Essai sur Tite-Live

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Essai sur Tite Live
(p. np-364).



Essai

sur

TITE LIVE

OUVRAGES DU MEMK AUTEUR

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Voyage alx Pyrénées ; 2° édition. 1 vol. illustré. ... 10 fr. Les Origines de la France contemporaine : 1" {larlie. L’ancien régime ; IV édition. 1 vol. ... 7 fr. .’lO 2’ partie. La Révolution, tome I, Il et II !; 13^ édition. Chaque volume 7 fr. r>0

FORMAT IN- 16 A 3 FR. 50 LK VOLUME r.sSAi SUR TiTE-LivE ; 5" édition. 1 vol. Ouvrage couronné par l’Académie française. KssAis DE cRiiiQUE ET d’histoirb ; 4" édition. 1 vol. Nouveaux essais de critique et d’histoire ; h" édition. 1 vol. Histoire de la littérature anglaise ; Ci" édition. .'> vol. Les Philosophes classiques du xix" siècle en France ; o" édit. 1 vol. La Fontaine et ses fables ; 1 1» édition. 1 vol. Voyage aux Pyrénées ; 10" édition. 1 V(jL Notes sur l’Angleterre ; 8* édition. 1 vol. .Notes sur Paris, Vie et opinions de M. Frédéric-Thomas Graindorgc ; 9* édition. 1 vol.

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« Étude critique et oratoire sur le génie de Tite Live ; faire connaître, par quelques traits essentiels de la société romaine au siècle d’Auguste, dans quelles conditions de lumières et de liberté écrivit Tite Live, et rechercher ce qu’on peut savoir des circonstances de sa vie.

« Résumer les présomptions d’erreur et de vérité qu’on peut attacher à ses récits, d’après les sources qu’il a consultées et d’après sa méthode de composition historique, et, sous ce rapport, apprécier surtout les jugements qu’ont portés de son ouvrage Machiavel, Montesquieu, de Beaufort et Niebuhr.

« Faire ressortir par des analyses, des exemples bien choisis et des fragments étendus de traduction, les principaux mérites et le grand caractère de sa narration, ses vues morales et politiques, et son génie d’expression, en marquant aussi quel rang il occupe entre les grands modèles de l’antiquité, et quelle étude féconde il peut encore offrir à l’art historique de notre siècle. »

— II —

Séance publique du 30 août 1855.

RAPPORT DE M. VILLEMAIN.

« .... Cette fois l’Académie avait désigné, pour sujet d’un tel travail, un des plus grands maîtres do la narration antique, ou plutôt du génie historique, dans tous les temps ; car les diversités de mœurs et de costume, les accidents de climats et d’institutions laissent trop de place à l’homme lui-même, à l’inépuisable fonds des passions humaines, pour que l’art de les pénétrer et de les peindie aujourd’hui ne soit pas encore, dans sa multiple richesse, ce qu’il était il y a deux mille ans. De même que la statuaire hellénique avait su enfermer et faire saillir, sous la perfection majestueuse de la forme, toutes les émotions de l’âme, ainsi les grands historiens de la Grèce et de Rome, sous cette beauté d’éloquence que parfois on leur reproche, et qui est une portion de leur vérité même, ont ineffaçableraent gravé les traits toujours renaissants de la grandeur virile ou de l’abaissement moral, aux prises avec l’ambition, la gloire, la liberté, l’esclavage. Se pénétrer de leurs récits, c’est apprendre la vie publique ; c’est plus encore, c’est étudier, avec le génie des époques différentes, la nature de l’homme, les lois auxquelles il n’échappe jamais, et qui sont comme les conséquences de cette nature même, et les volontés de Dieu sur elle.

« Une telle étude est vaste ; et l’examen qu’avait demandé l’Académie sur Tite Live n’était rien moins qu’un livre de critique savante, de philosophie appliquée au droit public et à la morale, d’art oratoire et de goût. Ces conditions élevées et diverses ont été presque remplies par un homme de talent, qui s’y ^^i repris à deux fois : et l’Académie, sur trois laborieux ouvrages qu’elle avait reçus dans un Concours pro rogé, a la satisfaction de couronner un travail solide et neuf, où le sentiment de l’antiquité et la méthode moderne s’unissent à propos, et qui met habilement sous nos yeux toutes les questions de certitude historique, de vérité locale, d’enseignement vrai, de passion dramatique et de goût, que font naître les annales de Tite Live, ce monument mutilé, mais si grand encore, érigé à la mémoire du peuple dont la trace est demeurée partout sur notre Europe.

« Depuis les érudits du seizième siècle et les penseurs leurs contemporains, depuis Glareanus et Machiavel jusqu’au sceptique inventeur Niebuhr, que de témoins à consulter, que de jugements à revoir, pour les corriger l’un par l’autre et en tirer l’évidence ! mais ce que l’auteur a surtout heureusement interrogé, c’est Tite Live lui-même confronté avec son temps, avec la législation, les mœurs, la littérature générale de son pays. Pour cela il fallait un loUré autant qu’un philosophe, un homme de goût autant qu’un érudit ; car Tite Live, c’est l’image même de l’urbanité romaine, dans sa splendeur élégante, après les maux de la guerre civile, mais avant les abjections de l’empire, et lorsqu’il restait encore de la liberté disparue comme un reflet de noblesse nationale et de gloire.

« Pour atteindre là, le jeune et habile érudit, vainqueur dans ce Concours, a dû faire un morceau d’histoire autant qu’une œuvre de critique. Il n’a pas séparé le peintre du modèle, et le poète historien de tons les grands souvenirs et des traditions magnanimes qui ont fait sa poésie. C’est l’intérèt puissant du travail étendu que récompense aujourd’hui l’Académie : non que l’autour ait nulle part pris le ton du panégyrique, ni qu’il ait naturellement l’esprit trop admirateur. Sa réflexion fine et sévère est plutôt disposée à trouver le côté faible de la grandeur, ot à relever des excès dans la louange, autant que dos torts dans la gloire. Son style net el juste, parfois énergique et nouveau, lorsqu’il exprime ses propres idées, ne se prête pas toujours à rendre avec assez d’émotion et d’éclat l’éloquence de son modèle. Il n’a pas, devant Tite Live, l’éblouissomont de ces étrangers qui, venus des confins les plus reculés de la Gaule et de l’Ibérie, pour voir le grand historien, repartirent, après cette entrevue, sans regarder au delà, et donnant cet exemple inouï, nous dit saint Jérôme[1], d’avoir cherché dans Rome autre chose que Rome elle-même. Notre sévère et ingénieux critique ne partage pas cette préoccupation littéraire. En jugeant Tite Live, il porte sur beaucoup d’autres sujets une attention curieuse et libre. L’épigraphe même qu’il a choisie. In historia orator, et plusieurs pages de son livre destinées à la justifier, pourraient faire croire que, par ce titre d’orateur, dont il salue Tile Live, il n’est pas, dans la louange même, assez juste envers le grand historien. Les dis cours, en effet, mêlés par Tite Live à ses récits et parfois inférieurs à quelques paroles originales qui nous sont parvenues d’ailleurs[2] dans leur primitive rudesse, ces discours peuvent être chez lui souvent une heureuse parure de la narration : ils n’en sont pas la substance et l’âme ; ils laissent dans toute sa supériorité originale un autre et plus constant mérite de l’historien, le naturel éclatant du récit, la vérité des caractères et des peintures, cette passion dans la parole, enfin, qui est la vie nouvelle des temps anciens ressuscites pour l’avenir ; c’est en cela, c’est par là que le récit de Tite Live, sans être trop oratoire, est admirablement éloquent, est l’éloquence même, aussi grande que ce qu’elle raconte, aussi grande que Rome. Félicitons cependant l’auteur, M. Taine, de ce noble et savant début dans les lettres classiques ; et souhaitons de tels candidats à nos concours et de tels maîtres à la jeunesse de nos écoles. PRÉFACE.

L’homme, dit Spinoza, n’est pas dans la nature « comme un empire dans un empire», mais comme une partie dans un tout ; et les mouvements de l’automate spirituel qui est notre être sont aussi réglés que ceux du monde matériel où il est compris.

Spinoza a-t-il raison ? Peut-on employer dans la critique des méthodes exactes ? Un talent serat-il exprimé par une formule ? Les facultés d’un homme, comme les organes d’une plante, dépendent-elles les unes des autres ? Sont-elles mesurées et produites par une loi unique ? Cette loi donnée, peut-on prévoir leur énergie et calculer d’avance leurs bons et leurs mauvais effets ? Peut-on les reconstruire, comme les naturalistes reconstruisent un animal fossile ? Y a t-il en nous une faculté maîtresse, dont l’action uniforme se communique différemment à nos différents rouages, et imprime à notre machine un système nécessaire de mouvements prévus ?

J’essaye de répondre oui, et par un exemple.

Janvier 1856.

Essai

SUR TITE LIVE

Introduction


§ 1. BIOGRAPHIE DE TITE LIVE.


Sa patrie. — Sa famille. — L'enfant. — L'homme fait. — L'ami d'Auguste. — Le républicain. — Le philosophe. — L'historien. — Que tout concourait à le faire orateur.


Une date dans Eusèbe, quelques détails épars dans Sénèque et Quintilien, deux mots jetés par hasard dans les Décades, voilà ce qui nous reste sur la vie de Tite Live. L'historien de Rome n'a pas d'hisloire. Encore, ces rares débris n'ont surnagé dans le naufrage des lettres anciennes que par un accident littéraire, lorsqu'un commentaire ou une citation les ont rencontrés pour les soutenir. Ils guident aujourd'hui nos conjectures ; mais, à travers tant de siècles et sur de si faibles indices, les yeux les plus attentifs ont peine h découvrir eu que le le temps a englouti.

Cependant il semble que ces faits si secs et si vides d’intérêt reprennent quelque vie et quelque sens, lorsqu’on connaît par les Décades le caractère et le genre d’esprit de Tite Live. On verra plus tard, je crois, que ses défauts et ses mérites viennent d’une qualité dominante, l’éloquence ; (pf il a de l’orateur le don et le goût des développements, la suite et la clarté des idées, le talent d’expliquer, de prouver et de conclure, l’art d’éprouver et de remuer toutes les passions, de ne penser et de ne sentir qu’au profit de sa cause, de revêtir ses raisons du plus ample et du plus noble style, en homme qui tous les jours parle au peuple assemblé des grands intérêts de l’État ; qu’enfin la droiture, la bonne foi, la sincérité, l’amour de la patrie, toutes les vertus sans lesquelles un orateur n’est qu’un avocat, nourrissent sa pensée et soutiennent son accent. Il convient de chercher si les circonstances, aussi bien que la nature, ont aidé à faire de lui un honnête homme et un homme éloquent.

Il naquit à Padoue, chef-lieu de la Vénétie : Niebuhr trouvait dans son style le riche coloris des peintres vénitiens. Du moins sa patrie laissa une empreinte dans son âme. Pollion l’accusait de palavinité, et il a grand soin de commencer son histoire en nommant Anténor fondateur de Padoue. Au dixième livre[3], oubliant la règle qu’il s’est faite d’éviter les digressions, il rappelle avec une complaisance de citoyen la victoire que remportèrent les Padouans sur le pirate lacédémonien Cléonyme. « Les éperons des navires, dit-il, et les dépouilles enlevées aux Lacédémoniens, restèrent longtemps dans un ancien temple de Junon, où ils ont été vus par plusieurs personnes qui vivent encore. On célèbre tous les ans l’anniversaire de ce combat par une joute solennelle de navires sur le fleuve qui traverse la ville. » Il est donc Padouan de cœur comme d’origine. Aussi remarquc-t-on avec intérêt que les mœurs de ses concitoyens passaient pour honnêtes ; dans cette vaste corruption romaine, les villes provinciales gardaient mieux les anciennes maximes de l’esprit italique[4] Au reste, Padoue était un grand municipe, « le plus important des provinces occidentales, » ayant vingt mille combattants, cinq cents chevaliers, une curie, des duumvirs, les droits civils, les institutions religieuses de Rome[5] ; images de la ville maîtresse, les municipes inspiraient comme elle le goût et le besoin de l’éloquence ; et plus d’une fois la petite Rome envoyait à la grande des orateurs. C’est un grand point de trouver Tite Live dès sa naissance au milieu des débals polilitiucs. Les premières impressions lonl souvent les inclinations dernières ; dans l’enl’ant on découvre riiomine,el l’on est toujours ce que l’on a d’abord été. Nourri aux champs, Virgile aima l’âme immense de la nature vivante, el ses vers ont la molle langueur et la suavité enivrante (|u’()n respire avec l’air abondant et parl’iinié des bois. Né à la ville, élevé parmi les hommes el les alï’aires, occupé à se représenter les passions et les intérêts, non les couleurs cl les formes, Tite Live s’est trouve orateur, et non poêle ; il a connu l’homme plutôt ((uc la nature ; il a raconté les actions sans décrire les pays ; s’il eût vécu à la campagne, il eût senti peut-être que le sol et le climat contribuent à former les caractères, et que l’histoire doit renfermer aussi bien la peinture des contrées que la narration des évcnemcnls.

Selon plusieurs inscriptions[6], sa famille était noble. Les patriciens des nuinicipes exerçaient les charges, dominaient dans la curie, allaient voter à Rome. Ainsi Tite Live recul de sa lamillo lonmie de sa jialrie l’éducalion i olilique etoioloire. 11 est probable qu’il dut à sa race les sentiments aristocratiques qui percent dans ses Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/27 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/28 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/29 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/30 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/31 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/32 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/33 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/34 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/35 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/36 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/37 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/38 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/39 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/40 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/41 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/42 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/43 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/44 Page:Taine - 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Dans celte dernière plirase, Tile Live plaide d’avance pour Fabius. La première est un exorde qui annonce et résume tout le récit. Cicéron n’eût pas désavoué la grande période qui expose si longuement les raisons de Fabius et exagère la négligence des Samnites. Lisez six lignes de suite dans Tite Live ; involontairement la voix s’élève, vous prenez le ton soutenu, vous dé fendez une cause, et vous prononcez un discours.

« Le maître de la cavalerie, comme il est naturel dans un si grand carnage , ayant conquis beaucoup de dépouilles, rassembla en un grand monceau les armes de l’ennemi, y mit le feu et les brûla, soit qu’il eût fait un vœu à quelque dieu, soit, si l’on en veut croire le témoignage de Fabius, pour empêcher le dictateur de prendre le fruit de sa gloire , d’y inscrire son nom ou de porter les dépouilles à son triomphe. D’ailleurs la lettre dans laquelle il annonçait sa vicloire. adressée au sénat, non au dictateur, montrait qu’il ne voulait nullement lui faire part de sa gloire. »

Tite Live, ici, justifie le dictateur, un peu auparavant le maître de la cavalerie ; il explique et raisonne. Son récit n’est pas la narration pure ; cet enchaînement est d’un orateur. Puis aussilùl la passion déborde, et avec elle l’éloquence.

« Du moins le dictalciir le prit de telle sorte (jue, tandis que les autres se réjouissaient de la victoire gagnée, il en montra de la colère et du chagrin. Il congédia donc brusquement le sénat, et sortit précipitamment de la curie, répétant que les légions des Samnites, moins que la majesté dictatoriale et la discipline militaire, étaient vaincues et renversées par le maître de la cavalerie, si, après avoir méprisé son autorité, il demeurait impuni. Aussi, plein de colère et de menaces, il partit pour le camp ; mais, quoiqu’il allât à grandes journées, il ne put prévenir le bruit de son arrivée. Car plusieurs de la ville l’avaient devancé en toute hâte, annonçant que le dictateur venait avide de châtiments et louant l’action de Manlius presque à chaque parole. »

Le discours qui suit manque peut-être de naturel. Il est de Tite Live et non de Fabius. Mais quel art pour irriter et envenimer les passions, pour joindre la cause du général à celle des soldats, pour rendre le dictateur odieux !

« Fabius, ayant aussitôt convoqué les soldats en assemblée, les conjure d’employer le courage avec lequel ils ont défendu la république contre ses ennemis les plus acharnés, pour le proléger, lui, sous les auspices de qui ils ont vaincu, contre la cruauté efîrénée du dictateur. Il vient, égaré par l’envie, irrité contre la vertu et le bonheur des autres, furieux de ce que, lui absent, la république a été bien servie. Il aimerait mieux, s’il pouvait changer la fortune, que la victoire fût aux’Samnites qu’aux Romains. Il répète que son autorité a été méprisée, comme s’il n’avait pas défendu de combattre dans le môme esprit qu’il s’afflige qu’on ait combattu. Alors c’était par envie qu’il avait tenté d’enchaîner le courage des autres et qu’il avait voulu ôter les armes à des soldats impatients de s’en servir, pour que, en son absence, ils ne pussent seulement remuer. Maintenant il est furieux, il est désolé que, sans L. Papirius, les soldats aient eu des armes et des bras, que Q. Fabius se soit cru général de la cavalerie et non valet[7] du dictateur. Qu’aurait-il fait si, comme le hasard de la guerre et Mars, dieu des deux armées, pouvaient l’ordonner, le combat eût été malheureux, puisque, les ennemis étant vaincus et la république bien servie, si bien que lui, ce chef unique, n’eût pu mieux la servir, il menace du supplice le maître de la cavalerie ? Ce n’est pas qu’il soit plus ennemi du maître de la cavalerie que des tribuns des soldats, que des centurions, que des soldats. S’il le pouvait, il se vengerait sur tous ; ne le pouvant, il se venge sur un seul. Mais l’envie, comme la flamme, se prend toujours à ce qu’il y a de plus élevé : c’est au chef, c’est à la tète de l’entreprise qu’elle s’attaque. S’il étoulTait à la fois le général et sa gloire, alors vainciueur et tyran de son armée prisonnière, tout ce qu’on lui aura permis contre le maître de la cavalerie, il l’osera contre les soldats. Ainsi, que dans sa cause ils sauvent la liberté de tous ; si Papirius voit que l’armée, unanime tout à l’heure dans le combat, l’est maintenant pour défendre sa victoire, et que tous veillent au salut d’un seul, il inclinera vers un avis plus doux. Enfin, il confie à leur foi et à leur courage sa vie et sa fortune. »

Certes, le discours n’est pas un ornement dans ce récit ; il en est la substance. Animés par la pitié, l’orgueil, la crainte, l’aflection et la haine, les soldats vont résister ; c’est bien raconter les passions que nous les faire ressentir. On dira que ce tissu de raisons est trop fort. En cela, ce style ressemble au dessin des anciens peintres. Dans chaque corps ils marquent le mouvement des moindres muscles ; dans chaque phrase, Tive Live enchaîne et accumule les preuves secondaires. Dans les deux, c’est un excès de vigueur, de science et de travail.

« Un cri s’élève de toute l’assemblée, chacun lui disant d’avoir bon courage, que nul ne touchera à sa personne tant que vivront les légions romaines. Peu après, le dictateur arriva, et aussitôt il convoqua l’armée au son de la trompette. Alors le silence s’étant fait, le héraut cita Q. Fabius maître de la cavalerie. Dès que celui-ci, qui était au-dessous du tribunal, se fut approché, le dictateur : « Je veux savoir de toi, dit-il, Q. Fabius, puisque le dictateur a l’autorité suprême, et que les consuls, pouvoir royal, les préteurs créés sous les mômes auspices que les consuls lui obéissent, si tu trouves juste ou non que le maître de la cavalerie écoute ses ordres. Je te demande encore si, sachant que j’étais parti de la ville avec des auspices douteux, je devais hasarder l’État parmi des présages troublés, ou aller une seconde fois prendre les auspices afin de ne rien faire sous des dieux incertains. Je le demande enfin si, quand un scrupule religieux était un empêchement pour le dictateur, le maître de la cavalerie pouvait en être affranchi et dégagé. Mais pourquoi toutes ces questions, quand, si j’étais parti sans te rien dire, tu au-’ rais dû, pour diriger ta conduite, interpréter et conjecturer ma volonté ? Réponds seulement à ceci. Ne t’ai-je pas défendu, moi absent, de rien tenter ? Ne t’ai-je pas défendu d’en venir aux mains avec l’ennemi ? Au mépris de cet ordre, sous des auspices incertains, parmi des « présages troublés, contre la discipline militaire, la « règle de nos ancêtres, la volonté des dieux, tu « as osé livrer bataille ! Réponds à ce que je te « demande. Pas un mot hors de là. prends-y « garde. Approche, licteur. »

Dans ce terrible raisonnement qui enchaîne l’accusé pour le tuer, la passion contenue d’abord grandit, s’amasse menaçante, puis, au dernier mot, éclate ; c’est la colère nourrie par la logique. Le développement des preuves est le développement de la passion.

« Comme il n’était pas facile de répondre à chacune de ces questions, et que Fabius tantôt se plaignait d’avoir dans une affaire capitale son accusateur pour juge, tantôt criait qu’on pouvait lui arracher la vie plutôt que la gloire de ce qu’il avait fait, et tour à tour se défendait et accusait, Papirius, reprenant toute sa colère, ordonna de dépouiller le maître de la cavalerie, et d’apprêter les verges et les haches. Fabius, implorant la foi des soldats, se déroba aux licteurs qui lui arrachaient ses vêtements, et se réfugia vers les triaires qui déjà excitaient du tumulte dans l’assemblée. De là les clameurs se répandirent dans tous les rangs ; on entendait ici des prières, là des menaces. Ceux qui, par hasard, se trouvaient le plus près du tribunal, et qui, placés sous les yeux de Pupirius, pouvaient être reconnus de lui, le suppliaient d’épargner le maître de la cavalerie, et de ne pas condamner l’armée avec lui. Les derniers rangs de rassemblée et le groupe qui entourait Fabius blâmaient violemment l’impitoyable dictateur, et là on n’était pas loin d’une sédition. Le tribunal lui-même n’était pas tranquille[8]. Les lieutenants, entourant le siège du dictateur, le suppliaient de remettre l’afFairc au lendemain, de donner un peu de relâche à sa colère, un peu de temps à la réflexion. La jeunesse de Fabius a été assez punie, sa victoire assez flétrie. Le dictateur ne doit pas pousser le châtiment à son dernier terme, ni attacher cette ignominie à un jeune homme d’un mérite unique, à son père, homme si illustre, à la maison Fabia. Et, comme ils ne gagnaient rien, ni par prières, ni par raisons, ils l’engageaient à regarder l’assemblée en tumulte. Mettre le feu à ces âmes déjà furieuses n’était ni de son âge ni de sa prudence. On ne blâmera pas Q. Fabius, qui veut échapper au supplice, mais le dictateur, si, aveuglé par la colère, il tourne contre lui-même, par une obstination fâcheuse, la multitude irritée. Enfin, qu’il ne croie pas qu’ils parlent ainsi par faveur pour Fabius ; ils sont prêts à en jurer. Il leur paraît contre l’intérêt public de sévir en ce moment contre Fabius. — Mais ces paroles l’irritaient plus contre eux qu’elles ne l’apaisaient en faveur du maître de la cavalerie. Il leur ordonne de descendre du tribunal. Le héraut essaya, mais en vain, de rétablir le silence. Dans le bruit et le tumulte, ni la voix du dictateur, ni celle des appariteurs ne pouvait être entendue. La nuit, comme dans un combat, mit fiii à cette lutte. Le maître de la cavalerie, sommé de comparaître le lendemain, voyant chacun lui affirmer que Papirius serait plus acharné et plus enflammé, agité comme il l’était et exaspéré par la lutte même, s’échappa du camp en secret et s’enfuit à Rome. Là, de l’avis de M. Fabius, son père, qui avait été déjà consul trois fois et dictateur, ayant aussitôt convoqué le sénat, au moment où il se plaignait devant les Pères de la violence et de l’injustice du dictateur, tout à coup on entendit devant la curie le bruit des licteurs qui écartaient la foule. C’était le dictateur irrité, qui, ayant su qu’il était l’tarti du camp, l’avait suivi avec une troupe de cavalerie légère. »

Voilà, pour la première Ibis, un fait sensible et comme un coup de théâtre. Le récit en est-il moins animé parce qu’il se passe tout entier dans l’àme ? Tite Live ressemble à nos tragiques du dix-septième siècle. Peu de décorations, point de cris, d’agonies physiques, mais des suites d’idées et de sentiments ; plus de raison et de passion que d’imagination. Les sens du lecteur ne sont pas très-émus, mais son cœur l’est beaucoup, et aux émotions les plus vives se mêle le plaisir pur et sain que donnent toujours l’expression mesurée et l’enchaînement régulier des sentiments.

« Alors la lutte recommença et Papirius ordonna qu’on saisît Fabius. Mais, comme, malgré les prières des premiers des Pères et du sénat tout entier, cette âme inflexible persistait dans sa décision, M. Fabius le père lui dit : « Puisque « ni l’autorité du sénat, ni ma vieillesse que tu « veux priver d’un fils, ni la noblesse et la vertu « d’un maître de cavalerie nommé par toi-même « ne peuvent rien sur toi, ni les prières qui souvent ont apaisé les ennemis et fléchissent la colère des dieux[9], j’invoque les tribuns et j’en « appelle au peuple ; c’est lui, puisque tu veux « échapper au jugement de ton armée, au jugece ment du sénat, c’est lui que je te donne pour « juge, lui qui tout seul a certainement plus de « pouvoir et plus d’autorité que la dictature. Je , verrai si tu céderas à cet appel, quand un roi « de Rome, T. Hostilius, y a cédé. » On sort de la curie et l’on va à rassemblée, le dictateur avec peu de monde, le maître de la cavalerie avec toute la foule des premiers de l’État. Comme il était monté à la tribune aux harangues, Papirius lui ordonna de descendre en un lieu moins élevé. Son père le suivit en disant : « Tu fais bien de « nous faire descendre à une place où, simples « particuliers, nous pourrions encore élever la « voix. » Là, d’abord, «on entendit moins des discours suivis que des altercations. Le bruit fut enfin dominé par la voix et l’indignation du vieux Fabius, qui reprochait à Papirius sa tyrannie et sa cruauté : lui aussi avait été dictateur à Rome, et n’avait maltraité personne, ni homme du peuple, ni centurion, ni soldat. Pour Papirius, il demandait la victoire et le triomphe sur un général romain. Quelle différence entre la modération des anciens et la cruauté et la tyrannie d’aujourd’hui ! Le dictateur Q. Cincinnatus, après avoir délivré d’un siège le consul Minucius, pour toute peine l’avait laissé lieutenant dans l’armée au lieu de consul. M. Furius Camille, quoique L. Furius, méprisant sa vieillesse et ses conseils, eût livré bataille avec l’issue la plus honteuse, non-seulement avait si bien retenu sa colère sur le moment qu’il n’avait rien écrit contre son collègue, ni au peuple, ni au sénat ; mais encore de retour à Rome, le sénat lui ayant donné le choix d’un collègue, il l’avait choisi entre tous les tribuns consulaires pour l’associer à son commandement. Le peuple lui-même, qui a le souverain pouvoir en toute chose, quand un général, par témérité ou incapacité, a perdu une armée, s’est toujours, dans sa colère, contenté de le punir par une amende ; jusqu’à ce jour, on n’a fait à aucun chef une affaire capitale d’un mauvais succès. Maintenant qu’il s’agit d’un général romain vainqueur, d’un homme qui a mérité les plus beaux triomphes, on fait ce qui ne serait pas permis même contre des vaincus, on lève sur lui les verges et les haches. Qu’aurait-on fait soulfrir à son fils, s’il avait perdu son armée, s’il avait été battu, mis en fuite, dépouillé de son camp ? La violence de Papirius pouvait-elle s’emporter plus loin que les coups et la mort ? Gomme il serait convenable que la cité fût, grâce à Fabius, dans la joie, la victoire, les supplications, les félicitations, et que celui-ci, grâce auquel les temples des dieux sont ouverts, les autels fument de sacrifices, sont comblés d’offrandes, soit mis à nu et déchiré de verges, sous les yeux du peuple romain, tournant ses regards vers le Gapitole et la citadelle,’ et les dieux qu’il n’a pas en vain implorés dans ses deux combats ! Dans quels sentiments l’armée qui a vaincu sous sa conduite et sous ses auspices supporterait-elle ce spectacle ? Quel deuil dans le camp romain ! quelle joie parmi les ennemis ! » Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/289 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/290 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/291 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/292 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/293 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/294 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/295 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/296 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/297 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/298 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/299 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/300 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/301 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/302 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/303 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/304 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/305 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/306 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/307 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/308 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/309 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/310 Page:Taine - Essai sur Tite Live, 1888.djvu/311 nouillées entre les soldats, « parmi les traits (jiii volent ? Elles supplient leurs pères et leurs maris de ne pas se couvrir d’un sang— sacré pour eux. Ne souillez pas nos enfants d’un parricide, vous vos fils, vous vos petits-fils. Si cette parenté, si ce mariage vous est odieux, tournez contre nous vos colères. Nous sommes la cause de celle guerre ; nous sommes la cause des blessures et du meurtre de nos maris et de nos pères. Il nous vaut mieux périr que vivre sans nos maris ou sans nos pères, veuves ou orphelines’. » Ces oppositions si nettement marquées, ce dilemme si fortement construit, ces raisons si habilement présentées et résumées ressemblent aux disserlafions des Horaces^, et n’en sont pas pour cola plus naturelles. On craint pour les personnages de Tite Live les circonstances imprévues et accablantes. Ils ont toujours en réserve, dans je ne sais quel coin de leur espril, des périodes si parfaites qu’elles feraient honneur à une harangue de cabinet. Gracchus tombe dans une embuscade avec quelques hommes et se voit tout d’un coup enveloppé. « 11 les exhorte à honorer par leur courage le dernier parli que la fortune leur laisse.

1, Tite Live, I, 13.

2. Corneille, les Horaces :

Quand il faut que l’un meure et par la main de l’autre,
Q’est un raisonnement Lien mauvais que le vôtre.

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CHAPITRE III.
LES NARRATIONS ET LES DISCOURS DANS TITE LTVE.
§ 1. 
Narrations. — I. Redites. — Lieux communs. — Admirer n’est pas raconter. — II. Élan et enchainement du récit. — Fabius et Papirius. — Force de la narration oratoire. — Les Fourches caudines. — Récit de la mort de Lucrèce par Tite Live et par Denys. — Récit du passage des Alpes par Polybe et par Tite Live 
 249
§ 2. 
Discours. — I. Développements à contre-temps. — Harangues sur le champ de bataille. — Phrases symétriques. — Un général moraliste et académicien. — II. Art de développer et de prouver. — Discours d’Appius sur les campements d’hiver. — Art d’émouvoir et d’entraîner. — Discours de Valérius. — Discours de Vibius Virius 
 288
CHAPITRE IV.
LE STYLE DE TITE LIVE.
Les coups d’éloquence. — Emploi des termes simples et de la langue générale. — La période. — Le style de Tite Live comparé à ceux de Salluste et de Tacite 
 319
CONCLUSION.
§ 1. 
Construction du génie de Tite Live. — Comment le talent oratoire transforme et produit le talent de l’historien 
 330
§ 2. 
Tite Live parmi les historiens anciens. — Hérodote. — Xénophon. — César. — Salluste. — Tacite. — Thucydide 
 334
§ 3. 
Tite Live devant les historiens modernes. — Progrès de la critique, de l’érudition et de la philosophie. — L’histoire moins animée et plus décousue. — L’histoire moins certaine et trop anecdotique. — La véritable histoire est celle des passions, et son expression naturelle est l’éloquence. — Ce que nous avons gagné et ce que nous avons perdu. Ce que nous avons oublié et ce que nous pouvons apprendre 
 353
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

ICG70 — Imf rimciie A. Laliure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
  1. Ad Tilum livium lacteo eloquentiee fonte mananteu de ullimis Hispaniae Galliarumque finibus quosdam nobiles venisse legimus ; et quos ad conleniplationem sui Iloma non traxerat, unius honiinis fama perduxit. Habuit illa aîlas inauditum omnibus sœculis celebrandumque miiaculum, ut tanlam urbem ingressi aliud extra urbem quœrercnt. (In Epist. ad Paull. D. Hieron.)
  2. Vid. in Aul. Gell., Noct. Attic., lib. IV. c. 18
  3. Tite Live, X, 2
  4. Duray (d’après Strabon), Thèse sur l’état de l’empire romain, page 103.
  5. Gaius, I. 96.
  6. Tomasini, page 10.
  7. Mot à mot : un accensus.
  8. Le lecteur voit avec quel soin Tite Live marque les transitions. Autre habitude d’orateur
  9. Réflexion trop savante, qui sent l’école du rhéteur.