Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Lion et le Sanglier

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Lion et le Sanglier.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 89r-90r).
203
LE LION ET LE SANGLIER

Dans la saison d’été, quand la chaleur fait naître la soif, un lion et un sanglier vinrent boire à une petite source. Ils se querellèrent à qui boirait le premier, et de la querelle ils en vinrent à une lutte à mort. Mais soudain s’étant retournés pour reprendre haleine, ils virent des vautours qui attendaient pour dévorer celui qui tomberait le premier. Aussi, mettant fin à leur inimitié, ils dirent : « Il vaut mieux devenir amis que de servir de pâture à des vautours et à des corbeaux. »

Il est beau de mettre fin aux méchantes querelles et aux rivalités ; car l’issue en est dangereuse pour tous les partis.