Estrene, à D.M. De la Haye

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Texte établi par Léon SéchéRevue de la Renaissance2 (p. 94-95).

ESTRENES A. D. M. DE LA HAYE

Je fay présent de fleurettes descloses
A Flore mesme, et à Venus de roses,
Quand par ces vers peu florissans j’essaye
Faire florir la florissante Haye :
Qui par l’hyver de son aage touchée.
Comme ces fleurs, ne se verra seichée :

Mais florira trop mieux, que la couronne
De son Printemps, qui maintenant fleuronne.
Excusez donc ma puissance peu haute
Imitant ceux qui, n’ayant de rien faute
Prennent en gré l’humble présent des hommes,
Mesmes le Dieu de ce mois où nous sommes,
Clavier de l’an, qui rien plus ne demande
Que miel et palme et tigues pour offrande.
Le cœur sans plus les Deitez contente :
Et c’est le don lequel je vous présente.