Discussion Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/376

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scan de la mauvaise page[modifier]

C'est le scan de la page 355 (en double) et non celui de la page 353 (manquant donc). Manseng (d) 22 janvier 2019 à 21:57 (UTC)[répondre]

La bonne page a été insérée dans le DJVU. Sa source: Google --Ernest-Mtl (d) 23 janvier 2019 à 01:12 (UTC)[répondre]

Texte de l'édition de 1885 qui suit à la page précédente à l'identique[modifier]

ceux de son lignage en eurent au cœur très grand douleur et tristesse ; » vaine fut cette tristesse et inutiles ces regrets. Ces grands seigneurs pleurèrent sur leur pouvoir atteint par ce châtiment, et aussi parce que, « avant que cette aventure lui advînt, il était moult renommé d'être très vaillant chevalier en armes [1] » : témoignage précieux, dont l'éloge ne pouvait convenir à un chevalier insensé ; témoignage d'ailleurs expressément rendu plus haut : « Il était homme de bon entendement. » On ne doit donc pas se méprendre et attribuer à la folie ce qui appartient à la corruption : c'est avec conscience qu'il a été prodigue, et volontairement qu'il a été cruel.

Pour être complet cependant, il faut dire qu'il existe des traces d'une tentative faite pour réhabiliter son nom et sa mémoire. Deux pièces fort curieuses, tirées du chartrier de Thouars et publiées naguères par M. Marchegay dans ses documents relatifs à Prégent de Coétivy, sont des traces manifestes de cette singulière affaire, qu'aucun historien n'a jamais signalée. Il semble que ce dernier point de contact avec l'histoire de Jeanne d'Arc ne devait pas lui manquer. Ce qui se préparait alors autour de la mémoire de la jeune fille brûlée à Rouen, fut cause sans doute de ce que l'on fit autour de la mémoire du baron brûlé à Nantes. Déjà, en effet, en voyant réalisée l’œuvre de Jeanne d'Arc, on songeait à la grande et solennelle réhabilitation de l'héroïque bergère; déjà cette réhabilitation était faite dans les esprits, sinon dans les formes requises par le droit : il était naturel que la famille du maréchal de Rais, dont la puissance égalait la gloire, se flattât de parvenir à la réhabilitation de ce grand coupable. Il y avait plus d'une ressemblance dans les accusations portées contre le maréchal et contre la Pucelle : tous deux avaient été condamnés pour cause de sorcellerie; tous deux avaient subi le supplice du feu, dans deux grandes villes, l'une, capitale de la Normandie, l'autre, capitale de la Bre-

  1. Monstrelet, 1. c.