Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Laboureur et la Fortune

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 39r-40r).
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LE LABOUREUR ET LA FORTUNE


Un laboureur, en bêchant, tomba sur un magot d’or. Aussi chaque jour il couronnait la Terre, persuadé que c’était à elle qu’il devait cette faveur. Mais la Fortune lui apparut et lui dit : « Pourquoi, mon ami, imputes-tu à la Terre les dons que je t’ai faits, dans le dessein de t’enrichir ? Si en effet les temps viennent à changer et que cet or passe en d’autres mains, je suis sûre qu’alors c’est à moi, la Fortune, que tu t’en prendras. »

Cette fable montre qu’il faut reconnaître qui vous fait du bien et le payer de retour.