Encyclopédie méthodique/Amusements/Agathes & dendrites imitées

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Panckoucke (p. 29-30).

AGATHES & DENDRITES IMITÉES. On admire un des jeux les plus agréables de la nature dans les agathes arborisées. Les formes en sont variées à l’infini ; mais comme il est rare qu’elles soient absolument parfaites, l’art quelquefois vient à l’aide de la nature ; le pinceau en produit même d’artificielles, qui ne le cèdent aux naturelles que parce que leurs arborisations sont susceptibles de s’effacer à la longue. M. Dufay a fait sur cet objet plusieurs expériences insérées dans les mémoires de l’académie.

Les pierres dures, telles que les agathes, le crystal de roche, ne se dissolvent dans aucun acide ; cependant ces mêmes acides, chargés de parties métalliques, en pénètrent plusieurs. Sí donc l’on met sur un morceau d’agathe blanche de la dissolution d’argent dans l’esprit de nitre, & qu’on expose cette pierre au soleil, & qu’aussitôt que la dissolution est séchée, on la mette dans un lieu humide, qu’on l’expose derechef au soleil, l’agathe se teindra promptement d’une couleur brune, tirant sur le rouge. Elle sera plus foncée, & pénétrera plus avant si on y remet de nouvelle dissolution. Que. l’on ajoute a la lution le quart de son poids de fuie Se de tartre rouge, la couleur tirera sur le gris ; si, au contraire, on ajoute à la dissolution de l’alun de plume :, la couleur sera d’un violet foncé, tirant íur le noir. II y a dans cette sorte. d’agathes, & dans la plupart des. autres pierres dures, des veines presqu’imperceptibles qui se laissent pénétrer de la.couleur plus facilement que íe reste ; en sorte, qu’elles deviennent plus foncées, fe forment, de très-agréables.variétés, qu’on ne voyoit pas auparavant.. La difíbiutipn.d’or ne donne à l’agathe qu’une légère : couleur brune. Celle dubismuth’la teint d’une couleur qui paroît blanchâtre Se opaque lorsque la lumière happe dessus —, Se brune quand ori la regarde à travers f e jour. Les autres dissolutions de métaux Se de minéraux n’ont donné aucuste forte de ^.teinture. ;

Si l’on veut tracer sur l’agathe dés contours, des desseins’réguliers, le mieux est de prendre de, la dissolution d’argent avec une’plume, & deïuivfë.Tes deïuivfë.Tes tracés avec une épingle. Comme il est nécessaire. ; que : l’agathe soit dépolie, il faut que la dissolution soit bien chargée d’argent, afin qu’elle pùissé se crystallisër promptement au soleil’, & qu’elle ne risque.point de s’épancher ; Les traits pour ; lofs sont âssez délicats, mais n’ont jamais la finesse du trait de plume.

On distingué facilement l’agathe naturelle de ; l’artificielle ; en chauffant l’agathe colorée, elle perd une grande parrie de Ta couleur, & ellé ne Ja reprend qu’en mettant dessus de nouvelle dissolution d’argent. Uné autre manière trèssimple est de mettre sur l’agathe colorée de l’esprit de, nitre, sans Y exposer au soleil ; ên une Buit j elle se déteint entièrement ; mais exposée au soleil pendant plusieurs jours, elle reprend fa couleur. Ori voit cependant que. ces deux moyens sont capables de décolorer mëme les pierres fines & les dentrites naturelles. Les faphyrs, les améthystes, mis dans Un Creuset, entouré de sable, 8e exposés au.feu, y deviennent blancs. La" couleur des dentrites naturelles.-laissées pendant’trois Ou quatre jours dans de l’eau-forte, ne s’al-tère point ; mais si on laisse ces mêmes dentrites sur une fenêtre pendant quinze jours d’un temps humide & pluvieux, la partie de ces pierres qui svoit trempé dans l’eau-forte, se trouve absolument déteinte par le mélange des parties aqueuses ; car., dans plusieurs cas, l’eau-forte affoiblie dislout çe queue dissolveroit pas l’eau-forte concentrée ;

On vient encore d’imaginer.d’employer ::îes cheveux à faire des dehtrites., fe la. galanterie françoise, "qui fait prendre toutes sortes de formes, n’a pas manqué de profiter de cette invention. On remet les cheveux que l’on destine à cet


usage entre Ies mains dé l’artiste qui.doit îes appliquer sur l’agathe, & bientôt. on:les. vpit transformés’en, arbres, èn buissons., -en.moufles de la dernière élégance. ; les troncs; , les brarir ches, les feuilles, y : font dessinées avec précision Se légèreté..’… : y

Au lieu de l’agathe qui est d ! un certain prix,. ori emploie aussi le « cryitál, qui, pour le coupd’œil, produit à-peu-près le même effet. Ori fait des cartouches àroorifés en cheveux, ; qù’é l’on ; place sur le dessus’des boîtes à mouches, des ; bonbonnières fe, des tabatières.’ » '-.’.-

Cette invention à fait naîtrel’.idéë. d’exécuter f des portraits en cheveux.., —.. ;… ".’;.’

On donne le nom de:chrysóbatc du buisson d’or% une espèce de dehdrite artificielle, forrnëe, paf une végétation d’or’, renferriíée entré deux cryfr taux., & soudée avéc art au feu. On eh fait dès bagues, on eri orne des’tabatières.