Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Borée et le Soleil

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Borée et le Soleil.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 35r).
73


BORÉE ET LE SOLEIL


Borée et le Soleil contestaient de leur force. Ils décidèrent d’attribuer la palme à celui d’entre eux qui dépouillerait un voyageur de ses vêtements. Borée commença ; il souffla avec violence. Comme l’homme serrait sur lui son vêtement, il l’assaillit avec plus de force. Mais l’homme incommodé encore davantage par le froid, prit un vêtement de plus, si bien que, rebuté, Borée le livra au Soleil. Celui-ci tout d’abord luisit modérément ; puis, l’homme ayant ôté son vêtement supplémentaire, le Soleil darda des rayons plus ardents, jusqu’à ce que l’homme, ne pouvant plus résister à la chaleur, ôta ses habits et s’en alla prendre un bain dans la rivière voisine.

Cette fable montre que souvent la persuasion est plus efficace que la violence.