Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Âne, le Corbeau et le Loup

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 121r-122r).
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L’ÂNE, LE CORBEAU ET LE LOUP


Un âne, qui avait une plaie au dos, paissait dans une prairie. Un corbeau se posa sur lui et piqua sa plaie à coups de bec. L’âne sous l’impression de la douleur se mit à braire et à sauter. L’ânier, qui était à quelque distance, éclata de rire. Un loup qui passait le vit et se dit à lui-même : « Malheureux que nous sommes ! il suffit qu’on nous aperçoive, pour qu’on nous donne la chasse ; mais que ceux-ci osent s’approcher, on leur fait risette. » Cette fable fait voir que les gens malfaisants se reconnaissent à leur mine même et à première vue.