Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Bouvier et le Lion (bilingue)

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LE BOUVIER ET LE LION


Un bouvier, qui paissait un troupeau de bœufs, perdit un veau. Il fit le tour du voisinage, sans le retrouver. Alors il promit à Zeus, s’il découvrait le voleur, de lui sacrifier un chevreau. Or, étant entré dans un bois, il vit un lion qui dévorait le veau ; épouvanté, il leva les mains au ciel en s’écriant : « Ô souverain Zeus, naguère j’ai fait vœu de t’immoler un chevreau, si je trouvais le voleur ; à présent je t’immolerai un taureau, si j’échappe aux griffes du voleur. »

On pourrait appliquer cette fable à ceux qui sont en butte à quelque disgrâce : dans leur embarras, ils souhaitent d’en trouver le remède, et, quand ils l’ont trouvé, ils cherchent à s’y soustraire.

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Βουκόλος καὶ λέων.


Βουκόλος βόσκων ἀγέλην ταύρων ἀπώλεσε μόσχον. Περιελθὼν δὲ καὶ μὴ εὑρὼν ηὔξατο τῷ Διί, ἐάν τὸν κλέπτην εὕρῃ, ἔριφον αὐτῷ θῦσαι. Ἐλθὼν δὲ εἴς τινα δρυμῶνα καὶ θεασάμενος λέοντα κατεσθίοντα τὸν μόσχον, περίφοβος γενόμενος, ἐπάρας τὰς χεῖρας εἰς τὸν οὐρανόν, εἶπε· « Ζεῦ δέσποτα, πάλαι μέν σοι ηὐξάμην ἔριφον θῦσαι, ἂν τὸν κλέπτην εὕρω, νῦν δὲ ταῦρόν σοι θύσω, ἐὰν τὰς τοῦ κλέπτου χεῖρας ἐκφύγω. »

Οὗτος ὁ λόγος λεχθείη ἂν ἐπ᾿ ἀνδρῶν δυστυχούντων, οἵτινες ἀπορούμενοι εὔχονται εὑρεῖν, εὑρόντες δὲ ζητοῦσιν ἀποφυγεῖν.