « Hélas
-le pa¬ cha, payer
+le pacha, payer
-deux dents , payer
+deux dents, payer
-170\tLA\tDOUBLE scandale,
+scandale,
-de ibis Tyrrel s’écria douloureuse¬ ment: «
+de fois Tyrrel s’écria douloureusement : «
-aller des¬ siner sur
+aller dessiner sur
-— « Quelle
+— Quelle
-! » s’écria madame Lambert ; ,< c’est
+! s’écria Mme Lambert, c’est
-De grâce , levez donc
+De grâce, relevez donc
-pas fen¬ du la
+pas fendu la
-ce récit , n’avait
+ce récit, n’avait
-enfin
+enfin d’une
-MEPRISE.\t171 dune voix timide: «
+voix timide : «
-? » — « C’est
+? — C’est
-moi, qua l’heure
+moi, qu’à l’heure
-équipée chevaleresque à Tyrrel et à moi. » — « Était-elle jolie, cette
+équipée chevaleresque. — Était-elle jolie cette
-? » demanda madame de Chaverny, en
+? demanda Mme de Chaverny en
-— « Comment
+— Comment
-? » demanda madame Lambert.
+? demanda Mme Lambert.
-17?\tIL DOUBLE — « Elle
+— Elle
-— Jolie? .... Oui,
+— Jolie ?... Oui,
-toute bar¬ bouillée de
+toute barbouillée de
-beaucoup d’habi¬ tude pour
+beaucoup d’habitude pour
-du vice-consul. Elle était Mingrélienne, et
+du consul. Elle était Mingrélienne [La Mingrélie était une province russe située au bord de la mer Noire.], et
-à madame C*** , la
+à Mme C***, la
-du vice-consul, quelle était
+du consul, qu’elle était
-table, man¬ geait comme quatre; puis,
+table, mangeait comme quatre ; puis,
-MEPRISE.\t173 on
+on
-parlait religion , elle s’endor¬ mait régulièrement.
+parlait religion, elle s’endormait régulièrement.
-dura quel¬ que temps.
+dura quelque temps.
-baptême. Madame C***
+baptême. Mme C***
-marraine, voulut
+marraine, et voulut
-s’ensuit !.. Il
+s’ensuit !... Il
-ruinerait. Madame C***
+ruinerait. Mme C***
-qu’Emineh m’ai¬ mait bien mieux
+qu’Emineh m’aimait mieux
-ce bap¬ tême avec
+ce baptême avec
-componction ‘vrai¬ ment évangélique , lorsque,
+componction vraiment évangélique, lorsque,
-174\tLA DOUBLE disparut.
+disparut.
-dire tout? Le vice-consul avait
+dire tout ? Le consul avait
-un Mingrélien , grand coquin certaine¬ ment, mais
+un Mingrélien, grand coquin certainement, mais
-le pilau. Ce
+le pilaf. Ce
-manière. 11 l’enleva. et
+manière. Il l’enleva, et
-à M\tqui ne
+à M. C***, qui ne
-le retrou¬ ver Ainsi
+le retrouver. Ainsi
-mes gants , mes bonbons , outre
+mes gants, mes bonbons, outre
-en quel¬ que sorte
+en quelque sorte
-MEPRISE.\t175 On
+On
-de mal¬ heurs sur
+de malheurs sur
-tirer d affaire ;
+tirer d’affaire ;
-Don Qui¬ chotte et
+Don Quichotte et
-avec madame de Chaverny , puis
+avec Mme de Chaverny, puis
-170 LA DOUBLE MEPRISE. se
+se
-être député , et
+être député, et
-des renseignemens sta¬ tistiques sur
+des renseignements statistiques sur
-Darcy lavait quittée,
+Darcy l’avait quittée,
-la pen¬ dule. Elle
+la pendule. Elle
-avec distraction , et
+avec distraction, et
-178\tLA\tDOUBLE involontairement Darcy qui
+involontairement Darcy, qui
-salon. Quel¬ quefois il
+salon. Quelquefois il
-en par¬ lant à
+en parlant à
-de statistique , et
+de statistique, et
-regard pénétrant quoique
+regard pénétrant, quoique
-Elle sen¬ tait qu’il
+Elle sentait qu’il
-pensait pas à
+pensait plus à
-voiture, et soit
+voiture, et, soit
-: « Vous
+: — Vous
-ensemble. »
+ensemble.
-MEPRISE.\t179 La
+La
-Darcy cau¬ sait toujours , mais
+Darcy causait toujours, mais
-paraissait fati¬ gué et
+paraissait fatigué et
-lâchait pas, Julie
+lâchait pas. Julie
-leva lente¬ ment , serra
+leva lentement, serra
-de madame Lambert,
+de Mme Lambert,
-du salon , surprise
+du salon, surprise
-bras quelle prit
+bras qu’elle prit
-sans récou ter, et
+sans l’écouter, et
-sans s’a¬ percevoir de
+sans s’apercevoir de
-Elle tra¬ versa le
+Elle traversa le
-de madame Lambert
+de Mme Lambert
-reconduisirent jus-
+reconduisirent jusqu’à sa voiture.
-180\tLA DOUBLE qua sa voilure. Darcy
+Darcy
-sa calèche , Châteaufort lui de¬ manda en
+sa calèche, Châteaufort lui demanda en
-son tilbury aus¬ sitôt que
+son tilbury, aussitôt que
-Perrin au¬ rait fini
+Perrin aurait fini
-sa voix , mais
+sa voix, mais
-MEPRISE.\t181 perron , et
+perron, et
-l’air triste, et
+l’air triste et
-sa voiture; maintenant
+sa voiture ; maintenant
-son coté , et
+son côté, et
-182\tLA\tDOUBLE reprochait
+reprochait
-Les sentimens qu elle avait éprou¬ vés pour
+Les sentiments qu’elle avait éprouvés pour
-chanté faux , étaient
+chanté faux, étaient
-ceux quelle emportait
+ceux qu’elle emportait
-que non-seulement les
+que non seulement les
-d’entraînement qu elle avait
+d’entraînement qu’elle avait
-pour Châteaufort qui, d’ailleurs , dans ce moment , était complète¬ ment oublié, servait-il à lui faire
+pour Châteaufort, qui, d’ailleurs, dans ce moment, était complètement oublié, l’avait-il préparée à se laisser aller, sans trop de remords, au sentiment
-MÉPRISE.\tJ83 excuser à ses propres yeux le senti¬ ment bien
+bien
-à lui , ses
+à lui, ses
-des souve¬ nirs heureux,
+des souvenirs heureux,
-à Pa¬ ris. Mais une
+à Paris. Mais, une
-184 LA DOUBLE MEPRISE. par
+par
-coucher lard et
+coucher tard et
-pour re¬ trouver son
+pour retrouver son
-tout en¬ tier à
+tout entier à
-prosaïques, s’enve¬ lopper soigneusement
+prosaïques, s’envelopper soigneusement
-son man¬ teau, s établir commodément
+son manteau, s’établir commodément
-de louage , égarant
+de louage, égarant
-de ma¬ dame Lambert à Constantinople , de
+de Mme Lambert à Constantinople, de
-de Cor¬ fou à
+de Corfou à
-plaît, madame de
+plaît, Mme de
-le XI. Lorsque madame de
+XI Lorsque Mme de
-de madame Lam¬ bert , la
+de Mme Lambert, la
-horriblement noire , l’atmosphère
+horriblement noire, l’atmosphère
-temps des 24
+temps
-. 186\tLA\tDOUBLE éclairs,
+des éclairs,
-paysage, fai¬ saient apercevoir les
+paysage, dessinaient les
-chaque éclair , et
+chaque éclair, et
-La pluie qui tombait d’a¬ bord en
+La pluie, qui tombait d’abord en
-un vrai déluge.
+un véritable déluge.
-à dev en ir assourdissante. Les che v au x effrayés
+à devenir assourdissante. Les chevaux effrayés
-cabraient souvent au
+cabraient au
-MEPRISE.\t187 dîné
+dîné
-mauvais che¬ mins. Il
+mauvais chemins. Il
-bêtes, aussi intrépide
+bêtes, non moins intrépide
-tempête , lorsqu’il di¬ sait à
+tempête lorsqu’il disait à
-! Madame de Chaverny n’ayant
+! Mme de Chaverny, n’ayant
-se re¬ pentait de
+se repentait de
-dit bien des choses qu elle avait à lui dire ; lorsqu’elle
+dit cent choses qu’elle aurait pu lui dire, lorsqu’elle
-coup interrom¬
+coup interrompue
-188\tLA DOUBLE pue dans
+dans
-fit entendre, et la calèche fut précipitée
+fit entendre ; la calèche était précipitée
-cessait pas; une
+cessait pas ; une
-était bi •isée; les
+était brisée ; les
-et on ne
+et l’on ne
-pied injuriait le
+pied maudissait le
-sa voiture , demandant
+sa voiture, demandant
-à P. ou
+à P... ou
-qu’il fal¬
+qu’il fallait
-MEPRISE.\t18!) 40 lait faire
+faire
-qu’elle faisait, elle
+qu’elle faisait elle
-cette ré¬ ponse désespérante : « C est impos¬ sible! » Cependant
+cette réponse désespérante : — C’est impossible ! Cependant
-qui s’ap¬ prochait. Les gens de madame de Chaverny lui crièrent de s’arrêter , et son cocher reconnut,
+qui s’approchait. Bientôt le cocher de Mme de Chaverny reconnut,
-les fondemens d’une
+les fondements d’une
-dans l’oflice de madame Lambert. La voiture s’arrêta, et
+dans l’office de Mme Lambert ; il lui cria de s’arrêter. La voiture s’arrêta ; et
-190\tLA\tDOUBLE nom de madame de
+nom de Mme de
-fut-il prononcé , qu’un jeune homme, qui
+fut-il prononcé, qu’un jeune homme qui
-coupé , ouvrit luimême la
+coupé ouvrit lui-même la
-: Est-elle blessée? » s’élança
+: — Est-elle blessée ? s’élança
-reconnu Darcy , elle l’at¬ tendait. Leurs
+reconnu Darcy, elle l’attendait. Leurs
-que madame de Chaverny pres¬ sait doucement la
+que Mme de Chaverny pressait la
-mais cՎ tait probablement
+mais c’était probablement
-MEPRISE.\ti9( ■i Julie
+Julie
-pas d’abord , car
+pas d’abord, car
-parti quelle devait
+parti qu’elle devait
-D’un côté elle
+D’un côté, elle
-lieues qu elle aurait
+lieues qu’elle aurait
-en tête-à-tête avec
+en tête à tête avec
-elle vou¬ lait aller
+elle voulait aller
-y de¬ mander l’hospitalité à madame Lam¬ bert , elle
+y demander l’hospitalité à Mme Lambert, elle
-de ra¬ conter le
+de raconter le
-et des secours
+et du secours
-aurait reçus de
+aurait reçu de
-femme turque, subir ensuite toutes les ques-
+femme turque...
-192\tLA DOUBLE lions impertinentesetlescomplinaens de condoléance— on ne pourrait y
+on ne pouvait y
-Mais trois
+Mais aussi trois
-lieues jusqua Paris!.. Pendant quelle flottait
+lieues jusqu’à Paris !... Pendant qu’elle flottait
-et quelle balbutiait assez maladroite¬ ment quelques
+et qu’elle balbutiait assez maladroitement quelques
-sur rembarras quelle allait causer ; Darcy, (fui semblait
+sur l’embarras qu’elle allait causer, Darcy, qui semblait
-voiture, Madame, je
+voiture, madame, je
-vôtre jusqua ce
+vôtre jusqu’à ce
-Paris. » Julie craignant d’avoir montré trop de pruderie , se
+Paris. Julie, craignant de montrer trop de pruderie, se
-première offre , mais
+première offre, mais
-MEPRISE.\t193 Et
+Et
-à P ou
+à P... ou
-son manteau qu’il
+son manteau, qu’il
-les che¬ vaux trottaient
+les chevaux trottaient
-domestique choisit pour
+domestique avait choisi pour
-nom de la
+nom et la
-194\tLA DOUBLE paraissait
+paraissait
-peu d’hu¬ meur. Julie
+peu d’humeur. Julie
-son ir¬ résolution l’avait choqué , et
+son irrésolution l’avait choqué, et
-ridicule. Elle était déjà tellement sous l’in¬ fluence de cet homme qu elle s’adres¬ sait intérieurement
+ridicule. Déjà elle était tellement sous l’influence de cet homme, qu’elle s’adressait intérieurement
-et qu elle ne songea plus qu’à lui ôter l’humeur qu’il montrait. L’habit
+et ne songeait plus qu’à dissiper ce mouvement d’humeur dont elle s’accusait. L’habit
-était mouillé ; elle s’en aper¬ çut , et se
+était mouillé, elle s’en aperçut, et, se
-résulta que le différent ayant
+résulta que, le différend ayant
-MEPRISE.\t195 énorme quelle n’aurait
+énorme qu’elle n’aurait
-faire oublier. Us étaient
+faire oublier ! Ils étaient
-de l’autre que
+de l’autre, que
-les rappro¬ chaient même quelquefois davan¬ tage. — « Ce
+les rapprochaient même quelquefois davantage. — Ce
-nous enve¬ loppe tous
+nous enveloppe tous
-deux, » dit
+deux, dit
-charades d’autre¬ fois. Vous
+charades d’autrefois. Vous
-nous nousaffu-
+nous nous affublâmes
-196\tLA\tDOUBLE blâmes tous
+tous
-votre grand’mère? » — « Oui,
+votre grand-mère ? — Oui,
-mercuriale qu elle me
+mercuriale qu’elle me
-occasion. » — « Ah ! >, s’écria Darcy, « quel
+occasion. — Ah ! s’écria Darcy, quel
-! com¬ bien de fois je me suis rappelé avec
+! combien de fois j’ai pensé avec
-bonheur nos divines soi¬ rées de
+bonheur à nos divines soirées de
-rue de Bellechasse
+rue Bellechasse
-de vau¬ tour qu’on
+de vautour qu’on
-tant d’art? »
+tant d’art ?
-MEPRISE.\t197 — « Oui, » répondit Julie, » vous étiez Prométhée et
+— Oui, répondit Julie, vous étiez Prométhée, et
-vous avez? Comment
+vous avez ! Comment
-vous sou¬ venir de
+vous souvenir de
-si long-temps que
+si longtemps que
-sommes vus! » — « Est-ce
+sommes vus ! — Est-ce
-me demandez? » dit
+me demandez ? dit
-en souriant, et
+en souriant et
-en face Puis,
+en face. Puis,
-: « En vérité , » pour¬ suivit-il , « il
+: En vérité, poursuivit-il, il
-heureux inomens de
+heureux moments de
-vie. »
+vie.
-198\tLA\tDOUBLE — « Quel
+— Quel
-les charades!— » dit Julie, qui
+les charades !... dit Julie qui
-— « Voulez-vous
+— Voulez-vous
-? » interrompit Darcy. « Vous rappelezvous notre
+? interrompit Darcy. Vous rappelez-vous notre
-chez ma¬ dame Lambert
+chez Mme Lambert
-l’univers entier, mais de
+l’univers entier ; en revanche, de
-sans exécu¬ tion. »
+sans exécution.
-MEPRISE.\t199 — « Qu’en
+— Qu’en
-? » — « Mais , j’imagine
+? — Hélas ! j’imagine
-eu occasion
+eu souvent occasion
-me dé¬ fendre : car , une
+me défendre ; car, une
-de Paris , quel
+de Paris, quel
-? » — « De
+? — De
-amis... » — « Oh! mes
+amis... — Oh ! mes
-! » s’écria Dar¬ cy avec
+! s’écria Darcy avec
-vous connussiez , du
+vous connussiez, du
-voyait madame
+voyait Madame
-•200\tLA\tDOUBLE votre
+votre
-monsieur 1 atta¬ ché du
+monsieur l’attaché du
-des affaires étran¬ gères. » « G est que
+des Affaires étrangères. — C’est que
-vous occu¬ piez pas d’elles. » — « Cela
+vous occupiez pas d’elles. — Cela
-des per¬ sonnes que
+des personnes que
-pas. » Si
+pas. Si
-de dis¬ tinguer la ligure de
+de distinguer la figure de
-aurait aperçu qu’une
+aurait pu voir qu’une
-1 MEPRISE.\t201 s était répandue
+s’était répandue
-ses traits, en
+ses traits en
-dernière phrase , à
+dernière phrase, à
-souvenirs qu’ils se rappelaient trop bien l’un et l’autre, Julie vou¬ lut le
+souvenirs trop bien conservés par l’un et par l’autre, Julie voulut le
-ses voya¬ ges, espérant
+ses voyages, espérant
-202\tLA\tDOUBLE — « Quel
+— Quel
-vôtre , » dit-elle , « et
+vôtre ! dit-elle, et
-! » Mais
+! Mais
-en hu¬ meur conteuse. — « Quel
+en humeur conteuse. — Quel
-moustaches, «demandat-il brusquement, « qui
+moustaches, demanda-t-il brusquement, qui
-parlait tout-à-l’heure ? « Cette
+parlait tout à l’heure ? Cette
-encore da¬ vantage. — « C’est
+encore davantage. — C’est
-mari, » répondit-elle, « un
+mari, répondit-elle, un
-dit, « pour¬ suivit-elle , sans vouloir abandon¬
+dit, poursuivit-elle sans vouloir abandonner
-MEPRISE.\t903 ner son
+son
-oriental, « que
+oriental, que
-de l’orient, ne
+de l’Orient ne
-ailleurs. » — « 11 m’a
+ailleurs. — Il m’a
-sais pourquoi.. . Je
+sais pourquoi... Je
-ciel bleu Quant
+ciel bleu... Quant
-bleu, Ma¬ dame, Dieu
+bleu, madame, Dieu
-en préserve! On
+en préserve ! On
-guignon , à
+guignon à
-204\tLA\tDOUBLE que
+que
-bleu hier, et
+bleu hier et
-renouvelé , on
+renouvelé on
-! » « Et
+! — Et
-bien long-temps sous
+bien longtemps sous
-ciel bleu. » — « Mais , Madame , il
+ciel bleu ! — Mais, madame, il
-mon incli¬ nation, je
+mon inclination, je
-petit
+petit mouvement
-MEPRISE.\t206 moment de
+de
-de l’orient. » — « Je
+de l’Orient. — Je
-des voya¬ geurs en diraient autant, s’ils
+des voyageurs en diraient autant s’ils
-à Constantinopîe et
+à Constantinople et
-de l’orient ? » — « Là comme
+de l’Orient ? — Là, comme
-Les attachés anglais boivent , les français jouent à Iécarté, les alle¬ mands fument ; et
+Les Anglais boivent, les Français jouent, les Allemands fument, et
-206\tLA\tDOUBLE d’esprit,
+d’esprit,
-leurs plaisirs , se
+leurs plaisirs, se
-pays. » — « C’est probablement cette der¬ nière occupation
+pays. — C’est probablement à cette dernière occupation
-vous préfé¬ riez. » — « Point. Moi j étudiais le
+vous donniez la préférence. — Point du tout. Moi, j’étudiais le
-de ri¬ dicule. Quand
+de ridicule. Quand
-les dé¬ pêches de
+les dépêches de
-je galoppais dans l’hippodrome, et
+je galopais aux Eaux-Douces, et
-quelque ligure
+quelque figure
-MEPRISE.\t?07 humaine
+humaine
-d’ailleurs. » — « Ce
+d’ailleurs. — Ce
-grand plai¬ sir pour
+grand plaisir pour
-une aussi grande
+une si grande
-la France? » — « Ou i ;
+la France ? — Oui ;
-marchands d’huiles ou de cache¬ mires? ou,
+marchands de quincaillerie ou de cachemires ; ou,
-poètes, qui du
+poètes, qui, du
-voyaient un secrétaire de l’ambas¬ sade, lui craient : Menez-nous voir les ruines , menez-moi à Sainle-Sophie, conduisez-moi
+voyaient quelqu’un de l’ambassade, lui criaient : Menez-moi voir les ruines, menez-moi à Sainte-Sophie, conduisez-moi
-208\tLA\tDOUBLE à
+à
-mer d’azur. Je veux
+mer d’azur ; je veux
-! Puis , quand
+! Puis, quand
-un coup de so¬ leil, ils
+un bon coup de soleil, ils
-leur cham¬ bre, et
+leur chambre, et
-du Consti¬ tutionnel. » — «Vous voyez
+du Constitutionnel. — Vous voyez
-mal, sui¬ vant votre
+mal, suivant votre
-pas corrigé , savez-vous , car
+pas corrigé, savez-vous ? car
-moqueur. « — « Dites-moi, Madame, s’il
+moqueur. — Dites-moi, madame, s’il
-damné , qui
+damné qui
-sa poêle, de
+sa poêle de
-MEPRISE.\t209 friture? D’honneur! vous
+friture ? D’honneur ! vous
-autres se¬ crétaires d’ambassade, nous ressem¬ blons aux
+autres secrétaires d’ambassade, nous ressemblons aux
-le bon¬ heur de
+le bonheur de
-semble. » ( Il prononça
+semble. (Il prononça
-de Julie.) « Depuis six ans, je
+de Julie.)Depuis six ans je
-mes pensées intimes. » — « Vous
+mes pensées. — Vous
-? »
+?
-210\tLA\tDOUBLE — « Je
+— Je
-est mort; l’autre
+est mort ; l’autre
-pas. » — « Ainsi,
+pas. — Ainsi,
-êtes seul?... » — « Seul. » — « Et
+êtes seul ?... — Seul. — Et
-des femmes .... quelle
+des femmes, quelle
-dans l’orient? Est-ce quelle ne
+dans l’Orient ? Est-ce qu’elle ne
-? » — « Oh! pour
+? — Oh ! pour
-MEPRISE.\ton de tout, Quant
+de tout. Quant
-c’est quelles sont
+c’est qu’elles sont
-des ambassa¬ deurs, dispensez-moi
+des ambassadeurs, dispensez-moi
-parler. C est une question diploma¬ tique, et si j en disais
+parler. C’est une question diplomatique ; et si j’en disais
-faire du tort aux affaires étrangères. » — « Vous
+faire tort aux Affaires étrangères. — Vous
-d’ardeur en¬ trer dans
+d’ardeur entrer dans
-! »
+!
-212\tLA\tDOUBLE — « Je
+— Je
-de Paris.» — « Ah
+de Paris ! — Ah
-comment pouvezvous dire cela? Paris! le
+comment pouvez-vous dire cela ? Paris ! le
-la terre. » — « Ne
+la terre ! — Ne
-Je vou¬ drais entendre
+Je voudrais entendre
-Italie. » — « VoirNaples, c’est
+Italie. — Voir Naples, c’est
-je désire le
+je désirerais le
-au monde ! » réponditelle en soupirant.. , « pourvu
+au monde, répondit-elle en soupirant,... pourvu
-moi. »
+moi.
-MEPRISE.\t213 — « Oh! à cette condition , je fe¬ rais le
+— Oh ! à cette condition, je ferais le
-vos fenê¬ tres comme
+vos fenêtres comme
-se dé¬ roulerait. » — « Eh bien! si
+se déroule. — Eh bien ! si
-trop de¬ mander, je
+trop demander, je
-avec un. . avec
+avec un... avec
-seulement. » — « Pour
+seulement. — Pour
-si ambitieux; je
+si ambitieux ; je
-seule, » ajouta-t-il
+seule, ajouta-t-il
-souriant. « Mais
+souriant. Mais
-214\tLA\tDOUBLE qui
+qui
-jamais arrivé ..En vé¬ rité, j’ai
+jamais arrivé... et qui ne m’arrivera pas, reprit-il avec un soupir. Puis, d’un ton plus gai : En vérité, j’ai
-obtenir. » — « Qu’était-ce
+obtenir. — Qu’était-ce
-? » — « Oh
+? — Oh
-Par exemple , j’ai désiré passionné¬ ment pouvoir walser avec quel¬ qu’un... J’ai
+Par exemple, j’ai désiré passionnément pouvoir valser avec quelqu’un... J’ai
-études appro¬ fondies sur ia walse. Je
+études approfondies sur la valse. Je
-suis ■ exercé, pendant
+suis exercé pendant
-entiers, seul , avec
+entiers, seul, avec
-pour surmon¬ ter l etourdissement qui
+pour surmonter l’étourdissement qui
-MEPRISE.\t215 jamais
+jamais
-suis par¬ venu à
+suis parvenu à
-de vertiges .. » Et
+de vertiges... — Et
-désiriez-vous walser ? » — ’< Si
+désiriez-vous valser ? — Si
-avec vous?... Et
+avec vous ?... Et
-j’étais deve¬ nu, à
+j’étais devenu, à
-un walseur consommé, votre grand’mère, qui
+un valseur consommé, votre grand-mère, qui
-la walse par
+la valse par
-cœur. » - «Et votre
+cœur. — Et votre
-souhait ?.. >, demanda
+souhait ?... demanda
-21G\tLA DOUBLE « Mon second souhait? je
+— Mon second souhait, je
-J’aurais voulu , c était par
+J’aurais voulu, c’était par
-ma part , j’aurais
+ma part, j’aurais
-être aimé— mais aimé C’est
+être aimé... mais aimé... C’est
-la walse que
+la valse que
-souhaitais ainsi , et
+souhaitais ainsi, et
-l’ordre chronologique.... J’aurais voulu , dis-je,
+l’ordre chronologique... J’aurais voulu, dis-je,
-que j’au¬ rais pu
+que j’aurais pu
-bottes crottées, au
+bottes crottées au
-se dis¬ poserait à
+se disposerait à
-aurait étéen grande
+aurait été en grande
-MEPRISE.\t217 Mais c était de
+Mais c’était de
-possibles. » —\t« Que
+possibles. — Que
-toujours à dire du mal des femmes. » — « Moi
+toujours impitoyable pour les femmes. — Moi
-? » Allez, vous êtes bien injuste. » 28
+? — Un bal !... une toilette !... Ah ! mon Dieu !... Qui aime le bal maintenant ?... Elle ne pensait guère à justifier tout son sexe mis en cause ; elle croyait entendre la pensée de Darcy, et la pauvre femme n’entendait que son propre cœur.
-218\tLA\tDOUBLE — « A propos
+— À propos
-! j’ai rapporté
+! J’ai rapporté
-ravir. » — « Vous
+ravir. — Vous
-album. « — « Ti ■ès-volontiers. Vous
+album. — Très volontiers. Vous
-— A propos, j’ai un compli¬ ment à vous faire; on
+— À propos, madame, j’ai un compliment à vous faire ; on
-ministère (pie M de Cha-
+ministère que M. de Chaverny allait
-MEPRISE.\t219 verny ai lait être
+être
-plaisir. •> Julie
+plaisir. Julie
-sans s’aperce¬ voir de
+sans s’apercevoir de
-— « Permettez-moi
+— Permettez-moi
-vous de¬ mander votre
+vous demander votre
-à pré¬ sent. Mais , au fond , je
+à présent... Mais, au fond, je
-nouvelle di¬ gnité. Je
+nouvelle dignité. Je
-pendant lété, et
+pendant l’été, et
-220\tLA\tDOUBLE souvent
+souvent
-voir. » « Jamais
+voir. — Jamais
-à SaintCloud! » dit
+à Saint-Cloud, dit
-émue. _ (( Oh
+émue. — Oh
-tant mieux , car Paris , voyez-vous,
+tant mieux, car Paris, voyez-vous,
-le paradis dont
+le paradis, dont
-jamais sortir, que
+jamais sortir que
-la cam¬ pagne chez madame Lambert,
+la campagne chez Mme Lambert,
-heureuse, Madame, de vi¬ vre à
+heureuse, madame, de vivre à
-suis peutêtre que
+suis peut-être que
-MEPRISE.\t221 trouve
+trouve
-petit appar¬ tement que
+petit appartement que
-tante ma donné.
+tante m’a donné.
-m’a-t-on dit , dans
+m’a-t-on dit, dans
-faubourg Saint-Hono¬ ré. On
+faubourg Saint-Honoré. On
-votre hôtel. Vous
+votre maison. Vous
-jardin magnifique si
+jardin délicieux, si
-boutiques. » — « Non,
+boutiques. — Non,
-Dieu merci! » — « Quel
+Dieu merci. — Quel
-recevez-vous, Ma¬ dame ? » Je
+recevez-vous, madame ? — Je
-222\tLA\tDOUBLE tous
+tous
-vous veuillez bien
+vous vouliez bien
-quelquefois. » — « Vous voyez, Madame, que
+quelquefois. — Vous voyez, madame, que
-m’invite moimême sans
+m’invite moi-même sans
-sans pré¬ sentation officielle.
+sans présentation officielle.
-me par¬ donnez, n’est-ce pas?... Je ne con¬ nais plus
+me pardonnerez, n’est-ce pas ?.. Je ne connais plus
-à Paris, et ma¬ dame Lambert.
+à Paris et Mme Lambert.
-m’a oublié , mais
+m’a oublié, mais
-doit êlre charmant Vous
+doit être charmant. Vous
-si
+si bien
-bien vos connaissances !.... Vous rap¬ pelez-vous les
+vos amis !... Vous rappelez-vous les
-vous fai¬ siez autrefois
+vous faisiez autrefois
-vous tiendriez maison. Un salon inacces¬ sible aux ennuyeux, de
+vous seriez maîtresse de maison ? Un salon inaccessible aux ennuyeux ; de
-la conver¬ sation , et
+la conversation, et
-tard : point
+tard ; point
-à prétentions , un
+à prétentions, un
-connaissant parfaite¬ ment, qui
+connaissant parfaitement et qui
-ne cher¬ chent point à mentir, ni
+ne cherchent point à mentir ni
-femmes spi¬ rituelles avec
+femmes spirituelles avec
-est impos¬ sible que
+est impossible que
-soient pas)... et
+soient pas...), et
-224\tLA\tDOUBLE heureuse femme de Paris, et
+heureuse des femmes, et
-approchent. » Pendant
+approchent. Pendant
-qu’il décri¬ vait avec
+qu’il décrivait avec
-de chaleur, elle
+de vivacité, elle
-autre homme... à
+autre homme..., à
-salon ima¬ ginaire, si
+salon imaginaire, si
-attirés... au
+attirés... ; au
-se rappe¬ lait les
+se rappelait les
-MEPRISE.\t226 se
+se
-homme qu elle haïssait
+homme qu’elle haïssait
-qu’elle méprisait, tandis
+qu’elle méprisait ; tandis
-celui quelle aurait
+celui qu’elle aurait
-s’en séparer.... et
+s’en séparer..., et
-près d’elle que
+près d’elle, que
-226\tLA DOUBLE avec
+avec
-lui don¬ nait une
+lui donnait une
-ses joues ; elle tremblait
+ses joues. Elle tremblait
-Elle étouffait; elle
+Elle étouffait ; elle
-ses mains , à
+ses mains, à
-MEPRISE.\t227 la
+la
-; mais les
+; mais, les
-— « Qu’avez-vous, Madame? Au
+— Qu’avez-vous, madame ? Au
-Dieu, Madame... répondezmoi ? Que vous arrive-t-il?... » Et
+Dieu, madame..., répondez-moi. Que vous arrive-t-il ?... Et
-toutes ses questions,
+toutes ces questions,
-main, et écartant
+main, et, écartant
-: « Je
+: — Je
-conjure, Madame, » dit-il
+conjure, madame, dit-il
-cœur, « je
+cœur, je
-conjure,
+conjure, qu’avez-
-228\tLA\tDOUBLE quavez-vous? Vous aurais-je offen¬ sée involontairement?... Vous
+vous ? Vous aurais-je offensée involontairement ?... Vous
-silence. » — « Ah! » s’écria
+silence. — Ah ! s’écria
-ne pou¬ vant plus
+ne pouvant plus
-contenir, « je
+contenir, je
-! » et
+! et
-plus fort.\t, — « Malheureuse? comment?... pourquoi?... Qui peut
+plus fort. — Malheureuse ?... Comment ?... pourquoi ?... qui peut
-rendre malheureuse? répondez-moi! » En parlant ainsi il
+rendre malheureuse ? répondez-moi. En parlant ainsi, il
-de Julie qui pleurait toujours au
+de Julie, qui pleurait au
-de répondre à ses questions. Darcy
+de répondre. Darcy
-MEPRISE.\t229 savait que penser ; mais
+savait que penser, mais
-était tou¬ ché de ses larmes, touché de sa po¬ sition 5 et
+était touché de ses larmes. Il se trouvait rajeuni de six ans, et
-pas en¬ core présenté
+pas encore présenté
-son imagination, que Julie pourrait bien un jour être à lui. Comme
+son imagination que du rôle de confident il pourrait bien passer à un autre plus élevé. Comme
-les ru¬ bans du
+les rubans du
-son schal. Les
+son châle. Les
-voiture au¬
+voiture auprès
-230\tLA\tDOUBLE près d’un
+d’un
-lui saisis¬ sant le
+lui saisissant le
-l’assura quelle allait beaucoup
+l’assura qu’elle était beaucoup
-diriger scs chevaux
+diriger ses chevaux
-— « Mais, je
+— Mais je
-de Chaverny , » dit
+de Chaverny, dit
-un instant , « je
+un instant, je
-dites-moi, qu’avezvous? Je crains , et je ne puis com¬ prendre comment
+dites-moi, qu’avez-vous ? Je crains... Je ne puis comprendre comment
-assez mal¬ heureux pour
+assez malheureux pour
-peine. »
+peine.
-MEPRISE.\t231 — « Ah
+— Ah
-! » s’é¬ cria Julie. Et elle
+! s’écria Julie ; et elle
-— « Eli bien
+— Eh bien
-? » ajouta-t-il en souriant, et
+? ajouta-t-il en souriant et
-— « Vous
+— Vous
-croyez entourée... et
+croyez entourée..., et
-!... » — « Comment ! N’avez-vous pas
+!... — Comment ! n’avez-vous pas
-23.2\tLA DOUBLE tous les élémens (le bonheur
+tous les éléments du bonheur
-êtes jeune , riche , jolie...
+êtes jeune, riche, jolie...
-la société...» * ’ — « Je le déteste! » s’écria
+la société... — Je le déteste ! s’écria
-hors d’elle-même, « je
+hors d’elle-même ; je
-! » Et elle laissa tomber sa tête sur l’é¬ paule de Darcy en
+! Et elle cacha sa tête dans son mouchoir en
-— « Oh
+— Oh
-! » pensa
+! pensa
-grave. » Et pro¬ fitant avec
+grave. Et, profitant avec
-voiture , il attirait la malheu¬ reuse Julie encore plus près de lui.
+voiture pour se rapprocher davantage de la malheureuse Julie : —
-MEPRISE.\t233 — « Pourquoi, » lui
+Pourquoi, lui
-monde, «pourquoi vous affliger ainsi? Faut-il
+monde, pourquoi vous affliger ainsi ? Faut-il
-ait tant d’influence
+ait autant d’influence
-vie ? Pourquoi lui permettezvous d’empoisonner
+vie ! Pourquoi lui permettez-vous d’empoisonner
-votre bonheur? Mais
+votre bonheur ? Mais
-demander votre bon¬ heur?... » et il
+demander ce bonheur ?... Et il
-des doigts, mais
+des doigts ; mais
-retira aus¬ sitôt sa
+retira aussitôt sa
-il crai¬ gnit d’avoir
+il craignit d’avoir
-loin... Il pour¬ suivit, et, déterminé
+loin... Mais, déterminé
-2U\tLA DOUBLE — « Que
+— Que
-réellement. » — « Ah! monsieur
+réellement. — Ah ! monsieur
-! » Le
+! Le
-disait clairement: «Je vous
+disait clairement : Je vous
-toujours aimé , et vous n’a¬ vez pas
+toujours aimé, et vous n’avez pas
-apercevoir. » La
+apercevoir. La
-ce mo¬ ment, de
+ce moment, de
-monde, quelle avait
+monde, qu’elle avait
-aimé Darcy pendant
+aimé Darcy, pendant
-d’amour quelle en
+d’amour qu’elle en
-MEPRISE.\t235 — « Et vous, » s’écria
+— Et vous ! s’écria
-s’animant, « vous, Julie, m’avezvous jamais connu? Avez-vous ja¬ mais su
+s’animant, vous, madame, m’avez-vous jamais connu ? Avez-vous jamais su
-mes sentimens? Ah! si
+mes sentiments ? Ah ! si
-m’aviez connu, Julie , nous
+m’aviez mieux connu, nous
-l’autre. » — « Que
+l’autre. — Que
-! » répéta
+! répéta
-de larmes. — « Mais
+de larmes, et en lui serrant la main avec force. — Mais
-compris, Julie, » continua
+compris, madame, continua
-de mé¬ lancolie ironique
+de mélancolie ironique
-était habi¬
+était habituelle,
-236\tLA\tDOUBLE tuelle, « qu’en serait-il résulté? Je¬ tais sans
+qu’en serait-il résulté ? J’étais sans
-était con¬ sidérable ;
+était considérable ;
-m’eût repous¬ sé avec
+m’eût repoussé avec
-fatale ex¬ périence ne
+fatale expérience ne
-véritable bonheur , vous
+véritable bonheur, vous
-ma présomption , et
+ma présomption, et
-les pan¬ neaux , aurait été alors
+les panneaux, aurait été sans doute alors
-plaire. « — « Oh
+plaire. — Oh
-! Per¬ sonne n’aura
+! Personne n’aura
-? »
+?
-MEPRISE.\t237 — « Pardonnez-moi , chère Ju¬ lie! pardonnez-moi,
+— Pardonnez-moi, chère Julie ! s’écria-t-il très ému lui-même ; pardonnez-moi,
-en sup¬ plie. Oubliez ces reproches; non,
+en supplie. Oubliez ces reproches ; non,
-moi. —Je suis
+moi. — Je suis
-ai cru faible
+ai crue faible
-les fem¬ mes du
+les femmes du
-vous viviez; j’ai
+vous viviez ; j’ai
-chère Ju¬ lie , et
+chère Julie, et
-!... » Et il baisait
+!... Il baisait
-ses mains qu’elle
+ses mains, qu’elle
-retirait plus. Alors Darcy passant un bras derrière elle l’attira tout-à-fait sur son sein , mais
+retirait plus ; il allait la presser sur son sein..., mais
-de terreur , et
+de terreur, et
-238 LA DOUBLE MEPRISE que
+que
-Sur quoi, Darcy avait son sou¬ rire diabolique, et d’une
+Sur quoi Darcy, d’une
-rendait l’expres¬ sion plus poignante: «Vous êtes en toilette , Madame.. . Pardonnezmoi , j’oubliais votre belle robe. » Julie poussa un cri étouffé. Darcy
+rendait l’expression plus poignante : — Excusez-moi, madame, j’avais oublié Paris. Je me rappelle maintenant qu’on s’y marie, mais qu’on n’y aime point. — Oh ! oui, je vous aime, murmura-t-elle en sanglotant ; et elle laissa tomber sa tête sur l’épaule de Darcy. Darcy
-transport, et chercha à
+transport, cherchant à
-son étreinte , mais
+son étreinte, mais
-XII. Darcy n’était
+XII Darcy s’était trompé sur la nature de son émotion : il faut bien le dire, il n’était
-échapper. 11 était d’ailleurs, comme
+échapper. D’ailleurs, comme
-240\tLA\tDOUBLE tous
+tous
-hommes, beaucoup plus élo¬ quent pour
+hommes, il était beaucoup plus éloquent pour
-pour re¬ mercier. Cependant
+pour remercier. Cependant
-était poli , et
+était poli, et
-de sentimens plus respectables. Il débitait
+de sentiments plus respectables. Le premier mouvement d’ivresse passé, il débitait
-tendres , qu’il
+tendres qu’il
-de peine , et
+de peine, et
-nombreux baisemens de
+nombreux baisements de
-lui épar¬ gnaient autant
+lui épargnaient autant
-sans regrets que
+sans regret que
-de madame de Chaverny , au
+de Mme de Chaverny au
-ses protes¬ tations , l’accablement
+ses protestations, l’accablement
-MEPRISE.\t241 elle
+elle
-rendaient dif¬ ficile , ennuyeuse
+rendaient difficile, ennuyeuse
-si jose le
+si j’ose le
-serrant machinale¬ ment son schall contre
+serrant machinalement son châle contre
-pleurait plus;’ses yeux
+pleurait plus ; ses yeux
-dès quelle était abandonnée, retom¬ bait sur
+dès qu’elle était abandonnée, retombait sur
-pensées déchiran¬ tes se
+pensées déchirantes se
-son es3i
+son esprit,
-242\tLA\tDOUBLE prit, et si
+et, si
-de rapi¬ dité que les battemens de
+de rapidité que les battements de
-sans suite , mais
+sans suite, mais
-était pu¬ blique. —
+était publique. —
-MEPRISE.\t24\t3 H***
+H***
-— Madame Lambert,
+— Mme Lambert,
-ne voulaient plus
+ne voudraient plus
-Et Darcy? —• L aimait-il ?
+Et Darcy ? — L’aimait-il ?
-— 11 ne l avait pas
+— Il ne l’avait pas
-Peut-être lavait-il trouvée
+Peut-être l’avait-il trouvée
-grâce. S’être donnée à un
+grâce. Son entraînement pour un
-qui ne la con¬ naissait pas, qui
+qui la connaissait à peine, qui
-la po¬ litesse seulement. —Il était i m possible qu’il l’aimât.—Elle-même, l’aimaitelle?— Non,
+la politesse seulement. — Il était impossible qu’il l’aimât. — Elle-même, l’aimait-elle ? — Non,
-s’était ma¬ riée lorsqu’à peine
+s’était mariée lorsque à peine
-2H\tLA DOUBLE Quand
+Quand
-dans Pa¬ ris, les
+dans Paris, les
-heure. C était à
+heure. C’était à
-heures quelle avait
+heures qu’elle avait
-Oui, vu ; —
+Oui, vu, —
-sa maîtresse!... Neuf
+sa maîtresse !... Neuf
-fascination... avaientsuffi pour quelle fût
+fascination... avaient suffi pour qu’elle fût
-propres yeux , aux
+propres yeux, aux
-; car, que
+; car que
-aussi facile ?
+aussi faible ?
-MEPRISE.\t245 Parfois
+Parfois
-elle s’efforcait de
+elle s’efforçait de
-depuis long-temps, lorsque
+depuis longtemps lorsque
-Darcy savait bien qu elle ne
+Darcy devait savoir qu’elle ne
-fait éprouver.—Les torts
+fait éprouver. — Les torts
-l’avait tou¬ jours aimée
+l’avait toujours aimée
-longue ab¬ sence. —
+longue absence. —
-246\tLA\tDOUBLE constante
+constante
-son aveu,—sa facilité même devaient
+son aveu, — sa faiblesse même, devaient
-la dis¬ simulation. — Mais bientôt l’absur¬ dité de ses raisonnemens lui appa¬ raissait tout à coup.—Les idées con¬ solantes s’évanouissaient,
+la dissimulation. — Mais l’absurdité de ces raisonnements lui apparaissait bientôt. — Les idées consolantes s’évanouissaient,
-elle res¬ tait en
+elle restait en
-ce quelle sentait.
+ce qu’elle sentait.
-le monde , abandonnée
+le monde, abandonnée
-lui per¬ mettait pas
+lui permettait pas
-jamais. « Je
+jamais. Je
-MEPRISE.\t247 suis
+suis
-de Darcy , » se
+de Darcy, se
-que lui.—Sans lui
+que lui. — Sans lui
-heureuse. —Je serai
+heureuse. — Je serai
-avec lui : allons ensemble
+avec lui. Allons ensemble
-Constantinople... » Darcy
+Constantinople... Darcy
-de devi¬ ner ce
+de deviner ce
-par ma¬ dame de
+par Mme de
-de sangfroid.
+de sang-froid.
-248\tLA DOUBLE — « A propos, » dit-il, « il
+— À propos, dit-il, il
-par madame Lambert,
+par Mme Lambert,
-la campagne , je
+la campagne, je
-vous voir. » La
+vous voir ? La
-Comment par¬ ler de
+Comment parler de
-pensait qu a arranger
+pensait qu’à arranger
-MEPRISE.\t249 Elle
+Elle
-d’or quelle portait
+d’or qu’elle portait
-maison quelle occupait.
+maison qu’elle occupait.
-à arranger son schall sur ses épaules, à remettre son cha¬ peau convenablement, enfin à répa¬ rer toutes les traces de désordre qui auraient pu la trahir. Lorsque la por¬ tière s ouvrit, il
+à lui arranger son châle sur les épaules, à rajuster son chapeau convenablement. Lorsque la portière s’ouvrit, il
-— « Je vous de¬ manderai la permission, Madame, » dit-il
+— Je vous demanderai la permission, madame, dit-il
-s’inclinant profondément , 5a
+s’inclinant profondément,
-250 LA DOUBLE MEPRISE. de
+de
-nouvelles. » — « Adieu! » dit
+nouvelles. — Adieu ! dit
-de lair d’un homme très-sa¬ tisfait de
+de l’air d’un homme très satisfait de
-X 111 Aussitôt
+XIII Aussitôt
-chambre turque , mil des pantoufles, et ayant
+chambre turque, mit des pantoufles, et, ayant
-longue pipe
+longue
-252\tLA\tDOUBLE dont
+pipe dont
-Bosnie orné d’ambre
+Bosnie et le bouquin d’ambre
-savourer , en
+savourer en
-grande ber¬ gère garnie
+grande bergère garnie
-et dû¬ ment rembourrée.
+et dûment rembourrée.
-qui s étonneraient de
+qui s’étonneraient de
-vulgaire occupation, au mo¬ ment où
+vulgaire occupation au moment où
-utile, si non nécessaire,
+utile, sinon nécessaire,
-la rêverie , et
+la rêverie, et
-autre bonheur, lin de
+autre bonheur. Un de
-n’ouvrait ja¬
+n’ouvrait jamais
-MEPRISE.\t263 mais une
+une
-— « En vérité ! » se
+— En vérité, se
-de sir John Tyrrel , et
+de Tyrrel, et
-esclave grec¬ que pour
+esclave grecque pour
-Paris. Parbleu! c’eut été,
+Paris. Parbleu ! c’eût été,
-des ligues à
+des figues à
-train pen¬ dant mon
+train pendant mon
-rigidité soitportée à
+rigidité soit portée à
-254\tLA\tDOUBLE Ce pauvre Chaverny!... Ah! ah! Si
+Ce pauvre Chaverny !... Ah ! ah ! Si
-quelques années , j aurais épousé
+quelques années, j’aurais épousé
-peut-être Cha¬ verny qui
+peut-être Chaverny qui
-ce soir, Si
+ce soir. Si
-ferai visi¬ ter souvent
+ferai visiter souvent
-de che¬ valiers errans qui
+de chevaliers errants qui
-des fos¬ sés... Voyons? recordons-nous. A tout
+des fossés... Voyons, recordons-nous. À tout
-une très-jolie femme,
+une très jolie femme,
-l’esprit, et si je n étais pas
+l’esprit, et, si je n’étais pas
-prodigieux mérite!... Ah! mou prodigieux
+prodigieux mérite !... Ah ! mon prodigieux
-MEPRISE.\t265 Hélas
+Hélas
-mois peutêtre , mon
+mois peut-être mon
-ce Monsieur à moustaches... Morhleu! j’aurais
+ce monsieur à moustaches... Morbleu ! j’aurais
-Pauvre enfant!... » Sa pipe s éteignit , et
+Pauvre enfant !... Sa pipe s’éteignit, et
-appartement, madame de
+appartement, Mme de
-258\tLÀ\tDOUBLE qu’elle
+qu’elle
-lit, car une position commode est aussi nécessaire dans la douleur que dans la joie, et
+lit, et
-plus amèrement maintenant
+plus amèrement, maintenant
-une in¬ fluence très-grande sur
+une influence très grande sur
-MEPRISE.\t259 riantes, nous inquiètentetnoustour¬ mentent la
+riantes, nous inquiètent et nous tourmentent la
-les % ténèbres.
+les ténèbres.
-la nuit, la
+la nuit la
-raison perdson empire.Une es¬ pèce de
+raison perd son empire. Une espèce de
-nous effraie, sans
+nous effraye sans
-force d ecarter la
+force d’écarter la
-nos terreurs, ou
+nos terreurs ou
-examiner froi¬ dement la
+examiner froidement la
-pauvre Ju¬ lie étendue
+pauvre Julie étendue
-habillée, se tournant et se retournant sans cesse; tantôt
+habillée, s’agitant sans cesse, tantôt
-260\tLA\tDOUBLE brûlante,
+brûlante,
-un fris¬ son pénétrant,
+un frisson pénétrant,
-au moin¬ dre craquement
+au moindre craquement
-la boiserie et en¬ tendant distinctement les battemens de
+la boiserie, et entendant distinctement les battements de
-cause. Puis tout d’un coup le
+cause. Puis, tout d’un coup, le
-sa lampe observant
+sa lampe, observant
-attention stu¬
+attention stupide
-MEPRISE.\t261 pide toutes
+toutes
-lumière. « Pourquoi
+lumière. — Pourquoi
-? » se disait-elle. « Ah
+? se disait-elle. Ah
-! » Tantôt
+! Tantôt
-nombre. Quelle
+nombre. — Quelle
-cette folie? » pen¬ sait-elle. « Folie ? — Oui,
+cette folie ? pensait-elle. Folie ? Oui,
-une heure, je
+une heure je
-une fille à
+une misérable courtisane à
-ne con¬ nais pas. »
+ne connais pas.
-62\tLA\tDOUBLE Puis elle suivaitd’un œil hébété l’ai¬ guille de sapenduleavec l’anxiété
+Puis elle suivait d’un oeil hébété l’aiguille de sa pendule avec l’anxiété
-la pen¬ dule sonnait : « Il
+la pendule sonnait : Il
-trois heures... » disait-elle tressaillant
+trois heures, disait-elle, tressaillant
-sursaut, «j’é¬ tais avec
+sursaut, j’étais avec
-suis déshonorée! » Elle
+suis déshonorée ! Elle
-jour pa¬ rut, elle ouvrit la fenêtre,
+jour parut, elle ouvrit sa fenêtre,
-qui don¬ nait sur le jardin , elle
+qui donnait sur le jardin, elle
-MEPRISE.\t263 désordre
+désordre
-vagues tournions, au
+vagues tourments, au
-en com¬ paraison. Il
+en comparaison. Il
-paraissait impossible; elle
+paraissait impossible ; elle
-la montre¬ rait au
+la montrerait au
-à Nice, elle
+à Nice ; elle
-la rejoindre , lui
+la rejoindre, lui
-264\tLA\tDOUBLE tout ; puis après
+tout ; puis, après
-son sein elle
+son sein, elle
-à faire , c’était
+à faire, c’était
-trouva tranquille.
+trouva plus tranquille.
-s’assit de¬ vant une
+s’assit devant une
-la fenêtre , et , la tète dans
+la fenêtre, et, la tête dans
-cette foissansamertumc. La
+cette fois sans amertume. La
-elle s’endor¬ mit ou
+elle s’endormit, ou
-MEPRISE.\t265 Elle
+Elle
-frisson cle la
+frisson de la
-chambre. « Ma
+chambre. — Ma
-malade, » lui dit-elle , « il
+malade, lui dit-elle, il
-parte sur-le-champ pour
+parte sur-le-champ, pour
-— « Mais,Madame, qu’avez-vous? N’êtes-vous pas malade?.. Madame
+— Mais, madame, qu’avez-vous ? N’êtes-vous pas malade ?... Madame
-pas couchée! » s’écria
+pas couchée ! s’écria
-et alar¬ mée du changement quelle obser-
+et alarmée du changement qu’elle observa
-2GG\tLA\tDOUBLE va sur
+sur
-— « Je veux partir , » dit
+— Je veux partir, dit
-d’impatience, «il faut abso¬ lument que
+d’impatience, il faut absolument que
-malle. » Dans
+malle. Dans
-des paquets , emporter des car¬ tons, s’occuper
+des paquets, emporter des cartons, s’occuper
-MEPRISE.\t267 ces
+ces
-en chambre , aidait
+en chambre, aidait
-plus cl’égards. Quelquefois pour¬ tant les mouvemens quelle se don¬ nait contribuaient
+plus d’égards. Pourtant les mouvements qu’elle se donnait contribuaient
-domestiques qu a les
+domestiques qu’à les
-— « Madame
+— Madame
-doute pré¬ venu Monsieur ? » demanda la
+doute prévenu monsieur ? demanda timidement la
-de chambre d’un air timide. Julie,
+de chambre. Julie,
-papier et écrivit
+papier ; elle écrivit
-268\tLA\tDOUBLE malade
+malade
-en quatre , mais elle ne
+en quatre, mais ne
-résoudre cà y
+résoudre à y
-de dé¬ part, un
+de départ, un
-: « M.
+: — M.
-Châteaufort, » dit-il , « demande si Madame est
+Châteaufort, dit-il, demande si madame est
-autre Monsieur qui
+autre monsieur qui
-pas ; mais
+pas : mais
-carte. » Elle
+carte. Elle
-E. Darcy , secrétaire
+E. DARCY, secrétaire
-cri.
+cri. —
-MEPRISE.\t269 Je
+Je
-pour personne, » s’écriat-elle ; « dites
+pour personne ! s’écria-t-elle ; dites
-partir. » Elle
+partir. — Elle
-même temps , et dans son trouble , elle
+même temps, et, dans son trouble, elle
-présence simul¬ tanée. Amenés
+présence simultanée. Amenés
-ils s étaient rencontrés
+ils s’étaient rencontrés
-la porte, et après
+la porte ; et, après
-salut très-froid, ils s étaient tout bas don¬ nés au
+salut très froid, ils s’étaient tout bas donnés au
-270\tLA\tDOUBLE Sur
+Sur
-ensemble l’escalier , se
+ensemble l’escalier, se
-remarqué l’at¬ tention particulière que madame de
+remarqué l’attention particulière que Mme de
-Darcy, et dès ce moment il
+Darcy, et, dès ce moment, il
-piquait d etre physionomiste , n’avait
+piquait d’être physionomiste, n’avait
-de Châteaufort, sans en conclurequ il aimait Julie; et
+de Châteaufort sans en conclure qu’il aimait Julie ; et
-MEPRISE.\t271 porté
+porté
-— « Cette
+— Cette
-coquette, » se
+coquette, se
-en sortant de sa maison , « n’aura
+en sortant, n’aura
-recevoir ensemble , de
+recevoir ensemble, de
-du Misanthrope... Mais
+du Misanthrope [Cf. Molière, Misanthrope, V, II, scène où Célimène se trouve en présence de quatre hommes qui croient être aimés d’elle.]... Mais
-ce fat à moustaches. Assurément,
+ce jeune fat. Assurément,
-212\tLA\tDOUBLE sur
+sur
-nouveauté. » Tout
+nouveauté. Tout
-faisant ces réflexions , il s était arrêté,
+faisant ses réflexions, il s’était arrêté,
-de ma¬ dame de
+de Mme de
-pour l’observer , revint
+pour l’observer, revint
-ses pas, et s établit en
+ses pas et s’établit en
-affaire pressée,
+affaire pressée
-MEPRISE.\t273 et
+et
-pour madame de Cha¬ verny. Se
+pour Mme de Chaverny. Se
-Julie en¬ tendait l’anglais,
+Julie entendait l’anglais,
-when lie can
+when he can
-turkish album. Il
+turkish Album [ « Se permet de demander quand il peut montrer à Mme de Chaverny son album turc. » ]. Il
-tarda long-temps. Enfin , le
+tarda longtemps. Enfin le
-fort troublé : « Madame, » dit-il, « s’est
+fort troublé. — Madame, dit-il, s’est
-mal tout-à-l heure, et
+mal tout à l’heure, et
-répondre. » —
+répondre. —
-274\tLA DOUBLE cela
+cela
-à l’évanouis¬ sement ; mais
+à l’évanouissement, mais
-parti philosophiquement, et se rappelant quil avait
+parti philosophiquement ; et, se rappelant qu’il avait
-ce refus. Depuis long-temps Chateaufoi t î attendait dans
+ce contretemps. Châteaufort l’attendait dans
-pas quil ne
+pas qu’il ne
-MEPRISE.\t275 commandant
+commandant
-qu’il rencon¬ tra fort
+qu’il rencontra fort
-sa confi¬ dence , et
+sa confidence et
-m i xv. . Julie s était bien réellement éva¬ nouie en
+XV Julie s’était bien réellement évanouie en
-femme de *
+femme
-278\tLA\tDOUBLE chambre
+de chambre
-son médecin; mais
+son médecin ; mais
-refusa obstiné¬ ment de
+refusa obstinément de
-en voi¬ ture, toussant horriblement, et
+en voiture, toussant horriblement et
-la soi¬ rée, et
+la soirée et
-qu’il dît aux
+qu’il dit aux
-et pa¬ raissait beaucoup souffrir de la poi¬ trine; mais
+et paraissait souffrir beaucoup de la poitrine ; mais
-ne lit pas
+ne fit pas
-Le matin, elle
+Le matin elle
-MEPRISE.\t279 faible quelle s’évanouit
+faible, qu’elle s’évanouit
-mauvaise auberge où 011 la
+mauvaise auberge, où on la
-appelé ; il
+appelé : il
-trouva ayec une
+trouva avec une
-voyage. Pourtant, elle
+voyage. Pourtant elle
-soirée , le
+soirée le
-Elle par¬ lait continuellement, et
+Elle parlait continuellement et
-était trèsdifficile de
+était très difficile de
-de Chàteaufort et de ma¬ dame Lambert
+de Châteaufort et de Mme Lambert
-280\tLA\tDOUBLE La
+La
-la ma¬ ladie de
+la maladie de
-de quarante lieues de Paris ; Chaverny
+de trente lieues de Paris, Chaverny
-de progrès quil était
+de progrès, qu’il était
-ville voisine, et
+ville voisine et
-médecin. Celuici blâma
+médecin. Celui-ci blâma
-son confrère , déclara
+son confrère, déclara
-■ MEPRISE.\t281 Le
+Le
-du jour , et
+du jour, et
-alors profondé¬ ment. Lorsqu elle s’éveilla deux
+alors profondément. Lorsqu’elle s’éveilla, deux
-suite d’accidens elle
+suite d’accidents elle
-trouvait cou¬ chée dans
+trouvait couchée dans
-chambre d’au¬ berge. Pourtant
+chambre d’auberge. Pourtant
-lui re¬ vint bientôt ; elle dit
+lui revint bientôt. Elle dit
-se sen¬ tait mieux , et
+se sentait mieux, et
-de repar¬ tir le lendemain. Puis après
+de repartir le lendemain. Puis, après
-méditer long-temps, en tenant sa main
+méditer longtemps en tenant la main
-du papier et
+du papier, et
-qu’elle déchi¬ 30 I s
+qu’elle déchirait
-282\tLA\tDOUBLE rait toujours
+toujours
-les fragmens de
+les fragments de
-: « Monsieur, » ce
+: Monsieur ; ce
-extraordinaire, ditelle, car
+extraordinaire, dit-elle, car
-que Madame écrivait
+que madame écrivait
-mère , ou
+mère ou
-: Vous
+: — « Vous
-d’une demi-heure, elle
+d’une demi-heure elle
-cette lettre qui
+cette lettre, qui
-MEPRISE.\t283 forces
+forces
-de continuer. Elle repoussa
+de continuer : elle repoussa
-avait place sur
+avait placé sur
-de chambre: « Ecrivez vous-même
+de chambre : — Écrivez vous-même
-Darcy. » — « Que
+Darcy. — Que
-écrire, Madame?» demanda
+écrire, madame ? demanda
-allait recom¬ mencer. — «Ecrivez-lui : qu’il neme con¬ naît pas...
+allait recommencer. — Écrivez-lui qu’il ne me connaît pas...
-connais pas!.. » et elle
+connais pas... Et elle
-284\tLA\tDOUBLE suivies quelle prononça.
+suivies qu’elle prononça.
-Elle mou¬ rut le
+Elle mourut le
-grandes souf¬ frances apparentes.
+grandes souffrances apparentes.
-les habitans du vil¬ lage pleurèrent
+les habitants du village pleurèrent
-la »
+la
-286\tLA\tDOUBLE terre
+terre
-qui cou¬ vrait le
+qui couvrait le
-à Paris, mais
+à Paris ; mais
-sans fin , il
+sans fin, il
-contenta décommander une
+contenta de commander une
-de liais, et
+de liais et
-tombeau simple mais
+tombeau simple, mais
-fut très-sensible à
+fut très sensible à
-refusa plu¬ sieurs invitations
+refusa plusieurs invitations
-vit jamais que velu de
+vit que vêtu de
-XVII. Dans le monde, on
+XVII Dans le monde on
-de madame de
+de Mme de
-un rêve ou, si Ton veut,
+un rêve, ou, si l’on veut,
-288\tLA\tDOUBLE liment qui
+timent qui
-été telle¬ ment frappée quelle s’était
+été tellement frappée, qu’elle s’était
-en \ route
+en route
-sur-le-champ, mal¬ gré un
+sur-le-champ, malgré un
-rhume, qu’elleavait gagné
+rhume, qu’elle avait gagné
-chez madame Lam¬ bert ;
+chez Mme Lambert ;
-plus clairvoyans, assu¬ raient d’un
+plus clairvoyants, assuraient d’un
-que ma¬ dame de
+que Mme de
-MEPRISE.\t989 de
+de
-il lit un
+il fit un
-avantageux. Lors¬ qu il annonça
+avantageux. Lorsqu’il annonça
-à madame Lambert,
+à Mme Lambert,
-: En vérité votre
+: — En vérité, votre
-est char¬ mante, et
+est charmante, et
-convenir mieux. Quel
+convenir autant. Quel
-elle s est mariée ! »
+elle s’est mariée !
-•290 IA DOUBLE MÉPRISE ’omDarcy sourit
+Darcy sourit
-sourire 11 que qui lui élait habituel,
+sourire ironique qui lui était habituel,
-ne repou dit rien.
+ne répondit rien. Ces deux cœurs qui se méconnurent étaient peut-être faits l’un pour l’autre. FIN
-V l ‘ ■