Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Voyageur et la Fortune

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 116r).
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LES VOYAGEURS ET LA FORTUNE


Un voyageur, ayant fait une longue route, et se trouvant recru de fatigue, se laissa tomber sur le bord d’un puits et s’endormit. Il allait à coup sûr tomber dedans, quand la Fortune, s’étant approchée de lui, l’éveilla et lui dit : « Hé, l’ami ! si tu étais tombé, ce n’est pas ton imprudence, c’est moi que tu en aurais accusée. »

C’est ainsi que beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur faute, en accusent les dieux.