Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Cigale et le Renard

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir La Cigale et le Renard.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 146r).
335
LA CIGALE ET LE RENARD

Une cigale chantait sur un arbre élevé. Un renard qui voulait la dévorer imagina la ruse que voici. Il se plaça en face d’elle, il admira sa belle voix et il l’invita à descendre : il désirait, disait-il, voir l’animal qui avait une telle voix. Soupçonnant le piège, la cigale arracha une feuille et la laissa tomber. Le renard accourut, croyant que c’était la cigale. « Tu te trompes, compère, lui dit-elle, si tu as cru que je descendrais : je me défie des renards depuis le jour où j’ai vu dans la fiente de l’un d’eux des ailes de cigale. »

Les malheurs du voisin assagissent les hommes sensés.